Archive pour le Tag 'BRICS'

Trump : Menace de taxer à 100 % les BRICS

Trump : Menace de taxer à 100 % les BRICS

 

Les Brics qui veulent se libérer du dollar envisage même de créer leur propre monnaie ce qui évidemment provoquerait un affaiblissement du dollar monnaie ultra dominante pour les échanges internationaux. 
«Nous exigeons de ces pays qu’ils s’engagent à ne pas créer une nouvelle monnaie des BRICS, ni à soutenir une autre monnaie pour remplacer le puissant dollar américain», a déclaré le président américain élu sur son réseau Truth Social, «faute de quoi, ils seront soumis à des droits de douane de 100 % et devront s’attendre à dire adieu à leurs ventes dans la merveilleuse économie américaine.»

 

Le groupe des BRICS comprend neuf pays, dont le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud.

Lundi, Trump  a dit par ailleurs vouloir imposer au Mexique et au Canada des droits de douane de 25% sur l’ensemble des produits importés aux Etats-Unis, malgré l’accord de libre-échange en vigueur entre Washington et ces deux pays.

 

International BRICS : le front antioccidental et antidémocratique

International BRICS : le front antioccidental et antidémocratique 

La Russie accueille du 22 au 24 octobre à Kazan le 16e sommet des BRICS. Cette séquence diplomatique témoigne de l’intérêt renouvelé de la Russie pour l’hémisphère sud, après la rupture de ses relations avec les pays occidentaux, suite à l’éclatement de la guerre en Ukraine en février 2022. Dans quelle mesure ce groupe constitue-t-il un canal pour un nouvel ordre mondial « post-occidental » vanté par le Kremlin ? Organisé quelques jours avant la première réunion des ministres des Affaires étrangères du forum Russie-Afrique, qui se tiendra à Sotchi les 9 et 10 novembre prochain, le sommet des BRICS à Kazan est le premier après l’élargissement du groupe – devenu BRICS+ – le 1ᵉʳ janvier dernier. Le club compte désormais dix États : aux quatre membres fondateurs – le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine –, rejoints par l’Afrique du Sud en 2011, se sont ajoutés l’Iran, les Émirats arabes unis, l’Éthiopie et l’Égypte. L’Arabie saoudite dispose quant à elle d’un statut intermédiaire. Tous partagent la vision d’un ordre mondial moins « occidentalocentré ». La Russie a assumé la présidence tournante du groupe cette année, alors que la guerre en Ukraine fait encore rage, que plusieurs milliers de sanctions occidentales lui ont été imposées, et que le Proche-Orient connaît une nouvelle phase de violences.

 

par 

Chercheur associé au LADIE, Université Côte d’Azur dans The Conversation 

Une trentaine d’États ont déjà exprimé leur intérêt pour rejoindre ou coopérer avec les BRICS. De sorte que 32 pays seront représentés à Kazan, dont 24 au niveau des chefs d’État, avec la présence, entre autres, du président chinois Xi Jinping, du président turc Erdogan et du premier ministre indien Modi.

Cette force d’attraction des BRICS marque une rupture avec la décennie précédente. Il s’agit aussi d’un succès pour la Russie qui démontre une nouvelle fois qu’elle n’est pas aussi isolée qu’on le prétend en Occident. Les BRICS doivent ce regain de popularité à un contexte géopolitique secoué par les guerres en Ukraine, et entre le Hamas et Israël, qui accélèrent la contestation d’un ordre mondial perçu comme dominé par les Occidentaux.

Car si les BRICS plaident depuis de nombreuses années pour une réforme du Fonds monétaire international, de la Banque mondiale et, pour certains d’entre eux (Inde, Afrique du Sud), du Conseil de Sécurité des Nations unies, le rejet des sanctions constitue désormais un puissant point de convergence.

Les pressions plus ou moins fortes exercées par Washington et Bruxelles sur des pays dits du « Sud global » afin qu’ils adhèrent au régime de sanctions contre la Russie, et le « double-standard » dont ont fait preuve les Occidentaux sur la crise au Proche-Orient ont créé un appel d’air pour de nouvelles candidatures aux BRICS, souvent spontanées. Suivant un agenda centré sur les problématiques économiques, les BRICS suscitent en réalité, depuis 2022, des attentes d’ordre politique parmi des pays non occidentaux. Conséquemment, l’image d’une coalition des récalcitrants face à l’Occident se cristallise peu à peu autour d’eux.

Il s’agit là d’une aubaine pour Moscou qui mobilise un récit anti-occidental articulé autour de la multipolarité de l’ordre mondial, de la souveraineté, de la centralité des civilisations, et de valeurs dites traditionnelles, qui trouve un certain écho auprès des pays du Sud.

Le mode de fonctionnement transactionnel des BRICS, où souveraineté et intérêts nationaux sont fondamentaux, s’adapte bien au logiciel russe. Aussi, sa présidence à la tête des BRICS marque une occasion de structurer sa relation avec la « majorité mondiale ». Ce concept a émergé en Russie dans les productions académiques et les discours politiques au cours des années 2022-2023, et s’apparente à une déclinaison politique russe de celui, libéral, de « Sud global ». Les différents votes intervenus au Conseil de sécurité des Nations unies depuis l’éclatement de la guerre en Ukraine ont en effet mis en évidence une prudente distanciation des pays non occidentaux à l’égard de ce conflit.

Les prises de position nuancées – voire compréhensives à l’égard de Moscou – de capitales asiatiques, africaines, moyen-orientales et sud-américaines sur le dossier ukrainien ont amené les Russes dès 2022 à estimer, à tort ou à raison, qu’ils disposaient d’un atout pour leur politique étrangère. La question restait de savoir comment faire fructifier cette position d’alternative face à l’Occident, et les BRICS constituent, à cet égard, un cadre privilégié. L’intégration de l’Iran répond à cette logique qui se heurte cependant à une réalité : celle de la volonté de certains membres des BRICS – l’Inde au premier chef – de ne pas antagoniser leurs partenaires occidentaux en admettant trop de nouveaux pays à coloration anti-occidentale.

La feuille de route de la présidence de la Russie à Kazan comporte trois thématiques : politique et sécuritaire, économique et financière, et les enjeux d’ordre humanitaire.

