Cession peu probable de Florange par ArcelorMittal
L’abandon par ArcelorMittal des hauts-fourneaux de Florange semblant désormais inéluctable, le gouvernement tente de convaincre les dirigeants du groupe de céder ces installations pour un euro symbolique à un repreneur – qui reste à trouver. Ce ne sera pas chose facile car une telle cession serait en tous points contraire à la stratégie mise en œuvre par le sidérurgiste indien. Face à une demande actuellement atone en Europe – les principaux débouchés de l’acier se trouvent dans la construction et l’automobile, deux secteurs en crise – ArcelorMittal veut restreindre les capacités de production. Son but: enrayer la chute des prix. La création d’un nouveau concurrent remettant en marche des hauts-fourneaux irait à l’encontre de cet objectif. La comparaison avec ce qu’il se passe actuellement en Belgique est particulièrement éclairante. L’an dernier, ArcelorMittal a annoncé la fermeture définitive des hauts-fourneaux de Liège. Depuis lors, les syndicats locaux s’y opposent, quitte à bloquer la phase «à froid» qui doit, elle, être conservée. Les politiques tentent de trouver une solution. Là aussi, un projet de cession a été évoqué. La semaine dernière, le prix de 300 millions d’euros était même mis en avant dans la presse. Coup de froid hier, après une rencontre avec l’exécutif wallon et certains dirigeants d’ArcelorMittal. Selon La Libre Belgique, le sidérurgiste n’est pas disposé à vendre et si on décide de lui forcer la main – hypothèse envisagée en France par François Hollande, qui a promis une loi en ce sens pendant la campagne électorale -, il refusera d’acheter l’acier produit par ces hauts-fourneaux désormais détenus par un concurrent. Or le passage par cette phase «à froid» (laminage et finition) est indispensable. En Belgique, ArcelorMittal a été plus loin encore dans les pressions puisqu’il a gelé un investissement de 280 millions d’euros pour cette phase «à froid» tant que le blocage persistera sur la fermeture des hauts-fourneaux. Or cette partie de l’activité emploie beaucoup plus de monde que la filière liquide. À Florange, 500 personnes «seulement» travaillent dans les hauts-fourneaux sur un effectif total de 2600 salariés