Archive pour le Tag 'chimère'

Politique-Hamas–Israël : la chimère de deux Etats ?

Politique-Hamas–Israël : la chimère de deux Etats ?

Soudain sous l’éclairage du terrible conflit qui se déroule entre les terroristes du Hamas et Israël, responsables politiques des différents pays, experts et médias redécouvrent la solution magique de la création de deux Etats en Palestine. Une solution miracle en quelque sorte pourtant mise sous le boisseau pendant plus de 50 ans. Cette solution consiste de façon simpliste à donner une indépendance complète à un nouvel Etat composé de Gaza et de la Cisjordanie. Et évidemment à confirmer l’indépendance d’Israël.

Certes cette vision n’est pas sans fondement mais elle oublie l’essentiel à savoir : est-ce que ces deux Etats seraient viables sur le plan politique et économique. La vérité c’est que cette zone déjà minuscule serait donc coupée en deux. On voit mal comment pour exister un État palestinien regroupant la microscopique parcelle de Gaza avec une Cisjordanie réduite du fait des implantations israéliennes.

En vérité, personne n’a le courage de dire que ces deux Etats ne seraient pas viables et que cela n’apporterait pas de garantie contre les violences et la paix.

Sur le plan économique et géographique il faudrait sans doute rattacher Gaza à Israël et compenser la perte de de ce territoire par un autre territoire israélien proche de la Cisjordanie. Et cela passe également par le retrait des implantations israéliennes.

Pour les palestiniens même indépendants se posent la question de la fiabilité économique et politique. Sur le territoire envisagé traditionnellement, les richesses sont particulièrement rares et la zone serait condamnée sans doute à une autre pauvreté. On objectera que Israël en 48 a bien réussi son développement économique sur des régions en grande partie désertique mais les Israéliens ne sont pas les palestiniens. Ce n’est pas le même niveau technologique, le même niveau culturel. Pas non plus évidemment le même niveau démocratique qui garantit le dynamisme d’une société.

La solution la plus crédible serait de mettre en tutelle le nouveau pays redécoupé de façon fiable en tout cas davantage. Une double tutelle à la fois économique grâce notamment à l’appui des pays arabes mais aussi une tutelle politique pour empêcher la dictature et la violence. Et cela pour une longue période au minimum de 20 ans car le traumatisme de la guerre actuelle va demeurer sans doute pour au moins 50 ans.

Bref responsables politiques, ONU et experts doivent sortir du slogan simpliste de deux Etats surtout quand l’un des objectifs central de l’un est de détruire l’autre et ses habitants. Surtout quand la zone sert d’expérimentation et de conflit d’influence des différents courants politiques musulmans mais aussi occidentaux.

Hamas–Israël : la chimère de deux Etats

Hamas–Israël : la chimère de deux Etats

Soudain sous l’éclairage du terrible conflit qui se déroule entre les terroristes du Hamas et Israël, responsables politiques des différents pays, experts et médias redécouvrent la solution magique de la création de deux Etats en Palestine. Une solution miracle en quelque sorte pourtant mise sous le boisseau pendant plus de 50 ans. Cette solution consiste de façon simpliste à donner une indépendance complète à un nouvel Etat composé de Gaza et de la Cisjordanie. Et évidemment à confirmer l’indépendance d’Israël.

Certes cette vision n’est pas sans fondement mais elle oublie l’essentiel à savoir : est-ce que ces deux Etats seraient viables sur le plan politique et économique. La vérité c’est que cette zone déjà minuscule serait donc coupée en deux. On voit mal comment pour exister un État palestinien regroupant la minuscule parcelle de Gaza avec une Cisjordanie réduite du fait des implantations israéliennes.

En vérité, personne n’a le courage de dire que ces deux Etats ne seraient pas viables et que cela n’apporterait pas de garantie contre les violences et la paix.

Sur le plan économique et géographique il faudrait sans doute rattacher Gaza à Israël et compenser la perte de de ce territoire par un autre territoire israélien proche de la Cisjordanie. Et cela passe également par le retrait des implantations israéliennes.

