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France: Dérapage budgétaire ou naufrage financier ?

France: Dérapage budgétaire ou naufrage financier ?

 

Antoine Armand, ministre de l’Économie, au micro de CNews le 4 novembre 2024, a parlé ce matin d’un « risque de dérapage des finances publiques », comme si la situation n’était qu’une menace lointaine. Mais les chiffres sont clairs depuis déjà un certain temps : la France est déjà en dérapage incontrôlé. En 2024, le déficit public dépasse les 6 % du PIB, loin des 4,4 % prévus. Ce gouffre est la preuve d’une gestion budgétaire sans vision, une fuite en avant qui hypothèque notre avenir. Dire qu’il n’y a qu’« un risque « minimise totalement la gravité de la situation. La vérité, c’est que la France est déjà en plein chaos financier.

 

par  Par Simon Daragon, docteur en droit fiscal, maître de conférence à l’Université Catholique de Lille dans La Tribune

 

Les gouvernements successifs ont accumulé les promesses coûteuses et les dépenses sans fond, sans jamais assumer la réalité : notre modèle actuel de gestion publique est insoutenable. Tant qu’on ne prendra pas ce problème à bras-le-corps, nos finances continueront de sombrer, et c’est aux générations futures que nous laisserons cette dette écrasante. Un État responsable est un État qui protège l’avenir de ses citoyens et qui assure une stabilité budgétaire. Aujourd’hui, nous en sommes bien loin.

Ce dérapage n’a pas échappé aux agences de notation et aux créanciers internationaux. Fitch a récemment abaissé la perspective de la France de « stable » à « négative ». Pour eux, la situation de la France n’est plus fiable. Ils voient ce que le gouvernement refuse d’admettre : la France n’est plus un modèle de stabilité économique, mais un État endetté, affaibli par des choix de gestion irresponsables. Cette dégradation, c’est un coup porté à notre souveraineté. Comment pouvons-nous prétendre peser en Europe si notre modèle économique s’effondre ? À force de dilapider les ressources publiques, c’est notre compétitivité, notre influence et notre crédibilité qui s’effondrent.
Les citoyens, eux, ne se laissent pas tromper. Ils voient bien cette dérive au quotidien : des services publics en crise, qu’il s’agisse de l’éducation, de la santé, ou de la justice. Nos hôpitaux sont saturés, les écoles manquent de moyens et la justice est à bout de souffle. Cette situation, on ne peut pas la mettre sur le dos des citoyens ou des entreprises, déjà soumis à une pression fiscale record. La seule réponse du gouvernement est de parler d’« éventuelles réductions de dépenses », sans jamais préciser lesquelles, et d’annoncer des hausses d’impôts « ciblées », une tentative de gain de temps sans rien régler. Les Français attendent de la clarté et des mesures fortes, pas des promesses floues.

 

La seule réponse durable à cette crise, c’est une refonte complète de la gestion des finances publiques. La France a besoin d’un État responsable, qui dépense uniquement ce qu’il a, qui gère avec rigueur, et qui ne fait pas peser ses dettes sur le dos des générations à venir. Nous demandons un plan de réduction des dépenses publiques, ciblé et transparent. Cela signifie des choix difficiles, mais des choix nécessaires, qui pourraient inclure la révision des allocations mal ciblées, une gestion plus stricte des dépenses de l’administration publique et une réduction des charges non essentielles. C’est ainsi que l’on mettra fin à la dérive et que l’on retrouvera une gestion saine de l’État.

Quant à la fiscalité, nous ne pourrons pas redresser la France en augmentant encore les impôts. Ce modèle d’asphyxie fiscale a montré ses limites. La France est l’un des pays les plus taxés au monde. Il est temps de redonner de l’air à nos ménages et à nos entreprises, pour relancer l’investissement, l’innovation, et la création d’emplois. Un État responsable doit cesser de voir dans les Français une source infinie de revenus fiscaux. Le redressement des finances publiques passe par un État plus efficace, qui n’étouffe pas ses citoyens et qui favorise la croissance économique plutôt que de la freiner.

Alors non, Monsieur le Ministre, il n’y a plus de « risque » : le dérapage est bien réel, et la France plonge.

