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Inflation : l’orthodoxie financière en cause

Inflation : l’orthodoxie financière en cause


Pour les partisans de l’orthodoxie financière, il n’y a pas de doute: seul le relèvement des taux d’intérêt peut contribuer à lutter contre l’inflation. C’est souvent la position de la Banque de France. Le problème est que la science économique est une science molle et approximative et que les lois d’hier sont souvent remises en question par la complexité des problématiques et leur évolution rapide.

Il faut dire que les différents responsables de la Banque de France sont souvent plus près des intérêts de l’Allemagne que de ceux de la France. Relever en effet à nouveau les taux d’intérêt, c’est prendre le risque de tuer définitivement la petite perspective très hypothétique de croissance notamment en 2024.

Pour l’instant, on prévoit en effet uniquement une augmentation de l’activité de l’ordre de 1 %. Un pronostic par ailleurs fragile avec l’évolution de la guerre en Ukraine et des événements au Proche-Orient. En outre et surtout, il se pourrait bien que l’outil magique des taux d’intérêt ne serve pas la lutte contre l’inflation mais au contraire l’alimente. Voire à cet égard toutes les perspectives d’augmentation des tarifs de produits et services en 2024. En effet par anticipation, nombre de produits et services voient leurs tarifs progresser dans la perspective du renchérissement du coût de l’argent.

En septembre, les gardiens de l’euro ont décidé à une « solide majorité » de relever les taux d’intérêt à 4,5%, son plus haut niveau depuis 1999.

« Une décision difficile » face à un contexte économique incertain. Telles sont les conditions dans lesquelles la Banque centrale européenne a décidé de relever son taux directeur le 14 septembre dernier. Des coulisses décrites dans un compte-rendu de réunion de la BCE publié ce jeudi, et consulté par l’AFP. D’après celui-ci, le choix d’augmenter les taux ou faire une pause était assujetti à « des considérations tactiques » aux impacts multiples.

Lors de cette réunion, les gardiens de l’euro ont décidé à une « solide majorité » de relever les taux d’intérêt à 4,5%, son plus haut niveau depuis 1999. Depuis juillet 2022, c’est la dixième fois d’affilée que l’institution de Francfort effectue ce geste. Ce, dans un contexte d’inflation en baisse en zone euro mais encore appelée à durer.

D’après le document, les partisans d’une pause ont, durant cette réunion, donné de la voix, arguant notamment qu’une nouvelle hausse des taux « risquait de répéter la situation qui s’était produite en 2011 », lorsque des hausses avaient dû être « rapidement inversées », au début de la crise de la dette souveraine.

Politique monétaire et inflation : l’orthodoxie financière en cause

Politique monétaire et inflation : l’orthodoxie financière en cause


Pour les partisans de l’orthodoxie financière, il n’y a pas de doute: seul le relèvement des taux d’intérêt peut contribuer à lutter contre l’inflation. C’est souvent la position de la Banque de France. Le problème est que la science économique est une science molle et approximative et que les lois d’hier sont souvent remises en question par la complexité des problématiques et leur évolution rapide.

Il faut dire que les différents responsables de la Banque de France sont souvent plus près des intérêts de l’Allemagne que de ceux de la France. Relever en effet à nouveau les taux d’intérêt, c’est prendre le risque de tuer définitivement la petite perspective très hypothétique de croissance notamment en 2024.

Pour l’instant on prévoit en effet uniquement une augmentation de l’activité de l’ordre de 1 %. Un pronostic par ailleurs fragile avec l’évolution de la guerre en Ukraine et des événements au Proche-Orient. En outre et surtout, il se pourrait bien que l’outil magique des taux d’intérêt ne serve pas la lutte contre l’inflation mais au contraire l’alimente. Voire à cet égard toutes les perspectives d’augmentation des tarifs de produits et services en 2024. En effet par anticipation, nombre de produits et services voient leurs tarifs progresser dans la perspective du renchérissement du coût de l’argent.

En septembre, les gardiens de l’euro ont décidé à une « solide majorité » de relever les taux d’intérêt à 4,5%, son plus haut niveau depuis 1999.

« Une décision difficile » face à un contexte économique incertain. Telles sont les conditions dans lesquelles la Banque centrale européenne a décidé de relever son taux directeur le 14 septembre dernier. Des coulisses décrites dans un compte-rendu de réunion de la BCE publié ce jeudi, et consulté par l’AFP. D’après celui-ci, le choix d’augmenter les taux ou faire une pause était assujetti à « des considérations tactiques » aux impacts multiples.

Lors de cette réunion, les gardiens de l’euro ont décidé à une « solide majorité » de relever les taux d’intérêt à 4,5%, son plus haut niveau depuis 1999. Depuis juillet 2022, c’est la dixième fois d’affilée que l’institution de Francfort effectue ce geste. Ce, dans un contexte d’inflation en baisse en zone euro mais encore appelée à durer.

D’après le document, les partisans d’une pause ont, durant cette réunion, donné de la voix, arguant notamment qu’une nouvelle hausse des taux « risquait de répéter la situation qui s’était produite en 2011 », lorsque des hausses avaient dû être « rapidement inversées », au début de la crise de la dette souveraine.

Inflation et Taux d’intérêt: L’orthodoxie financière en cause

Inflation et Taux d’intérêt: L’orthodoxie financière en cause


Pour les partisans de l’orthodoxie financière, il n’y a pas de doute: seul le relèvement des taux d’intérêt peut contribuer à lutter contre l’inflation. C’est souvent la position de la Banque de France. Le problème est que la science économique est une science molle et approximative et que les lois d’hier sont souvent remises en question par la complexité des problématiques et leur évolution rapide.

Il faut dire que les différents responsables de la Banque de France sont souvent plus près des intérêts de l’Allemagne que de ceux de la France. Relever en effet à nouveau les taux d’intérêt, c’est prendre le risque de tuer définitivement la petite perspective très hypothétique de croissance notamment en 2024.
Pour l’instant on prévoit en effet uniquement une augmentation de l’activité de l’ordre de 1 %. Un pronostic par ailleurs fragile avec l’évolution de la guerre en Ukraine et des événements au Proche-Orient. En outre et surtout, il se pourrait bien que l’outil magique des taux d’intérêt ne serve pas la lutte contre l’inflation mais au contraire l’alimente. Voire à cet égard toutes les perspectives d’augmentation des tarifs de produits et services en 2024. En effet par anticipation, nombre de produits et services voient leurs tarifs progresser dans la perspective du renchérissement du coût de l’argent.

En septembre, les gardiens de l’euro ont décidé à une « solide majorité » de relever les taux d’intérêt à 4,5%, son plus haut niveau depuis 1999.

« Une décision difficile » face à un contexte économique incertain. Telles sont les conditions dans lesquelles la Banque centrale européenne a décidé de relever son taux directeur le 14 septembre dernier. Des coulisses décrites dans un compte-rendu de réunion de la BCE publié ce jeudi, et consulté par l’AFP. D’après celui-ci, le choix d’augmenter les taux ou faire une pause était assujetti à « des considérations tactiques » aux impacts multiples.

