Archive pour le Tag 'caricature'

Société-Violences: une conséquences de la caricature de démocratie

Société-Violences: une conséquences de la caricature de démocratie


Les phénomènes de violence sont pas nouveaux dans la société. Sur le long terme, le taux de violence a tendance à nettement se réduire avec l’élévation du niveau d’éducation. Toutefois, ces révolutions ne sont pas linéaires, elles subissent notamment des à-coups avec la montée de contradictions y compris dans les pays développés. C’est le cas depuis quelques décennies. En cause, la complexité et l’intensité de la crise dans les domaines économiques, sociaux et sociétaux dont les aspects systémiques sont mal appréciés voire ignorés. Pour parler simplement, la société est encore trop souvent abordée comme un saucisson par tranche dans l’ignorance ou le mépris des interactions entre les différents champs. La crise est aussi identitaire, une crise culturelle, politique et démocratique.

C’est la crise au sens de Gramsci dans la mesure où les anciens modèles sont condamnés à l’obsolescence alors que les nouveaux modèles n’ont pas encore émergé de manière significative. En matière de démocratie, il est clair que le modèle collectiviste , socialiste ou communiste est mort. Il n’est plus en application que dans les pays qui l’imposent par la dictature. De la même manière, l’ultralibéralisme qui répand partout la domination de la financiarisation mondialisée à toute la société va également droit dans le mur non seulement du fait qu’il met en cause les principes de justice mais aussi parce qu’il se heurte à la prise en compte de la problématique environnementale. En France depuis quelques années les violences enregistrent une poussée de fièvre, violences physiques et verbales . Les exemples plus récents concernent les gilets jaunes, les banlieues ou encore certaines actions contre la réforme des retraites ou violence quotidienne.

Selon l’OMS, la violence est l’utilisation intentionnelle de la force physique, de menaces à l’encontre des autres ou de soi-même, contre un groupe ou une communauté, qui entraîne ou risque fortement d’entraîner un traumatisme, des dommages psychologiques, des problèmes de développement ou un décès. Il y a bien sûr la violence interpersonnelle, violences contre les personnes, mais aussi les violences politiques et économiques. Elles peuvent être physiques, morales encore psychologiques .

La responsabilité peut être imputée à des groupes, à l’Etat ou à des individus. Certains grands penseurs comme Marx, Engels plus récemment Bourdieu et bien d’autres ont théorisé le contenu de la violence, ses causes et même parfois sa légitimité.

Reste que dans nos sociétés développées, la violence constitue un déni des règles démocratiques. Le problème est cependant de savoir quelles sont les causes de ce déni démocratique. En fait, de nombreux champs de la société ont évolué, l’économie, les technologies, la médecine, l’éducation. Par contre, la démocratie, elle , est restée au stade quasi néandertalien. En gros pour résumer elle se limite au dépôt d’un bulletin de vote dans l’urne une fois tous les cinq ans .

En outre, le choix des candidats est totalement préempté par des groupes de pressions notamment financiers. Pour le vérifier , il suffit de constater l’envolée du coût des campagnes électorales notamment de la principale à savoir l’élection présidentielle. Théoriquement pour cette élection l’enveloppe est limitée à 10 millions mais les candidats dépensent trois à quatre fois plus. Bref, le marketing politique à l’américaine a gagné la France et bien d’autres pays. La plus grande contradiction de la démocratie, c’est que le plus souvent les électeurs ne votent pas pour un candidat mais contre celui qu’ils ne souhaitent pas. Une sorte d’élection par défaut ; quand ce n’est pas le cas , ces sélections s’appuient sur des programmes démagogiques, populistes voire xénophobes.

Depuis plusieurs élections présidentielles, les présidents élus en France le sont par défaut du fait du rejet du Front national. Chaque président n’a représenté en son temps qu’une base électorale de 20 à 25 %. Ce qui provoque ensuite le rejet d’orientation qui n’ont nullement été approuvées politiquement lors du vote. Du coup, l’autorité politique- et même l’autorité de l’État -se trouve largement contestée avec des phénomènes de violence récurrents s’attaquant aussi bien aux bien publics, aux biens privés( le rituel d’incendie de voiture dans les banlieues et de bris de vitrines des commerçants)) qu’aux personnes.

Les partis politiques et syndicats d’extrême-gauche se sont engouffrés dans cette brèche de la violence depuis quelques années pour tenter de compenser le poids de leurs faiblesses politiques dans les urnes. Par ailleurs parfois, des exclus de la transformation économique plus ou moins manipulés par des leaders irresponsables se livrent aussi à certaines violences . Il y a des raisons objectives qui peuvent permettre comprendre ces violences sans pour autant les admettre. Car fondamentalement ce qui est en cause, c’est un fonctionnement démocratique qui ne permet pas de tendre vers un intérêt général prenant en compte tout autant le concept d’efficacité que de justice.

De ce point de vue, les tares constatées au plan national se produisent aussi au plan local où des petits barons confondent aussi trop souvent leur intérêt personnel et l’intérêt collectif. Enfin la démocratie est affectée par le fait que certains technocrates ont transformé le mandat électif en métier. Mais inversement des candidats venus de nulle part, dits de la société civile, n’ont pas fait la preuve de leur compétence et encore moins de leur légitimité politique. Et ce ne sont pas des pseudo conventions citoyennes de personnes choisies au hasard qui vont combler ce déficit et surmonter ces contradictions fondamentales. Bref, la France connaît une très grave crise de légitimité et d’autorité .

Macron: la caricature de la noblesse d’Etat

Macron: la caricature de la noblesse d’Etat

« Le populisme de Macron est paradoxal, tant celui-ci incarne jusqu’à la caricature la “noblesse d’Etat” analysée par Pierre Bourdieu »

Pierre-Yves Le Meur, Anthropologue dans Le Monde

Populisme : le mot est en vogue depuis quelque temps déjà. Tel un improbable couteau suisse, ses usages sont multiples, sans que son sens soit toujours clairement défini. Il permet, par exemple, d’éviter de dire que le Rassemblement national est un parti d’extrême droite : ce serait un parti populiste, voire national-populiste. Il aide aussi à disqualifier les positionnements politiques d’un parti ou d’un politicien qui se ferait le porte-parole du peuple vis-à-vis d’élites dénoncées comme coupées des réalités et vivant dans une bulle de privilèges.

Autrement dit, l’usage du terme « populisme » en dit souvent plus sur celui ou celle qui l’emploie que sur sa cible. Il vise plus à disqualifier qu’à qualifier, à l’exception du populisme de gauche, théorisé par les philosophes Ernesto Laclau et Chantal Mouffe comme radicalisation de la démocratie et reconnaissance de sa nature agonistique.

Le populisme est souvent compris comme le rapport d’un leader au peuple, rapport imaginé comme immédiat, sans intermédiaire ou filtre institutionnel. Le cas d’Emmanuel Macron est, à cet égard, emblématique. Avant sa première élection, comme dans sa pratique présidentielle, sa stratégie politique a systématiquement consisté à contourner ou à déstabiliser tous les corps intermédiaires qui font la démocratie représentative dans sa pluralité institutionnelle. Ses attaques contre les partis dits « de gouvernement » (le terme signifie juste qu’ils ont gagné des élections, pas qu’ils seraient plus sages ou responsables) – Parti socialiste et Les Républicains – ont été systématiques.

Emmanuel Macron s’est, par ailleurs, aliéné (on le voit aujourd’hui avec le projet de réforme des retraites) le syndicat dont il aurait pu se faire un allié, à savoir la CFDT, au point que Laurent Berger, son secrétaire général, l’a taxé de « populiste light ». Populiste, certes, soft, non, tant son radicalisme néolibéral (conception verticale du pouvoir, vision autoritaire d’une action inégalitaire de l’Etat, destruction des corps intermédiaires) transpire de tous ses discours et de sa pratique politique. Si, de manière générale, le populisme oppose « peuple » et « élites », le populisme singulier de Macron est également paradoxal, tant celui-ci incarne jusqu’à la caricature la « noblesse d’Etat » analysée, en son temps, par Pierre Bourdieu.