Pour les palestiniens même indépendants se posent la question de la fiabilité économique et politique. Sur le territoire envisagé traditionnellement, les richesses sont particulièrement rares et la zone serait condamnée sans doute à une autre pauvreté. On objectera que Israël en 48 a bien réussi son développement économique sur des régions en grande partie désertique mais les Israéliens ne sont pas les palestiniens. Ce n’est pas le même niveau technologique, le même niveau culturel. Pas non plus évidemment le même niveau démocratique qui garantit le dynamisme d’une société.

La solution la plus crédible serait de mettre en tutelle le nouveau pays redécoupé de façon fiable en tout cas davantage. Une double tutelle à la fois économique grâce notamment à l’appui des pays arabes mais aussi une tutelle politique pour empêcher la dictature et la violence. Et cela pour une longue période au minimum de 20 ans car le traumatisme de la guerre actuelle va demeurer sans doute pour au moins 50 ans.

Bref responsables politiques, ONU et experts doivent sortir du slogan simpliste de deux Etats surtout quand l’un des objectifs central de l’un est de détruire l’autre et ses habitants. Surtout quand la zone sert d’expérimentation et de conflit d’influence des différents courants politiques musulmans mais aussi occidentaux.

Politique– couple franco-allemand : une chimère ?

Politique– couple franco-allemand : une chimère ?

Le normalien et agrégé de philosophie Jean-Loup Bonnamy revient sans le Figaro sur les causes profondes des tensions entre les deux pays.(extrait)

Le couple franco-allemand est une chimère. Cette expression n’est jamais employée outre-Rhin. Déjà en 1963, de Gaulle avait été déçu par l’attitude allemande lorsqu’il comprit que la RFA ferait toujours passer son engagement au sein de l’Otan avant l’alliance française. La réunification a aggravé les choses en faisant basculer le centre de gravité de l’Allemagne vers l’est, comme l’a bien analysé Coralie Delaume dans Le couple franco-allemand n’existe pas. Bonn, l’ancienne capitale de la RFA, n’était qu’à 250 kilomètres de Metz. Aujourd’hui, Berlin est à 800 kilomètres de Metz, mais à seulement quelques dizaines de kilomètres de la frontière polonaise. Ensuite, deuxième axiome, la France s’épuise en vain en demandant à Berlin de se montrer davantage coopératif, car l’Allemagne a, depuis sa réunification, une politique égoïste, se résumant à la stricte défense de ses intérêts nationaux. Puis, c’est le troisième axiome, l’Allemagne a opté pour une politique du « passager clandestin » vis-à-vis de l’UE. L’Allemagne soutient le projet européen à chaque fois qu’elle peut en tirer bénéfice. Mais elle freine des quatre fers lorsque ce projet impliquerait qu’elle mette la main au porte-monnaie. Enfin, il y a un malentendu entre l’Allemagne et la France.

Plus généralement, l’Allemagne a pour ambition de saper méthodiquement tous les restes de la puissance française.

La seule obsession de l’Allemagne, ce sont ses excédents commerciaux. Sur le plan comptable, ils sont vitaux pour porter la charge d’une démographie germanique vieillissante. Sur le plan affectif, l’Allemagne entretient une relation névrotique avec ses excédents qui sont pour elle un véritable fétiche, alors qu’ils déséquilibrent toute l’économie mondiale. Pour maintenir cet excédent, l’Allemagne bénéficie de l’avantage de l’euro. Surévalué par rapport au franc (et étouffant donc l’économie française), l’euro est sous-évalué par rapport au mark et donne à l’Allemagne un puissant avantage compétitif. Elle se distingue également par son opposition forcenée à tout protectionnisme européen. Un exemple est révélateur : les panneaux solaires chinois fabriqués bénéficient d’une politique de dumping de l’État chinois, des subventions publiques massives permettant aux entreprises chinoises de vendre à perte et ainsi d’asphyxier la concurrence européenne et américaine. Une PME allemande, Solar World, avait porté plainte devant la Commission européenne. Une fois n’est pas coutume, la Commission a reconnu que les règles de la concurrence n’étaient pas respectées et a mis en place des barrières protectionnistes. Par peur de voir ses propres exportations frappées de mesures de rétorsion par la Chine, l’Allemagne a fait pression et a finalement obtenu la suppression de cette protection antidumping, et ce, contre l’intérêt de tous les autres Européens et même des entreprises photovoltaïques allemandes.

