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Business et nouvelles technologies : Les plates-formes (et autres chatGPT) pillent les opérateurs et créateurs de contenus

Business et nouvelles technologies : Les plates-formes (et autres chatGPT) pillent les opérateurs et créateurs de contenus


L’économiste Edmond Baranes considère, dans une tribune au « Monde », que le coût des investissements dans les télécoms repose sur les seuls opérateurs, alors que les plates-formes en sont les premières bénéficiaires.

La croissance vertigineuse du trafic de données a rendu les relations entre les opérateurs de télécommunications et les géants du numérique de plus en plus délicates. La poule aux œufs d’or est en effet le contenu, de la vidéo aux jeux, de la diffusion en direct aux publications sur les réseaux sociaux. Or, les entreprises qui sont chargées de délivrer ce contenu ne sont pas celles qui le monétisent.

La diffusion de contenu nécessite une infrastructure de réseau de qualité, intensive en capital et déployée principalement par les opérateurs télécoms. Le besoin d’investissement pour atteindre les objectifs de connectivité fixés par l’Union européenne est estimé à au moins 174 milliards d’euros supplémentaires. Ce financement et celui nécessaire au fonctionnement et à la maintenance des réseaux proviennent de l’industrie européenne des télécoms. Le modèle économique de ces opérateurs repose principalement sur un côté du marché : les consommateurs, facturés chaque mois.

De l’autre côté du marché, les fournisseurs de contenus ont connu une croissance économique remarquable en s’appuyant sur cette infrastructure. Les géants Facebook, Amazon, Netflix et Google ont développé des modèles commerciaux sophistiqués qui leur permettent de gagner de l’argent grâce à la publicité, à la monétisation des données et aux services offerts (vidéo premium, plates-formes en ligne).

Il serait facile d’en conclure que les opérateurs devraient simplement faire évoluer leur modèle en mobilisant les deux faces du marché : les consommateurs et les offreurs de contenus. Mais cela restera très peu probable en l’absence d’intervention réglementaire en raison du déséquilibre entre les pouvoirs de marché des acteurs. Le secteur des télécoms est fragmenté entre des opérateurs relativement petits, alors que les plates-formes numériques se développent à l’échelle mondiale à grande vitesse. Les relations commerciales ne sont donc clairement pas équilibrées, non sans impact négatif sur le fonctionnement efficace du marché.

Une des hypothèses testées par la Commission européenne est le partage des coûts de réseau entre entreprises numériques et opérateurs. L’intuition est simple : la diffusion des contenus, principalement monétisée par ceux qui les fournissent, génère des coûts pour les opérateurs.

Foot et business: salaires de 11500 000 à 6 millions par mois

Foot et business: salaires de 11500 000 à 6 millions par mois

Le business conduit à des salaires démentiels dans le foot pro. Ainsi en ligue un les salaires peuvent varier de 100 000 € par mois à 6 millions. Pas étonnant non plus si le prix des places devient inaccessible pour beaucoup.Pas étonnant non plus si les finances des clubs français sont particulièrement fragiles surtout en tenant compte de leurs résultats décevants au plan international.( Éliminer le plus souvent très prématurément, les clubs français perdent d’énormes recettes)

Le Top 10 est composé cette année encore à 100% par les footballeurs du PSG comme ce fut le cas en 2022. Le podium est toutefois bouleversé par l’arrivée spectaculaire de Kylian Mbappé en première position. Il a triplé son salaire par rapport à l’an dernier pour atteindre 6 millions d’euros bruts mensuels, sans prendre en compte les primes et les revenus liés aux contrats publicitaires. L’attaquant devient le joueur le mieux payé de l’histoire de la Ligue 1.

Le nouveau capitaine de l’équipe de France devance largement Neymar, qui pointe à plus de 3,6 millions d’euros, un salaire légèrement en baisse. Troisième sur le podium, Lionel Messi qui reste stable avec plus de 3,3 millions d’euros.

Le premier non-Parisien est 11e. Wissam Ben Yedder, attaquant de Monaco, affiche un salaire de 650 000 euros mensuels. A la 13e position, Jordan Veretout est le plus gros salaire de l’Olympique de Marseille avec 550 000 euros par mois.

En 2023, la hiérarchie s’est inversée entre Kylian Mbappé, Neymar et Lionel Messi. En 2022, Neymar était en tête, depuis le kid de Bondy l’a largement dépassé. Le Top 15 des salaires des joueurs de Ligue 1 se compose ainsi (estimations correspondant au salaire brut mensuel, n’intégrant pas les primes).

Chez les femmes, La joueuse la mieux payée du championnat français est Marie-Antoinette Katoto avec un salaire mensuel estimé à 50 000 euros, bien loin du salaire de Kylian Mbappé.

Russie- Groupe Wagner : guerre, business et crimes

Russie- Groupe Wagner : guerre, business et crimes

Par Thierry Vircoulon
Coordinateur de l’Observatoire pour l’Afrique centrale et australe de l’Institut Français des Relations Internationales, membre du Groupe de Recherche sur l’Eugénisme et le Racisme, Université Paris Cité- dans The conversation

Créée après la révolution du Maïdan, en Ukraine (hiver 2013-2014), pour appuyer les séparatistes pro-russes dans le Donbass, cette organisation, largement impliquée en ce moment dans les combats autour de la ville de Bakhmout, joue actuellement un rôle de premier plan dans le conflit qui l’a vue naître. Mais entre 2014 et 2022, elle s’est fait un nom en étendant son champ d’opérations au Moyen-Orient et, surtout, à l’Afrique.

Le groupe doit sa visibilité médiatique d’abord à la Syrie, où il a combattu aux côtés des troupes gouvernementales et a été confronté aux forces américaines, puis à l’Afrique, où il s’étend de manière agressive depuis 2017. Initialement, il est apparu comme un fournisseur d’instructeurs et de combattants russes en Syrie, en Libye et sur divers théâtres d’opérations africains. Il est désormais bien plus que cela.

De récentes recherches montrent que le groupe Wagner a une double dimension : l’une visible (la fourniture de combattants/instructeurs), l’autre invisible. Comme souvent, l’aspect visible n’est que le sommet de l’iceberg.

Si Wagner a déployé à ce jour des forces dans cinq pays africains (Libye, Soudan, Centrafrique, Mali et brièvement Mozambique), des éléments liés à son dirigeant Evguéni Prigojine ont été identifiés dans plus d’une douzaine de pays africains pour des missions variées (militaire, économique ou politique).

Pays où le groupe Wagner est engagé militairement, économiquement et politiquement. Carte issue du rapport « La Zone grise. L’engagement militaire, mercenaire et criminel de la Russie en Afrique », de Julia Stanyard, Thierry Vircoulon et Julian Rademeyer, Global Initiative Against Transnational Organized Crime, février 2022. Cliquer pour, Fourni par l’auteur
Wagner fonctionne comme une holding multisectorielle qui opère à l’étranger dans trois domaines stratégiques par le biais d’entités militaires, économiques et politiques interconnectées qui, toutes ensemble, forment le groupe – ou, plutôt, la nébuleuse.

En effet, ces sociétés sont caractérisées par leur opacité. Certaines d’entre elles fournissent des services militaires à des gouvernements autocratiques affaiblis (formation, équipements, combattants), n’hésitant pas à violer les embargos de l’ONU comme en Centrafrique et en Libye. D’autres fournissent des services de conseil politique et d’influence (missions d’observation électorale biaisées, campagnes de propagande et de désinformation numérique, etc.). Certaines exploitent des ressources naturelles en contrepartie de services politiques ou militaires, tandis que d’autres encore fournissent des services logistiques (transport).

Bien qu’elles soient dispersées de par le monde, elles ont toutes en commun d’être liées à des entreprises basées en Russie et contrôlées par Evguéni Prigojine et son entourage. Cette holding multisectorielle montre que le groupe Wagner n’est pas seulement une société militaire, mais aussi un prestataire d’opérations d’influence politique et un réseau d’entreprises avec des filiales locales.

