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Politique et justice: A. BUZYN innocentée aussi dans l’affaire du Covid

Politique et justice: A. BUZYN innocentée aussi dans l’affaire du Covid !!!

A. BUZYN innocentée aussi. On se rappelle pourtant que la responsabilité est particulièrement grave puisque les responsables du gouvernement avaient pendant longtemps soutenu que les masques n’étaient pas nécessaires et qu’ils étaient même nuisibles à la santé. Ensuite, on a découvert que les masques pourtant commandés n’existaient pas. Bref, la conséquence,ce sont des milliers de contaminés supplémentaires et des morts. Mais avec le temps, la justice passe « l’éponge à oublis » pour cette affaire comme bien d’autres qui concernent le gouvernement.

Deux semaines après l’annulation de sa mise en examen pour « mise en danger d’autrui » par la Cour de cassation, dans l’enquête sur la gestion de la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19, l’ancienne ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, est sortie du silence. Invitée de la Matinale Week-End de RMC, ce samedi, elle a estimé que cette annulation est « une façon de laver (son) honneur et de reprendre le cours de (sa) vie. »

Invitée à revenir sur les débuts de la pandémie et ses propos sur « tout le monde (qui) s’en foutait », elle a dénoncé des propos « souvent mal interprétés » !!! :

« Ça a été interprété une attaque contre le gouvernement, ce qui n’a pas été mon objet. « Quand je disais ‘tout le monde s’en foutait’, c’était les experts. J’ai eu un sentiment de grande solitude. La prise de conscience a été tardive, y compris l’OMS. »

Pour elle, sa mise en examen est un symptôme d’une judiciarisation du politique qu’elle considère comme problématique. Si elle estime qu’il faut absolument faire un retour d’expérience sur la gestion de la pandémie, elle estime que « l’effraction d’un risque pénal dans un retour d’expérience rend l’émergence de la vérité plus difficile. Cette judiciarisation fait peser un certain risque sur la capacité collective à tirer les leçons d’une crise. » Rideau, comme langue de bois on ne fait pas mieux !

ce- Crise Covid : Agnès Buzyn innocentée   par la Cour de cassation !

Justice- Crise Covid : Agnès Buzyn innocentée   par la Cour de cassation !

Comme le plus souvent, les anciens ministres impliqués dans la gestion de crises gravessont au terme d’une assez longue procédure juridique innocentés discrètement. Cette fois c’est le cas de l’ancienne ministre de la santé Agnès Buzyn qui -son successeur Véran-  avait au début géré de façon calamiteuse la pandémie. Ils avaient d’abord minimisé son impact allant même jusqu’à considérer que les masques n’étaient pas utiles, Ce qui a largement contribué à favoriser la progression des contaminations et leur degré de gravité. 

La Cour de cassation a tranché. Ce vendredi 20 janvier, la plus haute juridiction française a annulé la mise en examen de l’ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn , pour mise en danger de la vie d’autrui dans l’enquête sur la gestion de l’épidémie de Covid-19 par le gouvernement. Poursuivie devant la Cour de justice de la République depuis le 10 septembre 2021, Agnès Buzyn a eu gain de cause auprès de la justice. Celle-ci a estimé que le délit de mise en danger de la vie d’autrui ne pouvait pas être reproché à l’ancienne ministre de la Santé.

 

« Le délit de mise en danger d’autrui ne peut être reproché à une personne que si une loi ou un règlement lui impose une obligation particulière de prudence ou de sécurité », explique  laborieusement la Cour de cassation dans un communiqué. La haute juridiction française précise que « cette obligation doit être objective, immédiatement perceptible et clairement applicable »« Or, aucun des textes auxquels s’est référé la commission d’instruction » de la Cour de justice de la République (CJR) pour mettre en examen en septembre 2021 « l’ancienne ministre de la Santé ne prévoit d’obligation particulière de prudence ou de sécurité » ! est-il ajouté.

Néanmoins, Agnès Buzyn n’est pas sortie d’affaire. D’après la loi, « l’annulation de la mise en examen a pour effet d’attribuer automatiquement à l’ancienne ministre le statut de témoin assisté », est-il souligné dans le communiqué. Donc, en l’état, l’ancienne ministre de la Santé « ne peut être renvoyée devant la Cour de Justice de la République pour y être jugée ». Mais, elle reste mise en cause, même si aucune infraction ne pèse désormais sur elle.

 

Notons que de toute façon la cour de justice de la république Qui juge les anciens ministres est surtout composé en majorité de politiques et non  de juristes ce qui explique largement sa bienveillance et la faiblesse des éventuelles sanctions prises.  

Rappelons par exemple que cette cour de justice a simplement décidé d’un rappel à l’ordre de Christine Lagarde, alors ministre des finances, qui a accordé indûment 400 millions à Tapie et tous les autres impliqués ont été innocentées !

 

« Non seulement j’avais vu, mais prévenu »

L’avocat d’Agnès Buzyn, Me Éric Dezeuze, n’a pas souhaité réagir. Ministre de la Santé entre mai 2017 et février 2020, Agnès Buzyn avait contesté sa mise en examen, ainsi que le contenu d’une expertise et la régularité de ses auditions. Sa demande ayant été rejetée par la commission d’instruction, elle avait formé un pourvoi au printemps 2022.

Crise Covid : Agnès Buzyn innocentée par la Cour de cassation !

 Crise Covid : Agnès Buzyn innocentée   par la Cour de cassation !

 

Comme le plus souvent, les anciens ministres impliqués dans la gestion de crises gravessont au terme d’une assez longue procédure juridique innocentés discrètement. Cette fois c’est le cas de l’ancienne ministre de la santé Agnès Buzyn qui -son successeur Véran-  avait au début géré de façon calamiteuse la pandémie. Ils avaient d’abord minimisé son impact allant même jusqu’à considérer que les masques n’étaient pas utiles, Ce qui a largement contribué à favoriser la progression des contaminations et leur degré de gravité. 

