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Société : Comprendre ce qu’est le mouvement « woke »

 

Société : Comprendre ce qu’est le mouvement  « woke » 

 

 Un article du monde(extrait) tente de faire un peu l’historique « woke » dont se revendique en France les mouvements d’extrême-gauche ou même les écologistes. Passé simple du verbe anglais to wake, qui signifie en français « se réveiller », le mot « woke » a pris un sens véritablement idéologique dans la langue vernaculaire afro-américaine pour désigner le fait d’être conscient des injustices subies par les minorités ethniques, sexuelles, religieuses, ou de toutes formes de discrimination, et mobilisé à leur sujet. 

Avant d’arriver en France, le terme s’est répandu outre-Atlantique dans le contexte historique de la lutte pour les droits des Noirs. « Cette expression argotique a cheminé dans le monde africain-américain à partir des années 1960 »expliquait au Monde en février l’historien Pap Ndiaye. Ce spécialiste de l’histoire sociale des Etats-Unis rappelait que la grande figure du mouvement des droits civiques américains, Martin Luther King, avait exhorté les jeunes Américains à « rester éveillés » et à « être une génération engagée », lors d’un discours à l’université Oberlin, dans l’Ohio, en juin 1965.

 

Cette conscience militante chez les Afro-Américains serait même déjà apparue au début des années 1900. En 1923, le philosophe et activiste jamaïcain Marcus Garvey, précurseur du panafricanisme, exhortait : « Réveillez-vous l’Ethiopie ! Réveillez-vous Afrique ! » 

Un article du site américain Vox a repéré l’usage en 1938 de l’expression « stay woke » dans une chanson protestataire du musicien de blues Lead Belly sur l’histoire d’un groupe d’adolescents noirs accusés du viol de deux femmes blanches à Scottsboro (Arkansas).

Le terme s’inscrirait même dans une histoire du militantisme encore plus ancienne, à en croire certains spécialistes, qui rapportent l’utilisation de l’expression « wide awake » par les antiesclavagistes du XIXe siècle qui s’affirmaient déjà « bien éveillés » sous la présidence d’Abraham Lincoln.

L’expression fait son retour en 2008, par la chanteuse américaine Erykah Badu qui chante « I stay woke » (« je reste éveillée ») dans son titre Master Teacher, puis en 2012 lorsqu’elle tweete son soutien au groupe de rock féministe russe Pussy Riots, dont des membres ont été condamnés à la prison pour « incitation à la haine religieuse ».

Mais c’est à la faveur du mouvement Black Lives Matter que le terme prend une tout autre envergure. Les émeutes de Ferguson (Missouri) en 2014, après le meurtre de Michael Brown, jeune noir de 18 ans tué par la police, ont provoqué une grande vague de protestation contre les violences policières. Le mouvement fait émerger une nouvelle génération de militants antiracistes, plus présents sur les réseaux sociaux, qui dénoncent le racisme systémique et appellent les citoyens à être « éveillés » contre l’oppression subie par la population noire aux Etats-Unis. Un documentaire sorti en 2016, Stay Woke : The Black Lives Matter Movement, ancre durablement le terme dans ce mouvement.

Le mot woke s’est par la suite répandu à travers le monde, et au sein d’autres sphères militantes pour dénoncer toutes formes d’injustices subies par les minorités, qu’elles soient sexuelles, ethniques ou religieuses.

On l’a vu notamment apparaître sur de nombreuses pancartes lors de la « marche des femmes » en janvier 2017, un rassemblement politique organisé aux Etats-Unis après l’élection de Donald Trump. Il s’agissait alors de dénoncer le sexisme et la misogynie du nouveau président américain.

Indépendamment de la façon dont les attitudes individuelles ont pu changer, les personnes « woke » estiment que les sociétés à travers le monde demeurent inéquitables et parfois destructrices pour certaines minorités. Elles reconnaissent que l’on peut être traité différemment selon son milieu social, sa couleur de peau, sa religion, son handicap, son sexe ou son genre. Ainsi, s’attaquer aux inégalités structurelles rendra le monde plus sûr et meilleur, selon elles.

Si le terme est historiquement lié à la lutte contre le racisme envers les Afro-Américains, les individus qui se revendiquent aujourd’hui « woke » embrassent plusieurs grandes causes :

  • la lutte antiraciste et contre les violences policières (le mouvement Black Lives Matter encore très actif)
  • le réchauffement climatique (les fortes mobilisations lors des marches pour le climat)
  • les combats pour l’égalité femmes-hommes (#metoo).

«

Les détracteurs du « woke » en France, que l’on retrouve à droite – la députée (Les Républicains) des Bouches-du-Rhône Valérie Boyer dénonçait en septembre un « totalitarisme woke » –, à l’extrême droite (le président de Debout la France, le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan évoquait en juin « les dérives de l’idéologie “woke” »), mais aussi à gauche – parmi les partisans de la « laïcité offensive » –, s’inquiètent de la montée d’une intolérance à l’égard d’opinions opposées, et d’un muselage de la liberté d’expression.

Dénonçant les statues d’esclavagistes déboulonnées, les conférences universitaires annulées, les responsables démis de leurs fonctions… ils s’inquiètent des dérives, telle que la « cancel culture » (la culture de l’annulation), qui viserait à ostraciser de l’espace public toute personnalité dont un propos, ou une action, est considéré comme « offensant » à l’égard des minorités.

Autre crainte souvent relayée : l’importation d’un débat sur la race made in USA au sein d’une société française portée par l’universalisme républicain. Les opposants à ce terme estiment que certaines idées populaires au sein de la gauche radicale américaine, telles que l’organisation de réunions non mixtes, l’intersectionnalité, les débats sur les questions de genre, viendraient saper l’idéal républicain français et menacer la cohésion du pays.

Ces idées « wokistes » inquiètent jusqu’au sommet de l’Etat. Alors que le président de la République, Emmanuel Macron, a dénoncé des théories en sciences sociales importées des Etats-Unis, le ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, considère « que ces mouvements sont une profonde vague déstabilisatrice pour la civilisation. Ils remettent en cause l’humanisme, issu lui-même de longs siècles de maturation de notre société ».

