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Charges des entreprises : mettre fin aux exonérations ( CFDT)

Charges des entreprises : mettre fin aux exonérations ( CFDT)

 

 La leader de la CFDT, premier syndicat français, plaide une nouvelle fois pour une augmentation du smic et refuse de participer à la manifestation de la CGT.(Entretien dans « la Tribune »)

Comment abordez-vous cette rentrée ?

MARYLISE LÉON - Le contexte est inédit. Je suis inquiète et j’alerte les politiques : depuis l’annonce de la dissolution, les défis auxquels nous sommes confrontés, notamment climatiques et sociaux, passent à l’as… Tout le monde est focalisé sur la nomination d’un Premier ministre.

La France est à l’arrêt ?

On est en suspens alors que les besoins des travailleurs n’ont pas disparu cet été. Les responsables politiques semblent oublier que les citoyens, par leur vote, ont construit un front républicain. Il est urgent qu’ils fassent preuve d’autant de responsabilité. La seule nomination d’un Premier ministre ne règle pas tout. La responsabilité est aussi du côté du Parlement.

Le Nouveau Front populaire propose la candidature de Lucie Castets. La CGT également… Et vous ?

Je ne milite pour personne. Ce n’est pas le rôle d’un syndicat d’intervenir dans le casting et de faire pression sur le président pour qu’il nomme tel ou tel Premier ministre… Nous ne nous associons pas à la mobilisation du 7 septembre, c’est une initiative politique. Mais la nomination est trop longue. C’est aussi un enjeu de respect vis-à-vis des citoyens.

Quels doivent être les urgences du Premier ministre ?

Justement, plus de considération pour la société civile. L’exercice du pouvoir, ce n’est pas de travailler seul, c’est accepter de laisser une part de responsabilité à d’autres. Il faut un ou une responsable politique qui change de méthode, et respecte ses interlocuteurs. Par exemple, rien ne sert de faire des conventions citoyennes ou des conférences sociales qui ne sont pas suivies d’effets…

Il faut un ou une responsable politique qui change de méthode et respecte ses interlocuteurs

Vous pensez à la conférence sociale de 2023…

Oui. Nous avions obtenu, à cette occasion, la reconnaissance des travailleurs pauvres. Mais cette avancée n’a débouché sur rien de concret, alors que des engagements avaient été pris. Pourtant, la question du pouvoir d’achat et des salaires reste le sujet numéro un des travailleurs.

Alors même que l’inflation baisse : ce vendredi elle est tombée sous les 2 % sur un an…

L’inflation baisse, mais les augmentations salariales n’ont pas été à la hauteur dans de nombreux secteurs. Il y a urgence à travailler la reconnaissance des compétences, la progression des carrières. Il y a un an, Matignon nous avait promis de se pencher sur les bas salaires, le patronat s’était engagé à renégocier les classifications dans les branches. Résultat : zéro ! Idem pour l’égalité de rémunération entre les femmes et les hommes. La refonte promise de l’index égalité pro est tombée aux oubliettes, la directive européenne sur la transparence des salaires n’est toujours pas transposée.

Le NFP demande un smic à 1 600 euros nets. C’est la solution ?

Il faut une augmentation du smic, car les travailleurs au smic n’arrivent pas à vivre dignement… La vie est trop chère et le logement pèse. C’est d’ailleurs une question que nous devons traiter et ce peut être un sujet de négociation sociale avec les partenaires sociaux. Mais, pour la CFDT, l’enjeu est aussi de faire en sorte qu’un travailleur ne passe pas sa vie au smic. Le smic doit être un salaire d’entrée dans la vie active dans lequel on ne doit pas être enfermé.

Les employeurs se plaignent pour 100 euros d’augmentation, il leur faut débourser 400 euros…

C’était un sujet de la conférence sociale d’octobre dernier. Le gouvernement avait lancé la mission des économistes Antoine Bozio et Étienne Wasmer. Mais c’est au point mort, alors que nos propositions sont simples : arrêt des exonérations de cotisations pour les employeurs qui laissent plus de deux ans un salarié au smic. J’entends des patrons reconnaître que les salaires sont insuffisants… Je leur dis : « Allez-y ! Augmentez vos équipes sans attendre des aides de l’État ! » Car avec tous les éléments sociaux payés par l’État, on se demande qui paie réellement le travail… Qui finance la prime d’activité, les primes défiscalisées et désocialisées ? Il faut en finir avec ces politiques low cost, avec des employeurs biberonnés aux exonérations de cotisations et qui, du coup, n’ont aucun intérêt à augmenter les salaires…

Pourquoi ne pas défiler avec la CGT le 1er octobre pour défendre les salaires ?

Parce que la CFDT n’a jamais été adepte du rituel de la mobilisation de rentrée. Déjà, cela supposerait que notre action s’est arrêtée cet été, alors que nos militants étaient aux côtés des salariés de Duralex, du gaz et de l’énergie, des saisonniers, des personnels de sécurité mobilisés pour leurs salaires, de ceux de l’hospitalisation privée, des agents de la protection judiciaire de la jeunesse… Tout l’été, la CFDT était sur le terrain.

Au-delà de l’école, nous devons réfléchir collectivement à la façon d’aider nos jeunes à s’insérer

François Bayrou estime que la réforme des retraites pourrait être améliorée. Il a raison ?

Cette réforme est injuste, elle creuse les écarts entre les hommes et les femmes, elle a été mal posée. Nous avons fait de nombreuses manifestations pour nous y opposer. La CFDT milite toujours pour revenir à un départ à 62 ans. Je rappelle que nous n’étions pas contre une réforme des retraites, mais pas celle-ci. La CFDT est toujours favorable à la construction d’un régime universel plus juste.

Sans faire table rase, quels sont les points à améliorer ?