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(*) Docteur en droit fiscal, Simon Daragon enseigne en tant que maître de conférences à l’université. Il a étudié à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et à l’Université Paris 2 Panthéon-Assas, où il s’est spécialisé en droit fiscal et en fiscalité internationale. Il a également travaillé pour divers cabinets d’avocats et entreprises, et il donne des conférences en France et dans le monde.

Budget 2025: une rigueur budgétaire qui va tuer la croissance

Budget 2025: une  rigueur budgétaire qui va tuer la croissance

Non seulement les prévisions de croissance sont sans doute comme d’habitude nettement surestimées mais la rigueur budgétaire va contribuer à tuer cette croissance insignifiante. Ainsi en 2025 il ne faut guère s’attendre à une croissance supérieure à 1 %. Alors que le gouvernement s’est engagé à réduire le déficit public de 6,1 % du PIB en 2024 à 5 % en 2025, l’OFCE estime que l’effort budgétaire prévu amputera la croissance de 0,8 point de PIB. Autant dire que dans la réalité  la croissance sera pratiquement réduite à zéro

L’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) dévoile un sombre tableau pour l’économie française en 2025. L’institut prévoit notamment une croissance modeste de 0,8 % en 2025, contre 1,1 % prévu cette année. Cette atonie serait en grande partie due aux efforts de redressement budgétaire inscrits dans le projet de loi de finances (PLF), qui débute cette semaine son parcours au Parlement. Alors que le gouvernement s’est engagé à réduire le déficit public de 6,1 % du PIB – environ 180 milliards d’euros – en 2024 à 5 % en 2025 – entre 140 et 150 milliards -, l’OFCE souligne que ces efforts amputeront la croissance de 0,8 point de PIB. Soit quelque 25 milliards d’euros de richesse produite en moins.

Projet de Budget 2025: une rigueur budgétaire qui va tuer la croissance

Projet de Budget 2025: une  rigueur budgétaire qui va tuer la croissance

Non seulement les prévisions de croissance sont sans doute comme d’habitude nettement surestimées mais la rigueur budgétaire va contribuer à tuer cette croissance insignifiante. Ainsi en 2025 il ne faut guère s’attendre à une croissance supérieure à 1 %. Alors que le gouvernement s’est engagé à réduire le déficit public de 6,1 % du PIB en 2024 à 5 % en 2025, l’OFCE estime que l’effort budgétaire prévu amputera la croissance de 0,8 point de PIB.

L’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) dévoile un sombre tableau pour l’économie française en 2025. L’institut prévoit notamment une croissance modeste de 0,8 % en 2025, contre 1,1 % prévu cette année. Cette atonie serait en grande partie due aux efforts de redressement budgétaire inscrits dans le projet de loi de finances (PLF), qui débute cette semaine son parcours au Parlement. Alors que le gouvernement s’est engagé à réduire le déficit public de 6,1 % du PIB – environ 180 milliards d’euros – en 2024 à 5 % en 2025 – entre 140 et 150 milliards -, l’OFCE souligne que ces efforts amputeront la croissance de 0,8 point de PIB. Soit quelque 25 milliards d’euros de richesse produite en moins.

L’aventurisme budgétaire de Macron

L’aventurisme budgétaire de Macron

 

« Faute d’être maîtrisée budgétairement, l’aventure macronienne a fini par devenir de l’aventurisme ». En mettant un terme à la politique de l’offre, le projet de loi de finances pour 2025 enterre le macronisme comme alternative aux politiques économiques menées par la droite et la gauche, observe dans sa chronique Françoise Fressoz, éditorialiste au « Monde ».

Il n’est pas banal qu’un texte financier mette fin à une aventure politique. Sans fleur ni couronne, le projet de loi de finances pour 2025, divulgué jeudi 10 octobre au terme d’une invraisemblable séquence politique, a enterré le macronisme plus sûrement qu’un procès politique. Dans toute la sécheresse de ses chiffres – 178 milliards d’euros de déficit, 3 200 milliards d’euros de dette publique nécessitant un ajustement budgétaire de 60 milliards d’euros dont près de 30 milliards d’euros sous forme de hausses d’impôts essentiellement acquittées par les entreprises –, le texte a mis un terme à la politique de l’offre menée avec constance par le président de la République depuis 2017. C’est sur elle que reposait l’essentiel de son originalité. C’est par elle qu’il a échoué.

