Archive pour le Tag 'CGC'

Audience des syndicats-A EDF, La CGC devient majoritaire au détriment de la CGT

Audience des syndicats-A EDF, La CGC devient majoritaire au détriment de la CGT

La CFE-CGC devient le premier syndicat des cadres à EDF à la place de la CGT. La CGC est passée de 25% des voix en 2016 à 29% en 2019 et finalement 33% cette année. Dans le même temps, la CGT dégringolait de 35% à 30%. Derrière, les positions restent inchangées avec la CFDT en troisième position et léger recul à 17% et FO quatrième, stable à 15%. La perte de la majorité de la CGT à EDF constitue un événement social historique. EDF constitue en effet un des derniers fiefs de l’organisation. Globalement la CGT n’a cessé de reculer ainsi alors qu’elle représentait dans les années 1945 autour de 60 % des salariés, elle n’en représente aujourd’hui qu’à peine 23 %. La première place au plan confédéral lui a été ravie par la CFDT qui représente 27 % des suffrages. En cause, la trop grande dépendance pendant longtemps de la CGT vis-à-vis du parti communiste et maintenant le glissement très dangereux vers le gauchisme et le corporatisme. Une évolution de l’audience syndicale également due aussi à la transformation sociologique de salariés dont le niveau d’éducation et de formation a considérablement progressé

La représentativité aujourd’hui: la Confédération française démocratique du travail (CFDT) avec 26,77% des suffrages ; la Confédération générale du travail (CGT) 22,96% ; Force ouvrière (FO) 15,24% ; la Confédération générale des cadres (CFE-CGC) 11,92%

La présidence du très stratégique CSE central n’est pas totalement tout à fait assurée pour autant à la CGC. . Une élection entre les délégués doit encore avoir lieu et si la CFE-CGC a pris la première place, elle n’a pas eu la majorité des voix. Tout dépendra du jeu des alliances syndicales.

Cette perte d’influence de la CGT est sans doute lié à sa politique très corporatiste mais aussi à des évolutions sociologiques internes d’une entreprise qui recrute de plus en plus de cadres et de techniciens.

Syndicats-EDF: La CGC devient majoritaire au détriment de la CGT

Syndicats-EDF: La CGC devient majoritaire au détriment de la CGT

La CFE-CGC devient le premier syndicat des cadres à EDF à la place de la CGT. La CGC est passée de 25% des voix en 2016 à 29% en 2019 et finalement 33% cette année. Dans le même temps, la CGT dégringolait de 35% à 30%. Derrière, les positions restent inchangées avec la CFDT en troisième position et léger recul à 17% et FO quatrième, stable à 15%. La perte de la majorité de la CGT à EDF constitue un événement social historique. EDF constitue en effet un des derniers fiefs de l’organisation. Globalement la CGT n’a cessé de reculer ainsi alors qu’elle représentait dans les années 1945 autour de 60 % des salariés, elle n’en représente aujourd’hui qu’à peine 23 %. La première place au plan confédéral lui a été ravie par la CFDT qui représente 27 % des suffrages. En cause, la trop grande dépendance pendant longtemps de la CGT vis-à-vis du parti communiste et maintenant le glissement très dangereux vers le gauchisme et le corporatisme. Une évolution de l’audience syndicale également due aussi à la transformation sociologique de salariés dont le niveau d’éducation et de formation a considérablement progressé

La représentativité aujourd’hui: la Confédération française démocratique du travail (CFDT) avec 26,77% des suffrages ; la Confédération générale du travail (CGT) 22,96% ; Force ouvrière (FO) 15,24% ; la Confédération générale des cadres (CFE-CGC) 11,92%

La présidence du très stratégique CSE central n’est pas totalement tout à fait assurée pour autant à la CGC. . Une élection entre les délégués doit encore avoir lieu et si la CFE-CGC a pris la première place, elle n’a pas eu la majorité des voix. Tout dépendra du jeu des alliances syndicales.

Cette perte d’influence de la CGT est sans doute lié à sa politique très corporatiste mais aussi à des évolutions sociologiques internes d’une entreprise qui recrute de plus en plus de cadres et de techniciens.