De ce fait, la présence de la holding varie selon les pays. Si certains de ses engagements sont purement militaires (Libye), d’autres se limitent à des rôles politiques, commerciaux ou encore logistiques (Cameroun, Kenya). Et dans certains pays (Centrafrique, Soudan), le Groupe Wagner déploie la totalité de sa gamme d’activités.

Cette holding russe n’est pas seulement ancrée dans le vaste univers de la corruption internationale (paradis fiscaux, sociétés écrans, commerce illicite, etc.), elle s’inscrit aussi et surtout dans l’histoire contemporaine de la Russie.

Elle est, en effet, le symbole de l’évolution des relations entre le crime organisé et le pouvoir en Russie. La mafia a connu un véritable essor en Russie après la chute de l’Union soviétique. Avec la privatisation des entreprises publiques et la faiblesse d’un État russe ne disposant pas des ressources nécessaires pour maintenir l’ordre, la criminalité a explosé et certaines privatisations ont donné lieu à de véritables guerres économiques (par exemple, la fameuse guerre de l’aluminium). Bon nombre des oligarques d’aujourd’hui ont fait fortune pendant cette période violente.

Toutefois, depuis l’avènement de Poutine, la relation entre le crime organisé, les oligarques et le pouvoir a changé. Les groupes criminels organisés sont devenus plus subordonnés et contrôlés par le Kremlin. Dans le même temps, le modèle dominant dans la criminalité organisée russe a évolué : les « entrepreneurs de violence » contrôlant des marchés criminels ont été remplacés par des « entrepreneurs criminels », beaucoup plus ancrés dans l’économie légale.

De criminel à chef d’entreprise, la trajectoire d’Evguéni Prigojine reflète parfaitement cette évolution. Sous le règne de Poutine, les hommes d’affaires politiquement connectés sont devenus plus dépendants du Kremlin pour maintenir leur pouvoir et leur richesse. Le groupe Wagner repose sur cette relation symbiotique entre le pouvoir, le monde des affaires et celui de la criminalité. De ce fait, en quelques années, cette nébuleuse d’entreprises privées est devenue un des outils de la diplomatie secrète russe.

Le mode d’intervention de Wagner à l’étranger révèle son étroite imbrication avec le pouvoir russe. Le déploiement de personnel est toujours précédé d’un contact à haut niveau dans l’appareil d’État russe, d’une campagne d’influence sur les réseaux sociaux et de création de filiales locales du groupe. Le partenariat est ainsi agréé au plus haut niveau des deux pays et repose sur un montage financier généralement basé sur l’exploitation de ressources naturelles du pays de déploiement (pétrole en Syrie et or en Afrique).

Avec les sanctions contre la Russie, l’intérêt stratégique que représente la holding Wagner s’est encore accentué. Non seulement ses services politiques et militaires servent à accroître l’influence du Kremlin à l’étranger (en particulier en Afrique francophone) mais ses activités dans les économies illicites peuvent permettre de contourner les sanctions occidentales et de développer des ressources économiques alternatives.

Si sa participation aux combats sur le front russo-ukrainien provoque des frictions entre Prigojine et la hiérarchie militaire, en revanche son rôle d’agent d’influence à l’étranger risque d’être de plus en plus utile pour la diplomatie secrète et l’économie de guerre du Kremlin, comme l’atteste la récente visite à Bamako du ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov.

Cet article est le résumé du rapport « La zone grise : l’engagement militaire, mercenaire et criminel de la Russie en Afrique » de Julia Stanyard, Julian Rademeyer et Thierry Vircoulon publié par Global Initiative against Transnational Organized Crime.

FOOT business: des salaires de 100 000 à 6 millions par mois

FOOT business: des salaires de 11500 000 à 6 millions par mois

Le business conduit à des salaires démentiels dans le foot pro. Ainsi en ligue un les salaires peuvent varier de 100 000 € par mois à 6 millions. Pas étonnant non plus si le prix des places devient inaccessible pour beaucoup.

Le Top 10 est composé cette année encore à 100% par les footballeurs du PSG comme ce fut le cas en 2022. Le podium est toutefois bouleversé par l’arrivée spectaculaire de Kylian Mbappé en première position. Il a triplé son salaire par rapport à l’an dernier pour atteindre 6 millions d’euros bruts mensuels, sans prendre en compte les primes et les revenus liés aux contrats publicitaires. L’attaquant devient le joueur le mieux payé de l’histoire de la Ligue 1.

Le nouveau capitaine de l’équipe de France devance largement Neymar, qui pointe à plus de 3,6 millions d’euros, un salaire légèrement en baisse. Troisième sur le podium, Lionel Messi qui reste stable avec plus de 3,3 millions d’euros.

Le premier non-Parisien est 11e. Wissam Ben Yedder, attaquant de Monaco, affiche un salaire de 650 000 euros mensuels. A la 13e position, Jordan Veretout est le plus gros salaire de l’Olympique de Marseille avec 550 000 euros par mois.

En 2023, la hiérarchie s’est inversée entre Kylian Mbappé, Neymar et Lionel Messi. En 2022, Neymar était en tête, depuis le kid de Bondy l’a largement dépassé. Le Top 15 des salaires des joueurs de Ligue 1 se compose ainsi (estimations correspondant au salaire brut mensuel, n’intégrant pas les primes).

Chez les femmes, La joueuse la mieux payée du championnat français est Marie-Antoinette Katoto avec un salaire mensuel estimé à 50 000 euros, bien loin du salaire de Kylian Mbappé.

Société et business: non aux influenceurs !

Société- non aux influenceurs !

Par Camille Lacan
Maître de Conférences en Sciences de Gestion et du Management, IAE de Perpignan, Université de Perpignan

Alice Crépin
Professeure assistante en marketing, ESSCA École de Management

dans the Conversation

Une réflexion intéressante au moment où le gouvernement s’apprête à réguler les influenceurs dont le vrai métier est de faire du business NDLR

Les influenceurs ont largement investi la sphère digitale depuis ces dix dernières années. Avec l’essor des réseaux sociaux numériques tels que TikTok, YouTube ou bien encore Instagram, ils ont acquis de larges audiences, de quelques milliers à plusieurs millions d’internautes pour certains d’entre eux, devant lesquelles ils partagent leurs passions, style de vie ou encore bons plans et astuces.

Si leur pouvoir d’influence est incontestable, leurs recommandations sont aujourd’hui de plus en plus remises en cause. À la frontière entre conseil amical et publicité, les pratiques d’une partie des influenceurs restent floues, ambiguës, voire trompeuses. Des scandales ont notamment éclaté concernant des « dropshipping » abusifs (achat de produits sur des sites pour les revendre plus cher sur son propre magasin en ligne), des recommandations vantant les mérites d’un produit jamais testé ni même acheté ou encore de la promotion d’arnaques.

Alors qu’en France, les victimes d’influenceurs s’organisent à travers le collectif AVI, la résistance des internautes s’organise également via les réseaux sociaux : c’est la désinfluence.

Le hashtag #deinfluencing accumule aujourd’hui plus de 277 millions de vues sur TikTok (réseau social où cette tendance est apparue). La « désinfluence » (« deinfluencing » en anglais) constitue la dernière tendance digitale de résistance à la surconsommation.

Elle renvoie à une prise de parole des internautes qui questionnent leur rapport à l’influence et à la surconsommation et qui dénoncent des pratiques d’influence peu éthiques, voire fallacieuses. Alors que les réseaux sociaux ont permis aux influenceurs (et aux marques) de produire un flot incessant de recommandations, leur impact économique et environnemental est questionné.

Les contenus produits avec ce hashtag peuvent prendre la forme de listes de produits « tendance » sur la plate-forme qu’ils n’achèteront pas (« things you cannot convince me to buy ») ou encore le partage d’expériences négatives de consommation visant à convaincre de ne pas acheter ces produits.