En choyant les entreprises et les investisseurs, en refusant de relever la fiscalité sur les plus riches, le triple espoir d’Emmanuel Macron était de rendre le pays plus attractif, d’en finir avec le chômage de masse et de faire de la France l’avant-garde de la construction européenne. La réalité est que le pays est aujourd’hui surveillé de près par les agences de notation, obligé de négocier avec Bruxelles un délai pour ramener son déficit dans la norme européenne. Celui qui le représente peine à affirmer son influence dans les affaires du monde.
A travers la énième crise de ses finances publiques, la France est ramenée à son rang : celui d’une puissance moyenne qui n’en finit pas de brader son capital à force de vivre au-dessus de ses moyens. Les expédients auxquels le gouvernement Barnier est obligé de recourir aujourd’hui – un peu plus d’impôts, un peu moins de progression de la dépense publique – rejoignent la longue litanie des précédents plans d’ajustement engagés tantôt par la droite, tantôt par la gauche, alors que la France a la particularité de cumuler un taux élevé de dépenses publiques et de prélèvements obligatoires.

 

Une dégradation à une vitesse vertigineuse
La politique de l’offre est ce qu’il restait au macronisme au terme des nombreuses mutations qu’il a connues. Elle a été engagée en 2017 à travers la baisse des impôts et la flexibilisation du marché du travail. Elle a été réaffirmée cinq ans plus tard à travers la réforme des retraites et celle de l’assurance-chômage. Elle a visé à attirer les capitaux étrangers et à doper l’investissement, ce en quoi elle a en partie réussi.

Elle a aussi tenté d’acclimater en France l’idée que le modèle social pourrait être financé par plus de croissance et non plus de prélèvements obligatoires pourvu que les Français se résolvent à travailler plus. Ce en quoi elle a démocratiquement échoué : la réforme des retraites comme celle de l’assurance-chômage, vécues comme injustes, ont eu pour effet de susciter un puissant mouvement de contestation et de miner la légitimité du président de la République.

 

Budget 2025: une rigueur budgétaire qui va tuer la croissance

Budget 2025: une  rigueur budgétaire qui va tuer la croissance

Non seulement les prévisions de croissance sont sans doute comme d’habitude nettement surestimées mais la rigueur budgétaire va contribuer à tuer cette croissance insignifiante. Ainsi en 2025 il ne faut guère s’attendre à une croissance supérieure à 1 %. Alors que le gouvernement s’est engagé à réduire le déficit public de 6,1 % du PIB en 2024 à 5 % en 2025, l’OFCE estime que l’effort budgétaire prévu amputera la croissance de 0,8 point de PIB.

L’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) dévoile un sombre tableau pour l’économie française en 2025. L’institut prévoit notamment une croissance modeste de 0,8 % en 2025, contre 1,1 % prévu cette année. Cette atonie serait en grande partie due aux efforts de redressement budgétaire inscrits dans le projet de loi de finances (PLF), qui débute cette semaine son parcours au Parlement. Alors que le gouvernement s’est engagé à réduire le déficit public de 6,1 % du PIB – environ 180 milliards d’euros – en 2024 à 5 % en 2025 – entre 140 et 150 milliards -, l’OFCE souligne que ces efforts amputeront la croissance de 0,8 point de PIB. Soit quelque 25 milliards d’euros de richesse produite en moins.

Nouveau concept :  » l’intéressement budgétaire »

Nouveau concept :  » l’intéressement budgétaire »

 Il faudra trouver, avant la fin de l’année, plusieurs dizaines de milliards d’euros pour limiter l’hémorragie du déficit public. Tel est le prix à payer pour revenir dans une trajectoire budgétaire qui rassure nos partenaires européens, nous évite de faire l’objet d’attaques financières ou d’emprunter à des taux très élevés si plus personne ou presque n’accepte de nous prêter… Par Jean-Didier Berger, Député LR des Hauts-de-Seine dans » La Tribune ».

La gauche de Monsieur Mélenchon et de Madame Castets a une solution toute prête et déjà utilisée à de nombreuses reprises dans notre pays : « tondre » les Français en augmentant encore la pression fiscale dans un pays régulièrement champion du monde des impôts. Il est toujours question de faire payer les « ultras riches » au départ… et à la fin, (quand les plus fortunés sont partis à l’étranger créer des emplois et dépenser leur argent ailleurs…) tous les Français passent à la caisse.

