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Adhésion de l’Ukraine à l’UE : Un long chemin

Adhésion de l’Ukraine à l’UE : Un long chemin

Sans doute une dizaine d’années et encore en allant vite. La ministre belge des Affaires étrangères Hadja Lahbib, dont le pays préside actuellement le Conseil de l’UE, qui rassemble les États membres, a prévenu que « les négociations d’adhésion que nous ouvrons aujourd’hui (ndlr : mardi) seront rigoureuses et exigeantes ». Et d’ajouter : « Avec détermination et engagement, nous sommes confiants dans votre capacité à parvenir à une conclusion positive ». La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a elle aussi salué cette « bonne nouvelle ».

Seul Budapest a manifesté sa réprobation, rappelant que l’Ukraine était encore « très loin » de remplir tous les critères avant de pouvoir rejoindre les Vingt-Sept, selon le ministre hongrois des Affaires européennes Janos Boka.

État membre de l’UE le plus proche de la Russie de Vladimir Poutine, la Hongrie bloque aussi toute l’aide militaire européenne à Kiev.

Le Conseil de l’UE rassemble les 27 au niveau ministériel, en fonction des sujets qu’ils ont à traiter. Il est présidé à tour de rôle, pour six mois, par un des pays membres de l’UE. « Environ 40% des décisions voulues par l’UE sur l’Ukraine sont bloquées », s’agaçait, fin mai, à Bruxelles, le ministre lituanien des Affaires étrangères, Gabrielius Landsbergis. Ainsi, l’aide militaire de l’UE à l’Ukraine, d’un montant de 6,6 milliards d’euros, est toujours bloquée. Et la future présidence hongroise n’a, semble-t-il, aucune intention de lever son veto.

Une fois la conférence intergouvernementale formellement ouverte, les négociateurs vont d’abord passer en revue la législation des deux pays pour vérifier si elle est compatible avec celle de l’UE.

L’exécutif européen a réclamé de Kiev des mesures pour lutter contre la corruption et l’emprise des oligarques.. L’ouverture de négociations n’est qu’une étape d’un processus d’adhésion long et ardu. Une éventuelle entrée dans l’UE de l’Ukraine, pays de plus de 40 millions d’habitants et puissance agricole, pose de nombreuses difficultés, à commencer par celle des aides financières dont elle devrait bénéficier.

Palestine: le chemin de la paix ?

Palestine-« Le chemin de la paix » ?

Mohed Altrad, président du géant du BTP du même nom et du club de rugby de Montpellier, d’origine Bédouine, partage ses espoirs. Malgré la situation dramatique au Proche-Orient, il se projette dans l’issue du conflit en appelant notamment les Européens à accompagner Israël et la Palestine dans la voie de la résolution. ( chronique dans la Tribune)

Qui veut la paix prépare la guerre, dit l’adage romain. Aujourd’hui, il faut penser à la paix puisque l’on a la guerre. Et la paix, on peut la trouver dans l’histoire du Proche-Orient autant que l’on bute toujours sur la guerre. Je connais cette région, j’y suis né, dans l’est de la Syrie : je connais les passions des hommes, la terre toujours disputée, l’eau qui manque et qui crée des conflits. Je connais aussi l’âpreté de la vie dans une région faite de désert et de pierres où l’histoire a forgé les caractères, empêché souvent les compromis, érigé des barrières, ethniques, culturelles, religieuses, sécuritaires et politiques.

Faut-il pour autant s’arrêter là ? La guerre du 7 octobre, les attaques terroristes du Hamas, l’effroyable bombardement de Gaza et de sa population civile pour éliminer les responsables du Hamas, l’émotion mondiale qui entoure ce conflit… Faut-il considérer que ces événements vont obstruer définitivement le chemin de la paix ? Non, je ne le crois pas. On sait que ce chemin est le plus périlleux qu’il soit. On sait que les assassins d’Anouar el-Sadate ont voulu décourager tous ceux qui voulait l’emprunter. On sait que les assassins d’Itzhak Rabin ont tué, outre le grand Premier ministre israélien, l’espoir de paix. Aujourd’hui, c’est le parti de la guerre qui triomphe, le parti des assassins de la paix. Pour autant, il faut garder espoir.

Espoir dans la raison : qui peut croire, après ce qu’il s’est passé le 7 octobre et la réponse israélienne, que la solution, ce sera encore plus de guerre ? L’émotion domine aujourd’hui et c’est normal. Mais demain, la raison reprendra peut-être le dessus. Et le chemin de la paix sera à nouveau emprunté par des femmes et des hommes de bonne volonté.

Espoir aussi dans l’Histoire : les Français et les Allemands ont réussi à se réconcilier. C’est le rôle des Européens de raconter leur histoire aux Israéliens et aux Palestiniens. Ces derniers vivent une quasi-guerre civile. Et l’on sait que les guerres civiles sont toujours les plus atroces, les plus violentes, les plus cruelles. Quoi de pire que s’entretuer avec ses voisins ? Au Rwanda, en Algérie, dans l’ex-Yougoslavie, les pires exactions ont été commises. Mais, les guerres civiles doivent aussi trouver une fin, plus vite en général que les autres. Pour que la vie reprenne. Le conflit israélo-palestinien a plus de cent ans : il a commencé avec la déclaration Balfour de 1917. Il a besoin d’une solution : soit la réconciliation comme en Algérie, soit la séparation comme dans l’ex-Yougoslavie. Soit les deux avec un État binational.

La voie évoquée depuis longtemps est la séparation : encore faut-il que l’État palestinien soit viable. Et que l’on trouve des leaders des deux côtés pour le faire advenir. C’est le rôle des dirigeants israéliens et palestiniens. C’est le rôle aussi des Américains et des Européens, malgré leurs désaccords et leur effacement diplomatique, parce qu’ils ont l’expérience des réconciliations.

En France, l’urgence, c’est la concorde, la fraternité entre citoyens, quelques soient leurs confessions et leurs origines. Pour y arriver, une seule solution : passer par la souffrance de l’autre. C’est le seul moyen de le comprendre. Laissons les anathèmes loin, le plus loin possible. Mettons de côté la recherche des arguments faits pour détruire. Écoutons la partie que l’on croit adverse. Son histoire, ses souffrances. Ecoutons modestement. Fraternellement. Et laissons la place à la paix. Elle est plus féconde que la guerre.


Mohed Altrad, président du groupe Altrad et du Montpellier Hérault Rugby

Adhésion à l’UE : le chemin sera forcément long pour l’Ukraine

Adhésion à l’UE : le chemin sera forcément long pour l’Ukraine

 

Volodymyr Zelensky a demandé l’intégration de son pays à l’UE. Si la demande a été saluée et soutenue par certains États membres, l’Ukraine devra se plier à une procédure d’adhésion complexe. Par Mario Telo, Université Libre de Bruxelles (ULB)

 

Ce 16 juin 2022, durant leur visite commune à Kiev, les dirigeants de la France (présidence en exercice de l’Union européenne), de l’Allemagne, de l’Italie et de la Roumanie ont exprimé leur soutien à la candidature de l’Ukraine à l’UE.

