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Société-Changement climatique : une question aussi de comportements individuels

Société-Changement climatique : une question aussi de comportements individuels

L’activiste britannique, Rob Hopkins, auteur de plusieurs livres sur la transition écologique, nous incite à faire preuve de créativité et de détermination pour lutter contre le réchauffement climatique sans quitter son quartier. Invité au sommet ChangeNOW, qui se tient à Paris du 25 au 27 mai et dont franceinfo est partenaire, Rob Hopkins explique ce qui motive ou freine notre capacité à revoir nos façons de vivre ensemble à l’aune du changement climatique.

Aujourd’hui, le réseau que vous avez développé revendique des projets dans plus de 48 pays, dont la France. Comment l’aventure a-t-elle démarré ?

Mon ambition était de trouver un moyen de s’organiser pour vivre mieux à Totnes, la petite ville où j’habite dans le sud-ouest de l’Angleterre. Rien de plus. Très vite, on m’a écrit des villes voisines pour me dire : « C’est génial ! Comment faire chez moi ? » Il n’y a jamais eu de plan machiavélique pour conquérir le monde ! On s’est aperçu qu’un petit groupe d’habitants délesté des lourdeurs administratives – comme une communauté de personnes motivées dans un village, un quartier, etc. – peut lancer des projets très rapidement et faire preuve de beaucoup plus d’imagination que les gouvernements ou les collectivités.

« On croit qu’il faut d’emblée convaincre la majorité et embarquer tout le monde pour réussir à faire changer les choses. Mais dans les faits, il ne suffit souvent que de quelques personnes dans leur coin avec une bonne idée. »

La responsabilité de transformer la société ne doit en aucun cas reposer sur ces petits groupes, mais ils sont une pièce cruciale du puzzle de la transition. L’action doit venir de partout. Des universités aux banques, en passant par les petites villes et les multinationales.

Comment ces initiatives locales peuvent-elles aboutir à de véritables politiques de transition, notamment à l’échelle locale ?

En général, pendant deux ou trois ans, les acteurs institutionnels sont sceptiques. Puis, quand le projet s’avère une réussite, les mairies appellent et demandent : « Comment peut-on vous aider ? » « Quels blocages pouvons-nous lever ? » Quand on me demande ce qu’il faut faire, je réponds qu’il suffit de commencer ! Au pire, ça ne fonctionne pas et ce n’est pas grave. Car quand ça marche, le voisin se sentira encouragé à tenter quelque chose, puis son voisin et ainsi de suite.

En 2014, des habitants de Liège, en Belgique, se sont demandé comment faire pour que la nourriture qu’ils consomment soit en majorité produite localement à l’horizon de quelques années. Ils ont organisé une simple réunion publique. Aujourd’hui, on compte 27 coopératives dans la ville et un réseau composé d’une ferme, de vignes, d’une brasserie, de quatre magasins… Et tout a démarré sans l’aide des banques, ni de la ville, ni rien. Les porteurs du projet discutent avec la municipalité pour livrer les cantines scolaires, les hôpitaux, etc. Le concept a essaimé dans d’autres communes de Belgique, et même en France.

Sécheresse en Espagne et en France, inondations en Italie, incendies et vagues de chaleur précoces dans toute l’Europe… Ces catastrophes récentes sont-elles les meilleures avocates de la transition, ce changement de modèle que vous prônez depuis des années ?

C’est le problème avec le réchauffement climatique. Personne ne peut se réjouir que les catastrophes nous donnent raison. D’autant plus que, quand bien même les effets du réchauffement climatique sont clairs et indéniables, les entreprises du secteur pétrogazier continuent de mener d’énormes campagnes de désinformation, extrêmement bien organisées, pour préserver leurs intérêts et freiner la sortie des énergies fossiles.

J’ai vu de mes propres yeux des embouteillages de vélos aux heures de pointe, des quartiers agréables et dynamiques interdits aux voitures, d’innombrables solutions pour produire de l’énergie renouvelable, des innovations, partout dans le monde, etc. Nous avons la preuve depuis longtemps que des alternatives existent, mais la transition se heurte au pouvoir de ces géants du pétrole, du gaz, etc.

Le mot de « transition » étant employé à tout va, comment éviter le « greenwashing » ?

Il m’arrive de me rendre dans des villes et de m’apercevoir que ce qu’on y appelle « transition » n’est pas toujours très intéressant. Par exemple, je me méfie quand on me parle d’ »atteindre la neutralité carbone d’ici 2050″. Les gouvernements et les pouvoirs publics adorent cette expression, or elle cache souvent l’incapacité à réagir à l’urgence et l’illusion qu’on peut continuer sans rien changer.

« La transition, ce n’est pas faire comme d’habitude et se contenter d’installer des panneaux solaires sur le toit ou de se déplacer en voiture électrique. »

La culture dominante selon laquelle plus l’on consomme et mieux l’on vit est de plus en plus remise en question. Les choses évoluent car il apparaît que ce modèle nous a rendus de moins en moins capables de résister aux crises. A l’inverse, des petites communautés en transition à qui j’ai récemment rendu visite, à Londres, et qui existent depuis parfois quatorze ou quinze ans, se portent mieux que jamais. Que ce soit un « repair café » par-ci, un jardin communautaire par-là… Outre l’aspect économique de ces initiatives, tous les membres de la communauté créée autour de ces projets nous font part de la satisfaction d’avoir retrouvé du contact humain et d’avoir renoué des relations, alors qu’un mode de vie tourné vers la consommation nous isole les uns des autres. Il faut changer d’état d’esprit et réfléchir à ce à quoi nous accordons de la valeur.

Comment voyez-vous l’avenir de ce réseau ?

Tout d’abord, je suis très fier et honoré d’avoir contribué à la naissance d’un réseau qui aide les gens à impulser ce genre de transformations. Mais je suis aussi réaliste : depuis que nous avons mis en place le réseau, l’humanité s’est rendue responsable de 30% du total des émissions de CO2 dans l’atmosphère. C’est donc une très belle histoire, c’est vrai, mais elle se finira mal si nous perdons le combat contre les entreprises du pétrole et du gaz qui, contrairement à nous, sont riches, puissantes et politiquement influentes.

« Quand tout le monde réalisera l’ampleur de la tâche qui nous attend, j’espère que ce réseau jouera le rôle d’une immense bibliothèque d’expériences. »

Ces projets répartis à travers le monde alimentent un catalogue de tous ce que nous avons appris, de tous les outils utilisés, de toutes les idées que des groupes de citoyens ont mises en pratique. Ces connaissances n’ont pas de prix.

D’expérience, constatez-vous davantage de difficultés à imaginer ces nouveaux modèles en ville ou à la campagne ? Entre l’injonction à abandonner la voiture et les appels répétés à la sobriété, urbains, périurbains et ruraux s’accusent parfois mutuellement de ne pas faire leur part de l’effort de transition…

Partout où je vais, j’entends : « Ce que vous racontez est très chouette, mais ce sera plus difficile à faire ici que chez le voisin. » C’est vrai dans un village ou en plein centre de Paris, et même d’un pays à l’autre ! Si je parle à des Allemands d’un projet français ou italien dont ils pourraient s’inspirer, quelqu’un argumentera que « oui, mais en France et en Italie, c’est facile ». La réalité, c’est qu’avec un peu de créativité et de curiosité, on peut tous se lancer et tenter quelque chose de nouveau. Parfois, un même problème se pose en ville et dans un petit village, mais les solutions trouvées pour y remédier sont différentes. Si vous vivez dans un endroit isolé, vous n’aurez jamais le métro et le bus à toute heure devant chez vous. En revanche, j’ai vu des gens se regrouper pour créer leur propre service de transports en commun, adapté à leurs besoins, ou d’autres se concerter pour optimiser les trajets. L’arrivée des vélos électriques offre aussi énormément de possibilités.

Une chose est sûre : si l’on continue à penser que les autres doivent changer mais que nous, juste nous, pouvons continuer comme avant, alors cela nous conduira dans le mur. Car le climat, lui, change déjà.

Changement climatique : une question aussi de comportements individuels

Changement climatique : une question aussi de comportements individuels

L’activiste britannique, Rob Hopkins, auteur de plusieurs livres sur la transition écologique, nous incite à faire preuve de créativité et de détermination pour lutter contre le réchauffement climatique sans quitter son quartier. Invité au sommet ChangeNOW, qui se tient à Paris du 25 au 27 mai et dont franceinfo est partenaire, Rob Hopkins explique ce qui motive ou freine notre capacité à revoir nos façons de vivre ensemble à l’aune du changement climatique.

