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Voiture électrique : fin brutale des aides à l’achat en Allemagne

Voiture électrique : fin brutale des aides à l’achat en Allemagne


L’Allemagne vient sans doute de s’apercevoir un peu tardivement que la politique de soutien à l’achat de voitures électriques bénéficiait surtout à l’industrie chinoise. Du coup brutalement il vient d’être mis fin aux bonus à l’achat d’une voiture électrique. Il y a dans cette décision des motifs financiers et notamment une plus grande rigueur budgétaire mais aussi des arguments économiques et technologiques. En effet l’Allemagne comme d’ailleurs les autres pays constructeurs en Europe ne construisent pas vraiment de voitures électriques, ils assemblent plus de 50 % d’éléments en provenance de la Chine. Et les impôts financent ainsi l’industrie chinoise par ailleurs soutenu par son électricité bon marché produite par des centrales au charbon. En France au contraire alors que la situation financière est beaucoup plus catastrophique qu’en Allemagne les finances publiques aident à acheter des voitures électriques pour partie construite en Chine.

Un total de 10 milliards d’euros ont déjà été alloués pour quelque 2,1 millions de véhicules électriques depuis 2016, selon le ministère de l’Economie. Les fleurons de l’industrie automobile allemande affrontent avec difficulté la transition vers l’écomobilité, Ce qui explique leur collaboration avec des partenaires chinois.

car les constructeurs allemands sont confrontés à la concurrence de leurs rivaux chinois, alors que la Chine est l’un de leurs principaux marchés. Les Chinois accroissent massivement leur industrie automobile car ils ont des consommateurs.Et en plus De l’électricité massive à bas prix grâce au charbon pour faire fonctionner le parc électrique existant.

Le marché automobile allemand est ainsi reparti à la baisse en novembre, pénalisé par les modèles électriques. Au total, 245.701 voitures ont été immatriculées en Allemagne le mois dernier, soit une baisse de 5,7% par rapport à novembre 2022, a indiqué l’Agence fédérale pour l’automobile (KBA).

Alors que le prix des voitures électriques reste, selon lui, 10 à 12% supérieurs à un modèle traditionnel équivalent, il a appelé les constructeurs à proposer des modèles électriques d’entrée de gamme « dans tous les segments », et pas seulement les petits véhicules, « afin de démocratiser le processus global de décision d’achat ».

Cette décision de supprimer les aides à l’achat d’un véhicule électrique reflète aussi la difficulté de l’Allemagne à boucler son budget. Mercredi dernier, le chancelier allemand et sa coalition sont parvenus à un accord de dernière minute pour respecter à nouveau l’an prochain sa règle de stricte limitation du déficit public.

Conséquence : la Banque centrale allemande a nettement abaissé sa prévision de croissance pour 2024. La Bundesbank table désormais sur une hausse du PIB de 0,4% l’an prochain en Allemagne, contre 1,2% dans ses dernières prévisions de juin. Pour 2023, elle voit la récession se limiter à 0,1%, contre 0,3% estimé précédemment.

L’austérité écologique brutale serait suicidaire  

L’austérité écologique brutale serait suicidaire  

La révolte des « gilets jaunes » contre la taxe carbone hante toujours Emmanuel Macron, qui rechigne à prendre des mesures de rupture pour réduire nos émissions de CO₂, constate l’économiste Christian Gollier dans une tribune au « Monde »

En matière de lutte contre le changement climatique, dans un contexte où les coûts de la décarbonation sont privés et les bénéfices sont distribués aux citoyens du monde, personne n’a intérêt à en faire beaucoup. C’est certainement vrai au niveau des consommateurs et des entreprises, mais ça l’est aussi au niveau des Etats. Quel chef de parti en France oserait défendre la seule parole de vérité, celle de la sueur et des efforts, que beaucoup appellent « écologie punitive » alors qu’elle n’est qu’une écologie de la responsabilité ?

Reconnaissons que, sauf miracle technologique, remplacer des sources d’énergie fossiles, celles qui ont fait la prospérité de l’Occident depuis deux siècles, par des énergies renouvelables dont les coûts de production sont (beaucoup) plus élevés, ne peut qu’avoir un impact globalement négatif sur le pouvoir d’achat de la génération actuelle. Contrairement à ce que dit la parole publique, la transition écologique sera inflationniste. A titre d’illustration, l’acier décarboné pourrait bien être deux fois plus coûteux à produire que celui issu de nos hauts fourneaux, un kérosène décarboné pourrait coûter cinq fois plus cher, tandis que la voiture électrique reste bien plus chère à l’achat que son équivalent thermique.

Dans cette utopie ambiante d’une transition énergétique heureuse, tenir un discours de rigueur écologique, de sobriété et de sacrifice serait suicidaire. Chez nos voisins britanniques, la rébellion récente des électeurs devant des politiques écologiques désagréables a décidé le premier ministre à rabattre les ambitions climatiques de son gouvernement. La consultation des partis par la première ministre, Elisabeth Borne, le 18 septembre, illustre aussi ce phénomène, avec une alliance de la plupart des partis pour que la transition écologique n’affecte pas le pouvoir d’achat des ménages.

En l’absence de majorité parlementaire, le gouvernement n’a d’autre choix que de chercher un petit dénominateur commun avec l’opposition, et celui-ci prend la forme de nouvelles dépenses publiques non financées. Mais comme les caisses sont vides et que le coût de la dette publique va exploser dans les années à venir avec la hausse des taux d’intérêt, tout cela ne peut aller très loin. Les transports en commun et les mobilités douces imposent souvent des temps de parcours plus longs que la voiture individuelle, sans que cela soit compensé par un avantage économique suffisant.

