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«Les baby-boomers, c’est une génération de veinards » ! François Lenglet déraille

«Les baby-boomers, c’est une génération de veinards! » François Lenglet déraille

Selon François Lenglet, Les baby-boomers constitue une génération de veinards ! D’ordinaire l’expert économique se montre beaucoup plus pertinent et mesuré. Sans doute est-il contaminé par les élites qui approuvent le caractère injuste et inefficace de la réforme du gouvernement concernant les retraites. Certes, une réforme est sans doute nécessaire mais certainement pas celle-là qui maintient la différence entre public et privé et surtout qui renforce encore les inégalités sans distinguer les conditions d’accès et les conditions de pénibilité.

François Langlet oublie un aspect fondamental pour faire des comparaisons entre jeunes et anciennes générations. Pour la plupart des baby boomer, la durée- totale de travail dans la vie aura été de façon très substantielle très supérieure à la durée des plus jeunes.

À l’époque le concept de durée hebdomadaire du travail était relatif. Théoriquement autour de 40 heures mais rarement décomptées, en outre les heures supplémentaires étaient également peu prises en compte. La plupart de la génération des baby boomer ont commencé très tôt le travail. Pour preuve dans les années 60 la population ne comptait que 5 % de bacheliers quand on en compte maintenant autour de 95 %. Beaucoup continuent donc leurs études après 17 ans. La moyenne d’embauche pour les jeunes se situe en effet autour de 23 ans.

La plupart des salariés baby-boomers entraient sur le marché du travail bien avant 20 ans, parfois à 14 ans.

Pour Lenglet, la réforme des retraites se justifie par le déficit de productivité de la France par rapport à ses voisins européens et à l’ensemble des pays développés: la priorité des deux décennies qui viennent doit être de travailler plus pour produire plus, analyse-t-il. Mais cette réforme a connu depuis six ans nombre de métamorphoses successives donnant le sentiment au Français qu’elle est davantage dictée par les circonstances politiques du moment que par l’intérêt général, reconnaît-il quand même. Si elle protège les retraités actuels, en particulier la génération du baby-boom qui continue de bénéficier d’«un système au zénith de la redistribution», elle pèse lourdement sur le niveau de vie des actifs et, compte tenu de l’évolution de la démographie, ne permet pas de sauver le régime par répartition.

Livret A: 3.3% c’est trop pour les banques !

Livret A: 3.3% c’est trop pour les banques !

 

On sait que l’inflation aura tourné officiellement autour de 6%; Du coup, le relèvement des taux du livret A s’impose.

Mais les banques crient au loup alors qu’elles spéculent du fait du différentiel entre les 6% d’inflation et le faible taux actuel de 2% du livret A . 

Selon les calculs de BPCE, sur la base des chiffres de décembre, le taux du Livret A pourrait ainsi être porté à 3,3 %, contre 2% actuellement en ces temps de forte inflation (plus de 6% sur les six derniers mois). Mais augmenter, d’un coup d’un seul, le taux du livret A de 130 points de base ne serait pas sans conséquences pour le financement du logement social (qui est le principal emploi des ressources collectées par le Livret A). La facture s’annonce également salée pour les banques, qui centralisent 40 % de la collecte des livrets réglementés.

Selon une estimation de l’agence de notation Fitch de l’été dernier, une augmentation de 100 points de base du taux du Livret A coûte aux banques près de 2 milliards d’euros. mais on ne dit pas combien rapporte aujourd’hui l’augmentation des taux de prêts; témoin le très net tassement dans l’immobilier. Il existe toujours un décalage, notamment à cause du taux d’usure mais aussi de la concurrence, entre l’évolution du coût de la ressource (livrets…) et celui des emplois (crédits). Enfin, une remontée brusque du taux des livrets aurait également des conséquences sur la structure même de l’épargne des Français.

 

« Nos modèles montrent que les impacts sur la structure de l’épargne liés à une hausse importante du taux du Livret A sont considérables », avance Alain Tourdjman, directeur des études et prospective de BPCE. Selon les modèles économétriques de la banque, l’impact d’une hausse de 30 points de base du taux du livret A peut générer un surplus de collecte sur les livrets de 11,2 milliards d’euros et une décollecte de 3,8 milliards sur les dépôts à vue et de 6,5 milliards sur l’assurance-vie (dont 60% sur les fonds en euros). Ces arbitrages se font d’ailleurs à somme nulle, une augmentation du taux du livret A ne provoquant pas en soi une hausse du niveau global de l’épargne.

Une erreur de diagnostic car en période crise, l’inquiétude des ménages a tendance à favoriser l’épargne de précaution pour ceux qui le peuvent.

« Il ne serait plus raisonnable d’avoir une augmentation plus progressive et raisonnée du taux du Livret A que de le précipiter dans un univers qui pourrait bousculer très violemment les arbitrages habituels des ménages », estime Alain Tourdjman, qui précise bien « que la décision revient au politique ». De sources bancaires, on avance ainsi un taux plus raisonnable de 2,5%, voire 3% maximum.

 

Suppression du changement d’heure : c’est pas pour demain !

Suppression du changement d’heure : c’est pas pour demain !

Un article de France Info explique que la suppression du changement d’heure pourtant en principe décidé par l’Union européenne n’est pas pour demain. Pourtant un texte a été voté mais de nombreux événements majeurs sont venus perturber l’examen de la question. En outre personne n’est vraiment d’accord avec ce qu’il faut substituer au changement d’heure. Certains parlent d’une heure commune mais beaucoup ne sont pas d’accord sur le choix entre heure d’été et heure d’hiver. En outre, on avance maintenant l’idée de fuseaux horaires à l’intérieur de l’Union européenne ce qui finalement ne ferait que compliquer encore la situation actuelle. Bref la suppression du changement d’heure n’est pas pour demain.

En septembre 2018, la Commission européenne a proposé une directive visant à supprimer le changement d’heure et à harmoniser les zones horaires à l’intérieur de l’UE. Ce texte a été adopté par les députés du Parlement européen en mars 2019, avant l’étape cruciale des négociations interinstitutionnelles en octobre de la même année. Mais à en juger par la feuille de route disponible sur le site du Parlement, ces tractations sont au point mort depuis trois ans.

Parmi les raisons citées pour expliquer le retard, figurent la gestion de la pandémie de Covid-19, puis la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (votée en 2016, effective depuis le 1er janvier 2021). « Il y a un problème de bande passante, a expliqué à Euronews (article en anglais) l’eurodéputé suédois Jakop Dalunde, proche du dossier. Le système politique ne peut pas tout gérer à la fois (…) et, actuellement, l’Europe est très occupée. »
Le gigantesque plan européen de relance post-Covid-19 et l’invasion russe de l’Ukraine depuis le 24 février ont largement accaparé les instances européennes. Aucun calendrier n’a pour l’instant été fixé pour la reprise du travail sur les zones horaires au sein de l’UE.

