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Dépistage du cancer : la France en retard

Dépistage du cancer : la France en retard

 

La France est à la traîne sur la prévention et le dépistage du cancer par rapport à ses voisins européens, selon un rapport de l’Organisation européenne du cancer publié lundi 13 mai. 

L’Organisation européenne du cancer note que la France obtient de bons résultats pour soigner les cancers. Le taux de survie à cinq ans pour le cancer du sein en France est de 87% contre 83% au niveau européen, jusqu’à 93% pour le cancer de la prostate contre 87% en moyenne pour l’Europe.

Mais par rapport à ses voisins, la France est à la traîne sur la prévention et le dépistage. Si elle est au-dessus de la moyenne européenne pour le cancer de l’utérus avec 58,8% de taux de dépistage contre 56% en Europe, la France a pris du retard pour le cancer du sein 46,9% contre 54% en Europe près de huit points d’écart, 34,6% en Europe contre 36% pour le cancer colorectal, selon les chiffres de ce rapport.

Il faut donc insister sur les campagnes de dépistage, soulignent les auteurs de cette étude.

Alimentation- Additifs et risques de cancer

Alimentation- Additifs   et risques de cancer

 

Les émulsifiants sont des additifs alimentaires très couramment présents dans les produits alimentaires en France. En 2023, des travaux basés sur la cohorte NutriNet-Santé avaient mis en évidence l’existence d’un lien entre leur consommation et le risque de maladies cardiovasculaires. Pour la première fois, de nouveaux travaux publiés dans la revue PLoS Medicine suggèrent l’existence d’un lien entre consommation d’émulsifiants et risque accru de cancer.

Mathilde Touvier, qui dirige l’équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle (Eren, Inserm/Inrae/CNAM/Université Sorbonne Paris Nord/Université Paris Cité), et Bernard Srour, chercheur en épidémiologie dans cette même équipe, coordonnateur du Réseau nutrition activité physique cancer recherche (Réseau NACRe), ont coordonné ces travaux, dans le cadre de l’étude NutriNet-Santé. Ils décryptent ces nouveaux résultats dans The Conversation. 


The Conversation : Pouvez-vous nous expliquer à quoi servent les émulsifiants ?

Mathilde Touvier : Les émulsifiants ont pour rôle d’obtenir certaines textures dans les aliments industriels, de rajouter de l’onctuosité, et de permettre la stabilité des mélanges obtenus dans le temps. Ainsi, la durée de conservation est allongée, et les produits peuvent rester plus longtemps en rayon sans perdre leurs propriétés.

On trouve des émulsifiants dans de nombreux produits, depuis des desserts (madeleines, gâteaux, glaces…) jusqu’à des plats préparés en passant par des barres chocolatées, des margarines, des sauces industrielles, etc. Par ailleurs, certains de ces additifs se retrouvent même dans des produits que le consommateur pourrait juger comme « sains », comme les margarines allégées, souvent perçues comme une meilleure alternative au beurre, ou certaines marques de biscottes ou de yaourts.

Il existe de nombreuses sortes d’émulsifiants : les mono- et diglycérides d’acides gras, les carraghénanes (des polysaccharides obtenus à partir d’algues rouges), des amidons modifiés, des lécithines, des phosphates, des celluloses, des gommes, des pectines…

Leur présence dans les aliments est très variable d’une marque à l’autre, y compris pour un même type de produit. Par exemple, une crème glacée à la vanille d’une certaine marque peut en contenir, tandis que celle d’une autre marque n’en contiendra pas.

The Conversation : Vous avez étudié les liens avec le risque de cancer de plusieurs dizaines d’émulsifiants retrouvés dans des produits de grande consommation. Concrètement, comment avez-vous procédé ?

Bernard Srour : Nous avons mesuré l’exposition à presque une soixantaine d’additifs, dont une trentaine était consommée par au moins 5 % de la population. Pour cela, nous avons travaillé dans le cadre de l’étude de cohorte NutriNet-Santé. Nous avons dans un premier temps estimé l’apport en additifs alimentaires de type émulsifiants dans l’alimentation des participants, puis nous avons mené une étude épidémiologique afin de déterminer s’il existait un lien statistique entre ces additifs et le développement de cancers.

Plus de 92 000 personnes ont été sélectionnées, l’une des conditions étant qu’elles n’aient pas eu de cancer avant leur inclusion ni pendant leur deux premières années de suivi dans la cohorte. Leurs comportements alimentaires ont été évalués par des questionnaires détaillés et répétés, afin de déterminer leurs habitudes de consommation. Lorsqu’un participant déclarait avoir consommé un aliment d’une marque donnée, nous listions les éléments composant cet aliment afin de déterminer les additifs alimentaires qu’il contenait.

Nous avons pour cela croisé plusieurs bases de données, notamment celle d’Open Food Facts, une base de données collaborative, ainsi que la base OQALI (Observatoire de la qualité de l’alimentation, une base de données nationale gérée par l’Institut national de la recherche agronomique et de l’environnement (INRAE) et l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses)), et celle de Mintel Global New Products Database (GNPD). Cela nous a permis notamment de suivre les changements de composition des aliments au fil du temps, lorsque certaines formulations étaient modifiées par les industriels.

Au-delà de ces aspects qualitatifs, nous avons aussi effectué des dosages, ou bénéficié de ceux qui avaient été faits par d’autres structures (notamment par l’Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) ou l’association de consommateurs UFC – Que Choisir).

Pour limiter les risques de biais, nous avons aussi, bien évidemment, tenu compte de facteurs tels que l’âge, le sexe, l’indice de masse corporelle, la consommation d’alcool, le statut tabagique, la pratique d’activité physique… Un grand nombre de paramètres nutritionnels ont également été pris en compte (apports en énergie, sucre, sel, part d’aliments « ultra-transformés » dans le régime alimentaire, consommation d’édulcorants, etc.), afin de tenir compte de la qualité globale de l’alimentation, pour que l’on ne puisse pas se dire que cet effet pourrait être la conséquence d’une « malbouffe » générale.

The Conversation : Vos résultats indiquent un lien entre certains émulsifiants et l’augmentation du risque de certains cancers. Lesquels ?

Mathilde Touvier : Nous avons observé des associations entre un apport plus élevé de certains de ces additifs, notamment les mono- et diglycérides d’acides gras (E471) ou les carraghénanes (E407 et E407a), et un risque accru de différents cancers.

En l’occurrence, pour le E471, les plus forts consommateurs dans cette étude (3e tertile de consommation) avait un risque accru de cancer tous types confondus de l’ordre de 15 %, comparé aux plus faibles consommateurs (premier tertile). Les associations étaient plus spécifiquement observées pour le cancer du sein, et le cancer de la prostate.

Aucune association stable n’a été détectée entre consommation d’émulsifiants et le risque de cancer colorectal dans cette étude, mais la puissance statistique était limitée pour cette localisation de cancer. Il sera donc important de reproduire ces analyses dans quelques années, avec une durée de suivi et un nombre de cas plus importants.

Concernant les carraghénanes, les associations semblent concerner plus spécifiquement le cancer du sein. Les plus forts consommateurs de E407 avaient un risque plus élevé de 28 % comparés aux plus faibles consommateurs.

The Conversation : A-t-on une idée des raisons pour lesquelles ces additifs sont associés à un risque de cancer plus important ? Des hypothèses sur leurs modes d’action ?

Mathilde Touvier : Dans une étude épidémiologique telle que la nôtre, l’objectif est de détecter des associations, mais il est difficile d’extrapoler pour « deviner » les mécanismes sous-jacents à partir de ces analyses

Il pourrait exister un effet de « classe », qui serait lié à la « famille » des émulsifiants, et donc au mécanisme d’émulsion, cependant étant donné que l’on ne constate pas d’association entre la quantité totale d’émulsifiants et les risques de cancer dans cette analyse, cette hypothèse ne semble pas la plus probable.

En revanche, nos collègues toxicologues vont devoir maintenant essayer d’expliquer pourquoi certaines substances comme les carraghénanes ont l’air d’avoir un rôle plus important que d’autres. Certaines pistes d’explication existent déjà.

On sait par exemple, grâce aux travaux de l’équipe de Benoît Chassaing, co-auteur de notre article, que certains émulsifiants perturbent le microbiote intestinal ainsi que certains paramètres métaboliques, ce qui se traduit notamment par des phénomènes inflammatoires.

Mais il y a encore beaucoup de choses à découvrir et à comprendre.

Bernard Srour : Nous avons prévu dans ce projet un volet plus mécanistique, car dans la cohorte NutriNet-Santé, en plus des données nutritionnelles, nous avons une collection de fluides biologiques (urine et plasma) pour près de 20 000 participants. Dans ces échantillons, nous avons fait des dosages de marqueurs métaboliques, des marqueurs de l’inflammation et des marqueurs du stress oxydant.

