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Campagne électorale et pouvoir d’achat : jeu de dupes ?

Campagne électorale et pouvoir d’achat : jeu de dupes ?

 

Les propositions des candidats à l’élection présidentielle pour améliorer instantanément les revenus des Français sont soit irréalistes, soit un jeu de dupe, explique, dans sa chronique, Stéphane Lauer, éditorialiste au « Monde ».

 

« En France, on n’a pas de pétrole, mais on a des idées ! » Les plus âgés d’entre nous se souviennent de ce slogan publicitaire de 1974, lorsque le gouvernement d’alors voulait encourager les économies d’énergie pour surmonter le premier choc pétrolier. Aujourd’hui, on n’a toujours pas de pétrole, mais on a pléthore de « candidats du pouvoir d’achat ».

Dans cette campagne présidentielle, tous cherchent à s’improviser créateur de richesses pour tenter de soulager le portefeuille des Français, qui subissent les effets de l’envolée des prix de l’énergie et des produits de première nécessité.

 

Alors que la dernière ligne droite avant le scrutin se profile, les électeurs devraient prendre conscience que la capacité d’un président de la République à améliorer le pouvoir d’achat reste, somme toute, limitée.

Evidemment, quand plus d’un Français sur deux cite ce sujet comme étant sa principale préoccupation, il est électoralement impossible de faire l’impasse. A ce stade, les programmes se divisent en deux catégories. La gauche opte pour une hausse spectaculaire du salaire minimum. La droite pour une réduction des charges sociales. L’une est irréaliste, l’autre revient purement et simplement à un jeu de dupe.

Concernant la première option, notons d’abord que la France est l’un des pays où le salaire minimum corrigé des différences de niveau des prix et de durée du travail est le plus élevé. Ensuite, le groupe d’experts sur le smic, qui est chargé d’élaborer des recommandations pour le gouvernement, rappelle qu’une « hausse des salaires supérieure aux gains de productivité accroît les coûts de production des entreprises, qui doivent réduire l’emploi, ou augmenter leurs prix de vente et, partant, perdre en compétitivité-prix, ou encore réduire leurs marges, ce qui pénalise leur capacité à investir et à innover. »

En clair, les effets d’une forte revalorisation du smic ne seraient qu’un feu de paille qui pourrait même avoir des effets contre-intuitifs sur le pouvoir d’achat. A cela s’ajoute un phénomène d’écrasement de la hiérarchie des salaires au détriment des emplois plus qualifiés. Pour rappel, la France fait partie des nations dans lesquelles l’écart entre le salaire minimum et le salaire médian est le plus faible.

 

L’autre option consiste à supprimer une partie des cotisations sociales pour augmenter le salaire net. Le procédé n’est pas nouveau, mais les candidats font assaut de créativité pour le remettre au goût du jour.

La candidate du parti Les Républicains Valérie Pécresse veut, par exemple, baisser les cotisations vieillesse de 2,4 % pour augmenter les salaires nets de 3 %. Le polémiste d’extrême droite Eric Zemmour, lui, veut réduire le taux de contribution sociale généralisée (CSG) de près de sept points pour les salaires jusqu’à 2 000 euros. Enfin, Marine Le Pen, qui porte les couleurs du Rassemblement national, envisage d’exonérer les entreprises de cotisations patronales sur les 10 % d’augmentation qu’elles accorderaient à tous leurs salariés qui gagnent jusqu’à trois fois le smic.

Campagne électorale : les Français déçus des candidats

Campagne électorale : les Français déçus des candidats

Selon une étude réalisée par OpinionWay, les Français sont très déçus de la campagne électorale et des candidats. Ce n’est sans doute pas une surprise si les abstentions pourraient être records lors  de l’élection présidentielle avec une perspective de 35 %  à ajouter aux non-inscrits de 10 %, soit près de la moitié des Français qui ne iraient pas voter.

« Dans l’ensemble, les Français sont extrêmement critiques envers leur classe politique. Il y a beaucoup d’indifférence vis-à-vis de la campagne, même si on remarque une certaine demande d’espoir et de renouveau. C’est sur ces leviers que les candidats pourraient mobiliser les électeurs », analyse Charlotte Cahuzac, directrice des études qualitatives pour OpinionWay.

L’étude se concentre sur les cinq candidats régulièrement sondés au-dessus des 10 % d’intentions de vote dans le baromètre quotidien OpinionWay-Kéa Partners pour « Les Echos » . Pas encore officiellement candidat, Emmanuel Macron s’en sort le mieux et jouit d’une bonne image auprès de 40 % des personnes interrogées. Un chiffre qui tombe à 37 % pour Valérie Pécresse et 35 % pour Marine Le Pen .Dans le détail, les Français sont une grande majorité à percevoir Emmanuel Macron comme le « président des riches » et comme un président de « droite ». Les critiques revenant le plus souvent évoquent une personnalité « arrogante » et « méprisante » ainsi qu’une dimension « monarchique » et « autoritaire » dans sa façon de gouverner.