La reconnaissance de la pénibilité est incontournable. Cela fait vingt ans que la CDFT milite pour et que l’on nous répond que c’est trop compliqué… Sophie Binet de la CGT plaide pour un référendum sur la réforme des retraites…
Je n’ai pas besoin de référendum pour dire « non » aux 64 ans ! Les Français ont déjà suffisamment exprimé leur désaccord.

Les enseignants appellent à une grève le 10 septembre prochain. Vous les soutenez ?

La CFDT n’est pas dans le mouvement car le mot d’ordre concerne le boycott des nouvelles modalités d’évaluation… Or le ministre de l’Éducation est démissionnaire, et personne ne sait si le prochain les mettra en œuvre. Notre enjeu est de faciliter au maximum le travail de la communauté éducative dans un climat d’incertitudes… Au-delà de l’école, nous devons réfléchir collectivement à la façon d’aider nos jeunes à s’insérer. Je n’aime pas le discours ambiant qui consiste à dire que les jeunes se détachent du travail, sont individualistes… C’est injuste et délétère.

Le Medef propose de rouvrir la négociation sur les seniors. Que lui répondez-vous ?

Oui, mais à condition que le patronat ait de vrais engagements concernant le maintien des seniors dans les entreprises. La précédente négociation a échoué car les employeurs s’en tenaient à une seule vision du coût du travail. La solution magique n’est pas la création d’un seul CDI senior, surtout quand par ailleurs les employeurs se plaignent d’un Code du travail déjà trop complexe.

Selon le patronat, le niveau de conflictualité n’a jamais été aussi bas dans les entreprises. C’est aussi votre constat ?

J’observe surtout que le premier sujet de grève reste les salaires et qu’il y a encore beaucoup à faire pour améliorer la qualité du dialogue social. Un autre sujet nous préoccupe, c’est la lutte contre le racisme et l’antisémitisme sur les lieux de travail. Nous sommes convenus avec les autres syndicats de nous voir bientôt sur ce sujet, car nous constatons que la parole raciste s’est libérée pendant les élections législatives sur les lieux de travail. On a assisté à des scènes terribles, violentes. L’entreprise ne peut pas être en dehors de la société sur ces sujets.

Premier ministre : pour la CFDT aussi c’est trop long

Premier ministre : pour la CFDT aussi c’est trop long

 

La secrétaire générale de la CFDT,  «ne milite pour personne» pour Matignon mais juge que «la nomination est trop longue». «C’est aussi un enjeu de respect vis-à-vis des citoyens», dit-elle, en confirmant toutefois que son organisation ne s’associait pas à la mobilisation à laquelle doit participer une partie de la gauche le 7 septembre pour dénoncer un «coup de force» d’Emmanuel Macron.


Près de deux mois après le second tour des législatives, le chef de l’État continue ses consultations en vue de la désignation d’un nouveau Premier ministre. Marylise Léon regrette que plusieurs dossiers soient à l’arrêt, alors que «la question du pouvoir d’achat et des salaires reste le sujet numéro un des travailleurs».

Pour autant, comme annoncé vendredi à l’AFP par son N.2, Yvan Ricordeau, la CFDT ne se joint pas à l’appel de la CGT et Solidaires à manifester le 1er octobre pour réclamer l’abrogation de la réforme des retraites et une hausse des salaires. «La CFDT n’a jamais été adepte du rituel de la mobilisation de rentrée. Déjà, cela supposerait que notre action s’est arrêtée cet été», explique Marylise Léon, qui assure que son syndicat est resté «sur le terrain» tout l’été.

Social et Jeux olympiques : pas de grèves pour la CFDT

Social et Jeux olympiques : pas de grèves pour la CFDT

Deux lignes syndicales bien différentes, celle des syndicats réformistes désormais majoritaires comme la CFDT qui refuse la démagogie et l’anarchie avec des grèves pendant les JO et celle des syndicats gauchistes qui profitent des jeux pour donner une image encore plus déplorable du pays dominé par la gréviculture.  La CFDT ne déposera pas de préavis de grève dans la fonction publique « à ce stade » pour les Jeux olympiques de Paris, a assuré ce vendredi Marylise Léon, la secrétaire générale de la confédération. Une approche différente de la CGT qui a annoncé jeudi qui confirmé poser un préavis durant cette période.

Une approche différente de la CGT :

« Nous voulons que le gouvernement prenne des mesures immédiatement pour assurer la réussite des Jeux à laquelle la CGT travaille depuis des années. Pour cela, il faut enfin que nos alertes soient entendues et que les jeux soient préparés d’un point de vue social », a déclaré Sophie Binet sur Franceinfo, quelques jours après avoir adressé un « carton rouge » et demandé la tenue d’une table ronde au gouvernement.

« Les Jeux, c’est des centaines de milliers de travailleuses et travailleurs qui sont percutés », a exposé la leader syndicaliste.

Plus largement sur la question de la fonction publique, le leader de Force ouvrière (FO), Frédéric Souillot, dénonce ce vendredi la situation des « fonctionnaires et agents publics » qui « exercent leurs missions dans des conditions en perpétuelle dégradation ».

Dans un courrier adressé jeudi au Premier ministre, il annonce avoir déposé des préavis de grève du « mardi 19 mars et pourra se poursuivre jusqu’au 8 septembre » couvrant la période des Jeux, si le gouvernement ne répond pas aux revendications telles que « l’augmentation immédiate de 10% de la valeur du point d’indice » des fonctionnaires et « l’amélioration de la grille indiciaire », entre autres.

« Pour la CFDT, il n’y a aucune envie de gâcher ce moment festif des Jeux olympiques. Donc raison de plus pour que les employeurs soient au rendez-vous et fassent des efforts dans le cadre des négociations qui sont ouvertes », a argumenté Marylise Léon.

