Retraites : le gouvernement chouchoute les policiers….. comme dans les dictatures
Il y a évidemment quelque chose de paradoxal dans la méthode de négociation du gouvernement. D’un côté le gouvernement annonce les grands principes qui devront se traduire par des orientations législatives forcément définitives du Parlement, d’un autre il décide d’autres mesures définitives pour certaines catégories avant même que le texte ne soit examiné par le Parlement. Ainsi par exemple, le pouvoir a cédé devant les revendications des policiers sur le maintien de leur régime qu’il permet notamment de partir plus tôt s’ils le souhaitent en cotisant 37 ans et non 42 ans pour obtenir une retraite à taux plein. On comprend évidemment que les policiers de terrain, c’est-à-dire ceux qui opèrent sur la voie publique puissent ne pas être contraints comme tous les autres salariés d’atteindre 64 ans pour faire valoir leurs droits à la retraite. Par contre, il est assez surprenant qu’on accorde les mêmes droits aux policiers exclusivement employés dans les bureaux. C’est toute la contradiction de la réforme des retraites qui raisonne par secteur, par entreprise. Une approche globale particulièrement injuste et qui finira d’ailleurs par coûter très cher quand on additionnera les exceptions au régime général. Cette bienveillance de Christophe Castaner à l’égard des policiers ressemble fort à celle des dirigeants de pays en voie de développement qui pour protéger leur pouvoir accordent des avantages significatifs à la police et à l’armée. Encore une fois, il est logique de tenir compte des risques particuliers des policiers de terrain mais le reste constitue du corporatisme et du clientélisme. Les mêmes observations peuvent être faites pour l’ensemble des exceptions globalisantes qui vont être faites pour telle ou telle catégorie ( certains cheminots , les infirmières , les pompiers, les gardiens de prison qui pourtant mériteraient les mêmes égard que les policiers de bureau. Les organisations – Alliance, Unsa Police et Unité SGP Police – ont donc obtenu le maintien des avantages permettant un départ à la retraite précoce pour l’ensemble du personnel actif, soit les policiers dans les bureaux et sur la voie publique, et non pas seulement les policiers sur la voie publique comme initialement prévu.
Les policiers bénéficient actuellement d’une annuité tous les cinq ans, dans la limite de cinq annuités, ce qui leur permet de ne cotiser que 37 ans et non 42 pour obtenir une retraite à taux plein. Ces bonifications seraient remplacées par une surcotisation patronale.
Le syndicat Alternative Police précise toutefois qu’il attend encore des garanties sur la pénibilité et le travail de nuit, et veut s’assurer que l’âge pivot qui décale le taux plein de deux ans ne s’appliquera pas aux policiers. Cela les obligerait à partir à 59 ans et non 57 pour éviter la décote.