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Nouveau concept :  » l’intéressement budgétaire »

Nouveau concept :  » l’intéressement budgétaire »

 Il faudra trouver, avant la fin de l’année, plusieurs dizaines de milliards d’euros pour limiter l’hémorragie du déficit public. Tel est le prix à payer pour revenir dans une trajectoire budgétaire qui rassure nos partenaires européens, nous évite de faire l’objet d’attaques financières ou d’emprunter à des taux très élevés si plus personne ou presque n’accepte de nous prêter… Par Jean-Didier Berger, Député LR des Hauts-de-Seine dans » La Tribune ».

La gauche de Monsieur Mélenchon et de Madame Castets a une solution toute prête et déjà utilisée à de nombreuses reprises dans notre pays : « tondre » les Français en augmentant encore la pression fiscale dans un pays régulièrement champion du monde des impôts. Il est toujours question de faire payer les « ultras riches » au départ… et à la fin, (quand les plus fortunés sont partis à l’étranger créer des emplois et dépenser leur argent ailleurs…) tous les Français passent à la caisse.

Avec plus de 2800 milliards de dette, la France est désormais le 3e pays européen le plus endetté après la Grèce et l’Italie et il n’y a guère que la Hongrie, l’Italie et la Roumanie qui parviennent à nous dépasser en matière de déficit public annuel : 24e sur 27… Ça n’est pas un résultat qui fait rêver. Notre déficit s’est surtout particulièrement aggravé ces dernières années. Avec 74 milliards en 2019 et 154 milliards en 2023, on voit bien qu’il faut rapidement changer de méthodes.

Pour éviter d’augmenter les impôts et réduire les déficits, il y a bien sûr la solution la plus vertueuse : la création de croissance. Michel Barnier l’a dit : elle ne tombera pas du ciel. Il faudra aller la chercher en soutenant l’activité économique, en aidant les entreprises et les entrepreneurs, en revalorisant le travail pour qu’il paye toujours plus que l’assistanat.
Mais il faut aussi et surtout dépenser mieux et dépenser moins d’argent public. C’est évidemment possible : nous dépensions 100 milliards de moins en 2019. Pourtant, certains nous expliquent aujourd’hui qu’il serait impossible de faire 30, 40 ou 50 milliards d’économies ? Pourquoi ? La France était-elle sous-administrée il y a 5 ans avant la crise sanitaire ? Les services publics se sont-ils améliorés dans notre pays à chaque fois que nous avons dépensé davantage ? Assurément non ! Nous dépensons non seulement plus qu’avant, mais aussi beaucoup plus que nos partenaires européens (58,3% du PIB en 2022 pour la France contre 49,6% pour les pays de l’UE en moyenne – source Eurostar – fipeco)

Avant même d’avoir proposé la moindre économie, l’idée de baisser la dépense publique amène une critique féroce de la gauche qui parle « d’austérité » ou de « casse du service public ». Mais même les Français qui payent une facture lourde pour des services publics pas toujours très performants en ont assez d’avoir l’impression de faire des efforts pour des résultats peu tangibles : pourquoi accepter que des économies soient faites sur les services publics si cela n’emporte aucune amélioration concrète, ni sur leur vie quotidienne, ni sur leurs salaires, ni sur leurs fiches d’impôts ? Les jeunes ménagent Français n’ont pas envie qu’on leur promette du sang et des larmes alors qu’ils ne sont pas responsables des erreurs commises par des générations cigales qui ont trop dépensé…

Alors comment rendre les économies acceptables ? Comment rendre les baisses de dépenses publiques, enfin sexy ?
Je propose de créer une notion d’intéressement des Français aux économies budgétaires. Le principe est simple : à chaque fois qu’on arrivera à économiser 3 euros nets, on en prend 2 pour baisser les déficits publics et on en rend 1 aux Français en baisse d’impôts, de charge ou de cotisation. Baissons la dépense publique de 45 milliards nets en 2025 pour proposer une baisse de prélèvements de 15 milliards d’euros : voilà ce qui pourrait redonner foi en la politique à nos compatriotes et relancer l’économie.

Oui, nous pouvons revoir les conditions d’indemnisation du chômage pour faire des économies en nous calquant sur d’autres pays européens qui indemnisent moins, moins longtemps ou moins vite. Avec en contrepartie une baisse immédiate des cotisations chômages pour tous les travailleurs et donc une augmentation de leur salaire net sans que cela pèse sur les entreprises et leur compétitivité. 3 euros économisés, 1 euro rendu aux Français.