Société-Convention sur la fin de vie : Une caricature de démocratie

Société-Convention sur la fin de vie : Une caricature de démocratie

Revoilà une convention citoyenne cette fois sur la fin de vie qui va réunir 150 personnes tirées au hasard et qui prennent la place une nouvelle fois des organisations représentatives et des institutions existantes. Bref une nouvelle fois, une caricature de la démocratie. En quelques réunions les 150 personnes tirées au hasard seront bien entendu manipulés par les experts choisis par le pouvoir. Il s’agit pour Macron de mettre en opposition ce qui sortira de cet pseudo convention avec les institutions officielles quitte d’ailleurs plus tard à ne pas tenir compte des propositions de ladite convention.

La Convention citoyenne sur la fin de vie a débuté Vendredi. On se demande vraiment pourquoi on maintient le conseil économique et social si son rôle se borne à fournir le papier,les crayons, le transport, le gîte et le couvert. À moins de le transformer en agence de voyages.
Thierry Beaudet, Président du Conseil économique, social et environnemental, qui gère son organisation, tente d’en expliquer l’intérêt et la légitimité (intreview JDD)

Avez-vous arrêté la liste des 150 citoyens participant à la convention sur la fin de vie ?
Au moment où je vous parle, 152 billets de train, 152 chambres d’hôtel ont été réservés, 152 citoyens seront donc là vendredi. Ils devraient même être environ 170. Le plus jeune a 20 ans, le plus âgé 87. Ils viennent de grandes villes, comme Marseille, Lyon ou Bordeaux, moyennes comme Le Mans ou Vannes, ou plus petites comme Vernon. On attend aussi trois Ultramarins. Leurs métiers sont très divers. Il y a un étudiant, une aide-soignante, un agriculteur, un comédien retraité, le maire d’une commune rurale, des chefs d’entreprise, des enseignants…​

Une mini-France comme le souhaitait le comité de gouvernance chargé du pilotage ?
Le panel reflète la diversité de la société française. Nous avons contacté, par téléphone, 11 000 personnes tirées au sort, croisé différents critères – genre, âge, catégories socioprofessionnelles, situation géographique, niveau de diplôme. Parmi eux il y aura sans doute des croyants, des non-croyants, des soignants, des Français qui auront – ou non – été confrontés à des situations de fin de vie. Comme il peut y avoir un peu de déperdition – ce n’est pas évident d’être mobilisé neuf week-ends entre décembre et mars –, nous en avons retenu plus de 150, pour ne pas avoir à en tirer au sort en cours de route, comme ça avait été le cas lors de la Convention climat.

« Qu’ils aient une vision partagée ou des désaccords, ils pourront exprimer des positions étayées ».

Comment les débats vont-ils s’organiser ?

Il y aura trois séquences : en décembre, une phase d’appropriation du sujet par les citoyens ; en janvier-février, les délibérations, et en mars, la restitution. On ne demande pas aux citoyens d’écrire un projet de loi, mais de délibérer ensemble pour répondre à ​​la question posée par la Première ministre : « Le cadre de l’accompagnement de la fin de vie est-il adapté aux différentes situations rencontrées ou d’éventuels changements devraient-ils être introduits ? » Qu’ils aient une vision partagée ou des désaccords, ils pourront exprimer des positions étayées.

Que se passera-t-il durant la première phase ?​
Les citoyens vont d’abord découvrir les lieux, apprendre à se connaître, comprendre ce qu’on attend d’eux. Le comité de gouvernance – qui compte notamment deux citoyens ayant participé à la Convention climat – a construit un socle documentaire sur la fin de vie, prévu des rencontres avec l’exécutif, le Parlement, et des personnalités comme Alain Claeys et Jean Leonetti, les auteurs des lois sur la fin de vie. Les citoyens pourront ensuite décider d’autres auditions.

Quel est le budget consacré à la convention ?
Il est d’environ 4 millions d’euros. Outre l’organisation et l’animation des débats, cela comprend notamment ​​la prise en charge des citoyens, – leur frais de transport, d’hébergement, de restauration, éventuellement de garde d’enfants – et les indemnisations – 94,56 € par jour, avec des compléments, sous certaines conditions, pour compenser d’éventuelles pertes de salaire. Nous avons réussi à faire en sorte que ce complément de revenus ne prive pas des minima sociaux ceux qui en bénéficient.​

« La Convention climat était un exercice démocratique inédit… Nous en avons tiré des leçons »

À en croire les sondages, une large majorité des Français souhaitent qu’on autorise, dans certains cas, le suicide assisté ou l’euthanasie. Est-ce une perte de temps d’en discuter à nouveau ?​
La fin de vie est un sujet qui exige de la nuance ; on ne peut pas se contenter de sondages. Les citoyens décideront des problématiques qu’ils souhaitent développer. Je ne préjuge pas de ce que dira la Convention citoyenne. Mais j’imagine qu’ils évoqueront notamment l’accompagnement de la fin de vie, les soins palliatifs, les directives anticipées, le suicide assisté et l’euthanasie. La convention citoyenne permettra de débattre sereinement et d’exprimer des opinions éclairées. Les Françaises et Français qui le souhaitent auront accès via un site internet au socle documentaire dont disposeront les citoyens et pourront assister aux audiences publiques.​

Les citoyens participant à la Convention citoyenne sur le climat étaient déçus des suites données à leurs propositions. En avez-vous tenu compte ?
La Convention climat était un exercice démocratique inédit… Nous en avons tiré des leçons. Il faut de la clarté dans ce qui est demandé aux citoyens, éviter les promesses de reprises « sans filtre ». Il faut une bonne articulation des différentes contributions au débat national et que l’exécutif s’engage à rendre compte de ce qui sera fait des travaux des citoyens. Je pense que sur ces points nous avons été entendus.

« Il faut créer les conditions pour que la participation citoyenne ne soit ni un gadget, ni un tour de passe-passe »
Si les travaux ne sont pas pris en compte, cela va engendrer la même frustration…
La décision appartient à celles et ceux qui ont la légitimité de l’élection, la construction de la décision appartient à la société tout entière. La participation citoyenne s’inscrit dans un continuum démocratique. On ne peut pas développer la participation et y rester sourd. Je n’imagine pas qu’il n’y ait pas de suite donnée aux travaux de la convention.​


La participation citoyenne en France vous semble-t-elle suffisante ?

La démocratie ne s’arrête pas aux institutions, ni aux dimanches d’élections. Les Français ont envie d’être acteurs sur des sujets qui les concernent. Il faut donc développer la participation. Le Cese, missionné pour cela en 2021, s’y emploie depuis dix-huit mois, en associant régulièrement des citoyens à ses travaux, et sous des formats divers. ​La participation citoyenne est un carburant démocratique. Il faut créer les conditions pour qu’elle ne soit ni un gadget, ni un tour de passe-passe.

Convention sur la fin de vie : Une caricature de démocratie

Convention sur la fin de vie : Une caricature de démocratie

Revoilà une convention citoyenne cette fois sur la fin de vie qui va réunir 150 personnes tirées au hasard et qui prennent la place une nouvelle fois des organisations représentatives et des institutions existantes. Bref une nouvelle fois, une caricature de la démocratie. En quelques réunions les 150 personnes tirées au hasard seront bien entendu manipulés par les experts choisis par le pouvoir. Il s’agit pour Macron de mettre en opposition ce qui sortira de cet pseudo convention avec les institutions officielles quitte d’ailleurs plus tard à ne pas tenir compte des propositions de ladite convention.

