Société–La presse source d’info numéro un ? C’est faux !
Dans l’Hexagone, une étude avait démontré que la télévision était et de loin le principal vecteur d’information. Une autre étude diffusée par le Figaro aujourd’hui montre cependant la presse serait le support le plus utilisé. Le Figaro serait notamment en tête mais toucherait surtout les lecteurs à fort pouvoir d’achat.
Cette nouvelle étude affirme que La presse est considérée à 59 % comme la source d’information la plus fiable, loin devant la radio (19 %), internet (13 %) et la télévision (9 %). Les informations trouvées dans la presse sont également jugées «plus complètes» à 66 % par les dirigeants des entreprises de 500 salariés et plus. Aux yeux de ces décideurs professionnels et foyers aisés, les journaux et les sites d’informations en ligne se positionnent également comme le premier média pour «la confiance dans les messages publicitaires». «34 % des sondés déclarent que la publicité présente dans la presse éclaire leurs choix de consommation, contre 25 % pour la télévision, 17 % pour les réseaux sociaux et 9 % pour la radio», précise Amélie Benisty.
Il est clair que selon les couches sociales, le rapport aux médias et différents. On comprendra que le Figaro puisse être en tête dans le lectorat cadre et assimilés et que la télévision demeure quand même le support le plus populaire pour l’ensemble des Français.
Mathieu Lehot, data journaliste (Le Monde, Mediapart, L’Argus de l’assurance) s’est penché sur les principaux chiffres de diffusion connus de la presse, représentés par ses soins sous forme de graphiques vertigineux.
Une faible crédibilité des médias
D’après le baromètre annuel Kantar la crédibilité des différents médias s’améliore légèrement en 2021 mais reste à des niveaux faibles. La radio, avec 52% des Français qui estiment crédible l’information qui y est racontée, reste le média perçu comme le plus crédible, devant le journal (48%) et la télévision (42%).
Ces trois médias enregistrent une légère hausse de leur crédibilité (+2 points chacun par rapport à 2020). Si cette hausse est modérée, c’est la seconde année consécutive qu’elle intervient pour le journal et la télévision après une forte baisse en 2019 (année qui avait suivi la crise des gilets jaunes). Il semble donc que cette amélioration de la crédibilité se confirme.
Internet reste un moyen d’information jugé peu crédible (28% seulement des Français estiment que les informations qui y sont diffusées sont crédibles), mais sa crédibilité enregistre une importante par rapport à l’année dernière : + 5 points.
Une différence peut cependant s’observer selon la préférence partisane. Ainsi, l’intérêt pour l’actualité et la crédibilité perçue du journal ou de la télévision reculent aux deux extrémités du spectre politique, chez les sympathisants de la France Insoumise (33% considèrent crédible l’information diffusée à la télévision) et du Rassemblement national (27%). A l’inverse, ces éléments progressent chez les sympathisants d’Europe Ecologie les Verts (38%), du PS (52%) ou de la République en Marche (57%). La polarisation politique autour de la question des médias semble donc s’accentuer et témoigne d’un clivage de plus en plus important.
les medias les plus touchés
Les plus touchés sont : Libération qui a perdu 40 % de son lectorat papier (- 19 000 journaux vendus par jour, que ce soit en kiosque ou par abonnement) entre les mois de décembre 2015 et 2019, et Aujourd’hui en France qui a chuté de 38 % (- 48 000 journaux vendus par jour) pour la même période.
Ceux dont on remarque les moins fortes baisses (La Croix et L’Humanité) sont également ceux dont la plus grande partie des ventes se fait par abonnement.
Côté numérique, la presse nationale et celle qui s’adapte le mieux, notamment Le Monde.
En décembre 2019, 65% du lectorat payant du Monde est composé d’abonnés numériques. Le journal du soir avait franchi le cap des 50% au printemps 2018. Des titres comme La Croix (23%) ou L’Humanité (17%) sont en revanche plus en retard.
Sur le plan financier, la presse voit ses recettes fondre année après année. Les recettes publicitaires de la presse quotidienne nationale représentent 60 % des revenus (660 M€) en 2000. En 2018, elles ne représentent plus que 34 % des revenus (180 M€)
Pour la presse quotidienne régionale, on constate le même phénomène que pour la presse nationale avec une forte baisse, pour ceux dont la vente se fait le plus en kiosque.
La chute est plus marquée pour le Parisien a perdu 31 % de ses ventes papier en 4 ans, et pour Sud-Ouest qui chute de 21 %.