La Cour de cassation a tranché. Ce vendredi 20 janvier, la plus haute juridiction française a annulé la mise en examen de l’ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn , pour mise en danger de la vie d’autrui dans l’enquête sur la gestion de l’épidémie de Covid-19 par le gouvernement. Poursuivie devant la Cour de justice de la République depuis le 10 septembre 2021, Agnès Buzyn a eu gain de cause auprès de la justice. Celle-ci a estimé que le délit de mise en danger de la vie d’autrui ne pouvait pas être reproché à l’ancienne ministre de la Santé.

 

« Le délit de mise en danger d’autrui ne peut être reproché à une personne que si une loi ou un règlement lui impose une obligation particulière de prudence ou de sécurité », explique  laborieusement la Cour de cassation dans un communiqué. La haute juridiction française précise que « cette obligation doit être objective, immédiatement perceptible et clairement applicable »« Or, aucun des textes auxquels s’est référé la commission d’instruction » de la Cour de justice de la République (CJR) pour mettre en examen en septembre 2021 « l’ancienne ministre de la Santé ne prévoit d’obligation particulière de prudence ou de sécurité » ! est-il ajouté.

Néanmoins, Agnès Buzyn n’est pas sortie d’affaire. D’après la loi, « l’annulation de la mise en examen a pour effet d’attribuer automatiquement à l’ancienne ministre le statut de témoin assisté », est-il souligné dans le communiqué. Donc, en l’état, l’ancienne ministre de la Santé « ne peut être renvoyée devant la Cour de Justice de la République pour y être jugée ». Mais, elle reste mise en cause, même si aucune infraction ne pèse désormais sur elle.

 

Notons que de toute façon la cour de justice de la république Qui juge les anciens ministres est surtout composé en majorité de politiques et non  de juristes ce qui explique largement sa bienveillance et la faiblesse des éventuelles sanctions prises.  

 

 

« Non seulement j’avais vu, mais prévenu »

L’avocat d’Agnès Buzyn, Me Éric Dezeuze, n’a pas souhaité réagir. Ministre de la Santé entre mai 2017 et février 2020, Agnès Buzyn avait contesté sa mise en examen, ainsi que le contenu d’une expertise et la régularité de ses auditions. Sa demande ayant été rejetée par la commission d’instruction, elle avait formé un pourvoi au printemps 2022.

Affaire Agnès Buzyn, le procès de la démocratie

Affaire Agnès Buzyn, le procès de la démocratie

 

Globalement, la classe politique et même le monde médiatique s’indignent de la mise en examen de l’ancienne ministre de la santé, Agnès Buzyn. Le principal argument réside dans le fait qu’à l’époque des déclarations et des actions de la ministre, la connaissance médicale pouvait largement expliquer les contradictions de la politique sanitaire. Un argument qui peut être entendu. Dans le monde entier on a effectivement minimisé au début l’impact du virus et donc la nécessité de politiques très volontaristes.

 Mais au-delà de cet aspect très précis qui justifie la mise en examen de l’ancienne ministre de la santé, se pose la question de savoir comment évaluer la responsabilité des politiques. La plupart des observateurs, juristes, politiques et journalistes, considèrent  que cette évaluation et les éventuelles sanctions doivent avoir lieu dans le cadre des élections et que la justice n’a pas à s’immiscer dans la politique pour en juger la pertinence. Le problème, c’est qu’Agnès Buzyn mise en examen devant le tribunal pénal ne sera sans doute pas candidate à une prochaine élection nationale. À noter aussi que certains membres du gouvernement comme Agnès Buzyn n’ont jamais affronté de scrutin national.

Sur le fond, ce qui caractérise le monde politique, c’est l’absence d’évaluation de leur action en cours de mandat. Pour simplifier, on pourrait considérer que la démocratie en est encore au stade néandertalien. Elle se limite au dépôt d’un bulletin fois tous les quatre ou cinq ans. Entre-temps , des pseudos concertations sont organisées dans nombre d’organismes qui ne servent pas à grand-chose. Des organismes le plus souvent à la fois non compétents et sociologiquement non représentatifs.

Le mode de régulation de la vie politique par la justice n’est sans doute pas le moyen le plus intelligent et le plus efficace pour réguler l’action politique. Pour autant , la question se pose de savoir comment combler le grand vide démocratique entre deux élections sachant que pour se faire élire, des politiques promettent notamment beaucoup et tiennent peu leurs engagements. La démocratie et donc faussée dès le départ avec des promesses illusoires, un manque de compétence générale et une grande insuffisance de connaissances des réalités sociales et sociétales. Bref, le procès d’Agnès Buzyn et sans doute d’autres ministres est la mise en cause d’un modèle démocratique devenu obsolète.

« Procès Buzyn » : comment évaluer la responsabilité des ministres

« Procès Buzyn » : comment évaluer la responsabilité des ministres

  • Fabien Bottini, qualifié aux fonctions de Professeur des Universités en droit public, Université Le Havre Normandie pose la problématique juridique de jugement des ministres ( dans le JDD, extrait)

Une approche intéressante mais essentiellement juridique qui fait trop l’impasse sur la crise démocratique.NDLR

Les conséquences judiciaires de la crise sanitaire relancent une nouvelle fois le débat récurrent sur la responsabilité des membres du gouvernement.

Une responsabilité pénale ou simplement politique?

