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Conventions citoyennes : le coup d’Etat permanent de Macron

Conventions citoyennes : le coup d’Etat permanent de Macron

 

En délicatesse avec l’opinion publique et le Parlement, Macron continue son opération de démolition démocratique en faisant l’impasse sur les institutions et les organisations représentatives. Le petit prince s’inspire de Machiavel- sujet de sa thèse–mais un Machiavel au petit pied qui ne sait pas trop lui-même quel est son projet hormis celui de servir les grands intérêts financiers.

Il a trouvé la martingale démocratique pour s’affranchir totalement des différentes institutions aussi bien de démocratie participative que de démocratie représentative. Pour lui ,il suffit de réunir quelques dizaines de poilus avec nombre d’experts pour les manipuler afin de gérer les orientations du pays ( le parti « en marche » -maintenant « renaissance » étant une fiction).

En réalité une sorte de coup d’état permanent pour contourner le nombre incalculable d’organismes de concertation mais aussi d’institutions délibératives comme le Parlement. C’est aussi le moyen pour lui de tenter de meubler son grand vide idéologique car la macronie est idéologiquement une illusion  qui disparaîtra avec Macron.

C’était le cas en matière d’environnement avec la fameuse convention citoyenne qui a fait flop. Ce sera évidemment le cas avec la convention citoyenne qui en quelque semaine doit régler les problèmes fondamentaux suivants qui influent sur la vie des Français : l’emploi, l’école, la santé, le vieillissement et la transition écologique !

Face à l’accueil très tiède de l’opinion publique, Macron a promis d’élargir le débat et de l’ouvrir sur Internet. Pire,  il envisage même des référendums.

Très récemment  ,il vient de décider d’une nouvelle convention citoyenne concernant cette fois la fin de vie. La difficulté pour un vrai débat est d’bord la complexité du sujet tout autant que les changements d’orientation de Macron. Macon s’est en effet d’abord prononcé pour une orientation du type de ce qui se pratiquent en Belgique.(Voir ci-après). Changement de position à nouveau car Macon affirme désormais que son modèle n’est pas belge. Sans doute est-il plus proche de ce qui existe aujourd’hui à travers la loi Léonetti et qui en vérité n’a jamais été correctement mis en œuvre.

La première démarche pertinente consisterait donc d’abord à faire le bilan de cette loi qui n’a que quelques années avant de s’engager dans des discussions de bistrot ou des réflexions manipulées par des « experts ».

On a bien vu à travers la convention citoyenne que ce type de formation pour la concertation ne pouvait aboutir qu’à des propositions de type auberge espagnol avec tout et le contraire. Comment en effet des citoyens en quelques semaines pourrait-il être plus compétents que les institutions, organisations et responsables  qui travaillent les différences questions sociétales depuis des dizaines d’années. Des organisations représentatives même si on peut discuter de leur degré. Des organisations également compétentes. Alors que les citoyens tirés au hasard n’ont évidemment aucune légitimité, aucun acquis collectif et scientifique.

La systématisation de ces conventions citoyennes révèle le caractère libertaire voir anarchique de Macron,  par contre très fidèle aux principes de soutien des grands intérêts financiers. On objectera que nombre d’institutions et d’organisation ne sont pas assez représentatives mais ce n’est pas les remplaçants par des réunions de bistrot qu’on  renforcera la crédibilité de la réflexion et des orientations. (Par ailleurs, la systématisation des conseils de défense révèlent la personnalisation du pouvoir et son caractère autoritaire)

 

Principe en Belgique ( la revue du praticien)