Il a d’ailleurs annoncé, en août, le lancement d’un « laboratoire républicain » contre la « cancel culture et l’idéologie woke ». Et ce alors même que des sociologues ont qualifié cette menace d’exagérée.

Selon un sondage récent de l’IFOP, la « pensée woke » demeurait peu connue chez les Français : seuls 14 % des répondants avaient déjà entendu ce terme et 6 % savaient de quoi il s’agissait.

Salaires des enseignants : comparer ce qui est comparable

Salaires des enseignants : comparer ce qui est comparable

 

« Il est indéniable qu’un enseignant allemand gagne plus que son homologue français, mais les réalités sont différentes », rappelle Timothée Pirard, (Timothée Pirard, Münster (Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Allemagne) (extrait)

 

  • Plus d’options

Anne Hidalgo vient de relancer le débat sur la rémunération des enseignants français, ce qui entraîne à chaque fois des comparaisons avec les grilles de salaires en Allemagne. Mais au-delà du salaire, la vie professionnelle des enseignants allemands est très différente de celle de leurs collègues français.

Formation et recrutement. Les enseignants allemands sont tous bivalents : ils doivent pouvoir enseigner deux matières. Comme l’université allemande est le seul centre de formation des futurs enseignants (il n’existe pas de système de grandes écoles comme en France), cela veut dire que tous les enseignants ont réussi deux masters à l’université, un dans chaque matière.

La bivalence rend le recrutement compliqué : il faut trouver le bon candidat pour les deux bonnes matières. C’est seulement une fois recruté, et après une dernière période d’essai (qui peut durer plusieurs années) ainsi qu’une visite médicale, que le candidat peut enfin être titularisé, devenir fonctionnaire et ainsi prétendre aux rémunérations promises par les candidats aux élections françaises. Pour un étudiant qui aurait fait ses études dans les temps et réussi son stage du premier coup, cela ne peut avoir lieu avant ses 27 ou 28 ans. Ce système conduit au fait qu’en Allemagne, il y a des enseignants au chômage : ils ont les qualifications nécessaires mais ne trouvent pas de poste adapté.

Les enseignants donnent 27 ou 28 heures de cours de 45 minutes, c’est-à-dire 21 heures effectives devant les élèves. Il vaudrait mieux dire qu’il s’agit de 14 séances d’une heure et demie, quand on sait que la vie d’un enseignant est rythmée par le nombre de cours qu’il donne (et donc de préparation différente) plus que par leur durée.

Mais la différence essentielle entre la France et l’Allemagne dans le fonctionnement des établissements scolaires est qu’il n’existe pas en Allemagne de service de vie scolaire. Autrement dit, c’est le proviseur ou le principal et les enseignants qui assurent, en plus de leurs tâches, celles qui incombent au conseiller principal d’éducation (CPE) et aux surveillants en France.

Toutes les difficultés quotidiennes de l’école – comme la discipline ou les problèmes sociaux des élèves – doivent être réglées par une équipe d’adultes assez restreinte. Ce qui veut dire aussi qu’en cas d’absence d’un collègue, il faut le remplacer au pied levé puisqu’il n’y a pas de permanence surveillée par un assistant d’éducation. L’enseignant allemand, qui arrive à 7h30 dans son établissement, ne sait jamais combien d’heures il fera dans sa journée, ni à quelle heure il pourra partir. L’obligation de présence en dehors des heures d’enseignement est une évidence.

La relation avec les élèves et leurs parents est aussi beaucoup plus étroite, puisqu’il n’y a pas cette instance tampon qu’est la vie scolaire. Les parents d’élèves sollicitent sans cesse les enseignants pour des rendez-vous, et il n’est pas rare qu’ils aient leur numéro de téléphone portable. La familiarisation des élèves avec leur établissement passe aussi par des manifestations extra-pédagogiques, comme le fait de passer une nuit au collège, en camping dans le gymnase par exemple, surveillé, derechef, par les enseignants. La répartition des élèves dans les établissements obéissant moins à une logique de carte scolaire qu’en France, les établissements sont tous en concurrence : les manifestations de type « portes ouvertes » sont donc très fréquentes le samedi.

Il est indéniable qu’un enseignant allemand gagne plus que son homologue français, mais les réalités sont différentes. Ajoutons à cela que l’âge de départ à la retraite en Allemagne est maintenant à 67 ans et les pensions sont calculées sur toute la carrière : elles représentent donc environ 65 % du dernier salaire.

Timothée Pirard, Münster (Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Allemagne)

Comprendre ce qu’est le mouvement « woke »

Comprendre ce qu’est le mouvement  « woke » 

 

 Un article du monde(extrait) tente de faire un peu l’historique « woke » dont se revendique en France les mouvements d’extrême-gauche ou même les écologistes. Passé simple du verbe anglais to wake, qui signifie en français « se réveiller », le mot « woke » a pris un sens véritablement idéologique dans la langue vernaculaire afro-américaine pour désigner le fait d’être conscient des injustices subies par les minorités ethniques, sexuelles, religieuses, ou de toutes formes de discrimination, et mobilisé à leur sujet.

Avant d’arriver en France, le terme s’est répandu outre-Atlantique dans le contexte historique de la lutte pour les droits des Noirs. « Cette expression argotique a cheminé dans le monde africain-américain à partir des années 1960 »expliquait au Monde en février l’historien Pap Ndiaye. Ce spécialiste de l’histoire sociale des Etats-Unis rappelait que la grande figure du mouvement des droits civiques américains, Martin Luther King, avait exhorté les jeunes Américains à « rester éveillés » et à « être une génération engagée », lors d’un discours à l’université Oberlin, dans l’Ohio, en juin 1965.

 

Cette conscience militante chez les Afro-Américains serait même déjà apparue au début des années 1900. En 1923, le philosophe et activiste jamaïcain Marcus Garvey, précurseur du panafricanisme, exhortait : « Réveillez-vous l’Ethiopie ! Réveillez-vous Afrique ! »

Un article du site américain Vox a repéré l’usage en 1938 de l’expression « stay woke » dans une chanson protestataire du musicien de blues Lead Belly sur l’histoire d’un groupe d’adolescents noirs accusés du viol de deux femmes blanches à Scottsboro (Arkansas).