Ceux-ci doivent-ils être pénalement responsables des actes accomplis dans l’exercice de leurs fonctions ou bien leur responsabilité ne peut-elle être que politique? La sanction la plus adaptée aux manquements des devoirs de leur charge est-elle en d’autres termes la prison et/ou une peine d’amende ou la simple perte de leur mandat? Qui des parlementaires ou des simples justiciables et du juge pénal est dans tous les cas mieux à même d’engager leur responsabilité et de les juger? Faut-il traiter de façon différente les délits intentionnels (comme la corruption) et non intentionnels (comme la mise en danger de la vie d’autrui)?

Depuis la Révolution française ces questions n’ont de cesse de diviser élus, juristes et citoyens eux – mêmes, deux thèses s’affrontant en la matière.

La première est celle de la responsabilité exclusivement politique des membres du gouvernement surtout lorsqu’ils sont mis en cause ès qualité pour des infractions non intentionnelles, comme c’est souvent le cas dans les scandales sanitaires. L’impossibilité de tout prévoir, la complexité du monde moderne, la nécessité d’éviter une paralysie de la prise de décision publique sont autant d’arguments invoqués à l’appui de cette solution.

Mais ces arguments sont réversibles, notamment parce que l’inaction par crainte de poursuites pénales peut elle-même être pénalement répréhensible. Sans compter que les va-et-vient des politiques entre sphère publique et sphère privée a atteint une telle ampleur de nos jours, que la perte de la fonction ministérielle n’apparaît plus comme une véritable sanction : puisque les membres du gouvernement peuvent valoriser sur le marché le réseau d’influence qu’ils ont tissé pendant leur mandat en devenant avocats d’affaires ou en se livrant à une activité de conseil.

C’est la raison pour laquelle la thèse de la responsabilité exclusivement politique est contestée par celle d’une responsabilité également pénale. Nul n’étant au-dessus des lois en démocratie, il est nécessaire, disent ses partisans, que les membres du gouvernement, puissent également rendre compte des violations qu’ils commettent à la loi pénale. Car l’exemple doit venir d’en haut, comme l’enseigne la doctrine du gouvernement spéculaire – entendu comme un gouvernement miroir de la société – depuis le IXe siècle.

D’autant que les actes détachables de l’exercice de leurs fonctions, tels que des faits de corruption, de subornation de témoins ou d’abus de biens sociaux, sont déjà jugés selon les règles ordinaires.

La procédure pénale a en effet considérablement évolué au tournant des années 1980, sous l’influence de la Cour européenne des droits de l’Homme, pour garantir à tout prévenu, simple particulier ou décideur public, son droit à un procès équitable devant un tribunal indépendant et impartial du pouvoir politique et faire en sorte que la loi pénale soit la même pour tous, « soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse » comme le commande l’article 6 de la DDHC.

Qui pour engager la responsabilité des ministres?

Qui pour engager la responsabilité des ministres : les parlementaires et une juridiction d’exception ou les citoyens et le juge pénal?

Quelle que soit la thèse retenue, la question se pose en effet de la procédure à suivre et de la juridiction compétente pour les poursuivre et, éventuellement, les condamner à raison de faits commis dans l’exercice de leurs fonctions.

Doivent-ils être directement destitués dans le cas de la responsabilité politique par les citoyens eux-mêmes lorsqu’ils refusent de quitter la fonction, comme c’est le cas aux États-Unis où un pouvoir de « recall » (c’est-à-dire de révocation) leur est parfois reconnu? Ou bien faut-il laisser au parlement seul le soin de les renverser?

Cette solution existe en droit français où l’Assemblée nationale – et non le Sénat – a le pouvoir d’engager la responsabilité collective des membres du gouvernement en votant une motion de censure contre l’ensemble des ministres, en se transformant ainsi en une sorte de juridiction d’exception politique. Aucune n’a toutefois jamais aboutie ni même été déposée pour dénoncer la mise en cause pénale d’un ministre.

Ne faudrait-il pour cette raison pas aller plus loin et reconnaître aux chambres un pouvoir de révocation individuelle, de façon à destituer le seul ministre mis en cause ès qualité pour sa gestion des affaires? Certains le pensent et voient même dans l’absence de cette faculté la raison première de la pénalisation – entendue comme le recours au juge pénal – de la responsabilité ministérielle.

Mais une telle réforme suffirait-elle à renforcer la confiance des citoyens envers le fonctionnement des institutions? Sa mise en œuvre effective ne se heurterait-elle pas à la solidarité de fait qui existe en pratique entre la majorité et ses ministres, conduisant celle-ci à protéger ceux-là envers et contre tout, au nom de la maxime latine : hodie tibi, cras mihi (« aujourd’hui moi, demain toi »)? Rien n’est moins sûr. C’est pourquoi les partisans de leur responsabilité pénale préconisent de confier leur jugement au juge du même nom, pour qu’ils répondent de leurs actes devant lui comme n’importe quel justiciable.

La Cour de justice de la République fait l’unanimité contre elle

Créée dans le contexte de l’affaire du sang contaminé en 1993, la Cour de justice de la République peut être vue comme la tentative de trouver une solution de compromis entre les thèses politique et pénale.

À la thèse pénale, elle empreinte l’idée que le filtrage des plaintes visant les ministres, l’instruction des faits qui leur sont reprochés et leur jugement doivent être confiés à des instances où siègent des magistrats judiciaires expérimentés dont l’un préside la Cour.

Mais à la thèse politique, on doit la présence de magistrats administratifs et financiers dans l’instance chargée de trier les plaintes – ceux-ci étant considéré plus à même de comprendre les contraintes du mandat ministériel – et une surreprésentation des parlementaires dans l’instance de jugement au détriment des magistrats professionnels (12 contre 3).

Or, à l’usage, l’institution n’a pas fait ses preuves, tant elle nourrit le soupçon de partialité envers le ministre poursuivi.