EDF: La CGC devient majoritaire au détriment de la CGT

EDF: La CGC devient majoritaire au détriment de la CGT

La CFE-CGC Devient le premier syndicat des cadres à UDF à la place de la CGT. La CGC est passée de 25% des voix en 2016 à 29% en 2019 et finalement 33% cette année. Dans le même temps, la CGT dégringolait de 35% à 30%. Derrière, les positions restent inchangées avec la CFDT en troisième position et léger recul à 17% et FO quatrième, stable à 15%.

La présidence du très stratégique CSE central ne lui est pas tout à fait assurée. Une élection entre les délégués doit encore avoir lieu et si la CFE-CGC a pris la première place, elle n’a pas eu la majorité des voix. Tout dépendra du jeu des alliances syndicales.

Cette perte d’influence de la CGT est sans doute lié à sa politique très corporatiste mais aussi à des évolutions sociologiques internes d’une entreprise qui recrute de plus en plus de cadres et de techniciens.

Réforme des retraites : Macron se réveille un peu tard (CGC)

Réforme des retraites : Macron se réveille un peu tard (CGC)

Réforme des retraites : « Emmanuel Macron fait comme si le mouvement social n’existait pas », après sa proposition de rencontrer les syndicats, estime la CFE-CGC

« Emmanuel Macron comme si le mouvement social n’existait pas », a déclaré mercredi 12 avril sur franceinfo François Hommeril, président de la CFE-CGC, après l’appel à l »esprit de concorde » lancé par le président de la République. Le chef de l’État depuis les Pays-Bas a voulu se projeter au-delà des décisions très attendues vendredi du Conseil constitutionnel sur la réforme des retraites, en promettant aux syndicats un « échange qui permettra d’engager la suite et de tenir compte » du verdict des Sages. Ce sera difficile de faire « comme si les arguments qu’on a portés au débat n’existaient pas, comme si la majorité de la population ne rejetait pas sa réforme, comme si nous n’avions pas démontré qu’elle était injustifiée », assène la CFE-CGC.

franceinfo : Est-ce que vous avez le sentiment qu’Emmanuel Macron se moque de vous ?

François Hommeril : Oui, effectivement j’ai un peu ce sentiment. On a nous-mêmes proposé cette rencontre et c’était un effort de le faire au niveau de l’intersyndicale. Moi j’observe une chose, c’est qu’à chaque fois que le président de la République prend la parole à la veille d’une mobilisation c’est en général une mobilisation très forte qu’on a le lendemain, ça a été le cas le 7 mars au lendemain de sa déclaration au Salon de l’agriculture et ça a été le cas le 23 mars après son intervention la veille à 13 heures.

Avez-vous encore envie de le rencontrer ?

La question ce n’est pas vraiment l’envie. J’ai un mandat syndical et je me dois de le respecter et de respecter les institutions. Si le président de la République me demande de venir à l’Élysée pour discuter ce n’est pas dans la tradition de la CFE-CGC que de faire la chaise vide. Mais pour le reste, on va avoir un problème, car Emmanuel Macron fait depuis trois mois comme si le mouvement social n’existait pas, comme si les arguments qu’on a portés au débat n’existaient pas, comme si la majorité de la population ne rejetait pas sa réforme, comme si nous n’avions pas démontré qu’elle était injustifiée. Ça va être difficile de faire comme s’il ne s’était rien passé. C’est compliqué de développer des relations de concorde dans ces conditions-là.

>> Réforme des retraites : qui sont les neuf Sages du Conseil constitutionnel qui vont se prononcer sur la loi ?

Qu’attendez-vous du Conseil constitutionnel vendredi ?

J’attends que le Conseil constitutionnel censure la loi dans sa totalité. Je ne suis pas naïf. Je pense qu’il est probable qu’il visera un peu au milieu. Il est possible que certains articles, qui ont peut-être été mis là pour ça, soient réformés et que l’exécutif communique pour dire que l’essentiel de la loi est préservé. Nous, on a fait l’analyse en droit que cette loi ne doit pas être promulguée parce que son parcours législatif à l’Assemblée nationale n’était pas conforme à son contenu.