Dans les prochaines étapes du projet, nous allons regarder si les associations observées avec le cancer, et celles mises en évidence précédemment avec les maladies cardiovasculaires, peuvent s’expliquer par des perturbations au niveau de ces marqueurs.

L’idée serait de mieux comprendre par quelles voies mécanistiques biologiques l’ingestion de ces additifs peut influencer le risque de cancers et de maladies cardiométaboliques. Des prélèvements de selles sont également en cours pour analyser le microbiote intestinal.

Soulignons aussi que s’agissant d’un projet pluridisciplinaire, ce sont les résultats obtenus par les toxicologues sur certains émulsifiants qui nous ont amenés à nous intéresser à ces additifs. D’autres travaux sont en cours, notamment pour tester comment des mélanges de ces additifs pourraient avoir des liens avec la santé, à travers des approches épidémiologiques, et expérimentales.

C’est en assemblant ces différentes pièces du puzzle, études de cohortes, études expérimentales, et interventionnelles de courte durée chez l’humain si possible, que l’on peut espérer obtenir un jour une image globale des effets de ces molécules sur la santé.

The Conversation : Quelles sont les limites de cette étude ?

Bernard Srour : La cohorte était majoritairement composée de femmes (79 %), et les participants avaient un âge moyen de 45 ans, ainsi qu’un niveau d’éducation plus élevé que la moyenne (donc faisant plus attention à leur alimentation), ce qui limite la possibilité de généraliser ces résultats à l’ensemble de la population. En outre, dans ce type d’études épidémiologiques, malgré la prise en compte d’un grand nombre de facteurs dits de confusion (comme l’âge, le statut tabagique, etc.), le lien de causalité ne peut être directement établi. Pour avoir une vue d’ensemble, d’autres études seront nécessaires.

The Conversation : En attendant d’en savoir plus, quelle serait la conduite à tenir ? Peut-on se passer de ces additifs, et si oui, faut-il revoir la réglementation ?

Mathilde Touvier : Les émulsifiants ne sont pas indispensables, au sens où ils ne sont pas là pour garantir la sécurité microbiologique, des produits, par exemple. Ils visent avant tout à faciliter les procédés de fabrication, et à assurer la stabilité de ces mélanges dans le temps.

Il est possible de s’en passer, puisque certaines marques le font.

Actuellement, bien qu’on n’en soit pas encore à un niveau de preuve fort, on constate qu’un certain nombre de présomptions s’accumulent, au niveau expérimental comme au niveau épidémiologique, quant à leurs effets sur la santé. À la lumière de ces nouveaux éléments, la question qui se pose pour les autorités telles que l’autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), c’est : « À partir de quel moment est-ce qu’on agit ? »

En tant que consommateur, d’une façon générale, le mieux est d’appliquer ce qui figure déjà dans le programme national nutrition santé (PNNS) : limiter les aliments ultra-transformés, et limiter les aliments contenant des additifs « cosmétiques » comme peuvent l’être les émulsifiants.

Santé-Additifs alimentaires et risques de cancer

Santé-Additifs  alimentaires et risques de cancer

 

Les émulsifiants sont des additifs alimentaires très couramment présents dans les produits alimentaires en France. En 2023, des travaux basés sur la cohorte NutriNet-Santé avaient mis en évidence l’existence d’un lien entre leur consommation et le risque de maladies cardiovasculaires. Pour la première fois, de nouveaux travaux publiés dans la revue PLoS Medicine suggèrent l’existence d’un lien entre consommation d’émulsifiants et risque accru de cancer.

Mathilde Touvier, qui dirige l’équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle (Eren, Inserm/Inrae/CNAM/Université Sorbonne Paris Nord/Université Paris Cité), et Bernard Srour, chercheur en épidémiologie dans cette même équipe, coordonnateur du Réseau nutrition activité physique cancer recherche (Réseau NACRe), ont coordonné ces travaux, dans le cadre de l’étude NutriNet-Santé. Ils décryptent ces nouveaux résultats dans The Conversation. 


The Conversation : Pouvez-vous nous expliquer à quoi servent les émulsifiants ?

Mathilde Touvier : Les émulsifiants ont pour rôle d’obtenir certaines textures dans les aliments industriels, de rajouter de l’onctuosité, et de permettre la stabilité des mélanges obtenus dans le temps. Ainsi, la durée de conservation est allongée, et les produits peuvent rester plus longtemps en rayon sans perdre leurs propriétés.

On trouve des émulsifiants dans de nombreux produits, depuis des desserts (madeleines, gâteaux, glaces…) jusqu’à des plats préparés en passant par des barres chocolatées, des margarines, des sauces industrielles, etc. Par ailleurs, certains de ces additifs se retrouvent même dans des produits que le consommateur pourrait juger comme « sains », comme les margarines allégées, souvent perçues comme une meilleure alternative au beurre, ou certaines marques de biscottes ou de yaourts.

Il existe de nombreuses sortes d’émulsifiants : les mono- et diglycérides d’acides gras, les carraghénanes (des polysaccharides obtenus à partir d’algues rouges), des amidons modifiés, des lécithines, des phosphates, des celluloses, des gommes, des pectines…

Leur présence dans les aliments est très variable d’une marque à l’autre, y compris pour un même type de produit. Par exemple, une crème glacée à la vanille d’une certaine marque peut en contenir, tandis que celle d’une autre marque n’en contiendra pas.

The Conversation : Vous avez étudié les liens avec le risque de cancer de plusieurs dizaines d’émulsifiants retrouvés dans des produits de grande consommation. Concrètement, comment avez-vous procédé ?

Bernard Srour : Nous avons mesuré l’exposition à presque une soixantaine d’additifs, dont une trentaine était consommée par au moins 5 % de la population. Pour cela, nous avons travaillé dans le cadre de l’étude de cohorte NutriNet-Santé. Nous avons dans un premier temps estimé l’apport en additifs alimentaires de type émulsifiants dans l’alimentation des participants, puis nous avons mené une étude épidémiologique afin de déterminer s’il existait un lien statistique entre ces additifs et le développement de cancers.

Plus de 92 000 personnes ont été sélectionnées, l’une des conditions étant qu’elles n’aient pas eu de cancer avant leur inclusion ni pendant leur deux premières années de suivi dans la cohorte. Leurs comportements alimentaires ont été évalués par des questionnaires détaillés et répétés, afin de déterminer leurs habitudes de consommation. Lorsqu’un participant déclarait avoir consommé un aliment d’une marque donnée, nous listions les éléments composant cet aliment afin de déterminer les additifs alimentaires qu’il contenait.

Nous avons pour cela croisé plusieurs bases de données, notamment celle d’Open Food Facts, une base de données collaborative, ainsi que la base OQALI (Observatoire de la qualité de l’alimentation, une base de données nationale gérée par l’Institut national de la recherche agronomique et de l’environnement (INRAE) et l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses)), et celle de Mintel Global New Products Database (GNPD). Cela nous a permis notamment de suivre les changements de composition des aliments au fil du temps, lorsque certaines formulations étaient modifiées par les industriels.

Au-delà de ces aspects qualitatifs, nous avons aussi effectué des dosages, ou bénéficié de ceux qui avaient été faits par d’autres structures (notamment par l’Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) ou l’association de consommateurs UFC – Que Choisir).

Pour limiter les risques de biais, nous avons aussi, bien évidemment, tenu compte de facteurs tels que l’âge, le sexe, l’indice de masse corporelle, la consommation d’alcool, le statut tabagique, la pratique d’activité physique… Un grand nombre de paramètres nutritionnels ont également été pris en compte (apports en énergie, sucre, sel, part d’aliments « ultra-transformés » dans le régime alimentaire, consommation d’édulcorants, etc.), afin de tenir compte de la qualité globale de l’alimentation, pour que l’on ne puisse pas se dire que cet effet pourrait être la conséquence d’une « malbouffe » générale.

The Conversation : Vos résultats indiquent un lien entre certains émulsifiants et l’augmentation du risque de certains cancers. Lesquels ?

Mathilde Touvier : Nous avons observé des associations entre un apport plus élevé de certains de ces additifs, notamment les mono- et diglycérides d’acides gras (E471) ou les carraghénanes (E407 et E407a), et un risque accru de différents cancers.

En l’occurrence, pour le E471, les plus forts consommateurs dans cette étude (3e tertile de consommation) avait un risque accru de cancer tous types confondus de l’ordre de 15 %, comparé aux plus faibles consommateurs (premier tertile). Les associations étaient plus spécifiquement observées pour le cancer du sein, et le cancer de la prostate.