Adoptée en 2002 et étendue aux mineurs en 2014, la législation belge poursuivait trois objectifs : mettre fin à des pratiques d’euthanasie clandestines, encadrer les demandes d’euthanasie et contrôler l’application de la dépénalisation de l’euthanasie. La loi belge dépénalise l’euthanasie sous réserve de plusieurs conditions. Le médecin doit s’as- surer que le patient est majeur ou mineur émancipé capable ou mineur doté de discernement et conscient au moment de la demande d’euthanasie. Le patient se trouve dans une situation médicale sans issue et fait état d’une souffrance physique ou psychique constante et insupportable qui ne peut être apaisée et qui résulte d’une affection accidentelle ou pathologique grave et incurable. La demande doit être formulée par écrit et, dans l’hypothèse où le patient n’est pas en état de le faire lui-même, cette demande doit être écrite par un tiers qui ne peut avoir un intérêt matériel au décès du patient, en présence du médecin. Le médecin saisi d’une demande doit avoir au préalable informé le patient de son état de santé, de son espérance de vie, des possibilités de traitement, des soins palliatifs accessibles. Il s’agit donc d’une obligation d’information concernant les soins palliatifs et non de l’obligation imposée d’y recourir. La loi sur les droits du patient permet d’ailleurs à celui-ci de refuser toute offre de soins. La loi relative à l’euthanasie exige également que le médecin conduise plusieurs entretiens avec son patient pour s’assurer de la persistance de ses intentions, et à tout instant le patient peut renoncer à sa demande. Cette demande ne peut résulter que d’un choix, après avoir reçu toute l’information nécessaire.
Les auteurs de la proposition de loi sénatoriale à l’origine de la loi définitivement adoptée considéraient que l’état de nécessité avait pour effet de mettre à l’abri de poursuites pénales les médecins pratiquant des euthanasies. Pour eux, cette situation « entraînait des pratiques semi-clandestines, ne permettant pas le contrôle social de ces pratiques et rendant plus difficile la tenue d’un dialogue approfondi entre le patient et son médecin ». Cependant, tant implicitement les rapports de la Commission fédérale de contrôle et d’évaluation de l’euthanasie (CFCEE) que des études scientifiques révèlent que cet objectif de transparence n’a pas été atteint.

Des conventions citoyennes partout !

Des conventions citoyennes partout !

 

Le collectif Horizon Terre, composé d’une quarantaine de membres académiques, associatifs et étudiants, estime, dans une tribune au « Monde », que les orientations de la recherche sont avant tout des choix de société auxquels les citoyens devraient prendre part.

Et de recommander que les conventions citoyennes se tiennent partout. Une bonne manière d’enterrer la démocratie représentative pour lui substituer une démocratie associative bidon avec des marionnettes tirées au hasard. Avec quelques experts et une belle manipulation pédagogique,  on parvient ainsi à des conclusions écrites d’avance. Une stratégie d’utopistes et de gauchistes bien connue. Comment prétendre que la population sera associée alors que ne participeront aux travaux qu’une dizaine de poilus « choisis au hasard » ?. NDLR

Cela figure dans la loi du 24 décembre 2020 de programmation de la recherche et pourtant ce n’est pas appliqué : « Mettre en place un débat citoyen périodique sur les orientations prioritaires de la politique de recherche nationale. » Nous faisons une proposition très concrète pour permettre l’application de cette loi : organiser des conventions citoyennes au niveau national et régional, par thématiques, pour décider de l’affectation de 10 % du budget de la recherche publique.

Nous considérons, d’une part, qu’un tel dispositif est nécessaire et urgent dans le contexte social et écologique actuel, d’autre part, qu’il est réaliste. « Nous », c’est le collectif Horizon Terre, une quarantaine de membres académiques, associatifs et étudiants. Nous avons travaillé depuis trois ans sur ce que pourraient être les priorités de la recherche dans le contexte des limites planétaires. Le document que nous avons produit, à lire sur Horizon-terre.org, constitue un matériau pour l’appropriation citoyenne du sujet des orientations de recherche.

Tout le monde s’accorde sur le constat que nos sociétés affrontent un défi sans précédent pour lutter contre les ravages écologiques. Un objectif majeur est d’atteindre la neutralité carbone en 2050, conformément à la réglementation légale en France et en Europe. L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) a montré qu’il existait des chemins très différents permettant d’atteindre ce but. Certains scénarios visent la poursuite du consumérisme qui deviendrait « décarboné » ou « compensé en carbone », en faisant le pari que de nouvelles technologies le permettront.

D’autres scénarios privilégient au contraire la sobriété, les « low-tech », la relocalisation des activités et des changements comportementaux et organisationnels. Assurément, ces scénarios dessinent des sociétés très différentes entre lesquelles un choix devrait être fait de façon démocratique.

