Mélenchon : Jaurès, César ou Georges Marchais ?
Mélenchon ne manque évidemment pas de qualité, ni de culture mais ses outrances disqualifient parfois son propos. À ses qualités de tribun, à ses références culturelles, Mélenchon ajoute un certain talent de comédien. On a cependant parfois des difficultés à saisir la réelle personnalité de l’intéressé qui se comporte selon les cas comme Jean Jaurès, Jules César ou encore Georges Marchais. Il est Jaurès quand il veut théoriser le socialisme et ambitionne de réunir toutes la famille de gauche. Malheureusement il devient souvent Jules César quand il négocie avec ses partenaires d’autres formations n’hésitant pas à les négliger voire à les maltraiter comme le parti communiste, le parti socialiste où les organisations d’extrême-gauche. Mélenchon conçoit l’union non pas comme un combat mais comme un ralliement à ses seuls positions. Le paradoxe chez Mélenchon c’est qu’il peut tout autant développer une analyse intellectuelle de haut niveau et peu après tombé dans le populisme le plus vulgaire voire insultant. Bref aussi faire du Georges Marchais en utilisant la caricature et la grossièreté il y a un côté sanguin chez Mélenchon qu’il a du mal à contrôler. Force est de reconnaître que Mélenchon a peu de concurrents quant à ses compétences oratoires, son seul ennemi : sans doute lui-même.