Pour l’instant très viral sur TikTok, notamment à l’encontre de certains influenceurs beauté, ce mouvement pourrait s’étendre vers d’autres réseaux sociaux et d’autres domaines face à des influenceurs parfois peu regardants sur les produits qu’ils recommandent.

La recherche académique permet de mieux comprendre ce mouvement de défense des consommateurs contre les tentatives de persuasion existantes sur les réseaux sociaux. De nombreuses théories sociologiques et marketing traitant de la création virtuelle de liens sociaux et de pratiques publicitaires éclairent ce phénomène.

Tout d’abord, les influenceurs créent une relation « para-sociale » avec leurs abonnés. Cette relation est développée à distance avec un personnage médiatique. Bien qu’unilatérale, elle se fonde sur le sentiment d’intimité et un lien psychologique affectif. Le public croit et comprend le personnage médiatique. Une telle relation peut se développer avec des personnages de séries télévisées, des artistes et… des producteurs de contenu.

Plusieurs recherches ont mis en avant qu’une relation parasociale constituait un vecteur puissant de l’intention d’achat sur les réseaux sociaux. Les professionnels du marketing ayant fait le même constat, les influenceurs sont devenus un outil de publicité très populaire. Le marketing de l’influence représente une industrie dépassant les 16 milliards de dollars en 2022.

Cette collaboration entre marques et influenceurs peut prendre de multiples formes, comme des envois de produits gratuits, des vidéos sponsorisées, des voyages luxueux… Et elle ne passe pas inaperçue aux yeux des consommateurs.

Cette remise en question de l’activité des influenceurs découle d’une perte de confiance des consommateurs, ainsi qu’à un environnement économique et écologique qui semble plus fragile et qui invite à la remise en question. Les consommateurs participant au mouvement #deinfluencing s’inscrivent dans une forme de rejet du contenu publicitaire déguisé, souvent très éloigné des valeurs actuelles de durabilité.

Cette perte de confiance peut provenir de déceptions à la suite d’achat de produits, de l’accroissement des contenus rémunérés ou encore de l’apparition de pratiques abusives. Ainsi, la sponsorisation est source de méfiance de la part des consommateurs, car il devient difficile de faire confiance au jugement d’un influenceur lorsque celui-ci est rémunéré par la marque. Le manque de transparence crée un sentiment de défiance, voire un sentiment de trahison.

Nous pouvons prendre l’exemple récent de Mikayla Noguiera, maquilleuse et star américaine des réseaux sociaux, qui a fait scandale en faisant un placement de produit pour un mascara L’Oréal considéré comme mensonger par les internautes (ceux-ci la soupçonnant d’avoir utilisé de faux cils). Les rumeurs d’escroquerie et d’abus de confiance se développent également en France, ce qui participe d’autant plus à cette remise en question de la crédibilité des influenceurs.

Au-delà de ce problème de confiance dans la performance des produits conseillés par les influenceurs, ceux-ci, en se professionnalisant, développent un style de vie de plus en plus éloigné de celui de leurs followers. Ils perdent en proximité avec eux et ne représentent plus le consommateur. Leur statut se rapproche alors d’un ambassadeur de marque, peu connecté aux problématiques réelles de leurs abonnés.

Dernièrement, la marque de cosmétiques Tarte a organisé un voyage très luxueux pour un groupe d’influenceurs, afin de promouvoir un lancement de produit. Ce voyage a été décrié par les internautes qui y ont vu un manque de sensibilité de la marque aux questions écologiques et à la situation économique actuelle (les influenceurs ayant été envoyés à Dubaï par avion en classe business puis logés dans un hôtel luxueux).

Cette tendance à la désinfluence vise donc à rompre le discours positif d’influenceurs sur certains produits, en le remplaçant par un contre-discours de consommateurs ordinaires soumis à des contraintes plus proches de la majorité des consommateurs (budgétaires, de limitation d’espace de stockage, de prise en compte de l’écologie, etc.).

Mieux éduqués, les consommateurs développent une conscience croissante des différentes tentatives de persuasion auxquelles ils sont soumis. Lorsqu’ils perçoivent une tentative de persuasion, ils vont développer des stratégies afin d’y échapper (zapping des publicités télévisuelles ; changement de radio pendant la coupure publicitaire, etc.). Or l’influence digitale reste un outil relativement nouveau à l’échelle de l’histoire des pratiques publicitaires, car il est lié au développement des réseaux sociaux. La connaissance des consommateurs et donc leurs pratiques d’évitement sont ainsi encore au stade de développement.

Ceci fait alors écho à d’autres phénomènes de résistance des consommateurs tels que le boycott, les techniques d’évitement de la publicité (ad blockers, zapping…), les mouvements anticonsuméristes (ou minimalistes) ou encore le téléchargement illégal.

Face au deinfluencing, deux axes sont envisageables pour les marques : recréer de la confiance et se rapprocher des problématiques des consommateurs. Ceci se fondera d’une part sur une transparence irréprochable de la part des influenceurs mais également sur un cadre législatif plus clair qui viendra protéger les consommateurs des abus.

Le contenu même des influenceurs est appelé à s’adapter en incitant moins à la surconsommation non réfléchie, en faisant des analyses plus complètes (basées sur un essai-produit réalisé sur une longue période, montrant différents modes d’utilisation d’un même produit, contextualisant la performance du produit…) ou encore en promouvant des achats plus durables et limitant le gaspillage.

Groupe Wagner : guerre, business et crimes

Groupe Wagner : guerre, business et crimes

Par Thierry Vircoulon
Coordinateur de l’Observatoire pour l’Afrique centrale et australe de l’Institut Français des Relations Internationales, membre du Groupe de Recherche sur l’Eugénisme et le Racisme, Université Paris Cité- dans The conversation

Créée après la révolution du Maïdan, en Ukraine (hiver 2013-2014), pour appuyer les séparatistes pro-russes dans le Donbass, cette organisation, largement impliquée en ce moment dans les combats autour de la ville de Bakhmout, joue actuellement un rôle de premier plan dans le conflit qui l’a vue naître. Mais entre 2014 et 2022, elle s’est fait un nom en étendant son champ d’opérations au Moyen-Orient et, surtout, à l’Afrique.

Le groupe doit sa visibilité médiatique d’abord à la Syrie, où il a combattu aux côtés des troupes gouvernementales et a été confronté aux forces américaines, puis à l’Afrique, où il s’étend de manière agressive depuis 2017. Initialement, il est apparu comme un fournisseur d’instructeurs et de combattants russes en Syrie, en Libye et sur divers théâtres d’opérations africains. Il est désormais bien plus que cela.

De récentes recherches montrent que le groupe Wagner a une double dimension : l’une visible (la fourniture de combattants/instructeurs), l’autre invisible. Comme souvent, l’aspect visible n’est que le sommet de l’iceberg.

Si Wagner a déployé à ce jour des forces dans cinq pays africains (Libye, Soudan, Centrafrique, Mali et brièvement Mozambique), des éléments liés à son dirigeant Evguéni Prigojine ont été identifiés dans plus d’une douzaine de pays africains pour des missions variées (militaire, économique ou politique).

Pays où le groupe Wagner est engagé militairement, économiquement et politiquement. Carte issue du rapport « La Zone grise. L’engagement militaire, mercenaire et criminel de la Russie en Afrique », de Julia Stanyard, Thierry Vircoulon et Julian Rademeyer, Global Initiative Against Transnational Organized Crime, février 2022. Cliquer pour, Fourni par l’auteur
Wagner fonctionne comme une holding multisectorielle qui opère à l’étranger dans trois domaines stratégiques par le biais d’entités militaires, économiques et politiques interconnectées qui, toutes ensemble, forment le groupe – ou, plutôt, la nébuleuse.

En effet, ces sociétés sont caractérisées par leur opacité. Certaines d’entre elles fournissent des services militaires à des gouvernements autocratiques affaiblis (formation, équipements, combattants), n’hésitant pas à violer les embargos de l’ONU comme en Centrafrique et en Libye. D’autres fournissent des services de conseil politique et d’influence (missions d’observation électorale biaisées, campagnes de propagande et de désinformation numérique, etc.). Certaines exploitent des ressources naturelles en contrepartie de services politiques ou militaires, tandis que d’autres encore fournissent des services logistiques (transport).

