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Loi « climat » : S’extraire des caricatures

Loi « climat » :  S’extraire des caricatures

 

Le combat écologique nécessite de « savoir avancer par étapes, en incluant toute la société », affirme Barbara Pompili, ministre de la transition écologique, dans un texte cosigné par un collectif de ministres et de députés de la majorité.

Le seul problème c’est que Barbara Pompidou y a elle-même succombé au piège de l’approche caricaturale de l’environnement NDLR

 

Tribune.

 

 Faire avancer l’écologie, c’est toujours défricher un monde inconnu. C’est aussi prendre le risque de subir toutes sortes de caricatures, du procès en écologie punitive aux accusations de trahison permanente. Une polarisation stérile mais omniprésente dans les débats entourant le projet de loi « climat et résilience ». Ce carcan, il faut le refuser, il faut le dénoncer, il faut s’en libérer.

Il ne faut pas laisser croire que la transition écologique se fera forcément dans la brutalité ou ne se fera pas. Car la conséquence directe de ces postures des oppositions, c’est l’inaction. L’inaction des conservateurs qui crient au loup pour que rien ne change malgré la menace climatique. L’inaction des radicaux qui s’enferment dans une logique du « tout ou rien » pour refuser toute approche progressive.


Oui, il y a un chemin pour s’attaquer sérieusement à tout ce qui n’est plus soutenable dans notre modèle de développement, tout en améliorant la vie des Français. Oui, le combat écologique n’est jamais terminé, mais il faut savoir avancer par étapes, en incluant toute la société dans la transition. C’est précisément la route que veut tracer la loi « climat et résilience », celle qui produira des résultats, celle qui apportera des solutions concrètes à des problèmes complexes. Prenons trois exemples au sein d’un texte qui compte plus de 200 articles.

Mesure de bon sens

Demain, grâce à ce texte, nous respirerons un air plus pur. Chaque année, la pollution de l’air tue 40 000 personnes en France. La cause principale est connue : l’air de nos grandes villes est chargé de particules fines et d’oxydes d’azote, générés à 70 % par la circulation automobile. Alors oui, la loi « climat et résilience » s’attaque enfin sérieusement au problème en créant des zones à faibles émissions (ZFE) dans toutes les agglomérations de plus de 150 000 habitants pour y réduire la circulation des véhicules les plus polluants.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi  Loi Climat et résilience : « Si l’Etat n’organise pas activement la rénovation énergétique, elle ne se fera pas »

En 2025, les véhicules classés Crit’Air 3 et au-delà ne pourront plus rouler dans les centres-villes de Strasbourg, Lyon ou Paris. Dans le même temps la loi aura renforcé la mise en place de voies réservées au covoiturage, de parkings relais aux entrées de ces agglomérations, de bornes de recharge dans les copropriétés, sans oublier des aides pouvant aller jusqu’à 14 000 euros pour remplacer un vieux diesel par une voiture électrique. Le bénéfice attendu dans la métropole du Grand Paris est une baisse de 40 % des émissions d’oxyde d’azote d’ici à 2025. Cette mesure de bon sens, c’est moins de mortalité, moins d’asthme pour nos enfants. Où est la punition ? Où est le manque d’ambition ?

Caricatures : pour une tolérance partagée

Caricatures : pour une tolérance partagée

« Ce n’est pas la possibilité dans une société démocratique de caricaturer une religion qui fait problème, c’est l’inexistence de cette liberté dans de nombreux pays du monde, estime dans le Monde Michel Sourrouille, professeur de sciences économiques et sociales à la retraite. Face à l’expansion des intransigeances intégristes [...], il ne faut rien céder quand on est démocrate. »

La provocation n’est ressentie comme provocation que par ceux et celles qui s’estiment provoqués. Avant de parler de liberté d’expression et de caricatures blessantes, prenons l’exemple de la nudité sur les plages. Que faut-il préférer comme système social ? Le modèle traditionnel est de ne pas dénuder le corps. Au XIXe siècle, en France, les femmes qui se hasardent au bord de l’eau portent un pantalon qui descend jusqu’aux genoux, une chemise, un bonnet et des chaussures.

