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La Chine privée des capitaux américains

La Chine privée des capitaux américains

 

La juriste Isabelle Feng,Chercheuse au Centre Perelman  de philosophie du droit de l’Université libre de Bruxelles, , décrit dans une tribune au « Monde » les conséquences économiques et financières de l’affrontement qui oppose la SEC, le « gendarme » de Wall Street, et les autorités chinoises, ce qui devrait conduire à la radiation prochaine d’Alibaba de la Bourse américaine.

 

Le 29 juillet, quarante-huit heures après la publication de son rapport annuel 2021, Alibaba a vu ses actions plonger de plus de 11 % en une seule journée au New York Stock Exchange (NYSE) et pour cause : la Securities and Exchange Commission (SEC), le « gendarme » de Wall Street l’a ajouté à sa liste des cotations chinoises qui ont enfreint la loi fédérale sur la responsabilité des entreprises étrangères – loi Holding Foreign Companies Accountable Act (HFCAA).

Si cela ne donne qu’un nom de plus sur la longue liste qui compte désormais cent cinquante-neuf candidats à la radiation pour non-respect des normes d’audits américaines, la chute de la société fondée par Jack Ma signerait la fin d’une époque.

De toute évidence, célébrée comme la plus grosse entrée en Bourse de l’histoire en levant 25 milliards dollars en septembre 2014 (à l’époque environ 19,4 milliards d’euros), Alibaba ne nourrit pas d’illusion quant à son maintien à Wall Street et envisage le pire scenario, car le 27 juillet, tout en soumettant son rapport annuel à la SEC, elle a déposé une demande auprès de la Bourse Hongkongaise pour une deuxième cotation primaire. Tout indique que le groupe prépare son retrait avec fatalité et que le compte à rebours pour sa radiation est bien amorcé. Sans un geste de Pékin, la place boursière américaine sera vidée de cotes chinoises d’ici à la fin 2024.

Pourtant, tout avait commencé comme une entente cordiale entre les entreprises de l’empire rouge, qui désiraient accéder au plus grand marché capitalistique du monde, et Wall Street, pour qui l’argent n’a pas de couleur. Depuis plus de dix ans, le prétendu « capitalisme à caractéristiques chinoises » est encensé par d’innombrables analystes déçus du capitalisme tout court, et l’arrivée des sociétés chinoises ravissait les investisseurs occidentaux dont les fonds contribuaient aussi à l’expansion des champions de la deuxième puissance mondiale.

Pour mesurer le parfait « couplage » financier des deux rives du Pacifique, il suffit de parcourir la liste des détenteurs de titres d’Alibaba sur laquelle figurent les noms des plus grandes banques, telles Goldman Sachs et HSBC, mais aussi California Public Employees Retirement System (Calpers), le plus important fonds de pension public américain, et Ontario Teachers’Pension Plan, le deuxième plus grand des fonds institutionnels au Canada qui gère la retraite des enseignants de l’Ontario, pour ne citer qu’eux.

L’improbable lune de miel aurait pu durer si la Chine ne considérait pas que les documents d’audit de ses entreprises opérant sur le sol étranger relèvent de la sécurité nationale et que l’inspection desdits documents par le régulateur américain constitue une violation de la souveraineté nationale.

Iran : fuite des capitaux

Iran : fuite des capitaux

Nader Nouri, ancien diplomate, secrétaire général de la Fondation d’études pour le Moyen-Orient/FEMO, un think-tank basé à Paris explique la fuite ou le gel des capitaux en Iran face à l’instabilité politique et la crise sociale et économique.

La pauvreté est devenue plus que jamais visible en Iran. En mai 2021, Ferial Mostofi, qui préside la Commission des finances et des capitaux de la Chambre de commerce de Téhéran, évoquait l’extension de la pauvreté et la diminution à vue de la classe moyenne en raison du manque de revenus financiers.

En juin 2021, Rouzbeh Kordoni, directeur de l’Institut supérieur de recherche de la sécurité sociale, a annoncé que l’Iran comptait 25 millions de pauvres, ajoutant que le nombre de personnes vivant sous le seuil de la pauvreté absolue avait doublé par rapport à 2017-2019. De nombreux médias proches du pouvoir admettent qu’en réalité jusqu’à 80 % de la population pourrait se trouver sous le seuil de la pauvreté.

La Chambre de commerce de Téhéran a confirmé la poursuite de la baisse des nouveaux investissements au fil des dix dernières années. Cette annonce fait suite à celle de la fuite des capitaux qui grève une économie en déliquescence.

Citant un rapport de la Banque centrale, le président de la Chambre de commerce de Téhéran a déclaré que 98,4 milliards de dollars avaient fui le pays entre 2011 et 2017. Cela représente 10,9 milliards de dollars par an, selon les chiffres officiels, sans tenir compte des chiffres officieux sûrement plus élevés. (Quotidien « Daramad News » du 23 août 2020)

« J’estime que plus de 100 milliards de dollars de capitaux ont fui l’Iran au cours des quatre ou cinq dernières années, a déclaré Saeed Lilaz, un analyste proche du gouvernement à Daramad News. Il convient toutefois de noter que ces chiffres n’incluent pas les fonds sous forme d’or, de devises étrangères, notamment le dollar, que des citoyens ordinaires ont préservé chez eux ou dans des lieux sûrs, loin des yeux du gouvernement. »

La Chambre de commerce de Téhéran précise que les investissements nationaux dans l’économie du pays (non-étrangers) diminuent de jour en jour. Il est logique que les capitaux aillent là où ils sentent plus en sécurité et là où il y a une stabilité politique.

Cette instabilité, a conduit les Iraniens à contribuer largement à la reprise de l’économie moribonde de la Turquie voisine en achetant pour 70 milliards de dollars de biens immobiliers. N’ayant aucun espoir dans l’avenir, ils choisissent de plus en plus d’investir à l’étranger.

Selon une analyse publiée en février 2018 sur le site Tranio, dédié à l’achat et à la vente de biens immobiliers, les manifestations antigouvernementales généralisées de l’hiver 2017-2018 en Iran visaient la corruption généralisée, les problèmes économiques et le pouvoir religieux dans son ensemble. « Les raisons derrière l’instabilité politico-économique de l’Iran sont similaires à celles qui ont poussé les Russes fortunés à acheter des propriétés foncières à l’étranger », expliquait cette analyse.

