Attaque du commissariat de Champigny : l’impunité encore responsable
Les attaques de la police se succèdent avec toujours le même rituel. D’abord de la compassion vis-à-vis des éventuels victimes, ensuite la condamnation des actes dans les médias et la promesse que de tels événements ne se reproduiront plus. Une promesse aussitôt démentie dans les jours suivants avec de nouveaux événements inqualifiables. La vérité sans doute, c’est que cela démontre l’impuissance totale de l’État dans des domaines pourtant très sensibles qui touchent la sécurité, la démocratie et au-delà la république. Depuis des années, l’action des pouvoirs publics se réduit essentiellement à faire des discours alors que l’action de l’État se montre de plus en plus insignifiante. En cause, évidemment ce sentiment général d’impunité des délinquants qui protègent notamment leur commerce de drogue et font leur propre police pour empêcher toute entrave à leur business.
Trois jours après la tentative d’homicide de deux policiers à Herblay (Val-d’Oise), la haine anti-flic a donc encore frappé samedi, avec le raid contre le commissariat de Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne). Mais si la première attaque était, par sa sauvagerie et sa gratuité, jugée « exceptionnelle » par des policiers qui en ont vu beaucoup, la seconde n’est qu’une nouvelle illustration de la violence quotidienne qui vise les fonctionnaires de police dans les banlieues. Depuis le 1er janvier, pour ne parler que de la région parisienne, c’est au moins la cinquième attaque contre un commissariat de police (Boissy-Saint-Léger avec une attaque à l’acide en février, Argenteuil et Trappes en mai et Champigny-sur-Marne en avril et ce samedi).