 

Jeux olympiques : pas de grèves pour la CFDT

Jeux olympiques : pas de grèves pour la CFDT

Deux lignes syndicales bien différentes, celle des syndicats réformistes désormais majoritaires comme la CFDT qui refuse la démagogie et l’anarchie avec des grèves pendant les JO et celle des syndicats gauchistes qui profitent des jeux pour donner une image encore plus déplorable du pays dominé par la gréviculture.  La CFDT ne déposera pas de préavis de grève dans la fonction publique « à ce stade » pour les Jeux olympiques de Paris, a assuré ce vendredi Marylise Léon, la secrétaire générale de la confédération. Une approche différente de la CGT qui a annoncé jeudi qui confirmé poser un préavis durant cette période.

Une approche différente de la CGT :

« Nous voulons que le gouvernement prenne des mesures immédiatement pour assurer la réussite des Jeux à laquelle la CGT travaille depuis des années. Pour cela, il faut enfin que nos alertes soient entendues et que les jeux soient préparés d’un point de vue social », a déclaré Sophie Binet sur Franceinfo, quelques jours après avoir adressé un « carton rouge » et demandé la tenue d’une table ronde au gouvernement.

« Les Jeux, c’est des centaines de milliers de travailleuses et travailleurs qui sont percutés », a exposé la leader syndicaliste.

Plus largement sur la question de la fonction publique, le leader de Force ouvrière (FO), Frédéric Souillot, dénonce ce vendredi la situation des « fonctionnaires et agents publics » qui « exercent leurs missions dans des conditions en perpétuelle dégradation ».

Dans un courrier adressé jeudi au Premier ministre, il annonce avoir déposé des préavis de grève du « mardi 19 mars et pourra se poursuivre jusqu’au 8 septembre » couvrant la période des Jeux, si le gouvernement ne répond pas aux revendications telles que « l’augmentation immédiate de 10% de la valeur du point d’indice » des fonctionnaires et « l’amélioration de la grille indiciaire », entre autres.

« Pour la CFDT, il n’y a aucune envie de gâcher ce moment festif des Jeux olympiques. Donc raison de plus pour que les employeurs soient au rendez-vous et fassent des efforts dans le cadre des négociations qui sont ouvertes », a argumenté Marylise Léon.

Marylise Léon, CFDT : Pas de vraie normalisation des relations avec le gouvernement

Marylise Léon, CFDT : Pas de vraie normalisation des relations avec le gouvernement

La nouvelle responsable de la CFDT, Marylise Léon se montre très prudente sur la volonté de dialogue du gouvernement. Pourtant la première organisation syndicale de France axe toute sa stratégie sur la nécessité d’obtenir des résultats et non de pratiquer l’agitation stérile. Le problème évidemment ce qu’il faut être deux pour dialoguer ou même trois avec le patronat.
Interview de Marylise Léon dans les Échos

« On ne peut pas parler de normalisation, nous renouons le dialogue avec le gouvernement ». Sur l’assurance-chômage, la secrétaire générale de la CFDT se félicite de l’accord, dans une interview aux « Echos », tout en précisant que l’accord négocié avec le patronat « ne vaut pas validation des réformes » de l’Unédic décidées en 2019 et 2021 par le gouvernement. La syndicaliste revient aussi sur l’engagement de sa centrale dans une « transition écologique juste ».

Vous avez conclu avec le patronat un accord pour la prochaine convention d’assurance-chômage qui entérine des plus pour les chômeurs mais aussi des baisses de droits. Etait-ce le prix à payer pour rester à bord de l’Unédic ?

La décision finale appartient au bureau national de la CFDT, sachant que la délégation a rendu un avis favorable. L’accord est équilibré financièrement entre dépenses et recettes, c’est-à-dire qu’il y a autant pour les nouveaux droits des chômeurs que de baisses et de pertes de recettes liées à la baisse de la cotisation chômage employeur.

Le passage de six à cinq du nombre de mois pour être couverts pour les primo-entrants et les saisonniers ou l’amélioration du calcul de l’allocation journalière sont des avancées très importantes pour les personnes qui en ont le plus besoin. C’était une des priorités de la négociation sur laquelle nous disposions de très peu de marges de manoeuvre étant donné le cadre imposé par le gouvernement.

Mission accomplie de mon point de vue, qui peut nous mettre en position de force pour la suite, notamment la refonte de la gouvernance de l’Unédic.

Signer l’accord, n’est-ce pas avaliser les deux réformes engagées par le gouvernement depuis qu’il a pris la main sur l’assurance-chômage…

L’accord ne vaut pas validation des réformes de l’assurance-chômage du gouvernement que l’on a combattues jusqu’au Conseil d’Etat. Après, je suis pragmatique : la situation actuelle, c’est ce cadre de négociation, je fais avec. Ma boussole ce sont les droits des demandeurs d’emploi. Avec cet accord, la situation de plus de 200.000 d’entre eux va s’améliorer.

Vous évoquez la refonte de la gouvernance de l’Unédic que souhaite aussi le patronat, mais c’est un peu l’Arlésienne…

Il y a un vrai sujet sur la gouvernance depuis la loi de 2018 qui a institué une lettre de cadrage. Le gouvernement en a profité pour imposer au forceps deux réformes. Ça ne peut pas continuer comme cela !

Le gouvernement doit décider s’il agrée ou non l’accord. Etes-vous optimiste ?

Je suis optimiste car on a fait notre part en respectant le cadre fixé. Je comprends que certaines dispositions nécessitent une vérification juridique, notamment le renvoi des mesures concernant les seniors après la prochaine négociation sur leur maintien dans l’emploi.

Mais il s’agira d’abord d’un feu vert politique. Cet agrément vaudra confiance du gouvernement dans le dialogue social et dans la façon dont on a mené la négociation. Ce sera un marqueur important pour la suite.