Le 28 février dernier, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait signé la demande d’adhésion de son pays à l’Union européenne. Une demande que l’UE avait immédiatement commencé à examiner.

À présent que plusieurs dirigeants européens de premier plan ont réitéré leur appui à cette idée, faut-il penser que les 27 seront très bientôt 28 ? Ce n’est pas si simple.

 

Il faut faire la distinction entre une perspective européenne, qui est certaine, et une procédure d’adhésion à l’UE, inévitablement plus complexe. Bien entendu, l’article 49 du Traité sur l’Union européenne donne à tout État européen partageant les valeurs de l’Union la possibilité d’y adhérer. En ce sens, la demande de l’Ukraine est légitime. Par ailleurs, l’Ukraine a gagné la sympathie des Européens depuis la révolte de Maidan en 2014 et, plus encore, depuis le début de l’invasion russe le 24 février dernier.

Toutefois, s’il est de plus en plus certain qu’un jour l’Ukraine sera membre de l’UE, son intégration n’est sans doute pas pour demain. L’article 49 prévoit en effet une procédure qui empêche une adhésion « express ». Quelques éléments de réponse aux principales questions qui se posent aujourd’hui.

Existe-t-il une procédure d’adhésion accélérée à l’UE ?

La réponse est claire : non, elle n’existe pas.

La procédure est la même pour l’Ukraine que pour la Géorgie et la Moldavie, qui ont également présenté leur demande depuis quelques jours. Elle est aussi la même que pour les six pays des Balkans occidentaux (Albanie, Kosovo, Serbie, Bosnie, Monténégro, Macédoine du Nord), qui attendent depuis des années, et pour la Turquie.

La procédure peut de facto être accélérée par la Commission, qui pourrait presser la rédaction de son avis. Mais il faudra encore trois autres élements, qui prendront inévitablement du temps, pour que l’adhésion soit actée.

Tout d’abord, la négociation pour construire l’unanimité des volontés des États au sein du Conseil l’UE (un vote contraire bloquerait la procédure). Ensuite, un vote du Parlement européen à la majorité de ses membres. Enfin, une ratification unanime de la part des Parlements nationaux des 27, y compris via des référendums là où la loi nationale le demande. Cela peut donc prendre des années.

Dans les conditions actuelles, il n’est pas possible de faire entre l’Ukraine seule. Elle n’est qu’un des neuf pays – les six pays des Balkans et les trois pays d’ex-URSS -, si l’on ne tient pas compte du cas particulier de la Turquie, qui s’en éloigne désomais – qui se trouvent désormais dans l’antichambre de l’Union. L’entrée de neuf pays supplémentaires, selon de nombreux observateurs et, sans doute, de nombreux, citoyens provoquerait la paralysie des institutions de l’UE, notamment en matière de politique étrangère.

La politique étrangère se décide par le vote unanime du Conseil politique étrangère présidé par Josep Borrell. Ajouter neuf pays (y compris la Serbie, qui est particulièrement proche de la Russie) dont chacun pourrait, en fonction des circonstances, s’opposer aux décisions communes paraît contradictoire avec le besoin absolu d’une politique étrangère plus efficace et plus forte. Cela vaut aussi pour la politique de défense.

Qui a intérêt à une UE affaiblie dans un monde qui devient de plus en plus dangereux ? Emmanuel Macron a proposé le 9 mai dernier une Communauté politique européenne prévoyant un approfondissement différencié. Quoi qu’il advienne de ce projet, chacun semble reconnaître que l’entrée de plusieurs nouveaux membres serait de nature à compliquer la prise de décision au sein de l’UE.

Rappelons que la plupart des pays d’Europe centrale et orientale ayant posé leur candidature après l’effondrement du bloc communiste ont dû attendre 2004 pour intégrer l’UE. La Roumanie et la Bulgarie ont même dû attendre 2007.

Margaret Thatcher avait souhaité élargir l’UE aux pays d’Europe de l’Est dès 1989. Elle souhaitait ainsi diluer l’UE, l’affaiblir, la transformer en une entité rassemblant aux Nations unies, sans aucune autorité ni identité en politique étrangère. La première ministre britannique avait été bloquée par Jacques Delors, Willy Brandt et François Mitterrand qui avaient voulu renforcer les institutions de l’UE avant d’entamer les procédures de l’élargissement sur la base des « critères de Copenhague », approuvés par le Conseil en 1993 et toujours valables (acquis communautaire, économie de marché, respect de l’état de droit et de la démocratie).

Dans le cas de l’Ukraine, deux problématiques spécifiques viennent s’ajouter. Tout d’abord, il s’agit d’un pays qui compte 45 millions d’habitants et dont le PIB par habitant est l’équivalent d’un quart de celui de la Bulgarie (le pays le plus pauvre de l’UE). Surtout, nous ignorons le statut et la situation de l’Ukraine dans les prochaines semaines, les prochains mois, les prochaines années. Le pays pourrait être partagé en deux comme Chypre, il pourrait être démilitarisé et finlandisé. Personne ne le sait, et personne ne sait, notamment, dans quelle mesure les droits humains seront respectés à l’avenir dans plusieurs parties du pays.

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Par Mario Telo, Président émérite de l’IEE-ULB, membre de l’Académie Royale des sciences de Belgique, Université Libre de Bruxelles (ULB).

La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.

Un nouveau cadre politique sur leur chemin vers l’Union Européenne ?

Un nouveau cadre politique sur leur chemin vers l’Union Européenne ?

 

Alors que les adhésions de l’Ukraine, de la Moldavie et de la Géorgie à l’UE seront discutées lors du Conseil européen des 23 et 24 juin, le politiste Thierry Chopin et le directeur de l’Institut Jacques-Delors, Sébastien Maillard, définissent, dans une tribune au « Monde », le nouveau cadre à même de favoriser l’intégration politique des futurs candidats.

Les Vingt-Sept s’apprêtent à donner à l’Ukraine et à la Moldavie le statut convoité de candidat à l’adhésion à l’Union européenne. Un pas historique. Ces candidatures n’augurent pas d’un énième élargissement de plus. Elles dessinent l’Europe d’après-guerre. Elles marquent un saut conceptuel dans le projet européen, qui s’était gardé jusqu’ici de trop empiéter sur ce que Moscou considère comme le « monde russe ». Mais l’invasion de l’Ukraine a fait éclater sa prétendue « sphère d’influence », dont veulent s’extraire ce pays, la Moldavie et, dans une autre mesure, la Géorgie. En allant en personne à Kiev soutenir cette candidature, les dirigeants allemand, français et italien ont enfin montré qu’ils s’affranchissaient de prévenance à l’égard des susceptibilités russes qu’une telle perspective d’élargissement ne pourra laisser de marbre.