Lors de cette réunion, les gardiens de l’euro ont décidé à une « solide majorité » de relever les taux d’intérêt à 4,5%, son plus haut niveau depuis 1999. Depuis juillet 2022, c’est la dixième fois d’affilée que l’institution de Francfort effectue ce geste. Ce, dans un contexte d’inflation en baisse en zone euro mais encore appelée à durer.

D’après le document, les partisans d’une pause ont, durant cette réunion, donné de la voix, arguant notamment qu’une nouvelle hausse des taux « risquait de répéter la situation qui s’était produite en 2011 », lorsque des hausses avaient dû être « rapidement inversées », au début de la crise de la dette souveraine.

Écologie–La radicalité fait reculer la cause environnementale

Écologie–La radicalité fait reculer la cause environnementale
(Bertrand Piccard)

Dans un entretien exclusif avec La Tribune, au lendemain de la conclusion de la COP 27 de Charm el-Cheikh , Bertrand Piccard, président de la Fondation Solar Impulse, psychiatre et explorateur, auteur du premier tour du monde en ballon (1999) puis en avion solaire (2015-2016), dresse le bilan amer de cette décevante Conférence sur le Climat. Entretien dans la Tribune

(La 28ème Conférence des Parties sur le Climat de l’ONU (COP 28) se déroulera du 30 novembre au 12 décembre 2023 à Dubaï, aux Émirats Arabes Unis! )

Une tribune intéressant mais un peu approximative sur la question du coût de l’électricité et des conditions nécessaires à la production de l’hydrogène NDLR

COP 27 s’est terminée sur une déclaration finale peu ambitieuse et une résolution sur la compensation des dégâts causés par le changement climatique subi par les pays vulnérables. Quel bilan en tirez-vous ?
BERTRAND PICCARD- Le bilan est très contrasté entre, d’un côté, un secteur privé qui prend beaucoup d’initiatives, certains pays qui sont avant-gardistes dans leur lutte contre le changement climatique et, de l’autre, des négociations qui aboutissent à des mesures extrêmement peu ambitieuses. C’est tout juste si l’objectif de contenir la hausse de la température moyenne à 1,5 degré d’ici à la fin du siècle a été conservé. On le doit probablement en partie à l’appui du G20 qui s’est tenu en Indonésie.

À Charm el-Cheikh, des pays voulaient revenir en arrière, passer à 2 degrés, parce qu’ils disaient que l’objectif était impossible à tenir. Il n’y a pas eu de progrès par rapport au charbon, au pétrole et au gaz et, au stade actuel, on voit qu’on n’est pas du tout en ligne pour empêcher la catastrophe. L’accord final stipule que les pays qui ne sont pas en ligne avec cet objectif doivent corriger leurs intentions, leurs engagements, mais il ne s’agit que d’une incitation. Ce n’est pas du tout quelque chose de contraignant. Mais on parle, c’est vrai, d’une avancée historique parce qu’il faut bien mettre de l’historique quelque part pour compenser la catastrophe du reste.

Certains disent que c’est historique qu’on ait enfin pris en compte les revendications des pays les plus vulnérables au changement climatique causés par les pays industrialisés. C’est vrai, c’est une question de pollueur payeur. Il y a un fond qui a été déterminé. Mais on ne dit pas encore comment il sera utilisé, ni combien il y aura dedans, alors qu’autrefois on parlait de 100 milliards de dollars par an. Ce qui a permis d’arracher l’accord des Occidentaux, c’est que ce fond va être ciblé sur les pays vulnérables, en excluant la Chine, qui se considérait comme un pays en développement et voulait recevoir une partie de ces indemnités, alors qu’elle est la deuxième puissance économique mondiale et le gros pollueur de la planète. Bref, un peu de ménage a été fait. Tant mieux, mais on est encore très loin de ce qu’il faut pour éviter la catastrophe.

L’ombre de la crise géopolitique, que ce soit la guerre en Ukraine, l’attitude protectionniste de la Chine, ou le comportement des pays producteurs de pétrole, a-t-elle fait voler en éclat l’esprit de l’Accord de Paris ?
Je pense que les pays européens se sont beaucoup repliés sur eux-mêmes à cause de la crise ukrainienne. C’est indéniable. C’était assez difficile pour eux de pouvoir exiger d’autres pays de réduire leur consommation de pétrole, de charbon et de gaz, alors qu’eux-mêmes rouvrent des mines de charbon. Cela décrédibilise les demandes. Ce qu’on voit, c’est une revendication justifiée des plus démunis face aux nantis. Cela se voit à toutes les échelles de la société.

En France, dans les revendications politiques et sociales, mais aussi à l’échelle mondiale où, indéniablement, les pays les plus démunis veulent se faire aider par les pays les plus riches. On a beaucoup trop de déséquilibres financiers dans ce monde. Il y a des gens qui n’ont plus rien à perdre. Il y a une vraie revendication. Il y a de plus en plus de personnes qui considèrent -à raison – qu’il est inacceptable de vivre en-dessous du minimum vital, en-dessous des seuils de santé, d’éducation… La lutte contre les changements climatiques cristallise aussi cette revendication sociale des pays pauvres vis-à-vis des pays riches.

L’an dernier vous disiez à l’issue de la Cop 26 de Glasgow, qui elle aussi avait été fortement critiquée pour son manque d’ambition que la Cop n’était que la partie émergée de la lutte contre les changements climatiques et qu’il y avait eu des avancées en coulisse. Y a-t-il eu de telles avances en coulisse à Charm el-Cheik ?
Oui, ce qui manque, ce sont les consensus politiques finaux. Car, pour avoir l’unanimité, c’est toujours le pays le moins ambitieux qui gagne. En revanche, au niveau des coalitions, cela avance. À Glasgow, une coalition avait été créée contre le méthane. Cette année j’ai participé à la réunion des 50 ministres qui avaient signé cette coalition. C’était une rencontre destinée à contrôler ce que chacun avait fait dans le cadre de la lutte contre le méthane. Cela avance aussi au niveau de la finance, des entreprises privées, des solutions techniques.