Oui, nous pouvons mettre en place une allocation sociale unique comme au Royaume-Uni avec l’Universel Crédit qui regroupe toutes les aides sociales et réduit la bureaucratie. Non seulement cela évitera que le cumul des aides puisse dépasser le SMIC (revalorisons le travail !) mais cela génèrera une économie pour notre système de protection sociale. En 2022, la France dépensait 32,2% de son PIB en prestations sociales. Contre 27% en moyenne dans l’Union européenne. Il n’y a pas de fatalité à cela. 3 euros économisés, 1 euro de baisse de CGS… par exemple…

Nous pourrions imaginer aussi une augmentation de la durée de cotisation retraite, à l’heure où certains pays annoncent travailler à la retraite à 67 ans, voire à 70 ans… sans aller jusque-là, chaque réforme qui ferait rentrer plus d’argent dans le système permettrait de rendre aux cotisants 1 euro sur 3 gagnés par la réforme en baisse de cotisation. Même chose pour le temps de travail et les cotisations qu’il générerait en augmentant…

Oui, avec de la volonté, nous pouvons décentraliser pour gagner en efficacité, supprimer des agences toujours plus nombreuses, nous pouvons limiter le recours des administrations aux cabinets de conseil, nous pouvons lutter contre les fraudes… Oui revenir à un niveau de dépense publique plus raisonnable c’est possible. Et par conséquent, baisser la fiscalité dans le pays champion du monde des impôts, c’est possible aussi.

D’ailleurs, avant nous, d’autres pays, comme la Suède, sont parvenus à conjuguer baisse de la dépense publique et réduction des impôts. En France, j’entends dire qu’il faudrait cumuler baisse de la dépense publique et augmentation des impôts. Je considère au contraire qu’il faut conjuguer baisse de la dépense publique et baisse des impôts pour favoriser le retour de la croissance et de la consommation et surtout la confiance des Français en les engageant dans un cercle vertueux.

L’intéressement budgétaire, c’est un projet d’intérêt national qui met en avant une idée simple : nous avons tous intérêt à mieux dépenser, à moins dépenser… et chacun d’entre nous en aura la preuve quasi-immédiate en monnaie sonnante et trébuchante.
L’intéressement budgétaire : c’est la feuille de paye qui augmente immédiatement… surtout depuis que le prélèvement à la source est instauré : chacun verrait immédiatement le résultat des sacrifices demandés. Jusqu’ici, on se faisait mal sans jamais constater le moindre résultat. Avec l’intéressement budgétaire, chacun verrait le sens des efforts consentis pour le pays.

L’intéressement budgétaire, c’est un juste retour des choses qui revaloriserait le travail et donnerait de l’espoir à ceux qui sont prêts à faire bouger les lignes. Une sorte de « retour à meilleure fortune » immédiat qui donnerait du poids à ceux qui se battent pour l’intérêt général contre ceux qui bloquent le pays lorsque leurs intérêts catégoriels sont en cause. Un outil concret pour ceux qui veulent faire de la politique par la preuve et montrer qu’il n’est pas vain de réformer le pays.

L’intéressement, un mot très gaulliste qui permettrait à chacun de se faire à nouveau une certaine idée de la France et de sa capacité à se redresser.

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(*) Jean-Didier Berger, Député LR des Hauts-de-Seine, Membre de la Commission des Finances,1er Vice-Président de la Région Ile de France en charge des finances.

Déficit budgétaire : vers les 6 % ?

Déficit budgétaire : vers les 6 % ?

 

Initialement lors du vote du budget le déficit avec été prévu à 4,9 % du PIB. En réalité il n’a cessé de s’amplifier au point qu’hier on attendait de l’ordre 5,6 % entre 2024 mais ce chiffre seraient encore théorique et pourrait encore déraper pour s’approcher des 6 % maintenant. La confirmation en tout cas il faudra économiser et-ou augmenter  la fiscalité d d’une centaine de milliards pour se rapprocher de la limite des 3 % de déficit exigé par Bruxelles.

En dépit des promesses des différents gouvernements, la tendance a toutefois dangereusement empiré ces dernières années. En 2023, le déficit public, annoncé initialement à 4,9 % du produit intérieur brut (PIB), a dérapé de 0,6 point, soit 13 milliards d’euros. 2024 s’annonce du même acabit. « L’objectif de déficit pour l’année 2024 (…) ne sera pas atteint », a ainsi déclaré Pierre Moscovici, auditionné devant la commission des finances de l’Assemblée nationale, mercredi.

La Direction du Trésor, à Bercy, avait prévenu avant lui : selon un document divulgué début septembre, le pays s’apprêterait à clore ses comptes cette année sur un déficit de 5,6 % du PIB contre les 5,1 % prévus. Mais le chiffre serait plus proche de 5,7 % voir davantage.