Emmanuel Macron a suivi certaines recommandations du rapport que lui ont remis Olivier Blanchard et Jean Tirole, il y a deux ans, comme celle d’un soutien aux efforts de recherche dans les technologies vertes des entreprises, ou la sortie rapide du charbon. Les investissements publics d’infrastructure, notamment dans le ferroviaire et les mobilités douces ou électriques, sont aussi les bienvenus. Mais tant que les pollueurs que nous sommes tous, producteurs comme consommateurs, n’auront pas d’incitation à décarboner nos mobilités à la hauteur de nos ambitions climatiques collectives, ces investissements risquent d’être peu utiles.

Réforme des retraites : trop brutale pour la CFDT

Réforme des retraites : trop brutale pour la CFDT

La CFDT dit clairement non à la réforme et a dénoncé une mesure « brutale » et « injuste » concernant l’âge.Ce sont en effet surtout les salariés les moins favorisés et en longue carrière qui seront les premières victimes.

Pour la CFDT, c’est un non définitif: le premier syndicat français a assuré qu’il se mobiliserait en cas de report à 64 ou 65 ans de l’âge légal de départ à la retraite, tel qu’envisagé par le gouvernement dans sa réforme des retraites. Une telle mesure serait « brutale » et « injuste », a confirmé ce mardi soir sur BFM Business la secrétaire général adjointe de la CFDT, Marylise Léon. Élisabeth Borne recevait ce mardi les dirigeants des organisations syndicales à Matignon avant la présentation de la réforme prévue la semaine prochaine.

« On saisit toutes les occasions possibles pour argumenter et essayer de convaincre le gouvernement que ce n’est pas du tout une bonne idée », a souligné Marylise Léon.

Le principal scandale réside dans le fait que cette réforme ne sera pas applicable aux fonctionnaires et aux régimes spéciaux qui vont bénéficier de la clause grand-père. Seuls les nouveaux entrants seront donc concernés. La réforme sera donc étalée sur 40 ou 50 ans. Une différence avec le privé qui déjà doit atteindre au moins 65 ans pour une retraite pleine dès maintenant. En effet avec la réforme -dite Touraine- en vigueur, il faut aujourd’hui 43 sans de cotisations pour prétendre à une retraite entière. Comme l’âge moyen d’entrée sur le marché du travail est de 23 ans, cela conduit à 66 ans. Pir, le gouvernement envisage d’augmenter encore le nombre d’années de cotisation pour passer à 45 ans.

Cette réforme très conjoncturelle n’a aucun sens. En effet le report à 64 ou 65 ans n’aura aucun effet sur le marché du travail des seniors dont un tiers seulement travail encore. Il y a un report des économies du régime de retraite sur les dépenses d’une part du régime d’assurance chômage, d’autre part de l’assurance-maladie.

Le couperet d’un âge général pour tous n’a aucun sens ni économiquement et encore moins socialement. En effet dans certains métiers du tertiaire on peut sans dommage prolongé l’âge de la retraite jusqu’à presque 70 ans alors que dans certains métiers manuels très pénibles nombre de salariés sont déjà usés à 55 ans.

La CFDT serait-elle prête à accepter un recul de l’âge légal en contrepartie de mesures sur la pénibilité ou les carrières longues ? « Je vais être très claire: la réponse est non », a assuré la responsable syndicale, fermant la porte à tout inflexion de la CFDT sur le sujet. L’emploi des seniors ou la reconnaissance de la pénibilité sont des questions « extrêmement importantes » qui ne « peuvent pas être juste des ajustements que le gouvernement concéderait parce qu’il fait une mesure extrêmement brutale », a-t-elle souligné, martelant que le « cœur du sujet » restait l’âge légal.

Pour Marylise Léon, « il y aura beau avoir toutes les mesures d’adaptation pour faire en sorte que ceux qui commencent tôt à travailler puissent ne pas partir à 65 ans », le report de l’âge légal de départ est « d’abord une mesure extrêmement brutale ».

Réforme des retraites : trop brutale pour la CFDT

Réforme des retraites : trop brutale pour la CFDT

La CFDT dit clairement non à la réforme et a dénoncé une mesure « brutale » et « injuste » concernant l’âge.Ce sont en effet surtout les salariés les moins favorisés et en longue carrière qui seront les premières victimes.

Pour la CFDT, c’est un non définitif: le premier syndicat français a assuré qu’il se mobiliserait en cas de report à 64 ou 65 ans de l’âge légal de départ à la retraite, tel qu’envisagé par le gouvernement dans sa réforme des retraites. Une telle mesure serait « brutale » et « injuste », a confirmé ce mardi soir sur BFM Business la secrétaire général adjointe de la CFDT, Marylise Léon. Élisabeth Borne recevait ce mardi les dirigeants des organisations syndicales à Matignon avant la présentation de la réforme prévue la semaine prochaine.

« On saisit toutes les occasions possibles pour argumenter et essayer de convaincre le gouvernement que ce n’est pas du tout une bonne idée », a souligné Marylise Léon.