La première porte principalement sur l’intégration des nouveaux venus dans les BRICS « sur le principe de l’égalité souveraine », tandis que les enjeux sécuritaires concernent les défis transnationaux (narcotrafic, corruption, terrorisme, sécurité informationnelle). Si les BRICS ont historiquement pris garde à ne pas investir le champ politique – à l’exception d’une critique de l’intervention militaire en Libye en 2011 –, cette tendance pourrait évoluer. En témoigne l’invitation adressée par Vladimir Poutine au président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, à venir assister au sommet de Kazan. Ce geste s’inscrit dans la continuité des positions critiques exprimées par les membres des BRICS à l’égard d’Israël depuis le 7 octobre, exception faite de l’Inde qui s’est retrouvée dans une situation inconfortable.

La troisième thématique porte quant à elle sur la sphère académique, le tourisme et la jeunesse. C’est toutefois sur le deuxième agenda que les BRICS sont les plus scrutés et attendus, avec un enjeu majeur : celui de l’affranchissement progressif des paiements internationaux vis-à-vis du dollar. Signe de la priorité haute accordée par Moscou à ce sujet : la nomination le 19 octobre de Maxim Orechkine au poste d’Envoyé spécial du président pour la coopération économique et financière avec les BRICS et la Nouvelle Banque de développement.

Cet ancien titulaire du portefeuille ministériel du Développement économique occupe depuis mai dernier la fonction d’adjoint au chef de l’administration présidentielle en charge de l’économie. À 42 ans, il jouera donc le rôle de cheville ouvrière de la politique du Kremlin à l’égard des BRICS. Son profil atteste bien que Moscou envisage en premier lieu cette enceinte à travers le prisme financier et économique.

S’il ne faut guère s’attendre à ce qu’une monnaie des BRICS soit proclamée à Kazan, la nécessité de s’entendre sur une architecture financière alternative constitue en revanche un objectif de long terme partagé par les pays membres.

Alors que la Russie réalise près de 40 % de ses échanges commerciaux avec les BRICS et 43 % de son commerce extérieur en roubles, ses échanges avec la Chine (240 milliards de dollars en 2023) sont libellés à 95 % en devises nationales. Bien que la dédollarisation de son commerce extérieur s’accélère depuis 2022, Moscou ne peut pas se satisfaire d’une nouvelle dépendance, à moyen terme, à l’égard de la monnaie chinoise, aussi utilisée pour ses échanges avec des pays tiers.

L’option de l’élaboration d’un étalon monétaire digital reste la piste la plus crédible. Celle-ci constituera cependant un test dans la mesure où sa création créera une entorse au principe de souveraineté cher au BRICS. On connaît, à cet égard, les réserves de la gouverneure de la Banque centrale russe, Elvira Nabioullina, concernant l’utilisation des cryptomonnaies pour les paiements internationaux.

Néanmoins, nécessité faisant loi, l’apparition à terme de cette « devise numérique » des BRICS répondra, au minimum, à l’objectif d’une diversification des circuits de paiements internationaux recherchés par leurs membres, étant donné l’ampleur inédite des sanctions prises par les Occidentaux contre la Russie. La création d’une autorité fiscale commune, ou celle d’un tribunal pour l’arbitrage des litiges économiques entre pays membres, ont aussi été évoquées.

Il s’agit à ce stade de projets qui dénotent cependant une volonté d’organisation et d’autonomisation institutionnelle, notamment sur le plan économique. Enfin, les BRICS avancent dans l’élaboration d’un système de carte de paiement dénommé BRICS Pay, présenté lors de ce sommet. Son fonctionnement n’a rien de disruptif : la carte BRICS Pay permettra de régler des paiements en devise nationale via l’utilisation d’un QR-code, débitant un portefeuille électronique qui serait alimenté par une application éponyme sur laquelle est enregistrée une carte bancaire Visa, Mastercard ou leur équivalent russe, Mir.

Mais la Russie risque de voir son leadership historique au sein des BRICS se diluer, à mesure que de nouveaux membres pourraient être intégrés. Les chiffres cités régulièrement par les officiels russes afin de relativiser le poids du G7 dans l’économie mondiale, bien que factuellement vrais, n’en cachent pas moins la relativité de l’économie russe au sein du club. Il demeure qu’en dépit de ces limites, Moscou voit dans les BRICS un « levier d’Archimède » pour l’avènement d’un ordre mondial « post-occidental ».

BRICS : le front antioccidental et antidémocratique

La Russie accueille du 22 au 24 octobre à Kazan le 16e sommet des BRICS. Cette séquence diplomatique témoigne de l’intérêt renouvelé de la Russie pour l’hémisphère sud, après la rupture de ses relations avec les pays occidentaux, suite à l’éclatement de la guerre en Ukraine en février 2022. Dans quelle mesure ce groupe constitue-t-il un canal pour un nouvel ordre mondial « post-occidental » vanté par le Kremlin ? Organisé quelques jours avant la première réunion des ministres des Affaires étrangères du forum Russie-Afrique, qui se tiendra à Sotchi les 9 et 10 novembre prochain, le sommet des BRICS à Kazan est le premier après l’élargissement du groupe – devenu BRICS+ – le 1ᵉʳ janvier dernier. Le club compte désormais dix États : aux quatre membres fondateurs – le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine –, rejoints par l’Afrique du Sud en 2011, se sont ajoutés l’Iran, les Émirats arabes unis, l’Éthiopie et l’Égypte. L’Arabie saoudite dispose quant à elle d’un statut intermédiaire. Tous partagent la vision d’un ordre mondial moins « occidentalocentré ». La Russie a assumé la présidence tournante du groupe cette année, alors que la guerre en Ukraine fait encore rage, que plusieurs milliers de sanctions occidentales lui ont été imposées, et que le Proche-Orient connaît une nouvelle phase de violences.

 

par 

Chercheur associé au LADIE, Université Côte d’Azur dans The Conversation 

Une trentaine d’États ont déjà exprimé leur intérêt pour rejoindre ou coopérer avec les BRICS. De sorte que 32 pays seront représentés à Kazan, dont 24 au niveau des chefs d’État, avec la présence, entre autres, du président chinois Xi Jinping, du président turc Erdogan et du premier ministre indien Modi.