Le terme s’inscrirait même dans une histoire du militantisme encore plus ancienne, à en croire certains spécialistes, qui rapportent l’utilisation de l’expression « wide awake » par les antiesclavagistes du XIXe siècle qui s’affirmaient déjà « bien éveillés » sous la présidence d’Abraham Lincoln.

L’expression fait son retour en 2008, par la chanteuse américaine Erykah Badu qui chante « I stay woke » (« je reste éveillée ») dans son titre Master Teacher, puis en 2012 lorsqu’elle tweete son soutien au groupe de rock féministe russe Pussy Riots, dont des membres ont été condamnés à la prison pour « incitation à la haine religieuse ».

Mais c’est à la faveur du mouvement Black Lives Matter que le terme prend une tout autre envergure. Les émeutes de Ferguson (Missouri) en 2014, après le meurtre de Michael Brown, jeune noir de 18 ans tué par la police, ont provoqué une grande vague de protestation contre les violences policières. Le mouvement fait émerger une nouvelle génération de militants antiracistes, plus présents sur les réseaux sociaux, qui dénoncent le racisme systémique et appellent les citoyens à être « éveillés » contre l’oppression subie par la population noire aux Etats-Unis. Un documentaire sorti en 2016, Stay Woke : The Black Lives Matter Movement, ancre durablement le terme dans ce mouvement.

Le mot woke s’est par la suite répandu à travers le monde, et au sein d’autres sphères militantes pour dénoncer toutes formes d’injustices subies par les minorités, qu’elles soient sexuelles, ethniques ou religieuses.

On l’a vu notamment apparaître sur de nombreuses pancartes lors de la « marche des femmes » en janvier 2017, un rassemblement politique organisé aux Etats-Unis après l’élection de Donald Trump. Il s’agissait alors de dénoncer le sexisme et la misogynie du nouveau président américain.

Indépendamment de la façon dont les attitudes individuelles ont pu changer, les personnes « woke » estiment que les sociétés à travers le monde demeurent inéquitables et parfois destructrices pour certaines minorités. Elles reconnaissent que l’on peut être traité différemment selon son milieu social, sa couleur de peau, sa religion, son handicap, son sexe ou son genre. Ainsi, s’attaquer aux inégalités structurelles rendra le monde plus sûr et meilleur, selon elles.

Si le terme est historiquement lié à la lutte contre le racisme envers les Afro-Américains, les individus qui se revendiquent aujourd’hui « woke » embrassent plusieurs grandes causes :

  • la lutte antiraciste et contre les violences policières (le mouvement Black Lives Matter encore très actif)
  • le réchauffement climatique (les fortes mobilisations lors des marches pour le climat)
  • les combats pour l’égalité femmes-hommes (#metoo).

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Les détracteurs du « woke » en France, que l’on retrouve à droite – la députée (Les Républicains) des Bouches-du-Rhône Valérie Boyer dénonçait en septembre un « totalitarisme woke » –, à l’extrême droite (le président de Debout la France, le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan évoquait en juin « les dérives de l’idéologie “woke” »), mais aussi à gauche – parmi les partisans de la « laïcité offensive » –, s’inquiètent de la montée d’une intolérance à l’égard d’opinions opposées, et d’un muselage de la liberté d’expression.

Dénonçant les statues d’esclavagistes déboulonnées, les conférences universitaires annulées, les responsables démis de leurs fonctions… ils s’inquiètent des dérives, telle que la « cancel culture » (la culture de l’annulation), qui viserait à ostraciser de l’espace public toute personnalité dont un propos, ou une action, est considéré comme « offensant » à l’égard des minorités.

Autre crainte souvent relayée : l’importation d’un débat sur la race made in USA au sein d’une société française portée par l’universalisme républicain. Les opposants à ce terme estiment que certaines idées populaires au sein de la gauche radicale américaine, telles que l’organisation de réunions non mixtes, l’intersectionnalité, les débats sur les questions de genre, viendraient saper l’idéal républicain français et menacer la cohésion du pays.

Ces idées « wokistes » inquiètent jusqu’au sommet de l’Etat. Alors que le président de la République, Emmanuel Macron, a dénoncé des théories en sciences sociales importées des Etats-Unis, le ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, considère « que ces mouvements sont une profonde vague déstabilisatrice pour la civilisation. Ils remettent en cause l’humanisme, issu lui-même de longs siècles de maturation de notre société ».

Il a d’ailleurs annoncé, en août, le lancement d’un « laboratoire républicain » contre la « cancel culture et l’idéologie woke ». Et ce alors même que des sociologues ont qualifié cette menace d’exagérée.

Selon un sondage récent de l’IFOP, la « pensée woke » demeurait peu connue chez les Français : seuls 14 % des répondants avaient déjà entendu ce terme et 6 % savaient de quoi il s’agissait.

Enseignants : ce n’est pas seulement une question de salaire

Enseignants : ce n’est pas seulement une question de salaire

« Les problèmes liés à l’enseignement ne se situent pas seulement sur le plan pécuniaire. Depuis longtemps, le fossé ne cesse de se creuser entre sachants et apprenants », rappelle Claude Gisselbrecht dans Le Monde, tout en se disant favorable au projet de revalorisation des salaires des enseignants (extrait).

L’annonce d’Anne Hidalgo qui, dans son programme, a prévu de doubler le salaire des enseignants, a fait l’effet d’une bombe… à retardement, car ça fait des lustres que ce problème réapparaît à intervalles réguliers, et pas seulement avant chaque élection !

Lorsqu’on observe de plus près la rémunération des « profs », on s’aperçoit que la France se situe à la 9e place parmi les pays de l’OCDE, derrière le Luxembourg, l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Espagne, la Belgique, la Suède, le Portugal et l’Italie, juste devant la Pologne et la Grèce, notamment. C’est dire en quelle haute considération nous tenons celles et ceux qui sont censés divulguer le savoir et proposer à leurs élèves, futurs citoyens responsables, un avenir digne de ce nom… Au fil des années, hélas, leur mission est devenue de plus en plus complexe, pour des raisons essentiellement politico-économiques et sociétales.