Le principal scandale réside dans le fait que cette réforme ne sera pas applicable aux fonctionnaires et aux régimes spéciaux qui vont bénéficier de la clause grand-père. Seuls les nouveaux entrants seront donc concernés. La réforme sera donc étalée sur 40 ou 50 ans. Une différence avec le privé qui déjà doit atteindre au moins 65 ans pour une retraite pleine dès maintenant. En effet avec la réforme -dite Touraine- en vigueur, il faut aujourd’hui 43 sans de cotisations pour prétendre à une retraite entière. Comme l’âge moyen d’entrée sur le marché du travail est de 23 ans, cela conduit à 66 ans. Pir, le gouvernement envisage d’augmenter encore le nombre d’années de cotisation pour passer à 45 ans.

Cette réforme très conjoncturelle n’a aucun sens. En effet le report à 64 ou 65 ans n’aura aucun effet sur le marché du travail des seniors dont un tiers seulement travail encore. Il y a un report des économies du régime de retraite sur les dépenses d’une part du régime d’assurance chômage, d’autre part de l’assurance-maladie.

Le couperet d’un âge général pour tous n’a aucun sens ni économiquement et encore moins socialement. En effet dans certains métiers du tertiaire on peut sans dommage prolongé l’âge de la retraite jusqu’à presque 70 ans alors que dans certains métiers manuels très pénibles nombre de salariés sont déjà usés à 55 ans.

La CFDT serait-elle prête à accepter un recul de l’âge légal en contrepartie de mesures sur la pénibilité ou les carrières longues ? « Je vais être très claire: la réponse est non », a assuré la responsable syndicale, fermant la porte à tout inflexion de la CFDT sur le sujet. L’emploi des seniors ou la reconnaissance de la pénibilité sont des questions « extrêmement importantes » qui ne « peuvent pas être juste des ajustements que le gouvernement concéderait parce qu’il fait une mesure extrêmement brutale », a-t-elle souligné, martelant que le « cœur du sujet » restait l’âge légal.

Pour Marylise Léon, « il y aura beau avoir toutes les mesures d’adaptation pour faire en sorte que ceux qui commencent tôt à travailler puissent ne pas partir à 65 ans », le report de l’âge légal de départ est « d’abord une mesure extrêmement brutale ».

Croissance : vers la récession en Europe ?

Croissance : vers la récession en  Europe ?

 

On peut se demander si la BCE n’agit pas à contre-courant en décidant  des hausses des taux d’intérêt et cela tant que l’inflation ne sera pas ramenée à 2 %. En effet ,  tous les indicateurs économiques sont orientés vers le rouge et cette hausse pourrait précipiter l’Europe vers la récession. Les indicateurs de juillet témoignent de la chute brutale de l’environnement économique.De ce point de vue, il se pourrait que la banque centrale européenne agisse à contretemps. En effet la perspective de récession prend son origine dans la baisse de la demande constatée aujourd’hui. Augmenter le coût de l’argent c’est assommer un peu plus l’activité. On sait à peu près prédire l’hypothèse d’une récession mais beaucoup plus difficilement le calendrier de sa sortie. La BCE pourrait alors être conduite non pas à augmenter les taux d’intérêt d’ici quelques mois mais au contraire de les diminuer pour tenter de relancer la croissance.

La situation particulièrement inquiétante de l’Allemagne pourrait précipiter encore davantage la dégringolade de la croissance européenne qui se caractériserait alors par une forte inflation mais une activité économique en déclin.

Les indices PMI dévoilés ce vendredi 22 juillet montrent que l’économie européenne s’écroule. L’indicateur synthétique de la zone euro est entré en territoire négatif au mois de juillet à 49.4 contre 52 au mois de juin. Il s’agit d’un plus bas depuis 17 mois. Pour rappel, l’activité est en contraction quand cet indice, très scruté dans les milieux économiques et financiers, passe sous le seuil de 50 points ; et elle est en expansion lorsqu’il dépasse ce chiffre.

« Si on exclut les périodes de confinements sanitaires, la baisse de l’activité globale enregistrée en juillet est la première depuis juin 2013. Elle indique en outre un recul trimestriel du PIB de l’ordre de 0,1 %, soit un rythme de contraction pour l’heure marginal, mais qui, compte tenu du fort repli des nouvelles affaires, de la baisse du volume des affaires en cours et de la dégradation des perspectives d’activité, devrait s’accélérer dans les prochains mois », a déclaré Chris Williamson, chef économiste chez à S&P Global Market Intelligence.

Au sein de la zone euro, c’est en Allemagne que la baisse de l’activité est la plus marquée, avec un repli de l’indice PMI à 48, soit le plus faible niveau depuis juin 2020. Dans une note de blog publiée ce vendredi, les économistes du FMI ont révisé fortement à la baisse leurs projections de croissance pour l’Allemagne, passant de 2,9% à 1,2% pour 2022. En France, l’activité a continué d’augmenter en juillet, mais à un rythme extrêmement ralenti, avec un PMI de 50,6 en juillet. Au-delà de ces indicateurs conjoncturels, le ralentissement économique est en train de se transformer en crise bien plus systémique.

 

La hausse du coût de la vie fait trembler l’économie européenne. La guerre en Ukraine a propulsé l’indice des prix à un niveau record en juin dernier à 8,6% en glissement annuel selon les derniers chiffres de la Commission européenne. Poussée par la flambée des prix de l’énergie, des matières premières et les pénuries, l’inflation grignote peu à peu le pouvoir d’achat des ménages sur le sol européen.

