Marseille Chicago: nouvelle fusillade mortelle
Un homme de 26 ans a été tué ce mardi 15 août dans la soirée au cours d’une fusillade boulevard Casanova, dans le 14e arrondissement de Marseille, a appris Le Figaro du parquet de Marseille.
Les faits se sont déroulés à 19h30. La victime, connue des services de police et de justice pour trafic de stupéfiants, se trouvait sur un trottoir du boulevard, lorsqu’elle a été la cible de tirs de kalachnikov. L’homme n’a pas survécu à ses blessures. Il venait de purger une peine de prison de longue durée au centre pénitentiaire des Baumettes pour son implication dans le trafic de stupéfiants. Déjà plus de 30 morts à Marseille sur fond de drogue. De quoi s’interroger sur la dérive de la violence.
Un papier de l’Opinion regrette que Marseille soit engagé dans l’engrenage des violences
Il y a quelque chose de pourri dans la cité phocéenne. Ces dernières heures, deux jeunes ont été assassinés dans le cadre de règlements de compte crapuleux. Le premier, âgé de 21 ans, dans une fusillade dans les quartiers nord de la ville ; le second, âgé de 28 ans, quelques heures plus tard, dans une épicerie du 14e arrondissement.
Quatre jours plus tôt, c’est un homme de 39 ans qui a été retrouvé mort dans une voiture criblée d’une trentaine de balles. Le dimanche précédent, la victime avait 32 ans. Cinq jours avant, c’est un corps calciné qui a été retrouvé près d’une voiture incendiée.
Cette litanie macabre est devenue routine à Marseille, où l’on compte davantage de victimes du trafic de drogues en six mois que sur toute l’année dernière (une trentaine). Effet collatéral de la guerre en Ukraine où les Famas français et les MK16 américains ont remplacé les vieilles Kalachnikov, la cité phocéenne est aujourd’hui inondée de fusils d’assaut russes, qui se monnaient pour moins de 300 euros désormais.
A cette brutale accélération de la violence sont venues se greffer des émeutes face auxquelles certains policiers, notamment à Marseille, ont répliqué d’une manière qui n’a pas déparé dans ce triste tableau. Hedi, Mohamed… Les affaires, qui toujours concernent des tirs de LBD, se multiplient.
La mise en détention provisoire d’un policier a déclenché une vague de protestation il y a quinze jours dans les services, où les arrêts maladie se sont étendus un peu partout en France. Jeudi, les trois policiers du Raid mis en examen pour « violences avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner », suite au décès dans la nuit du 1er au 2 juillet de Mohamed B., ont été placés sous contrôle judiciaire. Dans les deux cas, l’état de droit a été respecté. C’est malheureusement de moins en moins le cas dans la cité phocéenne.