Qu’il soit du côté de la majorité ou de l’opposition, il est toujours facile de voir rétrospectivement dans le sens du verdict le résultat d’un complot, à tort ou à raison : qu’il lui soit trop clément et la majorité lui aura été favorable ; qu’il soit trop sévère et elle l’aura cloué au pilori.

Le poison du soupçon pèse donc sur la crédibilité de la Cour dont la décision est toujours jugée trop politique. Sous couvert de respecter les idéaux de la démocratie libérale, la justice d’exception qu’elle incarne les méconnaît pour cette raison : en ignorant que la démocratie postule en toutes circonstances le respect de la volonté générale ; et le libéralisme l’obligation de chacun d’assumer personnellement la responsabilité de ses actes dans le respect de son droit à un procès équitable – surtout lorsqu’il s’agit de faits pénalement répréhensibles.

Comment appliquer « la rigueur de la loi » soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse ?

À la question de savoir comment faire pour que les ministres soient placés sous toute la « rigueur de la loi », « soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse », et que leur droit élémentaire à un procès équitable soit pleinement respecté, le rapport Jospin de 2012 et le projet de révision constitutionnelle du 9 mai 2018 s’accordent dans les grandes lignes sur une solution alternative. Celle-ci revient à confier leurs poursuites au juge pénal, sous réserve d’aménagements à la procédure suivie devant lui, pour tenir compte des spécificités du mandat ministériel.

Une telle évolution est facilitée par l’essor des procédés de déontologie qui permettent de prévenir les manquements au devoir de probité qui ont longtemps constitué la première cause de poursuites contre les élus. Dès lors en effet que de tels mécanismes existent, les risques de poursuites se trouvent considérablement atténués sur le terrain des infractions intentionnelles et les ministres redoutent moins d’être mis en cause pour de tels faits.

C’est sans doute pourquoi le rapport comme le projet de révision proposaient tous deux de confier l’instruction et le jugement des plaintes les visant à un collège de magistrats expérimentés. S’ils divergent sur les modalités concrètes de leur désignation, on pourrait imaginer de confier à un panel de trois magistrats siégeant d’ordinaire dans les Chambres de l’instruction des Cours d’appel l’instruction à charge ET à décharge des faits qui leur sont reprochés.

Il serait de même possible d’imaginer que l’affaire soit délocalisée loin de Paris, par exemple à Bordeaux, pour prévenir les tentatives de pression sur ces juges et ceux de la formation de jugement éventuellement saisie de l’affaire.

La tentation de soustraire les ministres à toute responsabilité pénale non intentionnelle

Mais un examen attentif du projet de révision de 2018 montre que l’idée d’une réforme achoppe toujours sur un point : celui de la responsabilité pénale des ministres pour des faits non intentionnels.

Le projet voulait en effet conditionner les poursuites de ceux coupables d’inaction au fait que

« Le choix de ne pas agir leur est directement et personnellement imputable. »(art. 13)

Ce qui serait concrètement revenu à dire, si la réforme était passée, que toutes les plaintes déposées contre les membres du gouvernement dans le contexte de la crise sanitaire auraient été déclarées irrecevables.

On imagine l’impact sur l’opinion publique du sentiment d’injustice que les victimes ou leurs familles n’auraient pas manqué d’éprouver alors même qu’une telle réforme paraît des plus inutiles : les conditions à réunir pour pouvoir retenir la condamnation d’un justiciable au titre des délits non intentionnels ont été réformées en 2000, de façon à trouver un point d’équilibre satisfaisant entre ce qui relève de la faute pénale et ce qui lui est étranger.

La relaxe d’un certain nombre d’exécutifs locaux poursuivis pour de tels faits le prouve. Remédier à la crise de la démocratie suppose que les gouvernants en prennent conscience, s’ils veulent véritablement substituer à la Cour de justice de la République un régime de responsabilité conforme à l’idéal républicain de bonne administration de la justice.

 

 

Fabien Bottini, Qualifié aux fonctions de Professeur des Universités en droit public, Université Le Havre NormandieCet article est republié à partir de The Conversation .

Affaire Buzyn : La démocratie en question

Affaire Buzyn : La démocratie en question

Un papier du « Monde » (extrait) qui évoque l’insuffisance de démocratie

La mise en examen pour « mise en danger de la vie d’autrui » d’Agnès Buzyn, l’ancienne ministre de la santé, par la Cour de justice de la République dans le cadre la gestion de la pandémie de SARS-CoV-2 pose plusieurs questions importantes sur le fonctionnement des institutions. La mise en examen pour « mise en danger de la vie d’autrui » de l’ex-ministre de la santé Agnès Buzyn par la commission d’instruction de la Cour de justice de la République (CJR), vendredi 10 septembre, a suscité beaucoup d’émoi – pas toujours pour de bonnes raisons. L’information judiciaire ouverte à l’été 2020 à la suite de plaintes déposées par des soignants et des familles de patients porte sur les soupçons de manque d’anticipation par le gouvernement d’un risque épidémique mondial et de mauvaises décisions ou de non-décisions une fois la pandémie de SARS-CoV-2 survenue.

 Cette première mise en examen spectaculaire pourrait être suivie d’autres. Edouard Philippe, alors premier ministre, et Olivier Véran, le successeur de Mme Buzyn, étaient également aux avant-postes des responsabilités au début de la crise sanitaire. Cette mise en examen a été décidée, rappelons-le, sur la base d’éléments dont nous ne disposons pas, par une commission d’instruction composée de trois magistrats professionnels statutairement indépendants. C’est une étape de procédure importante, car elle traduit l’existence d’indices graves et concordants, mais Mme Buzyn reste présumée innocente.