De son côté, Valérie Pécresse apparaît aux yeux de ses détracteurs comme un « Macron au féminin » qui ne ferait ni mieux ni différemment si elle accédait à l’Elysée. La candidate des Républicains incarne toutefois la compétence mais aussi un certain renouveau du casting politique.

L’irruption d’Eric Zemmour dans la campagne est par ailleurs une des causes principales de la relative « ringardisation » de Marine Le Pen. Beaucoup d’électeurs d’extrême-droite apprécient l’« audace » et la « détermination » de l’ancien polémiste. Mais il est très vivement rejeté par le reste du spectre électoral, et plus particulièrement par les sympathisants de gauche.

Si ses compétences de chef d’Etat potentiel sont largement remises en question, c’est surtout son discours qui inquiète les Français. Pour le définir, les mots « haineux », « intolérant », « raciste », « misogyne » et « homophobe » reviennent régulièrement.

Enfin, Jean-Luc Mélenchon pâtit surtout de sa personnalité. Les sondés le définissent comme « caractériel » ou « hargneux ». Certains le disent aussi « froid » et « mégalomane

(*)L’étude a été réalisée du 4 au 14 février auprès d’un échantillon d’environ 1.500 personnes. La méthodologie qualitative repose sur l’analyse d’une question ouverte posée à l’ensemble de l’échantillon : Quel sentiment vous inspire chacun des candidats suivants ?

Climat : Trop absent de la campagne électorale ?

Climat : Trop absent de la campagne électorale ?

 

« L’affaire du siècle » – une initiative soutenue par une centaine de personnalités et d’organisations – dénonce l’inaction de l’Etat dans la lutte contre le changement climatique et exige que cette question soit centrale dans le débat présidentiel.( Le Monde)

Une tribune intéressante mais au caractère un peu trop général et trop peu concret NDLR

Tribune.

La météorite climatique est visible à qui veut bien lever le regard. Et, à vrai dire, son impact fait déjà sentir ses effets. La crise écologique s’accélère partout dans le monde, y compris en France. Les rapports scientifiques s’accumulent, précisant chaque fois davantage les perspectives dramatiques qui nous attendent sans un sursaut des responsables politiques et économiques.

Dans une action menée par « L’affaire du siècle », la France a été doublement condamnée en 2021 par la justice pour son inaction climatique, notamment par le Conseil d’Etat, la plus haute instance administrative de notre pays. Juridique, l’événement est aussi social. La mobilisation exceptionnelle de 2,3 millions de citoyens en faveur de cette action en justice et les marches pour le climat, rassemblant plusieurs centaines de milliers d’entre nous, auront été des faits particulièrement marquants de ce quinquennat.

Pourtant, à quelques semaines du premier tour de l’élection présidentielle, l’urgence climatique et l’effondrement de la biodiversité sont largement absents du débat médiatique et politique. Trop de candidats à la magistrature suprême esquivent le sujet. Trop de fois ce thème est absent des discours et des interviews. Où sont leurs réponses ? Comment peut-on prétendre défendre l’Etat de droit sans dire comment l’on compte sortir la France de l’illégalité climatique ?

Pas de climat, pas de mandat !

Rédactions et journalistes doivent prendre leur responsabilité et exiger des réponses concrètes, sans reléguer le climat en fin d’interview ou de débat. Après tout, il ne s’agit rien de moins que de notre quotidien – d’aujourd’hui et de demain –, de nos factures énergétiques, de nos emplois, de nos récoltes, de notre alimentation, de notre préparation aux canicules ou aux catastrophes naturelles.

En somme, de notre possibilité de vivre une vie digne et enthousiasmante dans la France des prochaines décennies. Quelles mesures les candidats et candidates souhaitent-ils mettre en place pour conjuguer urgence climatique et justice sociale ? L’essentiel du débat présidentiel est encore devant nous. Il n’y a pas de fatalité à vivre une campagne électorale que deux tiers des Françaises et Français estiment déconnectée des vrais problèmes et qui relègue au second plan l’urgence climatique.

L’ensemble des candidats doivent dire aux citoyens comment ils et elles comptent sortir la France de l’illégalité et comment ils comptent lutter contre la crise climatique. Ensemble, nous avons le pouvoir de replacer le climat au cœur du débat pour l’élection présidentielle. Ensemble nous affirmons : Pas de climat, pas de mandat !

Le site de rencontre Tinder refuse la campagne de pub de Macron

Le site de rencontre Tinder refuse la campagne de pub de Macron

 

Le mouvement de jeunesse de la macronie  avait l’intention d’investir les sites de rencontre pour faire la pub de Macron. En plus avec des slogans sulfureux comme » on a très envie de vous », référence érotique bien connue qui traduit la démarche douteuse et de très mauvais goût des jeunes d’en marche. 

Un compte qui devait afficher des photos sensuelles et érotiques sur un fond rose évocateur. Sur ces clichés, plusieurs couples hétérosexuels ou homosexuels s’embrassent en arrière-plan d’un slogan : «Je vote. Et toi ? Viens matcher avec la démocratie.» Un langage issu de ces plateformes pour rencontrer l’amour.