Une austérité budgétaire à courte vue

Une austérité budgétaire à courte vue

 

Trente-six responsables de sociétés savantes, emmenés par Agnès Labrousse et Gaël Plumecocq, signent dans « Le Monde » une tribune condamnant les choix de coupes budgétaires annoncées par le gouvernement.

Un point de vue qui peut s’entendre à condition toutefois de ne pas ignorer l’ampleur de l’endettement !

 


Le gouvernement a publié le 21 février un décret annulant 10 milliards d’euros de crédits dans son budget 2024 afin de contenir le déficit public. La loi de finances 2024 actait déjà une réduction de 16 milliards par rapport à celle de 2023. Vingt milliards d’économies supplémentaires sont annoncées pour 2025.

Responsables de sociétés savantes, nous alertons sur le caractère arbitraire de ces choix qui obèrent notre avenir et se révéleront vraisemblablement inefficaces, alors que d’autres stratégies sont possibles.

La transition écologique est la première victime, avec 2,1 milliards d’euros de coupes. A cela s’ajoute la réduction de 400 millions des dotations du fonds vert finançant la transition écologique des territoires. Or, le rapport Pisani-Ferry-Mahfouz de mai 2023 évaluait à 32 milliards d’euros annuels les financements publics supplémentaires nécessaires pour réussir cette transition.
L’enseignement et la recherche, malgré un sous-investissement chronique, seront aussi amputés respectivement de 700 et 900 millions. Sont donc sacrifiés les secteurs les plus cruciaux pour préparer l’avenir et faire face aux urgences écologique et climatique. Ces coupes renforcent de plus une tendance lourde de réduction des moyens alloués aux services publics malgré l’accroissement de besoins collectifs tels que la massification de l’enseignement supérieur, le vieillissement de la population, l’accroissement des dépenses de santé ou la nécessaire adaptation des logements.

Dette: premier poste budgétaire en 2026

Dette: premier poste budgétaire en 2026

une dette  de 3200 milliards d’euros d’ici la fin de l’année qui Vont générer Environ 55 milliards de charge financière  cette année. Du coup des 2026 le remboursement de la dette représentera le premier budget du pays. E n cause évidemment les taux d’intérêt qui demeure encore un haut niveau mais plus fondamentalement le faite que régulièrement la France accuse des déficits budgétaires qui la contraignent à emprunter un peu plus chaque année.

À noter que la charge de la dette va représenter à peu près le montant du déficit annuel sur longue période, autour de 55 milliards.

La France est en moyenne déficitaire de 57,4 milliards € par an. Alors qu’en 1974, nos administrations étaient excédentaires de 200 millions €, nous serions aujourd’hui d’après les estimations en déficit de 146,9 milliards €.

La  dette s’élève ainsi à 112,5% du PIB, près d’un point de pourcentage de plus qu’à la fin 2022. La dette publique par habitant fait de la France une mauvaise élève puisqu’elle se classe 4ᵉ de ce classement avec 60.790 dollars (56.226 euros). De façon approximative chaque ménage doit donc plus de 100 000 € au titre de la dette publique, une dette évidemment impossible à rembourser

Déficit budgétaire : un accord bidon entre la France et l’Allemagne

Déficit budgétaire : un accord bidon entre la France et l’Allemagne

Officiellement un accord est intervenu concernant les critères de gestion des finances publiques dans l’union européenne. Un accord plus ou moins bidon tellement les situations et les perspectives sont différentes selon les pays. Pour résumer l’union européenne admet désormais de grande souplesse, « des flexibilités supplémentaires » pour tenir compte de la transition budgétaire verte et des dépenses d’investissement notamment militaire. De quoi justifier tous les dépassements des pays dépensiers notamment de la France. Mais un accord qui n’a été possible qu’après une concertation entre la France et l’Allemagne.
L’accord a été rendu possible par un rapprochement scellé mardi soir entre la France et l’Allemagne, longtemps aux antipodes sur le sujet. Les pays endettés du sud de l’Europe, à l’instar de la France, insistaient sur des flexibilités supplémentaires afin de protéger l’investissement nécessaire pour la transition verte et les dépenses militaires engendrées par l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Officiellement Paris et Berlin étaient tombés d’accord sur les nouvelles conditions de finances publiques plus saines. La vérité, c’est que l’Allemagne comme la France au plan politique ont été contraints de trouver un habillage pour leurs déficits croissants. Celui de la France clairement connue mais aussi celui de l’Allemagne relativement dissimulé jusque-là et dénoncé par la cour de Karlsruhe.