Il est clair que les problèmes liés à l’enseignement ne se situent pas seulement sur le plan pécuniaire… Depuis longtemps, en effet, le fossé ne cesse de se creuser entre « sachants » et « apprenants », ces derniers disposant d’un nombre de plus en plus important de supports pour accéder à la connaissance… Et lorsqu’on ajoute à cela une part croissante d’individualisme exacerbé et un rejet de l’autorité, il n’est pas étonnant que les échanges de qualité restent le plus souvent lettre morte.

Et la maîtresse ou le maître dans tout ça ? Celle ou celui qui est au commencement, qui est à l’origine de vocations multiples, a peu à peu perdu peu de sa superbe… Le métier d’enseignant, outre les qualités pédagogiques qu’il requiert, ne peut s’exercer pleinement sans une once de talent, pour que l’envie d’apprendre ne se résume pas seulement à une transmission quelque peu routinière, voire stérile, au bout du compte.

On a tous en mémoire le souvenir de pédagogues fort investis et toujours convaincants pour qui la réussite de leurs « chères têtes blondes » était avant tout un devoir, un devoir républicain… Sans faire de passéisme de mauvais aloi, il serait souhaitable de retrouver, de part et d’autre, un peu de cette énergie et de cette complicité qui ont fait et font l’Ecole, et d’augmenter, bien sûr, les traitements de ces personnels qui se sentent encore trop souvent maltraités.

Anti passe : nouvelle manif ce samedi

Anti passe : nouvelle manif ce samedi

 

 

Samedi dernier, la mobilisation s’était un peu affaiblie  avec 214 845 manifestants  ( on appréciera la précision du ministère de l’intérieur !)  contre 237.000 le samedi d’avant. On pourrait assister à un redressement de la participation ce samedi avec la fin des congés. Le pass sanitaire n’est souvent qu’un prétexte car beaucoup de manifestants entendent signifier leur opposition totale au gouvernement. Ces manifestations rassemblent des sensibilités d’extrême droite, d’extrême gauche, des complotistes et des populistes.

Malgré cette très grande hétérogénéité, le mouvement pourrait encore se prolonger pendant plusieurs semaines voire des mois car ce qui unit surtout ses manifestants c’est leur dénonciation du système du  pouvoir actuel. Du coup, la manifestation risque de prendre fils des semaines des allures de plus en plus politiques. Et le dénominateur commun pourrait être plus clairement l’anti macronisme.

Passe sanitaire : nouvelle manif plus importante ce samedi

Passe sanitaire : nouvelle manif plus importante ce samedi

 

Le conseil constitutionnel ayant pratiquement entériné les principales dispositions-y compris les plus floues- la participation aux manifs des anti passe pourrait prendre de l’ampleur ce samedi. 140 manifestations sont en effet prévues sur l’ensemble du

Dans une note datée du 4 août, dont BFMTV a eu connaissance, le renseignement territorial table sur une mobilisation importante pour ce 7 août. Ainsi, 150 à 200.000 manifestants sont attendus en tout, dont plus de 10.000 à Montpellier, plus de 8000 à Toulon, 6000 à Bordeaux, 5000 à Perpignan, 5000 à Nice, 5000 à Mulhouse, 4000 à Nantes, Colmar, Annecy, ou encore 3000 à Bayonne et Pau.

Ce qu’il faut retenir des annonces de Macron : rien !

Ce qu’il faut retenir des annonces de Macron : rien !

 

Initialement le discours du président de la république devait introduire la stratégie politique pour le monde d’après. En fait, le président a été contraint  d’abandonner cet objectif pour se transformer en infirmier en chef. L’essentiel de son intervention en effet été orienté sur les questions de prévention sanitaire covid.

 

Le président a d’ailleurs consacré davantage de temps à l’analyse de la situation sanitaire qu’à la stratégie pour y faire face.

«Une reprise forte de l’épidémie qui touche tout le territoire» A-t-il constaté. Face à la propagation du variant Delta, Emmanuel Macron a prévenu des «difficultés» qui menacent. «Aussi longtemps que le virus circulera, nous serons confrontés à ce type de situation», a-t-il assuré, tout en appelant à recourir massivement à la vaccination.

Le président a dû revoir son ambition en concentrant son propos sur des mesures certes non négligeables mais qui ne sont pas de la responsabilité d’un président de la république mais de celle d’un ministre de la santé ou de l’administration. Ainsi a-t-il prévu de rendre obligatoire le pass sanitaire pour accéder dans certains lieux

 Le pass sanitaire va être obligatoire pour les plus de 12 ans dans les «lieux de loisirs et de culture» de plus de 50 personnes dès le 21 juillet prochain. Il sera ensuite étendu à partir du début du mois d’août, et concernera le train, l’avion, les bars et les restaurants, ainsi que les hôpitaux, les maisons de retraite, et les établissements médico-sociaux. Cette liste pourra encore s’allonger par la suite, a précisé Emmanuel Macron. Concrètement, l’accès à ces lieux sera réservé à des personnes vaccinées depuis plus de quinze jours, ou à celles qui ont réalisé un test PCR ou antigénique négatif récent. L’autre décision concerne la vaccination obligatoire du personnel médical d’ici le 15 septembre.

 La stratégie du «vivre avec le virus» se poursuit. Selon Emmanuel Macron, l’épidémie sera présente «tout au long de cette année 2021 et sans doute pour plusieurs mois encore de l’année 2022». «Les semaines à venir» seront «celles de la mobilisation pour bloquer le virus», a-t-il prévenu. Mais sans autre précision sur l’amplification de la campagne de vaccination

Dès la prochaine rentrée scolaire, des campagnes de vaccination «spécifiques» seront déployées auprès de tous les collégiens, les lycéens et les étudiants du pays.

Pour les plus anciens , ayant déjà reçu deux doses, Macron a annoncé«dès la rentrée» à une campagne de rappel. Elle leur permettra de bénéficier d’une nouvelle injection «selon le même système et dans les mêmes conditions que la ou les premières».