Aucune association stable n’a été détectée entre consommation d’émulsifiants et le risque de cancer colorectal dans cette étude, mais la puissance statistique était limitée pour cette localisation de cancer. Il sera donc important de reproduire ces analyses dans quelques années, avec une durée de suivi et un nombre de cas plus importants.

Concernant les carraghénanes, les associations semblent concerner plus spécifiquement le cancer du sein. Les plus forts consommateurs de E407 avaient un risque plus élevé de 28 % comparés aux plus faibles consommateurs.

The Conversation : A-t-on une idée des raisons pour lesquelles ces additifs sont associés à un risque de cancer plus important ? Des hypothèses sur leurs modes d’action ?

Mathilde Touvier : Dans une étude épidémiologique telle que la nôtre, l’objectif est de détecter des associations, mais il est difficile d’extrapoler pour « deviner » les mécanismes sous-jacents à partir de ces analyses

Il pourrait exister un effet de « classe », qui serait lié à la « famille » des émulsifiants, et donc au mécanisme d’émulsion, cependant étant donné que l’on ne constate pas d’association entre la quantité totale d’émulsifiants et les risques de cancer dans cette analyse, cette hypothèse ne semble pas la plus probable.

En revanche, nos collègues toxicologues vont devoir maintenant essayer d’expliquer pourquoi certaines substances comme les carraghénanes ont l’air d’avoir un rôle plus important que d’autres. Certaines pistes d’explication existent déjà.

On sait par exemple, grâce aux travaux de l’équipe de Benoît Chassaing, co-auteur de notre article, que certains émulsifiants perturbent le microbiote intestinal ainsi que certains paramètres métaboliques, ce qui se traduit notamment par des phénomènes inflammatoires.

Mais il y a encore beaucoup de choses à découvrir et à comprendre.

Bernard Srour : Nous avons prévu dans ce projet un volet plus mécanistique, car dans la cohorte NutriNet-Santé, en plus des données nutritionnelles, nous avons une collection de fluides biologiques (urine et plasma) pour près de 20 000 participants. Dans ces échantillons, nous avons fait des dosages de marqueurs métaboliques, des marqueurs de l’inflammation et des marqueurs du stress oxydant.

Dans les prochaines étapes du projet, nous allons regarder si les associations observées avec le cancer, et celles mises en évidence précédemment avec les maladies cardiovasculaires, peuvent s’expliquer par des perturbations au niveau de ces marqueurs.

L’idée serait de mieux comprendre par quelles voies mécanistiques biologiques l’ingestion de ces additifs peut influencer le risque de cancers et de maladies cardiométaboliques. Des prélèvements de selles sont également en cours pour analyser le microbiote intestinal.

Soulignons aussi que s’agissant d’un projet pluridisciplinaire, ce sont les résultats obtenus par les toxicologues sur certains émulsifiants qui nous ont amenés à nous intéresser à ces additifs. D’autres travaux sont en cours, notamment pour tester comment des mélanges de ces additifs pourraient avoir des liens avec la santé, à travers des approches épidémiologiques, et expérimentales.

C’est en assemblant ces différentes pièces du puzzle, études de cohortes, études expérimentales, et interventionnelles de courte durée chez l’humain si possible, que l’on peut espérer obtenir un jour une image globale des effets de ces molécules sur la santé.

The Conversation : Quelles sont les limites de cette étude ?

Bernard Srour : La cohorte était majoritairement composée de femmes (79 %), et les participants avaient un âge moyen de 45 ans, ainsi qu’un niveau d’éducation plus élevé que la moyenne (donc faisant plus attention à leur alimentation), ce qui limite la possibilité de généraliser ces résultats à l’ensemble de la population. En outre, dans ce type d’études épidémiologiques, malgré la prise en compte d’un grand nombre de facteurs dits de confusion (comme l’âge, le statut tabagique, etc.), le lien de causalité ne peut être directement établi. Pour avoir une vue d’ensemble, d’autres études seront nécessaires.

The Conversation : En attendant d’en savoir plus, quelle serait la conduite à tenir ? Peut-on se passer de ces additifs, et si oui, faut-il revoir la réglementation ?

Mathilde Touvier : Les émulsifiants ne sont pas indispensables, au sens où ils ne sont pas là pour garantir la sécurité microbiologique, des produits, par exemple. Ils visent avant tout à faciliter les procédés de fabrication, et à assurer la stabilité de ces mélanges dans le temps.

Il est possible de s’en passer, puisque certaines marques le font.

Actuellement, bien qu’on n’en soit pas encore à un niveau de preuve fort, on constate qu’un certain nombre de présomptions s’accumulent, au niveau expérimental comme au niveau épidémiologique, quant à leurs effets sur la santé. À la lumière de ces nouveaux éléments, la question qui se pose pour les autorités telles que l’autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), c’est : « À partir de quel moment est-ce qu’on agit ? »

En tant que consommateur, d’une façon générale, le mieux est d’appliquer ce qui figure déjà dans le programme national nutrition santé (PNNS) : limiter les aliments ultra-transformés, et limiter les aliments contenant des additifs « cosmétiques » comme peuvent l’être les émulsifiants.

Additifs alimentaires et risques de cancer

Additifs  alimentaires et risques de cancer

 

Les émulsifiants sont des additifs alimentaires très couramment présents dans les produits alimentaires en France. En 2023, des travaux basés sur la cohorte NutriNet-Santé avaient mis en évidence l’existence d’un lien entre leur consommation et le risque de maladies cardiovasculaires. Pour la première fois, de nouveaux travaux publiés dans la revue PLoS Medicine suggèrent l’existence d’un lien entre consommation d’émulsifiants et risque accru de cancer.

Mathilde Touvier, qui dirige l’équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle (Eren, Inserm/Inrae/CNAM/Université Sorbonne Paris Nord/Université Paris Cité), et Bernard Srour, chercheur en épidémiologie dans cette même équipe, coordonnateur du Réseau nutrition activité physique cancer recherche (Réseau NACRe), ont coordonné ces travaux, dans le cadre de l’étude NutriNet-Santé. Ils décryptent ces nouveaux résultats dans The Conversation. 


The Conversation : Pouvez-vous nous expliquer à quoi servent les émulsifiants ?

Mathilde Touvier : Les émulsifiants ont pour rôle d’obtenir certaines textures dans les aliments industriels, de rajouter de l’onctuosité, et de permettre la stabilité des mélanges obtenus dans le temps. Ainsi, la durée de conservation est allongée, et les produits peuvent rester plus longtemps en rayon sans perdre leurs propriétés.

On trouve des émulsifiants dans de nombreux produits, depuis des desserts (madeleines, gâteaux, glaces…) jusqu’à des plats préparés en passant par des barres chocolatées, des margarines, des sauces industrielles, etc. Par ailleurs, certains de ces additifs se retrouvent même dans des produits que le consommateur pourrait juger comme « sains », comme les margarines allégées, souvent perçues comme une meilleure alternative au beurre, ou certaines marques de biscottes ou de yaourts.

Il existe de nombreuses sortes d’émulsifiants : les mono- et diglycérides d’acides gras, les carraghénanes (des polysaccharides obtenus à partir d’algues rouges), des amidons modifiés, des lécithines, des phosphates, des celluloses, des gommes, des pectines…

Leur présence dans les aliments est très variable d’une marque à l’autre, y compris pour un même type de produit. Par exemple, une crème glacée à la vanille d’une certaine marque peut en contenir, tandis que celle d’une autre marque n’en contiendra pas.

The Conversation : Vous avez étudié les liens avec le risque de cancer de plusieurs dizaines d’émulsifiants retrouvés dans des produits de grande consommation. Concrètement, comment avez-vous procédé ?

Bernard Srour : Nous avons mesuré l’exposition à presque une soixantaine d’additifs, dont une trentaine était consommée par au moins 5 % de la population. Pour cela, nous avons travaillé dans le cadre de l’étude de cohorte NutriNet-Santé. Nous avons dans un premier temps estimé l’apport en additifs alimentaires de type émulsifiants dans l’alimentation des participants, puis nous avons mené une étude épidémiologique afin de déterminer s’il existait un lien statistique entre ces additifs et le développement de cancers.

Plus de 92 000 personnes ont été sélectionnées, l’une des conditions étant qu’elles n’aient pas eu de cancer avant leur inclusion ni pendant leur deux premières années de suivi dans la cohorte. Leurs comportements alimentaires ont été évalués par des questionnaires détaillés et répétés, afin de déterminer leurs habitudes de consommation. Lorsqu’un participant déclarait avoir consommé un aliment d’une marque donnée, nous listions les éléments composant cet aliment afin de déterminer les additifs alimentaires qu’il contenait.