En 1950, s’ouvre le centre de vacances naturiste de MontalivetEn 1964, le monokini apparaît sur la Côte d’Azur ; le ministre de l’intérieur fait savoir aux maires que cette pratique relève de l’outrage public à la pudeur. On se dénude progressivement d’un côté, de l’autre on enferme les nudistes dans des camps. Dans un esprit de tolérance réciproque, les textiles devraient accepter le nudisme des uns comme les naturistes accepteraient sans doute la différence vestimentaire sur une plage partagée par tous et toutes. Le bord de mer est un lieu de loisirs qui n’a pas à considérer les préférences vestimentaires (ou religieuses) des uns et des autres. Le respect de pratiques différentes doit être un critère permettant la coexistence pacifique.

Transposons cet exemple dans le cas de la liberté d’expression en matière de religions. Sur le blog « Le Monde des lecteurs », cette opinion de Joëlle Osman : « Avec les caricatures de Mohamed, pour un musulman on touche au sacré, on touche à son prophète qui ne saurait être représenté par un dessin quel qu’il soit. C’est une insulte à la religion islamique, c’est un sacrilège. S’agit-il vraiment de liberté d’expression ? La question centrale est : jusqu’où va-t-elle ? Quelle est la limite ? Quelle limite à la liberté d’expression ? Le respect. »

En clair, on devrait à nouveau interdire le blasphème en France pour montrer qu’on respecte les convictions des musulmans. Aujourd’hui encore, soixante-douze pays, dont treize en Europe, ont toujours une législation pénale qui condamne le blasphème, considéré parfois comme un crime. Ce n’est pas la possibilité dans une société démocratique de caricaturer une religion qui fait problème, c’est l’inexistence de cette liberté dans de nombreux pays du monde.

En France, c’est au contraire un fondement du principe de neutralité de l’État sur les questions religieuses. L’adolescente Mila (Le Monde du 30 janvier) avait fait scandale en postant sur instagram : « Je déteste la religion, le Coran, il n’y a que de la haine là-dedans, l’islam c’est de la merde. Il y a encore des gens qui vont s’exciter, j’en ai clairement rien à foutre, je dis ce que je veux, ce que je pense… » Un tel point de vue est acceptable en France, mais peut entraîner une mise à mort dans d’autres pays. Pourtant, Mila ne faisait pas de la provocation, elle ne faisait qu’exprimer sa pensée et user ainsi de sa liberté d’expression dans un Etat laïque.

Le concept de laïcité est inconnu dans un pays islamique. C’est un fait qui empêche un pays d’être véritablement démocratique. Face à l’expansion des intransigeances intégristes – fondamentalisme évangélique du côté protestant, ultraorthodoxies juives, salafisme et djihadisme musulmans, nationalisme hindouiste – il ne faut rien céder quand on est démocrate.

La liberté d’expression a pour but d’éviter d’ériger en valeur absolue quelque pensée que ce soit. La démocratie repose sur le libre-échange d’opinions contradictoires pour arriver à une synthèse, et le changement d’avis est un corollaire de cette pratique. Chacun a le droit de dire ce qu’il pense même si cela choque, puisque les religions ont le droit de dire ce qu’elles pensent.

Avec une tolérance réciproque, il n’y a plus de provocation possible, mais seulement une invitation au dialogue. Sinon, on forme une société bloquée et réactionnaire, aux mains de personnes qui n’ont pour seule justification que des arguments d’autorité allergiques à l’esprit de la libre pensée. Une caricature mettant en scène une religion ne provoque pas, elle ne fait qu’inciter à réfléchir par rapport à ses propres présupposés.

« Une critique de « l’exhibition » des caricatures »

« Une critique de « l’exhibition » des caricatures »

La volonté de nombreux responsables politiques d’« exhiber les caricatures » de Mahomet relève d’une opération démagogique, oubliant qu’une partie immense du monde se sent profondément outragée, mettent en garde Olivier Mongin et Jean-Louis Schlegel, anciens responsables de la revue « Esprit », dans une tribune au « Monde ». Une tribune intéressante car elle montre la frilosité de certains intellectuels ( ici catholiques) pour une défense sans concession de la laïcité.