D’hypothétiques ruptures technologiques

Ces choix de société nécessitent également des connaissances et des technologies nouvelles : ingénierie high-tech d’un côté, ingénierie low-tech et sociale de l’autre. Sans ces connaissances, pas de choix : celles produites aujourd’hui seront celles qui seront mobilisées demain. Par conséquent, les orientations actuelles de la recherche dessinent ou verrouillent les futurs possibles.

Malheureusement, d’une part la société est mise à l’écart de ces choix, d’autre part un seul type de solution est privilégié, comme s’il n’y avait pas d’alternative. En effet, le 8 novembre 2021, le gouvernement a fait adopter au Parlement le plan d’investissement France 2030, doté de 34 milliards d’euros sur cinq ans, en moins de 45 minutes et en présence de seulement cinquante députés – autrement dit sans débat.

Conventions citoyennes: outil de communication politique ou de démocratie

Conventions citoyennes: outil de communication politique ou de démocratie

 

 

Antoine Denry ,directeur stratégie chez H+K Strategies Paris, professeur au CELSA et à l’Université Panthéon-Sorbonne s’interroge sur le rapport entre conventions citoyennes et démocratie.

 

Renforcer le rôle du Conseil économique, social et environnemental (CESE) est l’un des grands projets du mandat d’Emmanuel Macron, afin de promouvoir des formes de démocraties participatives et répondre ainsi à la défiance croissante qui vise les pouvoirs publics. En ce sens, les comités de citoyens tirés au sort qui émergent dans son sillage peuvent-ils remédier à la crise démocratique que nous vivons ? Ne remettent-ils pas en cause le principe même du suffrage universel et ne traduisent-ils pas in fine un mépris des élus susceptible d’aggraver encore la crise démocratique ?

Suite à la crise des Gilets jaunes, le grand débat national avait rencontré un vif succès, une loi organique a donc été adoptée le 15 décembre dernier pour prolonger ce grand élan. Elle consacre le principe de citoyens tirés au sort pour travailler avec le CESE et porter la voix de la société civile, entre le parlement et l’exécutif. Avec la Convention citoyenne pour le climat, cette ambition de rafraîchissement démocratique avait trouvé un premier débouché. Avec le Comité sur la vaccination et ses 35 citoyens tirés au sort il s’agit de pérenniser cet exercice et de faire du CESE la chambre des conventions citoyennes nationales.

L’objectif affiché de ces instances est louable : associer au processus décisionnel la parole civile au travers d’une délibération citoyenne de qualité. Néanmoins, le problème réside ailleurs. D’abord ce comité de vaccination fait partie d’un maquis déjà existant d’instances associées aux décisions sur le déploiement des vaccins : conseil d’orientation de la stratégie vaccinale, comité scientifique, comité citoyen, comité des professionnels de santé, comité d’élus, comité de la société civile.

Ensuite et surtout, autant la convention citoyenne pour le climat visait à formuler des propositions, autant le comité sur la vaccination n’est lui chargé que « d’émettre des observations et d’interpeller Alain Fischer » dans un rapport remis « d’ici l’été ». C’est ce point-là qui vient mettre en exergue l’inanité du parlement et vient souligner le problème institutionnel de la Ve République depuis la mise en place du quinquennat.

Avec ce comité ou d’autres conventions annoncées, comme celle sur les discriminations, nous sommes face à un acte de communication politique qui vient en réalité pallier un problème institutionnel, à savoir la mauvaise représentation du corps électoral au sein de l’Assemblée nationale et la caducité du pouvoir parlementaire dans un régime devenu « présidentialiste ».