Plus généralement, l’Allemagne a pour ambition de saper méthodiquement tous les restes de la puissance française. En Australie, l’an dernier, c’est contre notre concurrent allemand TKMS que le français Naval Group avait décroché le contrat de vente des sous-marins. Peu adeptes du fair-play, nos «amis» allemands ont ardemment soutenu la campagne de presse et de lobbying qui a conduit à la rupture du contrat par les Australiens. Même ligne sur le plan énergétique.

En 2011, Berlin a renoncé au nucléaire sans consulter ses partenaires européens. Peu importe que cela fasse bondir ses émissions de CO2 ou gêne les entreprises françaises. En effet, les centrales nucléaires émettent en moyenne 80 fois moins de CO2 par kilowattheure produit que les centrales à charbon et 45 fois moins que les centrales à gaz. En abandonnant le nucléaire et en portant l’éolien au pinacle, Angela Merkel a donc considérablement développé le charbon, ce qui a fait exploser la pollution émise par l’Allemagne, au grand détriment de la qualité de l’air en Allemagne et dans le monde. En Allemagne, 17 % de l’énergie provient du charbon (contre 3 % pour la France). Et 61 % provient du gaz et du pétrole (contre 45 % en France). L’Allemagne est aujourd’hui le sixième pollueur mondial, loin devant la France, émettant annuellement en moyenne plus du double de CO2 par rapport à nous. Le nucléaire français – synonyme d’indépendance stratégique, d’excellence technologique, d’électricité peu chère et d’énergie décarbonée – a pour principal ennemi les manigances allemandes. Que ce soit sur le gaz et les gazoducs (avec l’exigence de prolonger vers l’est le gazoduc franco-espagnol MidCat) ou sur le nucléaire, la politique allemande est un péril pour nos grands énergéticiens (et donc pour nos ménages et nos entreprises).

Le métavers : Avenir ou chimère ?

Le métavers : Avenir ou chimère ?

 

 

Un article du monde idéalise le métavers de Facebook. Une technologie qui pourrait avoir des applications mais qui pourrait aussi se révéler une chimère aussi bien inutile sur le plan technologique que sur le plan sociétal. NDLR

 

Analyse. 

Métavers » : dans le monde des technologies, c’est le mot qui fait le buzz.de Microsoft à Nvidia, de Tencent à Epic Games (éditeur du jeu à succès Fortnite), nombreux sont les acteurs qui ont récemment manifesté leur volonté de participer activement à l’élaboration de ce qui s’annonce comme la prochaine génération d’Internet. Dans cet espace numérique du futur, chacun, à travers un avatar, sera plongé dans un univers virtuel et pourra accéder à une quantité infinie de services : jouer avec des amisa, les rejoindre pour assister à un concert ou voir un film, participer avec des collègues à une réunion, essayer une automobile ou visiter son prochain appartement…

Plus que tout autre, un événement a donné de l’épaisseur à cette vision : fin octobre, Facebook a décidé de rebaptiser sa maison mère « Meta ». Une manière de graver dans le marbre son ambition de faire basculer ses utilisateurs dans cette dimension futuriste.

 

L’entreprise de Mark Zuckerberg n’est pas la première à faire ce pari. A la tête d’Epic Games, Tim Sweeney est peut-être le théoricien le plus aiguisé du métavers. Surtout, il a fait de Fortnite une des esquisses les plus abouties de ce que pourrait être ce nouvel espace numérique, un terrain de jeu virtuel ouvert à d’autres développeurs qui peuvent y proposer leurs expériences. Ce qui a par exemple permis, en avril 2020, au rappeur Travis Scott d’y réunir plusieurs millions de spectateurs pour une série de concerts en ligne.