Nous avons pour cela croisé plusieurs bases de données, notamment celle d’Open Food Facts, une base de données collaborative, ainsi que la base OQALI (Observatoire de la qualité de l’alimentation, une base de données nationale gérée par l’Institut national de la recherche agronomique et de l’environnement (INRAE) et l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses)), et celle de Mintel Global New Products Database (GNPD). Cela nous a permis notamment de suivre les changements de composition des aliments au fil du temps, lorsque certaines formulations étaient modifiées par les industriels.

Au-delà de ces aspects qualitatifs, nous avons aussi effectué des dosages, ou bénéficié de ceux qui avaient été faits par d’autres structures (notamment par l’Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) ou l’association de consommateurs UFC – Que Choisir).

Pour limiter les risques de biais, nous avons aussi, bien évidemment, tenu compte de facteurs tels que l’âge, le sexe, l’indice de masse corporelle, la consommation d’alcool, le statut tabagique, la pratique d’activité physique… Un grand nombre de paramètres nutritionnels ont également été pris en compte (apports en énergie, sucre, sel, part d’aliments « ultra-transformés » dans le régime alimentaire, consommation d’édulcorants, etc.), afin de tenir compte de la qualité globale de l’alimentation, pour que l’on ne puisse pas se dire que cet effet pourrait être la conséquence d’une « malbouffe » générale.

The Conversation : Vos résultats indiquent un lien entre certains émulsifiants et l’augmentation du risque de certains cancers. Lesquels ?

Mathilde Touvier : Nous avons observé des associations entre un apport plus élevé de certains de ces additifs, notamment les mono- et diglycérides d’acides gras (E471) ou les carraghénanes (E407 et E407a), et un risque accru de différents cancers.

En l’occurrence, pour le E471, les plus forts consommateurs dans cette étude (3e tertile de consommation) avait un risque accru de cancer tous types confondus de l’ordre de 15 %, comparé aux plus faibles consommateurs (premier tertile). Les associations étaient plus spécifiquement observées pour le cancer du sein, et le cancer de la prostate.

Aucune association stable n’a été détectée entre consommation d’émulsifiants et le risque de cancer colorectal dans cette étude, mais la puissance statistique était limitée pour cette localisation de cancer. Il sera donc important de reproduire ces analyses dans quelques années, avec une durée de suivi et un nombre de cas plus importants.

Concernant les carraghénanes, les associations semblent concerner plus spécifiquement le cancer du sein. Les plus forts consommateurs de E407 avaient un risque plus élevé de 28 % comparés aux plus faibles consommateurs.

The Conversation : A-t-on une idée des raisons pour lesquelles ces additifs sont associés à un risque de cancer plus important ? Des hypothèses sur leurs modes d’action ?

Mathilde Touvier : Dans une étude épidémiologique telle que la nôtre, l’objectif est de détecter des associations, mais il est difficile d’extrapoler pour « deviner » les mécanismes sous-jacents à partir de ces analyses

Il pourrait exister un effet de « classe », qui serait lié à la « famille » des émulsifiants, et donc au mécanisme d’émulsion, cependant étant donné que l’on ne constate pas d’association entre la quantité totale d’émulsifiants et les risques de cancer dans cette analyse, cette hypothèse ne semble pas la plus probable.

En revanche, nos collègues toxicologues vont devoir maintenant essayer d’expliquer pourquoi certaines substances comme les carraghénanes ont l’air d’avoir un rôle plus important que d’autres. Certaines pistes d’explication existent déjà.

On sait par exemple, grâce aux travaux de l’équipe de Benoît Chassaing, co-auteur de notre article, que certains émulsifiants perturbent le microbiote intestinal ainsi que certains paramètres métaboliques, ce qui se traduit notamment par des phénomènes inflammatoires.

Mais il y a encore beaucoup de choses à découvrir et à comprendre.

Bernard Srour : Nous avons prévu dans ce projet un volet plus mécanistique, car dans la cohorte NutriNet-Santé, en plus des données nutritionnelles, nous avons une collection de fluides biologiques (urine et plasma) pour près de 20 000 participants. Dans ces échantillons, nous avons fait des dosages de marqueurs métaboliques, des marqueurs de l’inflammation et des marqueurs du stress oxydant.

Dans les prochaines étapes du projet, nous allons regarder si les associations observées avec le cancer, et celles mises en évidence précédemment avec les maladies cardiovasculaires, peuvent s’expliquer par des perturbations au niveau de ces marqueurs.

L’idée serait de mieux comprendre par quelles voies mécanistiques biologiques l’ingestion de ces additifs peut influencer le risque de cancers et de maladies cardiométaboliques. Des prélèvements de selles sont également en cours pour analyser le microbiote intestinal.

Soulignons aussi que s’agissant d’un projet pluridisciplinaire, ce sont les résultats obtenus par les toxicologues sur certains émulsifiants qui nous ont amenés à nous intéresser à ces additifs. D’autres travaux sont en cours, notamment pour tester comment des mélanges de ces additifs pourraient avoir des liens avec la santé, à travers des approches épidémiologiques, et expérimentales.

C’est en assemblant ces différentes pièces du puzzle, études de cohortes, études expérimentales, et interventionnelles de courte durée chez l’humain si possible, que l’on peut espérer obtenir un jour une image globale des effets de ces molécules sur la santé.

The Conversation : Quelles sont les limites de cette étude ?

Bernard Srour : La cohorte était majoritairement composée de femmes (79 %), et les participants avaient un âge moyen de 45 ans, ainsi qu’un niveau d’éducation plus élevé que la moyenne (donc faisant plus attention à leur alimentation), ce qui limite la possibilité de généraliser ces résultats à l’ensemble de la population. En outre, dans ce type d’études épidémiologiques, malgré la prise en compte d’un grand nombre de facteurs dits de confusion (comme l’âge, le statut tabagique, etc.), le lien de causalité ne peut être directement établi. Pour avoir une vue d’ensemble, d’autres études seront nécessaires.

The Conversation : En attendant d’en savoir plus, quelle serait la conduite à tenir ? Peut-on se passer de ces additifs, et si oui, faut-il revoir la réglementation ?

Mathilde Touvier : Les émulsifiants ne sont pas indispensables, au sens où ils ne sont pas là pour garantir la sécurité microbiologique, des produits, par exemple. Ils visent avant tout à faciliter les procédés de fabrication, et à assurer la stabilité de ces mélanges dans le temps.

Il est possible de s’en passer, puisque certaines marques le font.

Actuellement, bien qu’on n’en soit pas encore à un niveau de preuve fort, on constate qu’un certain nombre de présomptions s’accumulent, au niveau expérimental comme au niveau épidémiologique, quant à leurs effets sur la santé. À la lumière de ces nouveaux éléments, la question qui se pose pour les autorités telles que l’autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), c’est : « À partir de quel moment est-ce qu’on agit ? »

En tant que consommateur, d’une façon générale, le mieux est d’appliquer ce qui figure déjà dans le programme national nutrition santé (PNNS) : limiter les aliments ultra-transformés, et limiter les aliments contenant des additifs « cosmétiques » comme peuvent l’être les émulsifiants.

Détecter le cancer du poumon plus tôt

Le cancer du poumon cause plus de décès que les cancers du sein, du côlon et de la prostate réunis. Toutefois, grâce aux progrès réalisés dans son dépistage, davantage de patients vont être diagnostiqués à un stade plus précoce, ce qui leur permettra de subir une intervention chirurgicale. Celle-ci constitue la principale modalité de traitement pour les patients avec un cancer du poumon de stade précoce. Malheureusement, une proportion significative de patients connaîtront une récidive de leur cancer après la résection, une chirurgie pour enlever la tumeur, et les protocoles cliniques actuels ne permettent pas de prédire quels sont les patients à risque. En le sachant mieux, des traitements ciblés pourraient leur être offerts. Pour trouver des solutions à ce problème, notre groupe de recherche à l’Université McGill, en collaboration avec l’Université Laval, a entamé un projet dont les premiers résultats ont été publiés dans la revue Nature. Nous avons découvert que l’utilisation d’une nouvelle technologie d’imagerie, ainsi que l’intelligence artificielle, pourraient changer la donne.

par Mark Sorin
Étudiant au MD-PhD, chercheur en cancer du poumon, McGill University

Logan Walsh
Assistant Professor, McGill University dans The Conversation

Ce dilemme clinique a des implications importantes sur le choix du traitement, tel que la chimiothérapie. Ainsi, les patients atteints de cancer du poumon qui seraient guéris par la chirurgie pourraient être épargnés des toxicités de la chimiothérapie, et les patients qui auraient un risque de récidive de leur cancer pourraient bénéficier d’interventions thérapeutiques supplémentaires.

Ainsi, la prédiction de la récidive pour les patients atteints d’un cancer du poumon de stade précoce représente un défi avec des implications importantes pour les 31 000 Canadiens qui continuent d’être diagnostiqués avec cette terrible maladie chaque année.