Avec plus de 2800 milliards de dette, la France est désormais le 3e pays européen le plus endetté après la Grèce et l’Italie et il n’y a guère que la Hongrie, l’Italie et la Roumanie qui parviennent à nous dépasser en matière de déficit public annuel : 24e sur 27… Ça n’est pas un résultat qui fait rêver. Notre déficit s’est surtout particulièrement aggravé ces dernières années. Avec 74 milliards en 2019 et 154 milliards en 2023, on voit bien qu’il faut rapidement changer de méthodes.

Pour éviter d’augmenter les impôts et réduire les déficits, il y a bien sûr la solution la plus vertueuse : la création de croissance. Michel Barnier l’a dit : elle ne tombera pas du ciel. Il faudra aller la chercher en soutenant l’activité économique, en aidant les entreprises et les entrepreneurs, en revalorisant le travail pour qu’il paye toujours plus que l’assistanat.
Mais il faut aussi et surtout dépenser mieux et dépenser moins d’argent public. C’est évidemment possible : nous dépensions 100 milliards de moins en 2019. Pourtant, certains nous expliquent aujourd’hui qu’il serait impossible de faire 30, 40 ou 50 milliards d’économies ? Pourquoi ? La France était-elle sous-administrée il y a 5 ans avant la crise sanitaire ? Les services publics se sont-ils améliorés dans notre pays à chaque fois que nous avons dépensé davantage ? Assurément non ! Nous dépensons non seulement plus qu’avant, mais aussi beaucoup plus que nos partenaires européens (58,3% du PIB en 2022 pour la France contre 49,6% pour les pays de l’UE en moyenne – source Eurostar – fipeco)

Avant même d’avoir proposé la moindre économie, l’idée de baisser la dépense publique amène une critique féroce de la gauche qui parle « d’austérité » ou de « casse du service public ». Mais même les Français qui payent une facture lourde pour des services publics pas toujours très performants en ont assez d’avoir l’impression de faire des efforts pour des résultats peu tangibles : pourquoi accepter que des économies soient faites sur les services publics si cela n’emporte aucune amélioration concrète, ni sur leur vie quotidienne, ni sur leurs salaires, ni sur leurs fiches d’impôts ? Les jeunes ménagent Français n’ont pas envie qu’on leur promette du sang et des larmes alors qu’ils ne sont pas responsables des erreurs commises par des générations cigales qui ont trop dépensé…

Alors comment rendre les économies acceptables ? Comment rendre les baisses de dépenses publiques, enfin sexy ?
Je propose de créer une notion d’intéressement des Français aux économies budgétaires. Le principe est simple : à chaque fois qu’on arrivera à économiser 3 euros nets, on en prend 2 pour baisser les déficits publics et on en rend 1 aux Français en baisse d’impôts, de charge ou de cotisation. Baissons la dépense publique de 45 milliards nets en 2025 pour proposer une baisse de prélèvements de 15 milliards d’euros : voilà ce qui pourrait redonner foi en la politique à nos compatriotes et relancer l’économie.

Oui, nous pouvons revoir les conditions d’indemnisation du chômage pour faire des économies en nous calquant sur d’autres pays européens qui indemnisent moins, moins longtemps ou moins vite. Avec en contrepartie une baisse immédiate des cotisations chômages pour tous les travailleurs et donc une augmentation de leur salaire net sans que cela pèse sur les entreprises et leur compétitivité. 3 euros économisés, 1 euro rendu aux Français.

Oui, nous pouvons mettre en place une allocation sociale unique comme au Royaume-Uni avec l’Universel Crédit qui regroupe toutes les aides sociales et réduit la bureaucratie. Non seulement cela évitera que le cumul des aides puisse dépasser le SMIC (revalorisons le travail !) mais cela génèrera une économie pour notre système de protection sociale. En 2022, la France dépensait 32,2% de son PIB en prestations sociales. Contre 27% en moyenne dans l’Union européenne. Il n’y a pas de fatalité à cela. 3 euros économisés, 1 euro de baisse de CGS… par exemple…

Nous pourrions imaginer aussi une augmentation de la durée de cotisation retraite, à l’heure où certains pays annoncent travailler à la retraite à 67 ans, voire à 70 ans… sans aller jusque-là, chaque réforme qui ferait rentrer plus d’argent dans le système permettrait de rendre aux cotisants 1 euro sur 3 gagnés par la réforme en baisse de cotisation. Même chose pour le temps de travail et les cotisations qu’il générerait en augmentant…

Oui, avec de la volonté, nous pouvons décentraliser pour gagner en efficacité, supprimer des agences toujours plus nombreuses, nous pouvons limiter le recours des administrations aux cabinets de conseil, nous pouvons lutter contre les fraudes… Oui revenir à un niveau de dépense publique plus raisonnable c’est possible. Et par conséquent, baisser la fiscalité dans le pays champion du monde des impôts, c’est possible aussi.

