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Civilisation- Le faible niveau culturel nourrit la violence des délinquants

Civilisation- Le faible niveau culturel nourrit la violence des délinquants

La violence a toujours été consubstantielle à l’existence de sociétés mais au cours de l’histoire elle a évolué dans sa nature, sa forme et son intensité prenant parfois la forme de barbarie. C’est-à-dire une forme de violence qui ne respecte plus aucun principe.

Des violences qui se manifestent à l’occasion d’intérêts divergents de pays, de populations ou même à l’intérieur d’un même pays.

Ces violences diffèrent dans leur nature mais se ressemblent par leur négation totale de tout concept d’humanité. Bref, la vie ne compte pour rien.

Ce qui se confirme bien sûr dans certains conflits internationaux mais aussi à l’intérieur des frontières y compris de la France. On peut évidemment tenter d’inventorier certains facteurs explicatifs qui concernent plus spécifiquement le pays.

En France, ce qui caractérise la situation c’est la crise générale des autorités, celle de la famille assez souvent, celle des pouvoirs publics et plus généralement de la société. La médiocrité actuelle du personnel politique favorise tous les débordements puisque les repères et leur modèle de gestion explosent dans tous les sens.

La justice en particulier adapte une position hors-sol qui indique aux délinquants potentiels la disparition de ces repères.

Pour preuve de la crise de l’appareil d’État et des autorités, cette révolte des quartiers qui n’a même pas pu faire l’objet d’une analyse officielle de la part du gouvernement et en particulier du chef de l’État. Comme d’habitude, on a promis de la peinture sur les murs de la révolte.

Cette violence qui est une crise des repères et des valeurs est largement générée par un très grand affaiblissement du niveau moyen culturel. Témoin, cette enquête de l’éducation nationale qui montre que la moitié des élèves en quatrième sont tout juste capables de faire une lecture correcte. Bien entendu, il ne s’agit que d’une moyenne car cela n’est pas contradictoire avec une certaine élite étudiante.

Bref, le déclassement intellectuel et culturel de la France crée un terrain favorable aux violences et à la barbarie. Le facteur explicatifs dominant est en effet l’insuffisance de connaissances dans tous les domaines et l’adhésion à des principes sectaires, simplistes et sauvages. De ce point de vue, c’est aussi une crise de civilisation.

Guerre -Ukraine–Russie : aussi un duel de civilisation

Guerre -Ukraine–Russie : aussi un duel de civilisation

Il y a évidemment quelque chose de surréaliste dans les prétentions de Poutine de considérer les démocraties comme obsolètes pour y substituer des régimes autocratiques imposés par la force et la répression de toutes les libertés.

Certes, on objectera que l’hypothèse d’une victoire de ces régimes dictatoriaux dans nombre de pays du monde n’est pas à exclure. En effet devant la complexification des crises systémiques qui impliquent les champs économiques, technologiques, sociaux et environnementaux notamment,le risque est grand que les peuples affolés se rangent du côté des fausses certitudes des régimes autoritaires.

Dans le même temps que progresse effectivement les régimes et programmes autoritaires dans certains pays en développement mais aussi dans des pays plus développés , s’ouvre parallèlement une vaste crise dans les pays dirigés par des dictateurs.

L’absence de liberté -tout autant d’ailleurs que l’insuffisance des résultats économiques et sociaux- fait naître un débat et parfois des protestations y compris violentes pour remettre en cause l’appropriation des libertés aussi bien en Chine, qu’en Russie, qu’en Iran, qu’en Turquie et dans bien d’autres pays.

Le reproche central fait à ces pays à système dirigiste concerne en particulier les libertés individuelles et collectives. Bref l’absence de démocratie. Un reproche auquel s’ajoute un échec économique souvent et surtout le renforcement des inégalités.

On objectera qu’il y a de plus en plus de nouveaux riches en Chine ou en Russie mais c’est la corruption généralisée qui permet l’enrichissement constitue le principal ressort de ce développement.

En Chine, ce sont les proches des 10 millions d’adhérents du parti communiste qui accèdent aux couches moyennes et supérieures. En Russie,ce sont surtout les oligarques et leurs courtisans qui se partagent la richesse nationale, Poutine en premier évidemment.

En Corée du Nord, l’essentiel des ressources est orienté vers inutile système de défense les plus sophistiqués tandis que le peuple n’est même pas assuré de son bol de riz quotidien. La comparaison entre Corée-du-Nord et Corée-du-Sud suffit à démontrer la folie du dictateur.

Ce qui se joue entre l’Ukraine et la Russie, c’est la victoire sur le terrain militaire mais sans doute encore davantage la victoire dans l’espace des libertés et du progrès.

« Homo numericus »: Une nouvelle civilisation ?

« Homo numericus »: Une nouvelle civilisation ?

 

 

Dans son dernier livre, l’économiste Daniel Cohen explique pourquoi la révolution numérique représente un tournant de l’histoire de l’humanité et non une simple nouvelle étape de la société industrielle.

Une vision optimiste des bienfaits du numérique dans la société avec l’idée que ce numérique pourrait devenir une quasi religion structurant la nouvelle civilisation.Une approche peut-être un peu trop simpliste et utopique NDLR

 

Livre ( Le Monde). Depuis l’Antiquité, philosophes et grands prêtres s’interrogent sur le propre de l’homme. Pour Daniel Cohen, la particularité de l’humanité serait de raconter des histoires, d’y croire et de bâtir avec des mythes sur lesquels se construisent des civilisations entières. L’économiste nous emmène dans un voyage passionnant et érudit des origines de l’humanité aux cauchemars technoscientifiques de la série Black Mirror.

« Nous sommes en train de nous arracher au poids des représentations que les sociétés agraires nous ont léguées. La parenthèse de dix mille ans où elles ont gouverné les vies humaines est en train de se refermer », écrit-il. Une manière d’enterrer Homo sapiens, du moins dans sa version néolithique, et de célébrer l’avènement d’Homo numericus.