Le débat est ailleurs. Il ne porte pas sur ce que font les juges, mais sur ce que nous, citoyens, associations, syndicats, élus locaux ou parlementaires, nous attendons d’eux. La justice pénale est appelée ici à se prononcer, fût-ce par la voie de cette juridiction d’exception qu’est la CJR, sur des décisions prises par un gouvernement face à une crise inédite.

En l’occurrence, il ne s’agit pas d’enquêter sur des malversations ou des conflits d’intérêts dans la conduite des affaires publiques. Il s’agit de savoir si, compte tenu des informations disponibles au cours de ces semaines cruciales, les bonnes décisions ont été prises au bon moment et si la vérité, ou plus exactement l’état des connaissances à un instant T, n’aurait pas été cachée aux citoyens pour de mauvaises raisons. Bref, de savoir si les personnes chargées de la politique de santé publique ont été à la hauteur de leurs responsabilités.

 Recourir au droit pénal pour sanctionner les éventuelles incompétences de tel ou tel ministre est d’abord un aveu d’échec des contre-pouvoirs démocratiques. Certes, le Parlement a été rapidement saisi. Des commissions d’enquête, à l’Assemblée nationale et au Sénat, ont fait apparaître l’état d’impréparation dans lequel se trouvait l’administration de la santé. Elles ont bien identifié les responsabilités, mais, faute de pouvoir réclamer des sanctions, leur travail a surtout consisté à émettre des recommandations pour l’avenir. On touche là aux limites des institutions de la Ve République.

 Venu des pratiques anglo-saxonnes, le recours au juge pour trancher toute question privée ou publique est un progrès dans un Etat de droit. Mais il ne doit pas conduire à poser à la justice des questions qui ne relèvent pas de sa mission. Quant au sort de la CJR, cette juridiction bancale, c’est une nouvelle démonstration qu’il aurait dû être réglé depuis longtemps, comme François Hollande en 2012 puis Emmanuel Macron en 2017 s’y étaient engagés.

Crise Covid : Les déclarations contradictoires d’ Agnès Buzyn (et du gouvernement !)

Crise Covid : Les déclarations contradictoires d’ Agnès Buzyn (et du gouvernement !)

Le 24 janvier 2020, l’ancienne ministre de la santé a déclaré « les risques de propagation du coronavirus dans la population sont très faibles« , comme le rapporte France Bleu, avant de préciser que cette analyse pourrait « évoluer ».

Le 26 janvier 2020 : elle affirme que les masques chirurgicaux sont « totalement inutiles » pour les personnes non contaminées. « Ce sont des masques qu’il faut mettre quand on est malade pour éviter d’envoyer des microbes à son entourage », assure-t-elle le 26 janvier. « Après, il y a des masques de protection pour des personnes en contact étroit avec des personnes malades. Ce sont des masques qui sont essentiellement réservés au personnel soignant, présents dans les hôpitaux. »

Selon elle, il n’y a alors « aucune indication à acheter des masques ;pour la population française. » Par ailleurs, elle précise que « des dizaines de millions de masques » sont en stock en cas d’épidémie. « Si un jour nous devions proposer de porter des masques à telle ou telle population, les autorités sanitaires les distribueraient. »

Après sa défaite électorale à la mairie de Paris, elle déclare le 17 mars 2020 : « Je savais que la vague du tsunami était devant nous » « Quand j’ai quitté le ministère, je pleurais parce que je savais que la vague du tsunami était devant nous. » Elle assure avoir alerté l’Elysée et Matignon dès janvier sur le « danger » potentiel du coronavirus. Au sujet des élections municipales, elle ajoute :  »Depuis le début, je ne pensais qu’à une seule chose : au coronavirus. On aurait dû tout arrêter, c’était une mascarade. »

Le 30 juin 2020, elle affirme : « Je n’ai à aucun moment sous-estimé le risque »« Vous ne pouvez pas dire qu’on n’a pas été réactifs », martèle quelques mois plus tard l’ex-ministre de la Santé. En juin, elle est entendue par la commission d’enquête de l’Assemblée nationale chargée d’évaluer la gestion de l’épidémie en France. Agnès Buzyn y affirme avoir alerté l’Elysée et Matignon  »autour du 11 janvier ».

Notons que l’actuel ministre de la santé et les autres membres du gouvernement se sont autant contredits ensuite.

Agnès Buzyn : Un procès pour rien ?

Agnès Buzyn : Un procès pour rien ?

 

Après la mise en examen de l’ancienne ministre devant la Cour de justice de la République, les deux juristes Olivier Beaud et Cécile Guérin-Bargues estiment, dans une tribune au « Monde », que le risque est grand de voir les attentes des plaignants déçues.

 

Tribune. 

 

Comme les émigrés de l’Ancien Régime, les magistrats de la Cour de justice de la République (CJR) n’ont « rien appris et ils ont tout oublié ». Plus de vingt ans après l’affaire du sang contaminé, ils viennent de mettre en examen Agnès Buzyn, ministre de la santé de mai 2017 à février 2020, pour « mise en danger de la vie d’autrui » en raison du rôle qu’elle a joué dans la gestion de l’épidémie de Covid-19. Ils estiment donc que son prétendu défaut d’anticipation ou son éventuelle incompétence relèvent de la responsabilité pénale.

On retrouve ici le cocktail explosif du drame du sang contaminé : un problème sanitaire majeur et des familles endeuillées qui, encouragées par leurs avocats, cherchent à imputer, par la voie pénale, la responsabilité de leurs souffrances aux gouvernants et décideurs publics. Dans un cas comme dans l’autre, les magistrats de la commission d’instruction de la CJR leur ont emboîté le pas, en tablant sur la contestable élasticité du droit pénal et sur la possibilité qui leur est offerte de requalifier pénalement les faits.

