Les calissons d’Aix deviennent chinois
On sait que les Chinois rachètent tous les terres, les technologies les industries et maintenant les appellations locales : celle des calissons d’Aix. Une histoire invraisemblable qui découle des processus tordus et complexes de reconnaissance des dominations commerciales. Du fait du caractère sulfureux de ces processus, les appellations locales sont devenues marchandes. Un exemple même de l’anarchie qui régule le commerce international Ye Chunlin, un industriel de la région de Shanghaï, vient en effet de déposer cette dénomination commerciale en Chine auprès du Sipo, l’équivalent de notre Inpi (Institut national de la propriété industrielle), faisant de lui le fabricant officiel de cette confiserie provençale sur l’ensemble de la planète. À Aix-en-Provence, les spécialistes, mais aussi les consommateurs, n’en reviennent toujours pas. Une spécialité régionale aussi emblématique n’était donc pas protégée? « Avant de lire les articles dans la presse, je pensais que c’était une blague et je n’en reviens pas », nous a confié cet aixois, voisin du musée du Calisson à Aix-en-Provence. En fait, la marque « Calisson d’Aix » est bien protégée, mais seulement en France. Quant à la protection mondiale, une demande d’IGP (indication géographique protégée) est en cours… depuis 14 ans, comme le révèle La Provence. Depuis le début des années 2000, la dizaine de fabricants locaux tentent de définir un cahier des charges permettant de définir le calisson d’Aix depuis sa composition jusqu’à sa forme et sa taille. Mais ils ne se sont mis d’accord qu’en 2015 sur le cahier des charges. L’IGP est en cours de dépôt et devrait être effective en 2018.
Avec RTL