On l’oublierait presque en cette rentrée agitée mais, il y a un an à peine, nous étions stupéfaits par l’explosion des activités numériques dopées par les confinements successifs. Il est devenu soudain anodin de faire ses achats en ligne, de travailler à distance ou de consulter son médecin depuis chez soi. Ce qui se passe n’est pas une brique de plus dans la longue construction de notre société industrielle, mais l’entrée dans un nouveau monde, celui que Daniel Cohen appelle « l’industrialisation de la société postindustrielle ».

A l’instar de la révolution industrielle des XIXe et XXe siècles qui a créé la société de consommation par la fabrication en série des biens physiques, la révolution numérique procède de même avec les services, qui représentent aujourd’hui les trois quarts de notre économie et de nos emplois. Désormais, tout est fait en ligne pour réduire le coût d’activités aussi essentielles que se divertir, s’éduquer, se soigner, se nourrir et même se faire la cour. Pourquoi passer des heures dans des soirées et dans des bars pour chercher l’âme sœur quand un seul clic suffit sur Tinder ? En voilà de la productivité !

Poutine conduit une guerre de civilisation

Poutine conduit  une guerre de civilisation 

La défense du conservatisme traditionaliste russe face au modernisme de l’Occident, considéré comme décadent, constitue le ressort idéologique de l’invasion de l’Ukraine par le président russe, explique l’essayiste,Michel Eltchaninoff ,  dans un entretien au « Monde ».

 

Spécialiste de la philosophie russe, Michel Eltchaninoff est également rédacteur en chef à Philosophie magazine. Il a notamment publié Lénine a marché sur la lune. La folle histoire des cosmistes et transhumanistes russes (Solin-Actes Sud, 256 pages, 21 euros) et vient de rééditer une version augmentée et actualisée de Dans la tête de Vladimir Poutine (Actes Sud, « Babel », 208 pages, 7,50 euros), ouvrage dans lequel il analyse le « substrat intellectuel » du président russe qui se considère comme « un philosophe de la mission civilisationnelle de la Russie, et aussi comme un historien ».

L’indépendance de l’Ukraine est vécue par Vladimir Poutine comme « une tragédie ». Elle est « le résultat d’un travail délibéré de forces qui ont toujours tendu à briser notre unité », dit-il, dans le sillage d’Ivan Ilyine [1883-1954], ce philosophe qui imaginait déjà une « dictature nationale » comme remède au chaos séparatiste qui suivrait la fin du communisme et qui est une de ses grandes références intellectuelles. Vladimir Poutine affirme depuis longtemps que « Kiev est la mère des villes russes », selon une formule attribuée au prince Oleg au Xe siècle, et prétend restaurer « l’unité historique des Russes et des Ukrainiens ».

Sa conviction repose sur une vision biaisée de l’histoire, écrite à l’époque impériale, au XIXe siècle, qui établit un lien de continuité entre la principauté de Kiev [IXe-XIIIe siècle] et l’origine de la Russie contemporaine, qui se met en place à partir du XIIIe avec le royaume de Moscovie. Or, la Rus’ de Kiev est un empire multiethnique et non pas une entité slave. Ainsi, la vision de Vladimir Poutine est-elle une reconstruction impériale.

L’Ukraine redécouvre son identité au XIXe siècle et devient même une République indépendante en 1919. Les famines de 1932-1933, la répression des dissidents et de sa culture vont nourrir sa volonté d’indépendance à l’égard de l’Union soviétique, obtenue en 1991 après un vote massif en sa faveur.

 

De la révolution orange de 2004 au Maïdan de 2013-2014, la volonté d’indépendance politique de l’Ukraine n’a cessé de s’affirmer – les régions russophones adhérant, elles aussi, pleinement à Kiev. L’histoire impériale commune n’empêche pas le désir de souveraineté. Le 21 février, trois jours avant d’envahir l’Ukraine, Poutine a donné un cours d’histoire à la télévision russe en remontant au débat qui opposa, en 1922, Lénine – qui a, selon lui, mis « une bombe nucléaire » sous l’URSS en donnant aux républiques le droit à l’autodétermination – et Staline, qui voulait les inclure dans un grand ensemble étatique et dont il prend, sur ce point précis, le parti.

Ecologie politique : Entreprise de déconstruction de la civilisation occidentale

Ecologie politique : Entreprise de déconstruction de la civilisation occidentale

 

Selon Bérénice Levet, derrière la nécessité de préserver notre environnement, l’écologie politique s’est lancée dans une vaste entreprise de déconstruction de notre civilisation. ( dans le Figaro)

 Dans son nouvel essai, L’Écologie ou l’Ivresse de la table rase, la philosophe dénonce l’écologie telle qu’elle s’incarne aujourd’hui chez les Verts et dans les mouvements associatifs ou militants.

Dans votre dernier livre, vous dénoncez une victoire à la Pyrrhus des écologistes. Qu’entendez-vous par là?

Victoire à la Pyrrhus, en effet. Victoire parce que l’écologie a gagné la bataille des idées et des esprits. La maison Terre brûle et nous ne regardons plus jamais ailleurs. Films, expositions, festivals, la réquisition est perpétuelle. Vous empruntez le réseau ferroviaire et au terme de votre trajet l’agent de la SNCF se mue en grand prêtre assermenté: «La planète vous remercie d’avoir pris le train.» Mais à la Pyrrhus, c’est-à-dire défaite, parce que, préemptée par la gauche, l’écologieest, avec le féminisme et l’antiracisme décolonial ou indigéniste, de ces grandes machines à fabriquer des dogmes, des slogans, des hashtags, ces hallalis numériques du XXIe siècle, des imprécations propres à terroriser, une langue exsangue, sans couleur, sans saveur, sans parfum, un récit accusatoire et une jeunesse instituée en tribunal de l’inquisition, ânonnant catéchisme vert et sentences comminatoires…

Climat : Quelle civilisation techniquement soutenable ?

Climat : Quelle civilisation techniquement soutenable ?

Dans l’industrie, sur la question du réchauffement climatique, le professeur d’économie Christian Le Bas démontre, dans une tribune au « Monde », qu’il est vain de vouloir opposer les low-tech aux high-tech, car il faut conjuguer les deux.