C’est pourquoi il faut sans attendre compléter ces candidatures d’une « communauté politique européenne »comme y appelle le président Macron, en écho au projet de confédération repris par l’ancien président du conseil italien Enrico Letta. L’expérience montre que l’adhésion est une marche longue, incertaine, qui peut tomber dans l’enlisement (Balkans), voire la paralysie (Turquie), au risque de décourager les aspirants et de lasser les opinions. L’accélération n’est pas une solution. Une entrée à la hâte dans l’Union braderait les légitimes exigences à l’adhésion. La sécurisation des frontières extérieures, la désoligarchisation de l’économie ainsi que la lutte contre la corruption sont autant de défis à relever avant de devenir pleinement Etat membre de l’Union.

La « communauté politique européenne » servirait justement à accompagner ce chemin semé d’embûches, à permettre une entrée graduelle dans l’Union. Elle permettrait de donner à voir aux populations la couleur de l’adhésion par des projets concrets sectoriels (sécurité, énergie, éducation et recherche), que peuvent faciliter, pour certains d’entre eux, les accords d’association de l’UE déjà en vigueur avec ces pays. Elle aurait aussi pour conséquence de sortir le pays négociant son adhésion du seul tête-à-tête avec la Commission européenne, en donnant un cadre multilatéral, où s’opère une acculturation politique approfondie entre dirigeants qui partagent les valeurs communes promues par l’Union.

A cet égard, une ratification de la Charte européenne des droits fondamentaux par les pays candidats leur permettrait de signifier solennellement leur attachement à ce socle d’appartenance. Des sommets réguliers à Bruxelles de la « communauté politique européenne » verraient les dirigeants dans et hors de l’Union s’asseoir à la même table européenne pour donner au respect de l’Etat de droit et à la maturation de la démocratie libérale les impulsions politiques qu’ils méritent, au-delà des procédures institutionnelles dont ils font déjà l’objet. Dans cette nouvelle étape de la construction européenne, il faut empêcher que ne ressurgissent des situations comme celles que nous connaissons aujourd’hui avec la Pologne et la Hongrie, qui violent le contrat sur les valeurs politiques européennes inhérent à l’adhésion ; un contrat politique que mettrait en exergue la communauté éponyme.

Finances-Taux de la BCE : l’Italie sur le chemin de la Grèce ?

Finances-Taux de la BCE : l’Italie sur le chemin de la Grèce ?

 

Alors que les taux en Allemagne tournent autour 2 % brusquement ils ont monté à 4 % en l’Italie. Et ce n’est sans doute qu’un début. D’où le risque de voir un éclatement des taux au sein de l’union européenne et des menaces pour l’euro. D’une certaine manière, l’Italie pourrait prendre le chemin de la Grèce. Pour empêcher un tel phénomène qui sera difficile d’éviter une sorte de mutualisation des emprunts que redoutent particulièrement l’Allemagne.

L ‘Italie est condamnée à emprunter massivement ne serait-ce que pour rembourser sa dette souveraine qui atteint 151 % du PIB.

Mardi, le  taux d’emprunt italien à 10 ans a bondi au-dessus des 4%, une première depuis 2014, traduisant une perte de confiance des marchés quant à la stabilité économique du pays.  Du coup, la  semaine passée, l’institution s’est réunie en urgence mercredi. Une session exceptionnelle à l’issue de laquelle elle a promis une nouvelle stratégie pour limiter les écarts de taux entre les pays européens, restant toutefois évasive sur les contours de ce dispositif.

En effet il y a une contradiction entre l’orientation de la banque centrale à réduire son programme d’achats d’actifs classiques et la possibilité de mutualiser les emprunts de membres de l’Union pour limiter la hausse des taux. En faite la banque centrale européenne est partagée entre son souci de lutter contre l’inflation et la nécessité de ne pas tuer la croissance par des hausses offre des taux.

Taux de la BCE : l’Italie sur le chemin de la Grèce ?

Taux de la BCE : l’Italie sur le chemin de la Grèce ?

 

Alors que les taux en Allemagne tournent autour 2 % brusquement ils ont monté à 4 % en l’Italie. Et ce n’est sans doute qu’un début. D’où le risque de voir un éclatement des taux au sein de l’union européenne et des menaces pour l’euro. D’une certaine manière, l’Italie pourrait prendre le chemin de la Grèce. Pour empêcher un tel phénomène qui sera difficile d’éviter une sorte de mutualisation des emprunts que redoutent particulièrement l’Allemagne.

L ‘Italie est condamnée à emprunter massivement ne serait-ce que pour rembourser sa dette souveraine qui atteint 151 % du PIB.

Mardi, le  taux d’emprunt italien à 10 ans a bondi au-dessus des 4%, une première depuis 2014, traduisant une perte de confiance des marchés quant à la stabilité économique du pays.  Du coup, la  semaine passée, l’institution s’est réunie en urgence mercredi. Une session exceptionnelle à l’issue de laquelle elle a promis une nouvelle stratégie pour limiter les écarts de taux entre les pays européens, restant toutefois évasive sur les contours de ce dispositif.

En effet il y a une contradiction entre l’orientation de la banque centrale à réduire son programme d’achats d’actifs classiques et la possibilité de mutualiser les emprunts de membres de l’Union pour limiter la hausse des taux. En faite la banque centrale européenne est partagée entre son souci de lutter contre l’inflation et la nécessité de ne pas tuer la croissance par des hausses offre des taux.

Présidentielle : Christiane Taubira propose un « chemin de joie » ou de ridicule

Présidentielle : Christiane Taubira propose un « chemin de joie »  ou de ridicule

 

Faute de de contenu crédible sur la plupart des champs d’intérêt général, Christine Taubira propose un » chemin de joie » aux Français comme programme dans le JDD. Et de proposer du bricolage politique avec encore une modification de la constitution qui comprendrait des amendements citoyens !

Heureusement le ridicule ne tue pas sinon il y a longtemps quelle aurait disparu celle qui ce caractérise comme une grande bourgeoise wokiste exhibitionniste et tueuse de la gauche. Le pire c’est qu’elle a reçu un mandat pour faire l’union et qu’elle transforme ce mandat en investiture officielle mais sans l’union. Bref l’image même de la décrépitude d’une certaine gauche bobo bien loin des réalités sociaux économiques des couches populaires qu’elle est supposée  représenter.