Cette force d’attraction des BRICS marque une rupture avec la décennie précédente. Il s’agit aussi d’un succès pour la Russie qui démontre une nouvelle fois qu’elle n’est pas aussi isolée qu’on le prétend en Occident. Les BRICS doivent ce regain de popularité à un contexte géopolitique secoué par les guerres en Ukraine, et entre le Hamas et Israël, qui accélèrent la contestation d’un ordre mondial perçu comme dominé par les Occidentaux.

Car si les BRICS plaident depuis de nombreuses années pour une réforme du Fonds monétaire international, de la Banque mondiale et, pour certains d’entre eux (Inde, Afrique du Sud), du Conseil de Sécurité des Nations unies, le rejet des sanctions constitue désormais un puissant point de convergence.

Les pressions plus ou moins fortes exercées par Washington et Bruxelles sur des pays dits du « Sud global » afin qu’ils adhèrent au régime de sanctions contre la Russie, et le « double-standard » dont ont fait preuve les Occidentaux sur la crise au Proche-Orient ont créé un appel d’air pour de nouvelles candidatures aux BRICS, souvent spontanées. Suivant un agenda centré sur les problématiques économiques, les BRICS suscitent en réalité, depuis 2022, des attentes d’ordre politique parmi des pays non occidentaux. Conséquemment, l’image d’une coalition des récalcitrants face à l’Occident se cristallise peu à peu autour d’eux.

Il s’agit là d’une aubaine pour Moscou qui mobilise un récit anti-occidental articulé autour de la multipolarité de l’ordre mondial, de la souveraineté, de la centralité des civilisations, et de valeurs dites traditionnelles, qui trouve un certain écho auprès des pays du Sud.

Le mode de fonctionnement transactionnel des BRICS, où souveraineté et intérêts nationaux sont fondamentaux, s’adapte bien au logiciel russe. Aussi, sa présidence à la tête des BRICS marque une occasion de structurer sa relation avec la « majorité mondiale ». Ce concept a émergé en Russie dans les productions académiques et les discours politiques au cours des années 2022-2023, et s’apparente à une déclinaison politique russe de celui, libéral, de « Sud global ». Les différents votes intervenus au Conseil de sécurité des Nations unies depuis l’éclatement de la guerre en Ukraine ont en effet mis en évidence une prudente distanciation des pays non occidentaux à l’égard de ce conflit.

Les prises de position nuancées – voire compréhensives à l’égard de Moscou – de capitales asiatiques, africaines, moyen-orientales et sud-américaines sur le dossier ukrainien ont amené les Russes dès 2022 à estimer, à tort ou à raison, qu’ils disposaient d’un atout pour leur politique étrangère. La question restait de savoir comment faire fructifier cette position d’alternative face à l’Occident, et les BRICS constituent, à cet égard, un cadre privilégié. L’intégration de l’Iran répond à cette logique qui se heurte cependant à une réalité : celle de la volonté de certains membres des BRICS – l’Inde au premier chef – de ne pas antagoniser leurs partenaires occidentaux en admettant trop de nouveaux pays à coloration anti-occidentale.

La feuille de route de la présidence de la Russie à Kazan comporte trois thématiques : politique et sécuritaire, économique et financière, et les enjeux d’ordre humanitaire.

La première porte principalement sur l’intégration des nouveaux venus dans les BRICS « sur le principe de l’égalité souveraine », tandis que les enjeux sécuritaires concernent les défis transnationaux (narcotrafic, corruption, terrorisme, sécurité informationnelle). Si les BRICS ont historiquement pris garde à ne pas investir le champ politique – à l’exception d’une critique de l’intervention militaire en Libye en 2011 –, cette tendance pourrait évoluer. En témoigne l’invitation adressée par Vladimir Poutine au président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, à venir assister au sommet de Kazan. Ce geste s’inscrit dans la continuité des positions critiques exprimées par les membres des BRICS à l’égard d’Israël depuis le 7 octobre, exception faite de l’Inde qui s’est retrouvée dans une situation inconfortable.

La troisième thématique porte quant à elle sur la sphère académique, le tourisme et la jeunesse. C’est toutefois sur le deuxième agenda que les BRICS sont les plus scrutés et attendus, avec un enjeu majeur : celui de l’affranchissement progressif des paiements internationaux vis-à-vis du dollar. Signe de la priorité haute accordée par Moscou à ce sujet : la nomination le 19 octobre de Maxim Orechkine au poste d’Envoyé spécial du président pour la coopération économique et financière avec les BRICS et la Nouvelle Banque de développement.

Cet ancien titulaire du portefeuille ministériel du Développement économique occupe depuis mai dernier la fonction d’adjoint au chef de l’administration présidentielle en charge de l’économie. À 42 ans, il jouera donc le rôle de cheville ouvrière de la politique du Kremlin à l’égard des BRICS. Son profil atteste bien que Moscou envisage en premier lieu cette enceinte à travers le prisme financier et économique.

S’il ne faut guère s’attendre à ce qu’une monnaie des BRICS soit proclamée à Kazan, la nécessité de s’entendre sur une architecture financière alternative constitue en revanche un objectif de long terme partagé par les pays membres.

Alors que la Russie réalise près de 40 % de ses échanges commerciaux avec les BRICS et 43 % de son commerce extérieur en roubles, ses échanges avec la Chine (240 milliards de dollars en 2023) sont libellés à 95 % en devises nationales. Bien que la dédollarisation de son commerce extérieur s’accélère depuis 2022, Moscou ne peut pas se satisfaire d’une nouvelle dépendance, à moyen terme, à l’égard de la monnaie chinoise, aussi utilisée pour ses échanges avec des pays tiers.

L’option de l’élaboration d’un étalon monétaire digital reste la piste la plus crédible. Celle-ci constituera cependant un test dans la mesure où sa création créera une entorse au principe de souveraineté cher au BRICS. On connaît, à cet égard, les réserves de la gouverneure de la Banque centrale russe, Elvira Nabioullina, concernant l’utilisation des cryptomonnaies pour les paiements internationaux.