Les Iraniens ont environ 50 milliards de dollars de réserves quotidiennes d’argent qui se trouvent ni à la banque, ni à la bourse, ni dans la production. « C’est pourquoi l’on dit que les Iraniens cachent 50 milliards de dollars sous leurs matelas. Avec cet argent, on pourrait construire quatre entreprises similaires aux Aciéries « Mobarakeh » d’Ispahan. Ce chiffre équivaut à dix fois les revenus pétroliers de l’Iran l’année dernière », indiquait le 6 octobre 2021 le site « Pishkhan News ».

Ces chiffres n’incluent évidemment pas les détournements de fonds abyssaux, la spéculation, le financement de milices comme le Hezbollah libanais ou le « Hachd Al-Cha’abi » irakien, ni le coût dévastateur du programme nucléaire iranien. Il s’agit là des causes réelles de l’effondrement de l’économie iranienne et de la misère qui se répand inexorablement. Cependant, le pouvoir et sa machine de propagande ne cessent de braquer les projecteurs sur les sanctions économiques, comme la seule cause de cette situation désastreuse, entretenant ainsi une énorme contre-vérité.

La diminution et la disparition graduelle des classes moyennes, provoquant une fuite généralisée des cerveaux, principalement issus de ces classes, sont l’illustration cruelle de l’instabilité du pays dans toute son ampleur.

Ainsi, dans une interview au quotidien Arman le 21 janvier 2021, le sociologue Madjid Abhari tentait de tirer la sonnette d’alarme. « Pour se rendre compte de l’ampleur de la tragédie économique et sociale qui frappe le pays, il suffit de citer un historien et iranologue qui a fait une déclaration aujourd’hui connue de tous les experts : la fuite des cerveaux a fait 300 fois plus de dégâts à l’économie iranienne ces dernières années que la guerre Iran-Irak. Et Abdul Khaliq, un expert auprès de la Banque mondiale, a estimé que les dommages matériels causés par la fuite de cerveaux sont au moins deux fois plus importants que les pertes liées aux exportations de pétrole de l’Iran », soulignait le sociologue.

Au sujet de la fuite des cerveaux, l’agence de presse ILNA avertissait le 19 août dernier: « La jeune génération éduquée quittera inévitablement l’Iran. Aujourd’hui, l’Iran est connu comme le plus grand exportateur d’élite et de jeunes travailleurs qualifiés au monde. » Selon le Fond monétaire international (FMI), cité par le site persan Alef le 12 juillet 2017, entre 150.000 et 180.000 Iraniens instruits demandent à quitter l’Iran chaque année.

Pour tenter de justifier un tel désastre et le masquer, Téhéran met en avant sa politique agressive d’ingérences au Moyen-Orient et son aventurisme souvent prenant la forme du terrorisme au-delà de ses frontières. Mais ces tentatives ont eu un effet boomerang qui se retourne durement contre le pouvoir en créant un gouffre financier et une impasse dangereuse aggravant un peu plus son isolement international.

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(1) Nader Nouri a été premier secrétaire et conseiller à l’ambassade d’Iran à Paris de 1980 à 1985, il a assuré la fonction de chargé d’affaires (chef de mission) pendant six mois en 1981.

Super ligue de foot : un projet incontournable dès lorsque les clubs sont détenus par des capitaux privés

Super ligue de foot : un projet incontournable dès lorsque les clubs sont détenus par des capitaux privés

 

 

Il n’est pas certain que le projet de super ligue de foot aboutisse rapidement compte tenu des fortes oppositions des superstructures internationales de football mais aussi de certains pays. Reste que le foot, première activité sportive, suivie par les supporters du monde entier a changé de visage quand les capitaux privés ont mis la main sur les clubs. Beaucoup de ces clubs d’ailleurs sont maintenant cotés en bourse.

Dès lors  juridiquement il paraît impossible de s’opposer à la liberté dont disposent des acteurs du secteur privé d’organiser les activités. Certains objecteront qu’il s’agit surtout d’une affaire financière et c’est effectivement aussi le cas même si l’intérêt sportif est également présent.

Comment en effet maintenir le précis des grands clubs condamnés à recruter les meilleurs joueurs et à les payer entre 1 et 2 millions voire davantage par mois. La masse salariale des clubs en général dépasse même la moitié des dépenses globales. En outre, la crise sanitaire a opéré une ponction significative des ressources habituelles du football qu’il faut compenser.

Concernant la France qui semble pour l’instant ne semble pas favorable à cette perspective, elle ne pourra s’opposer longtemps à ce projet. En effet,  le foot national est souvent insipide quant à son niveau et n’est rehaussé que qu’à l’occasion de confrontation internationale soit des clubs soit de l’équipe de France.

Si ce projet devait voir le jour ,la France pourrait tout au mieux être présente dans la super ligue avec 2 clubs à savoir Paris et Lyon. Tous les autres sont loin d’être du niveau européen. De toute manière,  l’organisation du football européen devra sérieusement évoluer dans la mesure où il est démontré que les plus jeunes de 15 à 25 ans s’intéressent beaucoup moins que leurs aînés avec spectacle footballistique souvent trop soporifique.

 

Afrique : faire face à l’exode et au manque de capitaux

Afrique : faire face à l’exode et au manque de capitaux

Hippolyte Fofack ,économiste en chef de la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) évoque le difficile problème du manque de capitaux en Afrique.

 

Le sommet a donné au président Biden l’occasion de renouer avec l’Afrique — alors que les perspectives de croissance et d’investissement de la région s’améliorent — et l’occasion de réaffirmer l’engagement de Washington en faveur d’un ordre international régi par des règles. L’Afrique deviendra le principal moteur de la croissance mondiale au cours des prochaines décennies, stimulée par la main-d’œuvre la plus jeune du monde, ainsi que par la hausse de la compétitivité et de la productivité résultant des vastes économies d’échelle rendues possibles par la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).