Désignée dimanche par la primaire populaire, l’ex-garde des Sceaux estime détenir le « plus gros socle de légitimité démocratique à gauche ». Elle propose la suppression de l’article 49.3 et du droit de dissolution, et veut instaurer des « amendements citoyens ».

Depuis votre désignation par la primaire populaire, il y a une semaine, vous avez contacté tous les autres candidats de gauche, sans succès. Actez-vous l’impossibilité du rassemblement?

En décembre, j’avais constaté l’impasse à gauche. Tous les candidats parlaient de la nécessité de l’union, mais chacun disait : ‘Venez derrière moi!’ J’ai estimé que la seule façon d’entrer dans cette campagne sérieusement était de le faire en acceptant le plus haut niveau de risque, celui de la primaire, et de responsabilité, pour tenter d’amener les candidats vers une démarche de rassemblement. Afin de faire bouger les choses et de montrer à nos électeurs que nous savons être responsables.

Mais ça n’a pas été le cas…
Je constate que non, à ce jour. Mais tout peut encore arriver dans cette campagne. En tout cas, je ne me résigne pas.

Quelle conclusion en tirez-vous?
Ce n’est pas le moment de conclure, c’est le moment de se battre. Contre la droite et contre l’extrême droite, pour la justice sociale et l’écologie.

N’aviez-vous pas promis de ne pas être une candidate de plus?
Avec 400.000 votants, la campagne que je mène bénéficie du plus gros socle de légitimité démocratique à gauche. Moi, je n’ai pas joué avec la primaire populaire, pas chipoté, pas dit que j’allais scruter les résultats avant de m’y soumettre. J’en ai accepté les règles quand d’autres, qui avaient beaucoup fréquenté les organisateurs pendant un an, se sont tout d’un coup bouché le nez… A eux de s’en expliquer. Moi, je n’ai pas d’agenda non avoué. Je ne suis pas dans une logique de parti. Je ne cherche pas à négocier des circonscriptions. Je suis dans cette campagne pour que la gauche l’emporte.

Que vous inspirent leurs réactions acerbes après votre victoire?
Je crois qu’ils se trompent de combat. Je n’ai pas d’adversaire à gauche, nous gouvernerons ensemble, nos projets sont très proches. Je ne fais pas de politique avec des mouvements d’humeur. Je ne fais pas de la politique pour me battre contre la gauche. Nous devrions nous inspirer de grandes démocraties qui savent réunir les gauches, l’écologie, les mouvements citoyens.

Par ce vote, estimez-vous être plus légitime que les autres?
En tout cas, il y avait plus de votants à la primaire populaire que toutes les primaires ou fausses primaires de gauche et de droite additionnées. Les thématiques de gauche – justice sociale, retraites, smic, salaires – sont en train de remonter dans la campagne. C’est maintenant de cela qu’on doit s’occuper. Les querelles de légitimité à gauche ne régleront pas les problèmes des ouvriers des entrepôts, des salariés sous le smic ou des mères célibataires.

Y aura-t-il quoi qu’il arrive un bulletin Taubira à la présidentielle?
J’ai mis ma légitimité dans les mains du mouvement citoyen. J’ai aujourd’hui un mandat populaire pour aller au bout et rassembler. Je raisonne sur la dynamique.

Donc sans dynamique, vous abandonnez?
Non, je n’abandonnerai pas les gens. Je me battrai jusqu’au bout pour que la gauche gagne cette élection. Au moins jusqu’au 10 avril, et je l’espère jusqu’au 24. Je ne suis pas une observatrice, mais une actrice de la vie politique. Je suis dans un combat. Je ne passe pas mon temps à étudier les sondages. Oui, la gauche est éparpillée, oui, la situation est difficile, c’est indiscutable. Mais parce que c’est difficile, il y a obligation de se dépasser.

Aurez-vous les parrainages et l’argent pour faire cette campagne?
Je n’imagine pas qu’il y ait de problème avec les parrainages après un tel vote citoyen. Quant à l’argent, tout le monde est bénévole autour de moi. Je mène une campagne citoyenne, diverse, dont la plus grande source de financement sera les dons de dizaines de milliers de Français.

Préparez-vous les élections législatives?
Je prendrai part à la bataille des législatives. On verra de quelle place. Aujourd’hui, le sujet, c’est l’élection présidentielle.

Cette semaine, devant la fondation Abbé Pierre, vous avez semblé hésitante sur le logement. Etes-vous suffisamment préparée pour cette campagne?
J’ai eu deux secondes d’hésitation sur une prise de parole de trente minutes. Mais je ne suis pas en train de préparer Questions pour un champion! Je prétends à la magistrature suprême. Heureusement qu’il m’arrive de réfléchir avant de répondre. Oui, ma candidature est récente car elle est liée à la situation de la gauche. Je ressens comme une sommation le fait de protéger les personnes fragilisées dans ce quinquennat, les personnes au smic ou en dessous, les personnes aux retraites inférieures à 800 euros… On ne peut leur dire, c’est foutu ce coup-ci, vous allez encore en baver pendant cinq ans, et peut-être qu’en 2027, on sera bons. Donc devant la fondation Abbé Pierre, j’ai présenté les grandes lignes de mon programme en matière de logement. Ces grandes lignes étaient précises.

Quelles sont-elles, justement?
Je veux mettre en place l’encadrement des loyers dans les zones tendues et en faire une règle. J’ai annoncé une garantie universelle des loyers pour protéger les petits revenus face aux impayés tout en précisant le financement : une taxe sur les ventes de biens supérieurs à 15.000 euros du mètre carré. Il faut aussi construire 700.000 logements sociaux et très sociaux. J’ai indiqué que les aides personnalisées aux logements [APL] devaient couvrir le loyer plus les charges. J’ai indiqué aussi le nouveau mode de financement de la rénovation thermique : pour les plus modestes, les projets de rénovation seront financés à 80% par des fonds publics et non plus à 35% comme aujourd’hui. Pour les 20% restants, il y aura un prêt à taux zéro

 

Quand présenterez-vous votre programme global?
Il y a un candidat putatif qui va se déclarer après moi : personne ne lui demandera s’il est prêt ou pas. Moi, je le suis. J’ai été ministre régalienne, je connais l’appareil d’Etat, je n’aurai pas besoin d’apprendre ce qu’est l’exercice du pouvoir. Quant à mon projet, je le décline depuis décembre lors de mes déplacements thématiques sur le terrain et je le présenterai d’ici au 20 février.