Heure d’été ou heure d’hiver ? Tous les acteurs ne sont pas d’accord sur l’horaire qu’il faudrait adopter en cas de fin du système. Pour aiguiller les décideurs européens, plus de 70 organisations publiques de santé ont signé la Convention de Barcelone sur les politiques horaires en octobre 2021. Cette dernière propose un redécoupage de l’Europe en quatre zones, qui verrait par exemple l’Allemagne, la Suisse et l’Italie se séparer de la France et du Benelux, en se plaçant à une heure de décalage.
Cette possible modification des fuseaux horaires européens inquiète certains acteurs économiques. Les appréhensions portent majoritairement sur le commerce et le marché commun européen, qui pourraient pâtir – au moins le temps de la transition – d’un redécoupage horaire de l’UE. Ces débats mêlant changement d’heure et économie ne se limitent d’ailleurs pas à l’Europe. Aux Etats-Unis par exemple, la question divise fréquemment les sénateurs, rapporte Politico sur son site (article en anglais), et les discussions sont parfois houleuses.

Ces partenaires économiques accepteront-ils un tel bouleversement ? Le flou reste entier, et les récentes déclarations de la Commission européenne n’apportent pas plus de précisions à ce sujet. « C’est à chaque Etat membre de décider de l’heure légale qu’il souhaite adopter », a expliqué l’institution à Euronews – en soulignant au passage que ces choix doivent idéalement tenir compte des consultations nationales et du dialogue entre pays voisins. De quoi faire durer les débats encore un bon moment.

Plan de sobriété énergétique du gouvernement : « C’est dérisoire » (Laignel,vice pésident de de l’Association des maires de France

Plan de sobriété énergétique du gouvernement : « C’est dérisoire » (Laignel,vice pésident de de l’Association des maires de France)


« C’est dérisoire par rapport à la situation dans laquelle nous nous trouvons », fustige mercredi 5 octobre sur franceinfo, André Laignel, maire d’Issoudun et premier vice-président délégué de l’Association des maires de France, alors que le gouvernement a développé jeudi son plan de sobriété. Il il prévoit de couper l’eau chaude dans les toilettes des administrations, inciter au télétravail ou encore baisser le chauffage à 18° dans les bâtiments administratifs alors qu’il est déjà théoriquement limité à 19. Ces mesures ne sont « pas suffisantes », pour André Laignel.

franceinfo : Pensez-vous que ces mesures annoncées par le gouvernement sont suffisantes ?
André Laignel : Suffisantes, certainement pas. Nous sommes toujours preneurs de conseils mais nous n’avons pas attendu ceux du gouvernement dans la plupart des domaines dans lesquels il les profère. C’est dérisoire par rapport à la situation dans laquelle nous nous trouvons. Le gouvernement parle de 10% d’économie mais tous les contrats que nous sommes en train de passer pour les énergies sont entre 200 et 500% d’augmentation.
Vous auriez préféré des mécanismes pour réduire les coûts plutôt que des conseils d’économie ?
Évidemment et ça fait des mois et des mois que nous faisons des propositions au gouvernement. Nous sommes devant un mur financier que nous ne serons pas capables de franchir. Il y a des centaines de communes qui ne seront pas en capacité de faire face aux nouveaux tarifs qui nous sont proposés chaque fois que nous sommes obligés de changer de contrat. Ce que nous demandons c’est qu’il y ait un bouclier énergétique comme il en existe un pour les entreprises et les particuliers, les communes n’ont aucun bouclier aujourd’hui. La ville de Mulhouse a passé des appels d’offres et elle doit faire face à des augmentations de 478%, en Bretagne c’est 225% d’augmentation. Nous proposons que l’Etat, les collectivités, les syndicats d’énergie soient réunis d’urgence, à l’initiative du gouvernement.

Baisser la température dans les gymnases, dans les piscines municipales c’est utile ?
On n’a pas attendu ces recommandations pour prendre ces mesures. A Issoudun dans ma ville, c’est le cas depuis de très nombreuses semaines, nous avons prévu au moment du passage à l’heure d’hiver d’éteindre un certain nombre d’éclairages publics. Le catalogue qui est présenté c’est en définitive des suggestions avancées par les maires eux-mêmes. Nous n’avons pas de désaccord avec le gouvernement sur tout cela parce que c’est du bon sens mais ce n’est pas à la hauteur de la situation que nous rencontrons aujourd’hui. Il faut des engagements financiers. Faire de la communication sur un certain nombre de mesures et de mesurettes, ne correspond pas à l’ampleur du sujet.

Crise Energie -Plan de sobriété du gouvernement : « C’est dérisoire » ( André Laignel, de l’Association des maires de France)

Crise Energie -Plan de sobriété du gouvernement : « C’est dérisoire » (Laignel, de l’Association des maires de France)


« C’est dérisoire par rapport à la situation dans laquelle nous nous trouvons », fustige mercredi 5 octobre sur franceinfo, André Laignel, maire d’Issoudun et premier vice-président délégué de l’Association des maires de France, alors que le gouvernement dévoilera jeudi son plan de sobriété. Selon les informations de franceinfo, il prévoit de couper l’eau chaude dans les toilettes des administrations, inciter au télétravail ou encore baisser le chauffage à 18° dans les bâtiments administratifs alors qu’il est déjà théoriquement limité à 19. Ces mesures ne sont « pas suffisantes », pour André Laignel.

franceinfo : Pensez-vous que ces mesures annoncées par le gouvernement sont suffisantes ?
André Laignel : Suffisantes, certainement pas. Nous sommes toujours preneurs de conseils mais nous n’avons pas attendu ceux du gouvernement dans la plupart des domaines dans lesquels il les profère. C’est dérisoire par rapport à la situation dans laquelle nous nous trouvons. Le gouvernement parle de 10% d’économie mais tous les contrats que nous sommes en train de passer pour les énergies sont entre 200 et 500% d’augmentation.
Vous auriez préféré des mécanismes pour réduire les coûts plutôt que des conseils d’économie ?
Évidemment et ça fait des mois et des mois que nous faisons des propositions au gouvernement. Nous sommes devant un mur financier que nous ne serons pas capables de franchir. Il y a des centaines de communes qui ne seront pas en capacité de faire face aux nouveaux tarifs qui nous sont proposés chaque fois que nous sommes obligés de changer de contrat. Ce que nous demandons c’est qu’il y ait un bouclier énergétique comme il en existe un pour les entreprises et les particuliers, les communes n’ont aucun bouclier aujourd’hui. La ville de Mulhouse a passé des appels d’offres et elle doit faire face à des augmentations de 478%, en Bretagne c’est 225% d’augmentation. Nous proposons que l’Etat, les collectivités, les syndicats d’énergie soient réunis d’urgence, à l’initiative du gouvernement.
Baisser la température dans les gymnases, dans les piscines municipales c’est utile ?
On n’a pas attendu ces recommandations pour prendre ces mesures. A Issoudun dans ma ville, c’est le cas depuis de très nombreuses semaines, nous avons prévu au moment du passage à l’heure d’hiver d’éteindre un certain nombre d’éclairages publics. Le catalogue qui est présenté c’est en définitive des suggestions avancées par les maires eux-mêmes. Nous n’avons pas de désaccord avec le gouvernement sur tout cela parce que c’est du bon sens mais ce n’est pas à la hauteur de la situation que nous rencontrons aujourd’hui. Il faut des engagements financiers. Faire de la communication sur un certain nombre de mesures et de mesurettes, ne correspond pas à l’ampleur du sujet.