La Convention citoyenne sur la fin de vie a débuté Vendredi. On se demande vraiment pourquoi on maintient le conseil économique et social si son rôle se borne à fournir le papier,les crayons, le transport, le gîte et le couvert. À moins de le transformer en agence de voyages.
Thierry Beaudet, Président du Conseil économique, social et environnemental, qui gère son organisation, tente d’en expliquer l’intérêt et la légitimité (intreview JDD)

Avez-vous arrêté la liste des 150 citoyens participant à la convention sur la fin de vie ?
Au moment où je vous parle, 152 billets de train, 152 chambres d’hôtel ont été réservés, 152 citoyens seront donc là vendredi. Ils devraient même être environ 170. Le plus jeune a 20 ans, le plus âgé 87. Ils viennent de grandes villes, comme Marseille, Lyon ou Bordeaux, moyennes comme Le Mans ou Vannes, ou plus petites comme Vernon. On attend aussi trois Ultramarins. Leurs métiers sont très divers. Il y a un étudiant, une aide-soignante, un agriculteur, un comédien retraité, le maire d’une commune rurale, des chefs d’entreprise, des enseignants…​

Une mini-France comme le souhaitait le comité de gouvernance chargé du pilotage ?
Le panel reflète la diversité de la société française. Nous avons contacté, par téléphone, 11 000 personnes tirées au sort, croisé différents critères – genre, âge, catégories socioprofessionnelles, situation géographique, niveau de diplôme. Parmi eux il y aura sans doute des croyants, des non-croyants, des soignants, des Français qui auront – ou non – été confrontés à des situations de fin de vie. Comme il peut y avoir un peu de déperdition – ce n’est pas évident d’être mobilisé neuf week-ends entre décembre et mars –, nous en avons retenu plus de 150, pour ne pas avoir à en tirer au sort en cours de route, comme ça avait été le cas lors de la Convention climat.

« Qu’ils aient une vision partagée ou des désaccords, ils pourront exprimer des positions étayées ».

Comment les débats vont-ils s’organiser ?

Il y aura trois séquences : en décembre, une phase d’appropriation du sujet par les citoyens ; en janvier-février, les délibérations, et en mars, la restitution. On ne demande pas aux citoyens d’écrire un projet de loi, mais de délibérer ensemble pour répondre à ​​la question posée par la Première ministre : « Le cadre de l’accompagnement de la fin de vie est-il adapté aux différentes situations rencontrées ou d’éventuels changements devraient-ils être introduits ? » Qu’ils aient une vision partagée ou des désaccords, ils pourront exprimer des positions étayées.

Que se passera-t-il durant la première phase ?​
Les citoyens vont d’abord découvrir les lieux, apprendre à se connaître, comprendre ce qu’on attend d’eux. Le comité de gouvernance – qui compte notamment deux citoyens ayant participé à la Convention climat – a construit un socle documentaire sur la fin de vie, prévu des rencontres avec l’exécutif, le Parlement, et des personnalités comme Alain Claeys et Jean Leonetti, les auteurs des lois sur la fin de vie. Les citoyens pourront ensuite décider d’autres auditions.

Quel est le budget consacré à la convention ?
Il est d’environ 4 millions d’euros. Outre l’organisation et l’animation des débats, cela comprend notamment ​​la prise en charge des citoyens, – leur frais de transport, d’hébergement, de restauration, éventuellement de garde d’enfants – et les indemnisations – 94,56 € par jour, avec des compléments, sous certaines conditions, pour compenser d’éventuelles pertes de salaire. Nous avons réussi à faire en sorte que ce complément de revenus ne prive pas des minima sociaux ceux qui en bénéficient.​

« La Convention climat était un exercice démocratique inédit… Nous en avons tiré des leçons »

À en croire les sondages, une large majorité des Français souhaitent qu’on autorise, dans certains cas, le suicide assisté ou l’euthanasie. Est-ce une perte de temps d’en discuter à nouveau ?​
La fin de vie est un sujet qui exige de la nuance ; on ne peut pas se contenter de sondages. Les citoyens décideront des problématiques qu’ils souhaitent développer. Je ne préjuge pas de ce que dira la Convention citoyenne. Mais j’imagine qu’ils évoqueront notamment l’accompagnement de la fin de vie, les soins palliatifs, les directives anticipées, le suicide assisté et l’euthanasie. La convention citoyenne permettra de débattre sereinement et d’exprimer des opinions éclairées. Les Françaises et Français qui le souhaitent auront accès via un site internet au socle documentaire dont disposeront les citoyens et pourront assister aux audiences publiques.​

Les citoyens participant à la Convention citoyenne sur le climat étaient déçus des suites données à leurs propositions. En avez-vous tenu compte ?
La Convention climat était un exercice démocratique inédit… Nous en avons tiré des leçons. Il faut de la clarté dans ce qui est demandé aux citoyens, éviter les promesses de reprises « sans filtre ». Il faut une bonne articulation des différentes contributions au débat national et que l’exécutif s’engage à rendre compte de ce qui sera fait des travaux des citoyens. Je pense que sur ces points nous avons été entendus.

« Il faut créer les conditions pour que la participation citoyenne ne soit ni un gadget, ni un tour de passe-passe »
Si les travaux ne sont pas pris en compte, cela va engendrer la même frustration…
La décision appartient à celles et ceux qui ont la légitimité de l’élection, la construction de la décision appartient à la société tout entière. La participation citoyenne s’inscrit dans un continuum démocratique. On ne peut pas développer la participation et y rester sourd. Je n’imagine pas qu’il n’y ait pas de suite donnée aux travaux de la convention.​


La participation citoyenne en France vous semble-t-elle suffisante ?

La démocratie ne s’arrête pas aux institutions, ni aux dimanches d’élections. Les Français ont envie d’être acteurs sur des sujets qui les concernent. Il faut donc développer la participation. Le Cese, missionné pour cela en 2021, s’y emploie depuis dix-huit mois, en associant régulièrement des citoyens à ses travaux, et sous des formats divers. ​La participation citoyenne est un carburant démocratique. Il faut créer les conditions pour qu’elle ne soit ni un gadget, ni un tour de passe-passe.

Le monde russe de Poutine est une caricature

Le monde russe de Poutine est une caricature

 

Pour le président de la Russie, ce que les peuples de l’ex-URSS (sans les pays baltes) ont de russe suffit pour les unir. Mais l’empire était multiethnique, et son patrimoine est le produit de la diversité, affirme l’universitaire Serge Rolet, dans une tribune au « Monde ».

 

On comprend bien pourquoi les Ukrainiens n’ont aucune envie de faire partie du monde russe (« rousski mir ») que cherche à leur imposer Vladimir Poutine. La réalisation de ce fantasme nationaliste grand-russe ferait de l’Ukraine une humiliante arrière-cour de la Russie. Pour Poutine, les peuples qui composent le monde russe (c’est-à-dire ceux de l’ex-URSS, sans les pays baltes) n’ont en commun que ce qu’ils ont de russe. Or ce qui est russe est souvent constitué d’apports non russes.

L’histoire, le patrimoine matériel et immatériel de la Russie sont le produit de la diversité. Le centre est autant fait par la périphérie que la périphérie l’est par le centre. L’empire russe était multiethnique. Une partie importante de la noblesse russe descend des Tatars. Dostoïevski passe pour avoir dit : « Nous [les écrivains russes de son temps] sommes tous sortis du Manteau de Gogol. » Gogol (1809-1852) était ukrainien et il écrivait en russe ; ses œuvres sont saturées d’histoires, de folklore, de paysages ukrainiens.