Vous proposez de revivifier notre fonctionnement démocratique. Comment?
Je veux mettre la France, avec les Français, sur le chemin d’une nouvelle République, et en finir avec la monarchie présidentielle. Je ne veux pas d’un président tout-puissant, omniscient. On sort d’une présidence très bonapartiste. Cette conception de l’Etat a infantilisé le peuple. Le président n’a pas compris les Gilets jaunes , ni le mouvement des retraites, ni la convention sur le climat. Il a lancé des milliards et s’est offert un grand débat qui n’était qu’un show. L’homme a de la ressource, donc ce n’était pas ridicule. Mais ce n’est pas ça, une démocratie moderne.

Quelles mesures proposez-vous pour faire advenir cette démocratie moderne?
Il faut une vraie séparation des pouvoirs. Comme l’a pensé Montesquieu, le pouvoir législatif doit être en capacité d’arrêter le pouvoir exécutif. Il faut redonner au Parlement la maîtrise de son agenda et de son ordre du jour. Je supprimerai le 49.3, qui est un passage en force. Je supprimerai aussi le droit de dissolution. Quand l’Assemblée nationale l’agace, le président la contraint ou la dissout : ce n’est plus possible. De quel droit peut-on rayer le suffrage des Français? Nous permettrons que des amendements citoyens puissent être proposés, débattus et adoptés au Parlement. Je m’engage aussi pour le référendum d’initiative citoyenne. Il faudra également stabiliser les conventions citoyennes. Enfin, j’organiserai un référendum sur la question de l’énergie.

C’est-à-dire?
Il faut décarboner massivement notre économie. Je ne suis pas favorable à la relance du nucléaire. Mais parce que je ne serai pas une présidente monarchique et que cet enjeu est un choix de société profond, je propose un référendum, un véritable débat dans tout le pays sur la question du nucléaire.

Comment rendre l’Assemblée nationale plus représentative?
La majorité politique doit ressembler à la majorité sociale de notre pays. Comme il y a eu la parité de genres, nous devons introduire des obligations en termes de parité sociale et de parité générationnelle. Avec un Parlement ainsi renouvelé, les questions de salaires et de solidarités seront en permanence à l’agenda.

Vous avez dit être « pour une laïcité qui n’écrase pas mais qui émancipe ». Aujourd’hui, la laïcité écrase-t-elle?
La laïcité n’écrase pas, elle émancipe. Voilà ce que je dis aux personnes qui pensent que la laïcité est leur ennemie, mais aussi à ceux qui croient qu’elle est leur instrument. C’est la laïcité qui nous permet toutes les audaces. C’est elle qui nous sort de l’emprise des religions, qui nous permet de nous emparer de la raison. La laïcité, c’est un principe de concorde. Elle est notre bien le plus précieux. Nous devons veiller à ce qu’aucune église, aucun clergé n’ait d’influence sur l’Etat.

Certains candidats de gauche vous accusent de défendre une laïcité qui serait accommodante?
La laïcité n’a que faire des adjectifs des uns et des autres. Elle n’a besoin ni des ‘intransigeants’ ni des ‘accommodants’. Elle impose des exigences à nos institutions, au premier rang desquelles l’école publique. Elle force à la mixité.

Quel regard portez-vous sur la campagne d’Eric Zemmour?
Notre pays a inventé une nation civique, a projeté à la face du monde une conception universelle des droits et des libertés, est sorti d’une monarchie stratifiée pour entrer dans une démocratie où les citoyens sont égaux. Son histoire est tellement belle… Comment peut-on alors concevoir une parole comme celle de M. Zemmour? C’est une anomalie. D’où peut venir une pareille parole de haine, d’exclusion?

Sa parole semble pourtant être entendue par de nombreux Français…
Aussi parce qu’on lui donne beaucoup de résonance, et que lui-même s’organise avec des provocations et des mises en scène. Elle est entendue par des personnes désespérées, auxquelles l’Etat n’apporte plus de réponses. Alors je peux comprendre qu’on ait parfois la rage et qu’on s’agrippe à ce genre de paroles. Cela sert à évacuer toute une série de frustrations et de désespoirs. Cette parole joue aussi beaucoup sur des inquiétudes identitaires.

C’est aussi à ces gens-là que vous voulez vous adresser?
Je veux d’abord saluer les personnes qui ne cèdent pas à ces passions tristes alors qu’elles ont les mêmes difficultés ou les mêmes inquiétudes. Et m’adresser à elles, en priorité. Il faudra ensuite démontrer que ce qui est proposé par l’extrême droite ne peut conduire qu’à une société de violence et d’exclusion. A nous de proposer un autre chemin, de justice, de concorde, d’espoir, de joie.

Economie: la croissance française sur le chemin d’une timide reprise

Economie: la croissance  française sur le chemin d’une timide reprise

 

Les institutions officielles et les experts proches du pouvoir, bien servis par des médias un peu trop bienveillants, annoncent que l’économie française est sur le chemin de la reprise. Une reprise toutefois encore bien timide. En effet après un premier trimestre nul, la croissance française enregistre une progression de 0,9 % pour le second trimestre. Une progression encore inférieure à la moyenne de l’Europe qui se situe à 2 % elle-même très en retard sur celle des États-Unis (autour de 8%) qui ont retrouvé leur niveau d’activité de fin 2019. La France est encore en retard de 3,3 % sur ce niveau d’activité d’avant crise.

Les autorités se félicitent du rebond de la croissance en Europe, pourtant un rebond encore modeste comparé par exemple à celui des États-Unis. Ce rebond européen est à relativiser car il se fonde  sur la comparaison avec une année 2020 désastreuse. Les États-Unis ont d’ores et déjà retrouvés leur niveau d’activité d’avant crise alors qu’en Europe il faudra attendre 2022 ou 2023 pour atteindre le niveau de 2019. Le rebond du second trimestre est de 2% pour  le PIB : de la zone euro (pour +1,9% dans l’UE) lors des trois derniers mois, après deux reculs successifs. des campagnes vaccinales et un allégement progressif des restrictions sanitaires.

L’Espagne (+2,8%), l’Italie (+2,7%) et l’Allemagne (+1,5%) tirent la croissance européenne, tandis que la France, qui renoue avec une évolution positive de la création de richesse, reste en retrait (+0,9%).

Outre la quatrième vague Covid  qui pourrait affecter la croissance, une autre menace est à prendre en considération à savoir la montée de l’inflation jugée transitoire par certains experts proches du pouvoir mais qui en fait pourrait durer d’après l’avis même de la Fed.( Aux États-Unis l’inflation est de 4 % sur un an).

En zone euro, le taux annuel d’inflation  a augmenté en juillet, à 2,2%, dépassant l’objectif de 2% de la BCE .Ces tensions sur les prix font craindre aux marchés financiers une remontée des taux d’intérêt. Mais la Banque centrale européenne comme le Fonds monétaire international (FMI) et de nombreux experts jugent cette hausse de l’inflation « temporaire ». La BCE poursuit sa politique monétaire accommodante, avec des taux directeurs au plus bas et un programme de rachat de dettes massif. L’objectif ? Soutenir la reprise économique en Europe.