En France, une étude du conseil d’analyse économique (CAE), publiée ce jeudi 21 juillet, montre que les ménages en bas de l’échelle ont largement puisé dans leur modeste épargne. Les classes moyennes ont un stock d’épargne équivalent à la tendance pré-covid. Quant aux plus riches, ils possèdent un stock d’épargne supérieur. En Europe, l’inflation risque ainsi de plomber la demande des familles qui ont la plus forte propension à consommer. Les récentes enquêtes de conjoncture indiquent également que la confiance des ménages est en chute libre. Au final, compte tenu de l’inflation, le niveau de vie d’un grand nombre d’Européens a déjà commencé à chuter.

 Dans l’industrie au mois de juillet, l’indice PMI s’est infléchi à 49.6 contre 52.1 en juin. Il s’agit du niveau le plus bas depuis 25 mois au pic de la pandémie. « A l’exception de celles observées pendant les périodes de confinements sanitaires, la baisse de l’activité enregistrée en juillet a été la plus marquée depuis décembre 2012, » soulignent les économistes de S&P.

Cette chute s’explique en grande partie par les difficultés persistantes de l’industrie allemande particulièrement exposée aux conséquences de la guerre en Ukraine et des difficultés d’approvisionnement. « C’est dans le secteur manufacturier, où un volume de nouvelles commandes plus faible qu’anticipé a entraîné une hausse sans précédent des stocks d’invendus, que la situation est la plus inquiétante » souligne Chris Williamson.

 Du côté des services, les indicateurs virent également au rouge. L’indice PMI est passé de 53 en juin à 50,6 en juillet frôlant ainsi la contraction. Plusieurs branches ont connu un recul ou un coup de frein de l’activité dans les loisirs, les transports ou encore le tourisme. Cette moindre activité s’explique en partie par une hausse du coût de la vie pour un grand nombre d’Européens obligés de faire des choix plus drastiques dans leur quotidien face à l’inflation galopante.

Dans l’immobilier et le secteur bancaire, les analystes font également part de difficultés en raison notamment d’un resserrement des conditions financières depuis plusieurs mois. Compte tenu du poids du tertiaire dans le produit intérieur brut européen (environ 65%), tous ces mauvais signaux ne laissent pas présager de perspectives favorables pour la fin de l’année 2022 et le début de l’année 2023.

 

Sri Lanka : une transition écologique trop brutale mais pas seulement

Sri Lanka : une transition écologique  trop brutale mais pas seulement

Une crise agricole économique qui se transforme en crise politique et qui chasse le président du Sri Lanka. En cause, une grande incompétence en même temps qu’une corruptiona et surtout une transition écologique brutale qui provoque une crise de la fain et la révolte. D’après France Info, Le président Rajapaksa a décidé d’accélérer le plan de conversion du pays à l’agriculture bio en interdisant brusquement les importations d’intrants chimiques. Une interdiction entrée en vigueur le 26 avril 2021, avant d’être abandonnée six mois plus tard.

Cependant selon Jean-Joseph Boillot, expert du monde indien, les causes de la crise de régime sont plus profondes. « On est face à une mal-gouvernance croissante qui est très bien perçue par la population : des routes qui ne sont pas réparées, des centrales qui ne sont pas entretenues… Et puis le Sri Lanka, qui est un pays plutôt égalitaire dans la tradition, a vu ses inégalités exploser. Il y a une colère populaire qui demande des comptes au clan qui s’est beaucoup enrichi. »

L’agronome Jacques Caplat livre la même analyse : « La focalisation de certains sur le bio est d’une grande malhonnêteté. On ne peut pas nier qu’il y a eu une erreur à ce niveau-là, mais ce n’est pas la cause de la crise, qui existait déjà avant. » Le spécialiste de l’agro-écologie paysanne adhère cependant au mécontentement des paysans sri lankais. « On ne peut pas demander aux paysans de passer au bio en un an. Par exemple, pour faire des légumes en bio, il faut mettre des légumineuses l’année d’avant. »

« La transition vers le bio se prévoit sur cinq à dix ans. Le bio, ce n’est pas uniquement supprimer les produits chimiques, c’est tout un travail pour recaler l’agrosystème dans une vision écologique, faire interférer positivement l’écosystème et les cultures. »

Selon une étude réalisée par un think tank sri lankais (en anglais), 64% des paysans sont favorables à une transition vers une agriculture sans engrais chimiques. Mais parmi eux, 78% disent avoir besoin de plus d’un an pour opérer cette transition. « Les paysans sri lankais ne sont pas hostiles au bio sur le principe, mais ils sont en colère avec la manière dont cela a été fait en 2021, » explique Jacques Caplat. « Le régime a perdu son assise populaire dans les campagnes. Aucun manifestant n’est mécontent de la transition organique en elle-même, mais l’imposition verticale brutale a mis en colère les paysans », abonde Jean-Joseph Boillot.

Si le passage imposé au bio en 2021, et depuis annulé, a pu accélérer la hausse des prix de l’alimentation, il est faux d’affirmer que c’est la cause de la crise de régime qui a conduit à la démission (et la fuite) du président Rajapaksa. Les pénuries alimentaires que connaît le pays sont en premier lieu dues à un modèle économique qui a ruiné l’île. L’endettement extérieur du Sri Lanka a entraîné la dévaluation de sa monnaie (la roupie sri lankaise) et donc une explosion du prix des denrées alimentaires importées, alors que, dans le même temps, la population sri lankaise a perdu en revenus.