L’exécutif veut s’assurer que l’assurance-chômage prendra bien compte le relèvement de 62 à 64 ans de l’âge de départ à la retraite (pour les durées d’indemnisation notamment, NDLR) si la prochaine négociation sur l’emploi des seniors échoue…

C’est pour cela qu’on a mis un filet de sécurité. On a exigé ce déport car nous refusons d’acter des conséquences de la réforme des retraites dans la convention d’assurance-chômage sans que les entreprises ne changent leurs pratiques pour maintenir les seniors en emploi.

Comme nous ne savons absolument pas ce que le patronat est prêt à mettre sur la table, il est hors de question de signer un chèque en blanc. Si la négociation échoue, alors l’adaptation de la convention Unédic est renvoyée à une négociation tripartite, gouvernement, patronat et syndicats.

La CFE-CGC et la CGT ne signeront pas l’accord. Après celui, unanime sur l’Agirc-Arrco, est-ce une rupture dans l’intersyndicale ?

Au début de l’année, nous avons mené tous ensemble la mobilisation contre la réforme des retraites, l’accord national interprofessionnel sur le partage de la valeur a été signé par quatre confédérations et celui sur le dialogue social et la transition écologique par trois…

La démarche intersyndicale ne signifie pas qu’on est devenu une seule organisation. Chacun défend sa vision du syndicalisme et prend ses positions au regard aussi de son organisation.

J’assume totalement le syndicalisme de négociation de la CFDT qui débouche sur des mesures concrètes pour les salariés. Si l’intersyndicale tient, c’est parce que l’on est suffisamment mature pour confronter nos désaccords. Nous continuons et continuerons d’échanger sans pour autant organiser une conférence de presse et prendre une position commune à chaque fois.

Qu’attendez-vous du document d’orientation que le gouvernement va envoyer aux partenaires sociaux sur l’emploi des seniors ?

Le document d’orientation devrait être suffisamment large pour nous permettre de négocier. Il y a un sujet senior bien entendu au regard des enjeux liés au décalage de l’âge de départ à la retraite. Mais, de mon point de vue, la négociation doit être plus globale sur le travail, avec la question des parcours professionnels, des reconversions, la pénibilité ou du compte épargne temps universel.

C’est exactement le message que la CFDT portait dans les cortèges en début d’année et c’était l’un des objets des réunions à Matignon le 12 juillet. Les travailleurs veulent que l’on parle enfin du travail et des évolutions de carrière pour refaire fonctionner l’ascenseur social dans l’entreprise ou de l’administration ! Le gouvernement nous a dit qu’il était prêt à jouer le jeu.

Où en sont vos relations avec lui, justement ? Y a-t-il une forme de normalisation ?

Je ne sais pas si l’on peut parler de normalisation. Nous renouons le dialogue. Il y a eu la conférence sociale qui a posé des principes, sur l’amélioration de la situation des travailleurs pauvres ou la réduction de l’écart salarial femme-homme, des demandes fortes de la CFDT. Elle a constitué un moment utile mais insuffisant.

Mais ce n’est pas anormal que cela demande un peu de temps pour se concrétiser. Nous sommes dans la phase des travaux pratiques et l’agrément de l’accord assurance-chômage constituera un premier acte effectif.

Sur les retraites complémentaires, le gouvernement souhaite un engagement formel de financement des minima de pension. Qu’allez-vous faire ?

Les partenaires sociaux vont se réunir dès le 28 novembre pour lancer le groupe de travail sur les dispositifs de solidarité, conformément à l’accord. Nous avions dit au gouvernement que nous allions ouvrir rapidement ce chantier, nous prenons date, nous ne jouons pas la montre. Mais je ne peux pas vous dire quand ces travaux aboutiront, et sur quoi ils aboutiront.

Certains au sein de l’exécutif menacent toujours de ponctionner l’Agirc-Arrco dans le budget de la Sécurité sociale, faute de chiffre et de date pour cette contribution…

S’il y a des désaccords au sein de l’exécutif, c’est à eux de les régler. J’ai bien compris que certains voulaient un chiffre et une date tout de suite, mais ce n’est pas possible et le gouvernement, la Première ministre en tête, s’est engagé à ne pas faire de ponction et à laisser du temps au dialogue social. Un tel geste serait totalement inacceptable.

Que proposez-vous pour lutter contre le phénomène de trappe à pauvreté pour les bas salaires, mis en lumière lors de la conférence sociale ?

D’abord je me félicite que le gouvernement reconnaisse qu’il y a un sujet concernant les travailleurs pauvres, ce qui ouvre la voie notamment à des évolutions sur les temps partiels subis.

Après, la question qui est posée au travers de la complémentarité entre prime d’activité et salaire, c’est qui paie le travail ? Des secteurs entiers fonctionnent aujourd’hui grâce à un modèle économique basé sur les exonérations de charges au SMIC et la prime d’activité. C’est un vrai problème. Or sur ce sujet, les intentions du gouvernement ne sont pas claires du tout.

Que pensez-vous de la nomination de l’économiste Gilbert Cette à la présidence du Conseil d’orientation des retraites ?

Pas de commentaire.

Après avoir signé l’accord sur la transition écologique, vous lancez un « manifeste » sur le sujet…

Le sujet est à l’ordre du jour de la prochaine réunion du Bureau national qui va effectivement examiner ce jeudi un « manifeste pour une transition écologique juste ». C’est le fruit d’un travail engagé depuis une dizaine d’années par la CFDT. Le texte reprend les grands positionnements de la CFDT et nos revendications qui lient enjeux environnementaux et justice sociale.

Les salariés sont parmi les premiers exposés, on l’a vu cet été avec la canicule. Cela va modifier, voire empêcher certains travailleurs de faire leur travail. Il faut s’emparer de la question. Ses conséquences ne peuvent se résumer à un tableau Excel avec des plus et des moins sur les emplois. Et puis il s’agit aussi permettre aux salariés d’être des acteurs de la transformation écologique juste.

Notre objectif est d’accélérer la prise en charge de toutes ces questions au sein de notre organisation.

Vous dites que le sujet n’est pas nouveau pour la CFDT, mais concrètement qu’en est-il ?