Les professionnels ont bien vu l’intérêt de s’emparer de cette technologie. Des marques de vêtements ou de voitures pour y faire la promotion de leurs produits, des acteurs culturels pour être présents sur ces nouvelles scènes, des entreprises pour en faire une extension de leurs espaces de travail, comme Accenture qui a créé, avec Microsoft, un « campus analogique » permettant à ses nouveaux collaborateurs à travers le monde de suivre un parcours d’intégration.

Maturité technologique

Cette avancée technologique soulève de nombreuses inquiétudes : sur l’isolement des individus dans un monde virtuel, sur la modération des contenus et la protection des données personnelles. Pour autant, l’arrivée à maturité d’un métavers abouti n’est qu’une question de temps. « C’est une évolution qui fait sens du point de vue historique et technologique », explique Frédéric Descamps, cofondateur et dirigeant de Manticore Games. Les outils de production de mondes virtuels élaborés ont été industrialisés par les acteurs du jeu vidéo ; les casques de réalité virtuelle et augmentée, même s’ils peinent encore à gagner le cœur du grand public, sont arrivés à un stade de maturité technologique ; les infrastructures (fibre, réseaux mobiles, cloud) sont présentes, elles devront seulement monter en puissance pour absorber le volume énorme de données que pourrait générer le métavers s’il devait être adopté massivement.

La chimère de la simplification administrative

La chimère de la simplification administrative

 

Un collectif, emmené par le philosophe Gaspard Koenig, souligne, dans une tribune au « Monde », les injustices générées par la complexité des lois et de l’administration et appelle à une réforme radicale de la gouvernance étatique française.

 

 

Tribune. 

 

Les tracas administratifs sont aussi vieux que l’Etat. Au XVIe siècle, Montaigne se plaignait déjà qu’il y ait davantage de lois en France que dans le reste du monde. Tocqueville faisait de la « tutelle administrative » le trait commun entre l’Ancien Régime et la Révolution. Pompidou se plaignait du « réseau complexe des règles et des principes ».

Aujourd’hui, selon le secrétariat général du gouvernement, le volume du droit consolidé en vigueur est de 84 619 articles législatifs et de 233 048 articles réglementaires. Il est surtout en inflation permanente, dûment chiffrée et déplorée par le Conseil d’Etat dans ses rapports réguliers sur le sujet. La multiplication des autorités locales épaissit le brouillard. Nul n’est censé ignorer la loi, mais, aujourd’hui, nul ne peut comprendre sa logique.

Le constat est bien connu, et les gouvernements successifs mettent en place des commissions de simplification aussi bien intentionnées qu’impuissantes. Travail de Sisyphe, noble mais vain, tant est irrésistible la force d’inertie de la machine à produire de la norme, alimentée par des chefs de bureau zélés et des législateurs bavards. Les élites politico-médiatiques délaissent avec la même régularité qu’elles le dénoncent ce sujet fastidieux, qui ne les trouble guère à titre personnel : quand on vit dans les clous, quand on peut compter sur ses relations pour débrouiller les situations délicates, quand on a les moyens de s’offrir un expert-comptable ou un juriste spécialisé, la complexité se limite à une irritante paperasserie.

Tel n’est pas le cas sur le terrain. Artisans en crise de nerfs face aux formulaires Cerfa, allocataires sociaux renonçant à leurs droits faute de dossier complet, entrepreneurs découragés par l’interminable chaîne des décideurs, bénévoles associatifs devenus professionnels de la demande de subvention, agriculteurs transformés en fonctionnaires de la PAC, contribuables égarés dans le dédale du code fiscal, parents de handicapés mortifiés par les certificats médicaux à renouveler chaque année, femmes divorcées otages de leur nom d’épouse sur leurs papiers, familles empêchées de construire une cabane dans leur jardin, maires ruraux pénalement responsables d’un code de l’urbanisme illisible, électeurs perdus dans le millefeuille territorial, citoyens submergés de sigles et d’acronymes, tous menacent de décrocher, s’ils n’ont pas déjà renoncé à l’Etat de droit en se bricolant un statut bancal dans les interstices d’un système devenu fou.