La guerre en Ukraine, les restrictions sur certaines exportations et la spéculation qui a fait grimper les prix de l’énergie se sont ajoutées comme des facteurs aggravants qui frappent de plein fouet le Sri Lanka. Une partie grandissante de la population ne mange pas à sa faim et le pays fait également face à des coupures d’électricité, des problèmes d’accès au gaz, au fioul ou à l’essence. « On est en pleine période de plantation de la récolte d’octobre et il n’y a plus de fioul pour faire fonctionner les motoculteurs », relève Jean-Joseph Boillot, qui craint que les prochaines récoltes ne soient délicates.

L’économiste veut tout de même garder espoir. « Les crises sont l’occasion de régler des problèmes qui s’étaient accumulés. Le monde paysan va développer une résilience. Il y a une opportunité pour le Sri Lanka de repartir sur des bases un peu plus saines et un peu plus solides. » Jacques Caplat partage cet optimisme mais rappelle que « le passage au bio ne pourra se faire qu’avec les paysans, dans une dynamique de responsabilisation. Les paysans sri lankais veulent du bio en tant que technique performante pour produire des récoltes, pas en tant que label pour un marché destiné aux bobos du Nord. »

 

Economie- inflation : une hausse brutale de 8 à 10 % ?

Economie- inflation : une hausse brutale de 8 à 10 % ?

Pour Jacques Attali, tout porte à croire que l’inflation sera très forte et prendra la forme d’une pente abrupte. Il prévoit une inflation qui passerait de 2 % moyenne des dernières années à plus 8 ou 10 %. La plupart des experts tente cependant de minimiser cette hausse des prix en considérant qu’il s’agit d’une inflation de faible ampleur et de caractère transitoire. Il y a effectivement des aspects conjoncturels dans l’augmentation des prix mais aussi des aspects plus structurels liés à particuliers à la restructuration de l’appareil de production et de la logistique, au exigences environnementales et à la crise des matières premières. On ne pourra non plus rendre compatible une diminution de la consommation de l’électricité est une électrification de nos sociétés. À moins évidemment de sacrifier totalement la croissance, l’emploi et les autres conditions sociales.

Une nouvelle enquête de l’Insee montre un net décrochage de la confiance des ménages. Un signe d’échec pour le gouvernement ? «On est sur des niveaux qui restent élevés »,reconnaît Roland Lescure, président LREM de la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, qui publie Nos Totems et nos tabous, dépassons-les. « Mais il y a un décrochage, admet le député LREM des Français d’Amérique du Nord. Nous sommes face à un choc inflationniste et, quand l’inflation atteint un pic, il y a un risque de déraillement, d’où les mesures du gouvernement pour éviter que la reprise ne déraille, comme la mise en place du chèque inflation. On est sur la bonne voie, il faut garder l’économie sur les rails.» ( d’après l’Opinion)

 

Ce problème de confiance des ménages pourrait bien se traduire par un refus des Français de dépenser leur épargne. « On en a besoin pour la relance, souligne Roland Lescure. Il faut que les Français remettent l’épargne accumulée au travail et que le “quoi qu’il en coûte” se termine petit à petit. Assurons-nous que ce choc inflationniste soit de courte durée et que la reprise, elle, se fasse dans la durée avec une priorité sur la jeunesse. »

N’est-il pas pour autant difficile de faire campagne sur des chiffres alors que l’on sent que les Français, eux, veulent un récit ? « En effet, confirme Roland lescure, on ne gagnera pas sur un bilan mais c’est mieux d’en avoir un ! Certains avant nous, qui n’en avaient pas, ont même été empêchés de se représenter… Mais nous sommes présents, sur les marchés par exemple, et on présente le bilan. Ce qui marche plutôt bien. »

Perspective inflation : une hausse brutale de 8 à 10 % ?

Perspective inflation : une hausse brutale de 8 à 10 % ?

Pour Jacques Attali, tout porte à croire que l’inflation sera très forte et prendra la forme d’une pente abrupte. Il prévoit une inflation qui passerait de 2 % moyenne des dernières années à plus 8 ou 10 %. La plupart des experts tente cependant de minimiser cette hausse des prix en considérant qu’il s’agit d’une inflation de faible ampleur et de caractère transitoire. Il y a effectivement des aspects conjoncturels dans l’augmentation des prix mais aussi des aspects plus structurels liés à particuliers à la restructuration de l’appareil de production et de la logistique, au exigences environnementales et à la crise des matières premières. On ne pourra non plus rendre compatible une diminution de la consommation de l’électricité est une électrification de nos sociétés. À moins évidemment de sacrifier totalement la croissance, l’emploi et les autres conditions sociales.

Une nouvelle enquête de l’Insee montre un net décrochage de la confiance des ménages. Un signe d’échec pour le gouvernement ? «On est sur des niveaux qui restent élevés »,reconnaît Roland Lescure, président LREM de la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, qui publie Nos Totems et nos tabous, dépassons-les. « Mais il y a un décrochage, admet le député LREM des Français d’Amérique du Nord. Nous sommes face à un choc inflationniste et, quand l’inflation atteint un pic, il y a un risque de déraillement, d’où les mesures du gouvernement pour éviter que la reprise ne déraille, comme la mise en place du chèque inflation. On est sur la bonne voie, il faut garder l’économie sur les rails.» ( d’après l’Opinion)

 

Ce problème de confiance des ménages pourrait bien se traduire par un refus des Français de dépenser leur épargne. « On en a besoin pour la relance, souligne Roland Lescure. Il faut que les Français remettent l’épargne accumulée au travail et que le “quoi qu’il en coûte” se termine petit à petit. Assurons-nous que ce choc inflationniste soit de courte durée et que la reprise, elle, se fasse dans la durée avec une priorité sur la jeunesse. »

N’est-il pas pour autant difficile de faire campagne sur des chiffres alors que l’on sent que les Français, eux, veulent un récit ? « En effet, confirme Roland lescure, on ne gagnera pas sur un bilan mais c’est mieux d’en avoir un ! Certains avant nous, qui n’en avaient pas, ont même été empêchés de se représenter… Mais nous sommes présents, sur les marchés par exemple, et on présente le bilan. Ce qui marche plutôt bien. »

Inflation : une hausse brutale de 8 à 10 % ?