Concernant les retraites à peine évoquées, le président envoie la question aux calendes avec un semblant de concertation à la rentrée . «Je ne lancerai pas cette réforme tant que l’épidémie ne sera pas sous contrôle et la reprise bien assurée», indique cependant Emmanuel Macron. Mais le président de la république vient d’indiquer que la crise sanitaire ne sera sans doute pas maîtrisée  avant 2022. Autant dire qu’il reporte la réforme des retraites après les élections présidentielles.Conclusion : on ne retiendra pas grand-chose de cette allocution.

Energies renouvelables : ce que peuvent faire les régions : rien

Energies renouvelables : ce que peuvent faire les régions : rien

 

La vérité c’est que dans de nombreux domaines économiques les régions ne servent pas à grand-chose sinon qu’à produire des documents administratifs qui compliquent les processus de décision. Ainsi par exemple les régions et leur nombreux schémas qui ont une incidence plus ou moins réelle  sur les synergies par exemple à travers lle Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (Sraddet qui vise à mettre en valeur les énergies renouvelables)

 

 

Mais le problème des énergies renouvelables c’est qu’il est porté à bout de bras par le seul État qui du jour au lendemain (ce qu’il est en train de faire encore pour le photovoltaïque) pourrait changer le mode d’aide et fusiller nombre de projets en particulier les éoliennes financées au moins 50 % par l’État et dont le coût a été dénoncé par la Cour des Comptes.

Il n’y a d’ailleurs aucune articulation entre les schémas régionaux et la vraie programmation de l’énergie qui se réalise dans les PPE décidés par l’État ( niveau notamment du nucléaire et du renouvelable et planification)

A noter enfin que les régions n’ont aucune compétence pour accorder une autorisation en matière de projets énergétiques. Ce sont les communes et les intercommunalités et surtout les préfets qui décident ou non d’autoriser ces projets.

Covid-FIN DES 10KM CE LUNDI

Covid-FIN DES 10KM CE LUNDI

Les règles relatives à la mobilité limitée à 10 km seront levées à partir de ce lundi. En même temps le secondaire reprendra les cours  sauf pour les élèves de 4e et 3e des quinze départements les plus touchés par la pandémie, qui feront aussi leur rentrée en demi-jauge.

Le couvre-feu à 19 heures sera repoussé à 21H00 le 19 mai, date prévue pour la réouverture des commerces, des terrasses, des musées, des salles de cinémas et des théâtres avec des jauges limitées. Et le 9 juin verra le couvre-feu retardé à 23 heures et la réouverture des cafés et restaurants en intérieur et des salles de sport.

Les États-Unis vont dénoncer ce samedi le génocide arménien

Les États-Unis vont dénoncer ce samedi le génocide arménien 

.Le génocide arménien, reconnu par plus d’une vingtaine de pays et de nombreux historiens, est contesté par la Turquie. Jusque-là les États-Unis avaient évité de rejoindre le camp de ceux qui ont dénoncé ce tragique événement. Les Arméniens estiment qu’un million et demi des leurs a été tués de manière systématique pendant la Première Guerre mondiale par les troupes de l’Empire ottoman, alors allié à l’Allemagne et à l’Autriche-Hongrie. Ils commémorent ce génocide chaque année le 24 avril.

Par conviction sans doute, sur pression de la diaspora arménienne mais aussi par calcul politique, Biden va donc reconnaître officiellement ce génocide. Erdogan a été avisé par Biden lui-même de cette prise de position.

Il y a aussi chez Biden un certain calcul politique pour rappeler un peu à l’ordre un Erdogan qui prend des libertés avec l’OTAN dans son rapprochement avec les Russes et qui multiplie des interventions dangereuses dans plusieurs pays au risque de les déstabiliser un peu plus et de menacer la paix.

Il faut observer qu’Erdogan depuis quelques semaines mais la pédale douce sur sa posture d’empereur ottoman compte tenu de la dégradation de la situation interne du pays tant sur le plan démocratique qu’économique ou sanitaire.

 

Erdogan pourraient bien être menacés politiquement lors des prochaines élections car la situation sociale économique devient explosive. Et la seule solution trouvée par Erdogan jusque-là es t de licencier les ministres et autres au fonctionnaire pour les rendre responsables de la situation.

 

Même vis-à-vis de l’Europe Erdogan fait aussi le dos rond essentiellement pour obtenir la précieuse aide financière de l’union économique contre la promesse de contenir toujours les flux migratoires vers l’Europe.

Vaccin: Qu’est ce que AstraZeneca

Qu’est ce que  AstraZeneca

Deux chercheurs de l’université d’Oxford (Royaume-Uni) ayant participé au développement du vaccin du laboratoire AstraZeneca bientôt en application en France en expliquent la genèse.

Selon Jean Castex, l’arrivée de ce troisième vaccin devrait permettre d’accélérer le rythme de la vaccination. Dans son avis, rendu public mardi, la Haute Autorité de santé (HAS) a détaillé la stratégie vaccinale pour le AstraZeneca: il n’est pas recommandé pour les plus de 65 ans, faute de données actuellement disponibles sur son efficacité dans cette classe d’âge. Dans The Conversation, deux chercheurs de l’université d’Oxford ayant participé à son développement expliquent comment il a été mis au point. 


La pandémie de Covid-19 a débuté il y a un an et nous disposons déjà de plusieurs vaccins pour lutter contre cette maladie, dont celui mis au point par l’équipe dont nous faisons partie à l’université d’Oxford.

Avec notre partenaire, le laboratoire AstraZeneca, nous avons soumis des données provisoires d’efficacité et des données de sécurité pour le vaccin aux autorités de réglementation partout dans le monde, afin d’obtenir une évaluation et une approbation indépendantes. À ce jour, le vaccin a été approuvé pour une utilisation d’urgence au Royaume-Uni, en Inde, au Maroc, en Argentine et au Salvador.

Il s’agit non seulement d’une excellente nouvelle pour anticiper un retour à la normale, mais aussi d’un véritable exploit scientifique. En général, il faut des décennies pour mettre au point un vaccin. Or, voilà qu’après seulement 12 mois, plusieurs vaccins contre le Covid-19 sont déjà sur le marché. Voici comment nous sommes parvenus à mettre au point le vaccin d’Oxford dans de tels délais.