Simplification administrative : La chimère

Simplification administrative : La chimère

 

Un collectif, emmené par le philosophe Gaspard Koenig, souligne, dans une tribune au « Monde », les injustices générées par la complexité des lois et de l’administration et appelle à une réforme radicale de la gouvernance étatique française.

 

 

Tribune. 

 

Les tracas administratifs sont aussi vieux que l’Etat. Au XVIe siècle, Montaigne se plaignait déjà qu’il y ait davantage de lois en France que dans le reste du monde. Tocqueville faisait de la « tutelle administrative » le trait commun entre l’Ancien Régime et la Révolution. Pompidou se plaignait du « réseau complexe des règles et des principes ».

Aujourd’hui, selon le secrétariat général du gouvernement, le volume du droit consolidé en vigueur est de 84 619 articles législatifs et de 233 048 articles réglementaires. Il est surtout en inflation permanente, dûment chiffrée et déplorée par le Conseil d’Etat dans ses rapports réguliers sur le sujet. La multiplication des autorités locales épaissit le brouillard. Nul n’est censé ignorer la loi, mais, aujourd’hui, nul ne peut comprendre sa logique.

Le constat est bien connu, et les gouvernements successifs mettent en place des commissions de simplification aussi bien intentionnées qu’impuissantes. Travail de Sisyphe, noble mais vain, tant est irrésistible la force d’inertie de la machine à produire de la norme, alimentée par des chefs de bureau zélés et des législateurs bavards. Les élites politico-médiatiques délaissent avec la même régularité qu’elles le dénoncent ce sujet fastidieux, qui ne les trouble guère à titre personnel : quand on vit dans les clous, quand on peut compter sur ses relations pour débrouiller les situations délicates, quand on a les moyens de s’offrir un expert-comptable ou un juriste spécialisé, la complexité se limite à une irritante paperasserie.

Tel n’est pas le cas sur le terrain. Artisans en crise de nerfs face aux formulaires Cerfa, allocataires sociaux renonçant à leurs droits faute de dossier complet, entrepreneurs découragés par l’interminable chaîne des décideurs, bénévoles associatifs devenus professionnels de la demande de subvention, agriculteurs transformés en fonctionnaires de la PAC, contribuables égarés dans le dédale du code fiscal, parents de handicapés mortifiés par les certificats médicaux à renouveler chaque année, femmes divorcées otages de leur nom d’épouse sur leurs papiers, familles empêchées de construire une cabane dans leur jardin, maires ruraux pénalement responsables d’un code de l’urbanisme illisible, électeurs perdus dans le millefeuille territorial, citoyens submergés de sigles et d’acronymes, tous menacent de décrocher, s’ils n’ont pas déjà renoncé à l’Etat de droit en se bricolant un statut bancal dans les interstices d’un système devenu fou.

Les assises de la transition énergétique : retour de la chimère de la taxe carbone

Les assises de la transition énergétique :  retour de la chimère de la taxe carbone