Inflation : une hausse brutale de 8 à 10 % ?

Pour Jacques Attali, tout porte à croire que l’inflation sera très forte et prendra la forme d’une pente abrupte. Il prévoit une inflation qui passerait de 2 % moyenne des dernières années à plus 8ou 10 %. La plupart des experts tente cependant de minimiser cette hausse des prix en considérant qu’il s’agit d’une inflation de faible ampleur et de caractère transitoire. Il y a effectivement des aspects conjoncturels dans l’augmentation des prix mais aussi des aspects plus structurels liés à particuliers à la restructuration de l’appareil de production et de la logistique, au exigences environnementales et à la crise des matières premières. On ne pourra non plus rendre compatible une diminution de la consommation de l’électricité est une électrification de nos sociétés. À moins évidemment de sacrifier totalement la croissance, l’emploi et les autres conditions sociales.

Une nouvelle enquête de l’Insee montre un net décrochage de la confiance des ménages. Un signe d’échec pour le gouvernement ? «On est sur des niveaux qui restent élevés »,reconnaît Roland Lescure, président LREM de la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, qui publie Nos Totems et nos tabous, dépassons-les. « Mais il y a un décrochage, admet le député LREM des Français d’Amérique du Nord. Nous sommes face à un choc inflationniste et, quand l’inflation atteint un pic, il y a un risque de déraillement, d’où les mesures du gouvernement pour éviter que la reprise ne déraille, comme la mise en place du chèque inflation. On est sur la bonne voie, il faut garder l’économie sur les rails.» ( d’après l’Opinion)

 

Ce problème de confiance des ménages pourrait bien se traduire par un refus des Français de dépenser leur épargne. « On en a besoin pour la relance, souligne Roland Lescure. Il faut que les Français remettent l’épargne accumulée au travail et que le “quoi qu’il en coûte” se termine petit à petit. Assurons-nous que ce choc inflationniste soit de courte durée et que la reprise, elle, se fasse dans la durée avec une priorité sur la jeunesse. »

N’est-il pas pour autant difficile de faire campagne sur des chiffres alors que l’on sent que les Français, eux, veulent un récit ? « En effet, confirme Roland lescure, on ne gagnera pas sur un bilan mais c’est mieux d’en avoir un ! Certains avant nous, qui n’en avaient pas, ont même été empêchés de se représenter… Mais nous sommes présents, sur les marchés par exemple, et on présente le bilan. Ce qui marche plutôt bien. »

Soutien aux entreprises : Attention à la rupture brutale

Soutien aux entreprises : Attention à la rupture brutale

Benoît Coeuré chargé au début de la crise du Covid, via un comité regroupant des spécialistes des finances publiques, d’évaluer l’impact économique des mesures de soutien à l’économie attire l’attention sur les risques d’une rupture brutale en cas de suppression du soutien aux entreprises d’autant que la quatrième vague en cours pourrait à nouveau affecter gravement le fonctionnement économique.

Le rapport met en garde sur les incertitudes du contexte sanitaire et invite ainsi à prolonger les aides alors que leur débranchement doit être discuté en août. « Les dispositifs […] devront rester réactifs, en complément de la montée en charge de l’activité partielle de longue durée », note le comité. Il rappelle par ailleurs que, exception faite de la Grande-Bretagne, les pays européens n’ont pas prévu de stopper les aides aussi rapidement.

Covid-19 : hausse brutale avec 12.000 cas

Covid-19 : hausse brutale avec 12.000 cas

L’agence sanitaire a fait état de 12.532 cas détectés en 24 heures, le nombre le plus élevé pour un dimanche depuis la mi-mai. «La sonnette d’alarme est tirée. La France est repassée au-dessus du seuil d’alerte avec un taux d’incidence de plus de 50 sur 100.000 habitants, en augmentation de 80% sur une semaine, du jamais vu depuis le début de la crise», affirmait le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal dans un entretien publié dimanche par Le Parisien .

La grande majorité de ces nouveaux cas est due au variant Delta, très contagieux. De manière logique, le taux de positivité des tests augmente: il est de 2% (sur sept jours à J-3), contre 1,6% la veille.

La mortalité dimanche est de cinq morts en 24 heures, portant le total des décès à 111.501 depuis le début de l’épidémie. De même, la pression sur l’hôpital reste modérée.

Au total, 6936 personnes sont hospitalisées en France pour cause de Covid-19, soit 14 de plus que la veille, où ce chiffre était tombé à son plus bas depuis octobre. La tendance est identique dans les services de soins critiques, qui traitent les cas les plus graves: ils accueillent 891 patients, soit un de plus que la veille, où cette statistique était au plus bas depuis septembre.