Une longueur d’avance

Notre vaccin fonctionne en acheminant la séquence génétique de la protéine de pointe (protéine « Spike ») du Sars-CoV-2 aux cellules de l’organisme. Rappelons que les protéines de pointe sont les structures qui « couronnent » la surface du coronavirus, lui donnant l’apparence caractéristique dont il tire son nom. Les cellules de l’organisme vacciné lisent ce code génétique et commencent à produire des copies de la protéine de pointe. Le système immunitaire met alors en place une réponse contre ces protéines étrangères et la garde en mémoire. Cela signifie que si le Sars-CoV-2 pénètre plus tard dans l’organisme, ses protéines de pointe seront détectées par le système immunitaire, qui s’activera pour détruire le coronavirus.

Cela peut sembler compliqué, mais lorsque la pandémie est arrivée, nous avions une longueur d’avance, car nous avions déjà mis au point une méthode d’administration – ou plateforme – pour notre vaccin et nous l’avions testé pour d’autres maladies pendant près de dix ans. Connue sous le nom de ChAdOx1, cette plateforme a été créée en modifiant un adénovirus inoffensif qui provoque le rhume chez les chimpanzés.

Le ChAdOx1 a été choisi car il peut générer une forte réponse immunitaire. En outre, ce n’est pas un virus qui se réplique, donc il ne peut pas provoquer d’infection. Il avait déjà été utilisé en toute sécurité sur des milliers de sujets lors d’essais cliniques de vaccins contre d’autres maladies, notamment le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (Mers), causé par un autre type de coronavirus.

Nos recherches en cours sur le ChAdOx1 s’inscrivent dans le cadre de la préparation à la « maladie X ». L’expression « maladie X » est utilisée pour désigner la prochaine épidémie grave, qui pourrait être causée par un agent pathogène encore inconnu des scientifiques. C’est ce qui s’est produit avec le coronavirus Sars-CoV-2 ; le Covid-19 figure désormais aux côtés de sept autres maladies et de la « maladie X » désignées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme prioritaires pour la recherche, en raison du risque qu’elles représentent pour la santé publique.

 

Une fois que les chercheurs en Chine ont publié la séquence génétique du coronavirus, nous avons pu produire rapidement notre vaccin en combinant le vecteur ChAdOx1 avec la séquence génétique de la protéine de pointe du Sars-CoV-2.

La préparation à la maladie X a finalement permis à notre équipe de passer directement aux essais de notre vaccin sur des animaux dès le début de 2020, puis de combiner les données de ces essais avec les données déjà recueillies lors d’essais antérieurs utilisant le ChAdOx1, pour prouver l’efficacité dudit vaccin.

Rendre les essais sur l’homme plus efficaces

Avec les données issues de nos études sur les animaux en notre possession, nous étions prêts à passer aux essais cliniques – qui consistent essentiellement en une série de tests visant à montrer qu’un traitement est sûr et efficace chez l’être humain.

Les essais de vaccins sont généralement divisés en trois phases. La phase 1 évalue l’innocuité (sécurité) d’un vaccin et sa tolérance, ainsi que la réponse immunitaire. La phase 2 implique des essais sur un groupe de personnes plus nombreux et plus diversifié et sert à déterminer la dose et le calendrier optimaux.

La phase 3 vise ensuite à tester la sécurité et l’efficacité d’un vaccin sur un groupe important de personnes, souvent dans plusieurs endroits. Cette évaluation se fait généralement en surveillant le nombre de cas d’infection observés dans un groupe qui reçoit le vaccin par rapport à un groupe qui ne le reçoit pas.

Habituellement, les différentes phases d’essai sont menées séparément, en prenant du temps entre chacune pour préparer les protocoles et les demandes de financement, puis pour obtenir les approbations éthiques et réglementaires. Mais pour notre vaccin, nous avons entrepris des essais combinés de phase 1 et 2 et de phase 2 et 3 afin d’accélérer le processus de développement.

Cette façon de procéder ne signifie pas que nous sautons des étapes, mais plutôt que nous lançons l’étape suivante dès que nous avons recueilli suffisamment de données sur la phase précédente, après que ces données ont été examinées par un comité indépendant.

Lentement mais sûrement

Certaines personnes mettent en doute la sécurité du vaccin en raison de la rapidité de sa mise au point. Cependant, l’essai du vaccin contre le Covid-19 à Oxford – qui est toujours en cours – fait l’objet de la même attention que les autres essais de vaccins.

 

Tous les participants sont étroitement surveillés, et toute personne développant une maladie grave ou devant être hospitalisée, quelle qu’en soit la raison – même une jambe cassée – fait l’objet d’un rapport. Si l’un de ces événements est considéré comme pouvant être lié au vaccin, une évaluation indépendante est effectuée pour étudier soigneusement les données médicales. Pendant cette période, la vaccination est suspendue. Elle est relancée une fois que l’évaluation est terminée et que l’on considère qu’il est possible de continuer en toute sécurité.

Effectuer des essais dans différentes populations est crucial, car tout vaccin contre le Covid-19 est susceptible d’être distribué auprès d’un grand nombre de personnes partout dans le monde. À la fin des essais que nous menons, 24 000 personnes auront été inclues, dans quatre pays, et 30 000 autres auront participé aux essais menés par nos partenaires. Au total, le vaccin aura été testé sur près de cinq fois plus de volontaires que ce qui est habituellement requis pour l’homologation d’un vaccin.

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Il est signé Tonia Thomas, Vaccine Knowledge Project Manager, University of Oxford et Rachel Colin-Jones, Visiting Academic, Centre for Clinical Vaccinology and Tropical Medicine, University of OxfordLire l’article original.

Ce Cyberautoritarisme qui menace la démocratie

Ce Cyberautoritarisme qui menace la démocratie

Comme l’Ouganda, de nombreux pays africains restreignent les accès numériques lors d’élections ou de troubles sociaux, observe, dans sa chronique du Monde, Marie de Vergès. Un cyberautoritarisme qui affecte aussi l’économie.

