Hollande : baisse des déficits ou des charges
Ce mardi ce sera les vœux aux acteurs économiques pour Hollande et il doit préciser ses priorités, soit la baisse des déficits, soit la baisse des charges, soit encore les deux. En fait deux objectifs contradictoire à court et moyen terme. Pour 2014, c’est déjà bouclé. Pour 2015, le gouvernement prévoit 2.8% pour le déficit mais la commission européenne 3.7%, donc encore au dessus de critères de Maastricht. Pas même sûr qu’on atteigne ces 3% en 2016 avec les allégements de charges annoncés ; A moins évident que ces allégements de charge ne demeurent que très virtuels comme ce qui est prévu pour l’instant dans le fameux pacte de responsabilité.
Ce qu’il faut retenir La trajectoire de déficit public de la France:
2013: -4,1% du PIB
2014: -3,6%
2015: -2,8%
2016: -1,7%
2017: -1,2%
Source: PLF 2013
La crédibilité de François Hollande est en jeu. Ce mardi 21 janvier, le président de la République présente à 11 heures ses vœux aux « acteurs de l’économie et de l’emploi », en clair syndicats et patronat. Lors de son discours, il devrait réaffirmer en les précisant les baisses de charge supplémentaires accordées aux entreprises ainsi que les économies dégagées sur la période 2015-2017. Mais ces promesses n’entraveront-elles pas les engagements de Paris vis-à-vis de la Commission européenne en termes de déficit? Or, sur ce sujet, François Hollande a été peu disert lors de sa conférence de presse du 14 janvier, alors qu’il a assuré que les baisses d’impôts des Français passeront par la réduction des déficits. En effet, l’exécutif s’est privé de toute marge de manœuvre au niveau des recettes puisque Bernard Cazeneuve, puis Pierre Moscovici, ont déjà assuré que les prélèvements obligatoires pourraient être réduits dès 2016. L’effort va donc se concentrer sur le volet dépenses publiques. François Hollande a promis des économies de 50 milliards d’euros entre 2015 à 2017. « Un objectif clairement ambitieux », relève Benoît Heitz, économiste chez Société Générale, qui attend le détail de ces économies. Sur la période 2014-2017, le montant s’élève même à 64 milliards d’euros en intégrant les économies déjà engagées. Or, si le gouvernement ne réussit à pas réduire les dépenses, sa trajectoire concernant le déficit public s’en trouverait en conséquence compromise. La dernière loi de finances rectificatives, fin 2013, prévoit de ramener le solde budgétaire à 2,8% en 2015 après 3,6% en 2014, c’est-à dire sous les 3% fixés par les critères de Maastricht. Ce scénario n’a, pour le moment, pas convaincu Bruxelles. Le 5 décembre, la Commission a livré ses prévisions économiques, indiquant tabler sur un déficit pour la France de 3,8% du PIB en 2014 et 3,7% en 2015. Benoît Heitz rappelle que « ces prévisions ne prennent en compte que les mesures déjà votées » par les parlements nationaux. De plus, l’exécution budgétaire de 2013 a montré combien la France peine à tenir ses prévisions. Le 16 janvier, Bercy a annoncé un déficit pour 2013 de 74,9 milliards d’euros, soit 2,8 milliards de plus que ne le prévoyait le collectif budgétaire, voté en décembre. Au final, le déficit rapporté au PIB devrait atteindre 4,2% pour 2013, soit 1,2% de plus que ce qui était inscrit dans le Budget ! Le chiffre exact sera connu lors de la loi de règlement pour 2013, qui devrait être votée au printemps.