C’est pourquoi je suis très frustré de voir que les négociations politiques sont si peu ambitieuses, alors qu’il y a autant de solutions prêtes et autant d’engagements prêts à être fructifiés au niveau du secteur privé.
Vous avez évoqué la crise en Ukraine. La crise énergétique qu’elle a provoquée et le retour du charbon ou du gaz porte-t-il un coup très dur à la transition écologique ou va-t-il au contraire permettre de l’accélérer ?
Cela porte un coup dur à la transition. La plupart des gens ne comprennent pas que la réponse devrait être la même pour les deux situations. La crise en Ukraine et la transition énergétique nécessitent toutes les deux qu’on diminue la part des énergies fossiles pour la remplacer par des énergies renouvelables et qu’on augmente tous les systèmes qui permettent d’être plus efficient sur le plan de l’énergie, des ressources, de l’alimentation, des déchets… C’est la même réponse, mais dans l’esprit des gens c’est dissocié. Pour eux, la crise ukrainienne va nous donner froid cet hiver ou l’hiver prochain et la lutte contre le réchauffement climatique coûte cher. Les deux problèmes s’ajoutent, alors qu’ils devraient se soustraire.
Vous avez évoqué la finance, le président d’une grande banque française affirmait récemment que la finance jouait le jeu et que le financement du charbon serait fini en 2030. Et qu’il était possible de viser fin 2037 en Europe pour le pétrole en raison de l’électrification du parc automobile. Croyez-vous que le rôle de la finance soit en train de changer sous la pression de la société civile ?

Effectivement, je pense que les dates sont justes sur l’arrêt des énergies sales. Maintenant je ne sais pas ce que vont faire les banques chinoises ou émiraties.
Il y a deux poids, deux mesures ?
L’Occident, au niveau secteur privé, va plus vite. À Glasgow il y avait eu un texte disant qu’il fallait viser la diminution progressive du charbon. L’Inde a demandé cette année de rajouter du charbon, du gaz et du pétrole parce qu’ils en utilisent beaucoup, alors que l’Occident utilise plutôt du gaz et du pétrole. Les pays occidentaux ont refusé que le gaz et le pétrole soient placés dans les objectifs de diminution progressive. C’est quand même ahurissant ! Il y aura toujours beaucoup trop de gens qui voudront utiliser le pétrole, le gaz et le charbon, mais ce ne sera probablement plus financés par les banques occidentales qui sont loyales à la cause climatique et ont la volonté de se désengager des énergies polluantes.

Vous étiez jusqu’ici très prudent sur le nucléaire pour réussir la transition écologique. Or, la crise actuelle montre les effets pervers de ce renoncement puisqu’il entraîne aujourd’hui une augmentation de l’électricité issue du charbon ou du gaz. Greta Thunberg a changé d’avis et n’appelle plus à l’arrêt de l’atome. Quelle est votre position aujourd’hui ?
Je dois dire que le nucléaire reprend une place qu’il n’avait plus. Je suis d’accord, il est aberrant aujourd’hui de démonter les centrales nucléaires si elles fonctionnent et si elles sont sûres. Mais il faut voir le prix que cela coûte. Le renouvelable aujourd’hui coûte moins cher que le nucléaire, même en comptant le stockage. Donc il faut être prudent si on veut reconstruire des centrales nucléaires, car on va se retrouver avec un prix d’électricité beaucoup plus élevé qu’avec le renouvelable.

Aujourd’hui, on voit des choses extraordinaires. Quand on parle de l’intermittence du renouvelable et qu’on affirme qu’on ne pourra pas le stocker, on voit que l’on peut construire de très grands réseaux, sur plusieurs fuseaux horaires, avec des renouvelables différents et des câbles qui transportent l’électricité produite en continu, à très haut voltage. On ne perd presque rien. 1% par 1000 km, ce qui est insignifiant. Il y a un projet qui pourra fournir 8% de l’électricité britannique. Elle sera produite au Maroc et sera acheminée en Angleterre en passant par des câbles sous-marins via les côtes espagnoles et portugaises. C’est extraordinaire. Ce courant sera livré en Angleterre pour beaucoup moins cher que le nucléaire. Ou faut-il investir ? Il faut donc être très prudent quand on veut faire davantage de vieilles choses, plutôt que de faire des nouvelles.

Depuis le crise sanitaire, les pays occidentaux cherchent à réindustrialiser leurs pays (ce qui permet d’éviter les émissions liées au transport) et à recréer un secteur minier pour disposer des métaux rares nécessaires à la transition énergétique. Or, de telles initiatives se heurtent parfois à l’hostilité des écologistes. L’écologie radicale peut-elle entraver ce processus de rapprochement de la production des centres de consommation, qui permet de baisser les émissions ?
Vous répondez avec la question. Dès qu’on est radical, on échoue à atteindre un objectif consensuel, un objectif bon pour l’ensemble. Qu’on soit radical de droite, de gauche ou écologique. Ce qu’il faut, ce n’est pas de la radicalité mais du réalisme, atteindre un objectif indépendamment de sa propre idéologie. Il faut prendre ce qu’il y a de bon partout. Il n’y a aucune raison, quand on est écologiste et qu’on veut protéger l’environnement, de rejeter tout ce qui permet sur le plan énergétique ou sur le stockage des minéraux, de bloquer tous les progrès. En fait, en étant trop radical, on arrive à l’opposé de ce que veut l’écologie : on atteint un rejet de la part des autres. On fait peur, on effraye. Aujourd’hui, l’écologie devrait fédérer et réunir, plutôt qu’effrayer ou rejeter.

On voit beaucoup de mouvements de jeunes qui bloquent des autoroutes, s’accrochent à des tableaux. Est-ce que ce mouvement, qui traduit une éco anxiété, peut être efficace pour changer les mentalités de ceux qui ne veulent pas changer et faire accepter une bascule plus rapide des choses. Pensez-vous que ces mouvements aient un rôle à jouer d’éveilleur de conscience, ou qu’ils sont contre-productifs ?
C’est le thème d’une chronique que j’ai écrite sur l’éco-violence et l’éco-résistance. Cela m’interroge beaucoup. En fait, les terroristes et les résistants sont toujours définis en fonction de leur camp et de l’époque. Les résistants les plus valeureux en France durant la Deuxième Guerre étaient considérés comme des terroristes par les Allemands. On va voir comment on jugera les éco-violents. C’est vrai que c’est révoltant de voir qu’il ne se passe rien. Quand on voit que des gens polluent outrageusement par pur égoïsme, il y a de quoi commencer à s’agiter. Et il y a des gens qui s’agitent beaucoup, parfois au point de devenir violents. Je ne peux pas soutenir la violence, mais je peux la comprendre. Tout dépend contre quoi elle est axée.

Si c’est sur des tableaux qui n’ont absolument rien à voir avec les changements climatiques, c’est immature. Si c’est sur des choses hyper polluantes, on peut se demander si ce n’est pas un acte assez héroïque. Autrefois, il y avait des écologistes qui s’opposaient aux transferts des déchets radioactifs, qui bloquaient des trains. Ils attaquaient directement la cause qu’ils voulaient défendre. Si on dégonfle les pneus des SUV en ville, on s’attaque à la cause qu’on veut défendre. C’est différent que de jeter de la soupe sur des tableaux qui n’ont rien à voir avec la cause. Il faut bien regarder. Je ne soutiens pas la violence, mais il y a un moment où, voyant qu’il ne se passe rien, je comprends que certains deviennent violents.