Energie -Plan de sobriété du gouvernement : « C’est dérisoire » (Laignel, de l’Association des maires de France)

Energie -Plan de sobriété du gouvernement : « C’est dérisoire » (Laignel, de l’Association des maires de France)


« C’est dérisoire par rapport à la situation dans laquelle nous nous trouvons », fustige mercredi 5 octobre sur franceinfo, André Laignel, maire d’Issoudun et premier vice-président délégué de l’Association des maires de France, alors que le gouvernement dévoilera jeudi son plan de sobriété. Selon les informations de franceinfo, il prévoit de couper l’eau chaude dans les toilettes des administrations, inciter au télétravail ou encore baisser le chauffage à 18° dans les bâtiments administratifs alors qu’il est déjà théoriquement limité à 19. Ces mesures ne sont « pas suffisantes », pour André Laignel.

franceinfo : Pensez-vous que ces mesures annoncées par le gouvernement sont suffisantes ?
André Laignel : Suffisantes, certainement pas. Nous sommes toujours preneurs de conseils mais nous n’avons pas attendu ceux du gouvernement dans la plupart des domaines dans lesquels il les profère. C’est dérisoire par rapport à la situation dans laquelle nous nous trouvons. Le gouvernement parle de 10% d’économie mais tous les contrats que nous sommes en train de passer pour les énergies sont entre 200 et 500% d’augmentation.
Vous auriez préféré des mécanismes pour réduire les coûts plutôt que des conseils d’économie ?
Évidemment et ça fait des mois et des mois que nous faisons des propositions au gouvernement. Nous sommes devant un mur financier que nous ne serons pas capables de franchir. Il y a des centaines de communes qui ne seront pas en capacité de faire face aux nouveaux tarifs qui nous sont proposés chaque fois que nous sommes obligés de changer de contrat. Ce que nous demandons c’est qu’il y ait un bouclier énergétique comme il en existe un pour les entreprises et les particuliers, les communes n’ont aucun bouclier aujourd’hui. La ville de Mulhouse a passé des appels d’offres et elle doit faire face à des augmentations de 478%, en Bretagne c’est 225% d’augmentation. Nous proposons que l’Etat, les collectivités, les syndicats d’énergie soient réunis d’urgence, à l’initiative du gouvernement.
Baisser la température dans les gymnases, dans les piscines municipales c’est utile ?
On n’a pas attendu ces recommandations pour prendre ces mesures. A Issoudun dans ma ville, c’est le cas depuis de très nombreuses semaines, nous avons prévu au moment du passage à l’heure d’hiver d’éteindre un certain nombre d’éclairages publics. Le catalogue qui est présenté c’est en définitive des suggestions avancées par les maires eux-mêmes. Nous n’avons pas de désaccord avec le gouvernement sur tout cela parce que c’est du bon sens mais ce n’est pas à la hauteur de la situation que nous rencontrons aujourd’hui. Il faut des engagements financiers. Faire de la communication sur un certain nombre de mesures et de mesurettes, ne correspond pas à l’ampleur du sujet.

C’est parce qu’il est acculé que Poutine menace de jouer la carte nucléaire

C’est parce qu’il est acculé que Poutine menacent de jouer la carte nucléaire

 

Alors que son armée continue de subir des revers, la nouvelle allusion à l’arme nucléaire du président russe ne vaut pas tant comme menace stratégique que comme outil de propagande destiné aux populations des démocraties, explique l’historien et politiste Benjamin Hautecouverture dans une tribune au « Monde ».

 

Dans les faits, l’armée de Poutine est en pleine déroute et les très prochaines semaines pourraient confirmer le succès de la reconquête ukrainienne dans le Donbass. D’où le rattachement à la va-vite de ces territoires à la Russie avec des référendums bidons afin de justifier l’éventuel recours au nucléaire tactique. La dernière carte  du dictateur pourrait aussi signifier sa fin d’autant qu’il a commis l’erreur fondamentale d’une mobilisation générale terrorise maintenant la population russe NDLR

 

Le facteur nucléaire agit dans l’ombre du conflit en Ukraine depuis février. Il a resurgi à la faveur de l’allocution du président russe, mercredi 21 septembre, évoquant de nouveau la menace d’emploi de l’arme nucléaire, sans la nommer (le paragraphe pertinent du texte mentionne « différents types d’armes » ainsi que « tout type de système d’arme disponible »).

Or, l’évolution du contexte militaire en modifie peut-être le sens : les régions dans lesquelles se sont déroulés les référendums de rattachement évoqués par Vladimir Poutine avec une probabilité élevée de réponses qui lui seraient favorables seraient-elles, le cas échéant, considérées comme participant des intérêts vitaux de la Russie une fois leurs résultats parvenus permettant au Kremlin de les attacher au territoire de la Fédération ? La protection de leur intégrité relèverait alors, craint-on, de la dissuasion nucléaire russe. Cette question appelle des commentaires dont il faut distinguer les termes discursifs, doctrinaux, stratégiques.

Rien ne permet, dans la construction du discours du 21 septembre, d’indiquer un lien mécanique entre l’issue de possibles référendums locaux et l’anticipation d’un risque d’atteinte à l’intégrité territoriale de la Russie dont feraient partie de nouveaux territoires contestés. Il s’agit, pour le moment, d’une lecture interprétative d’un argumentaire dont les développements nucléaires qui le concluent s’adressent au premier chef à certains représentants de l’OTAN tentés, aux dires du président russe, de faire usage de l’arme nucléaire. Dans ce cas, il s’agirait de la part du Kremlin d’une insistance dans le cadre d’un dialogue dissuasif qui fait des vagues depuis sept mois mais qui n’appelle pas aujourd’hui de commentaire complémentaire.

Mais supposons qu’une telle lecture soit justifiée, ce à quoi l’auteur de ces lignes ne souscrit pas. D’abord, l’enchaînement doctrinal qui résulterait de tels référendums n’a que l’apparence de la simplicité. On ne retrouve pas la mention de l’intégrité territoriale de l’Etat dans les documents doctrinaux russes récents, en particulier dans l’oukase présidentiel n° 355 de juin 2020. Tout au plus, peut-on convoquer ici le cas d’une agression armée de type conventionnelle susceptible de compromettre l’existence de l’Etat russe, c’est-à-dire l’un des quatre cas dans lesquels l’article 19 de l’oukase n° 355 envisage l’emploi de l’arme nucléaire.

