Politique-Ukraine : la Russie recule pour éviter la capitulation
Le chef des armées russe vient curieusement de reconnaître les difficultés auxquelles l’armée russe est confrontée et qui nécessite un recul pour éviter une défaite honteuse. Pourtant ce nouveau chef des armées n’est pas un tendre mais sans doute a-t-il pris conscience des réalités du terrain et n’est-il pas prêt à faire sacrifier l’armée sur l’autel de la démence de Poutine.
On prépare aussi en même temps l’opinion russe à la défaite en l’habillant de prétexte humanitaire pour rapatrier des Russes d’Ukraine.
Le nouveau commandant de l’armée russe en Ukraine, Sergueï Sourovikine, a donc reconnu, mardi 18 octobre, que ses troupes faisaient face à une situation «tendue» et auraient à effectuer des choix difficiles.
Le nouveau commandant de l’armée russe ménage aussi son propre avenir en décrivant un tableau assez sombre de la situation héritage de son prédécesseur et sous-entendu de Poutine aussi.
Ces déclarations de Sergueï Sourovikine à l’antenne de la chaîne de télévision publique Rossiya 24 interviennent alors que le gouverneur nommé par les Russes dans la région de Kherson, dans le sud de l’Ukraine, a annoncé une évacuation de civils face à la menace d’un assaut ukrainien.
« La situation dans le secteur de l’opération militaire spéciale peut être qualifiée de tendue », a dit Sergueï Sourovikine, général de l’armée de l’air nommé ce mois-ci à la tête des forces russes engagées en Ukraine, où elles subissent depuis début septembre une contre-offensive ukrainienne.
Recul russe. « L’ennemi tente continuellement d’attaquer les positions des troupes russes », a-t-il poursuivi. « Cela concerne avant tout les secteurs de Koupiansk, Lyman et Mykolaïv-Kryvyi Rih », a précisé Sergueï Sourovikine. Koupiansk et Lyman se trouvent dans l’est de l’Ukraine, et la zone de Mykolaïv et Kryvyi Rih recouvre essentiellement le nord de la région de Kherson. L’armée russe a reculé de 20 à 30 km ces dernières semaines dans le secteur de Kherson et elle risque d’être acculée sur la rive droite, ou occidentale, du fleuve Dniepr.
Sergueï Sourovikine a également paru reconnaître que les forces ukrainiennes risquaient désormais d’avancer vers la ville de Kherson, située près de l’embouchure du Dniepr sur la rive droite. Kherson est en outre difficile à ravitailler pour l’armée russe, car le principal pont menant à la rive gauche du Dniepr a été fortement endommagé par un bombardement ukrainien.
« Nos plans et nos actions à venir concernant la ville de Kherson elle-même dépendront de la situation militaro-tactique à venir. Je répète, c’est déjà très difficile aujourd’hui », a dit Sergueï Sourovikine. « Nous allons agir en conscience, de manière opportune, sans exclure des décisions difficiles », a-t-il conclu.