Vendredi, les «JAM» avaient déjà lancé une opération du même acabit dans un style plus évocateur. Reprenant les codes de Netflix, les «Jeunes avec Macron» avaient affiché une partie du visage du président de la République à côté d’un slogan très provocateur : «On a très envie de vous». Autant d’appels censés apparaître «inopinés» pour inciter le locataire de l’Élysée à solliciter à nouveau les suffrages des Français.

Un coup de communication que refuse Tinder. L’application de rencontre la plus populaire au monde a immédiatement dénoncé l’initiative des JAM. «Nous n’autorisons pas les faux profils, y compris ceux créés dans le cadre de campagnes politiques», comme le prévoient les conditions générales d’utilisation (CGU). « Nous prenons le sujet de l’usurpation d’identité et de la création de faux profils très au sérieux et avons une politique de tolérance zéro sur ce type de comportement. Si de faux profils sont créés, nous prendrons des mesures adéquates».

De son côté Bumble ne condamne pas l’initiative mais va le surveiller. «Pour garantir que l’application reste un lieu de rencontres respectueux, nous surveillons toute utilisation abusive de l’application [...] notamment la création de faux profils ou l’utilisation de Bumble à d’autres fins que celle des rencontres», explique un porte-parole de l’entreprise.

 

Présidentielle : le JDD souligne la remontée de Zemmour

Présidentielle : le JDD souligne la remontée de Zemmour 

 

Ce n’est sans doute pas un hasard si le JDD souligne la remontée de Zemmour  et titre même que ces derniers talonne la candidate des Républicains.

Le  JDD se fonde sur la moyenne de sondages ce qui méthodologiquement est très approximatif et en tout cas non pertinent d’un point de vue statistique. La vérité c’est que si Macron est toujours en tête, la plupart des sondages pas trop manipulés montrent que Marine Le Pen devance très légèrement Valérie Pécresse et que Éric Zemmour se trouve plus loin.

Cette analyse du JDD n’est pas étonnante, elle est nettement orientée comme la plupart des médias désormais sous la tutelle de Bolloré principal soutien de Zemmour.  A gauche, Jean-Luc Mélenchon reste nettement en tête à 9,7 %. Suivent, sous la barre des 5%, l’écologiste Yannick Jadot (4,7 %), Christiane Taubira (4 %), le communiste Fabien Roussel qui poursuit son ascension (3,7 %, soit une hausse de plus d’un point en une semaine) et la socialiste Anne Hidalgo (2,4 %). Curieusement on parle peu des abstentions qui risquent d’atteindre un chiffre record content tenu du niveau actuel de la campagne électorale ( sans doute au moins 35 % d’abstention).

Une abstention record au premier tour de l’élection présidentielle, de toute l’histoire de la Vème république. C’est ce que révèle un sondage Odoxa – Backbone Consulting réalisé pour Le Figaro sur «Les Français et l’abstention à l’élection présidentielle de 2022»*. Selon cette étude, près de 3 Français sur 10 ne s’intéressent pas à cette élection présidentielle, et 2 sur 3 (65%) anticipent une abstention plus importante à cette élection qu’aux précédentes.

 

* Ifop, Ipsos, Elabe, Harris Interactive, BVA, OpinionWay et Odoxa. S’agissant des rollings quotidiens de l’Ifop et d’OpinionWay, nous ne retenons pas chacune de leur « vague » mais celles réalisées sur une période de temps différente, après renouvellement en intégralité de leur échantillon. 

Présidentielle : pour une transparence totale des comptes de campagne

Présidentielle : pour une transparence totale des comptes de campagne

 

Dans une tribune au « Monde », les deux responsables d’associations anticorruption, Patrick Lefas et Elise Van Beneden, estiment que l’élection est fragilisée par les menaces qui pèsent sur sa sincérité.

 

Tribune.

 

Alors que la plupart des candidats à la présidentielle sont désormais déclarés, à l’exception d’Emmanuel Macron, président en exercice dont la candidature ne fait cependant guère de doute, ce scrutin majeur de la Ve République est fragilisé par les menaces qui pèsent sur sa sincérité, c’est-à-dire sur l’égalité des conditions de la compétition, tant pour le financement des campagnes électorales que pour l’accès aux médias audiovisuels.

L’affaire Bygmalion est un symbole criant de cette vulnérabilité. Comment parler de confiance citoyenne quand il est encore si facile de contourner les règles du jeu, la Constitution interdisant par exemple à la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) de contrôler les dépenses des partis politiques alors qu’eux-mêmes sont autorisés à financer les campagnes de leurs candidats ?

Comment ne pas s’inquiéter pour notre démocratie si un candidat élu et, dès lors, protégé par son immunité présidentielle devait voir ses comptes de campagne invalidés ?

Comment accepter qu’un petit nombre de donateurs finance une grande part des dépenses d’un candidat en bénéficiant d’une réduction fiscale de 66 % dans la limite de 20 % de leur revenu imposable ? [Les dons consentis par chaque personne à un ou plusieurs partis ne peuvent pas excéder 7500 euros.]