Aujourd’hui, le réseau que vous avez développé revendique des projets dans plus de 48 pays, dont la France. Comment l’aventure a-t-elle démarré ?

Mon ambition était de trouver un moyen de s’organiser pour vivre mieux à Totnes, la petite ville où j’habite dans le sud-ouest de l’Angleterre. Rien de plus. Très vite, on m’a écrit des villes voisines pour me dire : « C’est génial ! Comment faire chez moi ? » Il n’y a jamais eu de plan machiavélique pour conquérir le monde ! On s’est aperçu qu’un petit groupe d’habitants délesté des lourdeurs administratives – comme une communauté de personnes motivées dans un village, un quartier, etc. – peut lancer des projets très rapidement et faire preuve de beaucoup plus d’imagination que les gouvernements ou les collectivités.

« On croit qu’il faut d’emblée convaincre la majorité et embarquer tout le monde pour réussir à faire changer les choses. Mais dans les faits, il ne suffit souvent que de quelques personnes dans leur coin avec une bonne idée. »

La responsabilité de transformer la société ne doit en aucun cas reposer sur ces petits groupes, mais ils sont une pièce cruciale du puzzle de la transition. L’action doit venir de partout. Des universités aux banques, en passant par les petites villes et les multinationales.

Comment ces initiatives locales peuvent-elles aboutir à de véritables politiques de transition, notamment à l’échelle locale ?

En général, pendant deux ou trois ans, les acteurs institutionnels sont sceptiques. Puis, quand le projet s’avère une réussite, les mairies appellent et demandent : « Comment peut-on vous aider ? » « Quels blocages pouvons-nous lever ? » Quand on me demande ce qu’il faut faire, je réponds qu’il suffit de commencer ! Au pire, ça ne fonctionne pas et ce n’est pas grave. Car quand ça marche, le voisin se sentira encouragé à tenter quelque chose, puis son voisin et ainsi de suite.

En 2014, des habitants de Liège, en Belgique, se sont demandé comment faire pour que la nourriture qu’ils consomment soit en majorité produite localement à l’horizon de quelques années. Ils ont organisé une simple réunion publique. Aujourd’hui, on compte 27 coopératives dans la ville et un réseau composé d’une ferme, de vignes, d’une brasserie, de quatre magasins… Et tout a démarré sans l’aide des banques, ni de la ville, ni rien. Les porteurs du projet discutent avec la municipalité pour livrer les cantines scolaires, les hôpitaux, etc. Le concept a essaimé dans d’autres communes de Belgique, et même en France.

Sécheresse en Espagne et en France, inondations en Italie, incendies et vagues de chaleur précoces dans toute l’Europe… Ces catastrophes récentes sont-elles les meilleures avocates de la transition, ce changement de modèle que vous prônez depuis des années ?

C’est le problème avec le réchauffement climatique. Personne ne peut se réjouir que les catastrophes nous donnent raison. D’autant plus que, quand bien même les effets du réchauffement climatique sont clairs et indéniables, les entreprises du secteur pétrogazier continuent de mener d’énormes campagnes de désinformation, extrêmement bien organisées, pour préserver leurs intérêts et freiner la sortie des énergies fossiles.

J’ai vu de mes propres yeux des embouteillages de vélos aux heures de pointe, des quartiers agréables et dynamiques interdits aux voitures, d’innombrables solutions pour produire de l’énergie renouvelable, des innovations, partout dans le monde, etc. Nous avons la preuve depuis longtemps que des alternatives existent, mais la transition se heurte au pouvoir de ces géants du pétrole, du gaz, etc.

Le mot de « transition » étant employé à tout va, comment éviter le « greenwashing » ?

Il m’arrive de me rendre dans des villes et de m’apercevoir que ce qu’on y appelle « transition » n’est pas toujours très intéressant. Par exemple, je me méfie quand on me parle d’ »atteindre la neutralité carbone d’ici 2050″. Les gouvernements et les pouvoirs publics adorent cette expression, or elle cache souvent l’incapacité à réagir à l’urgence et l’illusion qu’on peut continuer sans rien changer.

« La transition, ce n’est pas faire comme d’habitude et se contenter d’installer des panneaux solaires sur le toit ou de se déplacer en voiture électrique. »

La culture dominante selon laquelle plus l’on consomme et mieux l’on vit est de plus en plus remise en question. Les choses évoluent car il apparaît que ce modèle nous a rendus de moins en moins capables de résister aux crises. A l’inverse, des petites communautés en transition à qui j’ai récemment rendu visite, à Londres, et qui existent depuis parfois quatorze ou quinze ans, se portent mieux que jamais. Que ce soit un « repair café » par-ci, un jardin communautaire par-là… Outre l’aspect économique de ces initiatives, tous les membres de la communauté créée autour de ces projets nous font part de la satisfaction d’avoir retrouvé du contact humain et d’avoir renoué des relations, alors qu’un mode de vie tourné vers la consommation nous isole les uns des autres. Il faut changer d’état d’esprit et réfléchir à ce à quoi nous accordons de la valeur.

Comment voyez-vous l’avenir de ce réseau ?

Tout d’abord, je suis très fier et honoré d’avoir contribué à la naissance d’un réseau qui aide les gens à impulser ce genre de transformations. Mais je suis aussi réaliste : depuis que nous avons mis en place le réseau, l’humanité s’est rendue responsable de 30% du total des émissions de CO2 dans l’atmosphère. C’est donc une très belle histoire, c’est vrai, mais elle se finira mal si nous perdons le combat contre les entreprises du pétrole et du gaz qui, contrairement à nous, sont riches, puissantes et politiquement influentes.

« Quand tout le monde réalisera l’ampleur de la tâche qui nous attend, j’espère que ce réseau jouera le rôle d’une immense bibliothèque d’expériences. »

Ces projets répartis à travers le monde alimentent un catalogue de tous ce que nous avons appris, de tous les outils utilisés, de toutes les idées que des groupes de citoyens ont mises en pratique. Ces connaissances n’ont pas de prix.

D’expérience, constatez-vous davantage de difficultés à imaginer ces nouveaux modèles en ville ou à la campagne ? Entre l’injonction à abandonner la voiture et les appels répétés à la sobriété, urbains, périurbains et ruraux s’accusent parfois mutuellement de ne pas faire leur part de l’effort de transition…

Partout où je vais, j’entends : « Ce que vous racontez est très chouette, mais ce sera plus difficile à faire ici que chez le voisin. » C’est vrai dans un village ou en plein centre de Paris, et même d’un pays à l’autre ! Si je parle à des Allemands d’un projet français ou italien dont ils pourraient s’inspirer, quelqu’un argumentera que « oui, mais en France et en Italie, c’est facile ». La réalité, c’est qu’avec un peu de créativité et de curiosité, on peut tous se lancer et tenter quelque chose de nouveau. Parfois, un même problème se pose en ville et dans un petit village, mais les solutions trouvées pour y remédier sont différentes. Si vous vivez dans un endroit isolé, vous n’aurez jamais le métro et le bus à toute heure devant chez vous. En revanche, j’ai vu des gens se regrouper pour créer leur propre service de transports en commun, adapté à leurs besoins, ou d’autres se concerter pour optimiser les trajets. L’arrivée des vélos électriques offre aussi énormément de possibilités.

Une chose est sûre : si l’on continue à penser que les autres doivent changer mais que nous, juste nous, pouvons continuer comme avant, alors cela nous conduira dans le mur. Car le climat, lui, change déjà.

Les syndicats chez la première ministre : une exigence surtout de changement de méthode

Les syndicats chez la première ministre : une exigence surtout de changement de méthode


Les syndicats vont être reçu sur deux jours par la première ministre. Bien entendu, ils ne vont pas se priver d’exprimer leur désaccord total sur la réforme des retraites et demander l’annulation de la loi. Les autres sujets porteront surtout sur tout ce qui tourne autour de la problématique travail. Il y aura surtout une grande exigence syndicale sur le changement de méthode. En effet ,les syndicats refusent désormais d’être simplement convoqués pour écouter un projet gouvernemental sur lequel ils ne sont autorisés qu’à faire quelques commentaire dont ensuite il n’est pas tenu compte. Les syndicats veulent élaborer des priorités et d’autres méthodes ; une espèce de co-construction.