L’Europe a pris une réglementation pour la fin des moteurs thermiques dans l’automobile en 2035, mais ne devrait-elle pas prendre aussi des décisions plus dures concernant le poids des véhicules électriques, mettre des limites de poids ou taxer ceux qui ne veulent rien changer à leurs habitudes ?
Taxer très fortement, ceux qui ont de quoi acheter de grosses voitures, lourdes polluantes et chères ont de quoi payer les taxes. Ce n’est pas vraiment utile. Ce serait de nouveau les gens les plus démunis qui souffriraient le plus. Je crois qu’il faut des limites de poids. C’est aberrant d’avoir des voitures très lourdes, même électriques, ou extrêmement puissantes, alors que la vitesse est limitée à 130 km/h sur autoroute.

À quoi cela sert de pouvoir rouler à 200 km/h. Il faudrait mettre des limites de poids. Mais c’est difficile pour le législateur, parce qu’il faut intervenir sur les gammes de production et je pense que les constructeurs vont s’y opposer fermement. Le courage politique serait de l’imposer massivement. On ne peut plus accepter qu’autant de choses aussi polluantes soient mises sur le marché. Mais il n’y a pas que les grosses voitures, il y des chauffages polluants, des gadgets, des ampoules incandescentes qui continuent à être vendues dans certains pays à la place des LED. Il faut aller beaucoup plus vite. Mais je tiens à souligner que la Commission et le Parlement européen sont beaucoup plus ambitieux que les pays pris individuellement. Il faut vraiment leur tirer notre chapeau.

Concernant l’hydrogène, il existe un débat en Europe entre ceux qui prônent une production locale et ceux qui préfèrent miser sur le commerce international pour l’importer. Quel est votre point de vue ?
On a commencé à faire le projet Desertech pour produire de l’hydrogène au Maghreb et le transporter en Europe. Mais on voit une autre tendance qui est en train de se dessiner. Les pays du sud demandent aux pays du Nord, au lieu de faire monter l’hydrogène, de faire descendre l’industrie chez eux. De mettre l’industrie plus près de la production de l’hydrogène. Comme on voit qu’il faut de l’hydrogène pour décarboner les aciéries et les productions d’engrais, les pays du sud demandent que les industries d’engrais et d’industrie soient délocalisées chez eux. Ce n’est pas aussi facile que ce qu’on croit. Mais moi je pense que ce qui est intéressant pour l’hydrogène, c’est quand même d’en produire chez soi, plutôt que de le transporter.

La prochaine Cop se tiendra à Dubaï. Que pensez-vous du choix de ce pays du Golfe, symbole de la démesure ?
Dubaï ne produit ni pétrole, ni de gaz. Ce n’est donc pas Dubaï qui va pousser le pétrole. D’autres émirats en produisent, comme Abu Dhabi, et c’est vrai que cette Cop va être essentiellement une Cop des Émirats arabes unis. Je connais bien les gens des Émirats. Ils ont absolument besoin d’un succès à cette Cop. Ils ne peuvent pas se contenter d’avoir le même type de résultat qu’à Glasgow ou Charm el-Cheik. Et les Occidentaux ne vont pas accepter davantage de pétrole dans le futur parce que la Cop est à Dubaï. Il est possible que les négociations soient assez dures, mais qu’on avance quand même. Il ne faut pas oublier qu’Abu Dhabi est un pays qui gagne plus avec ses placements financiers qu’avec son pétrole. C’est pour cela qu’on avait décollé avec Solar Impulse depuis Abu Dhabi Ils ont des sociétés qui investissent beaucoup dans les énergies renouvelables, ce n’est pas un bloc monolithique en faveur du pétrole Abu Dhabi, ni Dubaï.
La question n’était pas tant sur le pétrole que sur l’exubérance de Dubaï…

L’exubérance, c’est quelque chose de choquant, mais Dubaï se veut tolérant sur le plan religieux, ethnique, en disant que c’est une terre d’accueil pour toutes les religions. Dubaï présente des excès, mais aussi un certain nombre d’avantages. C’est pour cela que tellement de gens ont choisi Dubaï pour la prochaine Cop. Mais c’est vrai que quand on vit avec des bâtiments qui sortent de terre comme des champignons, mal isolés ou refroidis, des grosses voitures juste pour rouler en ville, c’est clair que c’est aberrant. Mais je ne sais pas si c’est la Cop qui va changer cela, car cela existe aussi aux Etats-Unis et dans d’autres pays.

La biodiversité est menacée par le réchauffement climatique, mais elle est plus difficile à appréhender pour les entreprises, car elle est moins quantifiable. Qu’attendez-vous de la Cop 15 de la biodiversité ?
La chute de la biodiversité est un des résultats du changement climatique. En luttant contre le changement climatique, en mettant en place des solutions, des énergies renouvelables, de l’efficience énergétique, de l’efficience de l’agriculture, de la production industrielle, on va protéger la biodiversité, mais cela ne suffira pas. Ce qu’il faut beaucoup plus de législation, de règlementation. Cela ne sert à rien d’interdire la pêche illégale et la déforestation tant que l’on continue à importer des produits de manière légale. On a le droit d’acheter du poisson pêché illégalement ou du soja ou de l’huile de palme qui contribue à la déforestation. Il faut légiférer pour que ces aberrations ne soient plus permises. Il y a une hypocrisie totale de notre côté. Il faut légiférer pour que cela ne soit plus permis. À ce moment-là, vous verrez la biodiversité s’améliorer.

Social-–Une inflation qui remet en cause le partage de la richesse

Social-–Une inflation qui remet en cause le partage de la richesse


Le nouveau record d’inflation constatée en France en octobre pourrait relancer le débat sur le partage de la richesse et notamment des superprofits. En effet, d’un côté les consommateurs sont affrontés à une augmentation générale des prix alors que leur pouvoir d’achat ne suit pas .

Jusque-là le pouvoir a freiné des quatre fers pour mettre sur la table la question de l’éventuelle taxation des supers bénéfices car l’inflation qui handicape les ménages en général profite à certaines entreprises pour des raisons essentiellement spéculatives. Discrètement, ces entreprises profitent du climat inflationniste général pour ajouter quelques points de hausse qui viennent gonfler les profits sans vraies raisons économiques. Ces entreprises joue un rôle négatif en profitant d’abord de l’inflation, en alimentant ensuite.

La question de la montée de l’inflation va forcément être très discutée d’autant que la taxation n’est pas forcément le meilleur moyen de la gérer. En effet une nouvelle fiscalité dira se noyer dans le trou du budget général de l’État.

Fondamentalement ce qui est en cause, c’est le partage de la richesse produite entre profits, investissements et rémunérations.

L’inflation est repartie à la hausse au mois d’octobre, notamment à cause de la flambée des prix de l’énergie et de l’alimentation, les deux postes de dépenses qui augmentent le plus.