Or, la continuation d’un conflit conventionnel dans ce qui deviendrait une nouvelle frontière de la Russie ne serait pas une menace existentielle. Il y a là pour le moins une marge interprétative importante. En outre, les critères d’exercice de la dissuasion nucléaire ne sont nulle part gravés dans le marbre. Autrement dit, le seuil nucléaire n’étant ni parfaitement connu ni mécaniquement déductible, rien ne permet de l’abaisser à la continuation d’un conflit conventionnel dans des territoires nouvellement rattachés (et dont le changement de statut serait alors contesté à Kiev).

Protéger l’Ukraine c’est protéger l’Occident

Protéger l’Ukraine c’est protéger l’Occident

 

Dans une tribune au « Monde », le chef de l’administration présidentielle ukrainienne Andriy Yermak  demande aux Occidentaux des engagements de sécurité juridiquement contraignants, après le fiasco du mémorandum de Budapest de 1994 garantissant l’intégrité des frontières de l’Ukraine et violé par la Russie.

 

En novembre 1994, Boris Eltsine écrivait à son homologue américain Bill Clinton. L’ancien président de la Fédération de Russie exhortait les Etats-Unis et l’Occident à soutenir « un traité historique russo-ukrainien d’amitié, de coopération et de partenariat ». Un mois après la missive d’Eltsine à Clinton, les dirigeants se sont réunis à Budapest. En échange de l’abandon par l’Ukraine du troisième plus grand arsenal nucléaire du monde, les Etats-Unis, la Russie et le Royaume-Uni se sont engagés à « respecter l’indépendance, la souveraineté ainsi que les frontières existantes de l’Ukraine » et de « s’abstenir de recourir à la menace ou l’usage de la force » contre le pays.

Tragiquement pour l’Ukraine, le mémorandum de Budapest n’a pas résisté à l’épreuve du temps.

Tout d’abord, Kyiv a été manipulé par d’habiles juristes qui ont insisté pour que les engagements de sécurité pris à l’égard de l’Ukraine passent de « garanties » à « assurances ». Cette formulation nous hante encore. Ensuite, l’Occident a eu une confiance démesurée en la capacité d’Eltsine à mener la Russie sur la voie de la démocratie libérale. Les Occidentaux ont en effet oublié la présence des puissants anciens chefs des services secrets soviétiques, enragés par l’effondrement de leur ancien empire. Ces derniers, bien que cachés dans l’ombre, demeuraient très proches du président russe.

 

La Russie a enfreint le mémorandum de Budapest une première fois en 2003 lorsqu’elle a menacé de s’emparer par la force de l’île ukrainienne de Touzla, dans la mer d’Azov. Ensuite, est apparu le chantage constant sur l’approvisionnement en gaz. Et, en 2014, les troupes russes ont annexé la Crimée et ont pénétré dans l’est de l’Ukraine. Cette agression sanglante s’est ensuite transformée en une invasion militaire à grande échelle au début de cette année.

 

La Russie a conscience d’une notion que beaucoup d’Occidentaux ont oubliée : un pays qui souhaite préserver sa souveraineté ne peut y parvenir que si on le sait prêt à faire usage de la force.

Nombreux sont ceux qui pensent que le système occidental fondé sur des règles internationales – aujourd’hui menacé par la Russie – est né à la fin de la première guerre mondiale avec la politique d’« autodétermination ». A cette époque, le président américain Woodrow Wilson annonçait que « les aspirations nationales [devaient] être respectées » et que « les peuples ne [pouvaient] désormais plus être dominés et gouvernés que par leur propre consentement », ajoutant que « l’autodétermination n’est pas une simple expression ; c’est un principe d’action impératif ».

Inflation: c’est le  » prix de la liberté » pour Macron !

Inflation: c’est le  » prix de la liberté » pour Macron !

 

Un nouveau concept : le prix de la liberté évoqué par Macron pour justifier  l’inflation et la nécessité d’en faire payer le prix aux ménages. De fait,  les salaires par exemple n’ont progressé en moyenne que de 3 % tandis que l’inflation dépassait les 6%. Résultat perte de pouvoir d’achat d’au moins 3 % (d’autant que l’indice des prix de la consommation de l’INSEE est largement obsolète en raison de la sous-estimation des dépenses contraintes qui ne cessent de progresser).

Pour justifier ce nouveau concept, Macron évoque la situation en Ukraine. On ne peut effectivement ignorer l’impact de la guerre en Ukraine mais le phénomène de hausse des prix est antérieur au déclenchement du conflit. Il provient  largement d’une montée générale de l’énergie et des matières premières et de la désorganisation des chaînes logistiques internationales.( Découlant en particulier de la gestion Covid en Chine, de la reprise ayant suivi la crise sanitaire et de l’encombrement des ports). Finalement, une crise à imputer en grande partie aux conséquences d’une délocalisation de la production des pays développés .

« Depuis l’attaque brutale lancée par Vladimir Poutine le 24 février dernier, la guerre est revenue à quelques heures de nos frontières sur le sol européen », a déclaré Macron. « Je pense à notre peuple auquel il faudra de la force d’âme pour regarder en face le temps qui vient, résister aux incertitudes, parfois à la facilité et à l’adversité et, unis, accepter de payer le prix de notre liberté et de nos valeurs », a lancé le chef de l’Etat.

Il y a  une partie de vérité dans les propos du chef de l’État mais une grande autre partie confond prix de la liberté et prix de l’austérité pour mauvaise gestion sur le plan budgétaire comme sur le plan monétaire.

Ces déclarations sont dans le prolongement de la stratégie du gouvernement de préparer les Français à vivre une rentrée et un hiver difficile, notamment en raison des risques de pénurie d’énergie et de la forte inflation qui y est liée. Le 14 juillet , Emmanuel Macron avait accusé la Russie d’utiliser le gaz comme une « arme de guerre » en limitant ses livraisons en riposte aux lourdes sanctions européennes la visant et appelé à « rentrer collectivement dans une logique de sobriété » énergétique.

Pour masquer les responsabilités spécifiques du gouvernement en matière d’inflation ( on attend encore vainement un audit approfondi de tous les facteurs explicatifs de la hausse des prix dans la moitié serait imputable à la seule spéculation), Macron passe du terrain économique au discours guerrier. Une manière de s’exonérer de ses responsabilité.

 

Une justice française inefficace

Une  justice française inefficace

 

L’avocat Stéphane Bonifassi estime, dans une tribune au « Monde », que la justice française ne souffre pas tant d’une insuffisance de moyens que, notamment au civil, d’une surproduction de jugements en l’absence d’outils procéduraux qui permettraient de limiter l’intervention des magistrats.