Dans le cas de l’Ukraine, Poutine va plus loin. Son message aux Ukrainiens est à peu près le suivant : « Soit vous êtes une partie de nous, soit vous n’êtes rien. Votre volonté d’être autre chose que des Petits-Russes est le signe que vous êtes dirigés par des nazis dépravés et drogués, c’est pourquoi nous avons le devoir sacré de les détruire, et vous avec, si besoin. » Dans ce contexte, l’idée qu’il existe un monde russe, même différent de celui promu par la propagande de Moscou, semble impensable, voire suspecte de complaisance envers Poutine.

Simplement, de même que ce que Zemmour appelle « la France » n’est pas la France de la République, le « rousski mir » de Poutine n’est qu’une inquiétante caricature. Prendre l’expression « monde russe » au sens de Poutine, c’est lui céder le champ du vocabulaire. Il ne faut pas laisser le monde russe à Poutine.

En fait, c’est Poutine qui est en train d’anéantir le monde russe, le vrai, celui qui a une existence historique, une consistance sociale et culturelle. Ce monde s’appuie sur ce qui reste de commun, après la russification impériale, la colonisation, les soviets.

Le monde russe est d’abord celui dont le russe continue d’être la lingua franca (la langue commune). Trente ans après la chute de l’URSS, les hommes d’affaires arméniens ou ouzbeks parlent le russe aussi bien qu’avant, parce que leurs partenaires sont le plus souvent russophones, qu’eux-mêmes ont appris le russe à l’école et que, en contrepoint de leur langue maternelle, le russe est présent partout dans leur quotidien. Le russe permet d’articuler le local au global.

Campagne électorale Législatives 2022 : une caricature ?

Campagne électorale  Législatives 2022 : une caricature ? 

 

Entamée sur de lourds non-dits, la campagne des élections législatives qui prend fin vendredi 17 juin menace de se terminer dans la caricature. Chaque jour, le ton monte un peu plus entre Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon, comme si l’on était encore dans le prolongement du match présidentiel, alors qu’il s’agit d’élire 572 députés (cinq l’ayant déjà été au premier tour) pour un travail primordial d’élaboration de la loi et de contrôle de l’exécutif. L’excessive présidentialisation du régime se lit à travers l’impossibilité d’exister pour les autres acteurs, à commencer par la première ministre, Elisabeth Borne, qui échoue à imprimer sa marque en ce début de quinquennat.( papier du Monde)

 

La feinte dont use depuis des mois le camp présidentiel face au retournement de la conjoncture et à l’impopularité de son projet de retraite à 65 ans est en passe de se retourner contre lui. En en disant le moins possible, le président de la République espérait anesthésier le débat et éviter la cristallisation d’un camp contre lui. En parvenant à réaliser l’union des gauches derrière sa personne, l’« insoumis », qui n’était arrivé qu’en troisième position lors du premier tour de la présidentielle, a déjoué le piège. Il s’est mis en situation de pouvoir priver le président de la République d’une majorité, dimanche 19 juin, si un nombre suffisant d’abstentionnistes le rallient.

 

Depuis, l’Elysée peine à reprendre la main, alternant silence et déclarations dramatiques, comme celle prononcée sur le tarmac de l’aéroport d’Orly, mardi 14 juin. Avant de s’envoler pour la Roumanie, le président de la République a solennellement exhorté les Français à donner « une majorité solide au pays », en soulignant le risque d’ajouter « un désordre français au désordre du monde ».

Il est normal qu’un chef d’Etat fraîchement réélu demande à son peuple de lui donner les moyens de présider. Mais la dramatisation excessive du ton, alors que la campagne s’est déroulée sous anesthésie, comme à distance du chaos du monde, a surpris. Si la France vit, comme le dit Emmanuel Macron, « un moment historique », il eût été nécessaire que les citoyens y soient associés de près.

 

Faute de l’avoir fait, le chef de l’Etat en est réduit à pratiquer ce qu’il a longtemps dénoncé : la politique politicienne. Pour tenter de réveiller les électeurs du centre et de la droite, il s’emploie à rejeter Jean-Luc Mélenchon dans le camp de ceux qui menacent la République. Ce faisant, il renvoie dos à dos l’extrême droite et une partie de la gauche, rompt avec la logique du front républicain qui prévalait depuis 2002, suscite le malaise au sein même de ses troupes, pour un résultat aléatoire. A gauche, la dynamique repose sur la fierté d’avoir retrouvé le chemin de l’union, si bien que, à ce stade, les sorties de route de son porte-drapeau comptent relativement peu, de même que l’incohérence programmatique de la coalition qu’il a fait naître.

 

Se trouvent ainsi réunies les conditions d’une fin de campagne à côté des vrais sujets : plus l’environnement international s’obscurcit, plus les effets du réchauffement climatique deviennent tangibles, plus la France se rétrécit dans des querelles qui n’ont pas lieu d’être. Le camp de la Nupes y prend toute sa part. Depuis dimanche, son propos n’est pas de tenter de crédibiliser un coûteux projet de rupture qui promet la retraite à 60 ans ou le smic à 1 500 euros net, mais de révéler de prétendues hausses d’impôts cachées du projet Macron. La ficelle a beau être grosse, elle est complaisamment relayée, achevant de donner à cette campagne le caractère qu’elle ne devrait pas avoir : celui de ne pas être sérieuse, en des temps d’une extrême gravité.

Politique–Campagne Législatives 2022 : une caricature ?

Politique–Campagne Législatives 2022 : une caricature ? 

 

Entamée sur de lourds non-dits, la campagne des élections législatives qui prend fin vendredi 17 juin menace de se terminer dans la caricature. Chaque jour, le ton monte un peu plus entre Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon, comme si l’on était encore dans le prolongement du match présidentiel, alors qu’il s’agit d’élire 572 députés (cinq l’ayant déjà été au premier tour) pour un travail primordial d’élaboration de la loi et de contrôle de l’exécutif. L’excessive présidentialisation du régime se lit à travers l’impossibilité d’exister pour les autres acteurs, à commencer par la première ministre, Elisabeth Borne, qui échoue à imprimer sa marque en ce début de quinquennat.( papier du Monde)

 

La feinte dont use depuis des mois le camp présidentiel face au retournement de la conjoncture et à l’impopularité de son projet de retraite à 65 ans est en passe de se retourner contre lui. En en disant le moins possible, le président de la République espérait anesthésier le débat et éviter la cristallisation d’un camp contre lui. En parvenant à réaliser l’union des gauches derrière sa personne, l’« insoumis », qui n’était arrivé qu’en troisième position lors du premier tour de la présidentielle, a déjoué le piège. Il s’est mis en situation de pouvoir priver le président de la République d’une majorité, dimanche 19 juin, si un nombre suffisant d’abstentionnistes le rallient.

 

Depuis, l’Elysée peine à reprendre la main, alternant silence et déclarations dramatiques, comme celle prononcée sur le tarmac de l’aéroport d’Orly, mardi 14 juin. Avant de s’envoler pour la Roumanie, le président de la République a solennellement exhorté les Français à donner « une majorité solide au pays », en soulignant le risque d’ajouter « un désordre français au désordre du monde ».

Il est normal qu’un chef d’Etat fraîchement réélu demande à son peuple de lui donner les moyens de présider. Mais la dramatisation excessive du ton, alors que la campagne s’est déroulée sous anesthésie, comme à distance du chaos du monde, a surpris. Si la France vit, comme le dit Emmanuel Macron, « un moment historique », il eût été nécessaire que les citoyens y soient associés de près.

