Carburant : à nouveau vers des records ; vers un blocage des prix ?
Nouvelles hausse du carburant près de records ; en cause la faiblesse de l’Euro par rapport au dollar (1.22) et le prix du baril (115 dollars) deux phénomènes qui se conjuguent avec la TVA qui mécaniquement progresse. Un casse tête pour Hollande dont la popularité s’effrite. Un centime de réduction des taxes, c’est 500 millions de recettes fiscales en moins alors que l’objectif de déficit ne sera pas atteint. Pour meubler, le gouvernement a demandé à une commission d’étudier les mécanismes de formation des prix ! Le diesel –de très loin le plus utilisé dans l’Hexagone avec plus de 80% de la consommation– est désormais revenu à environ 3 centimes de son record absolu de la mi-mars (1,4584 euro), tandis que le sans plomb 95 est un peu plus de 6 centimes sous le sien, qui date du 13 avril. Le gazole a atteint 1,4246 euro le litre en moyenne du 3 au 10 août, contre 1,4060 euro la semaine précédente, selon des chiffres compilés par le ministère de l’Ecologie et de l’Energie. Pour l’essence, la hausse a été un peu plus marquée: le sans plomb 95 a grimpé à 1,6007 euro le litre (contre 1,5740 euro une semaine auparavant), tandis que le sans plomb 98 a augmenté à 1,6539 euro (contre 1,6292 euro la semaine précédente). Le diesel, comme l’essence, sont désormais au plus haut depuis les premiers jours de mai, c’est-à-dire juste avant l’élection de François Hollande. Lors de sa campagne victorieuse, le président avait promis un blocage des prix si nécessaire, en attendant le retour d’une taxation dite « flottante » des carburants, consistant à alléger les sommes perçues par l’Etat lorsque les prix hors taxes sont au plus haut. Rendu peu nécessaire avec le reflux des prix en mai et juin, ce blocage est revenu sur le devant de la scène avec la remontée de juillet-août, le gouvernement assurant qu’il était toujours d’actualité. L’attente de l’opinion est forte: selon un sondage IFOP à paraître mardi dans L’Humanité, neuf Français sur dix sont favorables à un blocage temporaire du prix de l’essence et du gazole, suivi par une taxation flottante. Un espoir assorti d’un scepticisme certain: six Français sur dix (60%) estiment que le président n’appliquera pas les promesses en question.