Etats-Unis – croissance : ça patine, Wall Street s’inquiète
L’indice élargi S&P 500, qui avait signé mardi un record historique pour la deuxième séance d’affilée, a lâché 0,93% ou 14,87 points, à 1.582,70 points. Alors que le marché connaît une embellie depuis le début de l’année, il « cherchait un catalyseur » pour faire une pause « et a pu le trouver dans les chiffres diffusés aujourd’hui », a remarqué le gestionnaire de portefeuille indépendant Hugh Johnson. Principale raison de s’inquiéter à ses yeux: selon la société ADP, les embauches ont nettement diminué en avril dans le secteur privé aux Etats-Unis, un chiffre de mauvais augure avant la diffusion vendredi du rapport mensuel officiel sur le marché du travail américain. Autres nouvelles peu encourageantes: les dépenses de construction aux Etats-Unis ont reculé en mars, et surtout, l’activité des industries manufacturières a continué de ralentir aux Etats-Unis en avril. L’annonce par la Fed d’un statu quo sur sa politique de soutien exceptionnel à l’économie américaine a par ailleurs laissé les investisseurs sur leur faim. L’institution a en effet réitéré son engagement à maintenir son taux directeur dans la fourchette de 0 à 0,25%, et a confirmé la poursuite de ses injections de liquidités dans le circuit financier au rythme de 85 milliards de dollars nets par mois. Fait nouveau, elle a ajouté qu’elle se tenait prête à « accélérer ou ralentir » le rythme de ces achats d’actifs en fonction des évolutions sur le front de l’emploi et de l’inflation. »Ces commentaires nous laissent perplexes », a remarqué Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management. « Ils vont peut-être acheter, ou peut-être vendre, merci pour l’information! » Les indices ont aussi été affectés par les mauvais résultats de certains grands groupes, comme le pharmacien Merck dont l’action a chuté de près de 3%. Ils étaient aussi victimes, selon plusieurs observateurs, du calendrier. »Il y a vieux proverbe à Wall Street qui dit +vendez en mai et partez loin+ », a souligné M. Johnson. « Certains se disent que cet adage va encore se vérifier cette année ». Le marché obligataire a terminé en hausse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 1,639% contre 1,675% mardi soir, et celui à 30 ans à 2,840% contre 2,884% la veille.