On a déjà pas mal de nos structures qui ont travaillé sur cet enjeu. Je pense par exemple à notre équipe syndicale chez Eram qui a travaillé sur un plan de déplacement avec la direction de l’entreprise et qui a obtenu la création d’une commission environnement.

En Nouvelle-Aquitaine on a travaillé avec le conseil régional sur une écoconditionnalité des aides publiques.

Tout récemment les collègues des entreprises de la branche du médicament ont signé avec le patronat un accord de branche s’appuyant sur l’accord interprofessionnel sur le dialogue social et la transition écologique. Ils vont maintenant travailler à le décliner dans les entreprises. La fédération Conseil culture communication a construit un réseau d’adhérents appelés « sentinelles vertes » dans les entreprises…

C’est plus compliqué dans les activités industrielles, non ?

Justement parce que c’est complexe, il faut prendre le problème à bras-le-corps, avec un caractère d’urgence puisqu’on doit faire en dix ans ce qui devait en prendre trente. On ne doit pas être tétanisés par cette urgence.

Il y a quelques jours, j’ai échangé toute une matinée avec une centaine de militants de raffineries de TotalEnergies et de sa filiale Argedis. Ils sont tout à fait conscients de la nécessité de décarboner et de la nécessité d’anticiper pour s’y préparer. Mais ils veulent y être associés.

La CGT vient de perdre la première place chez EDF. Ce n’est pas la CFDT qui en a tiré bénéfice, mais la CFE-CGC. A l’image de ce qui s’est passé au niveau national où certes vous avez conforté votre première place, mais du fait de la poursuite de la baisse cégétiste et pas de votre développement. Cela vous inquiète-t-il ?

Cela ne m’inquiète pas car il y a une forte cohésion interne de la maison CFDT. Cette première place est la reconnaissance de notre marque de fabrique : la place faite à la négociation, le choix assumé de la nuance, plutôt que le bruit et la fureur qu’on peut entendre autour de nous.

Monoprix, Nespresso, Dassault, Chantiers de l’Atlantique… je pourrais vous citer de très nombreuses entreprises où on cartonne. On a cependant un manque clair de visibilité chez les cadres alors que nous y devançons de 6 points la CFE-CGC sur lequel il faut que l’on travaille.

Mais depuis le début de l’année, on a gagné 75.000 nouveaux adhérents dont 20 % ont moins de 35 ans et 70 % travaillent dans le privé. Et une fois déduits les départs, le solde devrait être clairement positif.

Manif Antisémitisme : la CFDT présente mais pas la CGT

Manif Antisémitisme : la CFDT présente mais pas la CGT


Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, appelle à la marche citoyenne du 12 novembre, contrairement à Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT.

Dans une tribune parue dans Le Figaro le 7 novembre, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher appellent à une « grande marche civique » contre l’antisémitisme reliant le Palais Bourbon au Palais du Luxembourg ce dimanche. Les chefs de file de l’extrême droite, dont Marine Le Pen, Jordan Bardella et Eric Zemmour, n’ont pas tardé à annoncer leur participation, tandis que Jean-Luc Mélenchon refuse de défiler à leurs côtés.

Participera, participera pas ? Pris dans le tourbillon de la controverse liée à la marche contre l’antisémitisme prévue ce dimanche, les syndicats ont diffusé au compte-gouttes, ce mercredi, leurs mots d’ordre. Sans concertation préalable en intersyndicale, ce bloc soudé contre la réforme des retraites au début de l’année ne l’est plus : la CFDT et l’Unsa ont annoncé y participer, mais pas la CGT ni Force ouvrière.

Manif dimanche contre l’antisémitisme : la CFDT présente mais pas la CGT

Manif dimanche contre l’antisémitisme : la CFDT présente mais pas la CGT


Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, appelle à la marche citoyenne du 12 novembre, contrairement à Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT.

Dans une tribune parue dans Le Figaro le 7 novembre, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher appellent à une « grande marche civique » contre l’antisémitisme reliant le Palais Bourbon au Palais du Luxembourg ce dimanche. Les chefs de file de l’extrême droite, dont Marine Le Pen, Jordan Bardella et Eric Zemmour, n’ont pas tardé à annoncer leur participation, tandis que Jean-Luc Mélenchon refuse de défiler à leurs côtés.

Participera, participera pas ? Pris dans le tourbillon de la controverse liée à la marche contre l’antisémitisme prévue ce dimanche, les syndicats ont diffusé au compte-gouttes, ce mercredi, leurs mots d’ordre. Sans concertation préalable en intersyndicale, ce bloc soudé contre la réforme des retraites au début de l’année ne l’est plus : la CFDT et l’Unsa ont annoncé y participer, mais pas la CGT ni Force ouvrière.

La CFDT veut des conditions aux aides aux entreprises

La CFDT veut des conditions aux aides aux entreprises

Juridiquement les exonérations de cotisations sont très discutables mais politiquement elles sont encore davantage condamnables quand il n’y a pas de contrepartie pour les salariés. Ce que dénonce la CFDT qui veut aussi la suppression du comité dit « d’experts sur le SMIC » pour lui substituer une commission bas salaires. Lors de sa conférence de presse de rentrée, ce vendredi, la nouvelle secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon, a une nouvelle fois réclamé l’instauration d’une conditionnalité des aides pour sanctionner les mauvais élèves, un point qui fait consensus chez les syndicats. La centrale « veut discuter de la suspension des exonérations de cotisation » à la conférence sociale, a-t-elle insisté.

la CFDT a aussi jugé « extrêmement utile de mettre à plat des aides qui n’ont pas fait la preuve de leur efficacité », en l’occurrence les allégements de cotisation au-delà de 2,5 SMIC épinglés par le rapport Guedj Ferracci publié cette semaine.