Les comités de citoyens peuvent-ils représenter une solution ? La participation citoyenne peut certes nourrir la délibération démocratique mais elle ne peut en aucun cas s’y substituer et venir remplacer le rôle de force de proposition et de contrôle que doit exercer le Parlement

Il est certes nécessaire que le pouvoir exécutif ait toute latitude pour gouverner mais trop d’autorité tue l’autorité, et aujourd’hui chacun sent bien que le pouvoir entre les mains du seul président de la République et du Premier ministre, l’Assemblée Nationale ne faisant que ratifier les décisions, pose problème. L’absence de réel contre-pouvoir représentatif de l’ensemble des Français est un sujet central. Le scrutin majoritaire à deux tours ne permet plus cette représentativité. Il a eu son efficacité dans le passé mais compte tenu désormais de la conjonction des élections présidentielles et législatives et des nouveaux rapports de force politique, certains courants représentant pourtant 20 % des électeurs ne sont quasiment pas représentés. Cela n’est pas sain et peut mener à des mouvements contestataires violents.

Aujourd’hui quelle réponse possible ? Une dose de proportionnelle était prévue dans l’accord électoral entre Bayrou et Macron lors de la campagne de 2017 mais il sera difficile pour le Président de tenir ses engagements compte tenu des urgences liées à la crise sanitaire. Certains pourraient y voir une manœuvre politique à l’heure où tous les yeux sont braqués sur la circulation du virus et l’approvisionnement en vaccins.

Les comités de citoyens peuvent-ils représenter une solution ? La participation citoyenne peut certes nourrir la délibération démocratique mais elle ne peut en aucun cas s’y substituer et venir remplacer le rôle de force de proposition et de contrôle que doit exercer le Parlement. Soit le peuple est consulté directement pour prendre des décisions, et cela s’appelle un référendum, soit les citoyens choisissent des personnes censées les représenter, et c’est une élection, ce que nous faisons très régulièrement, presque tous les ans même.

Et si le but est de sonder l’opinion, il faut un panel bien plus grand que quelques dizaines de personnes qui ne représentent qu’elles-mêmes. Nul ne peut prétendre qu’il n’est pas nécessaire de trouver de nouveaux modes d’expression des citoyens mais nul ne peut soutenir que le tirage au sort confère autant de légitimité démocratique, donc d’autorité et de droit à décider, que le suffrage universel.

Antoine Denry est directeur stratégie chez H+K Strategies Paris, professeur au CELSA et à l’Université Panthéon-Sorbonne.

«Les assemblées citoyennes, nouvelle démocratie ?» (Thibault Loncke)

«Les assemblées citoyennes, nouvelle démocratie ?»  (Thibault Loncke)

A juste titre Thibault Loncke, consultant en affaires publiques chez Euralia s’interroge sur le contournement de la démocratie par le développement d’assemblées dites citoyennes sans réelle responsabilité et sens réelle légitimité  ( chronique dans l’Opinion )

 

Une assemblée de citoyens tirés au sort a-t-elle vocation à mieux représenter l’intérêt général que des élus ? Cette question se pose quand on observe le crédit accordé aux travaux de cette assemblée comparé aux rapports et propositions rédigés par des parlementaires. L’absence de statut juridique de la Convention citoyenne en fait un ovni dans le paysage institutionnel français. « Pompili envisage un moratoire pour interdire l’ouverture de nouveaux entrepôts d’e-commerce » titrait RTL le 17 juillet. Une proposition de loi portée par l’ancienne ministre de l’Ecologie, Delphine Batho, emboîte le pas de la ministre en septembre. Rapporteure du texte, la députée a auditionné les acteurs concernés par la mesure comme il en est d’usage. Parmi les représentants d’intérêt auditionnés, des organisations professionnelles représentants du commerce et de la logistique et une ONG apparaissent dans le rapport. Tous sont inscrits au répertoire de la Haute Autorité pour la Transparence de la vie publique (HATVP) comme la loi du 9 décembre 2016, dite loi Sapin II, les y oblige. Un autre acteur est auditionné : la Convention citoyenne pour le climat. Le nom de ses représentants n’apparaît pas. Est-ce un représentant d’intérêt ? Non, elle ne semble pas correspondre à la définition de la loi Sapin II. Pourtant, ses représentants agissent comme tel lorsqu’ils écrivent au gouvernement pour que leur rapport entre dans le droit positif. Est-ce un décideur public ? Non, il ne s’agit pas d’un responsable public au sens de la loi Sapin II.

