Canal+ : de Charybde en Sylla
L’audience de Canal+ ne cesse de s’écrouler depuis la reprise en main musclée par Bolloré. En cause d’abord cet esprit Canal muselé par le capitaine d’industrie breton n’apprécie guère la critique, l’humour et la dérision du coup la ligne de Canal+ et tente de copier la politique éditoriale de TF1. Bref il faut faire dans le populaire. Deuxième cause la disparition de matchs de football important. Par la moitié des s’abonnés à Canal+ l’été précisément en raison du foot. À la place, Canal+ diffuse des matchs de foot ou de rugby de seconde division voire de troisième. Bref Bolloré gère canal ses entreprises en Afrique : à coups de pied au cul. Loin du papier à cigarette de ses débuts ou des médias français, l’empire de Vincent Bolloré s’étend aujourd’hui jusqu’en Afrique. Depuis 1995, l’industriel est actionnaire d’un groupe financier luxembourgeois qui gère des participations dans d’immenses exploitations d’huile de palme. Mais il n’aime pas trop en parler… « Complément d’enquête » s’est donc rendu sans lui au Cameroun. Extrait de France info sur complément d’enquête de France de :
Grâce à deux syndicalistes, Tristan Waleckx a pu pénétrer dans une plantation d’huile de palme à deux heures de piste de Douala, la capitale économique. Ce qu’il y a découvert est édifiant. Pour 1 euro par jour, des hommes, des femmes, des adolescents de 16 ans, voire 14, payés à la tâche, récoltent sans aucune protection de lourdes noix de palme. Ils ne sont pas employés directement par le groupe Bolloré, mais par une myriade de sous-traitants. Un travail dur et des conditions misérables. « On dirait que nous sommes des animaux de brousse », dit un ouvrier en montrant ses paumes abîmées. « Complément d’enquête » a visité les campements vétustes de la palmeraie, des cabanes en bois sans eau ni mobilier qui datent d’il y a plus de cinquante ans. « Ce ne sont pas des habitations dignes d’êtres humains», proteste un ouvrier. « Ici, on vit comme des chèvres ou des porcs », s’indigne un autre.
En 2013, une délégation d’ouvriers s’est rendue en France pour interpeller l’actionnaire breton, qui cristallise toute la colère, et lui faire part de ses doléances. « Vous pouvez compter sur moi », a assuré un Vincent Bolloré plein de bienveillance, qui semblait découvrir le dossier. Trois ans plus tôt, l’OCDE avait pourtant, fait rarissime, ouvert une enquête et conclu à des manquements au « respect des droits de l’homme », à la « protection de l’environnement » et à la « garantie de la sécurité et de la santé au travail ».
L’industriel assure avoir fait pression depuis sur ses partenaires des palmeraies, mais les associations locales continuent de manifester. « Nous sommes des esclaves de Vincent Bolloré », dit la pancarte de l’un des manifestants.
Notons que c’est surtout d’Afrique que Bolloré qui les profits de son groupe. Pas sûr cependant que ces méthodes de management soient très s’adaptées Dernier avatar : Le groupe réfléchit cependant à une nouvelle formule du « Petit Journal », dont l’audience est tombée sous les 400.000 téléspectateurs alors qu’elle dépassait 1,2 million lorsqu’elle était animée par Yann Barthès l’an dernier. Quant au « Grand Journal », son audience cette semaine sur sa partie en clair était de l’ordre de 130.000 personnes seulement ces derniers jours, très loin des 600.000 de l’an dernier et des 1,5 million de téléspectateurs de 2013-2014.