Imagerie par cytométrie de masse
Pour relever ce défi clinique, nous avons utilisé l’imagerie par cytométrie de masse (ICM), une nouvelle technologie qui permet une caractérisation complète du microenvironnement tumoral.

Il s’agit d’un écosystème complexe composé d’interactions entre les [cellules tumorales], les [cellules immunitaires], notamment les lymphocytes, et diverses cellules structurelles. L’ICM permet de visualiser jusqu’à 50 marqueurs à la surface de cellules, soit beaucoup plus que ce qui était possible auparavant.

Cette technologie permet d’identifier différents types de cellules et de déterminer leur organisation spatiale, c’est-à-dire comment elles interagissent les unes avec les autres. L’ICM produit des images qui peuvent être analysées pour déterminer la fréquence des principales sous-populations cellulaires, leurs états d’activation, les autres types de cellules avec lesquelles elles interagissent et leur localisation dans des regroupements de cellules.

Nos résultats publiés dans Nature ont révélé que divers types de cellules peuvent interagir dans des communautés de cellules, et que les communautés avec des lymphocytes B étaient fortement associées à une plus longue survie chez les patients atteints d’un cancer du poumon. Notre étude souligne qu’au-delà de la fréquence des cellules, les interactions cellulaires et la localisation spatiale ont également une corrélation très forte avec d’importants résultats cliniques comme la survie.

L’intelligence artificielle pour de meilleures prédictions

À partir de nos résultats initiaux, nous avons émis l’hypothèse que des caractéristiques spatiales importantes, comme les interactions cellulaires, intégrées dans les images ICM pourraient être importantes pour prédire des résultats cliniques.

Notre ensemble de données, composé de 416 patients et de plus de 1,6 million de cellules, a fourni suffisamment de puissance pour effectuer des prédictions à l’aide de l’intelligence artificielle. Nous avons cherché à prédire quels patients atteints d’un cancer du poumon d’un stade précoce auraient une récidive de leur cancer après la chirurgie, ce qui nous permettrait d’adapter l’utilisation de la chimiothérapie.

En utilisant des échantillons tumoraux de 1 mm2, matériel facilement disponible à partir de résections chirurgicales ou de biopsies, nous avons utilisé des algorithmes d’intelligence artificielle pour faire nos prédictions. En utilisant les informations spatiales contenues dans les images ICM, notre algorithme a pu prédire avec une précision de 95 % quels patients connaîtraient une récidive du cancer.

Six marqueurs peuvent faire toute la différence

L’un des défis pour l’utilisation de nos résultats dans les hôpitaux est que l’ICM n’est pas disponible dans les milieux cliniques. Les services de pathologie clinique utilisent généralement des technologies moins complexes telles que l’immunofluorescence, qui sont souvent limitées à l’utilisation de trois marqueurs ou moins à la fois.

image obtenue grâce à immunofluorescence

Image d’immunofluorescence d’une tumeur traitée par immunothérapie. Cette technologie moins complexe est souvent limitée à l’utilisation de trois marqueurs ou moins à la fois. (Shutterstock)
Pour relever ce défi, nous avons cherché à identifier le nombre minimum des marqueurs nécessaires pour faire des prédictions significatives sur la récidive des patients atteints de cancer du poumon après une intervention chirurgicale. En utilisant six marqueurs, nous avons obtenu une précision de 93 % pour la prédiction de la progression, un résultat qui se rapproche de la précision de 95 % obtenue avec l’utilisation de 35 marqueurs.

Ces résultats suggèrent qu’en exploitant la puissance de l’intelligence artificielle avec les technologies disponibles dans les hôpitaux, nous pourrions être en mesure d’améliorer la gestion clinique post-chirurgicale des patients atteints d’un cancer du poumon d’un stade précoce. Notre objectif ultime est d’augmenter les taux de guérison pour les personnes présentant un risque élevé de récidive du cancer, tout en minimisant la toxicité pour ceux qui peuvent être guéris par la chirurgie.

Pistes nouvelles contre le cancer grâce au Covid ?

Pistes nouvelles contre le cancer grâce au Covid ?


Les mécanismes de reproduction des cellules observées à l’occasion du que vide pourraient fournir des clés d’explication plus générale sur le mode de reproduction de cellules cancéreuses

Des études sur la défense contre le Sars-CoV-2 ont identifié un mécanisme qui laisserait aussi la voie libre à la prolifération des tumeurs.

raitements contre le cancer ont reçu au moins une dose de vaccin SARS-COV-2.

Près de 73 % des patients ont reçu deux injections de vaccin à un intervalle médian de 26 jours et plus de 27 % n’ont reçu qu’une seule injection. Sur les 1503 patients, 24 (1,5 %) patients ont développé des symptômes COVID-19 (confirmé par une RT-PCR positive). Parmi les 24 patients, 4 (0,91 %) avaient reçu les deux doses de vaccin et 20 (5 %) une dose unique.

Dans cette étude, la vaccination s’est avérée efficace chez les patients atteints de cancer. Le taux d’infection à la COVID-19 était cependant plus fréquente chez les patients qui n’avaient reçu qu’une seule dose de vaccin. Le taux de mortalité globale dans les deux mois suivant la première vaccination était significativement plus élevé chez les patients recevant une seule dose et chez les patients atteints de cancers hématologiques. Ainsi, deux doses de vaccins COVID-19 à intervalles de 21 à 28 jours selon les méthodes des essais cliniques randomisés publiés doivent être recommandées chez les patients en cours de traitements contre le cancer.

Sur le campus universitaire de Lyon 1 Claude Bernard, l’équipe du Centre international de recherche en infectiologie tente de décrypter une des clés qui pourrait expliquer l’apparition de nombreux cancers.

Un vaccin contre le cancer du poumon ?

Un vaccin contre le cancer du poumon ?

Un vaccin thérapeutique proposé par la société française Ose Immunotherapeutics, donnerait des résultats positifs plus de 44% des patients toujours en vie, selon les résultats d’un essai clinique.

L’étude démontrerait une diminution du risque de décès par rapport à la chimiothérapie. »Un an après le début du traitement, 44,1% de ces patients étaient toujours en vie dans le groupe recevant le vaccin contre seulement 27,5% dans le groupe chimiothérapie », peut-on lire dans l’article. Pour le professeur Benjamin Besse, directeur de la recherche clinique à l’Institut Gustave-Roussy, ces résultats montrent également que « le vaccin (…) permet de maintenir une meilleure qualité de vie des patients » et « moins d’effets secondaires », que la chimiothérapie.

Drogue: Le cancer qui gagne toute la société française

Drogue: Le cancer qui gagne toute la société française

La drogue est devenue un véritable business qui ne touche plus seulement les grandes agglomérations mais également les villes moyennes et même les zones rurales. Ce business de la drogue représenterait autour de 250 milliards au plan mondial d’après l’ONU. En France, l’enjeu de ce business dépasserait 4 milliards et occuperait l’équivalent de 20 000 emplois à plein temps .L’une des conséquences est la montée de la violence sous différentes formes notamment avec 700 morts par an sur la route. On compterait jusqu’à 4 à 5000 « boutiques » de drogue en France dans les quartiers sensibles où les trafiquants font désormais la loi .

Ce montant mirifique est celui des revenus générés par le trafic de stupéfiants à l’échelle de la planète selon l’Office des Nations Unis contre la Drogue et le Crime. Ce n’est bien sûr qu’une estimation, mais elle reflète le poids économique du business de la drogue. Celui-ci est supérieur au PIB de la Finlande (236 milliards) ou de la Colombie (237 milliards). 243 milliards d’euros, c’est davantage que le coût des catastrophes naturelles qui ont ravagé la planète en 2021, entre la tempête Ida sur l’Est des Etats-Unis, la vague de froid au Texas et les inondations en Belgique et en Allemagne. L’assureur Swiss Ré l’estime à 220 milliards d’euros.

Plus de 4 milliards, selon les derniers calculs de l’Insee, le montant qu’ont dépensé les Français en 2020 pour s’approvisionner en cannabis, cocaïne, héroïne, crack et autres produits stupéfiants. Faut-il y voir un effet des longs mois de confinement ? C’est en tout cas 7% de plus que l’année précédente et surtout deux fois davantage qu’en 2009 (2,08 milliards). À titre de comparaison, les achats de livres n’ont pesé, la même année, que 3,75 milliards dans le budget des consommateurs.