Chômage : hausse brutale avec 628 000 chômeurs au troisième trimestre

Chômage : hausse brutale avec 628 000 chômeurs au troisième trimestre

 

Il s’agit évidemment d’une rupture brutale avec les statistiques du trimestre précédent complètement faussées par le chômage partiel. Pour le troisième trimestre le taux de chômage atteint donc près de 9 %. 2,7 millions de personnes sont privées d’emploi ce qui représente 628.000 chômeurs de plus entre juin et septembre, soit une explosion de 31%. «C’est une mauvaise nouvelle, mais cela traduit la baisse de notre activité du début d’année et la crise que nous traversons», a commenté Olivier Dussopt, le ministre des Comptes publics, sur Europe 1.

Une très mauvaise nouvelle même, qui ramène la France deux ans en arrière. À titre de comparaison, la plus forte progression sur trois mois du taux de chômage jamais enregistrée remontait au premier trimestre 2009:

Crise économique : attention à une rupture brutale de l’aide publique (BCE)

Crise économique : attention à une rupture brutale de l’aide publique (BCE)

 

À juste titre, la présidente de la BCE craint les conséquences brutales et dramatiques d’un arrêt des aides publiques consenties par les Etats pour mettre l’économie sous oxygène pendant la crise sanitaire. La plupart de ces mesures devraient en effet s’arrêter à la fin de l’année.

Il est évident que compte tenu de la propagation du virus et de l’absence corrélative d’une véritable reprise, les aides devraient être prolongées en 2021 pour éviter un véritable cataclysme en matière de faillite et l’emploi. La transition en douceur s’impose donc estime Christine Lagarde. «Ma première préoccupation à ce stade est que la conduite des politiques permette d’éviter l’effet de falaise», c’est-à-dire «le fait que certaines des politiques mises en place pendant la pandémie (…) soient arrêtées brutalement», a déclaré Mme Lagarde lors d’une intervention dans le cadre d’une conférence organisée par le FMI.

«Nous espérons que les décideurs comprendront et agiront de sorte que ces soutiens soient prolongés pendant un certain temps, pour que la reprise s’installe, et même si la pandémie s’éteint progressivement», a-t-elle souhaité.

Pétrole: remise en cause brutale par l’Arabie Saoudite de la limitation de pétrole

Pétrole: remise en cause brutale par l’Arabie Saoudite de la limitation de pétrole

 

La première observation, c’est que en dépit de l’accord OPEP+, nombre de producteurs ont bien du mal à tenir les objectifs de réduction du pétrole. En cause, le fait que les revenus du pétrole constituent une ressource économique et budgétaire essentielle parfois unique. Officiellement les pays exportateurs ont décidé de prolonger leur accord de réduction le problème,  c’est que cette réduction est encore supérieure à la demande même si les prix ont tendance à remonter légèrement. Les pays producteurs escomptent maintenant sur une reprise plus rapide que prévu et d’ores et déjà prévus de desserrer les livraisons.

 

L’Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis et le Koweït s’étaient accordés pour réduire leurs productions de 1,18 millions de baril par jour (bpj) pour le mois de juin.Le prince Abdulaziz bin Salman a déclaré que ces réductions ne seraient pas prolongées en juillet et que l’Arabie saoudite allait augmenter son offre pour atteindre son quota fixé par l’Opep, la levée partielle des mesures de confinement ayant favorisé un retour de la demande de brut.

“La baisse supplémentaire de la production a atteint son objectif et nous allons de l’avant. Une bonne partie de l’augmentation de la production de juillet ira à la consommation intérieure”, a déclaré le prince Abdulaziz bin Salman lors d’une conférence de presse virtuelle de l’Opep+.Il a déclaré que la hausse des prix de vente du brut saoudien pouvait être considérée comme une indication d’un retour de la demande mondiale de pétrole.

Le cours du baril de baril de Brent, qui a atteint en séance un pic de trois mois à 43,41 dollars, s’est retourné à la baisse après les déclarations du ministre saoudien de l’Energie pour tomber à 41,3 dollars.

L’Arabie saoudite et la Russie sont confrontées à un exercice d’équilibriste pour pousser les cours du pétrole à la hausse et soutenir leur économie tout en essayant de limiter l’augmentation des prix afin d’éviter une reprise de la production concurrente de pétrole de schiste aux Etats-Unis.

La BCE défend sa stratégie d’achat de dettes défend les achats de dette face aux critiques

Devant  la commission des Affaires économiques et monétaires du Parlement européen, Christine Lagarde, a subi avec beaucoup de cran  les critiques de députés néerlandais et allemands qui s’interrogeaient sur les importants achats de dette souveraine de la BCE.

La Cour constitutionnelle allemande a infligé un revers majeur à la banque centrale européenne début mai en lui demandant de justifier son programme d’achats d’emprunts d’Etats sans quoi la Bundesbank, la banque centrale nationale allemande, devra cesser d’y participer.

Christine Lagarde a souligné que la BCE avait pris en compte la “proportionnalité” dans ses décisions et a effectué une “analyse coûts-bénéfices” – deux mots-clés de la décision allemande.

“Nos mesures contre cette crise sont temporaires, ciblées et proportionnées (…) aux graves risques auxquels nous sommes confrontés”, a-t-elle dit.

Elle a ajouté que BCE aiderait la Bundesbank à répondre aux préoccupations du tribunal.

Derk Jan Eppink, un eurodéputé néerlandais membre du groupe des conservateurs et réformistes européens, a déclaré que les achats massifs de dette de la BCE avaient pour objectif de maintenir les pays de l’Europe du sud à flot.