Néanmoins, nécessité faisant loi, l’apparition à terme de cette « devise numérique » des BRICS répondra, au minimum, à l’objectif d’une diversification des circuits de paiements internationaux recherchés par leurs membres, étant donné l’ampleur inédite des sanctions prises par les Occidentaux contre la Russie. La création d’une autorité fiscale commune, ou celle d’un tribunal pour l’arbitrage des litiges économiques entre pays membres, ont aussi été évoquées.

Il s’agit à ce stade de projets qui dénotent cependant une volonté d’organisation et d’autonomisation institutionnelle, notamment sur le plan économique. Enfin, les BRICS avancent dans l’élaboration d’un système de carte de paiement dénommé BRICS Pay, présenté lors de ce sommet. Son fonctionnement n’a rien de disruptif : la carte BRICS Pay permettra de régler des paiements en devise nationale via l’utilisation d’un QR-code, débitant un portefeuille électronique qui serait alimenté par une application éponyme sur laquelle est enregistrée une carte bancaire Visa, Mastercard ou leur équivalent russe, Mir.

Mais la Russie risque de voir son leadership historique au sein des BRICS se diluer, à mesure que de nouveaux membres pourraient être intégrés. Les chiffres cités régulièrement par les officiels russes afin de relativiser le poids du G7 dans l’économie mondiale, bien que factuellement vrais, n’en cachent pas moins la relativité de l’économie russe au sein du club. Il demeure qu’en dépit de ces limites, Moscou voit dans les BRICS un « levier d’Archimède » pour l’avènement d’un ordre mondial « post-occidental ».

Guterre ( ONU): sous influence des Brics et de Poutine

 

 

Il est clair que cette que curieuse organisation appelée Brics ou « sud global « regroupe surtout des régimes illibéraux et même des régimes autoritaires voire dictatoriaux sous influence de la Russie et de la Chine. L’objectif est surtout de s’attaquer à la démocratie occidentale pour lui préférer des régimes qui imposent leur légitimité par la force. Antonio Guterres actuellement secrétaire général de l’ONU ne cesse de se faire influencer par ce « sud globa »l au point d’ailleurs de se discréditer.

Pire sa visite à Moscou a contribué d’une certaine manière à redonner une crédibilité à Poutine pourtant condamné pour ces crimes de guerre.

En rencontrant le chef d’État sous mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (une agence onusienne), le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, apporte une légitimation inespérée au régime russe.

Vladimir Poutine n’aurait pas pu rêver mieux ! Lui dont l’Occident prétendait qu’il était isolé sur la scène internationale et acculé par les sanctions économiques, triomphe à Kazan au milieu d’un aréopage composé des plus grandes têtes d’affiche de ce qu’on appelle imparfaitement le « Sud global ». Xi Jinping, Erdogan, Modi, Pezechkian… Ils sont tous là pour célébrer la « victoire » diplomatique du président russe sur l’Occident et en présence du secrétaire général de l’ONU !

Un secrétaire général de l’ONU qui se contente surtout de publier des communiqués et se montre complètement impuissants à mobiliser l’ONU dans les nombreux conflits qui appliquent qui affectent la planète. Pire cette fois le secrétaire général de l’ONU apporte d’une certaine manière son soutien à Poutine

Sud Global et Brics: Auberges espagnoles de démocratie douteuses

Sud Global et Brics:  Auberges espagnoles de démocratie douteuses

 

Les Brics se caractérisent- comme le sud- global- comme une espèce de conglomérat de pays qui ont en commun la contestation de l’Occident pour mieux dissimuler le caractère peu démocratique de leur régime voire de leur dictature ou encore de leur incompétence NDLR

Pour la politiste Mélanie Albaret, l’année 2023 aura été marquée par l’élargissement de l’entente économique des cinq pays Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud (BRICS), forte aujourd’hui de cinq nouveaux membres. Dans une tribune pour le « Bilan du Monde », elle observe que ce groupe, qui tend à se démarquer voire s’opposer au monde occidental, est loin d’être uni et homogène.
L’acronyme BRICS renvoie à deux dynamiques distinctes. D’une part, à l’initiative de Jim O’Neill, alors économiste à Goldman Sachs, il désigne, à partir de 2001, quatre pays – Brésil, Russie, Inde, Chine – dont la croissance de chacun s’annonce prometteuse. BRIC, dans ce cas, s’inscrit dans une perspective économique qui considère chaque pays indépendamment des autres. D’autre part, à partir du milieu des années 2000 et notamment du premier sommet des chefs d’Etat et de gouvernement des BRIC à Ekaterinbourg (Russie) en 2009, l’acronyme fait référence à une action collective politique : la construction d’un club de pays souvent qualifiés d’émergents.

Cet article est tiré du « Bilan du Monde, édition 2024 ». Ce hors-série est en vente dans les kiosques ou par Internet en se rendant sur le site de notre boutique.

C’est à ce second concept que nous nous intéressons. Le 24 août 2023, à l’issue de son 15e sommet, le groupe BRICS annonce son élargissement à six nouveaux Etats. A compter du 1er janvier 2024, l’Arabie saoudite, l’Argentine, l’Egypte, les Emirats arabes unis, l’Ethiopie et l’Iran sont invités à faire partie du club. Si ce n’est pas la première fois que le cercle s’agrandit – le groupe devenant BRICS avec l’intégration de l’Afrique du Sud en 2011 –, l’augmentation importante du nombre de membres ainsi que leur choix ont relancé les commentaires sur la contestation de l’ordre international occidental par le Sud global, dont le groupe BRICS assurerait le leadership.

BRICS : L’auberge Espagnole

BRICS :L’auberge Espagnole

Les Brics se caractérisent- comme le sud- global- comme une espèce de conglomérat de pays qui ont en commun la contestation de l’Occident pour mieux dissimuler le caractère peu démocratique de leur régime voire de leur dictature ou encore de leur incompétence NDLR

Pour la politiste Mélanie Albaret, l’année 2023 aura été marquée par l’élargissement de l’entente économique des cinq pays Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud (BRICS), forte aujourd’hui de cinq nouveaux membres. Dans une tribune pour le « Bilan du Monde », elle observe que ce groupe, qui tend à se démarquer voire s’opposer au monde occidental, est loin d’être uni et homogène.