 

Christian Le Bas,Professeur d’économie à Esdes Institute of Sustainable Business and Organizations Lyon Business School et UR Confluence, Sciences & Humanités – Université catholique de Lyon

Tribune

Dans l’industrie, sur la question du réchauffement climatique, le professeur d’économie Christian Le Bas démontre, dans une tribune au « Monde », qu’il est vain de vouloir opposer les low-tech aux high-tech, car il faut conjuguer les deux.

Les travaux sur les types de technologies permettant d’affronter en particulier l’impérieuse question du réchauffement climatique et de créer les bases d’une (nouvelle) économie soutenable d’après-crise ont fait resurgir une polarisation des débats sur des positions extrêmes entre les partisans du tout low-tech et les tenants de toujours plus de high-tech. Dans son livre L’Age des low tech (Seuil 2014), Philippe Bihouix défend l’idée d’une civilisation techniquement soutenable.

La thèse centrale est que les solutions à la crise environnementale et sociale ne doivent pas être recherchées « dans toujours plus d’innovations, de hautes technologies, de métiers à valeur ajoutée, de numérique… » On doit « au contraire nous orienter, au plus vite et à marche forcée, vers une société essentiellement basée sur des basses technologies, nettement plus économes en ressources et maîtrisables localement ».

 

L’économie circulaire n’aurait pas plus de valeur écologique aux yeux de l’auteur. Le livre se caractérise également par une forte critique de l’innovation. Or, les secteurs de basses technologies peuvent être extrêmement innovants, contrairement à ce que le livre laisse supposer. Et toute innovation n’est pas (loin de là) high-tech !

Une autre attitude extrême est celle qui consiste à refuser, en quelque sorte par principe, les solutions low-tech. Un bon exemple de ce point de vue a été récemment fourni par Les Sept Ecologies, de Luc Ferry (L’Observatoire. 2021). L’auteur parle du « retour au low-tech », du « retour au terroir et au low-tech » , « du retour en arrière aux low-tech ». Celles-ci sont irrémédiablement associées au passé, or, rien n’est plus faux. Les low-tech nous sont contemporaines.

Des secteurs industriels entiers sont low-tech tels que le textile et l’habillement, et l’agroalimentaire. Luc Ferry voit dans les technologies low-tech des secteurs peu innovants alors que l’innovation technologique y est présente et rapide. Elle est ainsi associée à la production pour de nouveaux marchés, à l’amélioration de la qualité des biens, à l’adaptation aux nouveaux goûts.

Défendre notre civilisation

Défendre notre civilisation

Olivier Babeau, chroniqueur et essayiste balaye les grandes questions qui ont marqué 2020 et préconisent une défense de notre civilisation dans le Figaro

Chaque semaine, Olivier Babeau décrypte l’air du temps pour FigaroVox. Il est président de l’Institut Sapiens et, par ailleurs, professeur en sciences de gestion à l’université de Bordeaux. Il a récemment publié Le nouveau désordre numérique: Comment le digital fait exploser les inégalités(Buchet Chastel, 2020).


L’année 2020 a bien sûr été marquée par la crise sanitaire, nous y reviendrons, mais à l’exception de cette épidémie hors-normes, quel fait d’actualité marquant retiendrez-vous de cette année, et pourquoi?

Olivier BABEAU. – Comme les mouvements tectoniques, les événements les plus importants se font souvent à bas bruit, jusqu’à ce qu’éclate l’évidence des ruptures qu’ils produisent. Ce sont deux avancées technologiques récentes qui méritent ainsi d’être signalés: tout d’abord l’annonce par des chercheurs de Shanghai d’un progrès vers l’informatique quantique, qui permet une vitesse de calcul 100 000 milliards de fois plus rapide qu’avec les meilleurs ordinateurs actuels. Ensuite, le record battu en matière de fusion nucléaire, avec le maintien d’un plasma de 100 millions de degrés durant 20 secondes par un réacteur sud-coréen. Les deux technologies, quand elles seront au point, sont porteuses de révolutions inouïes.

Il est significatif que ces dernières avancées viennent d’Asie. Car c’est au fond le grand événement de cette année: le basculement indiscutable de l’équilibre du monde vers l’Orient, et l’évidence d’une forme de déclin économique et politique de puissances occidentales marginalisées sur la scène de l’Histoire. Nous ne comprenons pas la tragédie que cela nous prépare: on ne peut pas plus avoir le système social d’un pays développé avec les avantages concurrentiels de pays du tiers-monde qu’il n’est possible de payer une suite de palace avec le budget d’une chambre d’hôtel une étoile.

Comme chroniqueur, vous avez traité de nombreux sujets d’actualité, tous très variés, mais y a-t-il parmi vos chroniques une en particulier qui vous paraît essentielle, au sujet d’un débat qui vous semble déterminant pour les années à venir?

Je vois chacune de mes tribunes comme autant de petites touches qui, ensemble, proposent un tableau de notre époque. J’essaye d’interpréter l’actualité immédiate comme autant de signes de mouvements souterrains dont l’unité n’apparaît pas immédiatement, mais dont il importe de prendre conscience.

Il faut absolument distinguer le parti EELV, avec ses options idéologiques et ses contradictions (…) et la question écologique elle-même

À long terme, les deux grands chocs conjugués des déséquilibres démographiques et des changements climatiques seront bien sûr les problèmes centraux auxquels l’humanité sera confrontée. À moyen terme, les grands enjeux sont ceux que j’ai formulés dans mon interview concernant mon dernier ouvrage.

Nous devrons répondre à une question essentielle au cours de cette décennie: comment empêcher la triple polarisation social, économique et politique dont le résultat serait violences, misère et chaos?

En France, un événement politique majeur a été la montée du parti EELV, dans les médias et dans les urnes. Le débat politique sur l’écologie vous paraît-il mal posé? Comment peut-on parler intelligemment des enjeux climatiques qui préoccupent de plus en plus les Français?

Cette montée du vote vert aux municipales est en réalité l’effet d’une montée de l’abstention, elle demandera à être éventuellement confirmée lors des prochaines échéances électorales. Mais en ce qui concerne la «part de voix» dans les médias, le succès est indéniable, ce qui montre surtout une capacité à les utiliser adroitement. C’est bien le vrai phénomène à lire: comme toujours dans l’histoire, l’affaiblissement des institutions politiques favorise la montée en puissance de minorités actives au programme révolutionnaire plus ou moins assumé.