L’économie française sur le chemin d’une timide reprise

L’économie française sur le chemin d’une timide reprise

 

Les institutions officielles et les experts proches du pouvoir, bien servis par des médias un peu trop bienveillants, annonce que l’économie française est sur le chemin de la reprise. Une reprise toutefois encore bien timide. En effet après un premier trimestre nul, la croissance française enregistre une progression de 0,9 % pour le second trimestre. Une progression encore inférieure à la moyenne de l’Europe qui se situe à 2 % elle-même très en retard sur celle des États-Unis qui ont retrouvé leur niveau d’activité de fin 2019. La France est encore en retard de 3,3 % sur ce niveau d’activité d’avant crise.

Violences France : la France sur le chemin de Chicago

Violences France : la France sur le chemin de Chicago

 

 

Tous les indicateurs de violence sont au rouge, la violence dans les quartiers avec des règlements de compte mortels entre bandes, la violence contre la police et plus généralement contre les services publics, la violence ordinaire banalisée qui sert désormais de régulation des conflits sociaux et sociétaux. En face un pouvoir politique ectoplaste composé de personnalités qui n’ont jamais mis les pieds dans les zones concernées et où n’ont jamais vécu près des catégories sociales concernées.

 

Ainsi encore

quatre morts dans la seule nuit de lundi à mardi. La bouffée sanglante a commencé dès minuit, quand des riverains du quartier Monclar, à Avignon, appellent la police après avoir entendu des coups de feu. Sur place, les policiers découvrent le corps inanimé de Saber B., connu pour trafics de drogue. Il allait fêter ses 20 ans ce mercredi. Touché par plusieurs balles, le jeune homme est décédé à l’hôpital à 2 heures du matin. Dans une rue parallèle à la première fusillade, les policiers ont retrouvé la dépouille de Karim O., 33 ans. Fiché pour importation de stupéfiants et meurtre, il a été abattu d’une balle dans la tête. Partout en France régulièrement même en plein jour les vendent s’affrontent au tir réel. Toute réponse on va barricader les commissariats comme on a barricadé les gendarmeries. Une version totale de la prise en compte de la problématique de sécurité.

Coronavirus: le chemin de la mondialisation

Coronavirus: le chemin de   la  mondialisation 

Le trajet mondial de l’épidémie emprunte plusieurs formes de la globalisation contemporaine  notamment  économique et  touristique d’après  le politiste Romain Lecler. Tribune dans le monde (extrait)

Tribune.

 

« Si l’Organisation mondiale de la santé hésite encore à parler de pandémie pour qualifier l’épidémie du Covid-19, son caractère global ne fait aucun doute, ne serait-ce que parce que le virus a désormais touché quelque 100 000 personnes dans 90 pays à travers le monde. Mais cette épidémie est aussi globale au sens où elle met au jour toute une série de phénomènes associés depuis plus de trente ans à la mondialisation par les spécialistes des politiques mondiales. Ces phénomènes empruntent à différentes dimensions : touristique, économique, religieuse, sociologique, médiatique, etc. Ordinairement, ils paraissent disjoints parce qu’il est difficile, et parfois même impossible, de faire le lien entre eux. Cela permet souvent de remettre en question la réalité de la mondialisation, ou bien de mettre l’accent sur une seule de ses dimensions, à des fins politiques – par exemple, les migrations.

Or, la précision méticuleuse avec laquelle les spécialistes des épidémies enquêtent pour retrouver et identifier les patients zéro à l’origine des foyers de diffusion du virus révèle l’articulation entre ces différentes dimensions de la mondialisation contemporaine, que le virus a reliées tout au long de son itinéraire.

Tout commence ainsi dans une ville au cœur de ce que les économistes ont appelé les « chaînes de valeur globale » : Wuhan est un lieu-clé d’implantation de multinationales étrangères comme General Motors, Honda ou Renault. Dotée de gigantesques zones industrielles, elle a reçu plus de 20 milliards de dollars d’investissements étrangers ces dernières années. En Chine, elle ressemble au Chicago analysé par les premiers sociologues américains du début du XXe siècle : au cœur du pays, c’est un nœud ferroviaire et un lieu d’intenses circulations. Elle accueillait chaque année 1 milliard de passagers par train ou avion au début des années 2000, 4 milliards à la fin 2019. Quelque 3 500 passagers en décollaient chaque jour vers l’étranger.

La mise à l’arrêt des industries productives en Chine a donc littéralement cassé le premier maillon des chaînes de valeur globales et entraîné, à l’autre bout de la chaîne, le plongeon des marchés financiers dans les « villes globales » – Tokyo, Londres, New York –, que les économistes qualifient comme telles parce que c’est là que la production mondiale est coordonnée et financée.

L’épidémie a poursuivi son trajet à travers un second dispositif, celui des paquebots touristiques. Les affres du Diamond-Princess doivent être replacées dans un contexte d’explosion de ce type de tourisme : il y avait 10 millions de passagers sur les paquebots au début des années 2000, ils sont désormais 30 millions. Le tourisme est une dimension cruciale de la mondialisation contemporaine. Le nombre de passagers aériens a triplé en vingt ans : 1,5 milliard au début des années 2000, 4,5 milliards aujourd’hui. Le virus est arrivé en Europe par le tourisme et par avion, que ce soit en Haute-Savoie, en Italie du Nord ou dans l’Oise, à proximité de Roissy-Charles-de-Gaulle. »

 