Le président chinois Xi Jinping (à dr.) et le président sud-africain Cyril Ramaphosa (à g.) lors du XVe sommet des Brics de Johannesburg, le 24 août 2023. ALET PRETORIUS / AFP
L’acronyme BRICS renvoie à deux dynamiques distinctes. D’une part, à l’initiative de Jim O’Neill, alors économiste à Goldman Sachs, il désigne, à partir de 2001, quatre pays – Brésil, Russie, Inde, Chine – dont la croissance de chacun s’annonce prometteuse. BRIC, dans ce cas, s’inscrit dans une perspective économique qui considère chaque pays indépendamment des autres. D’autre part, à partir du milieu des années 2000 et notamment du premier sommet des chefs d’Etat et de gouvernement des BRIC à Ekaterinbourg (Russie) en 2009, l’acronyme fait référence à une action collective politique : la construction d’un club de pays souvent qualifiés d’émergents.

Cet article est tiré du « Bilan du Monde, édition 2024 ». Ce hors-série est en vente dans les kiosques ou par Internet en se rendant sur le site de notre boutique.

C’est à ce second concept que nous nous intéressons. Le 24 août 2023, à l’issue de son 15e sommet, le groupe BRICS annonce son élargissement à six nouveaux Etats. A compter du 1er janvier 2024, l’Arabie saoudite, l’Argentine, l’Egypte, les Emirats arabes unis, l’Ethiopie et l’Iran sont invités à faire partie du club. Si ce n’est pas la première fois que le cercle s’agrandit – le groupe devenant BRICS avec l’intégration de l’Afrique du Sud en 2011 –, l’augmentation importante du nombre de membres ainsi que leur choix ont relancé les commentaires sur la contestation de l’ordre international occidental par le Sud global, dont le groupe BRICS assurerait le leadership.

Politique-Brics: Une alliance sulfureuse pour rééquilibrer les rapports de force internationaux

Politique-Brics: Une alliance sulfureuse pour rééquilibrer les rapports de force internationaux

Pour s’affirmer face aux puissances occidentales, les BRICS recherchent notamment à renforcer leur position dans les instances mondiales et le poids du Yuan dans le système monétaire. Par Mary-Françoise Renard, Université Clermont Auvergne (UCA)

Un article intéressant qui montre le souci des pays en développement de davantage peser au plan économique mais aussi politique. Un article qui toutefois n’insiste pas suffisamment sur le caractère très sulfureux de cette alliance composée surtout de dictatures, de théocraties et de très fragiles démocraties. Sans parler du cancer de la corruption. NDLR

S’émanciper de l’influence des puissances occidentales et constituer une nouvelle force économique et géopolitique. Tel est le souhait qu’ont exprimé les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), lors de leur 15e sommet qui s’est tenu à Johannesburg, en Afrique du Sud, du 22 au 24 août 2023. C’est aussi ce qui ressort lors du G77 qui s’est achevé le 16 septembre à la Havane.

Il ne s’agit pas de rompre avec ces puissances, mais de s’affirmer face à elles. Ces États, à l’instar d’autres pays émergents, considèrent qu’ils subissent les effets négatifs du développement des économies avancées, par exemple en matière environnementale, tout en devant en payer le prix. Ils souhaitent donc limiter leur dépendance et accroitre leur pouvoir de décision.

On retrouve parmi les BRICS des situations très diverses. Le principal point commun à ces pays est d’être des économies émergeant grâce à une forte croissance, représentant des marchés attractifs pour les investisseurs internationaux, et n’appartenant plus au groupe des pays en développement sans être entrées dans celui des pays développés.
Le sommet de Johannesburg s’est conclu par l’adhésion de 6 nouveaux pays à partir de 2024 : l’Arabie saoudite, l’Argentine, l’Égypte, les Émirats arabes unis, l’Éthiopie, et l’Iran. Les candidats étaient nombreux et un futur élargissement est probable. Ce sommet très médiatisé fut un succès, notamment pour la Chine, très favorable à de nouvelles adhésions, celles-ci concernant des pays avec lesquelles elle entretient de solides relations.

Deux jours avant le sommet, le président sud-africain a affirmé sa volonté de non-alignement sur les grandes puissances. Il a ainsi confirmé la position de nombreux pays refusant de condamner l’agression russe en Ukraine afin de ne pas suivre la volonté de l’Europe et des États-Unis.

Ce sommet a donc été l’occasion de rappeler l’ambition de nombreux États du sud de reconfigurer leur rôle dans la gouvernance mondiale. Cela fait plusieurs années que les BRICS souhaitent accroitre leur poids au sein des institutions internationales, particulièrement le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale. Ce vœu avait particulièrement été exprimé lors du premier G20 en 2008.

Ces demandes répétées ont fait l’objet d’un vote de principe en 2012 au FMI et une modification de ce que l’on appelle les « quotes-parts » en 2015. La quote-part d’un pays détermine le montant maximal de ressources financières qu’il s’engage à fournir au FMI ainsi que le montant maximal de prêt qu’il pourra en obtenir. Surtout, en matière de gouvernance, elle représente le pouvoir de vote dans les décisions de cette instance mondiale. Ces quotes-parts sont révisées au moins tous les 5 ans par le Conseil des gouverneurs.

Or, malgré de profonds changements dans l’économie mondiale, les économies développées continuent d’être très majoritaires dans ce pouvoir de décision. La 15ᵉ révision présentée en 2020 n’a donné lieu à aucune modification des quotas, exacerbant le mécontentement des pays émergents : les BRICS restent en position de faiblesse par rapport aux économies avancées. Plusieurs modifications ont été proposées notamment dans la méthode de calcul, sans résultat jusqu’à maintenant. Cette méthode tient pour l’heure compte, par ordre d’importance, du PIB, du degré d’ouverture de l’économie, de sa stabilité et des réserves en or et en devises du pays.