Comment ne pas s’interroger sur la manière dont les médias interprètent l’équité des temps de parole pendant les campagnes électorales, dans le respect du pluralisme des courants d’idées et d’opinions ?

Nous, associations agréées contre la corruption et les atteintes à la probité, avons formulé des propositions pour supprimer les angles morts du financement des campagnes présidentielles :

  • Renforcement des pouvoirs d’investigation, des moyens et de l’indépendance de la CNCCFP ;
  • Mise en place d’un contrôle en temps réel, pendant la campagne, des comptes de campagne des candidats et extension de ce contrôle aux comptes des partis politiques qui les soutiennent ;
  • Accès public aux comptes de campagne sans limite de durée ;
  • Extension des droits de partie civile des associations anticorruption dans les procès liés au financement de la vie politique.

Nous n’avons pas été entendues. Les mesures adoptées par les lois du 15 septembre 2017 pour la confiance dans la vie politique ont posé d’utiles garde-fous, mais n’ont pas traité l’essentiel.

Il est crucial d’ouvrir une réflexion sur les pouvoirs à conférer au Conseil constitutionnel de manière à prononcer l’inéligibilité du candidat élu en cas de manquement d’une particulière gravité aux règles de financement des campagnes électorales, comme c’est le cas pour les élections législatives.

 

Sondage Zemmour : début de campagne ratée pour 70 %

 

Selon une étude Odoxa-Backbone Consulting réalisée pour Le Figaro, 70 % des Français considèrent que le début de campagne de Zemmour est raté.

Le constat est d’ailleurs partagé y compris par les populations électorales ciblées par l’essayiste, que ce soit du côté des sympathisants Les Républicains (67%) ou de ceux du Rassemblement national (53%).

Son constat sur la réalité de la France séduit 4 Français sur 10 et parle particulièrement aux sympathisants LR (68%) et RN (71%). Mais ces derniers demeurent plus partagés sur les idées du candidat : 48% les trouvent bonnes, 51% pensent le contraire. Surtout, ils ne le voient pas à l’Élysée et ne lui reconnaissent pas la stature d’un président de la République – 79% pour les sympathisants LR ; 54% pour les sympathisants RN.

Transition écologique et compétitivité : thèmes centraux de la campagne électorale

Transition écologique et compétitivité : thèmes centraux de la campagne électorale

 

Jean Pisani-Ferry, Professeur ­d’économie à Sciences Po, à la Hertie School de Berlin et ­à l’Institut ­universitaire européen ­de Florence, insiste sur le caractère prioritaire de deux thèmes centraux de la campagne électorale

tribune

Une élection présidentielle sert à choisir une personne, mais tout autant à définir et à trancher des choix collectifs. C’est ce qui s’est passé en 2007, et peu ou prou en 2017. Mais cela n’a été le cas ni pour le second mandat de Mitterrand, en 1988, ni pour le second de Chirac, en 2002. Non sans conséquences. Quant aux scrutins de 1995 (premier mandat de Chirac) et 2012 (Hollande), ils ont été suivis de réorientations de politiques économiques (respectivement vers la consolidation budgétaire et vers la compétitivité) qui ont immédiatement dégradé le capital politique du nouvel élu. En même temps qu’une question de respect des électeurs, la clarté sur les choix est une condition de la légitimité de l’action à venir.

Après une précampagne sous l’emprise de la peur et de la haine, il faut donc espérer que les débats vont bientôt s’orienter vers les questions de premier plan sur lesquelles le pays a besoin de prendre une orientation. Listons-en cinq.

Le premier sujet est la transition écologique, qui s’annonce comme une nouvelle révolution industrielle. Malgré un progrès technique époustouflant, qui laisse augurer un futur désirable, elle comportera des coûts macroéconomiques, imposera des changements de mode de vie et, pour certains, de métier. Déjà, les réticences aux énergies renouvelables se renforcent, le prix du carbone est devenu un chiffon rouge, l’évocation des limites de l’étalement urbain suscite la fureur. Tout invite ainsi les compétiteurs politiques à esquiver ou à prétendre, contre l’évidence, que le nucléaire suffira à nous épargner la mutation qui vient. Faute d’un débat présidentiel de fond, la confrontation entre activistes du climat et défenseurs de l’existant risque de s’aiguiser et de bloquer toute tentative de construire des consensus autour de la transformation à conduire et de l’équité dans la répartition des efforts.

Le deuxième débat porte sur le redressement productif. Grâce à un soutien public immédiat et puissant, l’économie a bien passé le choc pandémique. Mais la déroute de secteurs qu’on croyait forts, comme la pharmacie, a révélé l’anémie de notre potentiel économique, et la crise a souligné la fragilité de notre capacité exportatrice. Que viennent une chute de la demande, comme dans l’aéronautique, ou l’irruption de nouveaux concurrents, comme dans le spatial, et nous voilà à nu.

