Remettre en question le célibat des prêtres
Appliquant la théorie des organisations à l’Eglise catholique, l’économiste François Meunier préconise, dans une tribune au « Monde », que celle-ci s’ouvre au mariage des prêtres et qu’elle développe le diaconat, qui peut-être ouvert aux femmes.
Et le prêtre, faute en partie d’une baisse des vocations, est devenu bien seul dans ce monde débridé, moins entouré qu’autrefois pour gérer son équilibre personnel. Un débat s’engage difficilement au sein de la hiérarchie catholique : faut-il revenir sur la règle du célibat des prêtres imposée dans l’Eglise depuis le XIIe siècle ? Certains scandales récents et la baisse des vocations obligent à cette réflexion.
Un difficile contrôle
Un peu de sociologie des organisations aide à le comprendre. Le fait qu’une association – les Eglises en sont des cas particuliers – vive de dons et de cotisations, et non d’apport en capital et de profit retenu, fait qu’en général le contrôle externe exercé par les tiers (les donateurs) est moindre que pour les sociétés de capitaux.
Il n’y a pas, comme pour les entreprises, d’« investisseurs », c’est-à-dire de gens qui attendent un retour de leurs fonds investis. Mais il reste, comme pour les entreprises, beaucoup d’incitations des agents internes (les clercs, dans le cas des Eglises) à s’approprier certains avantages à titre privé.
L’équilibre se fait, dans de telles organisations, par des structures de contrôle renforcées. Quand leur taille est petite, le dirigeant a les moyens d’exercer une vraie surveillance et la transparence est plus facilement assurée. Certaines règles statutaires, notamment des mandats non reconductibles, aident également.