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Eglise catholique : changer de paradigme

Eglise catholique : changer de paradigme 

 

Le synode lancé par le pape François doit permettre à l’Eglise catholique de lancer des réformes aptes à revitaliser la voie chrétienne, estime un collectif de chrétiens qui propose quatre pistes pour concilier foi et modernité.

 

Tribune.

La crise que traverse l’Eglise catholique relève-t-elle seulement de dysfonctionnements dans son organisation ou de retards dans les bonnes décisions ? Le synode lancé par le pape François, qui culminera à Rome à l’automne 2023, tiendra-t-il compte des demandes que les catholiques vont faire remonter à Rome ? Quelles demandes considérera-t-on comme prioritaires ?

Dans l’état actuel des choses, le doute est permis. Il est surtout bienvenu de se demander si les « réformes retenues » seront suffisantes pour revitaliser la voie chrétienne. Seront-elles assez déterminantes pour permettre aux chrétiens du XXIe siècle d’affermir leur foi en Dieu, de marcher sur les pas de Jésus, au sein de cultures marquées par les sciences physiques et humaines, et par la modernité qui gagne tous les peuples de la planète ? Voici quelques pistes.

La structure hiérarchique de l’Eglise catholique est née au deuxième siècle de l’ère chrétienne. Dans son fonctionnement, elle pratique très peu la démocratie élective. Du pape aux évêques, aucun responsable n’est élu. Les prêtres sont formés dès leur jeune âge dans des séminaires fermés, avec essentiellement de la philosophie et de la théologie traditionnelles. La réforme protestante, inaugurée par Luther en 1517, avait mis à terre cette structure pyramidale.

Aujourd’hui, toute personne honnête et informée reconnaît que ce fut une rupture libératrice à l’encontre du pouvoir pontifical et en faveur d’une lecture directe de la Bible par le peuple. Hélas, le concile de Trente (1565), dans sa contre-réforme, refusa de tirer le moindre enseignement de la nouveauté protestante et congela l’Eglise catholique pour des siècles. Au XXe siècle, les choses bougèrent sensiblement, en particulier avec le concile Vatican II (1962-1965).

Mais on en connaît aujourd’hui les limites, ainsi que les résistances et les retours en arrière qui se sont produits par la suite. Il faut admettre que depuis lors, beaucoup de catholiques ont quitté la pratique liturgique et la vie de l’Eglise et continuent de le faire. Et cela en raison de sa doctrine et de ses formulations pré-modernes.

L’énorme exode disciplinaire et doctrinal que ce phénomène représente, et qui a touché prêtres, religieux et laïcs, stupéfie toujours les observateurs, mais ne semble ni inquiéter ni interroger en profondeur l’institution Eglise catholique. Un premier point de doctrine : Jésus est-il de nature divine, comme l’ont proclamé les conciles de Nicée (325) et de Chalcédoine (351) et comme l’affirme le Credo ? Est-il né d’une vierge par le Saint-Esprit ?

Un rassemblement catholique entraîne une flambée de contamination

Un  rassemblement catholique entraîne une flambée de contamination

Un  rassemblement religieux s’est déroulé à La Chapelle-Montligeon dans le département de l’Orne, en pleine vacances de la Toussaint. 190 personnes se sont réunies pendant trois journées dans le sanctuaire situé dans ce petit village de 500 habitants.

À ce moment, le pays n’était certes pas encore reconfiné mais la tenue d’un rassemblement religieux en pleine pandémie pose question. La direction de la basilique affirme qu’il n’y avait pas besoin d’autorisation de la Préfecture pour organiser ce séminaire et assure que les consignes sanitaires étaient respectées. Outre l’autorisation, le suivi sanitaire est également en cause. Quelques jours seulement après le rassemblement, les premiers cas de Covid-19 ont été détectés parmi les participants.

France : de plus en plus d’inégalités (Secours catholique)

 France : de plus en plus d’inégalités  (Secours catholique)

Un constat sans appel su Secours catholique, si effectivement en moyenne la richesse du pays augmente notamment avec la croissance du PIB,  par contre les riches sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres. (Notons que ce phénomène n’est pas spécifique à la France).  Concernant le profil des personnes en situation de pauvreté, les femmes sont les plus touchées. En 2016, 56,3% des personnes rencontrées par le Secours catholique étaient féminines. Cela s’explique par une plus grande vulnérabilité économique (mères isolées, femmes seules âgées ayant une pension de retraite ou des ressources faibles…). Suivent les adultes étrangers, qui représentent 51,7% des personnes rencontrées. Le rapport explique : Si l’âge médian des adultes rencontrés en 2016 est de 40 ans pour les hommes et de 39 ans pour les femmes, les profils les plus touchés sont les seniors isolés (plus de 60 ans) et les jeunes familles (personnes de moins de 25 ans). Mais la précarité n’épargne pas les couples avec enfants. L’étude souligne en effet que la structure des ménages du Secours Catholique accueille un nombre important de familles monoparentales (29,6%) et de couples avec enfants (24,2%). Enfin, la part des ménages sans ressources est en augmentation constante depuis quelques années. Et celle-ci regroupe principalement les hommes seuls, les couples avec enfants et les jeunes. Les étrangers sont également concernés. Concernant les conditions de vie, plus d’un quart des ménages rencontrés par l’association vit dans un logement précaire (logement non fixes et non durables tels que les hôtels, caravanes, mobile home, abri, centre d’hébergement ou encore rue…) et la couverture des aides sociales connaît une baisse.  On notera que, la majorité des personnes rencontrées par le Secours catholique ne sont pas au chômage (62,5%) ; que 40% des accueilli.e.s avaient droit au RSA en 2016 et n’en ont pas fait la demande ; ou encore que le revenu mensuel médian des ménages reçus par l’association était de 548€.




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