La CFDT réclame aussi de substituer au comité d’experts sur le SMIC dont on sait « à l’avance » qu’il va préconiser une absence de coup de pouce par une commission sur les bas salaires à laquelle participeraient les partenaires sociaux et qui traiterait y compris de questions comme le temps partiel subi.

Marylise Léon est par ailleurs revenue sur les négociations sociales en cours et à venir : retraites complémentaires et assurance-chômage, sur laquelle s’est déroulée une deuxième séance de négociation le vendredi après-midi, alors que le gouvernement veut ponctionner les deux régimes. « Il n’y a juste pas de cagnotte », a insisté Yvan Ricordeau, en charge du dossier des retraites.

Dans les deux cas, « le gouvernement a construit le bénéfice de la réforme des retraites sur une trajectoire de taux de chômage à 5 % […] c’est de sa responsabilité de se fixer cet objectif mais en tant que négociateur sur les deux régimes, on regarde la situation de l’emploi aujourd’hui et à court terme [on est sur] une stabilisation à 7 % », a expliqué le numéro 2 de la CFDT.

Politique–Conseil national de la Refondation : la CFDT n’a rien à y faire

Politique–Conseil national de la Refondation : la CFDT n’a rien à y faire


Alors que la plupart des organisations syndicales refusent désormais de participer au pseudo Conseil national de la Refondation inventé par Macron pour suppléer à son manque de majorité politique,la CFDT a décidé de continuer d’y participer.

D’une façon générale, la doctrine de la CFDT vise à assurer la représentation des travailleurs sur les questions sociales voire sociétales qui les concernent. La CFDT se refuse à s’engager dans des institutions ou des organisations politiques. Le pseudo conseil national de la Refondation ( Qui évidemment n’a rien à voir avec le conseil national de la résistance) constitue essentiellement un artifice politique pour donner l’illusion d’une union politique en France. Union impossible à l’Assemblée nationale.

En réalité, le conseil national de la Refondation qui végète et sans réelle légitimité traite de questions très diverses, de manière isolée , histoire d’exister politiquement et pour faire plaisir essentiellement au président de la république.

La CFDT a fort légitimement -en tant qu’organisation désormais majoritaire-a décidé de se consacrer uniquement à la défense des intérêts des salariés et pensionnés s’interdisant toute influence idéologique et politique extérieure. Or en participant à un pseudo conseil national de la Refondation qui ne sert strictement à rien la CFDT cautionne le détournement des institutions officielles politiques mais aussi sociales.

Il faut se féliciter de voir désormais les organisations réformistes majoritaires en France avec la CFDT en tête. Il faut se féliciter que l’objectif unique soit d’obtenir des résultats contrairement à des organisations gauchistes qui militent surtout pour la révolution.

Cependant la CFDT doit rester vigilante pour ne pas cautionner des opérations politiciennes dont l’objet est très éloigné de la problématique sociale actuelle.

Et dans ce domaine la priorité des priorités doit être la défense du pouvoir d’achat amputé de 25 % depuis deux ans et non suffisamment compensés vis-à-vis de l’inflation.

Conseil national de la Refondation : la CFDT n’a rien à y faire

Conseil national de la Refondation : la CFDT n’a rien à y faire


Alors que la plupart des organisations syndicales refusent désormais de participer au pseudo conseil national de la Refondation inventé par Macron pour suppléer à son manque de majorité politique. La CFDT a décidé de continuer d’y participer.

D’une façon générale, la doctrine de la CFDT vise à assurer la représentation des travailleurs sur les questions sociales voire sociétales qui les concernent. La CFDT se refuse à s’engager dans des institutions ou des organisations politiques. Le pseudo conseil national de la Refondation ( Qui évidemment n’a rien à voir avec le conseil national de la résistance) constitue essentiellement un artifice politique pour donner l’illusion d’une union politique en France. Union impossible à l’Assemblée nationale.

En réalité le conseil national de la Refondation qui végète et sans réelle légitimité traite de questions très diverses, de manière isolée , histoire d’exister politiquement et pour faire plaisir essentiellement au président de la république.

La CFDT a fort légitimement -en tant qu’organisation désormais majoritaire-a décidé de se consacrer uniquement à la défense des intérêts des salariés et pensionnés s’interdisant toute influence idéologique et politique extérieure. Or en participant à un pseudo conseil national de la Refondation qui ne sert strictement à rien la CFDT cautionne le détournement des institutions officielles politiques mais aussi sociales.

Il faut se féliciter de voir désormais les organisations réformistes majoritaires en France avec la CFDT en tête. Il faut se féliciter que l’objectif unique soit d’obtenir des résultats contrairement à des organisations gauchistes qui militent surtout pour la révolution.

Cependant la CFDT doit rester vigilante pour ne pas cautionner des opérations politiciennes dont l’objet est très éloigné de la problématique sociale actuelle.

Et dans ce domaine la priorité des priorités doit être la défense du pouvoir d’achat amputé de 25 % depuis deux ans et non suffisamment compensés vis-à-vis de l’inflation.

Marylise-leon, cfdt: appel à une mobilisation pour le pouvoir d’achat

Marylise-leon-secretaire-generale-de-la-cfdt: appel à une mobilisation pour le pouvoir d’achat

La successeure de Laurent Berger appelle, aux côtés de sept autres syndicats, à une journée de mobilisation pour le pouvoir d’achat le 13 octobre. Un rassemblement qui n’a rien d’un match retour contre l’exécutif après la bataille des retraites, assure-t-elle dans un entretien au « Monde », souhaitant s’adresser d’abord aux employeurs.

Elue le 21 juin à la tête de la CFDT, Marylise Léon hérite d’une centrale dont les troupes ont été renforcées par la bataille contre la réforme des retraites. Laissant derrière elle ce combat perdu, malgré une forte mobilisation, elle appelle, aux côtés de sept autres syndicats, à une journée d’action le 13 octobre en faveur du pouvoir d’achat et « contre l’austérité ». Dans un entretien au Monde, elle estime que la question salariale « se traite d’abord dans les entreprises et dans les branches professionnelles ». Et, alors que le gouvernement a décidé d’étaler dans le temps la suppression de la taxe sur la valeur ajoutée pour les entreprises, elle critique le « dogme » consistant à ne pas augmenter les impôts, une « impasse ».