Entre les importateurs, les grossistes, les logisticiens, les revendeurs, les « choufs » (guetteurs) et les « nourrices » (ceux qui cachent les produits chez eux), le marché de la came fait travailler beaucoup de monde en France. « Un nombre important d’intermédiaires dont le trafic de drogue n’est pas la principale source de revenus », précise l’Insee qui évalue cette activité à 21 000 équivalents temps plein. Soit 0,08% de la main d’oeuvre nationale. Mais sans déclaration à l’Ursaff, ni charges sociales.
3275 points de deal

En décembre 2020, le ministère de l’Intérieur dénombrait 4000 supermarchés de la drogue, ou « fours » dans le jargon des trafiquants. Un chiffre que l’action des forces de l’ordre aurait permis de ramener à 3275 un an plus tard. La géographie, elle, ne change pas. Les points de deal se concentrent dans les zones géographiques les plus densément peuplées, au coeur des métropoles régionales à forte population étudiante et dans les départements périurbains ou situés à proximité des grandes agglomérations.

900 000, c’est le nombre de personnes qui, chaque jour en France, vapotent, fument ou mangent du cannabis, sous l’une ou l’autre de ses différentes formes – herbe, résine ou huile. Selon l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives, le nombre d’amateurs réguliers, s’adonnant en moyenne dix fois par mois à leur goût du cannabis, s’élèverait à 1,4 million. Les adeptes plus occasionnels seraient, eux, 5 millions. Près de la moitié des adultes y aurait déjà goûté. Ces chiffres placent l’Hexagone en tête du classement européen des pays consommateurs, devant le Danemark et l’Espagne.

Cancer et Santé-Papillomavirus : l’infection sexuellement transmissible massive

Santé-Papillomavirus : l’infection sexuellement transmissible massive

par Nasrine Callet, gynécologue et oncologue à l’Institut Curie. dans le Figaro

• L’infection aux papillomavirus humains (en anglais, human papillomavirus, HPV) est l’une des infections sexuellement transmissibles (IST) les plus fréquentes. On estime qu’environ 70 à 80% des sexuellement actifs – femmes et hommes confondus – rencontrent un papillomavirus au moins une fois dans leur vie. «Dans la majorité des cas, l’infection sera éliminée spontanément par l’organisme et ne provoquera aucune maladie, assure le Dr Callet. Mais dans 10% des cas environ, elle peut provoquer différents types de lésions, bénignes ou précancéreuses. Mal traitées ou non diagnostiquées, elles peuvent donc au fil du temps évoluer en cancer ; de la vulve, du vagin, du col de l’utérus, de l’anus, du pénis, de la bouche et de la gorge.»

• Même lors d’un rapport sexuel protégé, le papillomavirus peut se transmettre. «Et ce pour une bonne et simple raison : les papillomavirus appartiennent à la famille des verrues de la peau. De ce fait, le virus se transmet non seulement durant des rapports sexuels mais aussi par contact intime, de peau à peau, même sans pénétration avec une ou des personnes porteuses du virus», insiste Nasrine Callet. Certaines personnes pensent que l’on contracte le virus par le sperme, mais c’est une idée reçue. Il n’est pas contenu dans les sécrétions et peut donc notamment être transmis par les doigts lors de caresses sexuelles

• Un virus très souvent indétectable à l’œil nu

• Le papillomavirus sévit à bas bruit. «Il détériore les tissus et crée des anomalies, des lésions notamment, mais la plupart du temps, les personnes infectées ne présentent aucun symptôme», prévient le Dr Callet. Résultat : on ne se rend compte de rien, on ne ressent rien, «hormis dans certains cas, où de petites verrues surgissent sur les organes génitaux», mentionne la médecin. Les éventuels symptômes apparaissent tardivement, le plus souvent quand le cancer est déjà présent et qu’il a atteint un stade avancé, comme pour le cancer du col de l’utérus. D’où l’importance de se faire régulièrement dépister.

• Si les hommes comme les femmes peuvent être touchés par le papillomavirus, seules les femmes peuvent être diagnostiquées, via un frottis. «Les hommes, eux, ne peuvent pas savoir s’ils sont infectés, sauf s’ils ont des verrues. Mais cela reste très rare», note Nasrine Callet. Depuis quelques années, les autorités de santé recommandent ainsi fortement à toutes les femmes de se rendre à la visite gynécologique gratuite, accessible dès 25 ans. «À cette occasion, la patiente peut parler de nombreux sujets, de sa sexualité, de sa contraception… Et surtout, elle peut effectuer un frottis, qui consiste à gratter un peu de sécrétions sur le col pour ensuite les analyser.»

• Si le retour du laboratoire ne montre rien, tant mieux, il suffira de refaire un frottis trois ans plus tard. En revanche, si le papillomavirus a été détecté, on regardera de plus près s’il est bénin ou non en pratiquant une biopsie. «Il existe plusieurs papillomavirus, certains sont inoffensifs et d’autres malins, signale la gynécologue. S’il est malin, il faudra faire un examen du col de l’utérus avec une loupe (une colposcopie) pour voir si le col est abîmé.» En cas de lésion pré-cancéreuse, il s’agira de la traiter par laser ou chirurgie. En cas de lésion cancéreuse, le traitement dépendra du type de cancer et de son stade d’avancement. Une chimiothérapie peut être envisagée.

• Il est à l’origine de 98% des cancers du col de l’utérus

• Extrêmement fréquentes, les infections au papillomavirus sont la plupart du temps bénignes, mais elles peuvent persister et aboutir à un cancer. Chaque année, elles sont ainsi responsables de 2.900 cancers du col de l’utérus. Ce dernier, qui est le 12e cancer féminin en France et provoque plus de 1.000 décès par an, est même quasi exclusivement dû aux papillomavirus. «Or, le cancer du col est un des rares cancers que l’on peut éviter, grâce au dépistage et à la vaccination.»
• Les professionnels de santé sont unanimes : la vaccination contre le papillomavirus est un moyen extrêmement efficace pour prévenir un certain nombre de cancers. Elle est préconisée aux filles entre 11 et 14 ans depuis 2007 et aux garçons du même âge depuis le 1er janvier 2021. Le schéma vaccinal contient deux doses espacées de 6 mois, ou trois dans le cadre d’un rattrapage entre 15 et 19 ans révolus. Les personnes homosexuelles de moins de 27 ans bénéficient, quant à elles, d’un délai rallongé pour se faire vacciner. «Lorsqu’elle est effectuée avant le début de la vie sexuelle, l’efficacité de la protection contre les virus est proche de 100%», affirme Nasrine Callet. Si l’on peut se faire vacciner après le début de sa vie sexuelle, le risque augmente de fait avec les rapports, mieux vaut donc se faire vacciner avant.

• À partir du mois de septembre 2023, «la prescription et la vaccination contre le HPV (papillomavirus) pourront être réalisées par les pharmaciens, sages-femmes et infirmiers», a précisé mardi 28 février Emmanuel Macron, lors d’une rencontre avec des élèves dans un collège de Jarnac (Charente), aux côtés des ministres de la Santé et de l’Éducation, François Braun et Pap Ndiaye.

• Grâce à la vaccination, certains pays sont même en passe de vaincre ces cancers. C’est le cas de l’Australie où le taux de personnes infectées par les HPV à l’origine des cancers du col de l’utérus est passé de 22,7% en 2005-2007 à 1,5% en 2015 chez les jeunes femmes de 18-24 ans, relève l’AFP. Là-bas, les autorités de santé envisagent même une éradication du cancer du col de l’utérus d’ici 15 ans.

• Quid de la France ? À la fin de l’année 2021, 45,8% des jeunes filles âgées de 15 ans avaient reçu une dose, et 37,4% des jeunes filles de 16 ans un schéma complet à deux doses, selon les chiffres de Santé Publique France. Chez les garçons, seulement 6% avaient reçu une dose à 15 ans. «Malgré tous les efforts, une défiance vis-à-vis du vaccin demeure», regrette l’oncologue. L’une des raisons est le coût du vaccin, compris entre 95 et 116 euros. S’il est actuellement remboursé à 65% par l’Assurance maladie (le reste est pris en charge par une mutuelle complémentaire), l’avance des frais ou l’absence de mutuelle peuvent freiner. Autre raison de la méfiance ? Le tabou qui plane encore sur la sexualité des (pré)adolescents, selon la gynécologue : «Il y a un amalgame entre l’injection de ce vaccin et l’âge des premiers rapports».

Cancer: les cellules et leur environnement

Cancer: les cellules et leur environnement

par Ellen Van Obberghen-Schilling
Directrice de Recherche Inserm, Université Côte d’Azur dans the « Conversation »

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les organes et tissus de notre corps ne sont pas composés uniquement de cellules mais plutôt d’un ensemble de cellules variées entourées d’une colle biologique nommée « matrice extracellulaire » qui occupe parfois plus de la moitié du volume d’un tissu. Ce réseau soutient physiquement les cellules, mais il contient aussi des informations mécaniques et chimiques qui contrôlent leur comportement

.
Ainsi, certaines protéines de la matrice vont avoir pour effet de favoriser la croissance, la migration cellulaire ou la différenciation des cellules en cellules spécialisées, et même d’influer sur la mort des cellules.

