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Cancel culture et intolérance à Sciences Po: Des étudiants dénoncent la situation de terrorisme intellectuel

Cancel culture et intolérance à Sciences Po: Des étudiants dénoncent la situation de terrorisme intellectuel

Cette tribune a été rédigée par les étudiants suivants: Arthur Alemany (IEP d’Aix-en-Provence), Édouard Bina (IEP de Lyon), Quentin Coton (IEP de Paris et responsable UNI Sciences Po), Maël Dalgliesh (IEP de Paris), Louis Ehr (IEP de Strasbourg), Lou-Anna Roul (IEP de Bordeaux), Axel Roulliaux (IEP de Bordeaux), Merlin Santoro (IEP de Strasbourg).

Nous, étudiants de tous les instituts d’études politiques de France, déplorons la censure, officielle et officieuse, omniprésente dans nos établissements, de la part d’étudiants, d’associations, de professeurs et de l’administration. En outre, nous souhaitons, à notre échelle, alerter sur les dangers de la «cancel culture». Loin d’être un phénomène purement anglo-saxon cantonné aux murs des campus américains, l’esprit communautaire exacerbé de cette enclave intellectuelle hors du monde entend tout régenter.

 

L’objectif ici n’est pas de nous poser en victimes mais bien d’alerter nos concitoyens et nos dirigeants sur les dérives des IEP français qui, ne l’oublions pas, ont vocation à former nos futures élites intellectuelles, politiques et économiques. Les dérives que nous observons actuellement dans l’enceinte des Sciences Po de France s’étendront bientôt à l’ensemble de la vie publique. Ceux qui s’érigent en apprentis censeurs seront demain journalistes, députés, écrivains,«intellectuels», professeurs des universités ; en somme, ils auront la mainmise sur toutes les structures du pouvoir, sur les esprits.

Le procès politique latent qui menace en permanence tout étudiant, professeur ou association s’éloignant de la droite ligne progressiste tacite annonce l’extinction de l’esprit critique. Nombre d’exemples relayés publiquement le démontrent: professeurs accusés d’islamophobie l’an passé, lynchage d’associations comme l’UNI, Le Cercle Mauriac, Le Printemps Républicain ou encore les tentatives d’ostracisme des fondateurs des associations Génération Z ou RN. Ce ne sont pas seulement les étudiants, professeurs, ou associations de droite qui sont visés, mais bien tous ceux qui refusent de se plier à la doxa. Quiconque refuse de se soumettre aux dogmes établis décolonialistes, pro-LGBT, et anti-sexistes se voit insulté et conspué.

Ce progressisme dévoyé et la connivence des acteurs institutionnels qui le choient sont alimentés par les plus grands maux de notre époque: la peur d’être rejeté et la paresse intellectuelle d’une part, la mégalomanie et la victimisation d’autre part. Ce besoin qu’ont les nouveaux censeurs de détenir la vérité, et de justifier leurs échecs personnels par des oppressions présumées du «système», vient légitimer qu’on inflige une correction sociale, voire physique, aux mauvais.

Pour démontrer la connivence que nous dénonçons, il nous faut préciser le procédé classique du camp du «progrès» lorsqu’un intervenant jugé dissident est invité à s’exprimer dans nos murs: une myriade d’associations s’insurgent et alertent l’administration du «danger» imminent de cette intrusion. Notons qu’on trouve à la tête de ces dernières des individus qui se cooptent, d’une homogénéité idéologique sans pareil et qui s’arrogent le droit de parler au nom de toute la communauté estudiantine de nos IEP. Ce petit monde terrorise nos administrations et les enjoint à annuler les conférences sous peine d’opprobre public.

Nos directions, terrifiées et obsédées par l’image publique de leurs établissements respectifs, cèdent souvent, affichant sans aucune honte leur refus de recevoir des pseudo-fascistes dans leurs instituts. Plus subtile, la condescendance inhérente à cette communauté, où les pairs épousent l’onanisme intellectuel, rejette plus volontiers encore ceux qui ne sont pas de leur monde (comprenez ceux qui ne sont pas des urbains bourgeois cosmopolites): Jean Lassalle, incarnation et défenseur du monde rural, député de la Nation, s’est vu injurié publiquement par la direction de Sciences Po Bordeaux.