La question de la compétitivité, qui avait dominé le quinquennat Hollande, se pose en des termes renouvelés. Le protectionnisme a revêtu les habits neuf de la résilience, mais ignore que les chaînes de valeur mondiales nous ont fourni les vaccins et que l’indice le plus clair de nos faiblesses est le manque d’exportateurs. Certains, à droite notamment, veulent amplifier encore les mesures d’allégement du coût du travail. L’analyse suggère cependant que notre déficit de compétitivité tient aujourd’hui moins à un problème de coût qu’à un défaut de compétences, de numérisation, d’innovation et de dynamique entrepreneuriale.

Macron : un discours de campagne

Macron : un discours de campagne

 

Comme c’était prévu ,le discours de Macron était plus proche de celui d’un candidat en campagne électorale que d’un président de la république. Lequel d’ailleurs n’a pas annoncé grand chose sinon le port du masque dans les écoles. Aussi la décision de reprendre le développement du nucléaire déjà annoncé. Pour le reste , surtout des propos électoraux pour faire plaisir et se faire plaisir. Ainsi une très grande partie a été consacrée au bilan positif de Macron qu’on peut résumer comme : « tout va très bien madame la marquise » .

Comme Macron n’a vraiment rien annoncé de nouveau l’opinion publique a plutôt approuvé ce discours électoral sans véritable contenu.

Le président a surtout utilisé la tribune de cette allocution pour vanter son bilan sur tous les fronts, rappelant toutefois que si «les résultats sont là», il demeurait «lucide sur le travail qui reste à faire».

Un bilan qui ne convainc toutefois pas les Français, car 75% d’entre eux ont désormais l’impression que leur pouvoir d’achat se dégrade. Sa posture de presque candidat semble également nuire à la confiance que lui portent les citoyens. Depuis sa dernière allocution en juillet, ils ne sont plus que 45% à estimer qu’il dit la vérité, soit une baisse de huit points, et 41% à l’avoir trouvé convaincant (- 5 points). Plus de la moitié d’entre eux (51%) jugent qu’il ne comprend pas les préoccupations de ses concitoyens.

Campagne présidentielle: Affadissement général

Campagne  présidentielle:  Affadissement général

 

La précampagne présidentielle n’est pas à la hauteur des enjeux d’après un papier du « Monde ». L’affadissement du débat public prend un relief particulier après la crise sanitaire née de l’épidémie de Covid-19. Mais l’absence de diagnostic partagé autour de ce que la France vient de traverser frappe comme une béance démocratique.

 

 La campagne présidentielle n’a pas encore démarré mais la présélection des candidats qui s’opère en ce moment sous nos yeux n’incite guère à l’optimisme. Des sujets, certes importants, comme la sécurité ou l’immigration sont survalorisés dans le but de faire peur ; d’autres, essentiels, comme l’avenir de l’hôpital public et de la recherche française ou la soutenabilité de la dette publique, sont passés à la trappe comme s’ils n’existaient pas. 

Des propositions-chocs émergent un jour pour être supplantées, le lendemain, par d’autres plus transgressives encore. Les milliards d’euros valsent sans que les projets s’éclaircissent. Le citoyen est pris aux tripes plutôt qu’à la raison dans un contexte de défiance politique qui laisse la porte ouverte à toutes les aventures.

L’affadissement du débat public n’est, certes, pas un phénomène nouveau mais il prend un relief particulier dans l’épreuve collective que traverse le pays. Par son ampleur et sa durée, la crise sanitaire née de l’épidémie de Covid-19 est un moment de vérité pour le modèle français. Elle met à nu ses faiblesses, au premier rang desquelles figure la désindustrialisation opérée ces trente dernières années. Elle révèle aussi sa force à travers la mobilisation massive et finalement efficace de l’Etat-providence. Elle remet en cause des dogmes, à commencer par la règle des 3 % de déficit public. Elle entraîne des changements profonds dans la société française dans la hiérarchie des besoins et des aspirations.

Avec le développement du télétravail, un nouveau partage s’opère entre l’entreprise et la sphère privée, la mobilité s’intensifie, un nouvel aménagement du territoire s’esquisse. Si tout se passait rationnellement, la campagne présidentielle serait le moment idéal pour impliquer l’électeur dans le réajustement d’un modèle qui se trouve par ailleurs percuté par l’intensification de la crise climatique. Or, il n’en est rien. L’absence de diagnostic partagé autour de ce que le pays vient de traverser frappe comme une béance démocratique. Elle ne s’explique pas par la faiblesse de l’expertise. Presque quotidiennement, le Haut-Commissariat au Plan et la Cour des comptes fournissent des notes autour des grands enjeux – souveraineté économique, démographie, dette, éducation, formation –, renforçant encore le sentiment que la partie est aux mains des sachants.

 

 La lacune principale provient de la faiblesse des partis qui, plutôt que de prendre toute leur part au débat, luttent pour leur survie. C’est particulièrement vrai pour LR et le PS, qui ont dominé pendant des décennies la vie politique française et se trouvent aujourd’hui en position de grande faiblesse.

Au début de la crise sanitaire, pour tenter d’en esquisser l’issue, Emmanuel Macron avait invoqué l’esprit du Conseil national de la résistance. Durant plusieurs mois, des partis et des syndicats aux idéologies opposées, mais unis contre le régime de Vichy, avaient travaillé pour accoucher, le 15 mars 1944, des quelques grandes réformes qui allaient marquer l’après-guerre, la création du régime général de la Sécurité sociale notamment.