Retraites: Macron veut casser le principe de répartition (François Hommeril ,CFE-CGC)

Retraites: Macron veut  casser  le principe de répartition  (François Hommeril ,CFE-CGC)

 

Le président de la CGC explique dans la Tribune  pourquoi la réforme des retraites envisagées va faire exploser le principe de la répartition. Il considère par ailleurs que cette orientation du gouvernement constitue un véritable hold-up sur les régimes actuellement équilibrés. De fait parmi les principales victimes du nouveau système figureront les enseignants, les femmes carrière courte mais aussi les cadres, en particulier ceux qui ont débuté avec des salaires modestes. Pour de nombreux cadres, la baisse des retraites sera drastique.

 

 

 

 

Pourquoi la CFE-CGC a-t-elle décidé de rejoindre le mouvement du 5 décembre après être restée en retrait ?

 

FRANÇOIS HOMMERIL - Nous avons eu un comité directeur composé de 16 présidents de fédérations à la fin du mois d’octobre. J’ai proposé à ce moment-là que l’on refasse une analyse très critique du projet de réforme des retraites. Depuis le 22 octobre, la journée du 5 décembre a pris de l’ampleur. La base de notre syndicat est devenue très sensible à ce fait de société. C’est le terrain qui a mis sous pression les fédérations. Celles-ci sont venues s’exprimer à l’occasion d’un comité confédéral.

La confédération a noté dans sa délibération que le syndicat se joindrait au mouvement. Nous n’avons pas lancé un appel à la manifestation comme d’autres l’ont fait mais nous avons laissé aux fédérations le choix d’appeler à se mobiliser le 5 décembre. Plusieurs fédérations comme le transport, l’aérien, les énergies, la culture et communication ont décidé de mobiliser leurs militants. D’autres non. La CFE-CGC est une organisation démocratique qui suit les décisions prises dans les instances qui constituent et régulent notre organisation.

Que reprochez-vous précisément au projet de réforme du gouvernement ?

Au départ, le gouvernement a utilisé le slogan « 1 euro cotisé vaut 1 euro de retraite ». En réalité, l’objectif de l’exécutif est la captation des réserves accumulées par les salariés pour pouvoir financer principalement l’évolution du régime des fonctionnaires mais peut être aussi l’évolution du régime général dans lequel l’État a des responsabilités importantes en termes de gestion. L’État ne tient pas ses engagements en matière de retraites. Il veut faire payer les partenaires sociaux et les salariés des régimes qui ont accumulé des réserves pour faire face aux déséquilibres démographiques.

Il veut également faire payer la convergence des systèmes pour transformer les retraites en une annexe du budget et le traiter comme le budget de la Sécurité sociale qui est géré de manière catastrophique. Il veut en faire un auxiliaire de gestion des deniers publics. Il veut s’approprier cet argent alors que ces sommes sont des cotisations prélevées sur les salaires, les revenus, l’activité. Il veut simplement mettre la main sur de l’argent qui n’est pas le sien. Il veut faire peser un risque énorme sur le niveau des pensions. Le projet est de casser définitivement cette partie du modèle social français qui est la retraite par répartition.

Pourquoi n’avez-vous pas profité du début des concertations il y a deux ans pour manifester plus clairement votre désaccord ?

Au début, nous sommes entrés dans la concertation en avançant nos arguments. Même si nous n’étions pas opposés au principe de la retraite par points, ce système entraînait un certain nombre de désagréments et de déséquilibres. Dans le dispositif à venir, il y aura forcément des gagnants et des perdants. La première phase de concertation a permis de poser les arguments et de discuter, mais la deuxième phase correspond à une concertation sans négociation. Le gouvernement avance l’idée que rien n’est décidé. Je préfère que l’on vienne vers moi en m’expliquant ce qui est décidé et les éléments sur lesquels on peut négocier mais les choses ne sont pas claires.

À quel moment le gouvernement a-t-il changé de position selon vous ?

Le masque est tombé au moment où le gouvernement a affiché son obstination afin d’obtenir un régime équilibré en 2025. Cet objectif n’a aucun sens dans un régime par répartition. Ce régime est forcément en déséquilibre en raison des évolutions démographiques. Dans un régime par répartition, on doit anticiper sur vingt ans. Une population reste en moyenne vingt ans à la retraite. Sur ce point, les dernières projections du Conseil d’orientation des retraites n’ont pas bougé. Les dernières remarques de Richard Ferrand sont scandaleuses. Dire qu’il faut absolument partir sur de bonnes bases et avoir un régime équilibré en 2025 est complètement faux. Ces paroles contribuent à jeter un discrédit définitif contre ce type de classe politique. Les problèmes générés par la crise de 2008 ont été réglés par la réforme de Marisol Touraine. L’État ne prend pas ses responsabilités. Il décide de l’exonération de cotisations et ne les compense pas. Il met en péril le régime général et il ne remplit pas ses obligations relatives au régime des fonctionnaires.