 

Faute de l’avoir fait, le chef de l’Etat en est réduit à pratiquer ce qu’il a longtemps dénoncé : la politique politicienne. Pour tenter de réveiller les électeurs du centre et de la droite, il s’emploie à rejeter Jean-Luc Mélenchon dans le camp de ceux qui menacent la République. Ce faisant, il renvoie dos à dos l’extrême droite et une partie de la gauche, rompt avec la logique du front républicain qui prévalait depuis 2002, suscite le malaise au sein même de ses troupes, pour un résultat aléatoire. A gauche, la dynamique repose sur la fierté d’avoir retrouvé le chemin de l’union, si bien que, à ce stade, les sorties de route de son porte-drapeau comptent relativement peu, de même que l’incohérence programmatique de la coalition qu’il a fait naître.

 

Se trouvent ainsi réunies les conditions d’une fin de campagne à côté des vrais sujets : plus l’environnement international s’obscurcit, plus les effets du réchauffement climatique deviennent tangibles, plus la France se rétrécit dans des querelles qui n’ont pas lieu d’être. Le camp de la Nupes y prend toute sa part. Depuis dimanche, son propos n’est pas de tenter de crédibiliser un coûteux projet de rupture qui promet la retraite à 60 ans ou le smic à 1 500 euros net, mais de révéler de prétendues hausses d’impôts cachées du projet Macron. La ficelle a beau être grosse, elle est complaisamment relayée, achevant de donner à cette campagne le caractère qu’elle ne devrait pas avoir : celui de ne pas être sérieuse, en des temps d’une extrême gravité.

Campagne Législatives 2022 : une caricature ?

 Campagne Législatives 2022 : une caricature ? 

 

Entamée sur de lourds non-dits, la campagne des élections législatives qui prend fin vendredi 17 juin menace de se terminer dans la caricature. Chaque jour, le ton monte un peu plus entre Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon, comme si l’on était encore dans le prolongement du match présidentiel, alors qu’il s’agit d’élire 572 députés (cinq l’ayant déjà été au premier tour) pour un travail primordial d’élaboration de la loi et de contrôle de l’exécutif. L’excessive présidentialisation du régime se lit à travers l’impossibilité d’exister pour les autres acteurs, à commencer par la première ministre, Elisabeth Borne, qui échoue à imprimer sa marque en ce début de quinquennat.( papier du Monde)

 

La feinte dont use depuis des mois le camp présidentiel face au retournement de la conjoncture et à l’impopularité de son projet de retraite à 65 ans est en passe de se retourner contre lui. En en disant le moins possible, le président de la République espérait anesthésier le débat et éviter la cristallisation d’un camp contre lui. En parvenant à réaliser l’union des gauches derrière sa personne, l’« insoumis », qui n’était arrivé qu’en troisième position lors du premier tour de la présidentielle, a déjoué le piège. Il s’est mis en situation de pouvoir priver le président de la République d’une majorité, dimanche 19 juin, si un nombre suffisant d’abstentionnistes le rallient.

 

Depuis, l’Elysée peine à reprendre la main, alternant silence et déclarations dramatiques, comme celle prononcée sur le tarmac de l’aéroport d’Orly, mardi 14 juin. Avant de s’envoler pour la Roumanie, le président de la République a solennellement exhorté les Français à donner « une majorité solide au pays », en soulignant le risque d’ajouter « un désordre français au désordre du monde ».

Il est normal qu’un chef d’Etat fraîchement réélu demande à son peuple de lui donner les moyens de présider. Mais la dramatisation excessive du ton, alors que la campagne s’est déroulée sous anesthésie, comme à distance du chaos du monde, a surpris. Si la France vit, comme le dit Emmanuel Macron, « un moment historique », il eût été nécessaire que les citoyens y soient associés de près.

 

Faute de l’avoir fait, le chef de l’Etat en est réduit à pratiquer ce qu’il a longtemps dénoncé : la politique politicienne. Pour tenter de réveiller les électeurs du centre et de la droite, il s’emploie à rejeter Jean-Luc Mélenchon dans le camp de ceux qui menacent la République. Ce faisant, il renvoie dos à dos l’extrême droite et une partie de la gauche, rompt avec la logique du front républicain qui prévalait depuis 2002, suscite le malaise au sein même de ses troupes, pour un résultat aléatoire. A gauche, la dynamique repose sur la fierté d’avoir retrouvé le chemin de l’union, si bien que, à ce stade, les sorties de route de son porte-drapeau comptent relativement peu, de même que l’incohérence programmatique de la coalition qu’il a fait naître.

 

Se trouvent ainsi réunies les conditions d’une fin de campagne à côté des vrais sujets : plus l’environnement international s’obscurcit, plus les effets du réchauffement climatique deviennent tangibles, plus la France se rétrécit dans des querelles qui n’ont pas lieu d’être. Le camp de la Nupes y prend toute sa part. Depuis dimanche, son propos n’est pas de tenter de crédibiliser un coûteux projet de rupture qui promet la retraite à 60 ans ou le smic à 1 500 euros net, mais de révéler de prétendues hausses d’impôts cachées du projet Macron. La ficelle a beau être grosse, elle est complaisamment relayée, achevant de donner à cette campagne le caractère qu’elle ne devrait pas avoir : celui de ne pas être sérieuse, en des temps d’une extrême gravité.

Elections législatives : Une caricature de la démocratie de l’ancien monde

Elections législatives : Une caricature de la démocratie de l’ancien monde 

 

Les responsables de l’association Tous élus, dont les coprésidents Julien Loyer et Tatiana Mariotto protestent, dans une tribune au « Monde », contre la manière dont, soit des candidats hors-sol, soit des personnalités déjà élues ont été désignés pour représenter la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale.

 

Nous sommes en 2022, et un accord qualifié d’historique réjouit tous les partisans et militants de la gauche et de l’écologie. Tous ? Non ! Les organisations qui, depuis quelques années, tentent d’insuffler un renouveau dans les institutions ne s’y reconnaissent pas.

Nous désapprouvons les conséquences de cet accord pour les candidatures issues de la société civile. Notre démocratie, qui est aujourd’hui malade, a besoin d’être réoxygénée. Cela commence par un profond besoin de renouvellement.

Ce sont des techniques de l’ancien monde qui viennent de se jouer sous nos yeux. Que l’on se félicite chez les partisans de la gauche et de l’écologie d’avoir réussi à rassembler, sous la même bannière, des opinions que tout semblait séparer il y a quelques mois, nous le comprenons.

Ce que nous dénonçons, ce sont les négociations qui mènent à envoyer des candidatures hors-sol de personnalités souvent déjà élues, parce qu’il est plus stratégique de présenter une étiquette Parti socialiste (PS) qu’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) ou parce que l’on a des relations dans le parti. Ces accords ont parfois été conclus au mépris d’une candidature citoyenne, portant les mêmes valeurs, qu’on a alors écartée. Ce n’est pas ce que nous attendons d’un renouvellement véritable.

Nous ne pouvons pas attendre demain pour commencer ce renouvellement profond au sein de nos institutions politiques, aujourd’hui décriées, boudées, et dont les représentants, pour beaucoup, ont perdu la confiance de leurs administrés. Cela tombe bien, des citoyens se tiennent prêts à agir. Ils y pensent et sont parfois engagés sur le terrain depuis des années, et prolongent leur engagement militant par un engagement politique. Ils se sont formés rigoureusement, pendant des semaines, et font campagne avec leurs petits moyens, ou cherchent une investiture depuis plusieurs mois.

L’égalité des chances, que vous prônez, s’arrête-t-elle donc aux portes de l’Assemblée nationale ? La promotion et la représentation des femmes, de la jeunesse et de toutes les classes populaires n’ont-elles de sens que portées par des hommes (surtout) et des femmes expérimentées ? …

Enjeux sociaux: La caricature qui alimente le populisme

Enjeux sociaux: La caricature qui alimente le populisme

 

 

Sur la santé, les retraites ou l’emploi, les élus auraient intérêt à s’appuyer sur les travaux des institutions démocratiques qui représentent la société civile afin d’appréhender ces dossiers dans toute leur complexité, estime, dans une tribune au « Monde », l’ancien secrétaire national de la CFDT Gaby Bonnand.