L’intersyndicale a annoncé une journée d’action le 13 octobre. S’agit-il d’une revanche, d’une sorte de « match retour » après la défaite des organisations de salariés et de défense de la jeunesse dans la bataille contre la réforme des retraites ?

Ce n’est absolument pas l’état d’esprit de la CFDT. Nous sommes toujours aussi combatifs et déterminés à obtenir des améliorations pour les droits des travailleurs, mais nous n’avons pas de revanche à prendre sur le gouvernement. Nous continuons d’affirmer que la réforme des retraites est injuste, sachant que nos interlocuteurs privilégiés, ce sont les employeurs. Nous nous adressons à eux en priorité pour tirer vers le haut la situation des travailleurs au quotidien, et c’est avec eux qu’il faut négocier pour tenter de trouver des compromis. La préoccupation numéro un des salariés du privé, aujourd’hui, tourne autour des enjeux de pouvoir d’achat. C’est aussi vrai pour les agents de la fonction publique. Nous continuons donc notre boulot de syndicaliste en répondant présents sur des sujets sur lesquels nous sommes attendus.

Après les émeutes : une rentrée sociale compliquée pour Marylise Léon ( CFDT)

Émeutes : une rentrée sociale compliquée pour Marylise Léon ( CFDT)

interview dans la Tribune de la nouvelle secrétaire de la CFDT qui prévoit une rentrée compliquée.

Vous êtes attendus à Matignon pour un agenda social, qu’en attendez-vous ?

Nous avons rencontré Elisabeth Borne mi-mai pour premier temps d’échange et posé deux éléments qui me semblent importants, conditions pour renouer le dialogue. En termes de méthode, comment le gouvernement est capable de faire différemment et quelles sont les thématiques qu’on va pouvoir discuter ? Nous avons défini un certain nombre de sujets sur lesquels nous allons continuer de tirer les fils comme ce qu’il se passe en entreprise sur le télétravail et comment faire de la prévoyance pour tous.

Le premier sujet sera celui du pouvoir d’achat et le deuxième, celui du travail et des conditions de travail.

Pourquoi les salaires n’ont-ils pas été intégrés dans les discussions ?

Nous avons eu une discussion avec le patronat, car la plupart des syndicats sont d’accord pour que l’on discute de ces sujets. Les salaires, le pouvoir d’achat, c’est le sujet numéro 1 pour les travailleurs, nous défendons la question du salaire, car c’est dans les entreprises que ça se discute. Nous ne manquerons pas de dire à Elisabeth Borne que c’est un sujet qui doit faire l’affaire de négociation, notamment dans les branches. On sait qu’il y a peu près 150 branches sous le Smic. Nous profiterons de l’occasion pour dire que le gouvernement doit être beaucoup plus incitatif.

La rentrée des classes sera marquée par l’arrivée de nouvelles têtes. Est-ce synonyme de changement ?

Cela va changer les relations entre les uns et les autres. Il va falloir que nous prenions le temps d’apprendre à nous connaître. Le propre des organisations syndicales est d’être collectif. Pour la CFDT, il n’y a donc pas de changement de ligne. Il y aura toujours autant d’exigence sur ce que nous pouvons discuter, négocier et une carte de la négociation collective que nous gardons précieusement et qui devra faire ses preuves à la rentrée.

Le pays a fait face à des tensions sociales très fortes ces derniers jours, craignez-vous une rentrée sociale compliquée ?

Je pense que la rentrée sera compliquée à l’aune des moments de tensions et de violences extrêmement fortes. La rentrée sera très compliquée si le gouvernement n’apporte qu’une réponse sécuritaire abrupte. Celle-ci ne réglera en rien ce que disent les derniers événements que nous avons pu vivre et que nous devons analyser. Nous avons besoin de perspectives sur les enjeux de cohésion sociale.

Quels types de propositions allez-vous présenter lors de la prochaine rencontre avec le gouvernement ?

Cela rejoint la question de la méthode. Quelle place le gouvernement est prêt à faire à la société civile et aux organisations syndicales. Moi, je ne crois pas à l’efficacité d’un exercice vertical du pouvoir. Il y a besoin de corps intermédiaires, de personnes engagées. Nous représentons des centaines de milliers d’adhérents, de travailleurs qui ont envie de pouvoir s’engager et de s’investir dans des projets.

La bataille contre la réforme des retraites est-elle terminée ?

J’aime autant vous dire qu’elle n’est pas terminée pour ceux qui vont devoir vivre deux ans de plus au travail. Notre travail est de les accompagner et de voir comment ils peuvent, ou non, faire deux ans supplémentaires pour des questions de conditions de travail. La question du travail sera centrale. J’espère que nous pourrons ouvrir les discussions sur ce sujet.


Vous êtes face à un patronat qui n’a pas voulu d’un index senior. Vous pensez pouvoir rouvrir ce dossier ?

C’est impératif. On ne peut pas avoir des entreprises qui se satisfont d’avoir un recul de l’âge, et qui font tout pour faire partir le plus vite possible les seniors. Il faut qu’ils prennent leurs responsabilités.


Mais l’index senior est souvent la variable d’ajustement ?

Oui, mais ce que nous proposons, c’est de travailler sur l’emploi des seniors, avant même d’être senior. La question est celle du parcours professionnel, quels peuvent être les déroulés de carrière et apporter à chacun de véritables perspectives.

Vous croyez que le gouvernement peut revenir sur le sujet des ordonnances ?