Si Joe Biden souhaite que les Etats-Unis conservent leur statut de leader mondial, il aura besoin de l’Afrique à ses côtés. Compte tenu de sa grande expérience dans la région et du fait qu’il a plaidé en faveur de la fin de l’apartheid il y a plusieurs décennies, il est bien placé pour y parvenir.

Joe Biden a souligné que la lutte contre la Covid-19 était l’un des plus grands défis auxquels le continent était confronté. Bien que les ravages causés en Afrique par le virus aient été moins graves que dans d’autres parties du monde – l’Afrique du Sud, durement touchée, étant la principale exception –, les fragiles systèmes de santé de la région sont au point de rupture. La crise menace d’anéantir les progrès réalisés au cours des dernières décennies.

« La Banque mondiale prévoit une diminution de 20 % des envois de fonds vers les pays à faible et moyen revenu, et une baisse encore plus marquée pour l’Afrique, atteignant plus de 100 milliards de dollars »

Exode de capitaux. En l’absence de mesures de protection sociale, les confinements et fermetures de frontières ont fait chuter les flux de revenus et accru les taux de pauvreté dans une région qui dépend fortement de l’économie informelle. Selon les Nations unies, la pauvreté mondiale devrait augmenter pour la première fois depuis des décennies. L’Afrique, qui compte la plus grande part de pauvres dans le monde, devrait être la plus touchée.

Plusieurs facteurs ont contribué à accroître la pression sur la balance des paiements et les contraintes de liquidité en Afrique, notamment le double choc mondial tant du côté de l’offre que de la demande, la chute brutale des prix des produits de base, l’effondrement des recettes du tourisme et des transferts de fonds, ainsi que l’exode de capitaux. La Banque mondiale prévoit une diminution de 20 % des envois de fonds vers les pays à faible et moyen revenu, et une baisse encore plus marquée pour l’Afrique, atteignant plus de 100 milliards de dollars. Selon les prévisions de l’Institut de la finance internationale, les flux de capitaux — qui se sont taris au plus fort de la pandémie — ne retrouveront pas leur niveau antérieur à la crise avant 2022.

De nombreux pays continuent de souffrir de graves pénuries de liquidité, en particulier les économies dépendantes du tourisme et les Etats à faible revenu qui n’ont pas accès aux marchés des capitaux. L’absence de soutien efficace et rapide pourrait intensifier l’ampleur des problèmes de financement des pays, les crises de liquidité pouvant se transformer en crises de solvabilité et déclencher une cascade de faillites menaçant la stabilité financière mondiale.

Après le début de la pandémie de Covid-19, les experts ont préconisé l’émission de droits de tirage spéciaux (DTS) supplémentaires, l’unité monétaire composite du Fonds monétaire international (FMI) basée sur un panier de devises. Ce mécanisme constituerait la réponse la plus rentable, anticyclique, à faible risque et sans conditions au ralentissement économique. Il permettrait d’injecter des liquidités sans discrimination dans l’économie mondiale et d’alléger la pression sur la balance des paiements. Près d’un an après le début de la crise, l’émission de nouveaux DTS reste essentielle pour la reprise de l’économie mondiale, qui pourrait être retardée soit par le « nationalisme vaccinal », soit par les contraintes de liquidité qui empêchent les pays à faible revenu de se procurer des vaccins.

« Des éléments montrent que les effets marginaux d’une telle mesure seraient particulièrement importants pour les économies en développement, non seulement en matière d’atténuation des risques, mais aussi du point de vue de la gestion macroéconomique et de la croissance »

Droit de veto. L’émission de nouveaux DTS a été approuvée par la plupart des pays, mais bloquée par les Etats-Unis, qui disposent d’un droit de veto au FMI. L’appui de l’administration Biden ouvrirait certainement la voie à une augmentation instantanée du niveau des réserves de change de tous les pays membres du FMI. En outre, il déclencherait le regain de confiance nécessaire pour une reprise mondiale synchronisée qui profiterait aux économies développées comme aux économies en développement. Les premiers pourraient utiliser leurs DTS pour alléger les pressions budgétaires nationales et leur laisser davantage de ressources pour l’aide internationale. Les seconds pourraient tirer parti d’une plus grande marge de manœuvre budgétaire et du pouvoir d’achat associé à l’augmentation des réserves de change pour favoriser la reprise.

Des éléments montrent que les effets marginaux d’une telle mesure seraient particulièrement importants pour les économies en développement, non seulement en matière d’atténuation des risques, mais aussi du point de vue de la gestion macroéconomique et de la croissance. Avec l’émission de 653 milliards de dollars de nouveaux DTS — le seuil maximum qui ne nécessite pas l’approbation officielle du Congrès —, les pays africains recevraient collectivement environ 46 milliards de dollars.

Cette allocation représenterait une hausse de 13 % de leurs réserves internationales totales. Pour les pays africains à faible revenu, l’augmentation serait d’environ 21 %, en partie parce que les quotas du FMI sont orientés vers les pays à revenu faible et intermédiaire par rapport à leur part du PIB mondial. Cela permettrait d’élargir la marge de manœuvre budgétaire des pays et de renforcer leur capacité à faire face aux besoins immédiats et à long terme résultant de l’épidémie de Covid-19. Ils pourraient notamment acheter des doses de vaccin, stimuler la relance par des mesures d’aide budgétaire anticycliques ou honorer leurs engagements extérieurs afin de renforcer la stabilité financière mondiale.

En outre, les DTS apporteraient un complément important à l’Initiative de suspension du service de la dette (DSSI) du G20. Cette initiative offre un allègement du service de la dette bilatérale officielle à 73 pays à faible revenu, dont 37 pays africains, bien que tous les pays éligibles n’y participent pas. Elle a été qualifiée d’insuffisante compte tenu de l’ampleur du déficit des transactions courantes créé par la récession due à la pandémie. Cela est doublement vrai pour l’Afrique, étant donné que les moyens de subsistance économiques dans la région dépendent fortement du commerce, tant formel qu’informel. Pour sa part, l’émission de nouveaux DTS agirait comme un multiplicateur financier, en augmentant la marge de manœuvre budgétaire à court terme et en renforçant les perspectives de solidité financière et de stabilité mondiale à moyen et à long terme.