Bien qu’elles soient dispersées de par le monde, elles ont toutes en commun d’être liées à des entreprises basées en Russie et contrôlées par Evguéni Prigojine et son entourage. Cette holding multisectorielle montre que le groupe Wagner n’est pas seulement une société militaire, mais aussi un prestataire d’opérations d’influence politique et un réseau d’entreprises avec des filiales locales.

De ce fait, la présence de la holding varie selon les pays. Si certains de ses engagements sont purement militaires (Libye), d’autres se limitent à des rôles politiques, commerciaux ou encore logistiques (Cameroun, Kenya). Et dans certains pays (Centrafrique, Soudan), le Groupe Wagner déploie la totalité de sa gamme d’activités.

Cette holding russe n’est pas seulement ancrée dans le vaste univers de la corruption internationale (paradis fiscaux, sociétés écrans, commerce illicite, etc.), elle s’inscrit aussi et surtout dans l’histoire contemporaine de la Russie.

Elle est, en effet, le symbole de l’évolution des relations entre le crime organisé et le pouvoir en Russie. La mafia a connu un véritable essor en Russie après la chute de l’Union soviétique. Avec la privatisation des entreprises publiques et la faiblesse d’un État russe ne disposant pas des ressources nécessaires pour maintenir l’ordre, la criminalité a explosé et certaines privatisations ont donné lieu à de véritables guerres économiques (par exemple, la fameuse guerre de l’aluminium). Bon nombre des oligarques d’aujourd’hui ont fait fortune pendant cette période violente.

Toutefois, depuis l’avènement de Poutine, la relation entre le crime organisé, les oligarques et le pouvoir a changé. Les groupes criminels organisés sont devenus plus subordonnés et contrôlés par le Kremlin. Dans le même temps, le modèle dominant dans la criminalité organisée russe a évolué : les « entrepreneurs de violence » contrôlant des marchés criminels ont été remplacés par des « entrepreneurs criminels », beaucoup plus ancrés dans l’économie légale.

De criminel à chef d’entreprise, la trajectoire d’Evguéni Prigojine reflète parfaitement cette évolution. Sous le règne de Poutine, les hommes d’affaires politiquement connectés sont devenus plus dépendants du Kremlin pour maintenir leur pouvoir et leur richesse. Le groupe Wagner repose sur cette relation symbiotique entre le pouvoir, le monde des affaires et celui de la criminalité. De ce fait, en quelques années, cette nébuleuse d’entreprises privées est devenue un des outils de la diplomatie secrète russe.

Le mode d’intervention de Wagner à l’étranger révèle son étroite imbrication avec le pouvoir russe. Le déploiement de personnel est toujours précédé d’un contact à haut niveau dans l’appareil d’État russe, d’une campagne d’influence sur les réseaux sociaux et de création de filiales locales du groupe. Le partenariat est ainsi agréé au plus haut niveau des deux pays et repose sur un montage financier généralement basé sur l’exploitation de ressources naturelles du pays de déploiement (pétrole en Syrie et or en Afrique).

Avec les sanctions contre la Russie, l’intérêt stratégique que représente la holding Wagner s’est encore accentué. Non seulement ses services politiques et militaires servent à accroître l’influence du Kremlin à l’étranger (en particulier en Afrique francophone) mais ses activités dans les économies illicites peuvent permettre de contourner les sanctions occidentales et de développer des ressources économiques alternatives.

Si sa participation aux combats sur le front russo-ukrainien provoque des frictions entre Prigojine et la hiérarchie militaire, en revanche son rôle d’agent d’influence à l’étranger risque d’être de plus en plus utile pour la diplomatie secrète et l’économie de guerre du Kremlin, comme l’atteste la récente visite à Bamako du ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov.

Cet article est le résumé du rapport « La zone grise : l’engagement militaire, mercenaire et criminel de la Russie en Afrique » de Julia Stanyard, Julian Rademeyer et Thierry Vircoulon publié par Global Initiative against Transnational Organized Crime.

Drogue et stupéfiants : un business criminel qui s’étend partout en France

Drogue: un business criminel qui s’étend partout en France

L’affaire Palmade fait émerger le véritable cancer qui ronde le pays. La drogue est devenue un véritable business qui ne touche plus seulement les grandes agglomérations mais également les villes moyennes et même les zones rurales. Ce business de la drogue représenterait autour de 250 milliards au plan mondial d’après l’ONU. En France, l’enjeu de ce business dépasserait 4 milliards et occuperait l’équivalent de 20 000 emplois à plein temps .L’une des conséquences est la montée de la violence sous différentes formes notamment avec 700 morts par an sur la route. On compterait jusqu’à 4 à 5000 « boutiques » de drogue en France dans les quartiers sensibles où les trafiquants font désormais la loi .

Ce montant mirifique est celui des revenus générés par le trafic de stupéfiants à l’échelle de la planète selon l’Office des Nations Unis contre la Drogue et le Crime. Ce n’est bien sûr qu’une estimation, mais elle reflète le poids économique du business de la drogue. Celui-ci est supérieur au PIB de la Finlande (236 milliards) ou de la Colombie (237 milliards). 243 milliards d’euros, c’est davantage que le coût des catastrophes naturelles qui ont ravagé la planète en 2021, entre la tempête Ida sur l’Est des Etats-Unis, la vague de froid au Texas et les inondations en Belgique et en Allemagne. L’assureur Swiss Ré l’estime à 220 milliards d’euros.

Voilà, selon les derniers calculs de l’Insee, le montant qu’ont dépensé les Français en 2020 pour s’approvisionner en cannabis, cocaïne, héroïne, crack et autres produits stupéfiants. Faut-il y voir un effet des longs mois de confinement ? C’est en tout cas 7% de plus que l’année précédente et surtout deux fois davantage qu’en 2009 (2,08 milliards). À titre de comparaison, les achats de livres n’ont pesé, la même année, que 3,75 milliards dans le budget des consommateurs.

Entre les importateurs, les grossistes, les logisticiens, les revendeurs, les « choufs » (guetteurs) et les « nourrices » (ceux qui cachent les produits chez eux), le marché de la came fait travailler beaucoup de monde en France. « Un nombre important d’intermédiaires dont le trafic de drogue n’est pas la principale source de revenus », précise l’Insee qui évalue cette activité à 21 000 équivalents temps plein. Soit 0,08% de la main d’oeuvre nationale. Mais sans déclaration à l’Ursaff, ni charges sociales.
3275 points de deal

En décembre 2020, le ministère de l’Intérieur dénombrait 4000 supermarchés de la drogue, ou « fours » dans le jargon des trafiquants. Un chiffre que l’action des forces de l’ordre aurait permis de ramener à 3275 un an plus tard. La géographie, elle, ne change pas. Les points de deal se concentrent dans les zones géographiques les plus densément peuplées, au coeur des métropoles régionales à forte population étudiante et dans les départements périurbains ou situés à proximité des grandes agglomérations.

900 000, c’est le nombre de personnes qui, chaque jour en France, vapotent, fument ou mangent du cannabis, sous l’une ou l’autre de ses différentes formes – herbe, résine ou huile. Selon l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives, le nombre d’amateurs réguliers, s’adonnant en moyenne dix fois par mois à leur goût du cannabis, s’élèverait à 1,4 million. Les adeptes plus occasionnels seraient, eux, 5 millions. Près de la moitié des adultes y aurait déjà goûté. Ces chiffres placent l’Hexagone en tête du classement européen des pays consommateurs, devant le Danemark et l’Espagne.