Très vite, en 2020, il est apparu que le pays ne serait pas en mesure de rééditer l’aventure, non seulement parce que l’unité nationale était introuvable mais parce que les représentations politique et syndicale étaient devenues trop faibles. De cette désagrégation résulte une bonne partie des maux aujourd’hui constatés : la survalorisation de l’homme providentiel et le poids croissant des émotions dans le débat public, deux caractéristiques de l’affaissement de notre vie démocratique.

Participation des salariés : le grand absent de la campagne électorale

Participation des salariés : le grand absent de la campagne électorale

 

Un peu partout on se lamente des difficultés de recrutement et assez souvent d’un manque d’adhésion des salariés à la stratégie des entreprises.

En cause en France, la vision très manichéenne du pouvoir total au patron et des salariés considérés seulement comme des moyens de production.

La France aurait pourtant besoin de forme d’association des salariés pour faire face au déficit chronique de compétitivité du pays. Plus que d’autres la France a un urgent besoin aussi de redonner un sens au travail.

Malheureusement la question de la participation des salariés et la grande absente de la campagne électorale . Du côté de la droite , on se satisfait de cette partition des responsabilités pour éloigner le spectre du socialisme. Inversement à gauche, on est particulièrement heureux de n’avoir pas à se mêler de gestion qui pourrait faire apparaître les contradictions et l’incongruité de certaines revendications. Bref un accord commun pour des motifs différents qui entretient une situation duale  voire caricaturale en France. On est loin de l’association pratiquée en Allemagne qui permet à l’appareil de production d’être particulièrement dynamique et compétitif sans parler du différentiel de salaire plus favorable outre-Rhin

Campagne présidentielle : l’école instrumentalisée ?

Un édito du Monde explique que l’école actuellement en grande souffrance est instrumentalisée pour servir les batailles idéologiques des candidats aux présidentielles.

Un papier intéressant mais cependant qui ne saurait faire l’impasse sur le rôle des pédagogies fumeuses qui ont permis de tirer le niveau faire le bas. Une approche systémique de la crise de l’école doit aussi prendre en compte cet aspect-là.

 

Tout se passe comme si l’école servait de prétexte pour aborder des thèmes comme le « déclin de la France ». Or les maux dont elle souffre ne sont pas solubles dans des batailles idéologiques.

 

Dans un pays où la République s’est construite par et autour de l’école, il n’est guère étonnant que la campagne pour l’élection présidentielle de 2022 hisse l’institution scolaire parmi ses principaux thèmes de débat. Après tout, l’école est à la fois une des premières préoccupations quotidiennes des Français et le creuset où se jouent l’avenir économique et intellectuel du pays ainsi que la capacité de ses citoyens à vivre ensemble. L’école est aussi l’une des premières cibles des attaques qui visent la République, dont elle est le cœur battant, comme l’anniversaire de l’assassinat de Samuel Paty l’a tragiquement rappelé.

On pourrait se réjouir de voir un sujet crucial s’inviter si précocement dans l’élection qui mobilise le plus les Français. Logiquement, la gauche insiste sur la nécessité de revaloriser les salaires et, dans le sillage de syndicats d’enseignants, critique la réforme du lycée et du baccalauréat. De son côté, la droite défend le rétablissement de l’autorité, le retour aux « savoirs fondamentaux ». A l’extrême droite, on cultive la caricature présentant des enseignants abandonnés par l’institution et livrés à des élèves hostiles.

 

Mais les candidats parlent-ils de la réalité vécue dans les établissements scolaires ? Ont-ils en tête la complexité de ce qui se passe dans chaque classe, entre professeur et élèves ? De ce qui se joue entre les établissements scolaires et un monde aux prises avec le clanisme et les manipulations des réseaux sociaux ? S’intéressent-ils au casse-tête des parents en matière d’orientation ? S’agit-il pour eux de s’attaquer aux faiblesses de notre système scolaire qui, dans les classements internationaux, est l’un des moins efficaces des grands pays développés pour compenser l’origine sociale dans les performances et les trajectoires ?

En réalité, tout se passe comme si l’école servait de prétexte pour aborder des thèmes comme le « déclin de la France », la remise en cause de son identité ou le recul de l’autorité. Comme si l’institution scolaire était prise en otage par la surenchère identitaire qui alimente une féroce bataille de personnes à droite et que la gauche, elle aussi en pleine querelle d’ego, peine à dépasser.

Or les maux dont souffre l’école ne sont pas solubles dans des batailles idéologiques. Ils sont réels, systémiques. Ils se nomment inégalité entre établissements, affectation des professeurs les moins expérimentés dans les établissements les plus difficiles, salaires trop bas, priorités budgétaires favorisant les formations d’élite, mécanisme de répartition des élèves qui contourne l’exigence de mixité.

