Tarifs EDF : Risque de rattrapage ? Non certitude !
Discussion byzantine au sein des différents organismes qui interviennent pour réguler les tarifs EDF. Les grands médias titrent : » risque de rattrapage » alors qu’il s’agit d’une certitude en l’état de la situation financière catastrophique du producteur électricité. Il faut dire que la situation financière d’EDF est intenable. Il faut d’abord apurer une énorme dette de 40 milliards, ensuite trouver 50 milliards pour les travaux permettant de prolonger la durée de vie du parc nucléaire actuel. Financer aussi au moins en partie les 25 à 50 milliards du site d’enfouissement des déchets nucléaires de Bure en Moselle enfin faire face à un besoin de financement de 200 milliards à terme pour le renouvellement du parc nucléaire. En clair EDF ne pourra jamais faire face seule à ces défis mêmes avec une augmentation régulière du prix de ‘l’électricité (il est prévu une augmentation moyenne de 2,5 % par an pendant plusieurs années) ou par des seules suppressions d’effectifs. Le Conseil d’Etat « risque » donc d’imposer au cours des prochains jours au gouvernement de revoir les tarifs d’EDF pour la période 2014-2015, ce qui entraînerait un rattrapage sur la facture des ménages. La juridiction administrative doit se prononcer sur un recours de l’Association nationale des opérateurs détaillants en énergie (Anode) contre une hausse des tarifs de 2,5% survenue le 1er novembre 2014, que les concurrents d’EDF ont jugé trop faible pour notamment compenser les augmentations insuffisantes des années précédentes. Alors que la baisse des prix de marché rend les offres des fournisseurs alternatifs plus compétitives et met donc EDF sous pression, l’électricien public a fait l’hypothèse d’une hausse des tarifs « bleus » de 2,5% par an de 2016 à 2019, selon un document interne obtenu par Reuters en janvier. Les interventions des pouvoirs publics pour bloquer ou limiter les hausses se sont multipliées ces dernières années, de même que les recours juridiques des rivaux d’EDF. Le PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy, plaide régulièrement en faveur de hausses « régulières et modérées » des tarifs de l’électricité en France afin de financer les investissements du groupe, confronté à d’importants travaux pour prolonger la durée de vie de son parc nucléaire.
(Avec Reuters)