80km/h : c’est courageux mais c’est idiot et injuste
S’attaquer uen nouvelle fois à la vitesse facteur essentiel de risque sur la route est courageux mais le faire de cette manière relève de l’entêtement. Visiblement, le Premier ministre veut sa réforme à lui car Macron n’est pas spécialement favorable à cette orientation qui frappe surtout les zones rurales. Une orientation impopulaire qui concerne uen nouvelle fois la France profonde. Un mesure idiote car elle n’intègre pas les différences de caractères accidentogènes. Une mesure injuste car elle frappe ceux qui n’ont pas les moyens de résider dans des appartements urbains trop chers. On ne peut aussi s’empêcher d’interroger pour savoir sil s’agit de faire baisser la dangerosité de la route ou d’augmenter les recettes fiscales liées aux infractions de vitesse. Les radars automatiques rapportent en effet de l’ordre de 1 milliards par an ; avec une vitesse de 80, il sera facile de multiplier rapidement ce chiffre par 2 ou 3. Pourtant la mesure parait en apparence de bon sens : réduire la vitesse pour limiter la gravité et le nombre d’accidents. On sait en effet que la vitesse et l’alcool sont les deux facteurs explicatifs majeurs qui affectent l’insécurité routière. Pour autant, une mesure de portée générale n’est pas forcément très pertinente. En effet sur certaines portions, même une vitesse à 80 km/h peu se révéler dangereuse alors que sur d’autres une vitesse à 100 km/h ne présente que peu de danger. La vérité, c’est qu’il conviendrait de mettre en place une régulation de la vitesse beaucoup plus fine adaptée à chaque tronçon en fonction de la dangerosité. De ce point de vue, il fauta regretter que l’Etat ne disposent d’aucun outils réellement scientifique pour analyser l’accidentologie. Du coup la hausse comme la baisse du nombre d’accidents n’est jamais expliqué ou alors de manière fantaisiste. Une philosophie par exemple qui est pratiquée dans les chemins de fer pourtant un transport guidé où les risques est beaucoup moindres. Le Conseil national de la sécurité routière (CNRS) - organe purement consultatif – avait déjà préconisé cette réduction de la vitesse en 2013. Au lieu de le suivre, le gouvernement d’alors s’était tourné bien plus tard, en 2015, vers une expérimentation de deux ans sur quatre axes en France. Achevée depuis cet été, celle-ci est mise de côté. Le nouveau gouvernement, en effet, ne souhaite pas communiquer sur ses résultats, une manière de dire que cette expérimentation telle qu’elle a été conçue ne peut sérieusement être reprise. Sous dimensionnée dans la durée mais aussi dans le nombre d’axes choisis, ses données ne peuvent être exploitées d’après le gouvernemenet ! Notons que des pays qui avaient abaissé la VL sont en train de la relever pour des motifs de sécurité. L’absence d’approche réellement scientifique permet évidemment toutes les approximations.