Les prix ont augmenté d’environ 5 % sur un an en 2023. Comme en 2022. Un niveau inédit depuis 1985 (6,4% en juin cette année-là).

Dans le détail, l’inflation est portée par l’envolée des prix de l’alimentation (20% sur 2 ans) et un rebond des prix de l’énergie qui atteint encore des sommets.

Politique-Le Haut-Karabakh abandonné à cause du pétrole et du gaz

Politique-Le Haut-Karabakh abandonné à cause du pétrole et du gaz

En novembre 2022, l’Azerbaïdjan a conclu un accord avec la Russie : celle-ci y exporte une partie de son gaz, lequel est ensuite réexporté vers l’Europe. L’UE achète le gaz de Bakou, fermant les yeux sur son origine réelle. Par ailleurs un accord récent a été passé par l’union européenne et l’Azerbaïdjan pour l’approvisionnement de l’Europe.

par
Élodie Gavrilof
Historienne, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco) dans The conversation .

La situation des quelque 120 000 personnes qui vivent au Haut-Karabakh, enclave arménienne au sein de l’Azerbaïdjan revendiquée aussi bien par Erevan que par Bakou, est aujourd’hui tragique.

Coupés du reste du monde, et spécialement de l’Arménie, les habitants, des Arméniens ethniques, voient se profiler le spectre d’une famine désastreuse, imposée par les autorités azerbaïdjanaises, qui souhaitent ainsi les contraindre à l’exode.

Ni la Russie, pourtant supposée proche de l’Arménie, et dont des forces de maintien de la paix sont déployées dans la région, ni les pays occidentaux n’interviennent pour empêcher la catastrophe humanitaire qui s’annonce. Comment l’expliquer ?

Cette carte montre la répartition des terres consécutive à l’accord de paix en 2020. Les Arméniens ethniques du Haut-Karabakh sont désormais coupés de l’Arménie, les zones séparant les deux territoires ayant été reprises par l’Azerbaïdjan.

Le Haut-Karabakh est une région disputée entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan depuis la chute de l’Union soviétique. Dans les années 1920, cette zone peuplée à plus de 90 % d’Arméniens avait été rattachée à la République socialiste soviétique (RSS) d’Azerbaïdjan. En 1991, après la chute de l’URSS, le Haut-Karabakh proclame son indépendance. Bakou envoie l’armée. Soutenu par l’Arménie, le Haut-Karabakh (dénommé Artsakh par les Arméniens) finit, en 1994, par remporter, cette guerre au bilan très lourd (plusieurs dizaines de milliers de morts). L’Arménie et le Haut-Karabakh conquièrent à cette occasion sur l’Azerbaïdjan des terres dont ils décident de conserver le contrôle, afin d’établir un cordon sanitaire autour du Haut-Karabakh et d’être directement liés l’une à l’autre.

Société–Une inflation qui remet en cause le partage de la richesse

Société–Une inflation qui remet en cause le partage de la richesse

Le nouveau record d’inflation constatée en France en octobre pourrait relancer le débat sur le partage de la richesse et notamment des superprofits. En effet, d’un côté les consommateurs sont affrontés à une augmentation générale des prix alors que leur pouvoir d’achat ne suit pas .

Jusque-là le pouvoir a freiné des quatre fers pour mettre sur la table la question de l’éventuelle taxation des supers bénéfices car l’inflation qui handicape les ménages en général profite à certaines entreprises pour des raisons essentiellement spéculatives. Discrètement, ces entreprises profitent du climat inflationniste général pour ajouter quelques points de hausse qui viennent gonfler les profits sans vraies raisons économiques. Ces entreprises joue un rôle négatif en profitant d’abord de l’inflation, en alimentant ensuite.

La question de la montée de l’inflation va forcément être très discutée d’autant que la taxation n’est pas forcément le meilleur moyen de la gérer. En effet une nouvelle fiscalité dira se noyer dans le trou du budget général de l’État.

Fondamentalement ce qui est en cause, c’est le partage de la richesse produite entre profits, investissements et rémunérations.

L’inflation est repartie à la hausse au mois d’octobre, notamment à cause de la flambée des prix de l’énergie et de l’alimentation, les deux postes de dépenses qui augmentent le plus.

Les prix ont augmenté d’environ 5 % sur un an en 2023. Comme en 2022. Un niveau inédit depuis 1985 (6,4% en juin cette année-là).

Dans le détail, l’inflation est portée par l’envolée des prix de l’alimentation (20% sur 2 ans) et un rebond des prix de l’énergie qui atteint encore des sommets.

Politique-Le Haut-Karabakh abandonné à cause du pétrole et du gaz <

Politique-Le Haut-Karabakh abandonné à cause du pétrole et du gaz

En novembre 2022, l’Azerbaïdjan a conclu un accord avec la Russie : celle-ci y exporte une partie de son gaz, lequel est ensuite réexporté vers l’Europe. L’UE achète le gaz de Bakou, fermant les yeux sur son origine réelle. Par ailleurs un accord récent a été passé par l’union européenne et l’Azerbaïdjan pour l’approvisionnement de l’Europe.

par
Élodie Gavrilof
Historienne, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco) dans The conversation .

La situation des quelque 120 000 personnes qui vivent au Haut-Karabakh, enclave arménienne au sein de l’Azerbaïdjan revendiquée aussi bien par Erevan que par Bakou, est aujourd’hui tragique.

Coupés du reste du monde, et spécialement de l’Arménie, les habitants, des Arméniens ethniques, voient se profiler le spectre d’une famine désastreuse, imposée par les autorités azerbaïdjanaises, qui souhaitent ainsi les contraindre à l’exode.

Ni la Russie, pourtant supposée proche de l’Arménie, et dont des forces de maintien de la paix sont déployées dans la région, ni les pays occidentaux n’interviennent pour empêcher la catastrophe humanitaire qui s’annonce. Comment l’expliquer ?

Cette carte montre la répartition des terres consécutive à l’accord de paix en 2020. Les Arméniens ethniques du Haut-Karabakh sont désormais coupés de l’Arménie, les zones séparant les deux territoires ayant été reprises par l’Azerbaïdjan.

Le Haut-Karabakh est une région disputée entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan depuis la chute de l’Union soviétique. Dans les années 1920, cette zone peuplée à plus de 90 % d’Arméniens avait été rattachée à la République socialiste soviétique (RSS) d’Azerbaïdjan. En 1991, après la chute de l’URSS, le Haut-Karabakh proclame son indépendance. Bakou envoie l’armée. Soutenu par l’Arménie, le Haut-Karabakh (dénommé Artsakh par les Arméniens) finit, en 1994, par remporter, cette guerre au bilan très lourd (plusieurs dizaines de milliers de morts). L’Arménie et le Haut-Karabakh conquièrent à cette occasion sur l’Azerbaïdjan des terres dont ils décident de conserver le contrôle, afin d’établir un cordon sanitaire autour du Haut-Karabakh et d’être directement liés l’une à l’autre.