D’ailleurs, avant nous, d’autres pays, comme la Suède, sont parvenus à conjuguer baisse de la dépense publique et réduction des impôts. En France, j’entends dire qu’il faudrait cumuler baisse de la dépense publique et augmentation des impôts. Je considère au contraire qu’il faut conjuguer baisse de la dépense publique et baisse des impôts pour favoriser le retour de la croissance et de la consommation et surtout la confiance des Français en les engageant dans un cercle vertueux.

L’intéressement budgétaire, c’est un projet d’intérêt national qui met en avant une idée simple : nous avons tous intérêt à mieux dépenser, à moins dépenser… et chacun d’entre nous en aura la preuve quasi-immédiate en monnaie sonnante et trébuchante.
L’intéressement budgétaire : c’est la feuille de paye qui augmente immédiatement… surtout depuis que le prélèvement à la source est instauré : chacun verrait immédiatement le résultat des sacrifices demandés. Jusqu’ici, on se faisait mal sans jamais constater le moindre résultat. Avec l’intéressement budgétaire, chacun verrait le sens des efforts consentis pour le pays.

L’intéressement budgétaire, c’est un juste retour des choses qui revaloriserait le travail et donnerait de l’espoir à ceux qui sont prêts à faire bouger les lignes. Une sorte de « retour à meilleure fortune » immédiat qui donnerait du poids à ceux qui se battent pour l’intérêt général contre ceux qui bloquent le pays lorsque leurs intérêts catégoriels sont en cause. Un outil concret pour ceux qui veulent faire de la politique par la preuve et montrer qu’il n’est pas vain de réformer le pays.

L’intéressement, un mot très gaulliste qui permettrait à chacun de se faire à nouveau une certaine idée de la France et de sa capacité à se redresser.

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(*) Jean-Didier Berger, Député LR des Hauts-de-Seine, Membre de la Commission des Finances,1er Vice-Président de la Région Ile de France en charge des finances.

Déficit budgétaire : vers les 6 % ?

Déficit budgétaire : vers les 6 % ?

 

Initialement lors du vote du budget le déficit avec été prévu à 4,9 % du PIB. En réalité il n’a cessé de s’amplifier au point qu’hier on attendait de l’ordre 5,6 % entre 2024 mais ce chiffre seraient encore théorique et pourrait encore déraper pour s’approcher des 6 % maintenant. La confirmation en tout cas il faudra économiser et-ou augmenter  la fiscalité d d’une centaine de milliards pour se rapprocher de la limite des 3 % de déficit exigé par Bruxelles.

En dépit des promesses des différents gouvernements, la tendance a toutefois dangereusement empiré ces dernières années. En 2023, le déficit public, annoncé initialement à 4,9 % du produit intérieur brut (PIB), a dérapé de 0,6 point, soit 13 milliards d’euros. 2024 s’annonce du même acabit. « L’objectif de déficit pour l’année 2024 (…) ne sera pas atteint », a ainsi déclaré Pierre Moscovici, auditionné devant la commission des finances de l’Assemblée nationale, mercredi.

La Direction du Trésor, à Bercy, avait prévenu avant lui : selon un document divulgué début septembre, le pays s’apprêterait à clore ses comptes cette année sur un déficit de 5,6 % du PIB contre les 5,1 % prévus. Mais le chiffre serait plus proche de 5,7 % voir davantage.

Une austérité budgétaire à courte vue

Une austérité budgétaire à courte vue

 

Trente-six responsables de sociétés savantes, emmenés par Agnès Labrousse et Gaël Plumecocq, signent dans « Le Monde » une tribune condamnant les choix de coupes budgétaires annoncées par le gouvernement.

Un point de vue qui peut s’entendre à condition toutefois de ne pas ignorer l’ampleur de l’endettement !