Il doit le faire, car on ne peut pas avoir des ordonnances qui ont eu ces effets avec un pari que les salariés allaient jouer le jeu et qui a été perdu. On se rend compte que le dialogue social fonctionne moins bien aujourd’hui qu’il y a cinq ans.

Pourtant, nous avons vu un accord entre le patronat et les syndicats sur le partage de la valeur ?

Nous demandons des discussions sur ce sujet depuis 2019, et quand le moment est venu, nous avons répondu présent et nous nous sommes engagés dans cet accord qui permet, enfin, la possibilité aux salariés de très petites entreprises et de moyennes de pouvoir bénéficier de participations.

Politique-Macron boycotte toujours la CFDT !

Politique-Macron boycotte toujours la CFDT !


Toujours le même mépris de Marcon vis-à-vis de la CFDT pourtant syndicat majoritaire en France puisque l’Élysée n’a pas même daigné adresser le moindre message à la nouvelle secrétaire générale. C’est la moindre politesse protocolaire lors des changements de dirigeants. Cette indifférence en dit long sur la conception des relations sociales du chef de l’État.

Une relation pour l’instant au point mort après des mois de tension sur la réforme des retraites. Si l’exécutif compte bien avancer sur la question du travail via un nouveau projet de loi, le dialogue peine manifestement à s’enclencher entre l’Élysée entre la successeure de Laurent Berger.

« Pas de son, pas d’image (avec Macron). Zéro contact, pas de contact pour le moment, pas de relation pour le moment », a avancé Marylise Léon, la nouvelle secrétaire générale de la CFDT ce mardi sur BFMTV.
Borne a « envoyé un message »

Élisabeth Borne a, elle, tendu la main à Marylise Léon.

« Elle m’a envoyé un message. On se verra comme c’est d’usage entre une Première ministre et une secrétaire générale », a encore expliqué celle qui a longtemps été salariée de la branche chimie de la CFDT.

Et pour cause: c’est la cheffe du gouvernement en personne qui devrait entamer un nouveau cycle de négociations avec les syndicats dans les prochaines semaines. Au menu: un futur projet de loi travail qui actera la fin de Pôle emploi au profit de France travail, au grand dam des centrales qui s’en inquiètent.

Ces discussions auront surtout une valeur symbolique pour tenter de remettre du liant entre Matignon et les syndicats. Le texte, déjà présenté en Conseil des ministres début juin, semble bien ficelé.

Macron boycotte toujours la CFDT !

Macron boycotte toujours la CFDT !


Toujours le même mépris de Marcon vis-à-vis de la CFDT pourtant syndicat majoritaire en France puisque l’Élysée n’a pas même daigné adresser le moindre message à la nouvelle secrétaire générale. C’est la moindre politesse protocolaire lors des changements de dirigeants. Cette indifférence en dit long sur la conception des relations sociales du chef de l’État.

Une relation pour l’instant au point mort après des mois de tension sur la réforme des retraites. Si l’exécutif compte bien avancer sur la question du travail via un nouveau projet de loi, le dialogue peine manifestement à s’enclencher entre l’Élysée entre la successeure de Laurent Berger.

« Pas de son, pas d’image (avec Macron). Zéro contact, pas de contact pour le moment, pas de relation pour le moment », a avancé Marylise Léon, la nouvelle secrétaire générale de la CFDT ce mardi sur BFMTV.
Borne a « envoyé un message »

Élisabeth Borne a, elle, tendu la main à Marylise Léon.

« Elle m’a envoyé un message. On se verra comme c’est d’usage entre une Première ministre et une secrétaire générale », a encore expliqué celle qui a longtemps été salariée de la branche chimie de la CFDT.

Et pour cause: c’est la cheffe du gouvernement en personne qui devrait entamer un nouveau cycle de négociations avec les syndicats dans les prochaines semaines. Au menu: un futur projet de loi travail qui actera la fin de Pôle emploi au profit de France travail, au grand dam des centrales qui s’en inquiètent.

Ces discussions auront surtout une valeur symbolique pour tenter de remettre du liant entre Matignon et les syndicats. Le texte, déjà présenté en Conseil des ministres début juin, semble bien ficelé.

Emploi: «On fait le tour du port»: la phrase de Macron contestée par la CFDT

Emploi: «On fait le tour du port»: la phrase de Macron contestée par la CFDT

Une nouvelle fois Macon est tombé dans le panneau de la facilité méprisante vis-à-vis des chômeurs en déclarant qu’il pourrait trouver tout de suite 10 emplois rien qu’en se promenant dans le port de Marseille.

Une attitude condescendante et technocratique critiquée par la nouvelle patronne de la CFDT Marylise Léon.

La secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon n’a pas été tendre avec la dernière sortie du chef de l’État. «C’est la petite phrase facile d’un Président qui méconnaît la réalité des métiers, la difficulté de trouver un emploi», s’est agacée Marylise Léon.

Mais, pour celle qui vient de remplacer Laurent Berger à la tête de la première organisation syndicale de France, trouver un emploi, «ce n’est pas si simple que ça». «Quand on cherche du boulot, c’est une remise en question permanente», a argué Marylise Léon. «Le Président méconnaît la réalité des gens qui cherchent un emploi», a en outre fustigé la syndicaliste, estimant que «ce n’est pas le rôle de l’Élysée de trouver du boulot pour tout le monde».

Est-ce à dire que ceux-ci rechignent à accepter la proposition d’emploi d’un établissement qui recrute? «Je ne pense pas qu’il y ait un choix de certains jeunes à rester chez eux, à bénéficier du RSA, plutôt que d’aller travailler», a défendu Marylise Léon. Loin de se féliciter, comme Emmanuel Macron, d’un taux de chômage particulièrement bas – 7,1% au premier trimestre 2023 – la syndicaliste plaide pour l’amélioration des conditions de travail dans les secteurs en tension comme la restauration. «La question, c’est quelles sont les conditions de travail qu’on propose, les problèmes de logements…», a-t-elle égrainé.

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