Vous avez appelé le gouvernement à la négociation ces derniers jours. Pensez-vous qu’il a durci sa position sur le sujet des retraites ?

Non, l’exécutif avance masqué. Par ailleurs, il n’est pas dans la nature d’une organisation syndicale de négocier avec le gouvernement. Le gouvernement est là pour respecter les syndicats et les corps intermédiaires en mettant en place un cadre dans lequel les partenaires sociaux vont négocier entre eux. Le gouvernement triche en permanence en ramenant à lui des prérogatives qui ne sont pas de son ressort. L’intelligence n’est pas seulement dans le camp gouvernemental. Elle est dans le milieu universitaire, les corps intermédiaires. C’est une question de démocratie et aujourd’hui elle n’est pas respectée.

Avez-vous le sentiment d’être écouté ?

Non, le pouvoir exécutif est dans une stratégie de propagande. Ce qui se passe actuellement sur les réseaux sociaux est révoltant. Le gouvernement dénonce les injustices mais les chiffres qui sont avancés sur les réseaux sociaux par l’exécutif concernant les chauffeurs de la RATP par exemple sont faux.

En quoi la réforme des retraites serait-elle défavorable aux cadres ?

La population des cadres est très hétérogène. Il peut s’agir du jeune cadre débutant récemment diplômé de Supaero, l’Institut supérieur de l’aéronautique et de l’espace, ou le cadre de chez Renault qui a commencé comme ouvrier. Il peut y avoir plusieurs types de conséquences avec des cadres qui sont au-dessus du plafond de la Sécurité sociale. Comme Jean-Paul Delevoye l’a lui-même avoué, il faut dans cette réforme mobiliser plus de solidarité. Au moment où cette phrase est prononcée, on sait qu’il y a des gens qui devront contribuer plus pour recevoir moins. On peut s’imaginer que ce sont les cadres qui pourraient être mis à contribution.

Êtes-vous pour ou contre un système par points ?

Notre organisation n’est pas contre un système par points. Nous avons été à l’origine en 1946 du régime par points de l’Agirc qui a permis par extension de faire l’Arrco et les retraites complémentaires. Dans le régime par points, il y a une contribution à la solidarité. Cette contribution est maîtrisée par les partenaires sociaux qui définissent eux-mêmes les paramètres. Dès l’instant qu’il y a des droits familiaux, il y a de la solidarité pour financer ces droits.

Le gouvernement nous promet une dégradation des pensions exactement comme il a géré la dégradation des fonds de la santé et le financement de l’hôpital en isolant les budgets. Il y a un paradoxe absolu. La France qui était considérée comme précurseur en termes de prise en charge des soins il y a trente ans, est aujourd’hui le pays où la charge rapportée au PIB est l’une des plus faibles de l’OCDE. Elle est même inférieure à celle des États-Unis. Il y a eu une volonté de détruire l’excellence du système de soins français. Si la retraite est gérée de la même manière, on va à la catastrophe.

Quel regard portez-vous sur le dernier rapport du conseil d’orientation des retraites présenté en novembre ?

Les prévisions n’ont pas vraiment changé par rapport à celui du mois de juin. En revanche, je trouve que rassembler dans une même instance, des profils qui sont politiques et des scientifiques est très délicat.

Quelle serait une réforme acceptable selon vous ?

Il n’y a pas de réforme acceptable par principe. Le système doit évoluer et il évolue. Il y a eu cinq réformes sur les retraites depuis 1993. La plus structurante est celle de 1993. Elle n’a pas été motivée par l’allongement de la durée de l’espérance de vie. Il faut rappeler que l’espérance de vie a principalement augmenté durant les années 1970 à 1990 par la baisse de la mortalité infantile et moins par sa hausse à partir de 60 ans même si ça y contribue. Aujourd’hui, on assiste à un retour en arrière. La société actuelle a bien compris que l’on a désormais dans sa vie d’adulte deux périodes. Je ne vois pas pourquoi on régresserait. Dire aux personnes qu’il faudra travailler jusqu’à 65 ans parce que l’espérance de vie a augmenté n’a aucun sens. L’espérance de vie lorsque les gens ont 65 ans est extrêmement variable. Ce système pourrait générer des injustices énormes. En plus, il est injustifié sur le plan économique.