Les affamés de pouvoir sont attirés et excités par la déliquescence du système en place. Il faut absolument distinguer le parti EELV, avec ses options idéologiques et ses contradictions (notamment en matière de rapport au nucléaire, aux OGM ou à l’agriculture intensive, qui sont des outils objectifs de lutte contre les émissions de CO2), et la question écologique elle-même. Toute la ruse d’EELV est précisément de postuler la confusion entre les deux, suggérant que la seconde ne devrait être envisagée qu’à travers le clergé autoproclamé qu’il incarne. Tout comme la gauche n’avait pas le monopole du cœur, le parti écologiste ne saurait avoir le monopole du vert.

L’écologie est au confluent de nombreuses disciplines complexes. Il faudrait être capable de donner aux discours scientifiquement fondés leur vraie place pour qu’un débat de qualité soit possible et que l’information des citoyens ne soit pas biaisée.

À l’heure actuelle, il est possible de dire à peu près n’importe quoi sur le sujet dans les médias sans être contredit. La science souffre toujours quand elle est mise au service d’un projet politique qui trie, dans ses résultats, les bonnes et les mauvaises nouvelles idéologiques.

Aux États-Unis puis en France, la question de la mémoire de l’esclavage ou de la colonisation a suscité d’importants mouvements sociaux, qui aboutissent à une remise en cause du modèle universaliste des Lumières. Continuerez-vous à le défendre? Pourquoi?

Je continuerai à défendre l’universalisme car il est le seul modèle acceptable à mes yeux, tout simplement. Les nouveaux puritanismes qui cherchent à s’imposer sont de prodigieuses forces d’exclusion et de balkanisation de la société. Ils sont porteurs de tout ce qu’ils dénoncent: essentialisation, classement des gens en groupes sociaux imperméables, spirales d’injustices sociales, promotion de la haine au rang de principe politique fondamental.

La plupart des Français regardent avec hébétude les surenchères des zélotes du progressisme : écriture inclusive, statues déboulonnées…

Il n’y a rien de plus affligeant que de voir avec quel succès ces fantasmagories malfaisantes parviennent à gagner du terrain, grâce essentiellement à des médias qui leur ouvrent leurs portes, par faiblesse, incompétence, peur ou complicité. La réalité est que les spéculations néopuritaines dont il est question sont le fait de tout petits groupes de fanatiques et que l’écrasante majorité en est très éloigné.

La plupart des Français regardent avec hébétude les surenchères des zélotes du progressisme: écriture inclusive, statues déboulonnées, noms hier vénérés et désormais victimes damnatio memoriae, etc. Ce n’est jamais la force des ennemis de la liberté qu’il faut craindre, mais la faiblesse de ses défenseurs.

Venons-en à la crise sanitaire à présent: sans verser dans des supputations chimériques au sujet du monde d’après, retenez-vous malgré tout des leçons positives de cette épidémie?

La crise aura été une apocalypse, au sens étymologique de «dévoilement». Les programmes cachés, les obsessions de maints groupuscules se sont révélés au grand jour. Les masques sont tombés et le jeu est clair: il faudra choisir entre ceux qui croient que l’innovation, comme elle l’a permis depuis des millénaires, va continuer à apporter aux hommes les solutions de leur survie, et ceux qui, d’autre part, plaident pour au retour à un (illusoire) âge d’or de frugalité et de travail non mécanisé.

La pandémie aura vu le triomphe de la mondialisation (pour la première fois, nous avons collectivement affronté le même problème en même temps) et de la recherche scientifique. Elle aura accéléré la détermination des régimes jeunes, sûrs d’eux-mêmes et dominateurs.

Et fait cruellement apparaître la fragilité de démocraties se concevant comme des sortes d’immenses maisons de repos. Nos vieilles sociétés développées ont un rapport problématique au risque: assumé partout ailleurs comme le tremplin du progrès, il est chez nous devenu un scandale, une anomalie que des lois doivent éradiquer.

La question des libertés vous passionne. Pour une fois, les Français se sont intéressés au rôle et au fonctionnement du Conseil d’État, se sont mobilisés pour défendre des libertés constitutionnelles, et ont débattu à table de l’arbitrage entre sécurité et liberté, de la juste place de l’État… Vous vous en réjouissez sûrement?

C’est un autre dévoilement notable qui s’est opéré: si l’on pouvait encore en douter, on a clairement pu voir les manquements de notre appareil bureaucratique, l’incapacité à anticiper, la lourdeur de notre organisation, les incohérences des décisions. Nous aurons raté les trois grandes épreuves de cette pandémie: celle des masques, celle des tests et celle des vaccins.

L’élection d’Emmanuel Macron représentait fondamentalement la prise de pouvoir de la haute administration sur la politique

Les Français ont compris qu’ils n’en avaient pas pour leurs impôts. Je ne suis pas certain pourtant que cela suffise à mettre un terme à ce cercle vicieux par lequel nous réclamons plus d’intervention de l’État à mesure qu’il révèle son incapacité à poursuivre les innombrables tâches dont il prétend se charger. «Si l’État est fort il nous écrase, s’il est faible nous périssons», disait Paul Valéry: nous parvenons à avoir les deux à la fois, cumulant les inconvénients de son absence et de son omniprésence.

L’État, justement, que vous avez plusieurs fois étrillé dans vos chroniques, doit-il être repensé différemment à la lumière des enseignements de cette crise?

L’élection d’Emmanuel Macron représentait fondamentalement la prise de pouvoir de la haute administration sur la politique, discréditée et privée de personnel de valeur. L’administration a donc fait ce qu’elle est programmée pour faire: colmater les brèches, protéger et surtout se protéger elle-même. Elle a entouré les Français de l’ouate confortable qu’ils réclament, et fait fonctionner à plein la machine à produire des normes et des interdits.