Lors   de la séance inaugurale des Assises européennes de la transition énergétique qui se tiennent à Dunkerque du 22 au 24 janvier, le ministre de la Transition écologique, François de Rugy, a remis sur la table la fiscalité écologique. Et plus précisément le sujet de la taxe carbone, mise aux arrêts fin 2018 pour endiguer le mouvement des « Gilets jaunes». De Rugy, le transparent ministre de l’écologie, revient donc sur la chimère de la taxe carbone et souhaite que ce problème soit intégré dans le grand débat national. Certes il ne revient pas sur l’abandon des augmentations qui étaient prévues au 1erjanvier mais ressert le plat de cette fiscalité qui serait de nature à favoriser  la transition écologique. Une vision fiscaliste de l’environnement. L’ingénierie fiscale française est en effet sans limite, une pathologie qui touche toutes les sensibilités politiques, tous les technocrates, tous les écolos. Pour résumer, il s’agit de soigner le monde carboné par la saignée fiscale. Le remède radical des médecins de Molière qui guérissaient les malades, lesquels  mourraient de la thérapie de choc. Il est évident qu’en tuant l’économie française on aura aussi fait disparaître le carbone,  à un détail près : on aura reporté les émissions polluantes sur d’autres pays car il faudra bien toujours consommer… (Et accessoirement payer mais avec quelle richesse ?).  En mal de reconnaissance, les économistes qui ont été presque tous nourris au lait du néo libéralisme ont donné une légitimité pseudo scientifique à la taxe carbone. Il s’agit d’abord d’une récupération indécente d’une question sociétale qui ne peut évidemment être seulement et prioritairement régulé par la fiscalité et les prix. Le signal prix cher aux économistes ultra libéraux constitue une sorte de récupération par les mécanismes de marché de la problématique environnementale. L’argumentation consiste à affirmer qu’il convient de limiter les émissions polluantes en leur donnant un prix afin de favoriser la seule régulation marchande. Si l’économie de marché est encore la meilleure chose (ou la moins pire) pour équilibrer l’offre et la demande,  il en va différemment lorsqu’il s’agit des champs sociétaux environnementaux. Certes on peut comprendre l’absolue nécessité d’une transition écologique notamment dans le domaine du transport. Encore faudrait-il qu’il existe une alternative pour permettre le changement de comportement. Or une politique des transports ne peut se conduire que sur le long terme pour  développer à la fois les transports collectifs, le concept du véhicule individuel et son utilisation. En l’absence de ces conditions,  la fiscalité dite écologique se réduit à un impôt classique qui au demeurant vient en plus affecté  le pouvoir d’achat, donc la croissance et l’emploi. Notons aussi que ces mesures carburant touche surtout les moins favorisés qui ne peuvent pas disposer d’une liberté d’horaire pour prendre un autre moyen de transport que leur véhicule individuel. Il y a évidemment d’autres moyens de réguler que l’arme de la fiscalité et des prix : la régulation par les normes et le développement système alternatif. Mais dans le contexte actuel des transports,  la fiscalité écologique constitue une fumisterie environnementale qui n’a d’autre objet que de donner une fausse légitimité scientifique à un impôt qui va se perdre dans le trou du budget. Faudrait-il rappeler aux économistes que leur science, certes utile,  n’est pas très exacte, qu’elle est même souvent approximative. Pour preuve, la majorité des grandes ruptures n’ont pas été prévues par la plupart  de ces experts. Par exemple, la prochaine chute de la croissance française assommée par la fiscalité.

 