 

Tribune

 

. La rapidité de l’information permet une plus grande transparence de la vie politique et une plus grande réactivité. En même temps, elle bouscule la démocratie, qui a besoin de temps long. Cette confrontation entre ces deux temps est vitale pour irriguer la démocratie. Le temps long est celui de la prospective, du débat sur les projets ; le temps court, celui de la vie quotidienne des gens, qui ne se programme pas et nécessite des réponses précises et souvent immédiates. Appréhender la complexité de la réalité est encore plus difficile dans une période où le temps court a tendance à ostraciser le temps long.

Le temps court, celui de l’émotion, paraît plus empathique alors que le temps long, plus prospectif, apparaît souvent comme froid et distant. Le temps court permet de se focaliser sur un événement, un sujet d’actualité, d’en décrire la substance, et de créer des dynamiques collectives plus ou moins radicales sur des sujets spécifiques.

Le temps long permet d’identifier les contradictions entre les différents sujets qui ont un impact sur la vie en société, et de les appréhender dans toute leur complexité. Les conclusions qui en sont tirées peuvent sembler éloignées des préoccupations immédiates. Elles sont très souvent moins radicales et peuvent sembler un peu molles.

Une polarisation sur le temps court génère une concurrence des causes, alimente des radicalités, et favorise parfois le populisme. A l’inverse, une polarisation sur le temps long peut aussi éloigner du réel et favoriser une autre radicalité, celle d’un monde meilleur fantasmé, dans lequel les contradictions auraient disparu derrière la pureté de l’analyse et un projet bien construit. Toutes les questions qui se posent à nos sociétés – sécurité, santé, retraite, emploi, transition écologique… – sont percutées par ce conflit entre temps court et temps long.

Les politiques dans leur ensemble, qu’ils soient au pouvoir ou dans l’opposition, n’accordent que très peu d’intérêt aux travaux que peuvent réaliser des institutions sur un certain nombre de ces questions, et notamment celles qui réunissent en leur sein la société civile organisée : le Conseil économique, social et environnemental (CESE), le Haut Conseil pour le financement de la protection sociale, ou le Conseil d’orientation des retraites.

A la différence de certains rapports émanant de spécialistes, les travaux de ces institutions sont des constructions collectives. Malgré leurs défauts, ils permettent d’appréhender et de penser l’articulation entre temps court et temps long. Ils peuvent être des supports pour associer une plus grande partie de la société aux transformations nécessaires. Pourtant, le réflexe des responsables politiques au pouvoir n’est pas de s’appuyer sur ces travaux et encore moins sur les acteurs qui y ont contribué. Le dossier retraites en a été un bon exemple, jusqu’à la caricature.

Birmanie: Aung San Suu Kyi devant une caricature de justice

Birmanie: Aung San Suu Kyi devant une caricature de justice

 

Les militaires responsables du coup d’état en Birmanie ne reculent devant aucun procédé pour discréditer l’ancienne responsable Aung San Suu Kyi qui doit comparaître mercredi 24 mars devant la justice . Au  départ elle a été accusée d’avoir importé légalement une dizaine d’appareils radio. Aussi d’avoir favorisé la fraude électorale. Progressivement avec la montée de la contestation,  on a gonflé les chefs d’accusation allant jusqu’à la corruption, la rébellion et l’incitation aux troubles publics. Une justice évidemment de voyous qui n’ont jamais accepté que le concept de démocratie s’installe durablement en Birmanie. En plus des voyous qui s’inspirent des méthodes chinoises puisque la Chine soutient cet odieux régime birman.

 

S elon l’Association d’assistance aux prisonniers politiques (AAPP l, 275 civils ont été tuésLe bilan pourrait être beaucoup plus lourd: des centaines de personnes arrêtées sont portées disparues. Mardi, le porte-parole de la junte, Zaw Min Tun, a fait pour sa part état de 164 victimes dans les rangs des protestataires, qualifiés de «violents terroristes». Il s’est dit déterminé à «réprimer l’anarchie», faisant fi des nouvelles sanctions imposées par les États-Unis et l’Union européenne. Les violences restent très vives à Mandalay (centre) où 21 civils sont morts depuis dimanche. Dans la nuit de mardi à mercredi, des barricades érigées par les manifestants ont été incendiées, des maisons ont été pillées, des tirs résonnant dans plusieurs quartiers de la ville, d’après les médias locaux.

Procès pour la caricature Erdogan

Procès pour la caricature Erdogan

 

Il faut vraiment que le président turc soit démuni d’arguments pour porter plainte contre sa propre caricature dans le journal de Charlie hebdo. Erdogan a déclaré qu’il voulait engager des poursuites judiciaires contre le journal.  On se réjouit évidemment par avance de l’éventuel procès et de son retentissement.

Ce genre de manipulation ridicule peut passer dans certaines catégories de la population turque encore que nombreux de Turcs ne soient  plus dupes des postures manœuvrières d’Erdogan qui investit la scène internationale pour mieux dissimuler le drame économique et social de son pays. En fait, ce n’est pas forcément le dessin qui est en cause mais la caricature même d’Erdogan. Car l’apprenti dictateur est une véritable caricature de chef d’État.

 D’abord il est largement inculte en dépit du parcours universitaire qu’il affiche et qu’il n’a jamais suivi. Il a en effet commencé son cursus comme simple transporteur. Une caricature car l’intéressé qui se veut le sultan d’un futur empire ottoman n’est pas même capable de gérer son propre pays. Un pays aux très grandes ressources économiques et humaines, un pays au passé glorieux mais qui depuis la venue d’Erdogan voit son économie mais aussi sa démocratie piétinées.

 Faut-il rappeler que la répression est sanglante dans ce pays, que 50000 Turcs ont été jetés en prison et que 100 000 fonctionnaires ont été destitués. Que le droit est bafoué en permanence. À la catastrophe économique et sociale s’ajoute aussi une catastrophe démocratique puisque Erdogan s’est arrogé désormais tous les droits. Mais les Turcs là aussi ne sont pas naïfs et Erdogan accumule les défaites électorales. Il a notamment perdu l’élection très stratégique de la capitale.

Encore une caricature du plan en France

Encore une caricature du plan en France

 

Thierry Aimar ,docteur en sciences économiques, sollicite Hayek pour démolir de façon caricaturale le concept de plan en général et en France en particulier qui serait même menacé de dictature ! L’économiste n’y va pas de main morte affirmant  le plan serait porteur de tares cognitive, éthique, politique. Un hymne un peu simpliste au marché comme réponse à tous les problèmes de la société.

L’économiste libéral Friedrich Hayek était contre la planification. Que lui reprochait-il ?

L’organisme de planification est confronté à un problème cognitif. Pour atteindre ses objectifs économiques, il lui est nécessaire d’obtenir, de centraliser et de contrôler un ensemble d’informations qui se trouvent dispersées dans une multiplicité de cerveaux individuels. Dans une société aussi complexe, dynamique et innovante que la nôtre, exigeant une réactivité et des réajustements permanents pour coordonner de manière efficace les activités, ce type de planification est destiné à échouer. Pour réussir, les planificateurs auraient besoin de plus d’informations qu’ils ne peuvent épistémologiquement en obtenir.

« L’ordre spontané » permis par la liberté d’initiative des individus incarne une richesse cognitive et une puissance de coordination avec laquelle aucune organisation planifiée ne saurait rivaliser, malgré tous les moyens technologiques désormais à disposition

 

Il ne faut pas confondre l’information transmissible par des canaux et le savoir tacite. Celui-ci est constitué par les savoir-faire, les représentations subjectives, les anticipations des différents acteurs individuels construites à partir de leur propre histoire individuelle et locale. Or, ce n’est pas le langage ou des procédures de communication formalisées qui permettent de transférer cette connaissance enfouie dans leur cerveau. Le Plan est donc incapable d’y avoir accès. C’est seulement en respectant la liberté d’initiative des individus et en laissant cours à leurs activités entrepreneuriales, qu’elles peuvent être socialement mobilisées.