Pour légitimer les travaux de ces citoyens tirés au sort, il faudrait que le dispositif puisse être institutionnalisé pour ne plus dépendre du pouvoir exécutif

La rédaction du projet de loi issu des travaux de la Convention citoyenne est en cours. Une concertation doit être organisée avec les parlementaires dans les semaines à venir. Alors que le président de l’Assemblée nationale a désigné 25 représentants de tous les groupes politiques, la présidence du Sénat refuse pour l’instant de choisir des sénateurs pour siéger dans une instance qui n’est pas créée par une disposition législative. « Il ne faut pas confondre les pouvoirs exécutif, législatif et de contrôle », estime Gérard Larcher, président du Sénat. Pour lui, siéger dans des organismes extraparlementaires non cadrés par la loi expose les sénateurs à des «conflits d’intérêts». Responsabilités. A la différence des élus, les assemblées de citoyens ne sont pas responsables devant le peuple d’une décision prise. C’est pourquoi, leur rôle ne peut être de remplacer les responsables politiques. Mais, en étant représentatif, il peut être un maillon supplémentaire de la décision publique. « La responsabilité est la première dette du pouvoir pour les élus », selon le constitutionnaliste Jean-Philippe Derosier. La démocratie représentative est imparfaite et peut être grandement améliorée, notamment par l’instauration d’une dose de proportionnelle aux élections législatives, qui a l’avantage de rendre les décideurs publics responsables devant les citoyens. Ce n’est pas le cas avec le tirage au sort. Le vrai risque, c’est qu’au moment de l’application de la loi, en cas de difficultés, il n’y ait pas de responsable pour justifier et répondre de la direction qui a été prise. Le tirage au sort est une expression politique possible et intéressante, certains candidats à l’élection présidentielle le proposaient d’ailleurs. Pour légitimer les travaux de ces citoyens tirés au sort, il faudrait que le dispositif puisse être institutionnalisé pour ne plus dépendre du pouvoir exécutif. Une constitutionnalisation du principe du tirage au sort pourrait être envisagée.

L’engagement public du gouvernement visant à transcrire le rapport de la Convention citoyenne dans la législation sans modification préalable peut se lire comme un contournement de la prérogative législative du Parlement

La difficulté réside dans l’engagement du président de la République de reprendre sans filtre les propositions de la Convention citoyenne pour le climat. Le Parlement doit-il être contraint par la Convention citoyenne pour le climat et la promesse présidentielle ? L’engagement public du gouvernement visant à transcrire le rapport dans la législation sans modification préalable peut se lire comme un contournement de la prérogative législative du Parlement. « C’était un exercice démocratique nouveau, le Parlement est là justement pour discuter des propositions qui sont faites, cela ne veut pas dire reprendre texto tout ce qui a été proposé » a répondu Bénédicte Peyrol, députée LREM influente au sein de la commission des finances, souhaitant implicitement rappeler le principe de séparation des pouvoirs. Lors de la réforme constitutionnelle de 2008, la faiblesse du Parlement a été identifiée comme un élément important de la perte de confiance des citoyens dans la démocratie représentative. La revalorisation du Parlement était la clé de voûte de la réforme. Le fait qu’une assemblée de citoyens concurrence directement le Parlement douze ans après, est un élément majeur dans l’évolution de nos institutions. Cette évolution institutionnelle devra être débattue lors de la prochaine élection présidentielle et devra prendre garde de ne pas négliger la nécessaire concertation avec les parties prenantes ainsi que le renforcement de la transparence du processus de construction de la loi. Thibault Loncke, consultant en affaires publiques chez Euralia.

Des assemblées citoyennes pour une transition écologique solidaire ?

Des assemblées citoyennes pour  une transition écologique solidaire ?

C’est la  proposition de  Cyril Dion coréalisateur du film Demain qui fait partie, aux côtés de la figure des « gilets jaunes » Priscillia Ludosky, de la comédienne Marion Cotillard et du philosophe Dominique Bourg, d’un collectif qui lance, samedi 13 avril, la création d’une assemblée nationale de citoyens tirés au sort. L’idée est qu’elle puisse, à la rentrée, débattre notamment de la mise en œuvre d’une transition écologique et solidaire. (Extrait de l’interview)

Pourquoi vous engagez-vous en faveur de la création d’une assemblée nationale citoyenne ?