 

Pour lutter contre le « darwinisme social » dénoncé par le sociologue François Dubet, il faut réformer la carte scolaire afin de limiter l’« entre-soi », changer le mécanisme d’affectation des enseignants, faciliter le dialogue entre établissements et familles, démocratiser l’information des parents sur l’orientation et l’accès aux meilleures filières.

Pour changer l’école, des points d’appui existent : le rapprochement parents-professeurs consécutif à la pandémie de Covid-19, le consensus sur l’indigence des salaires des enseignants, les comparaisons internationales inquiétantes.

Il reste aux candidats à la présidentielle à cesser d’instrumentaliser l’institution scolaire et à mettre élèves, familles et enseignants, et non leur stratégie présidentielle, au centre de leurs discours. Eux qui promettent d’« élever le niveau scolaire » devraient commencer par donner l’exemple en élevant le niveau de la campagne.

Présidentielle : La grande absence du financement des mesures de campagne

Présidentielle : La grande absence du financement des mesures de campagne

 

 

Aucun des postulants à l’élection d’avril 2022 ne semble prêt à évaluer le coût des promesses qu’il fait, note Audrey Tonnelier, journaliste au « Monde », dans sa chronique. (Extrait)

 

Chronique.

 

 « Aujourd’hui, les équipes de campagne sont très faibles sur cette thématique » de financement des mesures de campagne juge Xavier Ragot, le président de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). « En comparaison, il y a cinq ans, l’économie était plus présente : le sujet de l’austérité agitait les débats, François Hollande faisait de la courbe du chômage un argument politique et la position du Front national nourrissait les polémiques sur une sortie ou non de la zone euro », rappelle celui qui fut conseiller au cabinet d’Arnaud Montebourg, alors ministre du redressement productif.

 

Rien de tel aujourd’hui. Le « quoi qu’il en coûte » du gouvernement, permis par une politique monétaire très accommodante et par la volonté farouche de ne pas reproduire les erreurs de 2008, a évité qu’une crise économique ne succède à la pandémie. Mais il a aussi rebattu les cartes du « budgétairement correct ». Comment expliquer qu’il n’y a plus d’« argent magique » alors que la dette est passée, de manière quasi indolore pour les Français, de moins de 100 % à près de 120 % du PIB ?

La surenchère est partout

Résultat : le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, a beau avoir sifflé la fin de partie, en août, en appelant à refermer le « quoi qu’il en coûte », le président multiplie les annonces sonnantes et trébuchantes depuis la rentrée. Au gré de ses déplacements, il annonce des rallonges pour les policiers, les agriculteurs, les indépendants, la ville de Marseille ou encore la formation des salariés et des chômeurs de longue durée. Et qu’importe que les crédits utilisés soient souvent des réallocations de sommes non dépensées en mesures d’urgence, ou que les budgets soient étalés sur plusieurs années. Ses opposants de droite ne se privent pas de l’épingler sur le sujet : Valérie Pécresse l’accuse de « cramer la caisse » et Xavier Bertrand lui reproche de « faire campagne avec le chéquier de la France ».

Méthode pour une stratégie de campagne politique gagnante

Méthode pour une stratégie de campagne politique gagnante

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Louis Perron, Conseiller en stratégie politique donne quelques axes structurants pour gagner une campagne électorale (dans l’Opinion, extrait)

 

En tant que conseiller politique, j’ai coaché et consulté plus d’une centaine de politiciens et de candidats dans plusieurs pays. Mes clients vont des conseillers municipaux aux membres de cabinet, vice-présidents et présidents. Voici quelques-unes des meilleures stratégies de campagne mises en œuvre par mes meilleurs clients.

1. Commencez tôt

Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles les hommes politiques hésitent souvent à lancer une campagne anticipée. Ils sont pris par les affaires courantes, ne veulent pas dépenser d’argent ou pensent que l’effet d’une campagne anticipée sera oublié jusqu’au jour de l’élection. La vérité est pourtant qu’aucun candidat n’a jamais perdu une élection parce qu’il avait commencé à planifier trop tôt. En revanche, de nombreux candidats et partis ont perdu parce qu’ils ont débuté trop tard ou parce qu’ils ont commencé tôt en faisant ce qu’il ne fallait pas faire.

2. Priorité au message plutôt qu’à l’argent

L’une des erreurs les plus courantes des candidats est de gaspiller leur argent pour du matériel de campagne sans message. Le pouvoir d’un message fondé sur la recherche, crédible et correspondant à la demande politique du public cible est pourtant souvent sous-estimé. La clé est d’avoir un plan de campagne convaincant, un message attrayant et puis suffisamment d’argent pour le communiquer et mettre en œuvre le plan. L’argent, aussi abondant soit-il, ne fait rien par lui-même. Vous souvenez-vous d’un slogan ou d’une publicité des campagnes présidentielles de Michael Bloomberg ou de Tom Steyer aux Etats-Unis ? Ils ont gaspillé des millions il y a tout juste un an.