 


Le gouvernement a publié le 21 février un décret annulant 10 milliards d’euros de crédits dans son budget 2024 afin de contenir le déficit public. La loi de finances 2024 actait déjà une réduction de 16 milliards par rapport à celle de 2023. Vingt milliards d’économies supplémentaires sont annoncées pour 2025.

Responsables de sociétés savantes, nous alertons sur le caractère arbitraire de ces choix qui obèrent notre avenir et se révéleront vraisemblablement inefficaces, alors que d’autres stratégies sont possibles.

La transition écologique est la première victime, avec 2,1 milliards d’euros de coupes. A cela s’ajoute la réduction de 400 millions des dotations du fonds vert finançant la transition écologique des territoires. Or, le rapport Pisani-Ferry-Mahfouz de mai 2023 évaluait à 32 milliards d’euros annuels les financements publics supplémentaires nécessaires pour réussir cette transition.
L’enseignement et la recherche, malgré un sous-investissement chronique, seront aussi amputés respectivement de 700 et 900 millions. Sont donc sacrifiés les secteurs les plus cruciaux pour préparer l’avenir et faire face aux urgences écologique et climatique. Ces coupes renforcent de plus une tendance lourde de réduction des moyens alloués aux services publics malgré l’accroissement de besoins collectifs tels que la massification de l’enseignement supérieur, le vieillissement de la population, l’accroissement des dépenses de santé ou la nécessaire adaptation des logements.

Dette: premier poste budgétaire en 2026

Dette: premier poste budgétaire en 2026

une dette  de 3200 milliards d’euros d’ici la fin de l’année qui Vont générer Environ 55 milliards de charge financière  cette année. Du coup des 2026 le remboursement de la dette représentera le premier budget du pays. E n cause évidemment les taux d’intérêt qui demeure encore un haut niveau mais plus fondamentalement le faite que régulièrement la France accuse des déficits budgétaires qui la contraignent à emprunter un peu plus chaque année.

À noter que la charge de la dette va représenter à peu près le montant du déficit annuel sur longue période, autour de 55 milliards.

La France est en moyenne déficitaire de 57,4 milliards € par an. Alors qu’en 1974, nos administrations étaient excédentaires de 200 millions €, nous serions aujourd’hui d’après les estimations en déficit de 146,9 milliards €.

La  dette s’élève ainsi à 112,5% du PIB, près d’un point de pourcentage de plus qu’à la fin 2022. La dette publique par habitant fait de la France une mauvaise élève puisqu’elle se classe 4ᵉ de ce classement avec 60.790 dollars (56.226 euros). De façon approximative chaque ménage doit donc plus de 100 000 € au titre de la dette publique, une dette évidemment impossible à rembourser

Déficit budgétaire : un accord bidon entre la France et l’Allemagne

Déficit budgétaire : un accord bidon entre la France et l’Allemagne

Officiellement un accord est intervenu concernant les critères de gestion des finances publiques dans l’union européenne. Un accord plus ou moins bidon tellement les situations et les perspectives sont différentes selon les pays. Pour résumer l’union européenne admet désormais de grande souplesse, « des flexibilités supplémentaires » pour tenir compte de la transition budgétaire verte et des dépenses d’investissement notamment militaire. De quoi justifier tous les dépassements des pays dépensiers notamment de la France. Mais un accord qui n’a été possible qu’après une concertation entre la France et l’Allemagne.
L’accord a été rendu possible par un rapprochement scellé mardi soir entre la France et l’Allemagne, longtemps aux antipodes sur le sujet. Les pays endettés du sud de l’Europe, à l’instar de la France, insistaient sur des flexibilités supplémentaires afin de protéger l’investissement nécessaire pour la transition verte et les dépenses militaires engendrées par l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Officiellement Paris et Berlin étaient tombés d’accord sur les nouvelles conditions de finances publiques plus saines. La vérité, c’est que l’Allemagne comme la France au plan politique ont été contraints de trouver un habillage pour leurs déficits croissants. Celui de la France clairement connue mais aussi celui de l’Allemagne relativement dissimulé jusque-là et dénoncé par la cour de Karlsruhe.

