Politique Ukraine- « ceux qui mentent et ceux qui agissent »
Alors que l’Ukraine endure une nouvelle vague de bombardements meurtriers et la privation de services essentiels, certains cherchent à réécrire l’Histoire. Pourtant, il est crucial de rappeler que la Russie, sous Vladimir Poutine, est l’agresseur, responsable des destructions et des massacres. Derrière les thèses révisionnistes se cache une tentative de déstabilisation géopolitique visant à fragiliser l’Europe et ses démocraties. Par Franck Leroy, Président de la région Grand Est dans la Tribune.
Alors que l’Ukraine subit une nouvelle vague de bombardements meurtriers, privant des centaines de milliers de civils d’électricité, de chauffage et de secours, certains persistent à vouloir réécrire l’Histoire.
Non, ce n’est pas l’Ukraine qui a choisi la guerre. Ce n’est pas Volodymyr Zelensky qui a envahi un pays souverain. C’est bien la Russie de Vladimir Poutine qui a fait le choix de l’agression et de la destruction. C’est elle qui porte l’entière responsabilité de cette guerre et de ses massacres. Nul autre !
Ne nous y trompons pas : derrière ces thèses révisionnistes, relayées par certains médias « aux ordres » ou des personnalités comme Donald Trump accusant l’Ukraine d’être responsable de son propre malheur, se cache une entreprise de déstabilisation géostratégique qui dépasse de loin le seul cas de l’Ukraine.
En discréditant un peuple qui se bat pour sa liberté, en inversant les responsabilités, ils minimisent les crimes d’une dictature qui bombarde écoles, hôpitaux et quartiers entiers. Mais ils attaquent aussi la parole de tous ceux qui, en Europe, se sont levés pour défendre l’essentiel : la souveraineté d’un État, la dignité d’un peuple, la démocratie et ses valeurs. L’objectif est clair : fracturer les démocraties européennes, affaiblir politiquement l’Union européenne et favoriser l’ascension des populismes au service d’intérêts économiques et politiques bien identifiés.
Le poids de l’Histoire et la responsabilité européenne
Dans le Grand Est, nous connaissons le prix de la guerre. Celle qui déchire les familles et les peuples de part et d’autre d’un fleuve. Celle qui appauvrit durablement les territoires. Mais nous savons aussi, mieux que quiconque, le rôle qu’a joué l’Europe dans la reconstruction et la paix, une Europe bâtie sur des ruines, du sang, des larmes, mais aussi de la lumière.
C’est au nom de cette Histoire commune qu’il nous est impossible de rester silencieux, d’être de simples spectateurs alors que d’autres cherchent à réécrire l’Histoire à notre place. Cette mémoire collective nous oblige à parler, à agir, à prendre nos responsabilités pour l’Ukraine et les Ukrainiens, mais aussi pour nos peuples européens. Nos responsabilités sont immenses et ne laissent aucune place à l’attentisme, aux calculs politiciens ou tacticiens. Il en va de l’avenir de la paix sur notre continent, de nos souverainetés et du destin même de l’Europe.
Bâtir une Europe forte et unie
En tant qu’Européens, nous avons le devoir de nous battre pour une Europe qui protège et qui s’affirme sur la scène internationale. Une absence de volonté politique forte ne compromettrait pas seulement notre influence dans les débats mondiaux, mais ouvrirait aussi la voie aux replis identitaires et aux discours de division.
Nous devons résister à la fragmentation et à l’isolement, car c’est dans ces brèches que naissent les peurs et prospèrent les extrémismes. L’Europe des régions et des proximités joue un rôle clé dans cette construction. Dans le Grand Est, nous le mesurons chaque jour : c’est par la solidarité et l’engagement local que nous réaffirmons notre identité européenne et notre destin commun, tout en respectant les spécificités de nos territoires.
Affirmons notre volonté d’aboutir à une Europe politique et à une Europe de la défense, agile, efficace et puissante. Il est grand temps !
Oui, il est urgent que nous parlions d’une seule voix, avec conviction et détermination, pour défendre nos valeurs et nos intérêts communs. L’unité de l’Europe n’est pas un concept abstrait, mais une nécessité absolue pour garantir notre sécurité, notre prospérité et notre place dans le monde. Nous le savions déjà, nous le vivons aujourd’hui avec angoisse.
Ensemble, faisons entendre notre voix. Ne cédons ni à l’aveuglement, ni à la lâcheté, ni à la désunion. L’avenir de notre continent dépend de notre capacité à imaginer et à bâtir une Europe forte, résiliente face aux défis d’aujourd’hui et de demain.