La modification du comportement des cellules en fonction des informations apportées par la matrice extracellulaire s’accompagne, en retour, de la production par les cellules de nouveaux composés de cette matrice contribuant ainsi à son remodelage et à l’adaptation constante des cellules au micro-environnement.
Cet échange permanent d’informations entre les cellules et leur matrice extracellulaire est à la base de ce que l’on appelle l’« homéostasie tissulaire ».
Matrice extracellulaire, cellules et cancers : un grand malentendu !

Au cours du développement des tumeurs, les cellules cancéreuses modifient profondément la composition et l’architecture de la matrice extracellulaire en incitant les autres cellules du tissu à produire des composants qui changent la nature du micro-environnement et le rendre propice à la croissance de la tumeur.
Ce mécanisme, appelé « reprogrammation stromale », est caractérisé par l’expression et la production de protéines matricielles dites « oncofœtales » au sein de la matrice extracellulaire tumorale.
Ces protéines sont normalement présentes essentiellement lors du développement embryonnaire. Lors d’un cancer, elles se trouvent « exprimées » (c’est-à-dire produites) de façon aberrante, et ont pour effet de favoriser la multiplication et la croissance des cellules tumorales. De plus, certaines de ces protéines oncofœtales influencent le comportement des autres cellules présentes dans le tissu en induisant des réponses cellulaires en faveur de la tumeur.

C’est notamment le cas de la fibronectine oncofœtale, en orange sur l’image, qui est produite par les cellules endothéliales (qui tapissent les vaisseaux sanguins) et dont on voit ici le cytosquelette en blanc.

La fibronectine oncofœtale est en grande partie impliquée dans l’« angiogenèse », le mécanisme de formation des nouveaux vaisseaux sanguins à partir de l’arbre vasculaire existant. Alors que la fibronectine oncofœtale est normalement produite par les cellules endothéliales exclusivement lors du développement embryonnaire, sa production peut être réactivée en réponse à la modification du micro-environnement tumoral. Elle favorise alors la survie et la migration des cellules endothéliales lors de l’angiogenèse, et les nouveaux vaisseaux « corrompus » par la tumeur vont alors participer à la croissance tumorale en fournissant des nutriments et de l’oxygène.

De plus, dans les stades avancés des cancers, la création de nouveaux vaisseaux sanguins sous l’influence de l’environnement tumoral permet aux cellules cancéreuses de se disséminer en traversant la couche de cellules endothéliales pour se retrouver dans la circulation sanguine prête à coloniser d’autres organes : c’est le début des métastases.
Comment les cellules endothéliales interprètent-elles les signaux de la tumeur ?

Comprendre comment les cellules des vaisseaux sanguins interprètent les signaux de la tumeur est une question majeure de la recherche fondamentale en cancérologie.
En effet, réussir à décrypter comment ces messages sont transmis à l’intérieur des cellules endothéliales pourrait permettre de « bloquer » les communications entre la matrice extracellulaire tumorale et les cellules endothéliales, voire de stopper la production locale de matrice extracellulaire par les cellules endothéliales, et donc d’empêcher leur survie et leur migration vers la tumeur.

À ce jour, il y a eu plusieurs tentatives infructueuses de blocage de l’angiogenèse (en utilisant des antagonistes des récepteurs de la matrice extracellulaire présents à la surface des cellules endothéliales), d’où l’importance d’essayer de mieux comprendre les bases du dialogue entre les cellules et la matrice.
Parmi les nouveaux candidats impliqués dans la transmission des messages « pro-tumoraux » de la matrice extracellulaire tumorale vers les cellules endothéliales se trouvent les protéines liant les ARNs. Nous étudions plus particulièrement le rôle de la protéine SAM68 (article en préparation). Nos résultats préliminaires montrent que SAM68 participe à la transformation des signaux extracellulaires en messages moléculaires dans les cellules. Ces messages vont conduire à une production de nouveaux composés de la matrice extracellulaire, comme la fibronectine oncofetale.

Drogue : ce cancer qui ronge toute la société française

Drogue : ce cancer qui ronge toute la société française

L’affaire Palmade fait émerger le véritable cancer qui ronde le pays. La drogue est devenue un véritable business qui ne touche plus seulement les grandes agglomérations mais également les villes moyennes et même les zones rurales. Ce business de la drogue représenterait autour de 250 milliards au plan mondial d’après l’ONU. En France, l’enjeu de ce business dépasserait 4 milliards et occuperait l’équivalent de 20 000 emplois à plein temps .L’une des conséquences est la montée de la violence sous différentes formes notamment avec 700 morts par an sur la route. On compterait jusqu’à 4 à 5000 « boutiques » de drogue en France dans les quartiers sensibles où les trafiquants font désormais la loi .

Ce montant mirifique est celui des revenus générés par le trafic de stupéfiants à l’échelle de la planète selon l’Office des Nations Unis contre la Drogue et le Crime. Ce n’est bien sûr qu’une estimation, mais elle reflète le poids économique du business de la drogue. Celui-ci est supérieur au PIB de la Finlande (236 milliards) ou de la Colombie (237 milliards). 243 milliards d’euros, c’est davantage que le coût des catastrophes naturelles qui ont ravagé la planète en 2021, entre la tempête Ida sur l’Est des Etats-Unis, la vague de froid au Texas et les inondations en Belgique et en Allemagne. L’assureur Swiss Ré l’estime à 220 milliards d’euros.

Plus de 4 milliards, selon les derniers calculs de l’Insee, le montant qu’ont dépensé les Français en 2020 pour s’approvisionner en cannabis, cocaïne, héroïne, crack et autres produits stupéfiants. Faut-il y voir un effet des longs mois de confinement ? C’est en tout cas 7% de plus que l’année précédente et surtout deux fois davantage qu’en 2009 (2,08 milliards). À titre de comparaison, les achats de livres n’ont pesé, la même année, que 3,75 milliards dans le budget des consommateurs.

Entre les importateurs, les grossistes, les logisticiens, les revendeurs, les « choufs » (guetteurs) et les « nourrices » (ceux qui cachent les produits chez eux), le marché de la came fait travailler beaucoup de monde en France. « Un nombre important d’intermédiaires dont le trafic de drogue n’est pas la principale source de revenus », précise l’Insee qui évalue cette activité à 21 000 équivalents temps plein. Soit 0,08% de la main d’oeuvre nationale. Mais sans déclaration à l’Ursaff, ni charges sociales.
3275 points de deal

En décembre 2020, le ministère de l’Intérieur dénombrait 4000 supermarchés de la drogue, ou « fours » dans le jargon des trafiquants. Un chiffre que l’action des forces de l’ordre aurait permis de ramener à 3275 un an plus tard. La géographie, elle, ne change pas. Les points de deal se concentrent dans les zones géographiques les plus densément peuplées, au coeur des métropoles régionales à forte population étudiante et dans les départements périurbains ou situés à proximité des grandes agglomérations.

900 000, c’est le nombre de personnes qui, chaque jour en France, vapotent, fument ou mangent du cannabis, sous l’une ou l’autre de ses différentes formes – herbe, résine ou huile. Selon l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives, le nombre d’amateurs réguliers, s’adonnant en moyenne dix fois par mois à leur goût du cannabis, s’élèverait à 1,4 million. Les adeptes plus occasionnels seraient, eux, 5 millions. Près de la moitié des adultes y aurait déjà goûté. Ces chiffres placent l’Hexagone en tête du classement européen des pays consommateurs, devant le Danemark et l’Espagne.

Cannabis : un risque accru de cancer du poumon

Cannabis : un risque accru de cancer du poumon

Pour le cancer le cannabis encore pire que le tabac. Selon des travaux menés sur 8999 malades, les patients atteints d’un cancer du poumon et ayant ou consommant du cannabis ont en moyenne 53 ans au moment du diagnostic. Contre 65 ans chez les consommateurs de tabac.

Les chiffres avancés par l’étude KBP-2020-CPHG, qui repose sur 8999 patients diagnostiqués avec un cancer du poumon en 2020, sont sans appel.
6% de risques supplémentaires.

« Quand on consomme du cannabis, l’âge moyen de diagnostic d’un cancer du poumon est de 53 ans, de 65 ans chez les consommateurs de tabac seul, et de 72 ans chez les non-fumeurs », explique à BFMTV.com le docteur Didier Debieuvre, pneumologue au centre hospitalier Emile Muller de Mulhouse et coordinateur de l’étude.
« Les consommateurs de cannabis représentent 3,6% de l’ensemble des 9000 patients étudiés. Mais ce chiffre monte à 28,3% si on se concentre uniquement sur les malades âgés de moins de 50 ans », continue le spécialiste.