 

Le rapport des Etats généraux de la justice – dit rapport Sauvé – remis le 8 juillet au président de la République appelle à une augmentation substantielle des moyens de la justice et fait état d’un sous-investissement chronique. Pourtant, ce même rapport relève que la France se situe au-dessus de la médiane européenne pour les dépenses des tribunaux rapportées au produit intérieur brut ou au nombre d’habitants, selon la Commission européenne pour l’efficacité de la justice (Cepej).

En même temps, la France présente un délai de traitement des affaires bien supérieur à la médiane européenne et la Cepej s’alarme de l’insuffisante efficacité de notre système judiciaire. Des moyens supérieurs à la médiane mais une justice plus inefficace que les autres : on ne saurait dire de manière plus convaincante que notre justice ne souffre pas seulement d’une insuffisance de moyens.

Pour autant, la justice civile française ne chôme pas. Ce sont plus de un million d’affaires qui ont été traitées en 2020 devant les tribunaux judiciaires en première instance. Bien que le juge civil français soit devenu un auteur particulièrement prolifique, il ne parvient pas à faire face aux stocks inépuisables d’affaires introduites.

Mais les difficultés rencontrées par la justice civile française ne seraient-elles pas justement liées à cette production de masse de jugements ?

En Angleterre, seules 5 % des affaires dont le juge civil est saisi font l’objet d’un jugement, selon une récente étude réalisée par le magistrat Michaël Haravon. Le reste, soit l’écrasante majorité, est transigé avant tout jugement. Le juge n’a alors à juger que les quelques affaires pour lesquelles aucun accord n’a pu être trouvé entre les parties.

En France, ce sont environ 70 % des affaires civiles qui donnent lieu à un jugement, selon les statistiques du ministère de la justice, sans parler des innombrables recours devant les cours d’appel ou la Cour de cassation. C’est ainsi que pour 14 076 décisions en matière civile rendues en 2020 par la Cour de cassation en France, son homologue la Cour suprême britannique a rendu en tout et pour tout 54 décisions, toutes matières confondues, y compris pénales. Les délais, du fait de ces recours innombrables, explosent.

Le choix fait par la justice britannique de favoriser le règlement amiable des différends permet un règlement plus rapide et mieux accepté du litige. En parallèle, le juge dispose de plus de temps et de plus de moyens pour traiter des affaires présentant une vraie complexité juridique.

Planification écologique : c’est pour quand ?

Planification écologique : c’est pour quand ?

Il faut souhaiter que les situations d’urgence vécues depuis le début de l’été accélèrent une prise de conscience qui résiste au passage des saisons. La salutaire planification écologique annoncée par le gouvernement attend toujours d’entrer dans les faits. Or, le temps presse Estime un papier du Monde.

Le dérèglement climatique a quitté cet été les rapports austères pour s’imposer plus que jamais dans la vie de millions de Français. Ces derniers sont soumis tour à tour à des canicules impitoyables et à des phénomènes orageux particulièrement violents, comme celui qui vient de frapper la Corse. L’heure est malheureusement aux superlatifs, avec des sécheresses sans précédent qui n’épargnent plus aucune région, accompagnées d’incendies dévastateurs. Habituée à porter secours, la France a été contrainte d’appeler cette fois-ci à l’aide ses partenaires européens pour les juguler. Le tribut versé par la faune et la flore à ces catastrophes promet d’être élevé.

L’eau, une ressource longtemps considérée comme abondante, devient un sujet grandissant de tensions entre ses utilisateurs, confrontés à la généralisation de restrictions dans une bonne partie des départements. Tensions qui sont allées jusqu’au vol, en Ardèche, dans un réservoir consacré à la lutte contre les incendies, une triste première. Elaborée à une époque probablement révolue, la gestion française de la ressource hydrique menace d’être inadaptée à une ère de pénuries.

Il est sans doute trop tôt pour évoquer une accélération du réchauffement du climat par rapport aux trajectoires de long terme, déjà sombres, du groupe d’experts des Nations unies consacré à son évolution, le GIEC. Le météorologue et climatologue Robert Vautard, qui en est membre, se garde de trancher dans nos colonnes, mais estime néanmoins que les modèles sur lesquels les scientifiques s’appuient localement « donnent une vision un peu trop optimiste pour le futur ». Ce constat ne peut qu’alimenter l’anxiété liée au dérèglement climatique.

Il faut souhaiter que cet été de catastrophes accélère une prise de conscience qui résiste au passage des saisons. Par le passé, d’autres épisodes de sécheresse ont été suivis sur l’instant des discours volontaristes qui se sont étiolés l’automne suivant, ou bien lorsqu’une année plus proche de ce qui était la norme leur a succédé.

Face aux situations d’urgence vécues depuis le début de l’été, la majorité des réponses a privilégié l’adaptation : renforcement des moyens de lutte contre les incendies, meilleur usage des ressources hydriques, y compris celui des eaux usées, rupture avec une activité sylvicole favorisant la monoculture qui fragilise les forêts face au feu.

Rien de significatif, en revanche, n’a été dit de la lutte indispensable et structurelle que la situation exige contre le réchauffement. Négligée pendant la campagne présidentielle, marquée par le résultat décevant du parti censé incarner les préoccupations environnementales, elle a été brièvement remise en haut de la pile dans l’entre-deux-tours par le président sortant, Emmanuel Macron. Avant d’être à nouveau reléguée sur l’échelle des priorités au début d’une session parlementaire dominée sur tous les bancs, de la gauche à l’extrême droite, par la question du pouvoir d’achat, y compris aux dépens de l’environnement, à l’unisson de l’opinion publique.

La salutaire planification écologique annoncée par le gouvernement attend toujours un début de traduction dans les faits. Le temps presse pourtant, pour une crise qui ignore les frontières et qui requiert donc une réponse multilatérale. Pour prôner sans aucun doute et à bon droit l’exemplarité lors de la COP27, la conférence sur le changement climatique prévue en novembre à Charm El-Cheikh, en Egypte, la France se doit au préalable de se montrer elle-même exemplaire.

Gestion de l’eau : «Laisser faire la nature, c’est de l’idéologie»( FNSEA)

Gestion de l’eau : «Laisser faire la nature, c’est de l’idéologie»( FNSEA)

 

 

Dans une interview au JDD, Christiane Lambert rappelle qu’un stockage «intelligent» de l’eau est nécessaire pour faire face aux épisodes de sécheresse.

Lors  d’un déplacement dans les Alpes-de-Haute-Provence avec des agriculteurs touchés par la sécheresse, Christophe Béchu, le ministre de la Transition écologique, a rappelé que « l’eau potable, c’est 20 % des prélèvements de la consommation. Les usages agricoles, c’est le double ».« Nous avons déjà réduit de 30 % nos besoins en eau », lui répond Christiane Lambert, présidente de la FNSEA. Pour le JDD, la syndicaliste fait un bilan de la situation et met en lumière les moyens déjà mis en oeuvre par les agriculteurs contre la sécheresse historique qui touche la France.