Une 16e révision générale des quotes-parts est en cours et devrait être achevée d’ici mi-décembre 2023. En attendant, face à ce qu’elle considère comme une sous-estimation de son rôle dans l’économie mondiale, la Chine, en lançant l’initiative « Une ceinture, une route » (généralement appelée projet des routes de la soie), veut permettre la création d’institutions considérées comme des alternatives au FMI et à la Banque mondiale. La Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures créée en 2013 et la Nouvelle banque de développement, appelée parfois banque des BRICS, en 2015, ont leurs sièges respectifs à Pékin et Shanghai.

La Chine détient 26 % des droits de vote dans la première, contre 16 % pour la zone euro, et accroit ainsi son rôle dans la gouvernance mondiale. L’ouverture de la seconde à de nouveaux pays comme l’Arabie saoudite va renforcer ses capacités financières tout en permettant à ce pays de diversifier ses placements. Elle n’est pas une alternative au FMI ou à la Banque mondiale mais elle renforce le pouvoir de négociation des BRICS.

Outre les instances internationales, c’est également via le marché des devises que les BRICS tentent d’acquérir un poids nouveau. Brièvement évoquée par le président du Brésil, l’existence d’une monnaie commune à ces États n’a pas été retenue et semble très peu probable compte tenu de leur hétérogénéité. Celle-ci devient en outre encore plus grande avec l’élargissement du groupe.

Le caractère international d’une monnaie s’apprécie par son utilisation en dehors de son territoire national, pour les échanges commerciaux et financiers, comme réserve de change et sur le marché des changes. Elle est un vecteur de confiance dans les transactions internationales. Depuis la création de l’euro en 1999, la part du dollar dans les réserves des banques centrales est passée de 71 à 54,7% en 2023, celle de l’euro étant de 18,3% et celle du Yuan de 2,39%. La baisse du poids du dollar est donc réelle, mais cette monnaie continue néanmoins à dominer très largement les autres, le Yuan (ou Renminbi) occupant le 7e rang.

C’est la Chine qui semble la plus à même de proposer une alternative et de permettre à certains pays de se soustraire à la domination du dollar. Le contexte y semble propice pour plusieurs raisons.

En faisant usage du pouvoir d’extraterritorialité de leur loi, permise par le statut de monnaie internationale du dollar, pour pénaliser notamment des entreprises étrangères, les États-Unis ont en quelque sorte rompu le pacte implicite qui les liait au reste du monde. En sanctionnant les pays commerçant avec ses adversaires, Washington a généré une grande inquiétude dans de nombreux pays réticents à s’aligner sur les positions américaines. D’ailleurs, à partir de 2014, début des sanctions occidentales contre la Russie, même les entreprises françaises ont diminué leur usage du dollar.

Alors que le gel des avoirs de la Russie et son exclusion du système de paiements internationaux Swift à la suite de l’invasion de l’Ukraine a été très mal perçu par nombre de pays du sud, la Russie s’est par ailleurs tournée vers le système alternatif mis en place en 2015 par la Chine, nommé CIPS pour « China International Payment System ».

L’internationalisation du Yuan progresse donc, assez lentement, mais son utilisation par les pays émergents et en développement est croissante. Il a été intégré aux Droits de tirage spéciaux du FMI en 2016. La banque centrale chinoise multiplie les accords de swaps qui facilitent les échanges de devises, et les prêts aux pays intégrés au projet des routes de la soie se poursuivent.

En juillet 2023, le yuan ne représentait que 3,06 % des paiements en devise contre 46,46 % pour le dollar et 24,42 % pour l’euro, ce qui le place au 5ᵉ rang. La taille du pays, son poids dans l’économie mondiale et particulièrement dans le commerce international pourrait soutenir la position du Yuan comme monnaie internationale.

Si l’on observe une diversification dans l’utilisation des monnaies, l’évolution la plus probable est une poursuite de ce mouvement, avec une régionalisation permettant l’usage de monnaies locales et la poursuite d’un processus d’internationalisation du Yuan, mais le dollar restant la monnaie internationale de référence. L’inconvertibilité du Yuan, le contrôle des capitaux et la taille insuffisante des marchés de capitaux de la Chine l’empêchent en effet encore de faire de sa monnaie une alternative au dollar. Celui-ci garde un rôle central dans le système monétaire international en raison du poids politique, militaire et économique des États-Unis qui, eux, présentent les garanties permettant d’avoir une monnaie internationale : un système financier de grande taille, une gouvernance de celui-ci transparente et fondée sur des règles et une faible distinction entre résidents nationaux et étrangers.

L’hétérogénéité des BRICS, la divergence de leurs intérêts rend difficile la coordination de leurs politiques. Comme ils ne souhaitent pas une rupture avec les États-Unis et l’Europe, ces rapprochements peuvent néanmoins leur permettre d’accroitre leur pouvoir de négociation et de peser sur la gouvernance mondiale sur les sujets fondamentaux que sont la lutte contre la pauvreté ou la soutenabilité environnementale du développement.

Brics: Une alliance sulfureuse pour rééquilibrer les rapports de force internationaux

Brics: Une alliance sulfureuse pour rééquilibrer les rapports de force internationaux

Pour s’affirmer face aux puissances occidentales, les BRICS recherchent notamment à renforcer leur position dans les instances mondiales et le poids du Yuan dans le système monétaire. Par Mary-Françoise Renard, Université Clermont Auvergne (UCA)

Un article intéressant qui montre le souci des pays en développement de davantage peser au plan économique mais aussi politique. Un article qui toutefois n’iniste pas suffisamment sur le caractère très sulfureux de cette alliance composée surtout de dictatures, de théocraties et de très fragiles démocraties. Sans parler du cancer de la corruption. NDLR

S’émanciper de l’influence des puissances occidentales et constituer une nouvelle force économique et géopolitique. Tel est le souhait qu’ont exprimé les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), lors de leur 15e sommet qui s’est tenu à Johannesburg, en Afrique du Sud, du 22 au 24 août 2023. C’est aussi ce qui ressort lors du G77 qui s’est achevé le 16 septembre à la Havane.

Il ne s’agit pas de rompre avec ces puissances, mais de s’affirmer face à elles. Ces États, à l’instar d’autres pays émergents, considèrent qu’ils subissent les effets négatifs du développement des économies avancées, par exemple en matière environnementale, tout en devant en payer le prix. Ils souhaitent donc limiter leur dépendance et accroitre leur pouvoir de décision.