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Au cours des près de trente années écoulées depuis, l’Arménie, qui n’a elle-même jamais reconnu l’indépendance du Haut-Karabakh, n’a signé aucun traité de paix avec l’Azerbaïdjan. Pendant ce temps, l’Azerbaïdjan a préparé sa revanche, maintenant ses réfugiés dans des habitations provisoires malgré les richesses induites par les exportations d’hydrocarbures (à l’inverse de l’Arménie, l’Azerbaïdjan dispose d’importantes réserves de pétrole et de gaz).

En 2018, une révolution de velours se produit en Arménie. Elle porte au pouvoir le journaliste et jusqu’alors opposant politique Nikol Pachinian, ce qui suscite des espoirs, désormais quasi évaporés, de démocratisation et de lutte contre la corruption. Vladimir Poutine y voit un parallèle avec la Révolution orange (2004) et la Révolution de la Dignité (2013-2014) en Ukraine, ainsi qu’avec la Révolution des Roses en Géorgie (2003). C’est pourquoi il n’intervient pas en septembre 2020 quand, alors que les frontières sont fermées et que le monde a les yeux rivés sur les statistiques du Covid-19, l’Azerbaïdjan attaque violemment le Haut-Karabakh.

Après quarante-quatre jours, l’Arménie et l’Artsakh, mal préparés, doivent s’avouer vaincus. Les protocoles du 9 novembre 2020 prévoient la restitution des districts de Kelbajar, Aghdam et Lachine à l’Azerbaïdjan, et l’installation d’une force russe de maintien de la paix sur le corridor de Lachine, afin d’assurer la sécurité le long de cette voie essentielle pour le transit des biens et des personnes entre l’Arménie et le Haut-Karabakh.

La guerre en Ukraine a bousculé les rapports de force dans la région. Les sanctions adoptées contre la Russie ont officiellement porté un coup d’arrêt aux exportations d’hydrocarbures russes vers l’Europe. Mais quelques jours avant le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Ilham Aliev, l’inamovible et très autoritaire président de l’Azerbaïdjan, qui a succédé en 2003 à son père Heïdar Aliev après le décès de celui-ci, s’était rendu à Moscou, où il avait rencontré Vladimir Poutine. Lors de ces discussions, il avait été question de la capacité de l’Azerbaïdjan à augmenter ses exportations de gaz vers l’Europe.

En novembre 2022, l’Azerbaïdjan a conclu un accord avec la Russie : celle-ci y exporte une partie de son gaz, lequel est ensuite réexporté vers l’Europe. L’UE achète le gaz de Bakou, fermant les yeux sur son origine réelle.

Une inflation qui remet en cause partage de la richesse

Une inflation qui remet en cause partage de la richesse

Le nouveau record d’inflation constatée en France en octobre pourrait relancer le débat sur le partage de la richesse et notamment des superprofits. En effet, d’un côté les consommateurs sont affrontés à une augmentation générale des prix alors que leur pouvoir d’achat ne suit pas .

Jusque-là le pouvoir a freiné des quatre fers pour mettre sur la table la question de l’éventuelle taxation des supers bénéfices car l’inflation qui handicape les ménages en général profite à certaines entreprises pour des raisons essentiellement spéculatives. Discrètement, ces entreprises profitent du climat inflationniste général pour ajouter quelques points de hausse qui viennent gonfler les profits sans vraies raisons économiques. Ces entreprises joue un rôle négatif en profitant d’abord de l’inflation, en alimentant ensuite.

La question de la montée de l’inflation va forcément être très discutée d’autant que la taxation n’est pas forcément le meilleur moyen de la gérer. En effet une nouvelle fiscalité dira se noyer dans le trou du budget général de l’État.

Fondamentalement ce qui est en cause, c’est le partage de la richesse produite entre profits, investissements et rémunérations.

L’inflation est repartie à la hausse au mois d’octobre, notamment à cause de la flambée des prix de l’énergie et de l’alimentation, les deux postes de dépenses qui augmentent le plus.

Les prix ont augmenté d’environ 5 % sur un an en 2023. Comme en 2022. Un niveau inédit depuis 1985 (6,4% en juin cette année-là).

Dans le détail, l’inflation est portée par l’envolée des prix de l’alimentation (20% sur 2 ans) et un rebond des prix de l’énergie qui atteient encore des sommets.

Le Haut-Karabakh abandonné à cause du pétrole

Le Haut-Karabakh abandonné à cause du pétrole et du gaz

En novembre 2022, l’Azerbaïdjan a conclu un accord avec la Russie : celle-ci y exporte une partie de son gaz, lequel est ensuite réexporté vers l’Europe. L’UE achète le gaz de Bakou, fermant les yeux sur son origine réelle. Par ailleurs un accord récent a été passé par l’union européenne et l’Azerbaïdjan pour l’approvisionnement de l’Europe.

par
Élodie Gavrilof
Historienne, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco) dans The conversation .

La situation des quelque 120 000 personnes qui vivent au Haut-Karabakh, enclave arménienne au sein de l’Azerbaïdjan revendiquée aussi bien par Erevan que par Bakou, est aujourd’hui tragique.

Coupés du reste du monde, et spécialement de l’Arménie, les habitants, des Arméniens ethniques, voient se profiler le spectre d’une famine désastreuse, imposée par les autorités azerbaïdjanaises, qui souhaitent ainsi les contraindre à l’exode.

Ni la Russie, pourtant supposée proche de l’Arménie, et dont des forces de maintien de la paix sont déployées dans la région, ni les pays occidentaux n’interviennent pour empêcher la catastrophe humanitaire qui s’annonce. Comment l’expliquer ?

Cette carte montre la répartition des terres consécutive à l’accord de paix en 2020. Les Arméniens ethniques du Haut-Karabakh sont désormais coupés de l’Arménie, les zones séparant les deux territoires ayant été reprises par l’Azerbaïdjan.

Le Haut-Karabakh est une région disputée entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan depuis la chute de l’Union soviétique. Dans les années 1920, cette zone peuplée à plus de 90 % d’Arméniens avait été rattachée à la République socialiste soviétique (RSS) d’Azerbaïdjan. En 1991, après la chute de l’URSS, le Haut-Karabakh proclame son indépendance. Bakou envoie l’armée. Soutenu par l’Arménie, le Haut-Karabakh (dénommé Artsakh par les Arméniens) finit, en 1994, par remporter, cette guerre au bilan très lourd (plusieurs dizaines de milliers de morts). L’Arménie et le Haut-Karabakh conquièrent à cette occasion sur l’Azerbaïdjan des terres dont ils décident de conserver le contrôle, afin d’établir un cordon sanitaire autour du Haut-Karabakh et d’être directement liés l’une à l’autre.