La Banque centrale européenne a annoncé jeudi une augmentation de 600 milliards d’euros du montant de son Programme d’achats d’urgence pandémique, un plan visant à faire baisser les coûts de financement des Etats, des entreprises et des ménages.

Christine Lagarde a déclaré que la politique de la BCE “ferait en sorte que les besoins d’emprunt plus élevés des autorités fiscales (ne se traduisent pas) par des taux d’intérêt sensiblement plus élevés pour le secteur privé”.

 

Croissance : une brutale baisse de près de 6 % au premier trimestre

Croissance : une brutale  baisse de près de 6 % au premier trimestre

La baisse de croissance était évidemment attendue au premier trimestre mais elle est d’une ampleur inattendue dans la mesure où elle n’intègre que 15 jours de confinement pour le premier trimestre. Sur la tendance , la croissance annuelle pourrait accuser une baisse d’au moins 10 % avec des mesures déconfinement qui vont s’étaler jusqu’à la fin de l’année. L’économie française a connu au premier trimestre un trou d’air d’une ampleur inédite depuis l’après-guerre, affichant une contraction de 5,8% sous l’effet de la quasi-paralysie de l’activité et du plongeon de la consommation découlant de l’instauration du confinement le 17 mars.

A titre de comparaison, ce net recul, principalement lié à l’arrêt des activités “non essentielles” dans le cadre de la lutte contre l’épidémie de nouveau coronavirus, est plus important que celui enregistré au moment de la crise financière (–1,6% au T1 2009) ou au moment de Mai-68 (–5,3% au T2 1968).

L’Insee précise cependant que cette première estimation, en dépit de l’adaptation de sa méthodologie du fait d’un contexte inédit “reste fragile et est davantage susceptible d’être révisée” dans ses prochains publications.

Cette contraction s’avère plus marquée que les attentes des économistes interrogés par Reuters, qui tablaient en moyenne sur une baisse de 3,5% du PIB par rapport au trimestre précédent, mais comparable à la prévision d’un recul d’environ 6% du PIB livrée par la Banque de France au début du mois.

Avec ce repli brutal, le PIB de la France est revenu à son niveau du quatrième trimestre 2015, souligne sur Twitter Philippe Waechter, chef économiste chez Ostrum Asset Management.

“Le retour vers le niveau de PIB de 2019 prendra plusieurs années”, prévient-il.

Alors que l’activité du premier trimestre n’a été pénalisée que pendant deux semaines par le confinement, la contraction du PIB s’annonce encore plus marquée pour le trimestre en cours, et les économistes d’Euler Hermes tablent sur une chute de 16% du PIB pour la période avril-juin.

“Nous prévoyons seulement une reprise très progressive de l’activité pendant le déconfinement, qui devrait s’étaler sur trois ou quatre mois”, précisent-ils dans une note en tablant sur une contraction de 8,9% du PIB pour l’ensemble de l’année.

Une prévision comparable à celle des économistes d’ING (à environ -9%), qui préviennent cependant dans une note que ce scénario repose sur l’hypothèse d’un redressement rapide au troisième trimestre et soulignent qu’une part “non négligeable de (l’) impact exceptionnel (de cette crise) devrait persister au-delà de la reprise attendue au second semestre”.

Dans ses dernières prévisions, publiées mi-avril, le gouvernement anticipe une contraction de 8% du PIB cette année.

La confiance des différents acteurs économiques sera cruciale pour la suite, puisque le lent retour à la normale sera notamment conditionné par une reprise de l’investissement et de la consommation des ménages. Mais les craintes sur le chômage pourraient favoriser l’attentisme et les inciter à épargner plutôt qu’à consommer, notent les économistes d’Euler Hermes.

De fait, la fermeture de nombreux commerces avec l’instauration du confinement mi-mars a fait caler la consommation des ménages, traditionnel moteur de la croissance française, qui affiche un recul de 6,1% sur l’ensemble du premier trimestre. La baisse s’est manifestée tant pour les biens (–7,3%) que pour les services (–5,2%).

Sur le seul mois de mars, les dépenses de consommation des ménages en biens ont quant à elles chuté de 17,9%, selon une note distincte de l’Insee également publiée jeudi.

“Il s’agit de la plus forte baisse jamais enregistrée sur un mois depuis le début de la série en 1980”, souligne l’Insee en précisant que seule la consommation alimentaire a nettement augmenté (+7,8% après –0,1% en février).

Au cours du premier trimestre, l’activité économique a également été tirée à la baisse par un plongeon de l’investissement global (-11,8%), qu’il s’agisse des entreprises confrontées à des problèmes de trésorerie du fait de la crise (-11,4%) ou des ménages (-13,6%), dont l’investissement recouvre pour l’essentiel les achats de logements neufs.

Avec l’arrêt des chantiers à partir de mi-mars, l’investissement dans la construction a chuté de 13,8%.

Ce secteur a aussi été le plus affecté par la chute de la production (-12,6%), se distinguant dans une production totale de biens et services pourtant déjà en forte baisse (-5,5%).

Au total, avec une contribution négative à l’évolution du PIB de -6,6 points, le coup d’arrêt de la demande intérieure finale est le principal responsable du plongeon du PIB.

La contribution de la variation des stocks des entreprises a été positive à hauteur de +0,9 point, faute de débouchés, tandis que la contribution négative du commerce extérieur est restée limitée, à -0,2 point après +0,1 point.

Sur les trois premiers mois de l’année, les exportations ont connu un recul marqué (-6,5%), tout comme les importations (-5,9%).

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