Croissance mondiale : une crise du type de celle de 2008?
Il y a déjà plusieurs mois que le FMI attire l’attention sur le danger de l’affaiblissement de l’économie mondiale mais maintenant avec en plus un risque de déraillement, en clair une nouvelle crise grave. En amont il y a dans de nombreux pays une très net baisse de la demande liée en particulier à des politiques budgétaires et monétaires inadaptées. Une baisse générale de la demande qui a impacté l’économie chinoise dont les exportations comme les importations ne cessent de régresser depuis des mois. En même temps la demande de matières premières s’écroule aussi les prix avec créant de graves mouvements baissiers des marchés financiers et se ré percutant sur l’ensemble de l’économie. Une sorte de cercle vicieux qui préfigure au mieux un ralentissement durable du commerce international au pire une crise du type de celle de 2008. Signe du pessimisme ambiant, le Fonds a abaissé de 0,2 point sa prévision de croissance pour 2016 (3,4%) comme pour 2017 (3,6%) en pointant la situation « périlleuse » de nombreux pays émergents, guettés par le « ralentissement généralisé ». L’enjeu n’est pas mince: les pays émergents et en voie de développement pèsent pour « plus de 70% » de la croissance planétaire, note le Fonds. Le premier d’entre eux, la Chine, a engagé une difficile transition vers une économie davantage tournée vers la consommation mais a été récemment pris de soubresauts qui ont fait dévisser l’ensemble des marchés mondiaux. Le FMI fait, pourtant, une nouvelle fois le pari de laisser inchangée sa prévision pour la Chine cette année, à 6,3%, mais met en garde contre l’impact d’un « ralentissement plus marqué que prévu » de la deuxième puissance économique mondiale. Le coup de mou de l’ogre chinois a déjà de lourdes conséquences pour les autres pays émergents qui profitaient de son appétit insatiable pour les matières premières. L’ »atonie de la demande », comme l’appelle le FMI, fait aujourd’hui chuter le cours de nombreuses matières premières, privant les pays qui les exportent de précieux relais de croissance et ressources cruciales.
Les chiffres (sans doute très provisoire !)du FMI :
Entre parenthèses représentent les révisions exprimées en points de pourcentage par rapport aux prévisions précédentes qui dataient d’octobre.
Monde: 3,4% pour 2016 (-0,2) ; 3,6% pour 2017 (-0,2)
Etats-Unis: 2,6% (-0,2) ; 2,6% (-0,2)
Zone euro: 1,7% (+0,1) ; 1,7% (=)
Allemagne: 1,7 (+0,1) ; 1,7% (+0,2)
France: 1,3% (-0,2) ; 1,5% (-0,1)
Italie: 1,3% (=) ; 1,2% (=)
Espagne: 2,7% (+0,2) ; 2,3% (+0,1)
Japon: 1,0% (=) ; 0,3% (-0,1)
Grande-Bretagne: 2,2% (=) ; 2,2% (=)
Canada: 1,7% (=) ; 2,1% (-0,3)
Russie: -1,0% (-0,4) ; 1,0% (=)
Chine: 6,3% (=) ; 6,0% (=)
Inde: 7,5% (=) ; 7,5% (=)
Brésil: -3,5% (-2,5) ; 0% (-2,3)
Mexique: 2,6% (-0,2) ; 2,9% (-0,2)
Afrique du Sud: 0,7% (-0,6) ; 1,8% (-0,3)
Nigeria: 4,1% (-0,2) ; 4,2% (-0,3)
(avec AFP)