On va donc réaffirmer le principe d’une limite à 3 % du PIB pour le déficit budgétaire mais avec des assouplissements tout ce qui concerne les investissements notamment énergétiques et écologiques. Autant dire la porte ouverte à n’importe quoi tellement la peinture verte peut servir à justifier toutes les dépenses aussi bien de fonctionnement que d’investissement. Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a salué une «excellente nouvelle pour l’Europe, qui permettra de garantir des finances publiques saines et l’investissement dans le futur».

Paris et Berlin ont trouvé un accord «à 100%» sur les nouvelles règles du Pacte de stabilité et de croissance, a annoncé mardi soir le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, à l’issue d’une rencontre avec son homologue allemand Christian Lindner.Un accord qui a ensuite été étendu à l’ensemble de l’Europe

C’est une «excellente nouvelle pour l’Europe, qui permettra de garantir des finances publiques saines et l’investissement dans le futur», s’est réjoui le ministre français sur le réseau social X (ex-Twitter), dans un message accompagné des drapeaux français et allemand. «Ecofin demain!», a ajouté Bruno Le Maire en évoquant une réunion virtuelle des ministres des Finances de l’UE mercredi, à l’issue de laquelle cet accord été entériné par les 27.

« Le projet budgétaire du gouvernement français est inutile, dangereux et injuste »

« Le projet budgétaire du gouvernement français est inutile, dangereux et injuste »

par
Eric Berr

Maître de conférence en économie

Anne-Laure Delatte

Chargée de recherche au CNRS

Benjamin Lemoine

Politiste

Dans une tribune au « Monde », le politiste Benjamin Lemoine et les économistes Eric Berr et Anne-Laure Delatte critiquent le « contresens historique » du Programme de stabilité présenté par Bruno Le Maire

Vous avez aimé la réforme des retraites ? Vous allez adorer le nouveau projet budgétaire du gouvernement. Bruno Le Maire en a dévoilé les contours jeudi 20 avril lors de la présentation du Programme de stabilité (Pstab) de la France pour 2023. Il affiche une volonté claire d’accélérer le désendettement du pays, assurant vouloir « ramener le déficit public à 2,7 % et la dette publique à 108,3 % du produit intérieur brut (PIB) en 2027, soit 4 points de dette en moins que ce qui avait été envisagé il y a un an lors du précédent Pstab ».

Cet effort à venir de l’Etat, des collectivités locales et de la Sécurité sociale est présenté par le ministre comme un principe de justice – après le sacrifice demandé à la population avec la réforme des retraites, il serait normal qu’un effort soit demandé aux administrations publiques.

Qui peut avaler un argument aussi grossier ? C’est en réalité la poursuite implacable de la dégradation des services publics et de la protection sociale qui est programmée. Cet effort serait, selon le gouvernement, rendu nécessaire par la hausse des taux d’intérêt qui alourdirait la charge de la dette publique et menacerait sa soutenabilité. Afin de noircir le tableau à dessein, Bruno Le Maire affirme que « c’est soit la réduction accélérée de la dette maintenant (…), soit les impôts demain ».

Le choix du gouvernement est pourtant inutile, dangereux, et aussi injuste. Inutile parce que d’après l’Agence France Trésor, en avril, la demande des investisseurs a été deux fois plus importante que le volume de titres français émis. Cela signifie que la dette française reste éminemment attractive et ne suscite aucune inquiétude sur les marchés financiers. Selon les prévisions du gouvernement, la charge de la dette atteindrait 70 milliards d’euros en 2027, soit 2 % du PIB en 2027 contre 1,8 % en 2022. Cette légère hausse est en partie due à l’émission de titres indexés sur l’inflation. Or ces titres, en protégeant les revenus financiers alors que les salaires ne le sont pas, représentent un élément de plus d’injustice sociale.

Dangereux parce que le gouvernement envoie un signal de fébrilité, alors que les appréciations financières ne montraient pas d’inquiétude quant à la soutenabilité de la dette française. Afficher publiquement que la signature française est conditionnée à la réforme des retraites et aux baisses de dépenses à venir est une stratégie périlleuse, sinon contre-productive, comme en témoigne la dégradation opérée fin avril par l’agence de notation Fitch, qui s’est déclarée bien plus inquiète du climat social en France que de l’absence de la réforme des retraites.