L’émission de DTS réduirait l’exposition des pays à la volatilité des taux de change et aux contraintes de liquidité associées à la forte pression sur la balance des paiements. En plus d’empêcher les crises de liquidité de se transformer en crises de solvabilité, le déploiement de DTS supplémentaires permettrait de restaurer la confiance des investisseurs et de stimuler la reprise économique en Afrique.

« Ils permettraient d’accroître les investissements dans les infrastructures, notamment les infrastructures énergétiques résistantes au changement climatique et dans le haut débit »

Risques majeurs. D’autre part, l’impact sur le développement d’une telle mesure serait large et durable. Il bénéficierait aux pays africains à faible revenu éligibles à l’initiative DSSI ainsi qu’aux grands pays, comme le Nigeria et le Kenya. Ces derniers ont choisi de ne pas participer à l’initiative du G20 pour préserver l’accès aux marchés internationaux des capitaux ; ils joueront un rôle clé dans la reprise de la région en tant que principaux moteurs du commerce intra-africain.

Ces pays, ainsi que d’autres grandes économies africaines, notamment l’Egypte et l’Afrique du Sud, n’ont pas accès à l’ensemble des instruments déployés pour accroître les liquidités mondiales et renforcer la stabilité financière pendant les périodes de forte tension sur les marchés mondiaux du financement en dollars. Il s’agit notamment des accords de swap étendus par la Réserve fédérale à certains pays et de la facilité de pension livrée (ou « repo ») temporaire pour les autorités monétaires étrangères et internationales.

Les risques majeurs auxquels l’Afrique et le reste du monde sont confrontés rendent l’émission de DTS supplémentaires encore plus urgente. En plus de donner un coup de pouce à la reprise naissante de l’économie mondiale, les nouveaux DTS contribueraient également à faire avancer la mise en œuvre de la ZLECAf. Ils permettraient d’accroître les investissements dans les infrastructures, notamment les infrastructures énergétiques résistantes au changement climatique et dans le haut débit, afin d’aider l’Afrique à tirer parti des technologies numériques pour augmenter la productivité et participer, de manière proactive, à la réorganisation des chaînes d’approvisionnement mondiales après la Covid-19.

L’émission de nouveaux DTS est un élément crucial du puzzle de la reprise mondiale. Elle marquerait également, parallèlement à l’élection de Ngozi Okonjo-Iweala au poste de directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce, un retour au multilatéralisme coopératif.

La reprise robuste et synchronisée nécessaire pour que le monde retrouve les niveaux de PIB antérieurs à la pandémie ne pourra se concrétiser en l’absence d’une action internationale forte et bien coordonnée. L’Afrique et le monde entier attendent à présent du président Biden qu’il autorise l’émission de DTS et renforce les bases de la coopération transfrontalière.

Hippolyte Fofack est économiste en chef de la Banque africaine d’import-export (Afreximbank).

Les Péchés capitaux de la politique racontés dans un livre (Olivier Beaumont)

Les Péchés capitaux de la politique racontés dans un livre (Olivier Beaumont)

Un livre- dont le Figaro fait à juste titre la promo-  qui n’apprend pas grand chose des manies et autres comportements de la classe politique mais qui les confirme plutôt.  Le livre d’Olivier,  grand reporter du Parisien dresse un portrait détaillé, truffé d’anecdotes des Péchés capitaux de la politique (Flammarion). «Tout nouveau monde qu’il est, celui d’Emmanuel Macron et des siens n’échappe pas à la règle», souligne Olivier Beaumont. «Orgueil, colère, envie, avarice… Les femmes et les hommes politiques qui nous gouvernent ont tous leurs parts d’ombre», écrit l’auteur. Comme le premier ministre Édouard Philippe, pourtant d’apparence décontracté. Si les colères de Philippe Séguin étaient légendaires, et celles de Nicolas Sarkozy comme Jean-Luc Mélenchon très visible, celles de l’actuel chef du gouvernement, sont «rentrées, intériorisées, pas du tout exprimées», raconte son ami Thierry Solère. Comme lorsqu’Édouard Philippe apprend le départ de son ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, dans Le Figaro . «Quand il est en colère, il ne verbalise pas, ne s’énerve pas», raconte un collaborateur, mais «la température de son bureau peut alors baisser de dix degrés d’un coup». Propos cassants avec son interlocuteur, lunettes mâchouillées, le premier ministre sait manifester son mécontentement. «En fait, je pense que si je me lâchais un peu, j’en collerais une à tout le monde, et toutes les cinq minutes», plaisantait Édouard Philippe à l’Assemblée il y a quelques années. «Ce type est très susceptible. Donc comme tous les susceptibles et ces mecs qui gardent leur colère à l’intérieur, il faut toujours s’en méfier», raconte une habituée de l’Élysée dans le livre.

«Plusieurs fois, Emmanuel Macron a même été alerté sur le tempérament de son premier ministre», poursuit l’auteur. Jusqu’à François Hollande, le jour de la passation de pouvoir à l’Élysée et cette scène racontée dans le livre. «Faites attention à lui tout de même. Il vient de la droite. À un moment donné, il finira par s’affranchir», met en garde François Hollande. «Pas du tout! Il me doit tout. Je l’ai sorti du ruisseau», répond Emmanuel Macron. «Mais, parfois, le fait de tout devoir à quelqu’un n’empêche pas de le trahir…» rétorque François Hollande, dans une allusion à son ancien ministre de l’Économie devenu chef de l’État. Entre gourmandise et boulimie, les hommes politiques ont parfois un bon coup de fourchette pour compenser ou décompresser. À l’image de Sébastien Lecornu, «un gros mangeur au sens propre comme au sens figuré». «Je fais partie de ces mecs qui en déplacement font systématiquement demander à la préfecture ce qu’on va manger. J’aime bien savoir avant, ça me rassure. La nourriture, c’est clairement un élément structurant dans ma façon d’être», confie-t-il dans le livre. «C’est beaucoup de plaisir, mais aussi beaucoup de souffrance. J’ai un rapport à la bouffe qui n’est pas clair», admet sans détour Sébastien Lecornu, obligé, raconte l’auteur, de jouer en permanence au yo-yo avec son poids. Jusqu’à 106 kilos pour 1,74 m. «Mon poids, c’est un sujet de préoccupation permanente», concède-t-il. De même, alors qu’Emmanuel Macron savoure sa victoire au soir de la présidentielle et découvre les résultats, une poignée de fidèles de la première heure entoure celui qui est en train de passer du statut de candidat à président. «Quand soudain une voix surgit plus haut que les autres», raconte Olivier Beaumont. «“Pu-tain!”, s’emballe un convive en tapant le chef de l’État sur l’épaule». Un geste qu’Emmanuel Macron juge manifestement déplacé. «Macron n’a rien dit. Il a juste regardé le type, froidement et sans un sourire, puis fixé son épaule, et à nouveau le gars. Manière de dire: “Tu fais quoi là?” Ça a glacé tout le monde», raconte un témoin de la scène dans le livre. «Une chose est sûre, on a compris ce soir-là que les familiarités n’étaient plus permises maintenant qu’il était devenu président».