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Au cours des près de trente années écoulées depuis, l’Arménie, qui n’a elle-même jamais reconnu l’indépendance du Haut-Karabakh, n’a signé aucun traité de paix avec l’Azerbaïdjan. Pendant ce temps, l’Azerbaïdjan a préparé sa revanche, maintenant ses réfugiés dans des habitations provisoires malgré les richesses induites par les exportations d’hydrocarbures (à l’inverse de l’Arménie, l’Azerbaïdjan dispose d’importantes réserves de pétrole et de gaz).

En 2018, une révolution de velours se produit en Arménie. Elle porte au pouvoir le journaliste et jusqu’alors opposant politique Nikol Pachinian, ce qui suscite des espoirs, désormais quasi évaporés, de démocratisation et de lutte contre la corruption. Vladimir Poutine y voit un parallèle avec la Révolution orange (2004) et la Révolution de la Dignité (2013-2014) en Ukraine, ainsi qu’avec la Révolution des Roses en Géorgie (2003). C’est pourquoi il n’intervient pas en septembre 2020 quand, alors que les frontières sont fermées et que le monde a les yeux rivés sur les statistiques du Covid-19, l’Azerbaïdjan attaque violemment le Haut-Karabakh.

Après quarante-quatre jours, l’Arménie et l’Artsakh, mal préparés, doivent s’avouer vaincus. Les protocoles du 9 novembre 2020 prévoient la restitution des districts de Kelbajar, Aghdam et Lachine à l’Azerbaïdjan, et l’installation d’une force russe de maintien de la paix sur le corridor de Lachine, afin d’assurer la sécurité le long de cette voie essentielle pour le transit des biens et des personnes entre l’Arménie et le Haut-Karabakh.

La guerre en Ukraine a bousculé les rapports de force dans la région. Les sanctions adoptées contre la Russie ont officiellement porté un coup d’arrêt aux exportations d’hydrocarbures russes vers l’Europe. Mais quelques jours avant le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Ilham Aliev, l’inamovible et très autoritaire président de l’Azerbaïdjan, qui a succédé en 2003 à son père Heïdar Aliev après le décès de celui-ci, s’était rendu à Moscou, où il avait rencontré Vladimir Poutine. Lors de ces discussions, il avait été question de la capacité de l’Azerbaïdjan à augmenter ses exportations de gaz vers l’Europe.

En novembre 2022, l’Azerbaïdjan a conclu un accord avec la Russie : celle-ci y exporte une partie de son gaz, lequel est ensuite réexporté vers l’Europe. L’UE achète le gaz de Bakou, fermant les yeux sur son origine réelle.

Economie-Baisse de productivité: en cause la faiblesse de l’industrialisation

Economie-Baisse de productivité: en cause la faiblesse de l’industrialisation

Comme souvent, il y a plusieurs facteurs explicatifs à la baisse inquiétante de la productivité en France. Parmi les facteurs conjoncturels on note la guerre en Ukraine, le Covid. Mais il y a des facteurs plus structurels comme la baisse de l’industrialisation depuis des années, le manque de qualification aussi le rapport au travail. La France crée bien des emplois mais ce sont surtout des emplois de services gourmands en main-d’œuvre. La richesse nationale augmente moins que les effectifs.

Entre fin 2019 et fin 2022, près de 1,1 million d’emplois nets se sont additionnés, soit une hausse de 4,3 %, alors que la valeur ajoutée dépasse à peine son niveau de fin 2019, en hausse de 1,2 %. Ce qui a contribué à ramener le taux de chômage à 7,2 % fin 2022.

Cette nouvelle croissance riche en emplois réjouit d’un côté mais inquiète d’un autre . En trois ans, la productivité par tête a baissé de 3,4 % en France. «On change de monde», résume Eric Heyer, le chef économiste de l’OFCE. Sur les dix dernières années, la productivité augmentait en moyenne de 0,85 % par an en France. La rupture de tendance est encore plus nette dans l’industrie manufacturière, avec une baisse de 7 % des gains de productivité depuis 2019.

Mis à part l’Espagne, aucun autre grand pays européen n’a enregistré une chute aussi brutale de sa productivité depuis le Covid.

Compte tenu de la faiblesse de la production du secteur industriel toujours inférieure de 7 % à l’avant-Covid, le nombre d’emplois aurait dû être inférieur de 350 000 à son niveau actuel de fin 2022 si la productivité était restée à son rythme tendanciel. «Il est possible que les entreprises gardent des équipes de réserve pour faire face aux arrêts maladie et à l’augmentation du turn-over. Mais là aussi, l’effet sera transitoire. Si cela devient la nouvelle norme, elles adapteront leur organisation», estime l’économiste Eric Heyer.

Mais d’après une étude du conseil d’analyse économique, rattaché à Matignon, il y a des facteurs plus structurels: la baisse de la formation en mathématiques et en sciences en général, et l’adéquation des compétences. «Nous sommes dans une situation étrange où jamais nous n’avons eu autant de salariés diplômés et pourtant la productivité baisse» abonde Denis Ferrand. Bref des formations mal adaptées aux besoins de l’économie. Donc des salariés moins bien qualifiés, ( Soudeurs par exemple) alors qu’on forme des armées de sociologues.

Vers la remise en cause de l’OMC et du commerce mondial ?

Vers la remise en cause de l’OMC et du commerce mondial ?

Pour justifier la lutte écologique et les mesures protectionnistes prises aux États-Unis, le gouvernement américain souhaite que soit revue l’organisation mondiale du commerce et au-delà les règles qui définissent les échanges internationaux.

Jusque-là la valeur centrale de l’OMC consistait à favoriser à tout prix les échanges donc à obtenir une levée des mesures restrictives des pays. Maintenant, c’est le contraire que défendent les États-Unis cela surtout pour défendre leurs importantes mesures protectionnistes

l’Organe de règlement des différends (ORD) doit être « juste et efficace et (favoriser) un équilibre sain entre souveraineté, démocratie et intégration économique ». L’ORD examine les appels à l’OMC en cas de conflits commerciaux, et avait été bloqué par l’ancien président américain Donald Trump en 2019.

Les États-Unis veulent « de meilleures règles et outils pour lutter contre les politiques et pratiques non marchandes et pour faire face à la crise climatique et à d’autres problèmes urgents ». Les États-Unis veulent un changement de l’organisme juridique qui tranche les conflits commerciaux à savoir l’ORD aujourd’hui largement paralysé.

L’ORD est inopérant depuis décembre 2019 en raison de sièges de juges vacants. Donald Trump était ouvertement hostile à l’OMC, au point de bloquer la nomination de ces juges. L’administration de Joe Biden souhaite réformer l’OMC, et les Etats-Unis ont continué ainsi de bloquer le processus visant à pourvoir ces postes vacants.

En Amérique on souhaite désormais que les règles de l’OMC laissent aux membres pour la défense de leurs intérêts sociétaux essentiels », notamment en matière de sécurité et de changement climatique.