Assouplissement du pacte budgétaire : L’Allemagne dit non

Assouplissement du pacte budgétaire : L’Allemagne dit non

Christian Lindner, le libéral allemand, ministre des finances, s’oppose fermement à toute flexibilité du pacte de stabilité. En clair, il s’oppose avec fermeté aux assouplissements demandés par les pays du Sud et en particulier par la France. Le ministre allemand estime qu’on ne peut tolérer des dépassements des déficits budgétaires et des niveaux d’endettement. Au contraire , il veut le maintien d’un cadre contraignant pour réduire les dérives budgétaires et d’endettement. Au contraire, il souhaite un cadre contraignant pour réduire les ratios d’endettement européen.

 

Pour montrer l’exemple le nouveau ministre des finances promet un retour à un taux d’endettement voisin de 60 % dans les cinq ans,  oit ce qui devrait être moitié moins que la France sur la tendance actuelle ( autour de 120%).

 

Covid : déficit budgétaire record

Covid : déficit budgétaire record

 

Olivier Dussopt a annoncé samedi une révision massive à la hausse de la prévision de déficit budgétaire de l’Etat pour l’année en cours : celui-ci est désormais attendu à « environ 220 milliards d’euros », soit 47 milliards de plus que ce qui était prévu dans le budget initial pour 2021, selon les propos à l’AFP du ministre délégué chargé des Comptes publics.

Cette dérive des comptes de l’Etat, si elle se confirmait en fin d’année, serait sans précédent. En 2020, l’exécutif avait pourtant atteint un pic jamais vu depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale , qui paraissait difficile à surpasser : le déficit budgétaire s’était établi à 182 milliards d’euros, deux fois plus élevé que celui de 2019 et à un niveau supérieur de 30 milliards à celui atteint en 2010 après la crise financière.Les experts y compris la banque de France considèrent que ce déficit record qui va imposer de nouveaux emprunts coûte moins cher que précédemment à la France compte tenu de l’extrême faiblesse des taux. Une analyse qui fait l’impasse sur la reprise de l’inflation largement prévisible qui entraînera nécessairement un relèvement aussi des taux d’intérêt.

Allemagne : une rallonge budgétaire COVID

Allemagne : une rallonge budgétaire COVID

 

Comme la France, l’Allemagne se résout à une rallonge budgétaire pour faire face aux conséquences du Covid  . Le projet actuel d’une nouvelle dette de 180 milliards d’euros cette année serait insuffisante pour soutenir la principale d’économie d’Europe. En France on a déjà largement rallongé le déficit qui est passé à 11,3 % du PIB en 2020 et qui est prévu à 8,5 % en 2021.

On note de ce point de vue un certain changement de philosophie en Europe compris au sein de la commission européenne sans doute inquiète d’une part de la croissance insolente de la Chine, d’autre part de l’énorme soutien américain à la croissance. Une croissance qui pourrait atteindre 8 % aux États-Unis en 2021 pour moins de 4 % en Europe

« Nous continuerons de lutter contre cette crise aussi longtemps que nécessaire », dit le ministre allemand dans un entretien à la chaîne Welt TV dont il a relayé le contenu via Twitter.

« Par conséquent, nous allons également accompagner les exigences pour faire face à cette pandémie, par exemple les tests, avec un budget supplémentaire », a-t-il ajouté.

Olaf Scholz a refusé de communiquer des montants précis. Il doit présenter le projet de budget le 24 mars.

Hôpitaux : rallonge budgétaire de 100 millions d’euros

Hôpitaux : rallonge budgétaire de 100 millions d’euros

D’après la fédération italienne le surcoût de gestion de la crise sanitaire pourrait avoisiner le milliard. Du coup le gouvernement à rajouter 100 millions aux 377 millions déjà accordés en avril. Il est probable qu’il faudra encore prévoir quelques rallonges car on est encore loin d’avoir fait le total du surcoût de la pandémie et des mesures d’accompagnement en matériel, en locaux et en personnel pour mettre l’hôpital français moyens européen. Les hôpitaux et cliniques vont bénéficier d’une nouvelle enveloppe de 100 millions d’euros destinée à compenser les surcoûts liés à la crise du coronavirus, a annoncé mardi le secrétaire d’État auprès du ministre de la Santé Adrien Taquet. «Une première enveloppe nationale de 377 millions a été allouée en avril pour compenser les surcoûts liés à la prise en charge des patients covid», a rappelé M. Taquet, interrogé lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale.