Le mandat n’aura vu, c’est significatif, aucune réforme réelle de la machine étatique, toutes les tentatives ayant fait long feu (y compris la pseudo-réforme de l’ENA). C’est toute la différence entre l’opérationnel et la stratégie: le premier gère l’existant, la seconde ouvre les chemins du futur. Nous avons l’un, mais pas l’autre.

 

En l’absence de politiques capables d’affirmer courageusement une vision non contradictoire du projet France (le «en même temps» s’étant révélé, comme on pouvait le craindre, «tout et son contraire»), reste un secteur public métastasé essentiellement concentré sur la façon d’obtenir les moyens de sa pérennité. Dans la pratique, le pouvoir a déserté la rue du Faubourg Saint-Honoré pour s’exercer dans la forteresse des rives de Seine, à Bercy.

Pour finir, que souhaiteriez-vous en priorité à vos lecteurs pour 2021?

Après cette annus horribilis, je souhaite (et espère) malgré tout une annus mirabilis, une année miraculeuse. Si nous vainquons le virus, profitons de ses leçons pour nous moderniser et avons le courage de réaffirmer notre projet de civilisation, nous pouvons être revenus dans quelques mois sur les chemins de la prospérité.

Attentat: un tournant de civilisation symbolique

Attentat:  un tournant de civilisation symbolique

Dans le JDD, L’ex-haut fonctionnaire, Jean-Pierre Obin, qui alertait dès 2004 sur les atteintes à la laïcité, dénonce le déni qui persiste dans l’Éducation nationale ; il considère qu’avec ce dernier acte meurtrier concernant un professeur le pays enregistre un tournant et une remise en cause de la civilisation

 

Quinze ans après avoir sonné l’alarme, dans un rapport explosif, sur les atteintes à la laïcité en classe, Jean-Pierre Obin, inspecteur général de l’Education nationale à la retraite, a publié en septembre Comment on a laissé l’islamisme pénétrer l’école (éd. Hermann). Un nouveau constat accablant qui résonne tristement aujourd’hui.

 

Comment réagissez-vous à cet acte barbare?
Je suis horrifié. Je ressens à la fois de la tristesse et de la colère, celle de quelqu’un qui voit venir ça de loin et qui a vu les responsables démissionner, fermer les yeux au lieu d’affronter la réalité.

 

C’est un tournant pour l’école?
Oui. Cet acte traumatise la communauté éducative et conforte ceux qui veulent regarder les choses en face sur ce qui se passe avec l’islamisme en France, et à l’école en particulier ; il désavoue cette partie de la gauche qui minore la gravité de la situation, en disant qu’elle ne concerne qu’un petit nombre d’établissements ou que tout se résoudrait par « davantage de moyens ». Aurait-on empêché cet assassinat avec quinze surveillants de plus? C’est absurde. La France a été désignée comme ennemie par les islamistes ; on ne peut éliminer le risque d’autres tragédies. Ce tournant conforte aussi Jean-Michel Blanquer, qui a conscience de la situation et cherche à y répondre.

 

Et pour les enseignants?
C’est un tournant symbolique. J’avais alerté dès décembre 2015, à la parution d’un numéro de la revue de Daech titré La France à genoux. Un article disait : « Il devient clair que les fonctionnaires de l’Éducation nationale qui enseignent la laïcité sont en guerre ouverte contre les familles musulmanes. Il y a donc une obligation de combattre et tuer de toutes les manières légiférées ces ennemis d’Allah. » Cet appel au meurtre est aujourd’hui suivi d’effets. On était averti : les enseignants sont des cibles. Une part importante d’entre eux se prémunissent en s’autocensurant, par peur d’incidents.

 

Peut-on encore présenter les caricatures de Mahomet en classe?
Est-on autorisé à le faire? Oui. Est-ce possible sans risque? Aujourd’hui, non, pas partout. C’est un constat terrible, mais c’est la réalité. Il y aura toujours des profs courageux, et d’autres plus protégés là où les risques sont plus faibles. La victime enseignait l’histoire-géographie, et donc l’éducation civique. La principale a organisé une médiation avec les parents, c’est une bonne chose. Mais on n’a pas su protéger ce professeur. Quelle que soit la manière intelligente dont ils abordent ce sujet, beaucoup ne se sentent pas protégés par l’institution. Certains sont même désavoués par leur hiérarchie lorsqu’ils cherchent à appliquer les lois de la République.

 

Dans un rapport, en 2004, vous dénonciez déjà ces atteintes à la laïcité. Le déni persiste-t-il?
Oui, y compris au sein de l’institution, même si celui-ci a plus de mal à s’exprimer car ce n’est plus le discours du ministre. Après le Bataclan, Manuel Valls a fait des choses, Jean-Michel Blanquer aussi. Mais on a perdu beaucoup de temps. L’Éducation nationale est lourde à remuer. Un ancien recteur d’académie vient de m’écrire : « Quel choc de constater à côté de quoi je suis passé. » Cette honnêteté intellectuelle est rare.

 

Qui est responsable?
D’abord les politiques, celles des différents ministres jusqu’en 2015. Mais aussi l’institution : les enseignants sont peu ou mal formés. On place les plus jeunes dans ces classes avec beaucoup d’élèves musulmans dont une partie sont sous la coupe de l’islamisme – une idéologie qu’ils ne connaissent et ne comprennent pas – avec une conception parfois erronée de la laïcité et un manque de compétences à gérer les incidents. Seulement 6% ont reçu une formation à la laïcité, et un quart des enseignants stagiaires, dont la moitié l’ont jugée de mauvaise qualité!

 

Et les parents?
Ils ont aussi leur part de responsabilité, par leur comportement consumériste. Il y a dix ans, le critère principal du choix de l’école était la réussite. Aujourd’hui, c’est la sécurité. On change l’enfant d’établissement, on le met dans le privé, on déménage. Les juifs l’ont fait depuis le milieu des années 1990. Aujourd’hui, beaucoup d’élèves juifs ne sont plus dans le public. D’autres populations suivent. Le phénomène d’ »archipellisation » dont parle Jérôme Fourquet débute par l’école.