Drogue: un business criminel qui s’étend partout en France

Drogue: un business criminel qui s’étend partout en France

L’affaire Palmade fait émerger le véritable cancer qui ronde le pays. La drogue est devenue un véritable business qui ne touche plus seulement les grandes agglomérations mais également les villes moyennes et même les zones rurales. Ce business de la drogue représenterait autour de 250 milliards au plan mondial d’après l’ONU. En France, l’enjeu de ce business dépasserait 4 milliards et occuperait l’équivalent de 20 000 emplois à plein temps .L’une des conséquences est la montée de la violence sous différentes formes notamment avec 700 morts par an sur la route. On compterait jusqu’à 4 à 5000 « boutiques » de drogue en France dans les quartiers sensibles où les trafiquants font désormais la loi .

Ce montant mirifique est celui des revenus générés par le trafic de stupéfiants à l’échelle de la planète selon l’Office des Nations Unis contre la Drogue et le Crime. Ce n’est bien sûr qu’une estimation, mais elle reflète le poids économique du business de la drogue. Celui-ci est supérieur au PIB de la Finlande (236 milliards) ou de la Colombie (237 milliards). 243 milliards d’euros, c’est davantage que le coût des catastrophes naturelles qui ont ravagé la planète en 2021, entre la tempête Ida sur l’Est des Etats-Unis, la vague de froid au Texas et les inondations en Belgique et en Allemagne. L’assureur Swiss Ré l’estime à 220 milliards d’euros.

Voilà, selon les derniers calculs de l’Insee, le montant qu’ont dépensé les Français en 2020 pour s’approvisionner en cannabis, cocaïne, héroïne, crack et autres produits stupéfiants. Faut-il y voir un effet des longs mois de confinement ? C’est en tout cas 7% de plus que l’année précédente et surtout deux fois davantage qu’en 2009 (2,08 milliards). À titre de comparaison, les achats de livres n’ont pesé, la même année, que 3,75 milliards dans le budget des consommateurs.

Entre les importateurs, les grossistes, les logisticiens, les revendeurs, les « choufs » (guetteurs) et les « nourrices » (ceux qui cachent les produits chez eux), le marché de la came fait travailler beaucoup de monde en France. « Un nombre important d’intermédiaires dont le trafic de drogue n’est pas la principale source de revenus », précise l’Insee qui évalue cette activité à 21 000 équivalents temps plein. Soit 0,08% de la main d’oeuvre nationale. Mais sans déclaration à l’Ursaff, ni charges sociales.
3275 points de deal

En décembre 2020, le ministère de l’Intérieur dénombrait 4000 supermarchés de la drogue, ou « fours » dans le jargon des trafiquants. Un chiffre que l’action des forces de l’ordre aurait permis de ramener à 3275 un an plus tard. La géographie, elle, ne change pas. Les points de deal se concentrent dans les zones géographiques les plus densément peuplées, au coeur des métropoles régionales à forte population étudiante et dans les départements périurbains ou situés à proximité des grandes agglomérations.

900 000, c’est le nombre de personnes qui, chaque jour en France, vapotent, fument ou mangent du cannabis, sous l’une ou l’autre de ses différentes formes – herbe, résine ou huile. Selon l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives, le nombre d’amateurs réguliers, s’adonnant en moyenne dix fois par mois à leur goût du cannabis, s’élèverait à 1,4 million. Les adeptes plus occasionnels seraient, eux, 5 millions. Près de la moitié des adultes y aurait déjà goûté. Ces chiffres placent l’Hexagone en tête du classement européen des pays consommateurs, devant le Danemark et l’Espagne.

Drogue: Un business mortel qui ne cesse de se développer

Drogue: Un business mortel qui ne cesse de se développer


L’affaire Palmade fait émerger le véritable cancer qui ronde le pays. La drogue est devenue un véritable business qui ne touche plus seulement les grandes agglomérations mais également les villes moyennes et même les zones rurales. Ce business de la drogue représenterait autour de 250 milliards au plan mondial d’après l’ONU. En France, l’enjeu de ce business dépasserait 4 milliards et occuperait l’équivalent de 20 000 emplois à plein temps .L’une des conséquences est la montée de la violence sous différentes formes notamment avec 700 morts par an sur la route. On compterait jusqu’à 4 à 5000 « boutiques » de drogue en France dans les quartiers sensibles où les trafiquants font désormais la loi .

Ce montant mirifique est celui des revenus générés par le trafic de stupéfiants à l’échelle de la planète selon l’Office des Nations Unis contre la Drogue et le Crime. Ce n’est bien sûr qu’une estimation, mais elle reflète le poids économique du business de la drogue. Celui-ci est supérieur au PIB de la Finlande (236 milliards) ou de la Colombie (237 milliards). 243 milliards d’euros, c’est davantage que le coût des catastrophes naturelles qui ont ravagé la planète en 2021, entre la tempête Ida sur l’Est des Etats-Unis, la vague de froid au Texas et les inondations en Belgique et en Allemagne. L’assureur Swiss Ré l’estime à 220 milliards d’euros.

Voilà, selon les derniers calculs de l’Insee, le montant qu’ont dépensé les Français en 2020 pour s’approvisionner en cannabis, cocaïne, héroïne, crack et autres produits stupéfiants. Faut-il y voir un effet des longs mois de confinement ? C’est en tout cas 7% de plus que l’année précédente et surtout deux fois davantage qu’en 2009 (2,08 milliards). À titre de comparaison, les achats de livres n’ont pesé, la même année, que 3,75 milliards dans le budget des consommateurs.

Entre les importateurs, les grossistes, les logisticiens, les revendeurs, les « choufs » (guetteurs) et les « nourrices » (ceux qui cachent les produits chez eux), le marché de la came fait travailler beaucoup de monde en France. « Un nombre important d’intermédiaires dont le trafic de drogue n’est pas la principale source de revenus », précise l’Insee qui évalue cette activité à 21 000 équivalents temps plein. Soit 0,08% de la main d’oeuvre nationale. Mais sans déclaration à l’Ursaff, ni charges sociales.

3275 points de deal

En décembre 2020, le ministère de l’Intérieur dénombrait 4000 supermarchés de la drogue, ou « fours » dans le jargon des trafiquants. Un chiffre que l’action des forces de l’ordre aurait permis de ramener à 3275 un an plus tard. La géographie, elle, ne change pas. Les points de deal se concentrent dans les zones géographiques les plus densément peuplées, au coeur des métropoles régionales à forte population étudiante et dans les départements périurbains ou situés à proximité des grandes agglomérations.

900 000, c’est le nombre de personnes qui, chaque jour en France, vapotent, fument ou mangent du cannabis, sous l’une ou l’autre de ses différentes formes – herbe, résine ou huile. Selon l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives, le nombre d’amateurs réguliers, s’adonnant en moyenne dix fois par mois à leur goût du cannabis, s’élèverait à 1,4 million. Les adeptes plus occasionnels seraient, eux, 5 millions. Près de la moitié des adultes y aurait déjà goûté. Ces chiffres placent l’Hexagone en tête du classement européen des pays consommateurs, devant le Danemark et l’Espagne.

Drogue: un business criminel qui s’étend partout en France

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L’affaire Palmade fait émerger le véritable cancer qui ronde le pays. La drogue est devenue un véritable business qui ne touche plus seulement les grandes agglomérations mais également les villes moyennes et même les zones rurales. Ce business de la drogue représenterait autour de 250 milliards au plan mondial d’après l’ONU. En France, l’enjeu de ce business dépasserait 4 milliards et occuperait l’équivalent de 20 000 emplois à plein temps .L’une des conséquences est la montée de la violence sous différentes formes notamment avec 700 morts par an sur la route. On compterait jusqu’à 4 à 5000 « boutiques » de drogue en France dans les quartiers sensibles où les trafiquants font désormais la loi .

Ce montant mirifique est celui des revenus générés par le trafic de stupéfiants à l’échelle de la planète selon l’Office des Nations Unis contre la Drogue et le Crime. Ce n’est bien sûr qu’une estimation, mais elle reflète le poids économique du business de la drogue. Celui-ci est supérieur au PIB de la Finlande (236 milliards) ou de la Colombie (237 milliards). 243 milliards d’euros, c’est davantage que le coût des catastrophes naturelles qui ont ravagé la planète en 2021, entre la tempête Ida sur l’Est des Etats-Unis, la vague de froid au Texas et les inondations en Belgique et en Allemagne. L’assureur Swiss Ré l’estime à 220 milliards d’euros.