Relance budgétaire : Lagarde (BCE) soutient le plan franco allemand

Relance budgétaire : Lagarde (BCE) soutient le plan franco allemand

 

Christine Lagarde, directrice de la banque centrale européenne sou tient le plan d’aide budgétaire proposé par Macron et Merkel. “Les propositions franco-allemandes sont ambitieuses, ciblées et bienvenues. Elles ouvrent la voie à un emprunt à long terme effectué par la Commission européenne, et surtout, elles permettent l’attribution d’aides budgétaires directes conséquentes en faveur des Etats membres les plus touchés par la crise”, estime-t-elle dans cette interview également accordée au quotidien italien Corriere della Sera, au quotidien allemand Handelsblatt et au journal espagnol El Mundo.

Observons cependant que les qualificatifs employés par Christine Lagarde sont peut-être un peu excessifs. Pas sûr en effet que les propositions soient suffisamment ambitieuses, elles ne sont pas non plus très ciblées. Sans parler des réticences inévitables de certains pays qui ne voudront pas être solidaires pour des prêts consentis à des pays considérés comme trop laxistes.

“Cela témoigne de l’esprit de solidarité et de responsabilité évoqués par la chancelière (Angela Merkel) la semaine dernière. Il ne peut y avoir de renforcement de la solidarité financière sans une plus grande coordination de décisions au niveau européen”, poursuit Christine Lagarde.

La France et l’Allemagne ont proposé lundi que le plan de relance européen, actuellement en préparation à Bruxelles, soit doté de 500 milliards d’euros en dépenses budgétaires pour les pays du bloc les plus touchés par l’épidémie de coronavirus qui a quasiment paralysé l’activité économique du continent.

Cette proposition constitue cependant un tournant dans la position de l’Allemagne qui était jusqu’à présent ouvertement opposée à l’idée de l’émission d’une dette commune.

Remarquons toutefois que ce plan ne prévoit pas de relance commune sur des secteurs stratégiques. Pour l’instant il s’agit surtout d’un plan de sauvetage des secteurs les plus en difficulté. Rappelant que le choc économique provoqué par la pandémie est “considérable” et “inégalé en temps de paix” et que les scénarios de Francfort vont d’une récession de 5 à 12% pour la zone euro cette année, avec une hypothèse centrale à 8%, la présidente de la BCE ajoute que la Banque centrale européenne reverra ses projections le 4 juin

“Mais nous anticipons, dans le scénario le plus sévère, une chute du produit intérieur brut de 15% sur le seul deuxième trimestre”, indique-t-elle.

Christine Lagarde estime par ailleurs que “cette crise est une bonne occasion de moderniser les modalités du Pacte de stabilité et de croissance, aujourd’hui suspendu”.

“Pour évaluer la soutenabilité de la dette, il ne faut pas se focaliser sur le niveau de dette sur PIB. Il faut prendre en compte le niveau de croissance, et les taux d’intérêt en vigueur. Ces deux éléments sont déterminants.”

“Je crois, ajoute-t-elle, que les termes du Pacte de stabilité et de croissance devront être revus et simplifiés avant que l’on songe à le réinstaurer, lorsque nous serons sortis de cette crise.” De quoi faire sortir de leurs gonds certains pays adhérents de l’orthodoxie financière

« Pour une nouvelle doctrine budgétaire »

« Pour une nouvelle doctrine budgétaire » 

Le professeur de droit public Michel Bouvier appelle dans une tribune au « Monde » à créer une nouvelle doctrine de gestion budgétaire qui soit déployée à l’échelle de

Tribune. Au-delà de la crise économique, que le confinement et l’arrêt des activités rendent visible aux yeux de tous, c’est aussi à la crise d’un modèle politique, moins perceptible, à laquelle nous sommes confrontés. L’Etat qui, il y a une quarantaine d’années, a entamé dans le monde occidental un processus de déconstruction, n’a toujours pas atteint une forme stable.

Il n’est pas parvenu, notamment, à établir des rapports suffisamment clairs avec un marché économique et financier que, tantôt il prétend piloter, tantôt il laisse libre de se réguler. Ainsi, les soixante-dix dernières années ont-elles vu s’imposer successivement deux mystiques : de la fin de la seconde guerre mondiale jusqu’aux années 1970, celle de l’Etat régulateur de l’économie et de la société ; puis, avec l’entrée dans la crise économique du milieu des années 1970, une mystique du marché a supplanté la première et placé les finances publiques au cœur de toutes les critiques.

Les finances publiques ne constituaient plus l’instrument idéal des politiques volontaristes et interventionnistes menées par l’Etat. Bien au contraire, il s’agissait d’en réduire l’influence afin de limiter son pouvoir et restaurer une régulation par le marché. Il fallait même selon l’expression de certains libéraux proches de la théorie conservatrice américaine « affamer la bête », lui couper les vivres, autrement dit réduire les impôts pour limiter les dépenses.