En adoptant ici une incrimination définie de manière aussi vague que la « mise en danger de la vie d’autrui », les magistrats tombent dans une lecture rétroactive des faits, prompte à condamner des décisions ministérielles pourtant prises dans une période d’incertitude scientifique maximale quant à l’étendue et à la dangerosité du Covid-19.

La liberté d’action de la ministre, contrainte par la pénurie de masques, et le contexte politique, marqué par la volonté de la grande majorité des responsables politiques de maintenir les élections municipales de mars 2020, seront probablement minorés. L’instruction, éminemment complexe dans un tel dossier, sera encore ralentie par l’existence de procédures parallèles nées de plaintes relatives aux mêmes faits mais déposées devant les juridictions ordinaires, car visant des décideurs publics qui ne sont pas des « membres du gouvernement », pour lesquels seule la CJR est compétente (article 68-1 de la Constitution).

La suite de l’histoire est pourtant écrite. Incapable de résister à la pression d’une opinion publique qui exige qu’on lui rende des comptes, la commission d’instruction saisira la juridiction de jugement. Il reviendra alors à trois magistrats issus de la Cour de cassation et à douze parlementaires de tenter de déterminer s’il y a bien eu, de la part de la ministre, une violation délibérée d’une règle de prudence ou de sécurité.

Société-Covid-19 -procès Agnès Buzyn: la mise en cause de la démocratie

Société-Covid-19 -procès Agnès Buzyn: la mise en cause de la démocratie

 

Globalement, la classe politique et même le monde médiatique s’indignent de la mise en examen de l’ancienne ministre de la santé, Agnès Buzyn. Le principal argument réside dans le fait qu’à l’époque des déclarations et des actions de la ministre, la connaissance médicale pouvait largement expliquer les contradictions de la politique sanitaire. Un argument qui peut être entendu. Dans le monde entier on a effectivement minimisé au début l’impact du virus et donc la nécessité de politiques très volontaristes.

 Mais au-delà de cet aspect très précis qui justifie la mise en examen de l’ancienne ministre de la santé, se pose la question de savoir comment évaluer la responsabilité des politiques. La plupart des observateurs, politiques et journalistes, considèrent  que cette évaluation et les éventuelles sanctions doivent avoir lieu dans le cadre des élections et que la justice n’a pas à s’immiscer dans la politique pour en juger la pertinence. Le problème, c’est qu’Agnès Buzyn mise en examen devant le tribunal pénal ne sera sans doute pas candidate à une prochaine élection nationale. À noter aussi que certains membres du gouvernement comme Agnès Buzyn n’ont jamais affronté de scrutin national.

Sur le fond, ce qui caractérise le monde politique, c’est l’absence d’évaluation de leur action en cours de mandat. Pour simplifier, on pourrait considérer que la démocratie en est encore au stade néandertalien. Elle se limite au dépôt d’un bulletin fois tous les quatre ou cinq ans. Entre-temps , des pseudos concertations sont organisées dans nombre d’organismes qui ne servent pas à grand-chose. Des organismes le plus souvent à la fois non compétents et sociologiquement non représentatifs.

Le mode de régulation de la vie politique par la justice n’est sans doute pas le moyen le plus intelligent et le plus efficace pour réguler l’action politique. Pour autant , la question se pose de savoir comment combler le grand vide démocratique entre deux élections sachant que pour se faire élire, des politiques promettent notamment beaucoup et tiennent peu leurs engagements. La démocratie et donc faussée dès le départ avec des promesses illusoires, un manque de compétence générale et une grande insuffisance de connaissances des réalités sociales et sociétales. Bref, le procès d’Agnès Buzyn et sans doute d’autres ministres est la mise en cause d’un modèle démocratique devenu obsolète.

Covid : Les déclarations contradictoires d’ Agnès Buzyn (et du gouvernement !)

Covid : Les déclarations contradictoires d’ Agnès Buzyn  (et du gouvernement !)

Le 24 janvier 2020, l’ancienne ministre de la santé a déclaré « les risques de propagation du coronavirus dans la population sont très faibles« , comme le rapporte France Bleu, avant de préciser que cette analyse pourrait « évoluer ».

 Le 26 janvier 2020 : elle affirme que les masques chirurgicaux sont « totalement inutiles » pour les personnes non contaminées. « Ce sont des masques qu’il faut mettre quand on est malade pour éviter d’envoyer des microbes à son entourage », assure-t-elle le 26 janvier. « Après, il y a des masques de protection pour des personnes en contact étroit avec des personnes malades. Ce sont des masques qui sont essentiellement réservés au personnel soignant, présents dans les hôpitaux. »

Selon elle, il n’y a alors « aucune indication à acheter des masques ;pour la population française. » Par ailleurs, elle précise que « des dizaines de millions de masques » sont en stock en cas d’épidémie. « Si un jour nous devions proposer de porter des masques à telle ou telle population, les autorités sanitaires les distribueraient. »

Après sa défaite électorale à la mairie de Paris, elle déclare le 17 mars 2020 : « Je savais que la vague du tsunami était devant nous » « Quand j’ai quitté le ministère, je pleurais parce que je savais que la vague du tsunami était devant nous. » Elle assure avoir alerté l’Elysée et Matignon dès janvier sur le « danger » potentiel du coronavirus. Au sujet des élections municipales, elle ajoute :  »Depuis le début, je ne pensais qu’à une seule chose : au coronavirus. On aurait dû tout arrêter, c’était une mascarade. »

Le 30 juin 2020, elle affirme : « Je n’ai à aucun moment sous-estimé le risque »« Vous ne pouvez pas dire qu’on n’a pas été réactifs », martèle quelques mois plus tard l’ex-ministre de la Santé. En juin, elle est entendue par la commission d’enquête de l’Assemblée nationale chargée d’évaluer la gestion de l’épidémie en France. Agnès Buzyn y affirme avoir alerté l’Elysée et Matignon  »autour du 11 janvier ».