« Beaucoup de cultures sont en train de brûler, les prairies jaunissent et les animaux qui cherchent à se nourrir abîment la terre en la grattant. Le manque de fourrage va toucher toute la France et tous les élevages : bovins, ovins, caprins et les chevaux. Le maïs a moins d’épis et des grains plus petits. Sur mon exploitation, nous n’en aurons pas assez pour nourrir nos porcs. Le calendrier des récoles a changé quasiment partout. Beaucoup ont déjà fini les moissons qui ne devaient pas commencer avant des semaines. Les vendanges vont démarrer dans certains vignobles avec trois semaines d’avance. Tous les travaux deviennent pénibles pour les agriculteurs qui travaillent dans des bâtiments et sous serre, ou pour ceux qui doivent récolter à haute intensité pour éviter que les fruits ou les légumes ne se perdent. Avec la chaleur, la production a beaucoup mûri et se conserve moins bien. Il a fallu mettre le turbo, travailler quinze heures par jour, d’autant que comme l’Espagne a été touchée par le gel et l’Italie par la sécheresse, l’Europe manque de fruits. Il y a des places à prendre pour les producteurs français sur les marchés allemands ou britanniques. »

« Il est très difficile de garantir entre 22 à 28 degrés dans certains bâtiments. La température est même montée à 37-38 degrés dans les plus anciens qui ne sont pas équipés de systèmes de rafraîchissement. Nous déployons des solutions depuis dix ans. Nous avons intégré dans les constructions neuves des éléments qui favorisent le rafraîchissement des animaux, comme des rideaux d’eau. Nous sommes au travail pour améliorer les choses. Les producteurs laitiers, par exemple, ont trouvé des solutions pour réduire de 15 % leur empreinte carbone en optimisant la gestion des troupeaux. Celle du litre de lait a baissé de 23 % en quinze ans. Mais il faut savoir qu’un élevage qui ferme ne rouvre jamais. Les aider est un enjeu de résilience. Moins de producteurs signifient des prix plus élevés. Nous ne voulons pas que la précarité alimentaire progresse. »

 

Vous sentez-vous visés par les efforts de réduction de consommation demandés à l’ensemble de la population ?


On entend partout qu’il faut changer de modèle mais nous, cela fait dix ans qu’on s’adapte. Il n’y a pas de climatosceptiques en agriculture. Nous avons déjà réduit de 30 % nos besoins en eau. Dans beaucoup de départements, comme ceux qui comptent des productions des végétaux spécifiques, des pépinières ou des cultures de semence, les agriculteurs n’ont pas le choix : ils ont besoin d’eau. Mais au global, 5 % seulement des agriculteurs sont irrigants. Dans ma commune sur 13 producteurs, un seul arrose. Et comme je le rappelle souvent : une tomate, c’est 90 % d’eau. L’eau des agriculteurs sert à nourrir les hommes.

 Au niveau de l’exécutif, vous estimez-vous soutenu ?

L’année dernière, nous avons travaillé dans le cadre du Varenne de l’eau et du changement climatique. Nous venions de connaître une période de gel historique. Il fallait se mettre autour de la table. Trois mille personnes ont été consultées. Et comme à chaque fois qu’une grande consultation est lancée, les agriculteurs se sont engagés. Certaines personnes n’ont pas voulu y prendre part… Nous avons l’habitude. Les gens veulent une alimentation de proximité mais pas qu’un élevage s’installe à côté de chez eux. Une des mesures prioritaires portait sur la mise en place d’un dispositif d’assurance récolte. Elle a été votée par les parlementaires en mars. Nous travaillons pour qu’elle soit applicable dès 1er janvier 2023. Ce serait une sacrée performance ; 30 % seulement des agriculteurs sont assurés.

Laisser faire la nature c’est bien, beau et bon, mais c’est de l’idéologie

Où en est-on du problème de stockage de l’eau que vous soulevez depuis longtemps ?


Un délégué interministériel a été nommé pour lever les freins sur certains dossiers. Il a une liste de 23, prêts à sortir. Certains remontent à plus de quinze ans, ne sont toujours pas réglés, alors que certaines zones connaissent une quatrième année de sécheresse. Stocker de l’eau intelligemment est une priorité. Laisser faire la nature c’est bien, beau et bon, mais c’est de l’idéologie. La situation climatique que nous connaissons nécessite une gestion humaine du problème. Sans stockage artificiel, certains qui n’ont pas accès à l’eau vont se retrouver condamnés à faire des cultures non irriguées. Ca sera blé, blé, blé. Et la monoculture, on sait à quoi ça peut mener.

Taux du livret : 2% ? c’est trop !

Taux du livret :  2% ? c’est trop !

La générosité du gouvernement est sans limite. Sans parler de celle du gouverneur de la Banque de France au service des lobbys pour ne pas augmenter les salaires et l’épargne.

Ainsi la Banque de France envisage-t-elle une hausse de 2 % pour le taux du livret A alors que dans le même temps on sait que l’inflation sur un an a  progressé officiellement d’environ 6 %. Résultat une perte de pouvoir d’achat de 4 %.De quoi réjouir le système bancaire et le gouvernement qui évidemment utilisent  cette épargne mal rémunérée. D’un certain point de vue les ménages sont doublement punis. D’une part parce que les revenus salariaux ne suivent pas l’inflation ensuite parce que l’éventuelle épargne est aussi pénalisée comme les salaires.

Le taux du livret A va doubler au 1er août prochain, pour passer de 1% à 2%, son plus haut niveau depuis dix ans. C’est du moins ce qu’a laissé entendre le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau. « C’est possible », a-t-il ainsi soufflé ce matin au micro de France Info, sachant que la décision finale revient à Bercy.

En faite la proposition de la banque de France vise surtout à influencer le gouvernement pour limiter la décision de relèvement du taux du livret A comme le demande le monde bancaire.

Par contre ,le taux du Livret d’épargne populaire (LEP), réservé aux ménages modestes  pourrait ainsi passer de 2,2% à 4,5%,. Le seul problème c’est que cette épargne est insignifiante car les intéressés n’ont pas les moyens de mettre de l’argent de côté !

Covid : c’est reparti

Covid  : c’est reparti

L’épidémie de Covid refait parler d’elle avec les variants BA.4 et BA.5 qui s’installent en France, après leur percée au Portugal notamment. Spécialistes de l’épidémiologie et de l’évolution des maladies infectieuses au sein de l’unité « Maladies infectieuses et vecteurs : Écologie, Génétique, Évolution et Contrôle » (Université de Montpellier, CNRS, IRD), Mircea Sofonea, maître de conférences, et Samuel Alizon, directeur de recherche, décryptent la situation dans l’Hexagone. ( La Tribune)

 

Le variant Omicron, devenu majoritaire au niveau mondial, continue à se répandre et à évoluer. Mais ses nouveaux avatars sont désormais désignés comme BA.1, BA.2, puis BA.4 et BA.5… Comment s’y retrouver ?