 

Comment lutter contre le fondamentalisme à l’école et la violence qu’il inspire?
D’abord par une prise de conscience, sans complaisance, de la réalité. On ne peut pas parler d’intégration quand les enfants vivent en autarcie. Il faut un effort de la nation pour lutter contre ce mouvement de division de la société ; réintroduire de la mixité dans ces établissements pour éviter les vases clos favorables à l’influence politico-religieuse. Deuxièmement, nous devons entamer un combat de longue haleine contre une série d’idéologies qui viennent de loin, du 18e siècle pour le salafisme, qui placent l’éducation au cœur de leur combat politique. Cette lutte ne peut se mener qu’avec des enseignants formés, en restructurant leurs instituts de formation.

 

Y a-t-il des raisons d’espérer?
Je suis pessimiste à court terme, et optimiste à long terme. Les Lumières vaincront au bout du compte. Comme le dit le philosophe Marcel Gauchet, la deuxième mondialisation est celle des idées. Les idées de liberté ou de démocratie s’imposent aujourd’hui de l’extérieur au monde arabo-musulman. Il a fallu cinq siècles de violences pour les voir triompher dans le monde occidental. En faudra-t-il autant?

Sondage fin de notre civilisation: 60% la craignent

Sondage fin de notre civilisation: 60% la craignent

 

Environ six Français sur dix redoutent en effet un effondrement de notre civilisation selon un sondage YouGov pour le « Huffington Post et seuls 27% estiment que la COP25 est une solution efficace pour lutter contre le réchauffement climatique.

 

Sur les causes possibles d’un effondrement, le réchauffement climatique arrive en tête (36%), devant la surpopulation (17%) et la montée des inégalités (14%). Seuls 29% des 55 ans et plus ont peur d’un effondrement lié au réchauffement climatique.

 

* L’enquête a été réalisée sur 1 004 personnes représentatives de la population nationale française âgée de 18 ans et plus.

Effondrement de notre civilisation

Effondrement de notre civilisation

 

.Environ six Français sur dix redoutent en effet un effondrement de notre civilisation selon un sondage YouGov pour le « Huffington Post et seuls 27% estiment que la COP25 est une solution efficace pour lutter contre le réchauffement climatique.

 

Sur les causes possibles d’un effondrement, le réchauffement climatique arrive en tête (36%), devant la surpopulation (17%) et la montée des inégalités (14%). Seuls 29% des 55 ans et plus ont peur d’un effondrement lié au réchauffement climatique.

 

* L’enquête a été réalisée sur 1 004 personnes représentatives de la population nationale française âgée de 18 ans et plus.

 

Le déclinisme comme projet de civilisation !

Le déclinisme comme projet  de civilisation !

La mouvance décliniste  se caractérise par des positions le plus souvent  réactionnaires et qui propose  notamment comme solution d’avenir le repli national sectaire et/ou  l’indifférence   à l’égard de ce qui se passe à l’extérieur de frontières  totalement grillagées. Ce mouvement décliniste  traverse à  peu près toutes les formations politiques. Pour schématiser cette mouvance refuse l’ouverture au monde et propose d’ériger des murs infranchissables aux frontières de la France pour protéger les Français de tous les dangers et ainsi maintenir tous les « avantages acquis ».  Une sorte de futur orienté vers le passé,  sorte d’archaïsme politique qui propose un souverainisme obsolète afin d’exclure tout corps ou influence étrangère bref l’aspiration au paradis perdu. Une nostalgie du passé qu’entretiennent savamment quelques les intellos douteux à droite  comme Zemour bien sûr, Finkielkraut, Buisson, Houellebecq mais aussi certains à gauche chez les frondeurs, surtout à l’extrême gauche comme Todd voire récemment Onfray. Sans parler des artistes comme Sardou ou Depardieu qui sollicitent un peu trop la nostalgie simpliste des vieux un peu paumés. À gauche c’est surtout la condamnation du capitalisme et de l’impérialisme occidental qui conduit ses intellos à refuser  l’ouverture sur les autres, en tout cas à adopter une neutralité notamment  vis à vis notamment vis à vis des conflits inter nationaux. À droite, c’est le racisme et la peur du progrès  qui justifient  surtout le repli nationaliste. Malheureusement face à cette mouvance décliniste qui va triompher dans les urnes dans les prochaines années le mouvement progressiste peine à résister. La crise est en effet passée par là  et compte tenu des déficiences chroniques des Français en matière d’économie beaucoup tombent  dans le piège de l’isolationnisme. Il faut bien reconnaître que le mouvement progressiste tarde à faire émerger des leaders politiques crédibles et aussi   des intellos susceptibles d’éclairer les problématiques économiques, sociales, technologiques, environnementales et culturelles. Des dimensions aux interactions incontournables qui exigeraient un minimum de connaissances dans les différents domaines. Onfray par exemple qui parle de tout, sur tout et tout le temps déclare sans complexe qu’il  ne connaît rien à l’économie ce qui ne l’empêche pas de pérorer sur la nature de la crise globale  et sur les moyens d’en sortir. Bref une sorte  de cocktails de discours philosophique mélangé à des convictions gauchistes et à des propos de bistrot. Pas vraiment un discours   pertinent pour répondre  au simplisme mystificateur des déclinistes. La construction d’un discours cohérent n’est  cependant pas évidente  car il faut intégrer les mutations de nature systémique qui interviennent dans les champs socio-économiques, techniques, écologiques et sociétaux déjà  évoqués. Bref, comme Diogène, on cherche un homme, l’intellectuel généraliste  capable d’appréhender  la complexité de l’ensemble de ces champs. Il en existe sans doute mais pour  l’instant les lumières médiatiques préfèrent éclairer  les penseurs qui rêvent d’un avenir qui ressemble au passé.

 

 

Le déclinisme comme projet de civilisation !

Le déclinisme comme projet  de civilisation !