Notons que l’actuel ministre de la santé et les autres membres du gouvernement se sont autant contredits.

 

Le JDD premier avocat d’Agnès Buzyn

Le JDD premier avocat d’Agnès Buzyn

 Le directeur de la rédaction du JDD, Hervé Gattegno prend sa plume de soutien à Macron avec certains arguments pertinents, d’autres très partisans et même vulgaires.

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Depuis vendredi, la France est le seul pays au monde où un responsable public est traduit devant la justice pénale pour sa gestion de la crise sanitaire. L’épidémie de Covid-19 ayant frappé la quasi-totalité de la planète et les gouvernements l’ayant affrontée comme ils ont pu, avec des hésitations compréhensibles et des errements comparables, faut-il en déduire que nos dirigeants ont fait pire qu’ailleurs ou que nos juges sont plus perspicaces? D’évidence, ce n’est ni l’un ni l’autre. Avec la mise en examen d’Agnès Buzyn, une étape nouvelle est franchie dans le conflit de pouvoir entre la magistrature et le monde politique.

Contrairement à ce que croient les jobards et disent les démagogues, cette offensive ne nous place pas aux avant-postes mais à l’arrière-garde de la démocratie. Elle est à la fois déraisonnable, déloyale et dévastatrice.

La déraison s’exprime dans le choix des indices retenus contre l’ex-ministre : il ne tient aucun compte de la stupeur et de l’incertitude qui ont entouré l’irruption du virus. Sur les masques comme pour les tests, on ne peut décemment reprocher à Agnès Buzyn de n’avoir pas discerné l’an dernier ce qui est établi aujourd’hui. Quand les experts eux-mêmes se divisent, un ministre est-il censé en savoir plus que les savants? On voit mal, du reste, quelle compétence permettrait aux juges de la CJR d’en décider.

Seuls juges de leurs propres actions, les juges imposent leur pouvoir sans contre-pouvoir.

La déloyauté réside dans la violation délibérée par des magistrats de la séparation des pouvoirs, principe qui n’est pas destiné à protéger ceux qui les détiennent mais les citoyens au nom desquels ils sont exercés. En reprochant à Agnès Buzyn d’avoir « mis en danger » les ­Français par ses décisions (ou son indécision), c’est bien une politique de santé que la CJR s’autorise à apprécier – pour ne pas dire à condamner. En cela, les magistrats outrepassent leurs missions. Mais à l’inverse des ministres, nul ne les sanctionnera pour cela : seuls juges de leurs propres actions, les juges imposent leur pouvoir sans contre-pouvoir. Peut-être est-il temps d’en finir avec cette anomalie.

La dévastation découle de tout ce qui précède. La gestion de la pandémie par Emmanuel Macron et ses gouvernements n’est certes pas au-dessus de toute critique (Édouard Philippe l’a humblement admis en son temps) ; mais en jetant sur elle le soupçon d’une intention malveillante, les juges de la CJR versent dans le populisme judiciaire. Ils ne peuvent ignorer qu’ils sapent la crédibilité d’une politique sanitaire déjà difficile à imposer dans un pays rétif aux injonctions bien plus qu’aux injections. Observons d’ailleurs leur constance : en octobre 2020, c’est au lendemain de l’annonce du couvre-feu dans les grandes villes que les domiciles des ministres visés par l’enquête avaient été perquisitionnés – surprenant calendrier.

L’autre effet désastreux de tels dévoiements est, paradoxalement, l’affaissement de la justice : autant que les gouvernants qu’ils cherchent à concurrencer, les magistrats doivent, pour rester légitimes, garder le respect des citoyens. Attiser la défiance ne les aidera pas à inspirer la confiance.

Covid-19 -procès Agnès Buzyn: la mise en cause de la démocratie

Covid-19 -procès Agnès Buzyn: la mise en cause de la démocratie

 

Globalement, la classe politique et même le monde médiatique s’indignent de la mise en examen de l’ancienne ministre de la santé, Agnès Buzyn. Le principal argument réside dans le fait qu’à l’époque des déclarations et des actions de la ministre, la connaissance médicale pouvait largement expliquer les contradictions de la politique sanitaire. Un argument qui peut être entendu. Dans le monde entier on a effectivement minimisé au début l’impact du virus et donc la nécessité de politiques très volontaristes.

 Mais au-delà de cet aspect très précis qui justifie la mise en examen de l’ancienne ministre de la santé, se pose la question de savoir comment évaluer la responsabilité des politiques. La plupart des observateurs, politiques et journalistes, considèrent  que cette évaluation et les éventuelles sanctions doivent avoir lieu dans le cadre des élections et que la justice n’a pas à s’immiscer dans la politique pour en juger la pertinence. Le problème, c’est qu’Agnès Buzyn mise en examen devant le tribunal pénal ne sera sans doute pas candidate à une prochaine élection nationale. À noter aussi que certains membres du gouvernement comme Agnès Buzyn n’ont jamais affronté de scrutin national.

Sur le fond, ce qui caractérise le monde politique, c’est l’absence d’évaluation de leur action en cours de mandat. Pour simplifier, on pourrait considérer que la démocratie en est encore au stade néandertalien. Elle se limite au dépôt d’un bulletin fois tous les quatre ou cinq ans. Entre-temps , des pseudos concertations sont organisées dans nombre d’organismes qui ne servent pas à grand-chose. Des organismes le plus souvent à la foisnon compétents et sociologiquement non représentatifs.