On retrouve parmi les BRICS des situations très diverses. Le principal point commun à ces pays est d’être des économies émergeant grâce à une forte croissance, représentant des marchés attractifs pour les investisseurs internationaux, et n’appartenant plus au groupe des pays en développement sans être entrées dans celui des pays développés.
Le sommet de Johannesburg s’est conclu par l’adhésion de 6 nouveaux pays à partir de 2024 : l’Arabie saoudite, l’Argentine, l’Égypte, les Émirats arabes unis, l’Éthiopie, et l’Iran. Les candidats étaient nombreux et un futur élargissement est probable. Ce sommet très médiatisé fut un succès, notamment pour la Chine, très favorable à de nouvelles adhésions, celles-ci concernant des pays avec lesquelles elle entretient de solides relations.

Deux jours avant le sommet, le président sud-africain a affirmé sa volonté de non-alignement sur les grandes puissances. Il a ainsi confirmé la position de nombreux pays refusant de condamner l’agression russe en Ukraine afin de ne pas suivre la volonté de l’Europe et des États-Unis.

Ce sommet a donc été l’occasion de rappeler l’ambition de nombreux États du sud de reconfigurer leur rôle dans la gouvernance mondiale. Cela fait plusieurs années que les BRICS souhaitent accroitre leur poids au sein des institutions internationales, particulièrement le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale. Ce vœu avait particulièrement été exprimé lors du premier G20 en 2008.

Ces demandes répétées ont fait l’objet d’un vote de principe en 2012 au FMI et une modification de ce que l’on appelle les « quotes-parts » en 2015. La quote-part d’un pays détermine le montant maximal de ressources financières qu’il s’engage à fournir au FMI ainsi que le montant maximal de prêt qu’il pourra en obtenir. Surtout, en matière de gouvernance, elle représente le pouvoir de vote dans les décisions de cette instance mondiale. Ces quotes-parts sont révisées au moins tous les 5 ans par le Conseil des gouverneurs.

Or, malgré de profonds changements dans l’économie mondiale, les économies développées continuent d’être très majoritaires dans ce pouvoir de décision. La 15ᵉ révision présentée en 2020 n’a donné lieu à aucune modification des quotas, exacerbant le mécontentement des pays émergents : les BRICS restent en position de faiblesse par rapport aux économies avancées. Plusieurs modifications ont été proposées notamment dans la méthode de calcul, sans résultat jusqu’à maintenant. Cette méthode tient pour l’heure compte, par ordre d’importance, du PIB, du degré d’ouverture de l’économie, de sa stabilité et des réserves en or et en devises du pays.

Une 16e révision générale des quotes-parts est en cours et devrait être achevée d’ici mi-décembre 2023. En attendant, face à ce qu’elle considère comme une sous-estimation de son rôle dans l’économie mondiale, la Chine, en lançant l’initiative « Une ceinture, une route » (généralement appelée projet des routes de la soie), veut permettre la création d’institutions considérées comme des alternatives au FMI et à la Banque mondiale. La Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures créée en 2013 et la Nouvelle banque de développement, appelée parfois banque des BRICS, en 2015, ont leurs sièges respectifs à Pékin et Shanghai.

La Chine détient 26 % des droits de vote dans la première, contre 16 % pour la zone euro, et accroit ainsi son rôle dans la gouvernance mondiale. L’ouverture de la seconde à de nouveaux pays comme l’Arabie saoudite va renforcer ses capacités financières tout en permettant à ce pays de diversifier ses placements. Elle n’est pas une alternative au FMI ou à la Banque mondiale mais elle renforce le pouvoir de négociation des BRICS.

Outre les instances internationales, c’est également via le marché des devises que les BRICS tentent d’acquérir un poids nouveau. Brièvement évoquée par le président du Brésil, l’existence d’une monnaie commune à ces États n’a pas été retenue et semble très peu probable compte tenu de leur hétérogénéité. Celle-ci devient en outre encore plus grande avec l’élargissement du groupe.

Le caractère international d’une monnaie s’apprécie par son utilisation en dehors de son territoire national, pour les échanges commerciaux et financiers, comme réserve de change et sur le marché des changes. Elle est un vecteur de confiance dans les transactions internationales. Depuis la création de l’euro en 1999, la part du dollar dans les réserves des banques centrales est passée de 71 à 54,7% en 2023, celle de l’euro étant de 18,3% et celle du Yuan de 2,39%. La baisse du poids du dollar est donc réelle, mais cette monnaie continue néanmoins à dominer très largement les autres, le Yuan (ou Renminbi) occupant le 7e rang.

C’est la Chine qui semble la plus à même de proposer une alternative et de permettre à certains pays de se soustraire à la domination du dollar. Le contexte y semble propice pour plusieurs raisons.

En faisant usage du pouvoir d’extraterritorialité de leur loi, permise par le statut de monnaie internationale du dollar, pour pénaliser notamment des entreprises étrangères, les États-Unis ont en quelque sorte rompu le pacte implicite qui les liait au reste du monde. En sanctionnant les pays commerçant avec ses adversaires, Washington a généré une grande inquiétude dans de nombreux pays réticents à s’aligner sur les positions américaines. D’ailleurs, à partir de 2014, début des sanctions occidentales contre la Russie, même les entreprises françaises ont diminué leur usage du dollar.

Alors que le gel des avoirs de la Russie et son exclusion du système de paiements internationaux Swift à la suite de l’invasion de l’Ukraine a été très mal perçu par nombre de pays du sud, la Russie s’est par ailleurs tournée vers le système alternatif mis en place en 2015 par la Chine, nommé CIPS pour « China International Payment System ».

L’internationalisation du Yuan progresse donc, assez lentement, mais son utilisation par les pays émergents et en développement est croissante. Il a été intégré aux Droits de tirage spéciaux du FMI en 2016. La banque centrale chinoise multiplie les accords de swaps qui facilitent les échanges de devises, et les prêts aux pays intégrés au projet des routes de la soie se poursuivent.

En juillet 2023, le yuan ne représentait que 3,06 % des paiements en devise contre 46,46 % pour le dollar et 24,42 % pour l’euro, ce qui le place au 5ᵉ rang. La taille du pays, son poids dans l’économie mondiale et particulièrement dans le commerce international pourrait soutenir la position du Yuan comme monnaie internationale.