Chronique. Aux Etats-Unis, Donald Trump dénonce une élection entachée par les fraudes et se voit privé de réseaux sociaux. En Ouganda, l’opposant Bobi Wine dénonce une élection entachée par les fraudes et se voit privé de réseaux sociaux. Mais la comparaison tourne court rapidement. Outre-Atlantique, la suspension des comptes d’un président sortant embarqué dans une rhétorique toujours plus outrancière a été décidée par la Silicon Valley. Tandis qu’en Ouganda, c’est le régime qui a coupé l’accès à Internet à la veille du scrutin présidentiel du 14 janvier, pénalisant l’opposition mais également l’ensemble des internautes de ce pays d’Afrique de l’Est.

Cette mesure radicale, orchestrée par l’indéboulonnable autocrate ougandais Yoweri Museveni (déjà trente-cinq ans au pouvoir), a évidemment fait couler beaucoup moins d’encre que le bannissement de Donald Trump sur Twitter. Il faut dire que la répression en ligne est devenue monnaie courante en Afrique ces dernières années. Presque une banalité. Au moins 15 pays africains ont restreint ou coupé l’accès aux réseaux sociaux lors de manifestations ou d’élections depuis 2015. Comme la Tanzanie qui a limité l’accès à Internet lors du scrutin présidentiel d’octobre.

 

L’Ethiopie est également adepte de la déconnexion forcée. Toutes les télécommunications ont ainsi été interrompues avec le Tigré lors de la guerre qui vient d’opposer cette province rebelle à l’armée fédérale éthiopienne. Déjà en juillet 2020, le pouvoir avait bloqué Internet dans le pays pendant presque un mois, après l’irruption de violences provoquées par l’assassinat du chanteur et militant Hachalu Hundessa.

Tuer dans l’œuf toute insurrection

Dans la même veine, des gouvernements africains renforcent discrètement leur arsenal juridique pour contraindre l’utilisation des réseaux sociaux. Au Nigeria, les autorités ont relancé un projet de réglementation de ces plates-formes, quand la mobilisation contre les violences policières battait son plein à l’automne. Il s’agit officiellement d’empêcher la diffusion de discours de haine. Mais certains membres de la société civile redoutent qu’une telle loi, une fois votée, octroie aux autorités le droit de contrôler l’usage d’Internet.

En période d’élections ou de troubles sociaux, les tenants du cyberautoritarisme disent vouloir éviter la propagation de fausses rumeurs susceptibles de dégénérer en émeutes. La méthode est surtout efficace pour maintenir sous cloche les voix dissidentes et tenter de tuer dans l’œuf toute insurrection populaire. Mais aussi attractif soit-il pour des régimes peu soucieux de la liberté d’expression, ce verrouillage numérique a aussi un coût, loin d’être nul.

Bitcoin : pourquoi ce succès ?

Bitcoin : pourquoi ce succès ?

 

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Christopher Dembick, chef économiste chez Saxo Bank explique sur Europe 1 les raisons du succès tout en invitant à la prudence

INTERVIEW

Le bitcoin a dépassé pour la première fois de son histoire les 20.000 dollars l’unité, triplant sa valeur sur un an. Christopher Dembick, chef économiste chez Saxo Bank, explique au micro d’Europe 1 les raisons qui peuvent expliquer le succès de cette cryptomonnaie. Car au-delà de battre des records, elle intéresse de plus en plus les investisseurs mais aussi les particuliers, et force les gouvernements à la prendre en compte. L’économiste met toutefois en garde contre les possibles « vents contraires » qui rendent ce placement risqué.

Un retour sur investissement sans équivalents

Pour Christopher Dembick, la première explication est conjoncturelle. Avec la pandémie de coronavirus, « les investisseurs ont cherché des alternatives aux investissements classiques que sont la bourse, les actions, les valeurs des entreprises », ce qui les a menés vers le bitcoin. 

Ce phénomène en a entrainé un autre : l’émergence d’investisseurs dit « additionnels ». « Les très grandes entreprises comme les fonds de pension, les sociétés financières américaines comme Blackrock, ont décidé d’investir dans les cryptomonnaies. Elles se disent que cela peut être un investissement intéressant parce qu’il y a eu une hausse phénoménale sur les derniers mois. Quelqu’un qui investissait en France sur le bitcoin en début d’année aurait eu une appréciation de plus de 160 % de son investissement », un retour sur investissement sans équivalent, explique le chef économiste de Saxo Bank. 

Paiements facilités et maitrise de l’inflation

Plus largement, le bitcoin et les cryptomonnaies ont deux intérêts. Le premier à court terme, pour tout le monde, c’est de transférer de l’argent à l’international « dans un laps de temps réduit et pour un coût beaucoup plus faible qu’en recourant à une banque », détaille Christopher Dembick. À long terme, les libertaires considèrent que les devises traditionnelles vont disparaitre et « qu’il faudra utiliser d’autres monnaies ». 

Et face à ces monnaies, le bitcoin dispose d’un autre avantage car « la masse monétaire de bitcoins est limitée. Vous ne pouvez pas avoir une émission de bitcoins à l’infini qui créerait de l’inflation qui pourrait être négative pour le pouvoir d’achat des ménages », relève l’économiste. Ainsi, certains y voient un moyen de maitriser l’inflation. 

La fiabilité du bitcoin en question

Ce qui change dans ce record, c’est qu’il témoigne d’un « phénomène de fond et non d’un épiphénomène où l’intérêt diminue quelques semaines après », considère Christopher Dembick. « De grands acteurs du numérique comme Paypal mais aussi des petites entreprises dans certaines grandes villes acceptent le bitcoin. Les banques centrales s’intéressent aussi aujourd’hui aux monnaies virtuelles. Il y a un consensus sur le fait qu’il faut accepter le bitcoin car c’est un moyen de paiement comme un autre, à l’instar du billet ou de la carte bancaire », estime-t-il.

Pour autant, la fiabilité du bitcoin demeure toujours son principal point faible. « Le problème aujourd’hui c’est que l’évolution du prix est extrêmement importante, il y a une très forte volatilité. On a connu par le passé, après une forte envolée du bitcoin, une très forte baisse. C’est pour cela qu’il faut être extrêmement prudent », met en garde l’économiste. Cette baisse pourrait notamment provenir des gouvernements qui, menacés dans leur souveraineté monétaire par les cryptomonnaies, vont vouloir une « régulation et les encadrer du jour au lendemain ».

