Celio : menace de fermeture
L’ouverture d’une procédure de sauvegarde pour l’ensemble des magasins Celio dans le monde ne signale pas une perspective de développement bien au contraire. Elle pourrait signifier un ajustement de la variable sociale se caractérisant notamment par des départs à la retraite et des licenciements secs..Celio, détenu à 100% par la famille Grosman, compte actuellement 4000 salariés dans le monde et 1585 magasins dans 46 pays, dont 488 en France. Mais seuls les magasins français opérés en propre par Celio, soit 345 points de vente, sont concernés par cette démarche. «Cette solution permettra au groupe de préserver sa trésorerie pendant les prochains mois, afin de se donner du temps dans la reprise de l’activité commerciale et d’adapter la transformation déjà engagée», explique Celio dans un communiqué. Un prêt garanti par l’État a été sollicité, pour l’instant sans succès.
La marque Celio souffre de plusieurs problèmes certains dimensions conjoncturelles d’autres davantage structurelles qui marquent un certain déclin des achats de vêtements. Comme nombre de ses consœurs de l’habillement, l’enseigne n’a pas résisté à la crise du Covid, alors qu’elle était déjà financièrement fragilisée par les « gilets jaunes » et la grève contre la réforme des retraites. Deux mois durant, ses 1585 magasins dans le monde (essentiellement en Inde, en France en Espagne et en Italie) ont été fermés, occasionnant un manque à gagner de 100 millions d’euros. Encore aujourd’hui, près de 300 magasins restent portes closes. En France, tous sont désormais ouverts, mais certains l’ont été tardivement du fait de leur implantation dans de grands centres commerciaux restés fermés après le 11 mai, comme le Forum des Halles à Paris.
Les difficultés de Celio ne datent cependant pas du Covid. Le chiffre d’affaires du groupe reculait déjà en 2019, à 560 millions d’euros contre 605 millions d’euros un an plus tôt. La mode masculine n’échappe pas aux difficultés de relative stagnation des ventes.
Par conviction écologique ou pour ménager leur budget, les Français achètent de moins en moins de vêtements. Depuis dix ans, les ventes recensées par l’institut français de la mode (IFM) chutent quasi continûment. Les enseignes moyenne gamme sont celles qui souffrent le plus. Parallèlement, les ventes en ligne se sont développées, grignotant la part de marché des enseignes physiques qui ont peu investi le e-commerce. Chez Celio, les ventes en ligne ne dépassaient pas 5% des ventes totales avant le confinement.
Le développement des ventes en ligne figure parmi les priorités du plan de transformation présenté par la PDG en octobre, et prévu pour s’étaler sur dix ans. Celio souhaite aussi rafraîchir son image et infléchir son style, en optant par exemple pour des matières plus naturelles. Le parc de magasins, enfin, doit être optimisé. 64 d’entre eux ont été rénovés l’année dernière en France et 30 ont été fermés. 40 le seront encore en 2020.
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