«Nos camarades viennent nous adresser en aparté leurs encouragements une fois que nous avons pris position et essuyé les crachats»Tribune collective d’étudiants des IEP

Les administrations des IEP refusent de recevoir des individus ne partageant pas les «valeurs» des instituts. Pourtant, ceux-ci ne devraient pas oublier que les valeurs cardinales de leurs établissements sont la réflexion, le débat et la liberté d’expression. Nous rappelons à ce titre que les IEP sont des établissements publics en partie financés par l’État. Le contribuable sera heureux d’apprendre que la majorité de la population n’est pas conforme aux valeurs qu’il finance. Les associations et étudiants qui osent tenir un discours souverainiste, patriote, traditionaliste, sont voués aux gémonies: messages d’insultes, menaces et ostracisme.

Mais, le réel danger est celui de l’autocensure. Chaque attaque ad hominem, chaque accusation calomnieuse, au-delà de la satisfaction qu’elles génèrent en nos opposants, sont autant d’avertissements à l’élève qui oserait émettre une réserve, une nuance. Nos camarades viennent nous adresser en aparté leurs encouragements sur le fond ou la forme une fois que nous avons pris position et essuyé les crachats. Combien aimeraient nous soutenir publiquement, mais ne le peuvent, car on ne dialogue pas avec des «racistes, sexistes, transphobes, LGBT-phobes, islamophobes, homophobes, xénophobes». L’emploi de ces qualificatifs diffamatoires se résume souvent sous l’étiquette de «fasciste».

«Un climat de surveillance généralisée qui pousse au mutisme de tout individu en désaccord»Tribune collective d’étudiants des IEP

Le climat aujourd’hui installé dans les différents instituts d’études politiques est mortifère. Il nous dirige irrémédiablement vers la systématisation du discours progressiste et l’annihilation de toute pensée contraire. Aujourd’hui, il reste enfermé entre nos murs, demain, il sera étendu à l’ensemble du débat public. Nous demandons tout d’abord aux administrations des différents IEP de faire preuve de courage et de cesser de céder aux intimidations des radicaux totalitaires. La place prépondérante prise par les associations féministes et LGBT ces dernières années dans les IEP fait régner un climat de surveillance généralisée qui pousse au mutisme de tout individu en désaccord avec leurs thèses extrémistes pour ne pas se faire taxer à tout va de machistes ou homophobes.

L’attitude sectaire et extrémiste de ces associations de gauche, pseudo-apolitiques, suivies par la foule docile des autres associations sportives ou culturelles, fait régner une aura délétère au sein de la vie étudiante des IEP, et au sein des associations elles-mêmes, dont les membres réfractaires aux idéaux progressistes radicaux sont vite évincés. Traumatisés d’être des «blancs cisgenres hétérosexuels» et donc «privilégiés» et «dominateurs», les professeurs et membres des directions des IEP tracent une voie royale pour les associations LGBT et féministes par besoin de repentance, voire de masochisme.

«Nous croyons au droit à l’offense, au droit de déranger les esprits, à la contradiction, au débat»Tribune collective d’étudiants des IEP

L’existence des associations de sensibilité de droite et le respect de leur bon fonctionnement nous semblent essentiels à la pluralité au sein des IEP. De plus, ceux-ci permettent de rompre quelque peu le microcosme déconnecté de la réalité que les IEP représentent. Le jour où les étudiants des IEP comprendront que les associations de droite ou aux positions hétérodoxes n’ont qu’une seule hâte – pouvoir produire et fournir aux étudiants un œil différent et éclairé, promouvant le débat sur des sujets et thèmes d’actualité – l’ensemble de la communauté de nos établissements respectifs se verra grandie d’un principe essentiel à la démocratie: la contradiction.