Ces multiplicités d’intelligences décentralisées se cristallisent alors dans des prix, des règles, des traditions qui, en se diffusant dans le corps social, donnent lieu à ce que Hayek appelle un « ordre spontané ». Celui-ci incarne une richesse cognitive et une puissance de coordination avec laquelle aucune organisation planifiée ne saurait rivaliser, malgré tous les moyens technologiques désormais à disposition. Il constitue le seul moyen de gérer la complexité et de coordonner des millions d’activités dans un univers globalisé et toujours plus imprévisible.

C’était d’ailleurs au nom de ce savoir tacite, cette connaissance non formalisable que Hayek avait anticipé dès l’entre-deux-guerres l’inefficacité toujours plus grande des systèmes d’économie planifiée de l’URSS, appliqués à toute l’Europe de l’Est après la Seconde Guerre mondiale. Débordés par la complexité de l’information nécessaire à la réussite de la planification, ces systèmes ont fini par imploser.

Le problème de la planification est-il seulement cognitif pour Hayek ?

Il est aussi politique et éthique. La planification impose de la rigidité aux agents qui les empêche d’adapter leurs activités aux changements inévitables d’informations qui affectent leur environnement. Si le Plan devait laisser aux individus leur pleine liberté d’action et d’initiative, cela l’obligerait à réviser continuellement ses objectifs sans pouvoir espérer les réaliser un jour. Tout Plan exige du statisme. Il fige la décision et place ainsi les agents économiques dans des carcans. Pour Hayek, c’est justement parce que ses objectifs sont continuellement challengés par des initiatives privées qui le débordent, que le plan a besoin d’étendre son contrôle sur toutes les activités individuelles « dissidentes ». Si on le laisse développer ce contrôle, c’est toute l’économie de marché qui doit disparaître. Pour Hayek, cette logique conduit à la fameuse Route de la servitude qu’il dénonçait dès 1944. Le Plan n’est pas la réponse aux écueils du marché ; au contraire, c’est le Plan qui augmente les inefficacités du marché en l’empêchant de s’auto-organiser de manière efficace.

La crise a créé beaucoup d’angoisse, et par atavisme, beaucoup de gens pensent que la solution viendra de l’autorité politique qui apparaît de nouveau comme un ange gardien censé veiller sur notre sécurité et assurer une stabilité éternelle en nous protégeant du marché

La crise du coronavirus n’a-t-elle pourtant pas révélé que nous avions besoin de nous organiser si nous voulions garder en France la fabrication de médicaments par exemple ?

La Covid-19 est l’exemple d’un événement imprévisible. Geler des ressources en fonction d’un événement dont la probabilité ne peut pas être définie n’est pas synonyme d’efficacité économique globale, bien au contraire. Si on applique un raisonnement par l’absurde, anticiper la possibilité qu’un jour des extraterrestres cherchant à nous détruire devrait nous conduire à consacrer la majeure partie du PIB mondial à la défense militaire. Quand on parle de la Covid-19 comme le signe d’un échec de la mondialisation et de l’absence de décision politique, on se trompe totalement de combat. Le politique n’a pas plus d’informations que le marché pour prévoir des événements imprévisibles. Au contraire, ce serait plutôt grâce au marché que l’on réussit à s’ajuster le moins mal possible aux événements imprévisibles en libérant les initiatives et en multipliant les adaptations locales et décentralisées. La Covid-19 reprend en Chine. Il n’y a donc pas de gestion ou de prévision plus efficace dans un pays dirigiste. En revanche, la privation de liberté est beaucoup plus grande que dans les pays régis par les règles de marché.

Pourquoi le Plan revient-il aujourd’hui, les gens ont-ils besoin d’être rassurés ?

C’est en effet pour des raisons psychologiques. La crise a créé beaucoup d’angoisse, et par atavisme, beaucoup de gens pensent que la solution viendra de l’autorité politique qui apparaît de nouveau comme un ange gardien censé veiller sur notre sécurité et assurer une stabilité éternelle en nous protégeant du marché. C’est évidemment une pure utopie qui fait abstraction de l’immense littérature qui a démontré depuis un siècle les limites cognitives ainsi que les dégâts politiques d’une gestion étatique et planifiée de l’économie. C’est d’autant plus vrai aujourd’hui dans le cadre d’une société qui se caractérise par des changements technologiques et institutionnels gigantesques. Le mythe de l’Etat paternaliste qui débarrasse les citoyens du risque a historiquement mené au totalitarisme. Il est sans doute temps de relire Hayek.

Société- Violences: une conséquences de la caricature de démocratie

Société- Violences: une conséquences de la caricature de démocratie

 

 

 

Les phénomènes de violence sont pas nouveaux dans la société. Sur  le long terme, le taux de violence a tendance à nettement se réduire avec l’élévation du niveau d’éducation. Toutefois, ces évolutions ne sont pas linéaires, elles subissent  notamment des à-coups avec la montée de contradictions y compris dans les pays développés. C’est le cas depuis quelques décennies. En cause, la complexité et l’intensité de la crise dans les domaines économiques, sociaux et sociétaux dont les aspects systémiques sont mal appréciés voire ignorés. Pour parler simplement, la société est encore trop souvent abordée comme un saucisson par tranche dans l’ignorance ou le mépris des interactions entre les différents champs. La crise est aussi identitaire, une crise culturelle, politique et démocratique. C’est la crise au sens de Gramsci dans la mesure  où les anciens modèles sont condamnés à l’obsolescence alors que  les nouveaux modèles n’ont pas encore émergé de manière significative. En matière de démocratie, il est clair que le modèle collectiviste , socialiste ou communiste est mort. Il n’est en application que dans les pays qui l’imposent par la dictature. De la même manière, l’ultralibéralisme qui répand partout la domination de la financiarisation mondialisée à  toute la société va également droit dans le mur non seulement du fait qu’il met en cause les principes de justice mais aussi parce qu’il  se heurte à la prise en compte de la problématique environnementale. En France depuis quelques années les violences enregistrent une poussée de fièvre, violences physiques et  verbales . Les exemples plus récents concernent les gilets jaunes, les banlieues ou encore certaines actions contre la réforme des retraites.

 

.Selon l’OMS, la violence est l’utilisation intentionnelle de la force physique, de menaces à l’encontre des autres ou de soi-même, contre un groupe ou une communauté, qui entraîne ou risque fortement d’entraîner un traumatisme, des dommages psychologiques, des problèmes de développement ou un décès. Il y a bien sûr la violence interpersonnelle, violences contre les personnes, mais aussi les violences politiques et économiques. Elles peuvent être physiques, morales encore psychologiques .

 

La responsabilité peut être imputée à des groupes, à l’Etat ou à des individus. Certains grands penseurs comme Marx, Engels plus récemment Bourdieu, et bien d’autres, ont théorisé le contenu de la violence, ses causes et même parfois sa légitimité.

Reste que dans nos sociétés développées, la violence constitue un déni des règles démocratiques. Le problème est cependant de savoir quelles sont les causes de ce déni démocratique. En fait, de nombreux champs de la société ont évolué, l’économie, les technologies, la médecine, l’éducation. Par contre la démocratie, elle ,est restée au stade quasi néandertalien. En gros pour résumer, elle se limite  au  dépôt d’un bulletin de vote dans l’urne une fois tous les cinq ans .