Sur l’assurance-chômage, pourquoi les négociations entre partenaires sociaux en février dernier ont-elles échoué ?

Le gouvernement a mis en place un cadre impossible à respecter. Du côté des partenaires sociaux, je ne suis pas complètement satisfait de ce que l’on a produit. Notre capacité à générer du consensus est restée intacte. En revanche, on aurait pu produire un schéma politique plus incisif et plus visible à l’égard de la population.

Que pensez-vous de cette profonde transformation de l’assurance-chômage ?

En prétendant lutter contre le chômage, le gouvernement lutte contre les chômeurs. En prenant en compte les contributions, les cotisations et les allocations versées, le régime de l’assurance-chômage est excédentaire depuis vingt ans. L’État a creusé la dette de ce système assurantiel en imposant le financement de Pôle emploi, les 500 millions d’euros des frontaliers. Tout ce qui a été dit sur le sujet est mensonger. Le vrai problème du chômage en France est que demandeurs d’emploi souhaitant travailler ne sont pas pris en charge dans les dispositifs qui permettraient leur réinsertion. Il y a un marché de dupes sur la question des emplois non pourvus et sous certains aspects c’est une bonne chose. Ce n’est pas normal que les gens travaillent et ne gagnent pas suffisamment pour vivre. On connaît tous des gens qui ont accepté un emploi parce qu’il faut travailler et se sont retrouvés à perdre de l’argent à la fin du mois. J’estime que dans un pays comme la France, ces emplois ne sont pas dignes. Je n’ai pas envie que demain Ken Loach fasse un film sur la France…

Les entreprises d’au moins 11 salariés doivent mettre en place le nouveau Comité social et économique avant le 31 décembre et beaucoup ne l’ont pas encore mis en place. Que pensez-vous de cette nouvelle instance représentative ? Comment expliquez-vous un tel retard dans sa mise en place ?

C’est un fiasco total et attendu. La CFE-CGC s’y était opposée dès le début. Rien ne fonctionne. Le gouvernement a voulu casser ce qui fonctionnait. Les différentes instances sont nées à un moment précis de l’histoire sociale du pays. Chacune avait sa fonction et sa raison d’être. Je viens de l’industrie et dans les CHSCT, il y avait des personnes dans tous les syndicats qui avaient le cœur à représenter leurs collègues dans des instances dédiées spécifiques. Les directions comptaient beaucoup sur ces instances pour faire progresser certains sujets. Dans mon expérience d’ingénieur dans l’industrie chimique, la direction ne m’aurait pas pardonné d’avoir raté une réunion du CHSCT. Le gouvernement par méconnaissance absolue du monde du travail a appliqué une réforme totalement idéologique pour diminuer les droits de représentation des salariés.

Aujourd’hui, les meilleurs avocats pour un retour aux anciens dispositifs sont les directeurs des ressources humaines. Ils n’arrivent pas à faire fonctionner les nouvelles instances. Par ailleurs, la fusion était déjà disponible par la négociation d’entreprise. Beaucoup d’entreprises de taille moyenne auraient été capables en bonne intelligence de trouver les moyens de s’adapter pour mettre en place une bonne représentation et faire face à une pénurie de candidats. Les acteurs sur le terrain auraient pu trouver les moyens de générer une fusion partielle ou totale adaptée à leur entreprise.

Certains observateurs parlent d’une « dérive idéologique » de la CFE-CGC avec l’abandon d’une position réformiste. Que leur répondez-vous ?

Ces personnes sont les représentants du néolibéralisme depuis des années. Au moment où j’ai été élu à la tête de l’organisation en juin 2016, j’ai fait l’effort d’emmener mon organisation en dehors de la case réformiste. Je pense que c’est une case politique. Les syndicats identifiés comme réformistes aux yeux des politiques sont des organisations considérées comme accompagnatrices des réformes. Je suis le président d’un syndicat indépendant et libre. Il reste attaché à l’esprit de réforme et l’a toujours été historiquement. La CFE-CGC fait toujours des propositions et nous sommes toujours autour de la table en évitant la contestation stérile. Après trente ans de dérive néolibérale, il faut réexaminer ce terme de réformiste. Aujourd’hui, cette notion a pris un sens très différent par rapport aux années 1980 et 1990.