Il existe des sujets sur lesquels les pouvoirs publics peuvent avancer de façon déterminée, et on leur demande de le faire. On n’a pas besoin de démocratie délibérative pour savoir qu’il faut isoler les maisons, changer les chaudières et améliorer les transports en commun.

Mais il y en a d’autres où l’on est face à des intérêts contradictoires forts. C’est le cas des sujets liés à la transition écologique, où l’on sait qu’il faut aller vite mais où l’intérêt des entreprises n’est pas forcément celui des citoyens ou celui des politiques, confrontés à la fois à l’inertie de leur administration, au système économique mondial ou tout simplement à l’envie de se faire réélire et donc de ménager la chèvre et le chou.

Prenez la question des pesticides qui est l’une des causes de la disparition des insectes, des oiseaux, de la pollution des eaux, responsable de maladies etc. Depuis le Grenelle de l’environnement en 2008, il y a eu plusieurs plans d’action et dix ans après, que constate-t-on ? Non seulement l’usage n’a pas diminué mais au contraire, il a augmenté de 20 %.

Quand on est face à des sujets aussi complexes, on a besoin de mécanismes complexes d’intelligence collective, où toutes les composantes de la société réfléchissent ensemble. Cette pluralité de points de vue permet d’enrichir la discussion et de trouver des solutions auxquelles on ne serait jamais parvenues simplement avec des élus.

Comment fonctionne une assemblée citoyenne ?

L’organisation d’une telle assemblée suppose des règles assez proches de celles qui désignent les jurés d’assises. Elle repose sur un tirage au sort de personnes, en respectant la représentation de toutes les catégories socioprofessionnelles selon la méthode des quotas utilisée pour les sondages.

En cas de refus, on propose à d’autres qui correspondent au même profil. Ces citoyens sont ensuite formés, exposés à des avis contradictoires, scientifiques, d’experts des différents domaines et doivent réfléchir aux solutions les plus justes possibles en tenant compte de la complexité du sujet. Et délibérer.

Climat : une centaine de marches citoyennes

Climat : une centaine de marches citoyennes

 

De l’ordre de 100 000 personnes ont été mobilisés lors de marches organisées pour lutter contre le réchauffement climatique. Des manifestations qui d’une certaine manière appuie le cri d’alerte lancé par le GIEC sur les conséquences dramatiques de la hausse des températures voire de la disparition du monde d’ici un  siècle ou deux. En effet, d’ici un siècle ou deux, la Terre risque de n’être plus vivable mais d’ici  2050 déjà de profonds bouleversements interviendront d’après le GIEC si la température monte à +1,5°C et plus encore à +2°C. Parmi les risques : Inondation pour les uns, menace sur  la ressource en eau pour les autres , amplification des cyclones, sécheresse, insécurité alimentaire, risques sur la santé publique sans parler des effets combinés du climat, de la chimie et de l’aménagement du territoire qui ont déjà fait disparaître 40 à 50 % des espèces animales et végétales. Le plus inquiétant pour le Giec c’est l’ampleur prise par ses conséquences et leur rythme accéléré. La disparition de ces espèces devrait interroger d’autant que les causes sont connues à savoir :

  • les changements climatiques bien sûr mais aussi

La destruction des habitats, l’agriculture, l’agrandissement des villes, la production d’énergie…),

  • l’exploitation des espèces (pêche et chasse),
  • la pollution,
  • les espèces invasives,
  • les maladies.

Les espèces d’eau douce sont les plus touchées par le phénomène avec 76 % de disparition entre 1970 et 2010.