Le président n’hésite pas à recadrer publiquement ceux dont il n’apprécie pas les propos ou les gestes. À commencer par les journalistes. «Avec les gens qui sont bas de plafond, je passe généralement à autre chose. J’ai une limite à l’intelligence», lâche-t-il un jour à propos de cette «caste». Les petites phrases publiques vont ensuite se multiplier et amener à l’image d’un président jugé «arrogant» par les Français.

Fuite des capitaux en Russie

Fuite des capitaux en  Russie

Sans en être franchement conscient, Poutine est en train d’enfoncer économiquement son pays. Son entêtement vis-à-vis de l’Ukraine va lui coûter très cher. La croissance n’était déjà pas brillante avant les évènements, elle s’est dégradée depuis et le FMI prévoit même une récession en 2015 (-3% pour le PIB). S’ajoute à cela la fuite des capitaux d’oligarques qui craignent que le pays s’installe durablement dans l’instabilité. Enfin pour couronner le tout le cours du pétrole s’écroule alors qu’il constitue une ressource essentielle pour le budget de l’Etat. Pour les oligarques deux solutions la révolte ou la fuite ; c’est majoritairement la seconde solution qu’ils adoptent même si quelques velléitaires tentent  encore de s’appuyer sur des principes démocratiques et les revendiquent, en vain d’ailleurs. Les fuites nettes de capitaux de Russie, dopées par la crise ukrainienne et l’effondrement du rouble, ont été multipliées par 2,5 en 2014 pour atteindre 151 milliards de dollars, selon les statistiques de la banque centrale qui espère un retour au calme en 2015. Ce phénomène, difficulté récurrente de la Russie, avait atteint 61 milliards de dollars en 2013. Sur le seul quatrième trimestre, les fuites de capitaux ont représenté 72,9 milliards de dollars contre seulement 16,9 milliards un an plus tôt.  La banque centrale avait estimé début décembre les fuites de capitaux à 128 milliards de dollars, mais l’effondrement du rouble en fin d’année, en raison de la chute des cours du pétrole et de la panique de la population qui a converti des fonds massivement, a nettement aggravé le phénomène. La banque centrale a souligné que cet indicateur avait été gonflé par les liquidités en devises fournies pour la première fois aux banques pour les aider à résister à la chute du rouble.  »Ainsi, 19,8 milliards de fuites de capitaux portent un caractère temporaire », a souligné l’institution dans un commentaire transmis à l’AFP.  Par ailleurs, les départs de capitaux ont été accélérés par le remboursement des dettes contractées à l’étranger par les sociétés russes, dans un contexte d’accès aux marchés de financement réduit par les sanctions liées à la crise ukrainienne. Mais les économistes de la banque russe Alfa ont prévenu que les fuites de capitaux resteraient « très élevées en 2015, surtout si la banque centrale continue d’injecter des liquidités en roubles dans les banques ».

Alstom: un « plan C » avec capitaux français

Alstom: un « plan C » avec capitaux français
Il a raison de se secouer Montebourg car si Alstom disparait en tant qu’entreprise française, le fantasque ministre de l’économie pourrait disparaitre du paysage politique et rejoindre la troupe des humoristes de « on ne demande qu’à en rire de France 2. (Mais là on pourra auusi pleurer).  Montebourg a donc indiqué l’existence de ce « plan C » lors d’une rencontre, ce jeudi 22 mai, avec les syndicats d’Alstom au cours de laquelle il a réaffirmé son opposition aux offres en l’état des deux prétendants étrangers du groupe. « Nous avons mis à l’étude le plan C », a-t-il par ailleurs déclaré à Reuters en marge d’une visite à la Cité de la Mode et du Design, en précisant qu’il reposait sur des capitaux « de boîtes privées (et) peut-être de boîtes publiques ». « Le plan A c’est GE, le plan B c’est Siemens, le plan C c’est une solution ‘maison France’, a-t-il ajouté.   Selon Philippe Pillot, délégué syndical FO d’Alstom Transport, le ministre a indiqué clairement la veille que « ni l’offre de GE ni celle de Siemens ne lui conviennent » en l’état et qu’il était prêt à utiliser le décret récemment publié sur les acquisitions d’entreprises stratégiques pour les bloquer. « Il a dit qu’à sa demande, ses services étudiaient un plan C dans le style de celui qui a été fait en 2003″, a ajouté le syndicaliste en faisant référence au plan de sauvetage qui avait abouti à l’entrée de l’Etat français dans le capital d’Alstom à hauteur de 21% pour un montant, à l’époque de 720 millions d’euros.