Samuel Alizon - Effectivement, il y a de quoi se perdre dans ce foisonnement de nomenclatures ! Les lettres grecques ont été introduites par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en 2021 avec le variant Alpha. C’est probablement la pire des classifications, car elle a été élaborée sans prendre en compte la biologie de l’évolution. Celles de Pango ou Nextclade sont bien plus adaptées. D’ailleurs, l’OMS semble avoir arrêté ses mises à jour et regroupe sous le terme générique d’Omicron tous les variants de type BA.

Nous avons modélisé la circulation des lignées de variants en France dans un travail récent et la première vague Omicron causée par la lignée BA.1 ressort dès fin 2021. Celle-ci a rapidement été supplantée par lignée BA.2, qui a causé une seconde vague hospitalière en avril 2022. Maintenant ce sont les lignées BA.4 et BA.5 qui prennent le pas.

Mircea T. Sofonea - Ces lignées ont été identifiées courant mai, mais elles auraient vraisemblablement émergé au cours du mois de décembre 2021 en Afrique du Sud, potentiellement à partir de BA.2, la lignée majoritaire en France depuis mars 2022.

Tandis que le variant BA.2 était aussi différent de BA.1 que le variant Delta l’était du variant Alpha, la divergence évolutive entre BA.4 et BA.5 est plus limitée.

Toutefois, même si le nombre de nouvelles mutations est limité, certaines interpellent. Ainsi, la mutation 452R de la protéine Spike est connue pour conférer une plus grande affinité avec le récepteur humain ACE2, utilisé par le virus pour pénétrer dans nos cellules. La mutation 486V, toujours dans la protéine Spike, confère quant à elle une assez grande capacité d’évasion immunitaire au virus.

Néanmoins, il convient d’être prudent avec le raisonnement par analogie appliqué aux mutations isolées. Car l’effet de ces dernières n’est ni absolu ni cumulatif ; il dépend de l’ensemble du génotype, avec de potentiels phénomènes synergiques et antagonistes, y compris pour des positions éloignées sur le génome (on parle d’épistasie).

Ces mutations sont-elles des innovations de ces variants, ou BA.4 et BA.5 « piochent-ils » dans toutes les possibilités qui ont été testées par leurs prédécesseurs – Delta, Gamma, Beta, Alpha ?

MTS - Rappelons qu’Omicron n’est pas le descendant de précédents variants, mais un cousin éloigné, et que les virus ne mutent pas de façon volontaire ni dirigée. Les mutations détectées dans le génome d’une nouvelle lignée sont apparues par hasard.

La mutation 452R n’était pas présente dans les lignées BA.1 ou BA.2, mais on la trouvait bien chez le variant Delta. C’est d’ailleurs une des trois mutations recherchées dans les tests de criblages actuellement réalisés sur tous les tests PCR positifs en France.

La mutation 486V n’est associée à aucune des lignées circulant au sein de notre espèce, mais des expériences dites de deep mutational scanning, qui consistent à générer des protéines avec des mutations, l’avaient identifiée comme étant potentiellement impliquée dans l’évasion à l’immunité.

SA - Concernant les différences entre variants, deux mécanismes génétiques sont impliqués : les mutations et la recombinaison. Cette dernière permet un brassage de portions entières du génome lorsque deux virus de lignées différentes « co-infectent » un même hôte.

Au niveau biologique, plusieurs hypothèses coexistent pour expliquer l’émergence de variants : la circulation accrue dans une population, l’implication d’un réservoir animal ou les infections chroniques chez des personnes immunodéprimées. En effet, ces dernières ne parviennent pas à éliminer le virus, qui cause donc des infections plus longues et plus létales. Une prépublication (donc à prendre avec précautions, car non encore relue par les pairs) d’une équipe de New York décrit ainsi l’évolution intra-patient d’un virus BA.1 avec l’accumulation de mutations clés et, surtout, sa transmission à au moins cinq autres personnes.

Dans le cas de BA.4 ou BA.5, comme leurs différences avec BA.2 sont assez limitées, il pourrait ne s’agir que de mutations fixées au fur et à mesure de la circulation du virus.

Pourquoi BA.4 et BA.5 se propagent-ils maintenant en France ?

SA - On peut facilement estimer un avantage de croissance d’une lignée par rapport à une autre dans une population. Selon notre équipe, celui de BA.5 est de l’ordre de 9 % en France par rapport à BA.2.

En revanche, il est compliqué de savoir d’où provient cet avantage. BA.5 se propage-t-il plus, car il est plus contagieux ? Ou bien parce qu’il échappe mieux à l’immunité ? Une prépublication par une équipe japonaise et une publication par une équipe chinoise mettent en avant le rôle de l’échappement immunitaire, notamment via la mutation 486V.

Quelle que soit l’origine de cet avantage, cela peut contribuer à un rebond épidémique en France.

MTS - Un second mécanisme est aussi à l’œuvre dans l’Hexagone : l’immunité anti-SARS-CoV-2 – essentiellement hybride, c’est-à-dire à la fois post-vaccinale et post-infectieuse – décline avec le temps depuis le dernier événement immunogène (qu’il s’agisse d’une infection ou de la vaccination).

Si la protection conférée par une infection Omicron ou une 3e dose de vaccin reste notable après cinq mois vis-à-vis d’une forme grave, elle est revanche très diminuée vis-à-vis d’une infection quelconque. La susceptibilité de la population au virus (c’est-à-dire le pendant de l’immunité collective), se reconstitue donc avec le temps, ouvrant à terme la possibilité d’une reprise épidémique.

En résumé, BA.4 et BA.5 se propagent à la faveur du vieillissement de notre immunité, et le font plus rapidement que BA.2, car ils bénéficient d’un double avantage de contagiosité et d’échappement immunitaire. BA.4 et BA.5 induisent donc une vague plus tôt que BA.2 ne l’aurait fait.

La situation au Portugal a pu inquiéter. Mais peut-on tirer des enseignements des tendances observées dans les autres pays ?

MTS - Je suis réservé sur les comparaisons interpays : elles sont de plus en plus délicates, car la circulation courante dépend, outre des mesures sanitaires en place, de l’historique épidémiologique et immunologique, de plus en plus différencié selon les pays.

Au niveau de la France, il est même toujours difficile de comparer quantitativement le relâchement des mesures contribuant à la reprise, et le contexte estival qui la limite, avec des jours plus longs et plus chauds favorisant les interactions sociales en milieu aéré.

SA - Le Portugal est un des pays européens où la vague BA.4/BA.5 est la plus avancée et s’accompagne d’une hausse des hospitalisations. Il est compliqué de savoir pourquoi elle y a débuté si précocement, mais, comme pour tous les débuts d’épidémies, le rôle d’événements aléatoires du type « super-propagation » y est probablement pour beaucoup.