L’Amérique Latine est la région la plus vulnérable avec la disparition de 83 % de ses espèces. S’ajoute à ce constat alarmant notre empreinte écologique qui ne cesse d’augmenter. L’homme a besoin de plus d’une planète et demie pour répondre à ses besoins. Depuis 1974, l’homme a déjà consommé toutes les ressources naturelles que peut générer la planète en une année. Une consommation qui a fait grimper  les émissions de gaz à effet de serre (GES) générées par l’homme ont déjà fait grimper la température mondiale de 1°C depuis la Révolution industrielle. « Il est probable » que le réchauffement atteigne 1,5°C entre 2030 et 2052 s’il garde son rythme actuel. « Beaucoup de régions » connaissent un réchauffement plus accéléré encore, comme l’Arctique (deux à trois plus fort qu’ailleurs). Le dernier demi-degré engrangé est déjà associé à une recrudescence de phénomènes météorologiques extrêmes. Les émissions passées et présentes continueront à faire monter les océans, quoi qu’il arrive. À 1,5 °C, l’Arctique connaîtra un été sans banquise par siècle, ce sera un par décennie à +2°C. (Pour mémoire, la fonte totale des glaciers et de la calotte glaciaire s’avère de plus en plus probable). Les conséquences sur l’agriculture et la capacité à nourrir la planète seront graves  : ainsi, la baisse de productivité du maïs, du riz ou du blé sera plus limitée à +1,5°C qu’à 2°C, de l’Asie du sud-est à l’Amérique latine, dit encore le rapport, qui décrit aussi des risques accrus pour la ressource en eau, la sécurité alimentaire, la santé. Pour rester à 1,5°C, il faut faire décliner les émissions de CO2 bien avant 2030 et fortement (-45% d’ici 2030 par rapport à leur niveau de 2010), pour ensuite arriver, vers 2050, à une « neutralité carbone »: c’est-à-dire cesser de mettre dans l’atmosphère plus de CO2 que l’on ne peut en retirer. « Neutralité » implique de ne plus garder que les émissions « résiduelles », pour les secteurs ne pouvant s’en passer (aviation par exemple). Ce surplus de CO2 devra être pompé (ce sont des « émissions négatives »). Les autres GES (méthane, HFC, carbone suie…) seront à réduire aussi, bien que moins prioritaires que le CO2 car moins persistants. Quant à la possibilité de dépasser le seuil de +1,5°C, pour faire redescendre le mercure plus tard au cours du siècle, le Giec en souligne les risques – certains irréversibles, comme la perte d’espèces – et les incertitudes sur l’efficacité de l’extraction du CO2 à grande échelle. Selon le rapport, quelque 2.400 milliards de dollars d’investissements annuels seront nécessaires entre 2016 et 2035 pour la transformation des systèmes énergétiques, soit 2,5% du PIB mondial. Un coût qu’il faut mettre en regard avec le coût, bien plus élevé, de l’inaction, soulignent les scientifiques. À Paris, 14.500 personnes ont participé au rassemblement, selon le cabinet Occurence. Avec une banderole «Il est encore temps» en tête de cortège.  Près de 80 marches étaient organisées en France, rassemblant notamment 3200 personnes à Lille selon la préfecture, 2500 à Bordeaux selon la police, 1850 à Strasbourg selon la police (2900 selon les organisateurs), entre 3000 et 4000 à Rennes et 500 à Marseille.

Avenir Europe : consultations citoyennes à partir d’avril

Avenir Europe : consultations citoyennes à partir d’avril

En France ce sera à partir du 17 avril mais la consultation concernera toute l’Europe dont les enjeux méritent d’être reprécisés ainsi que les perspectives compte tenu du climat eurosceptique qui monte un peu partout.  Emmanuel Macron lancera le 17 avril à Strasbourg les consultations citoyennes qui devraient être menées dans la quasi totalité des pays européens d‘ici octobre pour préparer la campagne des élections européennes de mai 2019. L‘idée des consultations sur l‘avenir de l‘Europe est soutenue par 26 pays européens, a précisé le président français à l‘issue d‘un Conseil européen informel à Bruxelles, les Pays-Bas ayant à leur tour annoncé leur participation. “Les seuls qui n’y participeront pas, c‘est la Hongrie, ce qui doit être une surprise pour vous”, a-t-il dit sur le ton de la plaisanterie. Emmanuel Macron, qui a lancé l‘idée de ces consultations, s‘exprimera le 17 avril devant le Parlement européen à Strasbourg. “A cette occasion, il participera à un premier exercice de débat citoyen, de consultation citoyenne, pour lancer solennellement et symboliquement en France” ce processus, a dit une source à la présidence de la République.




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