 

La grande braderie des entreprises françaises : en cause la moitié du CAC détenu par des capitaux étrangers

La grande braderie des entreprises françaises : en cause la moitié du CAC détenu par des capitaux étrangers

 

Pas étonnant que les entreprise françaises soient bradées puisque 50% au moins des capitaux sont étrangers dans le CAC. En cause, La France qui a été incapable de créer des fonds de pension qui auraient permis de protéger les entreprises locales. L’épargne des Français peut-elle être conservée dans le giron tricolore sous la contrainte? C’est en tout cas l’hypothèse avancée ce mardi 30 mai par Arnaud Montebourg, qui a reconnu que la part des investisseurs français dans les groupes du CAC 40 n’était pas suffisante pour les protéger. Auditionné sur le dossier Alstom par la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale, le ministre de l’Economie a mis en avant le fait que « nous avons une épargne nationale extraordinaire, 1.300 milliards d’euros qui sont dans l’assurance vie, qui de surcroît jouit d’une bonification fiscale ». « Nous n’avons jamais encore à ce jour décidé d’augmenter le degré de contrainte sur les compagnies d’assurance pour qu’elles décident d’investir dans des proportions plus importantes dans les grandes entreprises de notre pays. Nous le pourrions », a-t-il ajouté. « Nous avons nos fonds de pension mais on ne les utilise pas ! Cette question, on va la poser aux assurances, aux fonds de retraite mutualistes en leur disant que nous avons besoin que cet argent, des milliards, des centaines de milliards, s’investisse dans nos entreprises », a-t-il poursuivi. Le capital des sociétés françaises du CAC 40 était détenu à plus de 46% par des investisseurs étrangers fin 2012, pour un montant global de 410,4 milliards d’euros, leur part variant de 50% à 75% dans seize groupes.

Russie: chute de l’économie et fuite de capitaux

Russie: chute de  l’économie et fuite de capitaux

 

Depuis plusieurs années l’économie va mal en Russie mais avec la crise de l’Ukraine, elle se dégrade au point sans doute d’être en récession en 2014. Le ministre des Finances Anton Silouanov  a  lui même estimé mardi que la croissance de l’économie risquait d’être nulle en 2014 en raison des troubles « géopolitiques » liés à la crise en Ukraine. »Les conditions, dans lesquelles nous devons travailler en 2014, sont les plus difficiles depuis la crise de 2008-2009″, a lancé Anton Silouanov. La Russie avait été frappée de plein fouet à cette époque par la crise économique et avait enregistré en 2009 une chute de près de 8% de son PIB. Pour 2014, « la hausse du PIB est estimée au niveau déjà bas de 0,5%. Mais elle va peut-être être proche de zéro », a-t-il estimé. Avant lui, analystes et observateurs avaient déjà à plusieurs reprises brandi la menace d’une récession.  Dans un récent rapport, la Banque mondiale a notamment averti que l’économie russe risquait de passer dans le rouge et de se contracter de 1,8% dès cette année si la crise autour de l’Ukraine s’aggravait.   »La croissance est derrière nous. 2013 était la dernière année. En 2014, ce sera la récession », a renchéri à l’AFP l’analyste Igor Nikolaev, directeur de l’institut FBK.  Ces dernières années, la Russie a vu son économie ralentir fortement : la croissance est passée de 4,3% en 2011 à 3,4% en 2012 puis 1,3% en 2013, alors que selon de nombreux experts le modèle actuel, reposant sur les prix élevés des hydrocarbures, s’essouffle.  Mais le phénomène s’est aggravé en mars en raison de la confrontation avec les pays occidentaux qui a suivi l’annexion de la Crimée, et l’adoption de premières sanctions.  La semaine dernière, le gouvernement russe a révisé à la baisse sa prévision de croissance pour 2014 l’établissant entre 0,5% et 1,1%, contre 2,5% auparavant, ajoutant que le tableau pourrait être encore plus sombre en cas de sévères sanctions occidentales.  Pour l’instant, les sanctions américaines et européennes ciblent surtout des personnalités russes et ukrainiennes pro-russes. Mais l’Occident ne cesse d’agiter la menace de sanctions pénalisant directement l’économie.  Mardi, le Premier ministre russe Dmitri Medvedev, qui a reconnu que la situation économique ne cessait de « se détériorer », a accusé des « forces extérieures » d’être en partie responsables des difficultés rencontrées, dans une allusion non voilée aux Occidentaux.   »Nos difficultés sont (…) dans une certaine mesure, bien sûr liées aux tentatives de certaines forces de nous entraîner dans une crise artificielle », a-t-il dit.  La semaine dernière, le gouvernement a revu de façon spectaculaire à la hausse sa prévision pour 2014 concernant les fuites de capitaux, qui se sont accélérées en raison de la crise ukrainienne et de la menace de sanctions économiques contre Moscou, à 100 milliards de dollars contre 25 milliards auparavant.  Selon la banque centrale, ces fuites de capitaux, mal endémique de l’économie russe, ont doublé au premier trimestre en un an et atteint 50,6 milliards de dollars, tandis que les investissements étrangers ont été divisés par trois.  M. Silouanov a directement lié ces importantes fuites de capitaux à la situation « géopolitique ».  Le ministre a dès lors directement mis en garde M. Medvedev, l’appelant à être vigilant en ce qui concerne la gestion du budget, notamment en Crimée.  La Russie s’est engagée à investir massivement dans la péninsule, et à augmenter les salaires et les retraites des habitants.  Mais selon M. Silouanov, nombre d’annonces ont été faites à la va-vite « sans analyser les véritables besoins de la Crimée ».   »Une telle approche n’est pas acceptable », a-t-il souligné, usant d’un ton critique rare pour un responsable russe.  Pour les analystes, la Crimée pourrait d’ailleurs s’avérer un fardeau économique pour la Russie.   »Même s’il n’y a pas d’escalade du conflit et que tout reste comme maintenant : la situation économique russe va se détériorer », a estimé M. Nikolaïev.  Selon lui, les dépenses vers la Crimée vont « avoir un impact sérieux » sur l’économie russe car non seulement ce sont d’ »énormes dépenses imprévues », mais en outre elles ne constituent pas les investissements « les plus efficaces en termes de stimulation de l’économie ».