Nous croyons au droit à l’offense, au droit de déranger les esprits, à la contradiction, au débat. Nous souhaitons que les instituts d’études politiques, et l’université française plus largement, cessent d’être aussi déconnectés des réalités protéiformes de la France et des Français. Comme disait Mitterrand à Rennes en 1988: «Nous ne sommes pas les bons, ils ne sont pas les méchants même s’ils considèrent qu’ils sont les bons et nous les méchants». Nous demandons à Madame la Ministre Frédérique Vidal et au gouvernement de Monsieur le Premier ministre Jean Castex de prendre des mesures fortes pour permettre à nos IEP et à l’ensemble du monde universitaire de redevenir les espaces de débat et d’émulation intellectuelle qu’ils furent un temps.

Cancel- culture : pathologisation et paresse de la pensée

Cancel- culture : pathologisation  et paresse de la pensée

 

Avec le concept d’intersectionnalité, les sociologues occupent le terrain d’une pensée éclatée. Un peu d’ailleurs comme dans d’autres disciplines,  la complexité de la société et son rythme d’évolution contraingnent  en quelque sorte à s’éparpiller en même temps qu’à se  spécialiser dans un espace scientifique particulier pas forcément en cohérence avec une approche plus globale et plus universelle. Vulgairement, la cancel  culture découpe l’analyse en rondelles de saucisson sur un présupposé victimaire.

L’ intersectionnalité entend analyser les différents systèmes de domination fondés sur le genre, la race, la classe mais aussi sur  d’ autres formes d’oppression de type sexuel , colonial, ou autre avec une extension par les réseaux militants à deux nombreuses causes minoritaires et victimaires.

Il y a évidemment des avancées intellectuelles dans cette approche qui nous revient des États-Unis et de sa gauche radicale mais aussi beaucoup de confusion et peut-être autant de paresse. La sociologie est en effet surtout en France une vaste auberge espagnole qui produit le pire, le meilleur, aussi l’insignifiant. On voit d’ailleurs mal émerger de grands intellectuels dans cette discipline depuis la disparition de Foucault, Durkheim ou encore Bourdieu dont d’ailleurs certaines des analyses sont aujourd’hui parfois discutées tout simplement parce que devenu obsolète pour certaines.

Par contre, se développe une véritable armée de sociologues hyperspécialisés et qui d’un coup pratiquent des formes de globalisation de l’analyse de la société avec des transitions plus proches du militantisme que de la démarche scientifique.

Peu ou pas de grands intellectuels sociologues ne parviennent à imposer une certaine cohérence face à cette espèce de balkanisation de la pensée sociologique. Pas étonnant d’ailleurs car la France compte une armée de sociologues de niveaux très disparates et surtout trop nombreux. La France est d’ailleurs l’un des pays qui proportionnellement formt le plus de sociologues dans le monde et les départements universitaires de sociologie sont trop souvent le refuge d’étudiants comme de professeurs à la foie approximatifs, verbeux et finalement paresseux

La nouvelle approche à la mode finalement ressemble un peu à la dialectique marxiste qui consistait à  pathologiser la pensée. Penser autrement devient automatiquement une maladie. Du cou,p le débat est immédiatement fermé et la raison condamnée à se soumettre à la dictature victimaire de tout poil.

D’une certaine façon , cette  approche sociologique victimaire, se rapproche de la dialectique marxiste qui permettait de ranger le monde en deux catégories des bons et des méchants, des exploiteurs et des exploités, des dominants et des dominés.

L’approche marxiste est morte du fait de son simplisme tout autant que de la dictature intellectuelle qu’elle entendait imposer. Il en sera sans doute de même avec cette nouvelle mode des approches genrées.

Notons d’ailleurs que les approches sociologiques sont particulièrement rares  sur les terrains fondamentaux du changement des modes de production, de consommation, des technologies et des grandes tendances sociétales majoritaires. En effet, le courant évoqué est surtout très minoritaire sans doute parce qu’il est trop militant, trop partiel, trop partial et trop paresseux.

Encore une fois la société dans tous ces domaines se caractérisent par de changements fondamentaux à savoir la nature des évolutions et le rythme de ces transformations. Cela avec des interactions pas uniquement sociale mais aussi économiques, technologiques, environnementales dont précisément l’approche intersectionnelle ne sait pas rendre compte. Par paresse sans doute autant que par incompétence. Et la sémantique alambiquée et pseudo scientifique tente de masquer la faiblesse du contenu.




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