La Première ministre entend « veiller » à donner aux syndicats « des signaux positifs sur la méthode qu’on veut mettre en place ». « Même après ces mois agités, je reste convaincue qu’il faut donner plus de place à la négociation et au dialogue social », a-t-elle défendu dans Le Journal du dimanche.

« Il va falloir qu’on ait des gages » afin de « réinstaurer un climat de confiance », prévenait, fin avril, le président de la CFE-CGC, François Hommeril.

« On va avoir cette difficulté de retourner, discuter, travailler et faire des propositions avec des gens qui nous ont trahi et nous ont mal considérés. »

La CFDT a aussi des exigences concernant la méthode. « On retourne discuter, mais pas à n’importe quelles conditions », prévient le syndicat, émettant des doutes sur la volonté de l’exécutif de changer de manière de procéder. « Si des choses ne sont pas étudiées parce que tout est décidé à l’avance, ça ne nous convient pas. » De son côté, la CGT rappelle ses conditions pour un dialogue social apaisé : « Il n’y aura pas de retour à la normale si cette réforme [des retraites] n’est pas abandonnée. »

Economie: de l’abondance à la rareté », un changement de paradigme

« De l’économie d’abondance à l’économie de rareté », un changement de paradigme


« Nous passons d’un monde d’abondance à un monde de rareté », écrivent Patrick Artus et Olivier Pastré, économistes . Au vu des conséquences majeures à venir, un temps d’arrêt est jugé nécessaire
.

Les deux économistes expliquent que la transition entre ces deux modèles concerne d’abord tous les membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) – cette institution discrète, née en 1961, dont le siège est à Paris, rassemble 38 pays parmi les plus riches de la planète, qui ont deux points communs : partager un système de gouvernement démocratique et défendre l’économie de marché. Mais, chemin faisant, c’est la planète tout entière qui sera touchée par ce chamboulement macro- et géoéconomique, lié au réchauffement climatique, suivant les prévisions du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.

La conclusion est sans appel : « Le nouveau monde va être cher pour de multiples raisons », analysent les deux complices, car ce passage à une économie de rareté est lié à trois transformations majeures : moins de main-d’œuvre, moins d’épargne et moins de matières premières. Qui plus est, qui dit rareté, dit hausse des prix, avec comme corollaire le retour de l’inflation et la question brûlante du pouvoir d’achat pour les classes moyennes, socle de la démocratie.

L’épidémie de Covid-19 a été le révélateur de la dépendance des pays de l’OCDE, et de la France en particulier, aux produits chinois. Si relocalisations il y a, celles-ci doivent se concentrer sur des productions stratégiques, comme les vaccins ou les batteries électriques. La guerre en Ukraine a, elle, démontré la fragilité énergétique de l’Union européenne (UE), mais les efforts les plus urgents sont surtout à fournir pour la transition environnementale, « qui sera tout sauf un long fleuve tranquille », soulignent les deux auteurs. Elle doit être au centre des politiques de tous les gouvernements. En clair, le passage à l’économie de rareté entraîne une remise en cause du capitalisme néolibéral, qui s’est épanoui depuis le début des années 1980.

Autre conséquence, « la hausse du coût de l’énergie va imposer, pour être acceptable, des politiques redistributives nouvelles en faveur des ménages modestes qu’il faudra financer par une pression fiscale accrue », c’est-à-dire une augmentation des impôts, alertent les auteurs.

Pour conclure sur une note plus optimiste – quoique –, les deux économistes rappellent une célèbre phrase de Jean Monnet : « J’ai toujours pensé que l’Europe se ferait dans les crises. » Vu celles qui s’amoncellent sur ses épaules depuis 2020 (Covid-19, guerre en Ukraine, crise énergétique), l’UE ne peut progresser qu’à pas de géant…(suite dans LE Monde)

Sécheresse : « un changement radical » dans un rapport du gouvernement !

Sécheresse : « un changement radical » dans un rapport du gouvernement !

Comme souvent pour ce gouvernement, les mots sont forts mais l’action très faible. Il en sera sans doute de même pour le plan concernant l’eau qui va se réduire surtout à une augmentation de la tarification et à quelques mesures anecdotiques plus ou moins démagogiques.

Le gouvernement annonce des « mesures fortes » , il évoque une « prise de conscience » qui « appelle un changement radical dans nos modes de gestion de l’eau et nos pratiques », dans ce rapport commandé par le gouvernement. Notons que 60 % de l’eau est utilisée pour l’agriculture et que très peu de mesures seront prises dans ce domaine car il faudrait des transformations structurelles concernant le système de production. La publication officielle est prévue mardi.

Cette mission interministérielle relève que la catastrophe a été évitée en 2022 « grâce, d’une part, à la mobilisation exceptionnelle de l’ensemble des acteurs, et, d’autre part, à un niveau de remplissage élevé des nappes et des retenues à la sortie de l’hiver 2021-2022″. Mais elle ajoute : « De telles conditions pourraient ne plus être réunies si un phénomène similaire se reproduisait dans les prochaines années, voire dès 2023″.

La période de plus d’un mois sans pluie début 2023 en France et l’organisation d’événements exceptionnels, « susceptibles d’agir sur la pointe de consommation d’eau potable dans plusieurs grandes villes à la même période, comme à l’été 2023 la Coupe du monde de rugby, puis en 2024, les Jeux olympiques et paralympiques, imposent une vigilance particulière quant au risque de rupture d’approvisionnement en eau potable », peut-on encore lire dans le rapport.

L’administration formule 18 recommandations destinées à mieux connaître l’étendue du problème, anticiper et informer. Les auteurs s’attaquent notamment à l’épineuse question de la sobriété, rappelant l’objectif d’une réduction de 10% des prélèvements d’ici 2024, un objectif désormais repoussé à 2030 par le président Emmanuel Macron lors de la présentation du « plan eau », le 30 mars.D ‘ailleurs pour obtenir ce résultat rapidement il suffirait tout simplement de réparer les nombreuses fuites du réseau d’eau très vétuste.

Les auteurs suggèrent aussi un « cadrage national plus précis » pour aider des préfets submergés de demandes de dérogation en cas de restrictions de prélèvement, et face à des mesures perçues par le public comme trop sévères ou trop laxistes, comme par exemple l’arrosage des golfs.

Société-« De l’économie d’abondance à l’économie de rareté », un changement de paradigme

Société-« De l’économie d’abondance à l’économie de rareté », un changement de paradigme


« Nous passons d’un monde d’abondance à un monde de rareté », écrivent Patrick Artus et Olivier Pastré, économistes . Au vu des conséquences majeures à venir, un temps d’arrêt est jugé nécessaire
.

Les deux économistes expliquent que la transition entre ces deux modèles concerne d’abord tous les membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) – cette institution discrète, née en 1961, dont le siège est à Paris, rassemble 38 pays parmi les plus riches de la planète, qui ont deux points communs : partager un système de gouvernement démocratique et défendre l’économie de marché. Mais, chemin faisant, c’est la planète tout entière qui sera touchée par ce chamboulement macro- et géoéconomique, lié au réchauffement climatique, suivant les prévisions du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.

La conclusion est sans appel : « Le nouveau monde va être cher pour de multiples raisons », analysent les deux complices, car ce passage à une économie de rareté est lié à trois transformations majeures : moins de main-d’œuvre, moins d’épargne et moins de matières premières. Qui plus est, qui dit rareté, dit hausse des prix, avec comme corollaire le retour de l’inflation et la question brûlante du pouvoir d’achat pour les classes moyennes, socle de la démocratie.

L’épidémie de Covid-19 a été le révélateur de la dépendance des pays de l’OCDE, et de la France en particulier, aux produits chinois. Si relocalisations il y a, celles-ci doivent se concentrer sur des productions stratégiques, comme les vaccins ou les batteries électriques. La guerre en Ukraine a, elle, démontré la fragilité énergétique de l’Union européenne (UE), mais les efforts les plus urgents sont surtout à fournir pour la transition environnementale, « qui sera tout sauf un long fleuve tranquille », soulignent les deux auteurs. Elle doit être au centre des politiques de tous les gouvernements. En clair, le passage à l’économie de rareté entraîne une remise en cause du capitalisme néolibéral, qui s’est épanoui depuis le début des années 1980.