Quel est l’avenir du paritarisme en France ?

Si je m’arrête à la volonté du gouvernement de tout casser, le paritarisme n’a pas d’avenir. En revanche, s’il existe à nouveau une forme démocratique de consultation et de réforme, le paritarisme aura un avenir.

La crise des « gilets jaunes » est-elle terminée ?

La société française est actuellement sous pression. Dans les rangs des « gilets jaunes » au départ, il y avait beaucoup de petits chefs d’entreprise, des artisans, des infirmières libérales et peu de salariés. Le gouvernement n’a cessé de répéter que les syndicats ont été disqualifiés. Or les organisations syndicales des salariés ne sont pas sur le même terrain que les « gilets jaunes ». Il y avait peu de salariés du secteur industriel sur les ronds-points. Ce sont des domaines où l’activité syndicale produit de la norme et de l’équilibre social.

Êtes-vous pour un système de cogestion dans les entreprises sur le modèle suédois ?

Je ne pense pas qu’un tel système puisse fonctionner en France sauf dans un cadre où la cogestion est définie de manière claire. La cogestion ou le réformisme a un sens nébuleux actuellement. À la CFE-CGC, nous sommes favorables à une meilleure représentation des salariés dans les conseils d’administration mais ce n’est pas de la cogestion. La cogestion à l’allemande correspond à la présence des syndicats dans les instances de gouvernance et de direction. Je préfère que les relations soient contractualisées à l’intérieur de l’entreprise.

Quelle est la feuille de route pour les prochaines semaines ? Pour tenter de répondre à l’anxiété grandissante, le gouvernement a décidé d’accélérer le calendrier en cette fin d’année alors que la réforme a déjà pris du retard à la suite du mouvement des « gilets jaunes ». Les grandes lignes du projet de loi encadrant les mécanismes de transition des 42 régimes existants vers un système unique seront dévoilées à la mi-décembre par Édouard Philippe, après que le haut-commissaire aux retraites, Jean-Paul Delevoye, aura dévoilé les conclusions de ses consultations, « aux alentours des 9 ou 10 décembre ». Le texte sera ensuite soumis au Parlement début 2020. Emmanuel Macron comme Édouard Philippe ont d’ores et déjà prévenu que la réforme, présentée comme « emblématique du quinquennat », irait à son terme. « Nous ne transigerons pas sur l’objectif », a martelé le Premier ministre.

Concernant la mise en œuvre de la réforme, le rapport Delevoye suggère que le futur régime s’applique à partir de 2025 et que la transition se fasse sur une quinzaine d’années avec des modalités à préciser. Le système universel ne doit concerner que les personnes nées à partir de 1963 et celles qui seront à plus de cinq ans de leur départ en retraite au moment du vote de la loi selon le rapport. Les droits acquis avant 2025 seront garantis à 100 %. Dans un souci d’apaisement, Édouard Philippe s’est dit ouvert à quelques compromis. « S’il faut que la réforme s’applique à des personnes un peu plus éloignées de la retraite que ce qui était envisagé jusqu’ici, afin de prendre en compte les choix individuels faits par nos concitoyens, je suis prêt à en discuter avec les organisations syndicales.» Sans pour autant envisager la « clause du grand-père » qui consisterait à n’appliquer la réforme qu’aux futurs entrants sur le marché du travail. « Entre deux extrêmes, on doit pouvoir trouver le bon curseur », a-t-il insisté.

Beaucoup de flou demeure notamment sur la période de transition d’ici à 2025. Le gouvernement souhaite que le système actuel des retraites soit à l’équilibre à cette échéance or le dernier rapport du Conseil d’orientation des retraites (COR) indique le régime actuel devrait connaître un déficit entre 7,9 et 17,2 milliards d’euros. L’exécutif n’a pas encore décidé s’il allait reculer l’âge de départ pour tenter de combler ce déficit.