La taxe carbone, la chimère dans le grand débat

La taxe carbone, la chimère dans le grand débat

De Rugy, le transparent ministre de l’écologie revient sur la chimère de la taxe carbone et souhaite que ce problème soit intégré dans le grand débat national. Certes il ne revient pas sur l’abandon des augmentations qui étaient prévues au 1er janvier mais ressert le plat de cette fiscalité qui serait de nature à favoriser  la transition écologique. Une vision fiscaliste de l’environnement. L’ingénierie fiscale française est en effet sans limite, une pathologie qui touche toutes les sensibilités politiques, tous les technocrates, tous les écolos. Pour résumer, il s’agit de soigner le monde carboné par la saignée fiscale. Le remède radical des médecins de Molière qui guérissaient les malades, lesquels  mourraient de la thérapie de choc. Il est évident qu’en tuant l’économie française on aura aussi fait disparaitre le carbone,  à un détail près : on aura reporté les émissions polluantes sur d’autres pays car il faudra bien toujours consommer… (Et accessoirement payer mais avec quelle richesse ?).  En mal de reconnaissance, les économistes qui ont été presque tous nourris au lait du néo libéralisme ont donné une légitimité pseudo scientifique à la taxe carbone. Il s’agit d’abord d’une récupération indécente d’une question sociétale qui ne peut évidemment être seulement et prioritairement régulé par la fiscalité et les prix. Le signal prix cher aux économistes ultra libéraux constitue une sorte de récupération par les mécanismes de marché de la problématique environnementale. L’argumentation consiste à affirmer qu’il convient de limiter les émissions polluantes en leur donnant un prix afin de favoriser la seule régulation marchande. Si l’économie de marché est encore la meilleure chose (ou la moins pire) pour équilibrer l’offre et la demande,  il en va différemment lorsqu’il s’agit des champs sociétaux environnementaux. Certes on peut comprendre l’absolue nécessité d’une transition écologique notamment dans le domaine du transport. Encore faudrait-il qu’il existe une alternative pour permettre le changement de comportement. Or une politique des transports ne peut se conduire que sur le long terme pour  développer à la fois les transports collectifs, le concept du véhicule individuel et son utilisation. En l’absence de ces conditions,  la fiscalité dite écologique se réduit à un impôt classique qui au demeurant vient en plus affecté  le pouvoir d’achat, donc la croissance et l’emploi. Notons aussi que ces mesures carburant touche surtout les moins favorisés qui ne peuvent pas disposer d’une liberté d’horaire pour prendre un autre moyen de transport que leur véhicule individuel. Il y a évidemment d’autres moyens de réguler que l’arme de la fiscalité et des prix : la régulation par les normes et le développement système alternatif. Mais dans le contexte actuel des transports,  la fiscalité écologique constitue une fumisterie environnementale qui n’a d’autre objet que de donner une fausse légitimité scientifique à un impôt qui va se perdre dans le trou du budget. Faudrait-il rappeler aux économistes que leur science, certes utile,  n’est pas très exacte, qu’elle est même souvent approximative. Pour preuve, la majorité des grandes ruptures n’ont pas été prévues par la plupart  de ces experts. Par exemple, la prochaine chute de la croissance française assommée par la fiscalité.

« Hyperloop, une chimère,  » (Yves Crozet)

« Hyperloop,  une chimère,  » (Yves Crozet)

INTERVIEW

Yves Crozet, chercheur au Laboratoire Aménagement Economie Transport à Sciences Po Lyon, sans doute l’un des meilleurs experts en France, s’interroge sur l’utilité et la faisabilité de Hyperloop.  

 

. Est-il réaliste d’envisager un voyage à bord d’Hyperloop dans la prochaine décennie? 
Ces prévisions sont extrêmement optimistes. Les tests actuels s’effectuent sur des distances d’à peine un kilomètre… Et il y a beaucoup d’obstacles techniques à surmonter, par exemple celui de l’étanchéité parfaite des tubes (les navettes sont censées se mouvoir dans des tunnels vides d’air, NDLR). Il y a 10 ans, des ingénieurs suisses ont dû abandonner un précédent projet de train lui aussi à sustentation magnétique, Swissmetro, devant les échecs techniques. Plus globalement, la question des infrastructures toute entière reste une inconnue : comment construire les pylônes et les tubes en un laps de temps si court? Il a fallu 7 ans pour construire la ligne de TGV Tours-Bordeaux, et il ne s’agissait en comparaison que de remblais et de rails… Le projet Hyperloop est encore hors d’atteinte.

 

Et à plus long terme, Hyperloop est-il un investissement intéressant en France? 
A l’origine, l’idée d’un Hyperloop a été suggérée par Elon Musk pour concurrencer le projet d’une ligne de train à grande vitesse en Californie, dont le coût estimé était de dizaines de milliards de dollars. Musk a trouvé cela délirant, beaucoup trop cher. Il a proposé une alternative deux fois moins chère et deux fois plus rapide, forcément intrigant et attractif. Aujourd’hui, en France, les termes ne sont pas du tout les mêmes, que ce soit en terme de vitesse ou de coûts. En gros, le prix de base ne change pas mais la vitesse de l’Hyperloop a été divisée par deux. Une note a été présentée à l’Assemblée nationale sur le sujet, dans laquelle on évoque une vitesse d’environ 600 km/h, loin du projet initial de Musk qui ne promettait rien de moins que la vitesse du son, 1200 km/h. Prenons l’exemple d’une hypothétique liaison Lyon-Paris : à 600 km/h on gagnerait à peine une heure par rapport aux deux heures actuelles de trajet. Hyperloop est au mieux une chimère, au pire une escroquerie.