Autre conséquence, « la hausse du coût de l’énergie va imposer, pour être acceptable, des politiques redistributives nouvelles en faveur des ménages modestes qu’il faudra financer par une pression fiscale accrue », c’est-à-dire une augmentation des impôts, alertent les auteurs.

Pour conclure sur une note plus optimiste – quoique –, les deux économistes rappellent une célèbre phrase de Jean Monnet : « J’ai toujours pensé que l’Europe se ferait dans les crises. » Vu celles qui s’amoncellent sur ses épaules depuis 2020 (Covid-19, guerre en Ukraine, crise énergétique), l’UE ne peut progresser qu’à pas de géant…(suite dans LE Monde)

Changement de paradigme: «  De l’économie d’abondance à l’économie de rareté »

« De l’économie d’abondance à l’économie de rareté », un changement de paradigme


« Nous passons d’un monde d’abondance à un monde de rareté », écrivent Patrick Artus et Olivier Pastré, économistes . Au vu des conséquences majeures à venir, un temps d’arrêt est jugé nécessaire
.

Les deux économistes expliquent que la transition entre ces deux modèles concerne d’abord tous les membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) – cette institution discrète, née en 1961, dont le siège est à Paris, rassemble 38 pays parmi les plus riches de la planète, qui ont deux points communs : partager un système de gouvernement démocratique et défendre l’économie de marché. Mais, chemin faisant, c’est la planète tout entière qui sera touchée par ce chamboulement macro- et géoéconomique, lié au réchauffement climatique, suivant les prévisions du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.

La conclusion est sans appel : « Le nouveau monde va être cher pour de multiples raisons », analysent les deux complices, car ce passage à une économie de rareté est lié à trois transformations majeures : moins de main-d’œuvre, moins d’épargne et moins de matières premières. Qui plus est, qui dit rareté, dit hausse des prix, avec comme corollaire le retour de l’inflation et la question brûlante du pouvoir d’achat pour les classes moyennes, socle de la démocratie.

L’épidémie de Covid-19 a été le révélateur de la dépendance des pays de l’OCDE, et de la France en particulier, aux produits chinois. Si relocalisations il y a, celles-ci doivent se concentrer sur des productions stratégiques, comme les vaccins ou les batteries électriques. La guerre en Ukraine a, elle, démontré la fragilité énergétique de l’Union européenne (UE), mais les efforts les plus urgents sont surtout à fournir pour la transition environnementale, « qui sera tout sauf un long fleuve tranquille », soulignent les deux auteurs. Elle doit être au centre des politiques de tous les gouvernements. En clair, le passage à l’économie de rareté entraîne une remise en cause du capitalisme néolibéral, qui s’est épanoui depuis le début des années 1980.

Autre conséquence, « la hausse du coût de l’énergie va imposer, pour être acceptable, des politiques redistributives nouvelles en faveur des ménages modestes qu’il faudra financer par une pression fiscale accrue », c’est-à-dire une augmentation des impôts, alertent les auteurs.

Pour conclure sur une note plus optimiste – quoique –, les deux économistes rappellent une célèbre phrase de Jean Monnet : « J’ai toujours pensé que l’Europe se ferait dans les crises. » Vu celles qui s’amoncellent sur ses épaules depuis 2020 (Covid-19, guerre en Ukraine, crise énergétique), l’UE ne peut progresser qu’à pas de géant…(suite dans LE Monde)

L’obsession maladive du changement pour le changement

L’obsession maladive du changement pour le changement

L’ancien premier ministre Édouard Philippe a mis en garde face au danger de «l’immobilisme» pour notre pays. L’essayiste Max-Erwann Gastineau analyse ces propos dans le Figaro). Selon lui, l’urgence est de faire pause et d’apprendre à lever la tête pour comprendre le passé. (Figaro)

Diplômé en relations internationales à l’Université de Montréal, Max-Erwann Gastineau a travaillé en Chine et aux Nations Unies. Directeur des affaires publiques dans le secteur de l’énergie (gaz, hydrogène), il est l’auteur d’un premier essai sur les causes psycho-historiques du clivage est-ouest en Europe : Le Nouveau Procès de l’Est, (Le Cerf, 2019). Il prépare actuellement la publication d’un prochain ouvrage sur la désoccidentalisation du monde.

Dans un grand entretien accordé le 21 mars dernier au Figaro, l’ancien premier ministre Édouard Philippe appelle à poursuivre les réformes, car le pire, après l’accouchement douloureux de la réforme des retraites, serait «l’immobilisme», autre nom d’un chemin menant droit au «déclassement». Comme si le déclassement n’avait pas déjà eu lieu, se dit un nombre toujours plus grand de Français. L’urgence n’est pas tant de bouger que de s’interroger sur ce que nous avons fait bouger, sur ces décisions qui ont abouti à un déclassement aussi perceptible que répandu à tous les domaines de la vie sociale, de la santé à l’éducation, de l’industrie à l’intégration, de l’énergie à l’agriculture.
Il est nécessaire de lever la tête, après trente années d’adaptations effrénées, prises sous la contrainte de l’urgence, au prétexte de l’Europe et de la mondialisation, d’un monde qui «change» et d’une société qui «bouge». Nous obéissons à un there-is-no-alternative économique et sociétal, tenant lieu de boussole dans le tourbillon permanent de réformes, dont on avait assuré, tableaux Excel à l’appui, qu’elles étaient le prix de futurs progrès. In fine la saveur de ces réformes ressemble plus à ces trains qui vont toujours plus vite, tandis qu’on aimerait simplement qu’ils s’arrêtent à l’heure.

La vitesse est plus qu’un phénomène attribué à ces engins qui vont d’un point A à un point B. Elle est la marque du changement, celle qui fait de l’Occident la civilisation «qui va de l’avant», ainsi que la définissait le grand penseur chinois Liang Shuming. Magnifiée par les expositions universelles célébrant les innovations portées par la révolution industrielle, la vitesse a fini par reconfigurer en profondeur notre rapport au temps, à l’action et donc au politique.
Comme l’écrit Christophe Studeny dans L’invention de la vitesse, France XVIIIe-XXe siècle, «deux siècles ont suffi pour bouleverser un mode millénaire d’existence, enraciné aux repères de la marche et du chemin pour provoquer une mutation irréversible de notre condition de terrien.» Deux siècles de révolutions scientifiques et de progrès techniques, deux siècles durant lesquels le mouvement, inhérent à la notion même de vitesse, a pris les allures d’un projet rationnel, traduit dans le champ politique sous les signes d’une promesse : l’amélioration continue des conditions d’existence matérielles et morales du genre humain.

Jadis synonyme de ce que nous décidions, le changement est devenu l’expression de ce qui nous arrive, et l’innovation technique la promesse de nouvelles formes d’asservissement.

Pensons à Condorcet ou à Victor Hugo, éloquente incarnation de l’optimisme de son temps : «Je suis réconcilié avec le chemin de fer ; c’est décidément très beau. (…) C’est un mouvement magnifique et qu’il faut avoir senti pour s’en rendre compte. La rapidité est inouïe. Les fleurs du bord du chemin ne sont plus des fleurs, ce sont des taches ou plutôt des raies rouges ou blanches ; plus de points, tout devient raie (…).» Avec la vitesse, le rapport au monde change et, en changeant, épouse les perspectives de l’inédit, les contours d’une existence toujours plus fluide et maîtrisée.
Même les conflits politiques, expression lyrique de nos querelles passées, apparaîtront désuets. L’expertise triomphera, «la tribune politique se transformera en tribune scientifique ; fin des surprises, fin des calamités et des catastrophes (…). Plus de disputes, plus de fictions, plus de parasites ; ce sera le règne paisible de l’incontestable (…) ; les lois seront des axiomes, on ne met pas aux voix deux et deux font quatre, le binôme de Newton ne dépend pas d’une majorité, il y a une géométrie sociale ; on sera gouverné par l’évidence (…).»