En outre, le choix des candidats est totalement préempté par des groupes de pressions notamment financiers. Pour le vérifier , il suffit de constater l’envolée du coût des campagnes électorales notamment de la principale à savoir: l’élection présidentielle. Théoriquement pour cette élection l’enveloppe est limitée à 10 millions mais les candidats dépensent trois à quatre fois plus. Bref, le marketing politique à l’américaine a gagné la France et bien d’autres pays. La plus grande contradiction de la démocratie, c’est que le plus souvent les électeurs ne votent pas pour un candidat mais contre celui qu’ils ne souhaitent pas. Une sorte d’élection par défaut ; quand ce n’est pas le cas , ces sélections s’appuient sur des programmes démagogiques,  populistes voire xénophobes.

Depuis plusieurs élections présidentielles, les présidents élus en France  le sont par défaut du fait du rejet du Front  national. Chaque président n’a représenté en son temps qu’une base électorale de 20 à 25 %. Ce qui provoque ensuite le  rejet d’orientation qui n’ont nullement été approuvées politiquement lors du vote. Du coup, l’autorité politique- et même l’autorité de l’État -se trouve largement contestée avec des phénomènes de violence récurrents s’attaquant aussi bien aux biens publics, aux biens privés( le rituel d’incendie de voitures dans les banlieues,  les vitrines des commerçants) qu’aux personnes. Les parties politiques et syndicats d’extrême-gauche se sont engouffrés dans cette brèche de la violence depuis quelques années pour tenter de compenser le poids de leurs faiblesses politiques dans les urnes. Par ailleurs parfois des exclus de la transformation  économique plus ou moins manipulés par des leaders irresponsables se livrent aussi à certaines violences . Il y a des raisons objectives qui peuvent permettre comprendre ces violences sans pour autant les admettre. Car fondamentalement ce qui est en cause, c’est un fonctionnement démocratique qui ne permet pas de tendre vers un intérêt général prenant en compte tout autant le concept d’efficacité que  de justice. De ce point de vue, les tares constatées au plan national se produisent aussi au plan local où des  petits barons confondent aussi trop souvent leur intérêt personnel et  l’intérêt collectif. Enfin la démocratie est affectée par le fait que certains technocrates ont transformé le mandat électif en métier. Mais inversement des candidats venus de nulle part, dits de la société civile, n’ont pas fait la preuve de leur compétence et encore moins de leur légitimité politique. Et ce ne sont pas des pseudo conventions citoyennes de personnes choisies au hasard qui vont combler ce déficit et surmonter ces contradictions fondamentales.

Violences: une conséquences de la caricature de démocratie

Violences: une conséquences de la caricature de démocratie

 

 

 

Les phénomènes de violence sont pas nouveaux dans la société. Sur  le long terme, le taux de violence a tendance à nettement se réduire avec l’élévation du niveau d’éducation. Toutefois, ces révolutions ne sont pas linéaires, elles subissent  notamment des à-coups avec la montée de contradictions y compris dans les pays développés. C’est le cas depuis quelques décennies. En cause, la complexité et l’intensité de la crise dans les domaines économiques, sociaux et sociétaux dont les aspects systémiques sont mal appréciés voire ignorés. Pour parler simplement, la société est encore trop souvent abordée comme un saucisson par tranche dans l’ignorance ou le mépris des interactions entre les différents champs. La crise est aussi identitaire, une crise culturelle, politique et démocratique. C’est la crise au sens de Gramsci dans la mesure  où les anciens modèles sont condamnés à l’obsolescence alors que  les nouveaux modèles n’ont pas encore émergé de manière significative. En matière de démocratie, il est clair que le modèle collectiviste , socialiste ou communiste est mort. Il n’est plus en application que dans les pays qui l’imposent par la dictature. De la même manière, l’ultralibéralisme qui répand partout la domination de la financiarisation mondialisée à  toute la société va également droit dans le mur non seulement du fait qu’il met en cause les principes de justice mais aussi parce qu’il  se heurte à la prise en compte de la problématique environnementale. En France depuis quelques années les violences enregistrent une poussée de fièvre, violences physiques et  verbales . Les exemples plus récents concernent les gilets jaunes, les banlieues ou encore certaines actions contre la réforme des retraites.

.Selon l’OMS, la violence est l’utilisation intentionnelle de la force physique, de menaces à l’encontre des autres ou de soi-même, contre un groupe ou une communauté, qui entraîne ou risque fortement d’entraîner un traumatisme, des dommages psychologiques, des problèmes de développement ou un décès. Il y a bien sûr la violence interpersonnelle, violences contre les personnes, mais aussi les violences politiques et économiques. Elles peuvent être physiques, morales encore psychologiques .

 La responsabilité peut être imputée à des groupes, à l’état ou à des individus. . Certains grands penseurs comme Marx, Engels plus récemment Bourdieu et bien d’autres ont théorisé le contenu de la violence, ses causes et même parfois sa légitimité.

Reste que dans nos sociétés développées, la violence constitue un déni des règles démocratiques. Le problème est cependant de savoir quelles sont les causes de ce déni démocratique. En fait, de nombreux champs de la société ont évolué, l’économie, les technologies, la médecine, l’éducation. par, contre la démocratie, elle ,est restée au stade quasi néandertalien. En gros pour résumer elle se limite  au  dépôt d’un bulletin de vote dans l’urne une fois tous les cinq ans .

En outre, le choix des candidats est totalement préempté par des groupes de pressions notamment financiers. Pour le vérifier , il suffit de constater l’envolée du coût des campagnes électorales notamment de la principale à savoir l’élection présidentielle. Théoriquement pour cette élection l’enveloppe est limitée à 10 millions mais les candidats dépensent trois à quatre fois plus. Bref, le marketing politique à l’américaine a gagné la France et bien d’autres pays. La plus grande contradiction de la démocratie, c’est que le plus souvent les électeurs ne votent pas pour un candidat mais contre celui qu’ils ne souhaitent pas. Une sorte d’élection par défaut ; quand ce n’est pas le cas , ces sélections s’appuient sur des programmes démagogiques,  populistes voire xénophobes.

Depuis plusieurs élections présidentielles, les présidents élus en France  le sont par défaut du fait du rejet du Front  national. Chaque président n’a représenté en son temps qu’une base électorale de 20 à 25 %. Ce qui provoque ensuite le  rejet d’orientation qui n’ont nullement été approuvées politiquement lors du vote. Du coup, l’autorité politique- et même l’autorité de l’État -se trouve largement contestée avec des phénomènes de violence récurrents s’attaquant aussi bien aux bien publics, aux biens privés( le rituel d’incendie de voiture dans les banlieues es vitrines des commerçants)) qu’aux personnes. Les parties politiques et syndicats d’extrême-gauche se sont engouffrés dans cette brèche de la violence depuis quelques années pour tenter de compenser le poids de leurs faiblesses politiques dans les urnes. Par ailleurs parfois des exclus de la transformation  économique plus ou moins manipulés par des leaders irresponsables se livrent aussi à certaines violences . Il y a des raisons objectives qui peuvent permettre comprendre ces violences sans pour autant les admettre. Car fondamentalement ce qui est en cause, c’est un fonctionnement démocratique qui ne permet pas de tendre vers un intérêt général prenant en compte tout autant le concept d’efficacité que  de justice. De ce point de vue, les tares constatées au plan national se produisent aussi au plan local où des  petits barons confondent aussi trop souvent leur intérêt personnel et  l’intérêt collectif. Enfin la démocratie est affectée par le fait que certains technocrates ont transformé le mandat électif en métier. Mais inversement des candidats venus de nulle part, dits de la société civile, n’ont pas fait la preuve de leur compétence et encore moins de leur légitimité politique. Et ce ne sont pas des pseudo conventions citoyennes de personnes choisies au hasard qui vont combler ce déficit et surmonter ces contradictions fondamentales.

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