Tribune.

 

 Après l’assassinat abominable d’un professeur de collège, qui ravive le terrible souvenir des morts de Charlie au moment où se tient le procès des complices, les caricatures de la religion, de ses croyances et de ses représentants sont devenues le symbole de la liberté et des valeurs de la République et de la France. Les dessins les plus virulents et les plus osés de Charlie Hebdo sur l’islam, l’Eglise catholique et les protestants évangéliques, plus rarement sur le judaïsme, sont souvent reproduits, et dans presque tous les médias.

Des intellectuels et d’autres personnalités, spécialistes de l’héroïsme de papier, ont réclamé qu’on les exhibe sur tous les murs de France et de Navarre. La présidente de la région Occitanie les a projetées sur les façades des deux hôtels de région : pour que même les dames catéchistes les voient ? Ses collègues des autres régions ont annoncé la réalisation d’un livre de caricatures distribué dans les lycées. Il paraît qu’il y aura aussi des caricatures politiques dans cet effort surhumain de conscientisation : nous voilà sauvés !

Cette mobilisation pour imposer à la vue de tous (au nom de la « liberté républicaine ») des caricatures extrêmes de la religion aura-t-elle vraiment l’effet escompté par Renaud Muselier, président (LR) de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) : rappeler « le droit fondamental de chacun et chacune de nos concitoyens à vivre en paix et dans la liberté » ? On peut en douter − et douter en tout cas qu’elle arrête le bras de tueurs fanatisés, perdus quelque part en France ou dans le monde, inconnus avant leur crime. Mais en dehors du résultat de cette opération démagogique, il faut s’interroger.

 

Lors des débats créés par la publication des caricatures, il avait été justement rappelé − par les dessinateurs ou leur avocat − qu’après tout, personne n’était obligé d’acheter Charlie Hebdo chez son marchand de journaux − lequel pouvait certes le mettre en avant, mais de façon limitée, le magazine étant de toute façon confiné dans un lieu précis. En droit, c’est le « contrat de lecture » qui exprime le principe qu’un journal, surtout s’il est satirique, s’adresse à un public particulier et non pas à tout un chacun. Dans un pays libre, on peut imaginer en couverture une caricature du pape en rut et ses ébats avec une princesse, dans la mesure où le croyant, fidèle ou non du pape, ne sera pas obligé de la voir, même si le kiosque devant lequel il passe ne fait rien pour la cacher. 

 

 

Caricatures: la trouille de Trudeau

Caricatures: la trouille de Trudeau

 

Comme nombre de responsables politiques qui se barricadent dans de prudentes positions vis-à-vis du TERRORISME, le premier ministre canadien n’a pas fait preuve d’un grand courage en se mettant du côté de ceux QUI CONDAMNENT LES CARICATURES.  Une manière sans doute de protéger son pays mais qui ne grandit pas la démocratie et les valeurs universelles. Notons que même en France certains commencent à lâcher la bride comme ces deux intellectuels catholique ( ANCIENS RESPONSABLES DE LA REVUE ESPRIT) auteurs d’une tribune dans le monde qui ,eux aussi, rejoignent le monde des frileux alors qu’on se situe clairement dans une guerre de civilisation.

Le Premier ministre canadien, interrogé vendredi sur la liberté de critiquer le prophète Mahomet comme l’a fait Charlie Hebdo, avait estimé que la liberté d’expression n’était «pas sans limite», et ne devait pas «blesser de façon arbitraire et inutile» certains groupes ou communautés. Tout en condamnant les récents attentats terroristes en France, Justin Trudeau prenait ainsi ses distances avec la position du président français, qui a fermement défendu le droit à la caricature au nom de la liberté d’expression. Les prises de position de Justin Trudeau, chantre du multiculturalisme et du respect des minorités, ont également été dénoncées par plusieurs députés d’opposition lors d’un débat sur la liberté d’expression à la Chambre des communes. «La formation politique que je représente se dissocie sans équivoque (…) du grave manque de courage exprimé par le Premier ministre du Canada quant à l’étendue de la liberté d’expression», a lancé le chef du Bloc Québécois (Indépendantistes), Yves-François Blanchet.




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