« Ce qu’est vraiment l’universalisme français»

 « Ce qu’est vraiment  l’universalisme français»

 

En réponse à James McAuley, correspondant du « Washington Post » à Paris, l’écrivain rappelle, dans une tribune au « Monde », que les juifs pendant la Révolution, comme les musulmans aujourd’hui, ont dû renoncer à « leur particularisme, réduit à quelques pratiques formelles et individuelles ».

Tribune. 

 

Depuis l’ouverture du procès des attentats de janvier 2015, le débat français sur « le séparatisme » et « la laïcité » provoque, aux Etats-Unis, une succession d’articles et de commentaires marqués par le manque d’informations, l’à-peu-près historique et l’invention pure et simple d’informations fausses. Ces réactions, émanant de journalistes installés au cœur de la presse la plus réputée (The New York Times, The Washington Post, The New Yorker), en disent moins sur la France que sur l’effondrement (provisoire ?) de pans entiers d’un journalisme américain qui fut longtemps l’étalon d’or de la presse mondiale. Ce délabrement, qui est l’autre versant du trumpisme, nourrit tout autant l’ambiance délétère de la vie publique américaine.

La tribune du correspondant du Washington Post à Paris, James McAuley, publiée dans Le Monde daté du 5 décembre, s’inscrit dans ce contexte, mais elle s’en distingue aussi par plusieurs points importants, qui obligent à lui répondre, à commencer par la bonne foi de son auteur, laquelle l’entraîne bien plus loin qu’il ne le croit. Croyant faire l’éloge de ce qu’il nomme « l’universalisme français », M. McAuley révèle bien plus que ses propres contradictions. Sans s’en rendre compte, il soulève, pour le coup, un problème français central, presque jamais abordé derrière la question de la laïcité.

M. McAuley entend répondre aux réflexions dans le New York Times d’Emmanuel Macron selon lequel il y aurait « une forme d’incompréhension de ce qu’est (…) le modèle français ». Il prend soin, dès le premier paragraphe, de se dissocier des pires aberrations qu’ont pu écrire le New Yorker, ou la rédactrice en chef des pages opinions de son propre journal.

Une question profonde

On ne peut que lui en savoir gré, même si cette critique initiale est en quelque sorte contredite par l’emploi du « nous » collectif dans la phrase qui suit et donne son titre à l’article : « Nous (journalistes américains) avons peur pour l’avenir de l’idéal universel français. » Après quelques paragraphes sur lesquels on peut passer rapidement (réitération des attaques contre Jean-Michel Blanquer et Gérald Darmanin déjà lues ailleurs), M. McAuley affirme cependant vouloir développer sur le sujet un point de vue qui serait le sien – celui, écrit-il, « d’un Américain de culture juive passionné par l’histoire de l’émancipation universelle des juifs au moment de la Révolution », et c’est là que l’article commence vraiment, là qu’il touche une question profonde, mais sans en saisir la portée.

 

 

La CE veut des mesures de soutien économique uniquement temporaires

La CE veut des mesures uniquement temporaires

 

 

La commission économique qui avait toléré jusque-là le soutien sans limite à une économie en chute libre estime maintenant que les mesures d’aide en 2021 doivent avoir un caractère provisoire. Le problème c’est que certains pays ont prévu d’aider la croissance autant à moyen- long terme et peut-être davantage qu’à court terme. C’est notamment le cas de la France.

Évidemment avec un soutien prolongé, ces pays risquent de connaître des dérives budgétaires pendant plusieurs années. Et c’est ce qui inquiète la commission économique. Le problème est celui du calendrier car il est clair que l’économie ne réussira pas à se relever en 2021. Peut-être même en 2022. On ne peut pas priver d’oxygène des croissances encore chancelantes et qui ne retrouveront pas leur niveau de fin 2019 avant 2023.

La crise n’est pas seulement conjoncturelle, elle ne découle pas seulement de l’environnement sanitaire. La crise avait commencé avant car dès fin 2019 on avait nettement perçu la baisse tendancielle de la croissance. Une baisse structurelle liée à l’évolution des modes de production et de consommation que la crise sanitaire n’a fait qu’accentuer. Les gouvernements de la zone euro vont devoir veiller à ce que leurs politiques budgétaires continuent à soutenir l’activité économique en 2021, tout en s’assurant que ces mesures de stimulation resteront ciblées et temporaires, déclare mercredi la Commission européenne dans “son paquet d’automne pour la politique économique”.

Ces recommandations doivent être approuvées par les ministres des Finances des 19 pays de la zone euro. Elles seront examinées à la mi-décembre par l’Eurogroupe.

Les gouvernements de la zone euro ont adressé le mois dernier à la Commission leurs projets de budgets pour 2021 afin que la Commission vérifie qu’ils sont bien dans les clous de la politique commune.

“Selon l’évaluation de la Commission, tous les PPB (projets de plan budgétaire) sont globalement conformes aux recommandations du Conseil du 20 juillet 2020. La plupart des mesures prévues soutiennent l’activité économique dans un contexte de très forte incertitude”, constate l’exécutif européen.

“Par contre, certaines mesures présentées dans les projets de plan budgétaire de la France, de l’Italie, de la Lituanie et de la Slovaquie ne semblent pas temporaires ni accompagnées de mesures de compensation.”

En outre, “pour la Belgique, la France, la Grèce, l’Italie, le Portugal et l’Espagne, compte tenu du niveau élevé qu’atteignait déjà leur dette publique avant la pandémie de COVID-19, avec les importants défis que cela pose en matière de soutenabilité à moyen terme, il importe de veiller à ce que les mesures budgétaires de soutien adoptées préservent la viabilité des finances publiques à moyen terme”.

“Ce paquet d’automne vise à diriger les économies de l’UE vers des rivages plus calmes, en fournissant des orientations stratégiques pour notre relance collective”, a commenté le vice-président de la Commission Valdis Dombrovskis.

“Pour que l’Europe puisse se relancer comme un compétiteur de poids sur la scène mondiale, nous avons besoin de mesures de soutien budgétaire temporaires et ciblées, comme de réformes et d’investissements bien choisis, qui favorisent une reprise équitable, inclusive et durable.”

Une sorte de recommandation évidente mais d’une telle banalité qu’elle n’apporte pas grand-chose.

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