En conclusion, l’étude indique qu’un Français âgé de moins de 50 ans s’expose à 6% de risques supplémentaires de développer un cancer du poumon s’il consomme du cannabis.
Le risque de fumer sans filtre?

Ces données viennent à contre-courant d’une idée reçue, souvent avancée par les consommateurs de cannabis, qui voudrait que la drogue soit moins nocive que le tabac, car moins transformée industriellement.
« Pour le cannabis, cela faisait des années que nous interrogeons des patients. On voyait beaucoup de ‘jeunes’, et on avait la certitude qu’ils ne fumaient pas uniquement du tabac », explique Didier Debieuvre.

Un constat qui a motivé sa volonté d’interroger la consommation de cannabis chez les malades étudiés pour l’étude KBP-2020-CPHG, qui tous les 10 ans dresse une photographie du cancer du poumon en France.
Le cancer du poumon est la première cause de mortalité par cancer chez les hommes en France. Et devrait également bientôt le devenir chez les femmes, dépassant le cancer du sein, prévoit le docteur
Malgré ce triste constat, un point positif a été soulevé le week-end dernier dans l’étude KBP-2020-CPHG. La survie des malades s’améliore en France. En 2000, la mortalité à deux ans des patients était de 79%. Elle est passée à 52% en 2020.

Consommation de Cannabis : risque accru de cancer du poumon

Consommation de Cannabis : risque accru de cancer du poumon

Pour le cancer le cannabis encore pire que le tabac. Selon des travaux menés sur 8999 malades, les patients atteints d’un cancer du poumon et ayant ou consommant du cannabis ont en moyenne 53 ans au moment du diagnostic. Contre 65 ans chez les consommateurs de tabac.

Les chiffres avancés par l’étude KBP-2020-CPHG, qui repose sur 8999 patients diagnostiqués avec un cancer du poumon en 2020, sont sans appel.
6% de risques supplémentaires.

« Quand on consomme du cannabis, l’âge moyen de diagnostic d’un cancer du poumon est de 53 ans, de 65 ans chez les consommateurs de tabac seul, et de 72 ans chez les non-fumeurs », explique à BFMTV.com le docteur Didier Debieuvre, pneumologue au centre hospitalier Emile Muller de Mulhouse et coordinateur de l’étude.
« Les consommateurs de cannabis représentent 3,6% de l’ensemble des 9000 patients étudiés. Mais ce chiffre monte à 28,3% si on se concentre uniquement sur les malades âgés de moins de 50 ans », continue le spécialiste.

En conclusion, l’étude indique qu’un Français âgé de moins de 50 ans s’expose à 6% de risques supplémentaires de développer un cancer du poumon s’il consomme du cannabis.
Le risque de fumer sans filtre?

Ces données viennent à contre-courant d’une idée reçue, souvent avancée par les consommateurs de cannabis, qui voudrait que la drogue soit moins nocive que le tabac, car moins transformée industriellement.
« Pour le cannabis, cela faisait des années que nous interrogeons des patients. On voyait beaucoup de ‘jeunes’, et on avait la certitude qu’ils ne fumaient pas uniquement du tabac », explique Didier Debieuvre.

Un constat qui a motivé sa volonté d’interroger la consommation de cannabis chez les malades étudiés pour l’étude KBP-2020-CPHG, qui tous les 10 ans dresse une photographie du cancer du poumon en France.
Le cancer du poumon est la première cause de mortalité par cancer chez les hommes en France. Et devrait également bientôt le devenir chez les femmes, dépassant le cancer du sein, prévoit le docteur
Malgré ce triste constat, un point positif a été soulevé le week-end dernier dans l’étude KBP-2020-CPHG. La survie des malades s’améliore en France. En 2000, la mortalité à deux ans des patients était de 79%. Elle est passée à 52% en 2020.

Drogue Cannabis : risque accru de cancer du poumon

Drogue Cannabis : risque accru de cancer du poumon

Pour le cancer le cannabis encore pire que le tabac. Selon des travaux menés sur 8999 malades, les patients atteints d’un cancer du poumon et ayant ou consommant du cannabis ont en moyenne 53 ans au moment du diagnostic. Contre 65 ans chez les consommateurs de tabac.

Les chiffres avancés par l’étude KBP-2020-CPHG, qui repose sur 8999 patients diagnostiqués avec un cancer du poumon en 2020, sont sans appel.
6% de risques supplémentaires.

« Quand on consomme du cannabis, l’âge moyen de diagnostic d’un cancer du poumon est de 53 ans, de 65 ans chez les consommateurs de tabac seul, et de 72 ans chez les non-fumeurs », explique à BFMTV.com le docteur Didier Debieuvre, pneumologue au centre hospitalier Emile Muller de Mulhouse et coordinateur de l’étude.
« Les consommateurs de cannabis représentent 3,6% de l’ensemble des 9000 patients étudiés. Mais ce chiffre monte à 28,3% si on se concentre uniquement sur les malades âgés de moins de 50 ans », continue le spécialiste.

En conclusion, l’étude indique qu’un Français âgé de moins de 50 ans s’expose à 6% de risques supplémentaires de développer un cancer du poumon s’il consomme du cannabis.
Le risque de fumer sans filtre?

Ces données viennent à contre-courant d’une idée reçue, souvent avancée par les consommateurs de cannabis, qui voudrait que la drogue soit moins nocive que le tabac, car moins transformée industriellement.
« Pour le cannabis, cela faisait des années que nous interrogeons des patients. On voyait beaucoup de ‘jeunes’, et on avait la certitude qu’ils ne fumaient pas uniquement du tabac », explique Didier Debieuvre.

Un constat qui a motivé sa volonté d’interroger la consommation de cannabis chez les malades étudiés pour l’étude KBP-2020-CPHG, qui tous les 10 ans dresse une photographie du cancer du poumon en France.
Le cancer du poumon est la première cause de mortalité par cancer chez les hommes en France. Et devrait également bientôt le devenir chez les femmes, dépassant le cancer du sein, prévoit le docteur
Malgré ce triste constat, un point positif a été soulevé le week-end dernier dans l’étude KBP-2020-CPHG. La survie des malades s’améliore en France. En 2000, la mortalité à deux ans des patients était de 79%. Elle est passée à 52% en 2020.

Cannabis : risque de cancer du poumon

Cannabis : risque de cancer du poumon

Pour le cancer le cannabis encore pire que le tabac. Selon des travaux menés sur 8999 malades, les patients atteints d’un cancer du poumon et ayant ou consommant du cannabis ont en moyenne 53 ans au moment du diagnostic. Contre 65 ans chez les consommateurs de tabac

Les chiffres avancés par l’étude KBP-2020-CPHG, qui repose sur 8999 patients diagnostiqués avec un cancer du poumon en 2020, sont sans appel.
6% de risques supplémentaires.

« Quand on consomme du cannabis, l’âge moyen de diagnostic d’un cancer du poumon est de 53 ans, de 65 ans chez les consommateurs de tabac seul, et de 72 ans chez les non-fumeurs », explique à BFMTV.com le docteur Didier Debieuvre, pneumologue au centre hospitalier Emile Muller de Mulhouse et coordinateur de l’étude.
« Les consommateurs de cannabis représentent 3,6% de l’ensemble des 9000 patients étudiés. Mais ce chiffre monte à 28,3% si on se concentre uniquement sur les malades âgés de moins de 50 ans », continue le spécialiste.

En conclusion, l’étude indique qu’un Français âgé de moins de 50 ans s’expose à 6% de risques supplémentaires de développer un cancer du poumon s’il consomme du cannabis.
Le risque de fumer sans filtre?

Ces données viennent à contre-courant d’une idée reçue, souvent avancée par les consommateurs de cannabis, qui voudrait que la drogue soit moins nocive que le tabac, car moins transformée industriellement.
« Pour le cannabis, cela faisait des années que nous interrogeons des patients. On voyait beaucoup de ‘jeunes’, et on avait la certitude qu’ils ne fumaient pas uniquement du tabac », explique Didier Debieuvre.

Un constat qui a motivé sa volonté d’interroger la consommation de cannabis chez les malades étudiés pour l’étude KBP-2020-CPHG, qui tous les 10 ans dresse une photographie du cancer du poumon en France.
Le cancer du poumon est la première cause de mortalité par cancer chez les hommes en France. Et devrait également bientôt le devenir chez les femmes, dépassant le cancer du sein, prévoit le docteur
Malgré ce triste constat, un point positif a été soulevé le week-end dernier dans l’étude KBP-2020-CPHG. La survie des malades s’améliore en France. En 2000, la mortalité à deux ans des patients était de 79%. Elle est passée à 52% en 2020.

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