De même, le besoin légitime de moderniser une gestion publique archaïque a conduit à transposer aux collectivités locales et à l’Etat les outils de gestion de l’entreprise, en favorisant dans le secteur public une culture gestionnaire. Assurément, elle était nécessaire, mais ce besoin de maîtriser les dépenses publiques s’est trop souvent transformé en une véritable idéologie, avec les préjugés, les excès et finalement l’intransigeance qui caractérisent toutes les idéologues.

Les modes de gestion les plus sophistiqués se sont épanouis tout au long de ces quarante dernières années, et c’est à corps perdu que s’y sont jetés nombre de responsables des administrations publiques, pensant de bonne foi œuvrer pour le bien public.

Cette vision de la gestion publique n’a pas été sans conséquences sur les choix ultérieurs. Les responsables politiques se sont trouvés dans un cadre d’informations et d’analyses qui, de fait, les conduit à adopter un modèle de raisonnement inadapté à la réalité vécue par la majorité des citoyens, et qui peut même les éloigner des urgences qui sont les leurs. »

 

zone euro : une micro relance budgétaire

zone euro : une micro relance budgétaire

 

Une fois de plus les responsables des différents pays de la zone euro se sont rencontrés pour  évoquer le fantôme souvent abordé de la relance économique. Une question déjà 1000 fois discutées mais qui généralement n’aboutit pas à grand-chose. C’est encore le cas avec cette rencontre des ministres des Finances de la zone euro qui doivent se pencher lundi sur un document appelant à une politique budgétaire plus favorable à la croissance, en espérant que l’Allemagne sera enfin décidée à utiliser ces excédents budgétaires.

De toute manière les recommandations attendues visent à inciter chaque pays de manière complètement autonome à décider ou non d’une relance budgétaire mais globalement en respectant les critères de Maastricht,  le déficit de chaque pays un maximum de 3 % du PIB .

En fait, une politique pas très volontariste puisqu’elle s’inscrit dans le contexte des contraintes actuelles. Pire, ces contraintes seront encore plus sévères dans la mesure où les perspectives de croissance économique vont réduire les possibilités budgétaires donc réduire en même temps les champs d’action de chaque pays.

Autant dire que les ministres des finances de la zone euro ne vont  rien décider. Depuis des années, les 19 pays de la zone euro s’en tiennent à plaider pour une politique budgétaire “globalement neutre” dans leurs recommandations annuelles.

L’Allemagne est jusqu’ici restée sourde aux appels répétés de la Banque centrale européenne (BCE) et de ses partenaires lui demandant d’investir davantage pour stimuler la croissance économique de l’ensemble du bloc, se contentant d’inviter des pays comme la Grèce et l’Italie à des mesures d’austérité pour réduire leur dette et leur déficit budgétaire.

Mais les craintes croissantes d’une récession de l’économie allemande, accentuées par l’impact potentiel de l’épidémie de coronavirus Covid-19 qui sévit en Chine, pourraient pousser Berlin à amender sa position.

“Si les risques baissiers venaient à se matérialiser, les réponses budgétaires devraient être différenciées afin de générer une posture assurant plus de soutien à l’échelle agrégée”, peut-on lire dans un document européen, conformément à l’ébauche à laquelle Reuters avait eu accès il y a dix jours. Une formulation tellement vague, tellement pauvre qu’elle indique déjà que l’orientation n’est pas du tout à la hauteur de l’enjeu.

Il n’apparaît pas clairement dans ce document comment la zone euro définit un ralentissement dont l’ampleur nécessite de déclencher des politiques plus expansionnistes.

L’examen de ce document figure au programme de la réunion de l’Eurogroupe ce lundi après-midi à Bruxelles et selon des responsables européens, le texte devrait être adopté mardi par les ministres de l’Economie et des Finances de l’Union européenne réunis en Ecofin.

Ce document souligne qu’une augmentation des dépenses publiques devra se faire conformément aux règles budgétaires de l’Union européenne, qui imposent notamment de contenir le déficit public sous le seuil de 3% du produit intérieur brut (PIB).

La traduction concrète de cette future recommandation relève de la seule initiative des gouvernements nationaux.

Le ministre allemand des Finances, Olaf Scholz, a déclaré à plusieurs reprises que l’Allemagne disposait des ressources nécessaires pour faire face à une crise économique.

L’économie allemande est au bord de la récession mais affiche un excédent budgétaire estimé à 1,5% du PIB au titre de 2019, selon les chiffres de l’office fédéral de la statistique Destatis.