Chute productivité: en cause la faiblesse de l’industrialisation

Chute productivité: en cause la faiblesse de l’industrialisation

Comme souvent, il y a plusieurs facteurs explicatifs à la baisse inquiétante de la productivité en France. Parmi les facteurs conjoncturels on note la guerre en Ukraine, le Covid. Mais il y a des facteurs plus structurels comme la baisse de l’industrialisation depuis des années. La France crée bien des emplois mais ce sont surtout des emplois de services gourmands en main-d’œuvre. La richesse nationale augmente moins que les effectifs.

Entre fin 2019 et fin 2022, près de 1,1 million d’emplois nets se sont additionnés, soit une hausse de 4,3 %, alors que la valeur ajoutée dépasse à peine son niveau de fin 2019, en hausse de 1,2 %. Ce qui a contribué à ramener le taux de chômage à 7,2 % fin 2022.

Cette nouvelle croissance riche en emplois réjouit d’un côté mais inquiète d’un autre . En trois ans, la productivité par tête a baissé de 3,4 % en France. «On change de monde», résume Eric Heyer, le chef économiste de l’OFCE. Sur les dix dernières années, la productivité augmentait en moyenne de 0,85 % par an en France. La rupture de tendance est encore plus nette dans l’industrie manufacturière, avec une baisse de 7 % des gains de productivité depuis 2019.

Mis à part l’Espagne, aucun autre grand pays européen n’a enregistré une chute aussi brutale de sa productivité depuis le Covid.

Compte tenu de la faiblesse de la production du secteur industriel toujours inférieure de 7 % à l’avant-Covid, le nombre d’emplois aurait dû être inférieur de 350 000 à son niveau actuel de fin 2022 si la productivité était restée à son rythme tendanciel. «Il est possible que les entreprises gardent des équipes de réserve pour faire face aux arrêts maladie et à l’augmentation du turn-over. Mais là aussi, l’effet sera transitoire. Si cela devient la nouvelle norme, elles adapteront leur organisation», estime l’économiste Eric Heyer.

Mais d’après une étude du conseil d’analyse économique, rattaché à Matignon, il y a des facteurs plus structurels: la baisse de la formation en mathématiques et en sciences en général, et l’adéquation des compétences. «Nous sommes dans une situation étrange où jamais nous n’avons eu autant de salariés diplômés et pourtant la productivité baisse» abonde Denis Ferrand. Bref des formations mal adaptées aux besoins de l’économie. Donc des salariés moins bien qualifiés, ( Soudeurs par exemple) alors qu’on forme des armées de sociologues.

Sinistre au Maroc : les normes de construction aussi en cause

Sinistre au Maroc : les normes de construction aussi en cause

L’ampleur du sinistre au Maroc s’explique par l’intensité du séisme vis-à-vis duquel on ne peut pas faire grand-chose. Reste aussi que les normes de construction participent largement à l’aggravation des conséquences.

Les normes antisismiques de construction ne concernent qu’une très petite minorité le bâtiment. Pour le reste comme partout en Afrique ont construit surtout avec des parpaings auto de ciment sous dimensionné comme le ferraillage. De plus assez souvent on rajoute des étages qui n’ont pas été prévus au départ dans les fondations.

La tricherie et la corruption concernant les normes de construction et leur respect coûte cher en vies humaines.

La fausse croissance en hausse….. à cause des prix

La croissance en hausse….. à cause des prix

L’Insee et nombre d’experts proches du pouvoir font dans le volontarisme en annonçant une croissance légèrement en hausse. Ainsi pour l’INSEE , on prévoit une croissance 0,9% en 2023, contre 0,6% en juin dernier. Le seul problème est que cette croissance est fictive puisqu’elle découle surtout de l’ampleur des prix qui forcément augmentent la valeur. Et mécaniquement comme l’inflation est aussi sous-estimée par l’INSEE, on en conclut à une augmentation plus forte de l’économie alors que le climat des affaires se dégrade fortement comme l’emploi et les investissements.

Pourtant, les prix du pétrole toujours élevés et des taux d’intérêt au plus haut, l’activité pourrait frôler la stagnation. Dans son dernier point de conjoncture dévoilé ce jeudi 7 septembre, l’Insee table sur une croissance du produit intérieur brut (PIB) oscillant entre 0,1% et 0,2% pour les deux derniers trimestres de l’année 2023. Sur cette période, les statisticiens n’ont pas révisé leurs prévisions par rapport à la note de conjoncture établie en juin dernier.

En revanche, l’institut statistique a fortement revu à la hausse son chiffre de croissance du second trimestre à 0,5%, au lieu de 0,1% précédemment. Pour 2023, les économistes anticipent désormais 0,9% de croissance, contre 0,6% au début de l’été.

S’agissant de l’inflation, l’indice des prix devrait s’établir à 5% en moyenne annuelle et finir l’année 2023 à 4,2%. Il s’agit, certes, d’un niveau plus faible que prévu en juin dernier (4,8%). Mais il demeure bien plus élevé qu’avant la guerre en Ukraine. Les prix de l’alimentaire continuent de peser largement sur le portefeuille des ménages.

« On observe un ralentissement des prix de l’alimentaire depuis juin sans enregistrer de baisse », a souligné Julien Pouget lors d’un point presse.

Le cri d’alarme des associations d’aide alimentaire ces derniers jours a jeté une lumière crue sur les difficultés de nombreux ménages en France.

Quant aux tarifs de l’énergie, ils font toujours grimper la facture. La hausse de 10% des prix de l’électricité en août dernier et l’envolée des prix du pétrole risquent de miner le pouvoir d’achat des ménages les plus dépendants des énergies fossiles au quotidien. Le gouvernement a mis fin à la ristourne généralisée sur l’essence mise en œuvre en 2022. Au final, la consommation des ménages a augmenté en valeur, mais elle a diminué en volume. Ce serait évidemment pire si on tenait compte de l’inflation réelle

Et la poursuite de la politique monétaire restrictive ne risque pas d’arranger la situation de la demande. Du côté des entreprises, l’Insee table sur un essoufflement des investissements. Après avoir rencontré des difficultés d’offres, plusieurs secteurs comme la fabrication de biens d’équipement ou l’industrie font part d’une demande exsangue.

Sur le front de l’emploi, l’Insee n’a pas donné de nouvelles prévisions pour la fin de l’année, mais les statistiques rendues publiques jeudi matin révèlent un essoufflement des créations de postes. L’économie tricolore a créé un peu plus de 20.000 emplois entre avril et juin (0,1%) contre 100.000 (0,4%) sur les trois premiers mois de l’année. L’emploi intérimaire est en repli après un précédent recul au premier trimestre. Dans les services et l’industrie, les entreprises ont continué d’embaucher. Mais les recrutements ont plongé dans la construction témoignant des vastes difficultés du secteur.

Contrairement à 2021 et à 2022, la croissance de l’emploi est devenue inférieure à celle de l’activité.

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