Medef : chantage contre la CGC pour la loi travail

Medef : chantage contre la CGC pour la loi travail

 

 

Comme d’habitude le président du Medef Pierre Gattaz ne fait pas dans la dentelle et menace la CGC pourtant pas un syndicat très gauchiste mais qui souhaite cependant des améliorations au projet de loi travail. Une attitude qui témoigne de la nature de la concertation en France. Pour simplifier, pour le Medef ou bien la CGC approuve la loi travail en l’état ou bien le Medef supprime les négociations relatives au statut des cadres. Donc   Pierre Gattaz, a sommé cette semaine la présidente de la CFE-CGC de ne pas faire obstacle au projet de réforme du Code de travail, sous peine de cesser de soutenir son « combat pour les cadres », a appris Reuters vendredi auprès de la direction du syndicat de l’encadrement. La CFE-CGC est, avec la CFDT, la CFTC et l’UNSA, un des syndicats réformistes qui exigent des modifications importantes de ce projet de loi, salué par le Medef mais contesté jusqu’au sein du Parti socialiste au pouvoir. La CFE-CGC menace de manifester contre ce texte, comme la CGT et Force ouvrière, qui en demandent la « suspension » ou le retrait pur et simple, si le gouvernement n’obtempère pas. Cette position agace manifestement la première organisation patronale française, à en juger par des SMS envoyés cette semaine à la présidente de la CFE-CGC, Carole Couvert. Dans ces messages, dont Reuters a eu connaissance, Pierre Gattaz juge « incompréhensible et nuisible » l’attitude « cégétiste » de la CFE-CGC, l’accuse d’avoir déjà « planté » les négociations entre les partenaires sociaux sur la modernisation du dialogue social et menace de ne plus la soutenir dans les discussions sur le statut des cadres si elle persiste. Patronat et syndicats n’étaient pas parvenus en janvier 2015 à s’entendre sur une réforme des instances représentatives du personnel et du dialogue social dans les entreprises, obligeant le gouvernement à reprendre la main sur ce dossier. Ils ont en revanche conclu l’automne dernier un accord sur les retraites complémentaires des salariés du secteur privé, qui prévoyait l’ouverture de négociations sur le statut des cadres, une revendication de la CFE-CGC.

Pacte responsabilité : Nouveau revers pour Hollande, la CGC ne signe plus

Pacte responsabilité : Nouveau revers pour Hollande, la CGC ne signe plus

 

La CFE-CGC ne signera finalement pas pour deux raisons d’abord pour exprimer son mécontentement sur les négociations de l’assurance chômage ; ensuite parce cette concertation syndicats –patronat sur le pacte de responsabilité est très formelle. Il ne s’agit que d’un relevé de conclusion qui devra faire l’objet d’un examen par le parlement. Ulcérée par l’accord conclu la semaine dernière par la CFDT, la CFTC, FO et le patronat sur l’assurance chômage, elle a décidé de ne pas signer celui sur le pacte de responsabilité, contrairement à ce qu’elle avait annoncé, selon Reuters. La décision a été prise lors d’une réunion extraordinaire du comité directeur de la CFE-CGC et sera officialisée mardi lors d’une conférence de presse de sa présidente, Carole Couvert, a-t-on précisé de même source. « On se moque de nous avec cet accord sur l’assurance chômage. Nous avons donc décidé de revenir sur notre décision de signer l’accord sur le pacte de responsabilité », a expliqué une source à Reuters. « C’était pour nous une expression de confiance dans l’avenir et 15 jours plus tard, on nous fait un enfant dans le dos », ajoute-t-on. « Il va falloir que le patronat arrête de nous considérer comme des supplétifs. »  Le relevé de conclusions sur lequel se sont accordés la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC le 5 mars prévoit des négociations au niveau des branches professionnelles sur les contreparties, notamment en termes d’emploi, aux baisses de charges promises aux entreprises dans le cadre du pacte de responsabilité.  Le retrait de la CFE-CGC n’empêchera pas cet accord d’entrer en vigueur car il ne s’agit que d’un relevé de conclusions qui n’a pas le même statut qu’un accord national interprofessionnel, comme ceux sur la sécurisation de l’emploi ou la formation, lesquels nécessitent la signature d’au moins trois syndicats. Mais il s’agit d’un revers pour François Hollande et le gouvernement, qui comptent sur le dialogue social pour la mise en œuvre de ce pacte et son acceptation par la majorité et des électeurs qui viennent de leur infliger un camouflet au premier tour des élections municipales.