Taxe GAFA : Berlin brosse dans le sens du poil les États-Unis
L’Allemagne est très dubitative pour ne pas dire opposée à une taxe GAFA sur les grands du numérique américain. L’Allemagne craint en effet des mesures de représailles américaines qui viendraient peser sur ses exportations.
Du coup, c’est avec un zèle surprenant que le ministre des finances allemand a adressé des félicitations aux États-Unis pour la nomination de Janet Yellen comme première femme au poste de secrétaire au Trésor, disant espérer qu’elle pourra contribuer à avancer vers un accord international sur la taxation des géants du numérique.
L’Allemagne se contenterait bien d’un accord au rabais si cela peut empêcher une hausse significative des tarifs douaniers sur l’exportation de ces machines et de ses automobiles notamment. Cette déclaration d’amour de l’Allemagne vise aussi sans doute à rééquilibrer la position de l’Europe qui jusque-là militait pour une taxe gafa sous la pression notamment de la France. Une manière de rappeler que le moteur de l’Union européenne est en Allemagne et non pas en France
“Félicitations aux Etats-Unis pour avoir fait ce choix exceptionnel ! Janet Yellen est une personne très impressionnante”, a réagi Olaf Scholz, ajoutant être très impatient de collaborer avec l’ancienne présidente de la Réserve fédérale américaine, confirmée lundi au poste de secrétaire au Trésor à Washington.
Olaf Scholz a déclaré à Reuters que l’Europe et les Etats-Unis étaient des partenaires naturels et s’est dit “convaincu” que les deux blocs pouvaient ensemble “accomplir davantage” pour leurs citoyens.
Aux yeux de Berlin, l’une des questions clé à régler dans les prochains mois avec Washington est la taxe sur les grandes entreprises du numérique – les “Gafa”, pour Google, Amazon, Facebook et Apple.
“J’entends effectuer des avancées décisives et conclure un accord à l’OCDE cet été”, a fait savoir Olaf Scholz. “La pandémie de coronavirus nous montre une nouvelle fois combien il est important que toutes les entreprises paient leur tribut”.
L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a prévenu en octobre qu’un échec des discussions internationales sur le sujet pourrait générer jusqu’à 100 milliards de dollars de manque à gagner et déclencher une guerre commerciale.