3. Méfiez-vous des sondages précoces ou non scientifiques

Les sondages réalisés longtemps avant le jour de l’élection reflètent souvent le degré de familiarité des candidats. En ce sens, une avance des mois avant l’élection n’est en aucun cas une prédiction, mais peut en fait être un poison sucré qui endort les équipes de campagne. Une erreur typique des débutants est aussi de penser que l’on peut faire son propre sondage ou créer son propre groupe de discussion. Faire campagne, c’est comme marcher dans un labyrinthe. Si vous prenez un mauvais virage au début (c’est-à-dire si vous fondez votre stratégie sur des données erronées), tout ce qui suit sera également erroné.

4. Investir massivement dans les médias et les publicités payantes

Aujourd’hui, la plupart des campagnes sont menées et gagnées dans les médias. La publicité payante permet à une campagne de contrôler le message, d’influencer et de communiquer avec les électeurs qui ne s’intéressent pas directement à la politique, mais qui sont souvent ceux qui décident du résultat d’une élection.

5. La discipline remporte les élections

Les campagnes électorales sont des opérations chaotiques. Très souvent, les différentes ailes d’une équipe de campagne s’affrontent, et le candidat principal ou le chef de parti échoue à établir et à maintenir l’ordre interne. Pourtant, lui seul peut le faire et la discipline est un facteur clé. Un client m’a dit un jour : « Louis, notre campagne est un chaos complet. » Je lui répondis : « Faisons-en un chaos complet où au moins tout le monde se bat contre l’autre camp.»

6. La vitesse et l’intensité permettent de gagner les élections

Les élections sont comme une vente d’un jour. Elles sont donc caractérisées par une dynamique différente des campagnes commerciales (je discute régulièrement de cela avec les sociétés de relations publiques et de publicité). En politique électorale, tout est orienté vers ce jour unique, le jour de l’élection. Par conséquent, la vitesse et l’intensité sont d’une importance cruciale. L’ancien président français François Mitterrand avait coutume de dire que la France se donne à celui qui la veut le plus. C’est aussi vrai pour les autres pays.

Louis Perron est politologue, conseil en communication politique et conférencier TEDx de la Suisse.

Les paradoxes de la campagne de 2022

Les paradoxes de la campagne de 2022

 

Passant en revue la situation des principaux camps politiques et de leurs candidats, d’Emmanuel Macron à Marine Le Pen,  le communiquant Denis Pingaud , Expert en communication politique, souligne les paradoxes à l’œuvre pour  la campagne de 2022.( Le Monde, extrait)

 

Tribune.

 

La campagne présidentielle s’ouvre dans la grande confusion des positionnements et des pronostics politiques. D’abord, Emmanuel Macron apparaît plus proche des Français que des électeurs. Sa popularité, supérieure à celle de ses prédécesseurs, au terme de plus de quatre années de mandat, ne se traduit pas, à ce stade, en intentions de vote déclarées pour la présidentielle de 2022. Paradoxalement, le président, probablement candidat à un second mandat, se situe à un étiage voisin de celui de Nicolas Sarkozy, également postulant à sa réélection, en septembre 2011. On sait ce qu’il advint…

Autrement dit, la reconnaissance d’une gestion de crise plutôt satisfaisante ne donne pas vraiment envie aux Français de rempiler. Emmanuel Macron ne séduit plus. Il énerve.

De son côté, Marine Le Pen n’a jamais été plus proche de la République que de la sédition. A force de jouer la respectabilité, l’extrême droite ne fait plus peur, au point que, pour certains, son accession au pouvoir serait une situation moins mauvaise que l’arrivée de l’extrême gauche ! Paradoxalement, cependant, le Rassemblement national ne récolte plus aussi massivement les fruits électoraux des colères françaises. Son relatif échec aux élections régionales ou sa prudence face aux mobilisations contre le passe sanitaire lui font perdre un peu son statut de débouché populiste naturel au malaise démocratique. Marine Le Pen ne galvanise plus. Elle lasse.

 

Pour sa part, Jean-Luc Mélenchon est plus proche du trotskisme que de la gauche. Alors même que les conditions étaient réunies pour en faire le héraut de l’antimacronisme sur les décombres du Parti socialiste et le tropisme gauchiste des écologistes, il choisit le vieux réflexe sectaire de l’aventure solitaire et de l’unité de façade pour mieux plumer la volaille. Paradoxalement, la division inévitable des candidatures à gauche pourrait ne pas lui profiter comme en 2017, quand un réflexe « utile » avait poussé nombre d’électeurs à lâcher Benoît Hamon pour lui. Jean-Luc Mélenchon ne fédère plus. Il clive.

Quant à la droite, elle semble plus proche des primaires à l’américaine que de la primaire française de 2016. Le vent de l’opinion souffle derrière elle, réclamant plus d’autorité publique sur les sujets régaliens et plus de volontarisme politique dans la gestion économique. Paradoxalement, malgré les sirènes macronistes, son électorat, dépité de s’être fait voler la victoire en 2017, tient bon, élections régionales après élections municipales. Dès lors, pour éviter la division, le choix de son candidat ou de sa candidate devrait finalement emprunter le chemin d’un départage au vu des sondages, comme aux Etats-Unis. Et conduire à une rivalité frontale avec le président sortant. La droite est légitime, est-elle attrayante ?

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