L’optimisme de Victor Hugo a longtemps personnifié l’éthos progressiste de toute une civilisation… jusqu’à l’avènement d’internet. Avec lui, même éloge du changement sur fond de ruptures technologiques ; même dénonciation des passions et de ces grincheux qui entravent le mouvement. Au tournant des années 2000, gauche et droite se renvoient l’étiquette de «conservateur», épithète attribuée à ces fabricants de freins priés de délocaliser leur production. La gauche accusait la droite de fantasmer les valeurs passées, la droite accusait la gauche de s’enfermer dans la défense des acquis sociaux…

Et puis la dynamique s’est estompée, le train a déraillé. Jadis synonyme de ce que nous décidions, le changement est devenu l’expression de ce qui nous arrive, et l’innovation technique la promesse de nouvelles formes d’asservissement. Auteur d’une Critique sociale du temps, Hartmut Rosa affirme que, sous l’effet des nouvelles technologies de télécommunication, l’«accélération» continue de la vie politique, économique et sociale a engendré de nouvelles «formes d’aliénation relatives au temps et à l’espace», obligeant les individus à devoir faire «face au monde (…) sans parvenir à se l’approprier». Dans cet univers toujours plus fluide et connecté, livré à la vindicte des flux, l’autonomie ne consiste plus à s’affranchir de contraintes extérieures et à définir, pour soi et sa communauté, des buts et des finalités délibérément consacrés, mais à «alimenter la machine de l’accélération» pour «rester dans la course».
Et l’auteur de prendre à témoin notre vie quotidienne, où textos, mails et autres notifications n’en finissent plus de nous solliciter, au point de susciter l’angoisse typique de celui qui ne maîtrise plus rien, pas même les propres lignes de son agenda.

Alors que nous n’avons jamais traité autant d’informations, que le débit de nos conversations ne cesse d’augmenter, nous faisons l’expérience paradoxale d’une perte de contrôle.

Max-Erwann Gastineau
Alors que nous n’avons jamais traité autant d’informations, que le débit de nos conversations ne cesse d’augmenter (en attendant la généralisation de la 5G !), nous faisons l’expérience paradoxale, tant sur le plan individuel que collectif, d’une perte de contrôle. En attendant l’arrivée de l’IA au Parlement, qui sera d’abord consultée puis appelée à prendre, en lieu et place de nos élus, les décisions qui s’imposent.

«Après avoir longtemps signifié la suppression des distances, la négation de l’espace, la vitesse équivaut soudain à l’anéantissement du Temps : c’est l’état d’urgence», résume Paul Virillo, avant de conclure, implacablement : «nous sommes tous les soldats inconnus de la dictature du mouvement», les esclaves d’un changement dessinant moins une destination qu’un destin, tombeau des illusions de l’homme moderne… et de la force de projection des élites françaises, dont on peut se demander si la convocation du risque immobiliste ne serait pas devenue, au fil des années et des échecs, la dernière raison de justifier leur raison d’être, queue de comète d’un progrès qui n’en a désormais plus que le nom, réhabilitant par contraste les certitudes endormies, celles qui donnaient à la France son unité, à l’État son efficacité, à la société ses repères.

Bien sûr, derrière l’ode au changement, la lutte contre les masques sans cesse renouvelés de l’immobilisme, réside un procédé rhétorique bien connu. Nul ne propose ses services à la nation en promettant le statu quo. Dans son entretien, Edouard Philippe souligne à raison que la France devra changer, car elle évolue dans un monde qui «ne nous attend pas», comme l’illustrent «la Turquie, l’Inde, la Pologne [qui] sont en train d’affirmer leur puissance». La Pologne dirigée depuis 2015 par un pouvoir conservateur revendiqué, et qui pourtant signe ses succès électoraux du nom du changement.
Mais pas n’importe quel changement : le «bon changement», slogan de campagne victorieux aux élections législatives de 2015, confirmé en 2019 sur fond, dans les deux cas, de ralliement des couches populaires et rurales ; celles qui ont fini, partout en Occident, de fuir les autoproclamés partisans du changement ; celles pour qui le progrès est devenu le masque de solides régressions ; celles pour qui l’avenir suppose un cadre et le cadre des fondations reliant plus que des individus, des citoyens.

De Gaulle était en effet le nom d’un grand rassemblement contre l’atonie, l’incarnation d’un vaste changement institutionnel et politique, mais d’un changement corrélé à des moyens planifiés, agrégés en vue d’une fin prédéfinie.

En Europe centrale, le changement a longtemps rimé avec adaptation, imitation de l’Ouest, de modèles étrangers. Avec les conservateurs polonais, le changement est devenu l’expression d’une révolte contre l’effacement programmé de l’identité et de la souveraineté nationales, épouvantails du Parti du changement. En Pologne, comme le rappelle l’actualité russo-ukrainienne, l’adaptation a cédé le pas à la réaffirmation, à l’image de ces pays émergents d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine qui retrouvent foi dans leur histoire et dans leurs destinées. À croire que l’un aurait un rapport avec l’autre.

«La liberté, pour quoi faire ?» se demandait Bernanos. «Le changement, pour quoi faire ?» est-on désormais tenté d’ajouter. Changer, oui, mais pour aller où, au nom de quoi, de qui ? Dans son entretien, l’ancien Premier ministre d’Emmanuel Macron appelle à une union pour le changement allant «de la gauche sociale-démocrate à la droite gaulliste». De Gaulle était en effet le nom d’un grand rassemblement contre l’atonie, l’incarnation d’un vaste changement institutionnel et politique, mais d’un changement corrélé à des moyens planifiés, agrégés en vue d’une fin prédéfinie, quoique grandiloquente : la «grandeur», l’indépendance nationale.

Quelle est la nôtre, quelle grande fin justifierait, aujourd’hui, de désarçonner les plus sincères immobilismes ? L’écologie tient le haut du pavé. Mais n’est-ce pas au nom de l’adaptation au réchauffement climatique que l’appel au changement a fini par oblitérer l’avenir énergétique d’une nation jadis fière et sûre de son industrie nucléaire ? «Immobilisme», que n’a-t-on fait sous couvert de rayer ton nom ? Telle est, au fond, la vraie question

RÉFORME DES RETRAITES: Près de 70 % des Français pour un changement de gouvernement


RÉFORME DES RETRAITES: Près de 70 % des Français pour un changement de gouvernement

Une très large majorité des Français souhaite maintenant un changement de gouvernement et espère qu’il sera censuré lundi par les députés.

Près de sept Français sur dix veulent que les députés votent la censure contre le gouvernement d’Elisabeth Borne, y compris une courte majorité (51%) des électeurs d’Emmanuel Macron au second tour de l’élection présidentielle, selon une nouvelle enquête Elabe.

Une large majorité de la population française (68%) souhaite que le gouvernement tombe par le vote d’une motion de censure ce lundi à l’Assemblée nationale, indique un nouveau sondage Elabe pour BFMTV.

Dans le détail, 73% des ouvriers, 79% des employés et 71% des CSP+ veulent que les députés votent la censure du gouvernement. Toutes les catégories socio-professionnneles et toutes les catégories d’âges (y compris les retraités, à 55%) souhaitent que la motion de censure soit adoptée.

Ce lundi à l’Assemblée nationale, les députés vont débattre de deux motions de censure. D’abord, celle du groupe Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (Liot) cosignée par des députés de quatre autres groupes (insoumis, socialistes, écologistes et communistes). Puis celle du Rassemblement national.

Arme de contrôle des parlementaires, cette disposition peut, si elle est adoptée, aboutir à la démission du gouvernement, et dans le cas présent au rejet du projet de loi.

Dans le cas, probable, où la motion de censure ne serait pas adoptée, 68% des Français souhaitent la démission d’Elisabeth Borne, indique ce sondage Elabe pour BFMTV.

Près de sept Français sur dix (68%) restent toujours opposés à sa réforme des retraites, et 65% des sondés disent exprimer du soutien ou de la sympathie à l’égard de la mobilisation sociale. Ils sont autant (67%) à vouloir la poursuite du mouvement.

Inflation et consommation: Changement de comportement

Inflation et consommation: Changement de Comportement

L’inflation se nourrissant surtout de l’explosion des prix de l’alimentaire et de l’énergie, les Français s’adaptent en changeant de façon assez significative leur consommation dans ces domaines. Les conséquences sont évidemment plus dures pour les moins aisés dont la structure de consommation est plus sensible à l’évolution des prix des secteurs évoqués.