Voilà, selon les derniers calculs de l’Insee, le montant qu’ont dépensé les Français en 2020 pour s’approvisionner en cannabis, cocaïne, héroïne, crack et autres produits stupéfiants. Faut-il y voir un effet des longs mois de confinement ? C’est en tout cas 7% de plus que l’année précédente et surtout deux fois davantage qu’en 2009 (2,08 milliards). À titre de comparaison, les achats de livres n’ont pesé, la même année, que 3,75 milliards dans le budget des consommateurs.

Entre les importateurs, les grossistes, les logisticiens, les revendeurs, les « choufs » (guetteurs) et les « nourrices » (ceux qui cachent les produits chez eux), le marché de la came fait travailler beaucoup de monde en France. « Un nombre important d’intermédiaires dont le trafic de drogue n’est pas la principale source de revenus », précise l’Insee qui évalue cette activité à 21 000 équivalents temps plein. Soit 0,08% de la main d’oeuvre nationale. Mais sans déclaration à l’Ursaff, ni charges sociales.
3275 points de deal

En décembre 2020, le ministère de l’Intérieur dénombrait 4000 supermarchés de la drogue, ou « fours » dans le jargon des trafiquants. Un chiffre que l’action des forces de l’ordre aurait permis de ramener à 3275 un an plus tard. La géographie, elle, ne change pas. Les points de deal se concentrent dans les zones géographiques les plus densément peuplées, au coeur des métropoles régionales à forte population étudiante et dans les départements périurbains ou situés à proximité des grandes agglomérations.

900 000, c’est le nombre de personnes qui, chaque jour en France, vapotent, fument ou mangent du cannabis, sous l’une ou l’autre de ses différentes formes – herbe, résine ou huile. Selon l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives, le nombre d’amateurs réguliers, s’adonnant en moyenne dix fois par mois à leur goût du cannabis, s’élèverait à 1,4 million. Les adeptes plus occasionnels seraient, eux, 5 millions. Près de la moitié des adultes y aurait déjà goûté. Ces chiffres placent l’Hexagone en tête du classement européen des pays consommateurs, devant le Danemark et l’Espagne.

Drogue: un business criminel partout en France

Drogue: un business criminel partout en France

L’affaire Palmade fait émerger le véritable cancer qui ronde le pays. La drogue est devenue un véritable business qui ne touche plus seulement les grandes agglomérations mais également les villes moyennes et même les zones rurales. Ce business de la drogue représenterait autour de 250 milliards au plan mondial d’après l’ONU. En France, l’enjeu de ce business dépasserait 4 milliards et occuperait l’équivalent de 20 000 emplois à plein temps .L’une des conséquences est la montée de la violence sous différentes formes notamment avec 700 morts par an sur la route. On compterait jusqu’à 4 à 5000 « boutiques » de drogue en France dans les quartiers sensibles où les trafiquants font désormais la loi

Ce montant mirifique est celui des revenus générés par le trafic de stupéfiants à l’échelle de la planète selon l’Office des Nations Unis contre la Drogue et le Crime. Ce n’est bien sûr qu’une estimation, mais elle reflète le poids économique du business de la drogue. Celui-ci est supérieur au PIB de la Finlande (236 milliards) ou de la Colombie (237 milliards). 243 milliards d’euros, c’est davantage que le coût des catastrophes naturelles qui ont ravagé la planète en 2021, entre la tempête Ida sur l’Est des Etats-Unis, la vague de froid au Texas et les inondations en Belgique et en Allemagne. L’assureur Swiss Ré l’estime à 220 milliards d’euros.

Voilà, selon les derniers calculs de l’Insee, le montant qu’ont dépensé les Français en 2020 pour s’approvisionner en cannabis, cocaïne, héroïne, crack et autres produits stupéfiants. Faut-il y voir un effet des longs mois de confinement ? C’est en tout cas 7% de plus que l’année précédente et surtout deux fois davantage qu’en 2009 (2,08 milliards). À titre de comparaison, les achats de livres n’ont pesé, la même année, que 3,75 milliards dans le budget des consommateurs.

Entre les importateurs, les grossistes, les logisticiens, les revendeurs, les « choufs » (guetteurs) et les « nourrices » (ceux qui cachent les produits chez eux), le marché de la came fait travailler beaucoup de monde en France. « Un nombre important d’intermédiaires dont le trafic de drogue n’est pas la principale source de revenus », précise l’Insee qui évalue cette activité à 21 000 équivalents temps plein. Soit 0,08% de la main d’oeuvre nationale. Mais sans déclaration à l’Ursaff, ni charges sociales.
3275 points de deal

En décembre 2020, le ministère de l’Intérieur dénombrait 4000 supermarchés de la drogue, ou « fours » dans le jargon des trafiquants. Un chiffre que l’action des forces de l’ordre aurait permis de ramener à 3275 un an plus tard. La géographie, elle, ne change pas. Les points de deal se concentrent dans les zones géographiques les plus densément peuplées, au coeur des métropoles régionales à forte population étudiante et dans les départements périurbains ou situés à proximité des grandes agglomérations.

900 000, c’est le nombre de personnes qui, chaque jour en France, vapotent, fument ou mangent du cannabis, sous l’une ou l’autre de ses différentes formes – herbe, résine ou huile. Selon l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives, le nombre d’amateurs réguliers, s’adonnant en moyenne dix fois par mois à leur goût du cannabis, s’élèverait à 1,4 million. Les adeptes plus occasionnels seraient, eux, 5 millions. Près de la moitié des adultes y aurait déjà goûté. Ces chiffres placent l’Hexagone en tête du classement européen des pays consommateurs, devant le Danemark et l’Espagne.

Le business de la drogue s’étend partout en France

Le business de la drogue s’étend partout en France

La drogue est devenue un véritable business qui ne touche plus seulement les grandes agglomérations mais également les villes moyennes et même les zones rurales. Ce business de la drogue représenterait autour de 250 milliards au plan mondial d’après l’ONU. En France, l’enjeu de ce business dépasserait 4 milliards et occuperait l’équivalent de 20 000 emplois à plein temps .L’une des conséquences est la montée de la violence sous différentes formes notamment avec 700 morts par an sur la route. On compterait jusqu’à 4 à 5000 « boutiques » de drogue en France dans les quartiers sensibles où les trafiquants font désormais la loi

Ce montant mirifique est celui des revenus générés par le trafic de stupéfiants à l’échelle de la planète selon l’Office des Nations Unis contre la Drogue et le Crime. Ce n’est bien sûr qu’une estimation, mais elle reflète le poids économique du business de la drogue. Celui-ci est supérieur au PIB de la Finlande (236 milliards) ou de la Colombie (237 milliards). 243 milliards d’euros, c’est davantage que le coût des catastrophes naturelles qui ont ravagé la planète en 2021, entre la tempête Ida sur l’Est des Etats-Unis, la vague de froid au Texas et les inondations en Belgique et en Allemagne. L’assureur Swiss Ré l’estime à 220 milliards d’euros.

Voilà, selon les derniers calculs de l’Insee, le montant qu’ont dépensé les Français en 2020 pour s’approvisionner en cannabis, cocaïne, héroïne, crack et autres produits stupéfiants. Faut-il y voir un effet des longs mois de confinement ? C’est en tout cas 7% de plus que l’année précédente et surtout deux fois davantage qu’en 2009 (2,08 milliards). À titre de comparaison, les achats de livres n’ont pesé, la même année, que 3,75 milliards dans le budget des consommateurs.

