Rémunération de Ghosn (Renault) Ça va chauffer en AG
Carlos Ghosn faiat sans doute une énorme bêtise en créant les conditions d’un affrontement avec l’assemblée générale des actionnaires de Renault à propos de sa rémunération. 54% des détenteurs de titres. À l’AG avaient refusé sa rémunération en 2016. Le conseil d’administration était passé outre, suscitant des critiques du patronat et du ministre de l’Economie de l’époque, Emmanuel Macron. Le gouvernement avait alors renforcé l’arsenal législatif sur la gouvernance des sociétés. Le gouvernement précédent et en particulier Emmanuel Macron s’était aussi opposé à l’augmentation de rémunération du patron de Renault Nissan. Un nouveau conflit encore plus important pourrait naitre avec le montage financier qui va permettre de faire croire encore davantage les bonus des dirigeants du groupe Renault. Cela d’autant plus qu’il s’agit d’un montage financier très sulfureux créé aux Pays-Bas les précisément pour contourner la législation actuelle. D’une certaine manière, Carlos Ghosn, certes très brillant dirigeant mais un peu entêté, joue avec le feu. À ce petit jeu le gouvernement pourrait rechercher des moyens de le pousser vers la sortie. D’ores et déjà on envisage de lui coller un adjoint en vue de préparer un éventuel départ. Les banquiers de l’alliance Renault-Nissan ont en effet élaboré un projet permettant de verser des millions d’euros de bonus annuels supplémentaires au PDG Carlos Ghosn et à d’autres dirigeants via une société de service créée spécialement pour l’occasion, selon des documents vus par Reuters. Bercy a confirmé que les représentants de l’Etat voteraient, cette année encore, contre la rémunération de Carlos Ghosn, jugée excessive. Le premier actionnaire de Renault est en effet l’Etat (19,74%), suivi de Nissan (15%), qui ne dispose pas de droits de vote. Daimler contrôle 3,1% des actions de Renault et les salariés de l’entreprise 2,09%, le reste étant surtout aux mains d’investisseurs institutionnels. Certains des autres actionnaires pourraient être hérissés par des informations publiées cette semaine selon lesquelles l’alliance Renault-Nissan réfléchirait à un système de bonus supplémentaires pour ses dirigeants, dont Carlos Ghosn, à travers une société dédiée aux Pays-Bas. Renault-Nissan a assuré que cette révélation n’était « pas fondée sur des informations fournies par l’alliance ou ses entreprises membres, et (qu’)aucune décision de ce genre n’a été prise ». La rémunération totale de Carlos Ghosn en 2016 a atteint 15,4 millions d’euros une fois pris en compte son salaire de PDG chez Nissan, ce qui fait de lui le patron le mieux payé du CAC 40, selon le cabinet de conseil Proxinvest. L’actuel mandat chez Renault de Carlos Ghosn, 63 ans, expire à l’assemblée générale 2018.