70% des français ont d’abord fait des économies sur l’énergie (chauffage et électricité) et 53% sur l’alimentation (suivis par 46% sur les déplacements, 40% sur les vêtements et 31% sur les achats de Noël). “Ainsi entre décembre 2021 et décembre 2022, l’énergie dans le logement est le poste de consommation qui a enregistré la plus forte baisse en volume (-14,1% pour le poste “énergie, eaux, déchets”) et celui dont les prix ont le plus augmenté (+18,6% sur un an en décembre 2022 pour le poste “électricité, gaz et autres combustibles”)”, explique l’Insee. Même phénomène avec l’alimentation : avec une hausse des prix historique de 12,9% sur un an, les achats des Français ont reculé de de 8,5% sur la même période.

Comment les ménages ont-ils fait des économies sur l’alimentation ? D’abord en consommant moins, 41% d’entre eux citant cette modification de comportement comme leur principale action, puis en s’orientant, pour 25% d’entre eux, vers de nouvelles enseignes ou de nouvelles gammes de produits.

Un mouvement qui pourrait s’amplifier en 2023, parce que ce ne sont plus les prix de l’énergie, mais bien ceux de l’alimentation, qui tirent l’inflation globale vers encore plus haut ! A fin février 2023 et sur un an, l’inflation alimentaire était le principal moteur de la hausse des prix, à 14,8%, contre encore 14,1% pour l’énergie. Mais selon les prévisions de l’Insee, la hausse des prix alimentaires atteindra … 15,4% en juin sur un an, contre une baisse des prix de l’énergie de -1,3%.

Inflation et consommation : Changement de comportement ménages

Inflation et consommation : Changement de comportement ménages<

L’inflation se nourrissant surtout de l’explosion des prix de l’alimentaire et de l’énergie, les Français s’adaptent en changeant de façon assez significative leur consommation dans ces domaines. Les conséquences sont évidemment plus dures pour les moins aisés dont la structure de consommation est plus sensible à l’évolution des prix des secteurs évoqués
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70% des français ont d’abord fait des économies sur l’énergie (chauffage et électricité) et 53% sur l’alimentation (suivis par 46% sur les déplacements, 40% sur les vêtements et 31% sur les achats de Noël). “Ainsi entre décembre 2021 et décembre 2022, l’énergie dans le logement est le poste de consommation qui a enregistré la plus forte baisse en volume (-14,1% pour le poste “énergie, eaux, déchets”) et celui dont les prix ont le plus augmenté (+18,6% sur un an en décembre 2022 pour le poste “électricité, gaz et autres combustibles”)”, explique l’Insee. Même phénomène avec l’alimentation : avec une hausse des prix historique de 12,9% sur un an, les achats des Français ont reculé de de 8,5% sur la même période.

Comment les ménages ont-ils fait des économies sur l’alimentation ? D’abord en consommant moins, 41% d’entre eux citant cette modification de comportement comme leur principale action, puis en s’orientant, pour 25% d’entre eux, vers de nouvelles enseignes ou de nouvelles gammes de produits.

Un mouvement qui pourrait s’amplifier en 2023, parce que ce ne sont plus les prix de l’énergie, mais bien ceux de l’alimentation, qui tirent l’inflation globale vers encore plus haut ! A fin février 2023 et sur un an, l’inflation alimentaire était le principal moteur de la hausse des prix, à 14,8%, contre encore 14,1% pour l’énergie. Mais selon les prévisions de l’Insee, la hausse des prix alimentaires atteindra … 15,4% en juin sur un an, contre une baisse des prix de l’énergie de -1,3%.

Inflation: Changement de la consommation des ménages

Inflation: Changement de la consommation des ménages

L’inflation se nourrissant surtout de l’explosion des prix de l’alimentaire et de l’énergie, les Français s’adaptent en changeant de façon assez significative leur consommation dans ces domaines. Les conséquences sont évidemment plus dures pour les moins aisés dont la structure de consommation est plus sensible à l’évolution des prix des secteurs évoqués
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70% des français ont d’abord fait des économies sur l’énergie (chauffage et électricité) et 53% sur l’alimentation (suivis par 46% sur les déplacements, 40% sur les vêtements et 31% sur les achats de Noël). “Ainsi entre décembre 2021 et décembre 2022, l’énergie dans le logement est le poste de consommation qui a enregistré la plus forte baisse en volume (-14,1% pour le poste “énergie, eaux, déchets”) et celui dont les prix ont le plus augmenté (+18,6% sur un an en décembre 2022 pour le poste “électricité, gaz et autres combustibles”)”, explique l’Insee. Même phénomène avec l’alimentation : avec une hausse des prix historique de 12,9% sur un an, les achats des Français ont reculé de de 8,5% sur la même période.

Comment les ménages ont-ils fait des économies sur l’alimentation ? D’abord en consommant moins, 41% d’entre eux citant cette modification de comportement comme leur principale action, puis en s’orientant, pour 25% d’entre eux, vers de nouvelles enseignes ou de nouvelles gammes de produits.

Un mouvement qui pourrait s’amplifier en 2023, parce que ce ne sont plus les prix de l’énergie, mais bien ceux de l’alimentation, qui tirent l’inflation globale vers encore plus haut ! A fin février 2023 et sur un an, l’inflation alimentaire était le principal moteur de la hausse des prix, à 14,8%, contre encore 14,1% pour l’énergie. Mais selon les prévisions de l’Insee, la hausse des prix alimentaires atteindra … 15,4% en juin sur un an, contre une baisse des prix de l’énergie de -1,3%.

ALIMENTATION

PRIX DES CARBURANTS

Ressources: Un changement de paradigme

Ressources: » Un changement de paradigme» (Virginie Raisson-Victor)

Présidente du GIEC Pays de la Loire, cofondatrice et porte-parole du Grand Défi des entreprises pour la planète, la géopolitologue Virginie Raisson-Victor évoque un changement de paradigme éclairant quant à notre rapport à la finitude des ressources : celui de la confusion entre nos besoins et nos désirs. Confusion qui nous oblige à revoir nos priorités.

Rencontre. (Cet article est issu de T La Tribune)

En ces temps de sobriété énergétique où les mots « adaptation » et « résilience » sont devenus la norme, comment la prospectiviste que vous êtes envisage-t-elle l’avenir ?
Virginie Raisson-Victor- Cela n’a jamais été aussi compliqué qu’aujourd’hui d’avoir une vision du futur. Parce qu’il y a tellement de facteurs de basculement qui interagissent les uns avec les autres. Nous devons faire face à de nombreux enjeux globaux majeurs comme le climat, la biodiversité, les migrations, les pandémies ou la cybercriminalité alors que la communauté internationale et les États n’ont jamais été aussi divisés. Autrement dit, alors que la seule façon d’apporter une réponse efficace aux problématiques qui menacent la sécurité mondiale serait que les États convergent avec la même volonté de les résoudre, l’ordre international qui avait été défini au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, lui, est en train de voler en éclat. Il est contesté d’une part, déstabilisé de l’autre. Contesté par des pays comme l’Inde, la Chine ou la Russie. Déstabilisé par la fragilisation de la démocratie aux Etats-Unis, mais également au sein de l’Europe, par le Brexit et la guerre en Ukraine. Un peu comme si l’avion perdait ses pilotes…

S’il n’y a plus de pilote dans l’avion, comment prendre la bonne direction ?
V.R-V. En fait, que ce soient le climat, la biodiversité ou l’énergie, les grands enjeux appellent des décisions politiques. Or, même si les politiques ont connaissance des enjeux et des risques de long terme, leur pilotage, lui, se fait à court terme. Parce que dans les démocraties ou les entreprises, on tient le gouvernail pour six ans au mieux. Et puis, ce qui est demandé aujourd’hui à un chef ou une cheffe d’État, à un président ou une présidente de région, ou à une entreprise, c’est de produire de l’emploi ou des résultats. Pas d’économiser des ressources ou des émissions de gaz à effet de serre. Or, c’est pourtant bien de cela que dépendent désormais aussi notre avenir et celui des entreprises.