Entre les importateurs, les grossistes, les logisticiens, les revendeurs, les « choufs » (guetteurs) et les « nourrices » (ceux qui cachent les produits chez eux), le marché de la came fait travailler beaucoup de monde en France. « Un nombre important d’intermédiaires dont le trafic de drogue n’est pas la principale source de revenus », précise l’Insee qui évalue cette activité à 21 000 équivalents temps plein. Soit 0,08% de la main d’oeuvre nationale. Mais sans déclaration à l’Ursaff, ni charges sociales.
3275 points de deal

En décembre 2020, le ministère de l’Intérieur dénombrait 4000 supermarchés de la drogue, ou « fours » dans le jargon des trafiquants. Un chiffre que l’action des forces de l’ordre aurait permis de ramener à 3275 un an plus tard. La géographie, elle, ne change pas. Les points de deal se concentrent dans les zones géographiques les plus densément peuplées, au coeur des métropoles régionales à forte population étudiante et dans les départements périurbains ou situés à proximité des grandes agglomérations.

900 000, c’est le nombre de personnes qui, chaque jour en France, vapotent, fument ou mangent du cannabis, sous l’une ou l’autre de ses différentes formes – herbe, résine ou huile. Selon l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives, le nombre d’amateurs réguliers, s’adonnant en moyenne dix fois par mois à leur goût du cannabis, s’élèverait à 1,4 million. Les adeptes plus occasionnels seraient, eux, 5 millions. Près de la moitié des adultes y aurait déjà goûté. Ces chiffres placent l’Hexagone en tête du classement européen des pays consommateurs, devant le Danemark et l’Espagne.

Business et Société : Mettre fin à l’arnaque des influenceurs

Business et Société : Mettre fin à l’arnaque des influenceurs

Des victimes, Regroupées dans le Collectif d’Aide aux Victimes d’Influenceurs (AVI), ont porté plainte contre des influenceurs français pour escroquerie en bande organisée et abus de confiance.

Le principe est simple il s’agit d’embobiner les followers en jouant sur le look et la personnalité « modernistes » afin de recommander la vente de produits qui rémunèrent l’influenceur. Parfois cela va bien au-delà avec des recommandations de placements financiers voire la diffusion de fake-news au service d’intérêts particuliers. On a vu par exemple une vedette de la télé réalité , Nabilla , recommander des placements financiers !

Pour réguler le milieu de ces influenceurs, le député Renaissance Stéphane Vojetta et le député PS Arthur Delaporte ont déposé ce mercredi à l’Assemblée nationale une proposition de loi transpartisane. pour Arthur DELAPORTE  » L’urgence est bien là. Il est grand temps de mettre fin à des années d’arnaques commerciales et financières subies par plusieurs milliers de consommateurs français. « 

Les plaignants reprochent à ces personnalités, dont certaines viennent de la téléréalité, d’avoir profité de leur notoriété sur des réseaux sociaux comme Instagram pour inciter à miser sur des marchés à risque et en tirer d’importants bénéfices.

Mel, une victime qui a perdu un peu plus de 1 000 euros l’an dernier, décrit à franceinfo ce système bien rodé. « Marc Blata est certifié sur Instagram. Il a beaucoup de followers. Je l’ai vu dans l’émission de Cyril Hanouna. Ça donne une certaine crédibilité. Il était convaincant et rassurant sur ce produit. Il disait qu’il investissait comme nous. Je n’ai pas cédé tout de suite à sa promesse ‘copier-coller-encaisser’ (copying-trading dans le jargon) mais au bout d’un moment, le cadre et la façon dont ils opèrent met en confiance. » Mel fait partie des victimes qui portent plainte.

« En lançant ces recours, écrit le collectif AVI dans un communiqué, nous souhaitons mettre en garde le public jeune et moins jeune sur les dangers des promotions de certaines ‘stars’ sans scrupule, pointer la passivité des plateformes, souligner l’impuissance des institutions et encourager d’autres procédures identiques ». Leurs avocats promettent de transmettre à la justice un certain nombre de noms et de pièces utiles à ce dossier.

Business: L’arnaque du dropshipping

Business: L’arnaque du dropshipping

par Brice El Alami, étudiant en master Communication des entreprises et médias sociaux à l’Université Gustave Eiffel, a participé à la rédaction de cet article
.

Selon la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), le « dropshipping » – ou livraison directe – renvoie à une activité de : « Vente sur Internet dans laquelle le vendeur ne se charge que de la commercialisation et de la vente du produit. »

À l’instar de certains amateurs et autodidactes parvenus à intégrer des activités jusqu’alors réservées aux professionnels, Anthony* et les autres entrepreneurs rencontrés exercent leurs activités à l’échelle du globe sans supporter les coûts traditionnels y afférant. Ils vendent des cosmétiques, vêtements, accessoires ou encore de petits appareils électroniques qu’ils ont identifiés le plus souvent sur le site chinois Aliexpress et ce, sans gérer les stocks, les commandes et les envois.

Comment est-ce possible ? Grâce au modèle et aux ressources technologiques de plates-formes numériques dites « allégées », par exemple Shopify, qui permet de disposer d’un magasin en ligne sans connaître les secrets du code informatique.

À portée de clic, la digitalisation du commerce charrie avec elle les promesses d’une autonomie financière pour de nouveaux entrepreneurs, amplifiées par le récit de dropshippers établis passés, comme Yomi Denzel, « d’étudiants fauchés à millionnaires en moins d’un an ».

Mais qu’en est-il de la réalité ? Le dropshipping permet-il réellement de gagner de l’argent sans effort, avec un capital de départ modeste et sans compétence particulière ? Pour répondre à ces questions, nous mobilisons les résultats d’une enquête par entretiens, menée pendant deux ans auprès de « dropshippers » âgés de 20 à 30 ans basés en Seine-et-Marne ou en Seine-Saint-Denis.

Il ressort d’abord de notre étude que tous nos enquêtés sont passés par la case « formation ». Généralement, après quelques recherches sur le web, la participation à des webinaires gratuits, les apprentis dropshippers achètent, pour 1 500 euros environ, l’une des formations disponibles en ligne. Proposées par des influenceurs en la matière tels que Yomi Denzel ou Adnoune, elles attirent nos enquêtés via la mise en scène de la propre réussite économique de leurs auteurs.

Face au coût, certains se cotisent à plusieurs pour partager un accès, l’un a récupéré identifiant et mot de passe valide sur un forum, les autres annoncent avoir bénéficié de réduction.

Mais se former n’est pas suffisant pour se lancer, encore faut-il « observer le marché ». Des heures sont ainsi consacrées à l’analyse des boutiques en ligne déjà existantes, des produits qui y sont proposés, des façons de les présenter et des prix pratiqués.

Oscillant entre recherche d’imitation ou de distinction, puisant dans leurs expériences passées, les jeunes entrepreneurs tâtonnent. En voyage à Bali, Nader repère des sacs en rotin. De retour en France, il cherche un produit équivalent sur Aliexpress. La fréquentation de groupes de discussion sur la messagerie Discord permet à certains d’entre eux d’obtenir des conseils : comment choisir les produits, comment « éviter » les impôts, où s’établir (Malte est l’une des destinations prisées par les influenceurs dropshippers), comment déléguer à moindre coût la gestion de ses boutiques, etc.

Il faut ensuite penser au site Internet, et la plate-forme Shopify est pour cela tout indiquée. Nos enquêtés y présentent leurs produits, l’interface permet de gérer les commandes et les paiements. Il reste aux dropshippers à insérer de belles photos, de mettre en place une esthétique jugée cohérente et déterminer les prix de vente.

Enfin, il est un point qui questionne les dropshippers : celui de la mise en valeur de leurs boutiques permettant aux internautes de les trouver. Faut-il ou non passer par les influenceurs ? Telle est la question. Et le cas échéant, lequel choisir ?