Apprentissage : en faire un chemin d’excellence

Apprentissage : en faire  un chemin d’excellence

Dans un article paru dans la Tribune, l’association la France en croissance milite pour que l’apprentissage constitue un chemin d’excellence.  Un souhait auquel on ne peut qu’adhérer dommage quand même qu’on n’envisage pas de généraliser la filière apprentissage jusqu’au plus haut niveau de l’enseignement supérieur comme en Allemagne car cette car c’est de cette manière que le pignon admettra que l’apprentissage est effectivement un chemin d’excellence. Le consensus autour de l’apprentissage suscite des espoirs malgré dix ans d’échecs.  « L’apprentissage est devenu un sujet consensuel. Les acteurs du monde politique, les entreprises, les syndicats comme les éducateurs en sont convaincus. Près des trois quarts des Français en ont une bonne image. Tous s’entendent sur la nécessité de développer cet instrument privilégié de l’insertion des jeunes dans l’emploi, alors que leur taux de chômage reste anormalement élevé à 24%. Il a fait ses preuves, non seulement chez nos voisins allemands ou suisses souvent cités en exemples, mais en France également : 65% des jeunes ayant suivi des études en apprentissage de niveau CAP à BTS ont un emploi sept mois après la fin de leur formation, dont la moitié en CDI. L’expérience démontre que c’est la meilleure voie d’entrée dans le monde du travail pour les jeunes et en particulier pour les moins qualifiés. Et pourtant, les échecs se succèdent. Le plan de relance de l’apprentissage, en 2015, prévoyait 500.000 apprentis en France en juin 2017. Or, le nombre d’apprentis plafonne à 400.000. En 2011, le plan était deux fois plus ambitieux avec un million de contrats visés. Les plans ont succédé aux réformes et aux livres blancs et 8,2 milliards d’euros sont investis chaque année. Force est de constater que l’apprentissage ne décolle pas dans notre pays. Au contraire, le nombre d’apprentis a reculé de 4% depuis 2010, la baisse atteignant 20% pour les jeunes les moins qualifiés. Il est temps de remettre les choses à plat en partant des blocages. Ce sont les entreprises de moins de dix salariés qui recrutent le plus d’apprentis. Pour elles, chaque cas est une chance mais aussi un effort considérable. Recruter un jeune en apprentissage, c’est d’abord investir du temps, au détriment au moins temporaire de la production. C’est surtout être le premier contact de ce jeune avec les exigences du monde professionnel, de ses contraintes, de ses codes, de la responsabilité individuelle et du savoir-vivre. Ce qui est demandé aux entrepreneurs, c’est de donner une triple formation technique, sociale et éducative, tout en faisant tourner leur affaire. Autant leur faciliter la tâche. Du point de vue de l’entrepreneur, la lourde charge administrative s’ajoute à l’illisibilité d’un système qui fait coexister un grand nombre d’acteurs. Le manque de flexibilité dans l’adaptation des formations aux besoins des entreprises crée un déséquilibre entre offre et demande. La logique de la formation à des métiers rend la mobilité professionnelle difficile. L’orientation de la taxe d’apprentissage se fait au détriment des jeunes moins formés. L’éclatement des aides à l’embauche, la complexité des solutions de financement et la rigidité des contrats agissent comme autant d’obstacles pour des entreprises pourtant désireuses d’ouvrir leurs portes aux nouvelles générations. Dans ce contexte, l’état de la négociation en cours sur la formation professionnelle a de quoi inquiéter. Les rapports de force pour le contrôle de son financement sont marqués de ruptures et de coups d’éclats. L’efficacité doit être mise au cœur de la recherche de solutions. Nous appelons le Gouvernement à placer en tête de la liste des priorités, d’abord les intérêts des jeunes, dont l’objectif est d’accéder à un emploi dans lequel ils vont s’épanouir, mais immédiatement ensuite les intérêts des entrepreneurs qui recrutent. L’objectif est de réduire le chômage des jeunes, le moyen est d’augmenter le nombre d’apprentis. Pour ce faire, la simplification des démarches administratives est une nécessité. Rapprocher les entreprises des Centres de Formation des Apprentis (CFA) pour construire en commun les diplômes en fonction des besoins des bassins d’emploi en est une seconde. Passer d’une logique de métiers à une logique de compétences afin d’améliorer l’employabilité des personnes formées en est une troisième. Rendre les contrats plus souples pour permettre une entrée en apprentissage plus facile et une rupture moins problématique en est une quatrième. Enfin, tout cela ne sera rendu possible que par un pilotage unique, clair et objectivé du système. La question de l’image des apprentis mérite également d’être posée. C’est aujourd’hui l’heure de la « révolution culturelle » évoquée par le Président de la République, qui reconnaît pleinement l’apprentissage comme un chemin d’excellence. La voie de l’alternance est celle de la connaissance mêlée à l’expérience, source de la véritable compétence. Pour nous, c’est celle qui a le plus de valeur sur le marché du travail. La réforme de l’apprentissage sera donc décisive à plusieurs niveaux : il en va de l’emploi des jeunes, mais également de la façon dont on considère la formation professionnelle et le développement des compétences tout au long de la vie. C’est la croissance d’aujourd’hui et plus encore celle de demain qui en dépendent. La réforme sera à ce titre un signal fort sur les choix du Gouvernement en matière de politiques publiques : nous espérons qu’il sera du côté de l’efficacité.

(*)  La France en Croissance est un mouvement et une association d’entrepreneurs, qui souhaitent porter une réflexion sur l’entreprise de demain, répondre aux enjeux d’innovation, intelligence artificielle, transition écologique, parité dans les entreprises etc. Créée en décembre 2017, son objectif est de faire un constat sur la vision de l’entreprise en France aujourd’hui, de ses besoins, de son avenir et de présenter des propositions pour l’accompagner dans la transformation économique et politique du pays.

 