La mouvance décliniste  se caractérise par des positions le plus souvent  réactionnaires et qui propose  notamment comme solution d’avenir le repli national sectaire et/ou  l’indifférence   à l’égard de ce qui se passe à l’extérieur de frontières  totalement grillagées. Ce mouvement décliniste  traverse à  peu près toutes les formations politiques ;  le FN bien sûr mais aussi une partie de la droite classique, tout autant que la gauche du PS, extrême-gauche comprise. Pour schématiser cette mouvance refuse l’ouverture au monde et propose d’ériger des murs infranchissables aux frontières de la France pour protéger les Français de tous les dangers et ainsi maintenir tous les « avantages acquis ».  Une sorte de futur orienté vers le passé,  sorte d’archaïsme politique qui propose un souverainisme obsolète afin d’exclure tout corps ou influence étrangère bref l’aspiration au paradis perdu. Une nostalgie du passé qu’entretiennent savamment quelques les intellos douteux à droite  comme Zemour bien sûr, Finkielkraut, Buisson, Houellebecq mais aussi certains à gauche chez les frondeurs, surtout à l’extrême gauche comme Todd voire récemment Onfray. Sans parler des artistes comme Sardou ou Depardieu qui sollicitent un peu trop la nostalgie simpliste des vieux un peu paumés. À gauche c’est surtout la condamnation du capitalisme et de l’impérialisme occidental qui conduit ses intellos à refuser  l’ouverture sur les autres, en tout cas à adopter une neutralité notamment  vis à vis notamment vis à vis des conflits inter nationaux. À droite, c’est le racisme et la peur du progrès  qui justifient  surtout le repli nationaliste. Malheureusement face à cette mouvance décliniste qui va triompher dans les urnes dans les prochaines années le mouvement progressiste peine à résister. La crise est en effet passée par là  et compte tenu des déficiences chroniques des Français en matière d’économie beaucoup tombent  dans le piège de l’isolationnisme. Il faut bien reconnaître que le mouvement progressiste tarde à faire émerger des leaders politiques crédibles et aussi   des intellos susceptibles d’éclairer les problématiques économiques, sociales, technologiques, environnementales et culturelles. Des dimensions aux interactions incontournables qui exigeraient un minimum de connaissances dans les différents domaines. Onfray par exemple qui parle de tout, sur tout et tout le temps déclare sans complexe qu’il  ne connaît rien à l’économie ce qui ne l’empêche pas de pérorer sur la nature de la crise globale  et sur les moyens d’en sortir. Bref une sorte  de cocktails de discours philosophique mélangé à des convictions gauchistes et à des propos de bistrot. Pas vraiment un discours   pertinent pour répondre  au simplisme mystificateur des déclinistes. La construction d’un discours cohérent n’est  cependant pas évidente  car il faut intégrer les mutations de nature systémique qui interviennent dans les champs socio-économiques, techniques, écologiques et sociétaux déjà  évoqués. Bref, comme Diogène, on cherche un homme, l’intellectuel généraliste  capable d’appréhender  la complexité de l’ensemble de ces champs. Il en existe sans doute mais pour  l’instant les lumières médiatiques préfèrent éclairer  les penseurs qui rêvent d’un avenir qui ressemble au passé.

 

Le déclinisme comme perspective de civilisation ?

Le déclinisme comme perspective de civilisation ?

La mouvance décliniste  se caractérise par des positions le plus souvent  réactionnaires et qui propose  notamment comme solution d’avenir le repli national sectaire et/ou  l’indifférence   à l’égard de ce qui se passe à l’extérieur de frontières  totalement grillagées. Ce mouvement décliniste  traverse à  peu près toutes les formations politiques ;  le FN bien sûr mais aussi une partie de la droite classique, tout autant que la gauche du PS, extrême-gauche comprise. Pour schématiser cette mouvance refuse l’ouverture au monde et propose d’ériger des murs infranchissables aux frontières de la France pour protéger les Français de tous les dangers et ainsi maintenir tous les « avantages acquis ».  Une sorte de futur orienté vers le passé,  sorte d’archaïsme politique qui propose un souverainisme obsolète afin d’exclure tout corps ou influence étrangère bref l’aspiration au paradis perdu. Une nostalgie du passé qu’entretiennent savamment quelques les intellos douteux à droite  comme Zemmour bien sûr, Finkielkraut, Buisson, Houellebecq mais aussi certains à gauche chez les frondeurs, surtout à l’extrême gauche comme Todd voire récemment Onfray. À gauche c’est surtout la condamnation du capitalisme et de l’impérialisme occidental qui conduit ses intellos à refuser  l’ouverture sur les autres, en tout cas à adopter une neutralité notamment  vis à vis notamment vis à vis des conflits inter nationaux. À droite, c’est le racisme et la peur du progrès  qui justifient  surtout le repli nationaliste. Malheureusement face à cette mouvance décliniste qui va triompher dans les urnes dans les prochaines années le mouvement progressiste peine à résister. La crise est en effet passée par là  et compte tenu des déficiences chroniques des Français en matière d’économie beaucoup tombent  dans le piège de l’isolationnisme. Il faut bien reconnaître que le mouvement progressiste tarde à faire émerger des leaders politiques crédibles et aussi   des intellos susceptibles d’éclairer les problématiques économiques, sociales, technologiques, environnementales et culturelles. Des dimensions aux interactions incontournables qui exigeraient un minimum de connaissances dans les différents domaines. Onfray par exemple qui parle de tout, sur tout et tout le temps déclare sans complexe qu’il  ne connaît rien à l’économie ce qui ne l’empêche pas de pérorer sur la nature de la crise globale  et sur les moyens d’en sortir. Bref une sorte  de cocktails de discours philosophique mélangé à des convictions gauchistes et à des propos de bistrot. Pas vraiment un discours   pertinent pour répondre  au simplisme mystificateur des déclinistes. La construction d’un discours cohérent n’est  cependant pas évidente  car il faut intégrer les mutations de nature systémique qui interviennent dans les champs socio-économiques, techniques, écologiques et sociétaux déjà  évoqués. Bref, comme Diogène, on cherche un homme, l’intellectuel généraliste  capable d’appréhender  la complexité de l’ensemble de ces champs. Il en existe sans doute mais pour  l’instant les lumières médiatiques préfèrent éclairer  les penseurs qui rêvent d’un avenir qui ressemble au passé.

