Veolia dit non à des cessions d’actifs de Suez mais Veolia n’aura pas son mot à dire !
Sans doute pour rassurer certains observateurs ou certains décideurs, Veolia affirme de façon un peu gratuite qu’elle s’opposera à toute cession d’actifs stratégiques de Suez contraire à son projet industriel, annonce mardi le groupe dans un communiqué. Le seul problème c’est que Veolia n’aura pas son mot à dire en matière de cession d’actifs puisque c’est la commission européenne qui jugera de l’opportunité de se débarrasser d’actifs pour éviter que le nouvel ensemble éventuel Veolia Suez ne soit en position hégémonique.
Pour Veolia les actifs intéresséssont les activités de Suez en Espagne, au Chili, aux Etats-Unis dans l’eau, et au Royaume-Uni et en Australie dans les déchets, précise Veolia. Mais ce n’est pas forcément le point de vue de la commission économique européenne qui pourrait être amenée par exemple à imposer la vente des actifs dans l’activité eau dans certains des autres pays dont la France.
Veolia fait surtout à travers cette annonce une nouvelle opération de communication douteuse semant encore un peu plus de confusion dans les perspectives stratégiques des deux sociétés surtout à l’étranger. On voit mal en effet un donneur d’ordre notamment étranger s’engager avec le nouvel ensemble s’il plane des menaces de cession d’actifs sur des activités qui pourraient faire l’objet de contrats avec le nouveau groupe.
“Veolia considère que la cession de l’un de ces actifs serait expressément contraire au contexte amical dans lequel Suez s’est déclaré prêt à ouvrir un dialogue (…), portant ainsi atteinte à l’intérêt social des deux groupes ainsi qu’aux intérêts de tous les actionnaires de Suez, dont Veolia”, peut-on y lire.
Veolia promet de s’y opposer “par tous les moyens de droit”.
D’une certaine manière aussi bien du côté Veolia que du côté Suez chacun poursuit sa stratégie contradictoire d’d'éventuels développements des deux sociétés. Mais Veolia rajoute toujours une couche dans la confusion.
Le 17 janvier dernier, Suez a annoncé que son conseil d’administration avait reçu une lettre d’intention des fonds Ardian et Global Infrastructure Partners (GIP) ouvrant la voie à plusieurs scénarios possibles, dont celui d’une offre d’achat sur les actions de Suez, au prix de 18 euros par action, coupon attaché.