Faire de l’apprentissage un chemin d’excellence

Faire de l’apprentissage un chemin d’excellence

Dans un article paru dans la tribune, l’association la France en croissance milite pour que l’apprentissage constitue un chemin d’excellence.  Un souhait auquel on ne peut qu’adhérer dommage quand même qu’on n’envisage pas de généraliser la filière apprentissage jusqu’au plus haut niveau de l’enseignement supérieur comme en Allemagne car cette car c’est de cette manière que le pignon admettra que l’apprentissage est effectivement un chemin d’excellence. Le consensus autour de l’apprentissage suscite des espoirs malgré dix ans d’échecs.  « L’apprentissage est devenu un sujet consensuel. Les acteurs du monde politique, les entreprises, les syndicats comme les éducateurs en sont convaincus. Près des trois quarts des Français en ont une bonne image. Tous s’entendent sur la nécessité de développer cet instrument privilégié de l’insertion des jeunes dans l’emploi, alors que leur taux de chômage reste anormalement élevé à 24%. Il a fait ses preuves, non seulement chez nos voisins allemands ou suisses souvent cités en exemples, mais en France également : 65% des jeunes ayant suivi des études en apprentissage de niveau CAP à BTS ont un emploi sept mois après la fin de leur formation, dont la moitié en CDI. L’expérience démontre que c’est la meilleure voie d’entrée dans le monde du travail pour les jeunes et en particulier pour les moins qualifiés. Et pourtant, les échecs se succèdent. Le plan de relance de l’apprentissage, en 2015, prévoyait 500.000 apprentis en France en juin 2017. Or, le nombre d’apprentis plafonne à 400.000. En 2011, le plan était deux fois plus ambitieux avec un million de contrats visés. Les plans ont succédé aux réformes et aux livres blancs et 8,2 milliards d’euros sont investis chaque année. Force est de constater que l’apprentissage ne décolle pas dans notre pays. Au contraire, le nombre d’apprentis a reculé de 4% depuis 2010, la baisse atteignant 20% pour les jeunes les moins qualifiés. Il est temps de remettre les choses à plat en partant des blocages. Ce sont les entreprises de moins de dix salariés qui recrutent le plus d’apprentis. Pour elles, chaque cas est une chance mais aussi un effort considérable. Recruter un jeune en apprentissage, c’est d’abord investir du temps, au détriment au moins temporaire de la production. C’est surtout être le premier contact de ce jeune avec les exigences du monde professionnel, de ses contraintes, de ses codes, de la responsabilité individuelle et du savoir-vivre. Ce qui est demandé aux entrepreneurs, c’est de donner une triple formation technique, sociale et éducative, tout en faisant tourner leur affaire. Autant leur faciliter la tâche. Du point de vue de l’entrepreneur, la lourde charge administrative s’ajoute à l’illisibilité d’un système qui fait coexister un grand nombre d’acteurs. Le manque de flexibilité dans l’adaptation des formations aux besoins des entreprises crée un déséquilibre entre offre et demande. La logique de la formation à des métiers rend la mobilité professionnelle difficile. L’orientation de la taxe d’apprentissage se fait au détriment des jeunes moins formés. L’éclatement des aides à l’embauche, la complexité des solutions de financement et la rigidité des contrats agissent comme autant d’obstacles pour des entreprises pourtant désireuses d’ouvrir leurs portes aux nouvelles générations. Dans ce contexte, l’état de la négociation en cours sur la formation professionnelle a de quoi inquiéter. Les rapports de force pour le contrôle de son financement sont marqués de ruptures et de coups d’éclats. L’efficacité doit être mise au cœur de la recherche de solutions. Nous appelons le Gouvernement à placer en tête de la liste des priorités, d’abord les intérêts des jeunes, dont l’objectif est d’accéder à un emploi dans lequel ils vont s’épanouir, mais immédiatement ensuite les intérêts des entrepreneurs qui recrutent. L’objectif est de réduire le chômage des jeunes, le moyen est d’augmenter le nombre d’apprentis. Pour ce faire, la simplification des démarches administratives est une nécessité. Rapprocher les entreprises des Centres de Formation des Apprentis (CFA) pour construire en commun les diplômes en fonction des besoins des bassins d’emploi en est une seconde. Passer d’une logique de métiers à une logique de compétences afin d’améliorer l’employabilité des personnes formées en est une troisième. Rendre les contrats plus souples pour permettre une entrée en apprentissage plus facile et une rupture moins problématique en est une quatrième. Enfin, tout cela ne sera rendu possible que par un pilotage unique, clair et objectivé du système. La question de l’image des apprentis mérite également d’être posée. C’est aujourd’hui l’heure de la « révolution culturelle » évoquée par le Président de la République, qui reconnaît pleinement l’apprentissage comme un chemin d’excellence. La voie de l’alternance est celle de la connaissance mêlée à l’expérience, source de la véritable compétence. Pour nous, c’est celle qui a le plus de valeur sur le marché du travail.La réforme de l’apprentissage sera donc décisive à plusieurs niveaux : il en va de l’emploi des jeunes, mais également de la façon dont on considère la formation professionnelle et le développement des compétences tout au long de la vie. C’est la croissance d’aujourd’hui et plus encore celle de demain qui en dépendent. La réforme sera à ce titre un signal fort sur les choix du Gouvernement en matière de politiques publiques : nous espérons qu’il sera du côté de l’efficacité.

(*)  La France en Croissance est un mouvement et une association d’entrepreneurs, qui souhaitent porter une réflexion sur l’entreprise de demain, répondre aux enjeux d’innovation, intelligence artificielle, transition écologique, parité dans les entreprises etc. Créée en décembre 2017, son objectif est de faire un constat sur la vision de l’entreprise en France aujourd’hui, de ses besoins, de son avenir et de présenter des propositions pour l’accompagner dans la transformation économique et politique du pays.

 

Air France-KLM: encore en perte sur le chemin d’Alitalia ?

Air France-KLM: encore en perte sur le chemin d’Alitalia ?

 

Nouveau déficit pour Air-France qui faute de modernisation que refusent  les syndicats pourrait bien un jour suivre la voie d’Alitalia au bord de la liquidation. Et pour les mêmes motifs : le corporatisme aveugle.  Air France-KLM a en effet creusé sa perte nette au premier trimestre, en raison d’effets de change négatifs, mais a mis en avant la réduction de ses coûts et l’amélioration de son trafic qui démontrent selon le groupe sa « résilience». Le groupe aérien franco-néerlandais a essuyé une perte nette de 216 millions d’euros au premier trimestre, contre 155 millions un an plus tôt, a-t-il précisé dans un communiqué, tandis que l’excédent brut d’exploitation est ressorti stable, à 269 millions d’euros. Alitalia qui comme Air France a rarement dégagé des profits et surtout accumulé des dettes du fait du corporatisme des personnels.   Corporatisme qui caractérise le personnel d’Alitalia et qui risque d’aboutir à une restructuration sévère voir à une liquidation. Un exemple qui devrait faire réfléchir les salariés d’Air France et surtout leurs syndicats qui ne cessent de s’opposer à la modernisation de leur compagnie. Comme Air France, Alitalia est rarement parvenu à dégager des bénéfices ou alors de manière insignifiante. Cela en dépit des recapitalisations et des ventes d’actifs. Certes la situation d’Air France est moins préoccupante pour l’instant mais l’immobilisme des syndicats corporatistes pourrait bien conduire un jour cette entreprise sur le chemin de la compagnie italienne. Cette compagnie  se prépare à être placée sous un régime d’administration judiciaire après le rejet de son tout dernier plan de sauvetage par ses salariés, ce qui prive la compagnie aérienne italienne de toute nouvelle aide financière indispensable à la poursuite de son activité. Malgré un accord provisoire prévoyant des réductions de postes et de salaires conclu avec les syndicats le 14 avril, Alitalia n’est pas parvenue lundi à obtenir l’aval indispensable du personnel à l’octroi d’une aide d’environ deux milliards d’euros. Alitalia a été renflouée par l’Etat et des investisseurs privés à plusieurs reprises et pendant des années. Le ministre italien de l’Industrie Carlo Calenda a exclu mardi une renationalisation de la compagnie aérienne et a jugé qu’une nouvelle injection de deniers publics était une « option non viable » mais certains salariés espèrent toujours que le gouvernement ne laissera pas tomber une telle entreprise. Détenue à 49% par Etihad Airways, Alitalia n’est parvenue à dégager un bénéfice annuel qu’à de rares occasions durant ses 70 ans d’existence. Le transporteur, qui emploie quelque 12.500 personnes, perd au moins 500.000 euros par jour. La restructuration devra être faite avec célérité, soit qu’Alitalia reste une entité autonome soit qu’elle soit vendue en tout ou partie. Sinon, une procédure de liquidation sera enclenchée.




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