Engie : Catherine McGregor, directrice générale, pour faire le ménage
La nomination de la nouvelle directric McGregor , qui a une très forte expérience industrielle, a constitué une certaine surprise. En fait elle aura surtout pour mission de recadrer une activité d’Engie très disparate. Officiellement une entreprise recentrée sur l’environnement mais qui en réalité exploite aussi des centrales nucléaires et nombre de services. En clair, l’axe stratégique d’Engie manque sérieusement de lisibilité. Pour l’instant, la solution semble consister à se séparer de certains actifs pour rétablir des comptes qui ne sont pas merveilleux. Ce qui explique largement la volonté de l’entreprise de se débarrasser des actions qu’elle possède dans Suez.
Pour tout dire Engie, c’est un peu l’auberge espagnole . Y compris dans le domaine de l’environnement nombre d’investissements peuvent paraître douteux comme ceux par exemple des fameuses éoliennes contresens économiques et énergétiques qui du jour au lendemain pourront s’écouler si l’État décide de ne plus porter à bout de bras cette activité. Ce que l’État d’ailleurs vient de faire vis-à-vis du phot voltaïque en révisant encore nettement à la baisse les tarifs. Pour peu, ce qui est vraisemblable, que l’hydrogène constitue une perspective crédible d’avenir, Engie risque de passer à côté de la révolution énergétique. Pas sûr que son désengagement des services soit aussi une mesure très pertinente.
Bref énergie est un peu partout mais en même temps et nul part, en tout cas pas suffisamment pour prendre une part significative. La nouvelle directrice a devancé trois autres candidats: Gwenaelle Avice-Huet, directrice générale adjointe d’Engie, Catherine Guillouard, PDG de la RATP, et Laurent Guillot, directeur général adjoint de Saint-Gobain.
«C’est une dirigeante à l’aise avec la raison d’être d’Engie, d’être une entreprise de la transition énergétique, a commenté le président d’Engie, Jean-Pierre Clamadieu. Elle a l’obsession de l’exécution, de la transformation d’une stratégie en actes.» Comme si l’actuel président voulait rappeler que c’est lui le patron et non la nouvelle directrice ! ( pas vraiment bien commencer une cohabitation)
Le choix de Catherine MacGregor n’est pas sans rappeler les nominations de Ben Smith chez Air France KLM ou de Luca de Meo chez Renault: ces entreprises, dont l’État est un actionnaire majeur, ont rompu avec les habitudes et sont allées chercher leur nouveau patron hors du sérail parisien, chez les professionnels de leur industrie. Mais, contrairement à ces deux dirigeants étrangers, cette fille de professeurs est française.