 

Le déséquilibre des capitaux menace la reprise,mondiale

Le déséquilibre des capitaux menace la reprise mondiale

 

Les pays émergents reprochent aux politiques monétaires très accommodantes menées par les économies avancées de générer d’importants flux de capitaux qui risquent de les déstabiliser. Et pour les pays riches, l’accumulation de réserves de devises par les nations en développement empêche de progresser sur la voie de la croissance et du rééquilibrage de l’économie mondiale. La réunion des ministres des Finances et banquiers centraux du G20 cette semaine à Washington a donné l’impression que ces tensions, perceptibles depuis plusieurs années déjà, augmentaient encore. Le problème est que chacun des deux camps dit agir dans son propre intérêt et qu’il ne manque pas d’arguments très rationnels pour défendre sa position. Même si le G20 s’est accordé pour dire que l’économie mondiale se portait mieux, ces divergences laissent penser que le monde est encore loin d’en avoir fini avec le déséquilibre historique qui voit les riches emprunter massivement pour acheter la production des pauvres. « Nous ne sommes pas dans une situation saine », a résumé Raghuram Rajan, le gouverneur de la banque centrale indienne, lors d’un débat avant la réunion du G20. Raghuram Rajan est l’un des principaux promoteurs d’une réforme de l’ordre monétaire mondial, notamment en appelant les banques centrales des pays les plus avancés à éviter des politiques monétaires trop audacieuses susceptibles de pénaliser le monde entier. A ses yeux, les années de politiques monétaires accommodantes que viennent de vivre le monde développé ont conduit les pays émergents à amasser des réserves de dollars afin d’être en mesure d’intervenir sur le marché des changes, pour protéger leur économie en cas de mouvements brusques de capitaux.

Fuite de capitaux en Russie

Fuite de capitaux  en Russie

En 2013, la fuite des capitaux avait atteint 63 milliards de dollars sur l’ensemble de l’exercice fiscal. La banque centrale avait dans un premier temps annoncé mardi un montant de 50,6 milliards de dollars avant d’y ajouter près de 13 milliards de dollars correspondant à des transactions réalisées entre des banques et elle-même, une mesure considérée comme plus juste par les économistes. Cette accélération coïncide avec la chute des investissements, la très nette détérioration du climat des affaires et la franche révision à la baisse des prévisions de croissance dans la foulée de l’annexion de la Crimée par la Russie. « Bien sûr, c’est le conflit avec l’Ukraine et les incertitudes sur une intervention (militaire) potentielle dans l’est de l’Ukraine qui ont provoqué des fuites de cette ampleur », a déclaré Alexei Deviatov, économiste d’Uralsib. Natalia Orlova, économiste d’Alfa Bank, a toutefois souligné que la crise ukrainienne n’était qu’un facteur de la fuite des capitaux, déjà élevée avant même que la menace russe sur la Crimée se précise. En janvier déjà, l’investissement des entreprises russes avait diminué de 7% par rapport à janvier 2013, avant de ralentir encore de 3,5% en février, ce qui illustre une désaffection des investisseurs. « Dans l’ensemble, la fuite nette des capitaux reflète une inquiétude généralisée sur la stabilité financière mais elle reflète également la diminution des mesures incitatives à l’investissement dans de grands projets par les entreprises russes », a dit Natalia Orlova. Vladimir Poutine a réclamé une amélioration « sensible » du climat des affaires, « à un rythme accéléré », mais de précédentes incantations du même type n’ont guère produit d’effets.

 

Ukraine: devant la fuite des capitaux la Russie se calme

Ukraine: devant la fuite des capitaux la Russie se calme

 

70 milliards de fuite de capitaux officiellement (en fait de l’ordre de 100 milliards) et une croissance atone ont semble-t-il un peu calmé les velléités russes de poursuivre pour l’instant leur extension géographique en Ukraine. Certes La Russie campe sur sa position concernant l’annexion de la Crimée mais elle a légèrement changé de ton face à la menace de nouvelles sanctions brandies par les Occidentaux qui ont entériné lundi l’annulation du sommet du G8 prévu en juin à Sotchi. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a d’abord accueilli par un haussement d’épaules la décision des pays du G7 de se retrouver entre eux, sans la Russie, lors d’un sommet à Bruxelles en lieu et place du rendez-vous offert par Vladimir Poutine sur les bords de la mer Noire. Dans un second temps, le Kremlin a ajusté mardi matin sa position et expliqué par la voix de son porte-parole, Dmitri Peskov, que Moscou restait prêt à avoir des « contacts à tous les niveaux, y compris au niveau le plus élevé ». Le Premier ministre britannique David Cameron a indiqué que les Occidentaux refusaient la mise sous tutelle de la Crimée et qu’ils étaient prêts à imposer des sanctions renforcées contre certains secteurs de l’économie russe si Vladimir Poutine tentait d’avancer à nouveau ses pions en Ukraine. « Il y a une position qui est de considérer le statu quo comme inacceptable, et il y a une autre position très forte selon laquelle toute nouvelle action dans l’est de l’Ukraine serait beaucoup plus grave et conduirait à des sanctions bien plus importantes », a dit David Cameron après la réunion des dirigeants du G7 à La Haye. Le géant russe du gaz Gazprom et le pétrolier Rosneft ont pour l’instant échappé aux sanctions occidentales grâce notamment à l’influence des autorités britanniques, soucieuses de protéger un accord bilatéral dans le domaine énergétique datant de plus de dix ans. Toutefois, le vice-ministre russe de l’Economie Andreï Klepatch a reconnu que 70 milliards de dollars avaient fui la Russie au cours du premier trimestre 2014 et cette fuite des investisseurs a ranimé le spectre d’une récession.