Même réduite de moitié, la vitesse d’Hyperloop reste significative…
La vitesse n’est pas forcément un progrès. Pour qu’elle marque un mieux dans la mobilité, il faut qu’elle puisse être accessible au plus grand nombre possible, comme l’automobile et le TGV. Quand un mode de transport ne peut pas être démocratisé, il n’a aucune chance de fonctionner. En France, un certain nombre de projets passés en témoignent : on peut prendre l’exemple de l’aérotrain, abandonné avant même d’être en service, puis du Concorde, qui n’a volé que quelques années… Les deux avaient en commun de battre des records de vitesse, mais avec un nombre de voyageurs très limité à bord. Et alors qu’une rame de TGV transporte environ 1.000 passagers, une navette Hyperloop en compterait au maximum une cinquantaine… Ce qui compte à la fin pour la collectivité, ce n’est pas la vitesse, c’est le débit.

 

En multipliant les départs en Hyperloop ne peut-on pas obtenir un nombre de passagers transportés équivalents? 
Un TGV peut transporter 1.000 voyageurs, et un train peut passer toutes les trois ou quatre minutes. C’est une question de sécurité, pour que dans le cas où un problème survient sur le trajet, la rame qui suit ait le temps de s’arrêter. Et à l’arrivée, il faut bien un quai où les usagers puissent débarquer. Même en réduisant l’intervalle de passage à dix secondes, les navettes auraient un débit de voyageurs inférieur à celui potentiel des TGV.

 

Pour Hamon, Macron est une chimère ! Et lui un dinosaure ?

Pour Hamon, Macron est une chimère ! Et lui un dinosaure ?

 

C’est bien connu quand l’argument est faible, on lui substitue l’invective. Ce que fait Benoît Hamon en traitant Macron de chimère. Une curieuse inversion du fardeau de la caricature car s’il existe une chimère c’est bien celle de Benoît Hamon sans doute tout surpris d’avoir triomphé aux primaires de la gauche et qui multiplie les propositions les plus surréalistes. Il y a évidemment d’abord ce fameux revenu universel d’un coût de 300 à 700 milliards selon les hypothèses et qui s’appuie sur sa prévision de suppression du travail ;  un connaisseur, lui qui n’a jamais travaillé ailleurs que dans la politique et qui entretient forcément un rapport approximatif avec les réalités économiques et sociales. Pour financer son revenu universel Benoît Hamon propose la fumeuse taxation des robots. Comme si les robots n’étaient pas davantage des localisables que les unités de production classiques avec des salariés. Dernièrement il a même suggéré la suppression de l’argent pour les PME. L’argent auquel on substituerait une monnaie fictive comptabilisant les échanges de services et de production entre entreprises. Et de citer comme exemple un artisan qui pourrait aller faire des travaux chez son expert-comptable ! Benoît Hamon  est encore jeune mais il y a déjà presque 30 ans qu’il ne vit que de la politique et de ce point de vue c’est un véritable dinosaure, un dinosaure qui se nourrit de la politique, un dinosaure parce qu’il se fonde sur une idéologie marxiste complètement obsolète qui ne subsiste que dans les groupuscules d’extrême gauche et chez les frondeurs du parti socialiste. Résultat Hamon est en train de tuer ce qui reste du parti socialiste. Aucun grand responsable socialiste  ne soutient sa campagne ; pire l’hémorragie vers Macron continue. Aujourd’hui Benoît Hamon est scotché autour de 13 % dans les intentions de vote autant dire qu’il n’a strictement aucune chance de se qualifier pour le second tour des présidentielles ; ce qui lui importe  d’ailleurs peu car ce qu’il souhaite c’est prendre la direction des dépouilles du parti socialiste. Benoît Hamon est évidemment fortement agacé par les ralliements à Macron. L’argument de Macron comme barrage au FN a été mis en avant mardi par le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, pour illustrer sa tentation de choisir le fondateur d’En Marche!, comme l’ont déjà laissé entendre des ministres comme Ségolène Royal, Patrick Kanner et Stéphane Le Foll.




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