Manifestations étrangères très politiques contre Charlie Hebdo
Algérie, Pakistan, Niger, Mali, Turquie et bien d’autres pays ont connu des manifestations de protestation contre « Charlie hebdo », en cause évidemment la caricature du prophète. Mais derrière cette réaction à caractère religieux , c’est en fait la montée de l’islamiste qui se dissimule car ces pays sont gangrénés par les fondamentalistes. Les dirigeants politiques qui ont autorisé ces manifestations ne se grandissent pas en encourageant l’obscurantisme de populations ; ils en paieront le prix car c’est surtout contre eux que protestent les islamistes. La Turquie pour ce qui la concerne vient encore de faire deux pas en arrière pour son entrée dans l’union européenne. En fait des manifestations dirigées contre un journal français mais tout autant contre les régimes politiques en place. Plusieurs manifestations ont eu lieu dans les pays musulmans après la prière du vendredi contre la couverture du dernier Charlie Hebdo qui caricature le prophète Mahomet, une larme à l’œil. Des défilés qui parfois ont dégénéré, comme au Niger, où ils ont fait quatre morts. A Zinder, deuxième ville du Niger, un policier et trois civils ont été tués lors de manifestations contre le journal satirique français Charlie Hebdo et la publication d’une nouvelle caricature du prophète Mahomet en Une de l’hebdomadaire paru mercredi, ont rapporté vendredi soir des sources policières. « Certains manifestants avaient des arcs et flèches, des gourdins, et ils en ont fait usage. A certains endroits, les affrontements ont été vraiment très violent », rapporte un policier. Le Centre culturel français a été pris pour cible et incendié, ainsi qu’un drapeau français. Trois églises, une catholique et deux protestantes, ont également été saccagées. Le siège d’un parti au pouvoir a aussi été incendié. Plus de 40 personnes ont été blessées dans ces manifestations. Au Pakistan, deuxième pays musulman le plus peuplé au monde, avec 200 millions d’habitants, des rassemblements ont notamment eu lieu à Islamabad, Lahore, Peshawar et Multan, où un drapeau tricolore a été brûlé. A Karachi, le rassemblement, lancé à l’appel des grands partis islamistes du pays, a viré à l’affrontement avec les forces de l’ordre quand une centaine de manifestants ont tenté de s’approcher du consulat français. Un journaliste de l’AFP a été grièvement blessé par balle. Ses jours ne seraient plus en danger. Un policier et un caméraman d’une télévision locale ont également été blessés, plus légèrement. Au Mali, plusieurs milliers de manifestants ont protesté ce vendredi contre la nouvelle caricature du prophète publiée en couverture de Charlie Hebdo cette semaine. C’est le Haut conseil islamique du Mali, la plus haute autorité religieuse du pays, qui avait lancé cet appel à la manifestation. »La France est un grand pays qui a fait de grandes choses pour le Mali et le Mali restera reconnaissant pour la France« , a déclaré son président, Mahmoud Dicko, pendant la manifestation sur la place de l’Indépendance de Bamako. Mais ces caricatures « sont choquantes, elles divisent, elles créent encore un monde de haine, de méfiance entre les peuples« , a-t-il poursuivi au micro de David Baché. Mahmoud Dicko, imam malien, au micro de David Baché : « Il y a tellement de sujet à caricaturer qui n’est pas le prophète même. Pourquoi choisir Mohammed pour cela ? ». Des milliers de protestataires ont également marché à Alger, où des manifestants ont lancé des pierres et des bouteilles en fin de défilé, blessant plusieurs policiers. Des dizaines de personnes ont été arrêtées et deux dirigeants islamistes ont été interpellés pour organisation illégale de défilé dans la capitale, où les manifestations sont interdites. Avant ces heurts, des centaines de personnes, dont des femmes et des enfants, avaient défilé à travers la ville et dans le calme au slogan de « Dieu est grand », chantant et brandissant des pancartes où était écrit en français et en arabe : « Je suis Mahomet », allusion au « Je suis Charlie » utilisé en France après l’attentat du 7 janvier contre l’hebdomadaire satirique français ; Attentat qui avait fait 12 morts.