Le déficit budgétaire français : au-dessus des 3 % du PIB

Le déficit budgétaire français : au-dessus des 3 % du PIB

On approche dangereusement des 100 milliards de déficits budgétaires par mois . En fait, globalement la France a laissé filer le budget. En effet, le déficit représentait  2,6 % du PIB en 2018;  il atteindra au moins 3,1 % du PIB en 2019. La situation devrait s’améliorer en 2020 du mois théoriquement dans la mesure où les hypothèses de recettes peuvent être largement discutées. Les résultats de 2019 ont été affectés d’une part par l’absence de maîtrise des dépenses mais aussi par des recettes en recul du fait du net tassement de la croissance limitée à 1,2 % en 2019. Le déficit du budget de l’État français s’est établi à 92,837 milliards d’euros à fin décembre 2019, se creusant par rapport à son niveau de 76,002 milliards d’euros à la même période un an plus tôt, selon les données publiées mardi 4 février par le ministère de l’Action et des Comptes publics.

Dans le détail, les dépenses ont augmenté de 1,9%, se chiffrant à 397,98 milliards d’euros contre 390,69 milliards l’année dernière sur la même période. Cette hausse n’a pas été compensé par une augmentation des recettes, qui ont chuté de 4,1% sur la période, passant de 313,78 de 301,07 milliards d’euros.

Retraites: volet budgétaire reporté ?

Retraites: volet budgétaire  reporté ?

Il semble bien que face à la mobilisation de la grève du 5 décembre, le gouvernement soit contraint de faire marche arrière à propos des mesures dites paramétriques c’est-à-dire des mesures d’ajustement financières ( montant des cotisations, âge de la retraite, niveau des pensions ). On se contenterait dans un premier temps du caractère systémique de la réforme. Donc de cette fameuse réforme dite universelle qui crée tellement d’incertitudes  chez les futurs retraités et même si les pensionnés actuels. S’agit-il d’un renoncement ? Sans doute pas mais d’un décalage de plusieurs années. En clair un report après les prochaines élections présidentielles. Le recul du gouvernement s’explique par le niveau de mobilisation. Sur cette question, deux lignes s’affrontaient au sein du gouvernement : la ligne défendue par le Premier ministre, Lemaire  et Darmanin pour toute suite réduire les dépenses du régime tandis que d’autres considéraient qu’il convenait  d’abord de faire la réforme systémique avant d’en modifier les aspects paramétriques. En clair Macron a lâché son Premier ministre et les anciens républicains Lemaire et Darmanin  sur cette question. La réforme des retraites ne doit pas comporter « immédiatement » de volet budgétaire, tel un allongement du temps de travail, a déclaré jeudi soir le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, au premier soir d’une mouvement social massif.

« Il ne faut pas être bêtement budgétaire, pas tout de suite », a-t-il déclaré sur France 2.

Au moins 800.000 personnes sont descendues dans la rue au cours de la journée et des secteurs entiers d’activité ont tourné au ralenti dans le cadre d’une mobilisation massive contre le projet de réforme des retraites, sur lequel l’exécutif réfléchit à d’ultimes arbitrages avant de le détailler d’ici quelques jours.

L’une des grandes incertitudes concerne la mise en place, à côté de la réforme structurelle, de mesures budgétaires destinées à résorber le déficit à venir du système, estimé à une dizaine de milliards d’euros en 2025. Parmi les  options possibles, l’exécutif ne veut ni augmenter les cotisations, ni baisser les pensions, ni relever l’âge légal de départ. Reste un allongement de la durée de cotisation, mais la CFDT, principal syndicat à ne pas s’opposer frontalement à la réforme, y est opposée.

« Notre proposition, c’est pas de baisser les pensions, c’est pas d’augmenter les cotisations, mais c’est de travailler plus longtemps puisqu’on vit plus longtemps », a confirmé Gérald Darmanin.

Mais « est-ce qu’on est pressé au point qu’il faut le faire [...] dès l’année prochaine ? », s’est interrogé le ministre. « Il ne faut pas casser la réforme sociale que nous voulons porter [...] en faisant effectivement une réforme budgétaire immédiatement. » « C’est une discussion qu’il faut avoir ensemble », a-t-il conclu, renvoyant aux annonces que doit faire le Premier ministre, Edouard Philippe, la semaine prochaine.

Jusqu’à maintenant, l’entourage du Premier ministre a toutefois plutôt défendu la mise en place d’un volet budgétaire, estimant qu’il fallait s’attaquer au déficit en même temps qu’au système de retraites dans son ensemble. Un report à 2021 des mesures d’économies, notamment, « n’est pas arbitré » à ce stade, assurait-on jeudi soir autour d’Edouard Philippe.

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