Le mode de régulation de la vie politique par la justice n’est sans doute pas le moyen le plus intelligent et le plus efficace pour réguler l’action politique. Pour autant , la question se pose de savoir comment combler le grand vide démocratique entre deux élections sachant que pour se faire élire, des politiques promettent notamment beaucoup et tiennent peu leurs engagements. La démocratie et donc faussée dès le départ avec des promesses illusoires, un manque de compétence générale et une grande insuffisance de connaissances des réalités sociales et sociétales. Bref, le procès d’Agnès Buzyn et sans doute d’autres ministres est la mise en cause d’un modèle démocratique devenu obsolète.

Agnès Buzyn devant la Cour de Justice de la République

Agnès Buzyn devant la Cour de Justice de la République

Selon une information du Monde.fr, Agnès Buzyn, ancienne ministre de la Santé, est convoquée ce vendredi devant les juges d’instruction de la Cour de justice de la République (CJR) sur les chefs d’« abstention de combattre un sinistre » et de « mise en danger de la vie d’autrui » dans le cadre de la crise du ­Covid.

 

Encore une affaire qui risque de finir en eau de boudin pour deux raisons. La première est que la cour de justice de la république constitue une cour d’exception réservée aux ministres et composée en majorité de politiques.

 

Dans la plupart des cas, la cour de justice n’a prononcé que des peines très symboliques ou rien du tout. La seconde raison c’est que tout le gouvernement a été impliqué dans les erreurs de gestion de la crise sanitaire. Une sanction contre l’ancienne ministre de la santé risquerait de faire jurisprudence.( Rappelons-nous au départ l’affaire du masque par exemple que les responsables considéraient comme inutiles), puis le manque de masques quand il a été rendu obligatoire. De ce point de vue le ministre actuel de la santé a tenu des propos encore plus contradictoires que ceux d’ Agnès Buzin.

CORONAVIRUS: INFORMATION JUDICIAIRE OUVERTE CONTRE PHILIPPE, BUZYN ET VÉRAN : du pipeau

CORONAVIRUS: INFORMATION JUDICIAIRE OUVERTE CONTRE PHILIPPE, BUZYN ET VÉRAN : du pipeau

 

Comme déjà indiqué à plusieurs reprises,  des enquêtes préliminaires comme les enquêtes plus formelles décidées par la commission dépendant de la cour de justice de la république relève de l’agitation médiatique. Une question préalable toutefois : faut-il ou non judiciariser les insuffisances de gestion d’un gouvernement où trouver un mode de régulation qui permette  un contrôle démocratique régulier.

Il y a déjà plusieurs semaines qu’est envisagée cette ouverture d’information judiciaire concernant Édouard Philippe, l’ancienne ministre de la santé et l’actuel. Le problème est que cette procédure est ouverte sous la tutelle de la cour de justice de la république, justice exception qui n’a jamais puni pratiquement personne. Et pour cause puisque cette cour de justice de la république comprend neuf élus et trois magistrats !

Conclusion beaucoup d’agitation, sans doute beaucoup d’audiences, de roulements de tambour dans les médias, des affaires qui vont traîner des mois, voire des années. Et au final rien ou pas grand-chose.

Pourtant Le procureur général près la Cour de cassation a publié un communiqué ce mardi: il y annonce l’ouverture d’une information judiciaire du chef d’abstention de combattre un sinistre, délit prévu et réprimé par m’article 223-7 du code pénal, pour des faits commis à Paris courant 2019 et 2020, contre Edouard Philippe, Agnès Buzyn et Olivier Véran. Cette information judiciaire porte plus précisément sur la gestion de la crise sanitaire liée au coronavirus.

Cette procédure judiciaire succède à la décision, prise le 3 juillet, de la commission des requêtes de la Cour de Justice de la République (CJR) de transmettre plusieurs plaintes relatives au traitement par l’Etat de la crise du Covid-19 au procureur général près la Cour de cassation, François Molins. La conduite de l’information judiciaire a été confiée par ce dernier à la commission d’instruction de la CJR.

 

Information judiciaire demandée contre Philippe, Buzyn et Véran : du vent

Information judiciaire demandée contre Philippe, Buzyn et Véran : du vent

La plupart des médias reprennent  en chœur l’information relative au lancement d’une information judiciaire contre Édouard Philippe, Buzyn et Véran à propos de la gestion de la crise sanitaire. Mais évidemment cette information judiciaire a été confiée à la cour de justice de la république, institution particulièrement bienveillante à l’égard de membres du gouvernement et qui n’a jamais pris la moindre sanction significative et pour cause. C’est une justice d’exception puisque la cour est composée de neuf politiques et de trois magistrats.

 

Au pire ( comme pour la présidente actuelle de la BC, Christine Lagarde dans l’affaire tapie) , la cour de justice de la république fera les gros yeux aux intéressés si des fautes y compris graves leur étaient imputées. La commission des requêtes de la Cour de justice de la République a donc annoncé vendredi avoir transmis au procureur général près la Cour de cassation neuf plaintes contre Edouard Philippe, Agnès Buzyn et Olivier Véran en vue de l’ouverture d’une information judiciaire pour leur gestion de l’épidémie provoquée par le nouveau coronavirus en France.

Edouard Philippe, Premier ministre jusque ce vendredi, Agnès Buzyn et Olivier Véran, qui se sont succédé au ministère de la Santé, sont visés par des plaintes pour “abstention de combattre un sinistre”.

“Il appartient désormais au procureur général – lié par les termes de cette décision – d’ouvrir une information judiciaire à l’encontre de M. Edouard Philippe, de Mme Agnès Buzyn et de M. Olivier Véran”, écrit la Cour de justice de la République dans un communiqué.

La Cour de justice de la République précise que le délit cité est passible de deux ans d’emprisonnement et de 30.000 euros d’amende. Une précision qui s’impose car la cour de justice n’a pratiquement jamais puni personne.

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