 

Avenir: le déclinisme comme perspective de civilisation

 

 

Avenir: le déclinisme comme perspective de civilisation

La mouvance décliniste   se caractérise par des positions le plus souvent  réactionnaires et qui propose  notamment comme solution d’avenir le repli national sectaire et/ou  l’indifférence   à l’égard de ce qui se passe à l’extérieur de frontières  totalement grillagées. Ce mouvement décliniste  traverse à  peu près toutes les formations politiques ;  le FN bien sûr mais aussi une partie de la droite classique, tout autant que la gauche du PS, extrême-gauche comprise. Pour schématiser cette mouvance refuse l’ouverture au monde et propose d’ériger des murs infranchissables aux frontières de la France pour protéger les Français de tous les dangers et ainsi maintenir tous les « avantages acquis ».  Une sorte de futur orienté vers le passé,  sorte d’archaïsme politique qui propose un souverainisme obsolète afin d’exclure tout corps ou influence étrangère bref l’aspiration au paradis perdu. Une nostalgie du passé qu’entretiennent savamment quelques les intellos douteux à droite  comme Zemmour bien sûr, Finkielkraut, Buisson, Houellebecq mais aussi certains à gauche chez les frondeurs, surtout à l’extrême gauche comme Todd voire récemment Onfray. À gauche c’est surtout la condamnation du capitalisme et de l’impérialisme occidental qui conduit ses intellos à refuser  l’ouverture sur les autres, en tout cas à adopter une neutralité notamment  vis à vis notamment vis à vis des conflits inter nationaux. À droite, c’est le racisme et la peur du progrès  qui justifient  surtout le repli nationaliste. Malheureusement face à cette mouvance décliniste qui va triompher dans les urnes dans les prochaines années le mouvement progressiste peine à résister. La crise est en effet passée par là  et compte tenu des déficiences chroniques des Français en matière d’économie beaucoup tombent  dans le piège de l’isolationnisme. Il faut bien reconnaître que le mouvement progressiste tarde à faire émerger des leaders politiques crédibles et aussi   des intellos susceptibles d’éclairer les problématiques économiques, sociales, technologiques, environnementales et culturelles. Des dimensions aux interactions incontournables qui exigeraient un minimum de connaissances dans les différents domaines. Onfray par exemple qui parle de tout, sur tout et tout le temps déclare sans complexe qu’il  ne connaît rien à l’économie ce qui ne l’empêche pas de pérorer sur la nature de la crise globale  et sur les moyens d’en sortir. Bref une sorte  de cocktails de discours philosophique mélangé à des convictions gauchistes et à des propos de bistrot. Pas vraiment un discours   pertinent pour répondre  au simplisme mystificateur des déclinistes. La construction d’un discours cohérent n’est  cependant pas évidente  car il faut intégrer les mutations de nature systémique qui interviennent dans les champs socio-économiques, techniques, écologiques et sociétaux déjà  évoqués. Bref, comme Diogène, on cherche un homme, l’intellectuel généraliste  capable d’appréhender  la complexité de l’ensemble de ces champs. Il en existe sans doute mais pour  l’instant les lumières médiatiques préfèrent éclairer  les penseurs qui rêvent d’un avenir qui ressemble au passé.

Le déclinisme comme perspective de civilisation

Le déclinisme comme perspective de civilisation

La mouvance décliniste   se caractérise par des positions le plus souvent  réactionnaires et qui propose  notamment comme solution d’avenir le repli national sectaire et/ou  l’indifférence   à l’égard de ce qui se passe à l’extérieur de frontières  totalement grillagées. Ce mouvement décliniste  traverse à  peu près toutes les formations politiques ;  le FN bien sûr mais aussi une partie de la droite classique, tout autant que la gauche du PS, extrême-gauche comprise. Pour schématiser cette mouvance refuse l’ouverture au monde et propose d’ériger des murs infranchissables aux frontières de la France pour protéger les Français de tous les dangers et ainsi maintenir tous les « avantages acquis ».  Une sorte de futur orienté vers le passé,  sorte d’archaïsme politique qui propose un souverainisme obsolète afin d’exclure tout corps ou influence étrangère bref l’aspiration au paradis perdu. Une nostalgie du passé qu’entretiennent savamment quelques les intellos douteux à droite  comme Zemmour bien sûr, Finkielkraut, Buisson, Houellebecq mais aussi certains à gauche chez les frondeurs, surtout à l’extrême gauche comme Todd voire récemment Onfray. À gauche c’est surtout la condamnation du capitalisme et de l’impérialisme occidental qui conduit ses intellos à refuser  l’ouverture sur les autres, en tout cas à adopter une neutralité notamment  vis à vis notamment vis à vis des conflits inter nationaux. À droite, c’est le racisme et la peur du progrès  qui justifient  surtout le repli nationaliste. Malheureusement face à cette mouvance décliniste qui va triompher dans les urnes dans les prochaines années le mouvement progressiste peine à résister. La crise est en effet passée par là  et compte tenu des déficiences chroniques des Français en matière d’économie beaucoup tombent  dans le piège de l’isolationnisme. Il faut bien reconnaître que le mouvement progressiste tarde à faire émerger des leaders politiques crédibles et aussi   des intellos susceptibles d’éclairer les problématiques économiques, sociales, technologiques, environnementales et culturelles. Des dimensions aux interactions incontournables qui exigeraient un minimum de connaissances dans les différents domaines. Onfray par exemple qui parle de tout, sur tout et tout le temps déclare sans complexe qu’il  ne connaît rien à l’économie ce qui ne l’empêche pas de pérorer sur la nature de la crise globale  et sur les moyens d’en sortir. Bref une sorte  de cocktails de discours philosophique mélangé à des convictions gauchistes et à des propos de bistrot. Pas vraiment un discours   pertinent pour répondre  au simplisme mystificateur des déclinistes. La construction d’un discours cohérent n’est  cependant pas évidente  car il faut intégrer les mutations de nature systémique qui interviennent dans les champs socio-économiques, techniques, écologiques et sociétaux déjà  évoqués. Bref, comme Diogène, on cherche un homme, l’intellectuel généraliste  capable d’appréhender  la complexité de l’ensemble de ces champs. Il en existe sans doute mais pour  l’instant les lumières médiatiques préfèrent éclairer  les penseurs qui rêvent d’un avenir qui ressemble au passé.

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