On va donc réaffirmer le principe d’une limite à 3 % du PIB pour le déficit budgétaire mais avec des assouplissements tout ce qui concerne les investissements notamment énergétiques et écologiques. Autant dire la porte ouverte à n’importe quoi tellement la peinture verte peut servir à justifier toutes les dépenses aussi bien de fonctionnement que d’investissement. Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a salué une «excellente nouvelle pour l’Europe, qui permettra de garantir des finances publiques saines et l’investissement dans le futur».

Paris et Berlin ont trouvé un accord «à 100%» sur les nouvelles règles du Pacte de stabilité et de croissance, a annoncé mardi soir le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, à l’issue d’une rencontre avec son homologue allemand Christian Lindner.Un accord qui a ensuite été étendu à l’ensemble de l’Europe

C’est une «excellente nouvelle pour l’Europe, qui permettra de garantir des finances publiques saines et l’investissement dans le futur», s’est réjoui le ministre français sur le réseau social X (ex-Twitter), dans un message accompagné des drapeaux français et allemand. «Ecofin demain!», a ajouté Bruno Le Maire en évoquant une réunion virtuelle des ministres des Finances de l’UE mercredi, à l’issue de laquelle cet accord été entériné par les 27.

« Le projet budgétaire du gouvernement français est inutile, dangereux et injuste »

« Le projet budgétaire du gouvernement français est inutile, dangereux et injuste »

par
Eric Berr

Maître de conférence en économie

Anne-Laure Delatte

Chargée de recherche au CNRS

Benjamin Lemoine

Politiste

Dans une tribune au « Monde », le politiste Benjamin Lemoine et les économistes Eric Berr et Anne-Laure Delatte critiquent le « contresens historique » du Programme de stabilité présenté par Bruno Le Maire

Vous avez aimé la réforme des retraites ? Vous allez adorer le nouveau projet budgétaire du gouvernement. Bruno Le Maire en a dévoilé les contours jeudi 20 avril lors de la présentation du Programme de stabilité (Pstab) de la France pour 2023. Il affiche une volonté claire d’accélérer le désendettement du pays, assurant vouloir « ramener le déficit public à 2,7 % et la dette publique à 108,3 % du produit intérieur brut (PIB) en 2027, soit 4 points de dette en moins que ce qui avait été envisagé il y a un an lors du précédent Pstab ».

Cet effort à venir de l’Etat, des collectivités locales et de la Sécurité sociale est présenté par le ministre comme un principe de justice – après le sacrifice demandé à la population avec la réforme des retraites, il serait normal qu’un effort soit demandé aux administrations publiques.

Qui peut avaler un argument aussi grossier ? C’est en réalité la poursuite implacable de la dégradation des services publics et de la protection sociale qui est programmée. Cet effort serait, selon le gouvernement, rendu nécessaire par la hausse des taux d’intérêt qui alourdirait la charge de la dette publique et menacerait sa soutenabilité. Afin de noircir le tableau à dessein, Bruno Le Maire affirme que « c’est soit la réduction accélérée de la dette maintenant (…), soit les impôts demain ».

Le choix du gouvernement est pourtant inutile, dangereux, et aussi injuste. Inutile parce que d’après l’Agence France Trésor, en avril, la demande des investisseurs a été deux fois plus importante que le volume de titres français émis. Cela signifie que la dette française reste éminemment attractive et ne suscite aucune inquiétude sur les marchés financiers. Selon les prévisions du gouvernement, la charge de la dette atteindrait 70 milliards d’euros en 2027, soit 2 % du PIB en 2027 contre 1,8 % en 2022. Cette légère hausse est en partie due à l’émission de titres indexés sur l’inflation. Or ces titres, en protégeant les revenus financiers alors que les salaires ne le sont pas, représentent un élément de plus d’injustice sociale.

Dangereux parce que le gouvernement envoie un signal de fébrilité, alors que les appréciations financières ne montraient pas d’inquiétude quant à la soutenabilité de la dette française. Afficher publiquement que la signature française est conditionnée à la réforme des retraites et aux baisses de dépenses à venir est une stratégie périlleuse, sinon contre-productive, comme en témoigne la dégradation opérée fin avril par l’agence de notation Fitch, qui s’est déclarée bien plus inquiète du climat social en France que de l’absence de la réforme des retraites.