Au niveau mondial, en Afrique du Sud, la vague BA.4/BA.5 semble sur le déclin. Aux États-Unis, en revanche, BA.2 a d’abord été remplacé par la lignée BA.2.12, mais celle-ci semble en voie de remplacement par BA.5.

Peut-on anticiper les conséquences de ces remplacements entre variants sur les futurs pics épidémiques ?

SA - En 2021, en France, un nouveau variant remplaçait les anciens, car il était plus contagieux. Depuis décembre 2021, c’est plutôt l’évasion immunitaire qui mène le bal.

Ceci rend la modélisation de scénarios délicate. Les modèles de notre équipe, comme de ceux de l’Institut Pasteur ou de l’Institut Pierre Louis d’Epidémiologie et de Santé publique tenaient déjà compte de la couverture vaccinale dans la population et du pourcentage de personnes ayant eu une infection naturelle.

En revanche, inclure le temps écoulé depuis la dernière vaccination ou infection naturelle est un défi, car, après deux ans de pandémie, deux campagnes vaccinales et une énorme vague BA.1, tout le monde a désormais une immunité différente !

MTS - Nous avons développé des outils pour prendre en compte cette hétérogénéité de l’immunité dans les populations. Vu nos contraintes, nous nous focalisons pour le moment sur le temps long, mais, en théorie, il devrait être possible d’utiliser ce cadre pour explorer des scénarios prospectifs à court terme.

Pour le moment, difficile de dire quelle sera l’ampleur exacte de la nouvelle vague épidémique qui débute. Cette vague, au sens génétique ou virologique, est déjà bien avancée et BA.5 deviendra majoritaire vraisemblablement d’ici le 20 juin. Si on peut compter sur l’été pour diminuer l’incidence par rapport à l’hiver, il n’empêchera pas, à lui seul, une vague de contamination. Pour mémoire, un des pics de circulation en France demeure août 2020, et la 4e vague (de Delta) avait connu son pic en juillet 2021.

La République… c’est les collectivités locales ?

Face à la nécessité de résoudre les fractures du pays dont ont témoigné les résultats de l’élection présidentielle, il est indispensable de démultiplier la République pour répondre aux besoins des Français. Pour cela, la coopération de tous les instants entre État et collectivités n’est plus une option mais une obligation. Par Sébastien Martin, Président d’Intercommunalités de France, Président de la Communauté d’Agglomération du Grand Chalon ( la Tribune)

Un plaidoyer en faveur d’une décentralisation vers les collectivités locales. Pas sûr cependant que le millefeuille administratif garantisse vraiment une plus grande efficacité et une plus grande démocratie surtout depuis la création des communautés de communes, une étagère supplémentaire pas toujours très utile. Notons enfin que la démocratie dans ces collectivités locales n’est pas toujours très exemplaire ! NDLR

 

La République, c’est l’action commune de l’État et des collectivités. Car avant d’être Président, Ministre, élu local ou agent de la fonction publique nous sommes toutes et tous au service de la République. Et c’est la République qui doit répondre aux angoisses, mais aussi aux espérances exprimées lors du scrutin présidentiel.

C’est pourquoi ce quinquennat doit être celui où l’on « démultipliera » la République, partout, dans sa capacité d’action.

Face aux inégalités, la « République démultipliée » doit être celle qui « entre » partout, et se réaffirme comme une, indivisible et plus que jamais décentralisée.

Un nouveau cadre de dialogue État-Collectivité doit être imaginé et appliqué. Il doit nous permettre de prendre en main tous les enjeux de l’action publique du prochain quinquennat et de cheminer ensemble vers des solutions.

Car chacun le sait, l’État ne peut pas tout. Rares sont les domaines où il agit seul. Même la sécurité, compétence pourtant hautement régalienne, est aujourd’hui l’affaire de tous. Il suffit de voir pour cela le rôle de plus en plus important joué par les Polices municipales.

Créer la République démultipliée, c’est créer plus de cohérence, de complémentarité entre échelles de décision et donc, d’efficacité de l’action publique dans une France des bassins de vie. Cette dernière ne doit plus se limiter à des frontières administratives, pour enfin s’adapter au territoire vécu par nos concitoyens.

Dans cette quête de pertinence de l’action publique, chaque acteur concerné doit savoir et pouvoir jouer sa partition. Il nous faut donc des échelons territoriaux stratégiques et d’autres de mise en œuvre opérationnelle selon les enjeux. Pour y parvenir, l’État doit être fédérateur et facilitateur.

Plusieurs solutions sont d’ailleurs activables rapidement, sans grande réforme, sans grande loi, mais par le changement des façons de procéder. D’abord, en confortant les contrats État-collectivités qui ont prouvé leur efficacité (CRTE, CPER, Action Cœur de Ville, Territoires d’Industrie…) et en assumant d’abandonner ceux qui ont montré leurs limites. Ensuite, en facilitant la délégation de certaines compétences entre collectivités qui, d’évidence, seraient mieux exercées à un niveau plus local. Certaines expérimentations ont montré que le versement des aides aux entreprises, compétence des régions, pouvait être assumé de manière efficace par une intercommunalité sur son territoire, du fait de sa meilleure connaissance des besoins. Dès lors, pourquoi l’État n’incite-t-il pas les régions à conventionner avec les bassins de vie les plus à même de s’en charger ? Pourquoi ne serait-il pas possible de déléguer aux blocs locaux en capacité de le faire la gestion des procédures d’implantation d’entreprises quand on sait que le gain de temps engendré permettrait de conforter l’attractivité de tout un territoire ?

C’est à l’échelle des bassins de vie, et grâce à cette manière plus pragmatique de procéder, que nous pourrons répondre aux enjeux majeurs de la réindustrialisation du pays, de sa transition écologique et de la cohésion sociale et territoriale indispensable à l’unité de la République.

Cela implique de donner aux territoires qui le peuvent, les pouvoirs financiers et opérationnels suffisants pour déployer eux-mêmes les stratégies qui les tirent vers le haut tout en accompagnant vers la pleine maîtrise de leurs compétences ceux qui en ont besoin.

Pour que le prochain mandat permette de résorber les fractures, son début devra être marqué par l’ouverture, dans tous les territoires, de l’indispensable débat du « qui peut faire quoi et mieux », en conviant, par exemple dans chaque région, les différentes collectivités à un échange sur les capacités à faire de chacune.

C’est par cette action coordonnée et commune entre États et collectivités, que nous pourrons répondre à l’exigence des Français de vivre dans un pays qui se préoccupe d’eux, de leur quotidien, de leur futur, de celui de leurs enfants. C’est en osant une « décentralisation de la confiance », où élus locaux, services déconcentrés et État central additionnent leurs envies et leurs possibilités, que l’on construira une République à même de démultiplier les énergies et donc, à la hauteur des défis de notre époque.

Sébastien Martin

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