 

Volailler Doux: des capitaux de l’Arabie saoudite

Volailler Doux: des capitaux de l’Arabie saoudite

. Le groupe saoudien Almunajem, premier client du volailler breton Doux, s’est dit prêt vendredi à « prendre une participation significative au capital » de l’entreprise, en redressement judiciaire. Le représentant du groupe en France, Amr Al Kouatli, a précisé à l’AFP que sa participation serait « dans un ordre de grandeur autour de 25% » mais que le montant exact « pourrait varier ». Il a affirmé qu’Almunajem « travaillait de manière très étroite » avec le gouvernement français dans ce dossier. Le groupe Doux avait évoqué dès le mois de septembre une possible entrée à son capital de son partenaire saoudien. Interrogé sur le montant de l’investissement, Amr Al Kouatli a répondu qu’il « préférait que tout chiffre reste confidentiel ». « Nous travaillons d’arrache-pied pour rapprocher les points de vue des différentes parties », a ajouté le représentant du groupe saoudien. La famille Doux contrôle 80% du capital du volailler, et BNP Paribas 20%. L’homme d’affaire s’est dit « optimiste » sur les chances de conclure « un pacte d’actionnaires ». En mai, la société Doux, qui se trouve en redressement judiciaire depuis l’été 2012 et a déjà supprimé un millier d’emplois, avait annoncé une autre arrivée prochaine à son capital, celle de l’homme d’affaires Didier Calmels. Ce projet, qui avait suscité une certaine défiance des syndicats, ne s’est toujours pas concrétisé. Almunajem se présente dans un communiqué comme un fidèle client de Doux « depuis plus de 40 ans ». Il affirme qu’il « participe activement, depuis juin 2012, notamment par le paiement accéléré de ses commandes, et par l’augmentation du volume d’achat, à l’amélioration de la trésorerie et à la poursuite de l’activité ».

HSBC : 900 millions de capitaux dissimulés

HSBC : 900 millions de capitaux dissimulés

Le ministre du Budget, Bernard Cazeneuve, a transmis au Parlement le bilan du traitement des données qui avaient été transmises au fisc par le procureur de Nice de la liste HSBC . Le document comprenait en fait 8.993 « lignes », correspondant à 6.313 personnes physiques ou morales. Sur ce total, seules 2.846 d’entre elles disposaient d’une adresse en France et présentaient un encours bancaire positif et l’on comptait aussi 86 personnes morales dans ce cas. D’où l’appellation liste des « 3.000 ». La plupart des autres comptes présentaient un encours bancaire nul ou négatif.  Fort de cette liste, le ministre du Budget de l’époque, Eric Woerth, avait ouvert une cellule de régularisation s’adressant à tous les contribuables ayant un compte non déclaré à l’étranger. Avec succès, puisque cette cellule a suscité près de 5.000 demandes, dont seulement… 66 personnes figurant sur le fichier HSBC, ce qui a permis de recouvrer plus de 1 milliard d’impôts et de droits, l’assiette des actifs non déclarés représentant 7,3 milliards. Bercy a aussi lancé une vague de contrôles fiscaux concernant les « 3.000 ». Les 896 achevés fin 2012, portant sur les enjeux les plus importants, ont généré 177 millions d’euros de droits et pénalités. «  Les capitaux dissimulés correspondants sont de l’ordre de 910 millions d’euros », écrit le ministre.  Ce bilan aurait pu être encore plus conséquent. Car les résultats obtenus l’ont été «  à la suite d’une reconnaissance de la détention du compte par les contribuables concernés ». D’autres ont porté l’affaire au contentieux, en contestant les perquisitions fiscales dont ils faisaient l’objet. Ces dernières ont été annulées par la justice «  compte tenu de l’origine illicite des informations ayant servi de base à l’ordonnance du juge ».  Des contestations sont aussi survenues quant aux enquêtes de la Brigade nationale de répression de la délinquance fiscale sur les mêmes bases. «  Mais en matière pénale, le régime de la preuve est libre », souligne Bercy, et plusieurs cours d’appel ont rejeté des demandes d’annulation de procédure par des contribuables. Ceux-ci se sont pourvus en cassation : le verdict est attendu dans le courant de l’année.

 

Le FMI pour le contrôle des flux de capitaux

Le FMI pour le contrôle des flux de capitaux

 

Changement d’idéologie ou simplement constat des dégâts de la part du FMI ? « Il n’est pas acquis qu’une libéralisation totale des flux de capitaux  soit un objectif approprié pour tous les pays et à toutes les périodes », écrit le Fonds dans un rapport, fruit de deux années de concertation sur un sujet de discorde récurrent entre ses 188 Etats-membres.  Depuis le début de la crise, certaines puissances émergentes assurent être déstabilisées par un afflux de capitaux alimenté par les plans de relance massifs déployés en Occident (taux d’intérêts nuls, rachats d’obligations d’Etat…).  Principaux accusés, les Etats-Unis ont, depuis 2008, injecté plus de 2.300 milliards de dollars pour soutenir leur économie. Mais une partie de ces fonds est accusée de déferler dans des pays plus dynamiques, au risque de doper artificiellement leur monnaie ou de faire naître des bulles spéculatives.  La libéralisation des flux de capitaux comporte des risques, qui sont amplifiés quand les pays (destinataires, ndlr) n’ont pas encore atteint un degré suffisant de développement de leur système financier », écrit le Fonds monétaire international, précisant que certains pays « ouverts » aux capitaux, notamment en Europe, avaient eux aussi été déstabilisés.  Depuis le maelström de la crise, le FMI avait déjà écorné le dogme d’une libéralisation à tout crins. Mais il ne l’avait jamais fait dans un rapport représentant l’avis de l’institution.  Dans son rapport, le Fonds souligne ainsi que la libre circulation des capitaux « a souvent » été suivie de tempêtes financières (Mexique en 1994-95, Turquie en 1994…) et note que les économies « moins ouvertes » ont mieux résisté aux crises récentes.  Dans ce contexte, l’institution ne voit désormais plus d’un si mauvais oeil les mesures que certains pays (Brésil, Corée du Sud…) ont prises pour restreindre les mouvements de capitaux et atténuer leurs effets néfastes.   »Quand un pays fait face un brusque afflux ou une fuite de capitaux, l’introduction de mesures de contrôle peut être appropriée en fonction des circonstances », indique le FMI.  Cette question ravive des souvenirs douloureux au Fonds. Pendant la crise asiatique (1997-1998), l’institution avait déconseillé tout contrôle de capitaux à des pays (Thaïlande, Indonésie…) qui s’étaient enfoncés dans la récession alors que la Malaisie, qui avait délibérément pris le parti inverse, s’était rétablie plus vite.  Plus récemment, l’Islande s’est relevée de la violente crise de 2008 en restreignant arbitrairement la fuite de capitaux hors de son économie.




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