Rémi a eu recours à l’une des agences spécialisées dans l’intermédiation avec les influenceurs :

« On a pris Camila, la copine de Tarek, c’est la famille de Nabilla. On a payé 500 euros pour une publication Instagram qui dure 24 heures. »

Ce recours aux influenceurs n’est cependant pas prisé ou jugé rentable par tous les dropshippers. D’autres préfèrent Facebook ads, qui permet d’investir de montants faibles. Or, là encore, les dépenses doivent être surveillées étroitement :

« On avait commencé avec 40 euros par jour sur Facebook et Insta. Mais au bout d’un mois, on a arrêté, on était carrément en déficit ! »

Et pour ceux qui persévèrent, c’est la question du référencement qui apparaît. Le Graal serait en effet de ne plus avoir à payer de publicité ni recourir aux influenceurs. Il faut alors parvenir à positionner les boutiques parmi les premiers résultats des moteurs de recherche. Formations en ligne et conseils glanés sur les groupes de discussion permettent là encore de progresser en la matière.

Comme les travailleurs des plates-formes de mobilité ou de livraison, les dropshippers relèvent de ces figures d’entrepreneurs qui, depuis la loi du 1er janvier 2009 créant le régime de l’autoentrepreneuriat, façonnent le paysage de la création d’entreprise. Différents des entrepreneurs classiques, ils accèdent à ces activités grâce aux effets combinés des avancées technologiques, qui réduisent considérablement les coûts d’entrée, et aux incitations fiscales et administratives favorisant l’initiative individuelle.

Certains dropshippers, comme Yanis, soutiennent que la promesse d’argent facile a compté dans leur choix :

« La raison principale, c’est qu’il n’y avait pas besoin de beaucoup de capital de départ pour commencer. Et que les gens disaient ça rapportait beaucoup. »

Cependant, les profils de nos enquêtés montrent que ce type d’arguments fait sens particulièrement pour les individus cherchant à réparer des parcours scolaires ou professionnels peu satisfaisants.

Les dropshippers interrogés dans cette enquête sont en effet des digital natives recrutés parmi les jeunes de milieux populaires. Pour une partie d’entre eux, ceux qui sont peu voire pas qualifiés en particulier, le choix de l’indépendance trouve son fondement dans leurs parcours erratiques et dans les situations d’emploi qui en découlent. Ces derniers travaillent à l’usine, sont ou ont été préparateurs de commandes, agents de maintenance, caristes, etc.

Ces profils ont en commun leur faible niveau d’études et les insatisfactions liées à leurs conditions de travail et de revenus, comme le confirme Nader :

« J’ai juste mon brevet. L’école, ça n’a jamais été trop mon truc. Du coup, j’ai fait tous les tafs payés au lance-pierre à être l’esclave de tout le monde. »

Pour ces derniers, l’entrepreneuriat dans le dropshipping apparaît comme un correcteur de trajectoire, un chemin de traverse vers l’ascension sociale.

Il est une autre catégorie de dropshippers : celle des étudiants. À mi-parcours des études supérieures, ils tentent l’aventure entrepreneuriale dans le dropshipping pour atteindre un idéal de travail qu’ils ne retrouvent pas dans le travail salarié qui les attend ou qu’ils ont expérimenté en marge de leur formation. Hostile à la subordination et aux autres contraintes associées au travail salarié, cette catégorie est en quête d’autonomie et d’indépendance.

Pour Mourad, par exemple, le déclic s’est produit à l’issue d’un stage en entreprise :

« Je ne me voyais pas assistant de gestion, ni dans la comptabilité, ni rien. Je me voyais plus manager. Ce que j’aime, c’est le fait d’être libre, indépendant. »

Rémi affiche les mêmes aspirations :

« Je suis quelqu’un qui n’aime pas forcément bosser pour les autres. Je sais que, à terme, j’aimerais bosser pour moi-même, à mon propre compte. »

Certains cherchent dans cette activité un compromis entre leur passion, comme le voyage, et le travail, cette activité ne nécessitant pas à leurs yeux de résider en France constamment, comme Nader :

« Si j’arrive à gagner 600 balles par mois, je peux vivre en voyage. C’est incroyable ! »

Pour nos enquêtés, l’aventure entrepreneuriale dans le dropshipping n’a cependant pas toujours eu les effets attendus. Face à la désillusion, deux profils se distinguent : les résignés, d’une part, et les persévérants, de l’autre. Tous considèrent néanmoins que les compétences ainsi acquises sont transférables dans d’autres espaces, notamment professionnels.

À une époque où l’entrepreneuriat reste fortement valorisé, le dropshipping – qui en constitue une des formes les plus accessibles, ne bénéficie pas d’une aura positive. Sans doute parce que rien n’y est pas fait de façon classique : la formation n’obéit à aucune logique de certification, les chemins de la réussite ne sont pas conformes à ceux empruntés par les entrepreneurs aguerris leurs liens avec l’univers des réseaux sociaux et des influenceurs sont aussi porteurs de discrédit, et finalement, les produits vendus et leur qualité ne sont pas non plus du goût de tous et en particulier, des personnes relevant des catégories socialement ou économiquement plus favorisées.

Pourtant, l’enquête réalisée montre que s’y joue la construction de compétences tout comme un investissement important dans le travail de la part de ces apprentis entrepreneurs. On peut finalement se demander si la stigmatisation du dropshipping n’est pas en partie une stigmatisation des caractéristiques sociales des individus qui s’y lancent ou en font la promotion.

Pour terminer, il importe encore de s’interroger sur la place attribuée à ces apprentis entrepreneurs par ce capitalisme dit de « plate-forme ». Comme dans d’autres secteurs plate-formisés, ce ne sont pas ceux qui s’engagent dans cette activité qui réalisent de substantiels profits, mais bien ceux qui ceux qui détiennent ces plates-formes.

*Les prénoms ont été modifiés (hormis pseudonymes d’influenceurs).
Brice El Alami, étudiant en master Communication des entreprises et médias sociaux à l’Université Gustave Eiffel, a participé à la rédaction de cet article.

dans The Conversation

Coopération Allemagne Chine : le business avant la morale politique

Coopération Allemagne Chine : le business avant la morale politique


En pleine situation géostratégique particulièrement tendue du fait en particulier de la guerre provoquée par la Russie en Ukraine, l’Occident doit nécessairement conforter ses alliances et peser sur ceux qui soutiennent officieusement ou officiellement Poutine.

La Chine fait parti de ce ventre mou qui n’a pas encore choisi son camp alors que sa position compte tenu de son poids économique et politique est déterminante. Par ailleurs, la question se pose de façon plus générale des conditions de maintien des échanges avec un pays qui s’assoit sans scrupules sur les droits individuels et collectifs. Sans parler de son intention d’envahir Taïwan.

Il est clair qu’il est incontournable pour le camp occidental et pour l’union européenne en particulier d’harmoniser les positions diplomatiques. Cependant le chancelier Olaf Scholz n’entend pas se plier à la discipline européenne sur le plan géostratégique. L’Allemagne comme souvent préfère privilégier ses intérêts économiques. Et la Chine est considérée actuellement comme le débouché prioritaire des exportations allemandes.

Cette position allemande pose un redoutable problème de cohérence à l’union européenne
Le chancelier allemand a confirmer la priorité de ses intérêts économiques au président chinois . Le chancelier allemand veut « développer davantage » la coopération économique, selon des propos rapportés par une source gouvernementale allemande. Pour autant,la dépendance de l’Allemagne au marché chinois constitue un talon d’Achille, alors qu’il en était de même avec la Russie concernant le gaz.

Olaf Scholz a par ailleurs indiqué que les deux dirigeants discuteraient de questions relatives aux relations qu’entretiennent la Chine et l’Europe, à la lutte contre le changement climatique et la faim dans le monde, ainsi que le développement des liens économiques entre Pékin et Berlin.

Olaf Scholz participera aussi à une réunion avec le président chinois Xi Jinping et le Premier ministre Li Keqiang, au cours de laquelle il devrait – pour la forme- aborder les questions sensibles des droits de l’homme, de Taïwan et des difficultés rencontrées par les entreprises allemandes pour entrer sur le marché chinois, selon des sources au sein du gouvernement allemand.

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