Comment expliquer que malgré les premiers cris d’alerte, dès les années 1970, la prise de conscience de la crise climatique a tardé ?
V.R-V. En réalité, il faut se rappeler qu’en 1970 très peu de personnes alertaient sur le risque climatique au-delà de quelques scientifiques et du Club de Rome. Jusqu’au sommet de Rio en 1992, cela concernait même vraiment très peu de gens. Alors aujourd’hui, on entend souvent qu’ils n’ont pas été écoutés. Mais il faut se remettre dans le contexte des Trente Glorieuses et de la pleine croissance. Il n’est donc pas très étonnant qu’ils n’aient pas été entendus à ce moment-là, d’autant plus que leurs travaux n’étaient pas encore tant diffusés que cela. Et puis, il est vrai aussi qu’un certain nombre d’acteurs et de lobbies se sont efforcés de disqualifier ces travaux et d’étouffer l’alerte sur la finitude des ressources et sur la dégradation de l’environnement.
En revanche, depuis le sommet de Rio, les pouvoirs politiques ont commencé à s’emparer du sujet, tout comme le grand public depuis une petite dizaine d’années. Très récemment, le mouvement s’est encore amplifié avec les canicules, les incendies et la sécheresse, mais aussi en raison de la guerre en Ukraine qui nous a fait mesurer notre dépendance énergétique. Finalement, en Europe, il a fallu que le robinet s’assèche pour que l’on mesure ce que veut dire la rareté et que l’on redécouvre qu’elle a un prix. Et ce, même si les ressources ne sont pas plus rares qu’avant !

Rareté que l’on ne mesurait pas en 1970…

V.R-V. Non, en effet, car il y avait alors à la fois un sentiment d’abondance et une foi très forte en le progrès, la technologie et la croissance… Et d’une certaine manière, on avait raison.

C’est-à-dire ?

V.R-V. Quoi que l’on en pense, depuis trente ans, on a assisté à une énorme progression du niveau de vie à l’échelle mondiale. Dans les pays émergents, bien sûr, mais aussi dans nos pays, puisque le développement économique des pays émergents et la délocalisation d’un certain nombre d’industries ont permis de rendre accessibles des biens de consommation qui jusque-là étaient des produits d’exception et qui sont devenus des biens de consommation courante. C’est donc bien cette période et ce système économique qui ont donné ce sentiment d’abondance. D’autant plus qu’ils ont permis à un milliard de personnes de sortir de la pauvreté, voire d’accéder aux classes moyennes, et aux Européens et Américains d’améliorer leur confort et leur mode de vie. Or, voilà donc maintenant que l’on nous dit que cela ne tient pas ! C’est logique que ce soit difficile à entendre.

Il semblerait qu’il soit difficile de dissocier la dimension psychologique et la dimension économique…
V.R-V. Effectivement. D’autant plus qu’aujourd’hui, elles se confondent… Finalement, c’est quoi l’économie ? En théorie, c’est un outil qui doit permettre aux sociétés d’atteindre leur projet et de satisfaire les besoins de leur population en termes d’alimentation, de logement, d’emploi… Or, depuis trente ans, on a inversé la proposition. C’est l’économie qui façonne nos sociétés et ses projets. Par exemple, on voit bien que nous sommes passés de la notion de besoin à la notion de désir. Aujourd’hui, globalement, on ne meurt pas de faim en Europe et on dort sous un toit. Même s’il y a beaucoup trop de sans-abris et que la pauvreté subsiste, dans leur très grande majorité, les gens travaillent, se nourrissent, sont habillés et ont accès aux soins et aux loisirs. À l’échelle de l’histoire et du monde, nous vivons même dans des sociétés plus prospères que jamais. Tellement prospères que désormais, l’élévation du niveau de vie est surtout utilisée pour combler nos désirs. Des désirs qu’il faut donc sans cesse renouveler car comme nous avons satisfait tous nos besoins, c’est la satisfaction de nos désirs qui permet de produire toujours plus et de profiter à l’économie. C’est pourquoi d’ailleurs la publicité est utilisée pour fabriquer du désir. Au point que nous vivons dans une société où tout doit être satisfait, tout de suite, parce que nous sommes stimulés en permanence.
Concrètement : on a besoin de s’habiller, mais on a un désir de garde-robes et de marques. On a besoin de se déplacer, mais on a un désir de SUV. Et peu à peu, on a fini par confondre les deux. Or, autant la planète peut répondre aux besoins de tous si on arrive à organiser un modèle qui le permette, autant elle ne peut pas satisfaire tous nos désirs. Finalement, la finitude des ressources, le réchauffement climatique, la crise énergétique nous renvoient au fait que nous ne pourrons plus satisfaire tous nos désirs comme avant.

Et ça, c’est extrêmement difficile à accepter. Qui a envie de renoncer à ses désirs ?

Par conséquent, inventer l’avenir ce serait de manière très théorique : reformuler un projet de société, une vision qui tient compte des contraintes de la planète, redéfinir ce que sont nos besoins et, à partir de là, fixer les règles économiques qui permettent de satisfaire ces besoins.

Ce serait alors une transformation complète…

V.R-V. Absolument, c’est une transformation et non une récession ou une décroissance comme on l’entend trop souvent ! L’objectif est de reformuler un projet qui soit adapté à la nouvelle donne. Nous sommes 8 milliards sur la planète, nous avons atteint un niveau de dégradation de la biosphère qui menace beaucoup d’espèces, y compris la nôtre à long terme. Avec cette nouvelle donne, comment est-ce que l’on reprend le jeu de cartes et comment le distribue-t-on différemment pour que l’on puisse continuer la partie ? Cela demande aussi de redéfinir les règles du jeu, les acteurs, de penser de nouvelles formes de gouvernance politique, d’accepter une contrainte partagée et de revoir son mode de vie.

Quels seraient les mots justes à la place de « décroissance » et « sobriété » ? Peut-être que ces mots n’existent pas encore ?
V.R-V. Oui, peut-être qu’ils sont à inventer. Pour ma part, je vais emprunter des mots d’ici et là qui, je pense, collent bien à notre époque. Il y a celui de « Renaissance ». C’est merveilleux, la Renaissance, car elle montre comment après une période difficile, misérable comme celle du Moyen Âge, marquée par de nombreuses famines, arrive le renouveau. Et ce qui est intéressant, c’est que le basculement a eu lieu sous l’impulsion d’une minorité de personnes. Peut-être qu’en ce moment, nous sommes dans la fabrique d’une nouvelle Renaissance !
Et puis, il y a un mot que j’aime beaucoup, c’est « frugalité ». Je l’aime, car il intègre la notion de sobriété et la notion de satisfaction. La frugalité, c’est un peu comme la satiété : je mange à ma faim. Pas besoin de manger plus. Et il y a du plaisir dans cette satisfaction-là.
J’aime aussi le mot « redirection ». Il évoque le fait que l’on suivait un chemin qui, si on ne tourne pas à temps, pourrait nous mener dans l’impasse. Cela a été un bon chemin, il a permis à plein de gens d’accéder à la santé, l’éducation et réjouissons-nous de tout cela. Le seul problème, c’est que ce n’est pas tenable et qu’il faut prendre une nouvelle direction. Cette notion de redirection me plaît aussi car elle évoque la curiosité d’aller explorer autre chose. Et dans cette exploration, existent les cobénéfices. Ce mot est très laid, mais très juste. Il exprime tout ce que l’on va gagner dans nos renoncements consentis. Par exemple, on peut gagner en lien social. Or, on sait que le lien social est un facteur de santé prédominant.
À l’échelle anecdotique par exemple, beaucoup d’entre nous en ont assez d’offrir des cadeaux d’anniversaire ou de Noël qui s’accumulent et ne servent à rien. Le changement consisterait à ne plus offrir de cadeaux matériels mais des moments passés ensemble comme aller au restaurant, en week-end quelque part. Ces moments s’inscrivent dans la mémoire et créent du lien. Des cadeaux « durables » en quelque sorte.

Cela n’évoque-t-il pas le vivre ensemble ?
V.R-V. Oui, le vivre ensemble et l’expérience. Si on dit aux gens : « C’est fini ! Il n’y a plus de cadeaux », c’est très triste. Mais si on propose une alternative en offrant des moments partagés, ça redevient attractif car le sens du vivre ensemble et du plaisir renaissent. Mais il faut garder en tête que changer, cela prend du temps. Et qu’il faut pour cela fabriquer une nouvelle vision collective.