Assouplissement du pacte budgétaire : L’Allemagne dit non

Assouplissement du pacte budgétaire : L’Allemagne dit non

Christian Lindner, le libéral allemand, ministre des finances, s’oppose fermement à toute flexibilité du pacte de stabilité. En clair, il s’oppose avec fermeté aux assouplissements demandés par les pays du Sud et en particulier par la France. Le ministre allemand estime qu’on ne peut tolérer des dépassements des déficits budgétaires et des niveaux d’endettement. Au contraire , il veut le maintien d’un cadre contraignant pour réduire les dérives budgétaires et d’endettement. Au contraire, il souhaite un cadre contraignant pour réduire les ratios d’endettement européen.

 

Pour montrer l’exemple le nouveau ministre des finances promet un retour à un taux d’endettement voisin de 60 % dans les cinq ans,  oit ce qui devrait être moitié moins que la France sur la tendance actuelle ( autour de 120%).

 

Covid : déficit budgétaire record

Covid : déficit budgétaire record

 

Olivier Dussopt a annoncé samedi une révision massive à la hausse de la prévision de déficit budgétaire de l’Etat pour l’année en cours : celui-ci est désormais attendu à « environ 220 milliards d’euros », soit 47 milliards de plus que ce qui était prévu dans le budget initial pour 2021, selon les propos à l’AFP du ministre délégué chargé des Comptes publics.

Cette dérive des comptes de l’Etat, si elle se confirmait en fin d’année, serait sans précédent. En 2020, l’exécutif avait pourtant atteint un pic jamais vu depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale , qui paraissait difficile à surpasser : le déficit budgétaire s’était établi à 182 milliards d’euros, deux fois plus élevé que celui de 2019 et à un niveau supérieur de 30 milliards à celui atteint en 2010 après la crise financière.Les experts y compris la banque de France considèrent que ce déficit record qui va imposer de nouveaux emprunts coûte moins cher que précédemment à la France compte tenu de l’extrême faiblesse des taux. Une analyse qui fait l’impasse sur la reprise de l’inflation largement prévisible qui entraînera nécessairement un relèvement aussi des taux d’intérêt.

Allemagne : une rallonge budgétaire COVID

Allemagne : une rallonge budgétaire COVID

 

Comme la France, l’Allemagne se résout à une rallonge budgétaire pour faire face aux conséquences du Covid  . Le projet actuel d’une nouvelle dette de 180 milliards d’euros cette année serait insuffisante pour soutenir la principale d’économie d’Europe. En France on a déjà largement rallongé le déficit qui est passé à 11,3 % du PIB en 2020 et qui est prévu à 8,5 % en 2021.

On note de ce point de vue un certain changement de philosophie en Europe compris au sein de la commission européenne sans doute inquiète d’une part de la croissance insolente de la Chine, d’autre part de l’énorme soutien américain à la croissance. Une croissance qui pourrait atteindre 8 % aux États-Unis en 2021 pour moins de 4 % en Europe

« Nous continuerons de lutter contre cette crise aussi longtemps que nécessaire », dit le ministre allemand dans un entretien à la chaîne Welt TV dont il a relayé le contenu via Twitter.

« Par conséquent, nous allons également accompagner les exigences pour faire face à cette pandémie, par exemple les tests, avec un budget supplémentaire », a-t-il ajouté.

Olaf Scholz a refusé de communiquer des montants précis. Il doit présenter le projet de budget le 24 mars.

Hôpitaux : rallonge budgétaire de 100 millions d’euros

Hôpitaux : rallonge budgétaire de 100 millions d’euros

D’après la fédération italienne le surcoût de gestion de la crise sanitaire pourrait avoisiner le milliard. Du coup le gouvernement à rajouter 100 millions aux 377 millions déjà accordés en avril. Il est probable qu’il faudra encore prévoir quelques rallonges car on est encore loin d’avoir fait le total du surcoût de la pandémie et des mesures d’accompagnement en matériel, en locaux et en personnel pour mettre l’hôpital français moyens européen. Les hôpitaux et cliniques vont bénéficier d’une nouvelle enveloppe de 100 millions d’euros destinée à compenser les surcoûts liés à la crise du coronavirus, a annoncé mardi le secrétaire d’État auprès du ministre de la Santé Adrien Taquet. «Une première enveloppe nationale de 377 millions a été allouée en avril pour compenser les surcoûts liés à la prise en charge des patients covid», a rappelé M. Taquet, interrogé lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale.

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