Les entreprises aussi ont le pouvoir d’agir. Est-ce pour cela que vous avez créé Le Grand défi des entreprises pour la planète ?
V.R-V. En fait, j’accompagne beaucoup d’entreprises dans leur réflexion sur le climat, la biodiversité, la finitude des ressources. Et je me suis rendu compte qu’un certain nombre de dirigeants de PME (les grands groupes travaillent sur le sujet depuis un moment déjà) n’ont pas forcément conscience qu’ils sont des acteurs décisifs du changement. Pour eux, c’est avant tout une affaire politique. Par ailleurs, certains s’autopersuadent que c’est extrêmement compliqué de transformer une entreprise. Ainsi, l’envie est venue de leur donner les moyens d’élaborer eux-mêmes des propositions de transformation, en y intégrant toutes les parties prenantes des entreprises comme les syndicats, les collectifs de dirigeants, les associations d’entreprises, les territoires… Avec Jérôme Cohen, qui est cofondateur du Grand Défi, nous avons rencontré toutes ces parties prenantes pour qu’elles soient partenaires de cette initiative de démocratie participative qui doit permettre à des représentants d’entreprises d’élaborer des propositions pour décarboner l’économie.
On a ensuite tiré au sort une centaine d’entreprises sur un panel de 12 000 entreprises présélectionnées sur la base de critères de secteur d’activité, de taille, d’implantation géographique et de statut pour que soit représentée la diversité du monde économique. Et pour que la diversité du débat soit entière, nous voulions des salariés, des actionnaires et des dirigeants, de telle manière que dans les discussions tous les points de vue soient représentés.

Quel est votre objectif avec le Grand Défi finalement ?
V.R-V. Élaborer et diffuser une centaine de propositions concrètes dont la mise en œuvre doit permettre de replacer l’économie dans les limites planétaires. Parmi elles, certaines seront directement applicables par les entreprises, d’autres le seront au niveau des territoires, et d’autres encore devront faire l’objet d’un portage politique car elles imposeraient de faire évoluer la réglementation. Au total, le Grand Défi a organisé six sessions de deux jours pour formuler les propositions. Une fois leur adoption définitive (qui a eu lieu en janvier 2023, NDLR), il s’agit de les diffuser dans les territoires, auprès des politiques et dans les entreprises pour les mettre en œuvre.
Cela ressemblerait presque à une croisade…

V.R-V. Il y a un peu de cela, mais la croisade comporte l’idée de conversion par la force. Or là, il s’agit plutôt d’être acteur du changement. Grâce à l’intelligence collective et tout un travail d’animation, s’est développé ce sentiment de « mission partagée ». Et tout à coup, chacun s’autorise à agir. Aujourd’hui, les membres du Grand Défi se sentent responsables. En fait, il faut redonner confiance aux gens. Car chacun peut agir. D’ailleurs, ma phrase fétiche c’est : « Le seul moyen de ne pas déprimer, c’est d’agir ». Car lorsque l’on agit cela veut dire que l’on est dans le pouvoir, et non plus dans le subir.

Coupures d’électricité : Changement de ton, RTE rassure

Coupures d’électricité : Changement de ton, RTE rassure

Après les alertes lancées par certains opérateurs de l’électricité, le gouvernement avait vigoureusement réagi pour indiquer que leur rôle n’était pas d’inquiéter la population. Enedis en particulier avait reçu un blâme du gouvernement pour avoir dit la vérité.

Ayant sans doute retenu la leçon RTE s’efforce maintenant de rassurer en indiquant que le risque de coupure d’électricité est maintenant surmonté.

«Nous avons écarté le scénario du pire», a déclaré le directeur de la stratégie de RTE, Thomas Veyrenc, devant les sénateurs mercredi. La tête pensante du gestionnaire du réseau électrique français s’est montrée particulièrement optimiste, tout en restant prudent. «Nous restons dans une situation de grande vigilance», a-t-il notifié aux parlementaires qui l’interrogeaient.

«La fin du mois de novembre constituait une période très risquée, parce que c’était le mois où l’écart avec la disponibilité nucléaire historique était vraiment très important. Cette période est derrière nous», s’est réjoui Thomas Veyrenc. Reste le mois de janvier, où un froid glacial pourrait provoquer des tensions insoutenables sur le réseau. «C’est le cas tous les ans», a désamorcé le spécialiste, avant d’insister sur le fait que «nous avons certainement les moyens d’éviter les coupures».

En cause, une baisse de 9,7% par rapport à la moyenne 2014-2019. «C’est très impressionnant et, honnêtement, ce n’était pas du tout gagné vu du mois de septembre», a-t-il poursuivi, avant de déclarer que «la situation aurait été toute autre» ces dernières semaines si une telle mobilisation n’avait pas eu lieu.

En cause également la disponibilité de réacteurs qui étaient sans production pour entretien. 41 réacteurs devraient désormais fonctionner sur 58 d’ici quelques jours. À noter cependant que la France importe encore d’importantes quantités d’électricité en particulier d’Allemagne qu’il est produit avec notamment du charbon. La France elle-même a réactivé une centrale à charbon.

Reste une question essentielle pourquoi a-t-on fermé Fessenheim et pourquoi une vingtaine de réacteurs ont-ils été immobilisé aussi longtemps ?
La réponse sans doute dans la politique contradictoire du gouvernement et EDF qui ressemble davantage à une administration qu’à une entreprise

Suppression du changement d’heure : c’est pas pour demain !

Suppression du changement d’heure : c’est pas pour demain !

Un article de France Info explique que la suppression du changement d’heure pourtant en principe décidé par l’Union européenne n’est pas pour demain. Pourtant un texte a été voté mais de nombreux événements majeurs sont venus perturber l’examen de la question. En outre personne n’est vraiment d’accord avec ce qu’il faut substituer au changement d’heure. Certains parlent d’une heure commune mais beaucoup ne sont pas d’accord sur le choix entre heure d’été et heure d’hiver. En outre, on avance maintenant l’idée de fuseaux horaires à l’intérieur de l’Union européenne ce qui finalement ne ferait que compliquer encore la situation actuelle. Bref la suppression du changement d’heure n’est pas pour demain.

En septembre 2018, la Commission européenne a proposé une directive visant à supprimer le changement d’heure et à harmoniser les zones horaires à l’intérieur de l’UE. Ce texte a été adopté par les députés du Parlement européen en mars 2019, avant l’étape cruciale des négociations interinstitutionnelles en octobre de la même année. Mais à en juger par la feuille de route disponible sur le site du Parlement, ces tractations sont au point mort depuis trois ans.

Parmi les raisons citées pour expliquer le retard, figurent la gestion de la pandémie de Covid-19, puis la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (votée en 2016, effective depuis le 1er janvier 2021). « Il y a un problème de bande passante, a expliqué à Euronews (article en anglais) l’eurodéputé suédois Jakop Dalunde, proche du dossier. Le système politique ne peut pas tout gérer à la fois (…) et, actuellement, l’Europe est très occupée. »
Le gigantesque plan européen de relance post-Covid-19 et l’invasion russe de l’Ukraine depuis le 24 février ont largement accaparé les instances européennes. Aucun calendrier n’a pour l’instant été fixé pour la reprise du travail sur les zones horaires au sein de l’UE.

Heure d’été ou heure d’hiver ? Tous les acteurs ne sont pas d’accord sur l’horaire qu’il faudrait adopter en cas de fin du système. Pour aiguiller les décideurs européens, plus de 70 organisations publiques de santé ont signé la Convention de Barcelone sur les politiques horaires en octobre 2021. Cette dernière propose un redécoupage de l’Europe en quatre zones, qui verrait par exemple l’Allemagne, la Suisse et l’Italie se séparer de la France et du Benelux, en se plaçant à une heure de décalage.
Cette possible modification des fuseaux horaires européens inquiète certains acteurs économiques. Les appréhensions portent majoritairement sur le commerce et le marché commun européen, qui pourraient pâtir – au moins le temps de la transition – d’un redécoupage horaire de l’UE. Ces débats mêlant changement d’heure et économie ne se limitent d’ailleurs pas à l’Europe. Aux Etats-Unis par exemple, la question divise fréquemment les sénateurs, rapporte Politico sur son site (article en anglais), et les discussions sont parfois houleuses.

Ces partenaires économiques accepteront-ils un tel bouleversement ? Le flou reste entier, et les récentes déclarations de la Commission européenne n’apportent pas plus de précisions à ce sujet. « C’est à chaque Etat membre de décider de l’heure légale qu’il souhaite adopter », a expliqué l’institution à Euronews – en soulignant au passage que ces choix doivent idéalement tenir compte des consultations nationales et du dialogue entre pays voisins. De quoi faire durer les débats encore un bon moment.

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