Si l’on observe une diversification dans l’utilisation des monnaies, l’évolution la plus probable est une poursuite de ce mouvement, avec une régionalisation permettant l’usage de monnaies locales et la poursuite d’un processus d’internationalisation du Yuan, mais le dollar restant la monnaie internationale de référence. L’inconvertibilité du Yuan, le contrôle des capitaux et la taille insuffisante des marchés de capitaux de la Chine l’empêchent en effet encore de faire de sa monnaie une alternative au dollar. Celui-ci garde un rôle central dans le système monétaire international en raison du poids politique, militaire et économique des États-Unis qui, eux, présentent les garanties permettant d’avoir une monnaie internationale : un système financier de grande taille, une gouvernance de celui-ci transparente et fondée sur des règles et une faible distinction entre résidents nationaux et étrangers.

L’hétérogénéité des BRICS, la divergence de leurs intérêts rend difficile la coordination de leurs politiques. Comme ils ne souhaitent pas une rupture avec les États-Unis et l’Europe, ces rapprochements peuvent néanmoins leur permettre d’accroitre leur pouvoir de négociation et de peser sur la gouvernance mondiale sur les sujets fondamentaux que sont la lutte contre la pauvreté ou la soutenabilité environnementale du développement.

BRICS : Une organisation très hétérogène

BRICS : Une organisation très hétérogène

Le passage de cinq à onze membres du club des économies émergentes ne change pas la réalité : c’est moins un succès pour la défense du Sud global qu’un succès politico-diplomatique pour Pékin, explique, dans sa chronique, Alain Frachon, éditorialiste au « Monde ».

Dire que les BRICS construisent moins qu’ils ne parlent serait sans doute un peu injuste, mais pas moins près de la vérité. Le passage de cinq à onze membres de ce club des économies émergentes ne change pas la réalité : beaucoup de déclarations, peu d’action. Tout dans le Stetson mais pas de bétail, dirait-on au Texas. Pour autant, les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) égrènent une série de doléances plus justifiées que jamais.

Réunis en sommet à Johannesburg, du 22 au 24 août, les « cinq » ont trié parmi quelque 22 pays candidats. Et intégré six d’entre ces derniers : Argentine, Arabie saoudite, Egypte, Emirats arabes unis, Ethiopie et Iran. A cinq ou à onze, le profil du groupe reste le même, dominé par une Chine qui à elle seule compte pour 70 % du poids économique de l’ensemble. La voix de Pékin est plus forte que celles des autres.

Dans leur nouvelle configuration, les BRICS représentent près de la moitié de la population du globe, 37 % du produit intérieur brut mondial et plus de 50 % des réserves d’hydrocarbures de la planète. C’est une fiche signalétique qui commande le respect. En face, le vieux monde développé, l’Occident, réuni dans le G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni), « pèse » de moins en moins lourd : 9,8 % de la population et un tiers de la richesse du monde. Rassemblées dans un communiqué de 26 pages, long comme un jour de pluie, les revendications des BRICS n’en sont que plus légitimes.

Message central : telles qu’elles ont été posées en 1945, les grandes bases du système international, économiques et financières mais aussi politiques, favorisent l’Occident aux dépens des autres – l’Ouest aux dépens du « reste », disait l’essayiste américain Fareed Zakaria. Cela va des règles de fonctionnement du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale au financement de la lutte contre le réchauffement climatique, et du « droit » d’ingérence dans les affaires des autres, sous forme de sanctions, que le dollar en tant que monnaie de réserve donne aux Etats-Unis, à la composition du Conseil de sécurité de l’ONU.

BRICS : Un ensemble douteux

BRICS : Un ensemble douteux

Près de 22 ans après leur création, les Brics accueillent six nouveaux membres : l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, l’Egypte, l’Iran, l’Ethiopie et l’Argentine. L’élargissement devrait se poursuivre dans les prochains mois créant un bloc suffisamment puissant pour peser sur la géopolitique internationale et faire valoir les intérêts des pays émergents dans l’économie mondiale.Pour la plupart des membres ds BRICs, des pays pas très démocratiques qui s’unissent autant pour des motifs économiques que pour conforter leur régime autoritaire voire dictatorial.

Le politologue Zaki Laïdi analyse, dans une tribune au « Monde », ce qui unit et ce qui divise le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, réunis en sommet à Johannesburg, en Afrique du Sud, à partir de ce mardi 22 août. Le sommet des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), réunis à Johannesburg, en Afrique du Sud, à partir de ce mardi 22 août et jusqu’au jeudi 24 août, alors que la guerre en Ukraine fait rage, exprime une identité collective dont certaines revendications ne sauraient être ignorées, mais dont les non-dits ou les omissions délibérées ne sauraient nous échapper. Dans un monde de moins en moins multilatéral, mais de plus en plus transactionnel, l’Europe doit garder son calme tout en ayant les yeux bien ouverts.

Les BRICS sont nés à la faveur de la guerre en Irak, sous l’impulsion du Brésil, en 2003, révulsés comme tant d’autres par l’intervention américaine. Ils expriment une identité politique qui perdure depuis la conférence de Bandung (Indonésie) en 1955, celle de pays soucieux de s’émanciper de la tutelle occidentale et qui ne veulent surtout pas que l’agenda mondial soit capté ou déterminé par les seuls pays du G7. D’autant plus que leur poids économique s’est affermi et qu’il s’agit, de par leur démographie, du groupe le plus important de la planète.

Aujourd’hui, près de vingt pays, et non des moindres, demandent à rejoindre les BRICS, et soixante-dix-sept pays ont été invités. Les BRICS sont le porte-voix d’un monde non occidental qui se cherche, qui veut exister par lui-même sans pour autant aliéner la souveraineté de chacun de ses membres.

C’est leur force et leur faiblesse. Ils sont tous d’accord pour condamner les empiètements occidentaux. Mais ils ne sont nullement disposés à partager leur pouvoir. Les BRICS ne sont donc pas une alliance, mais une coalition souple d’Etats au souverainisme sourcilleux.

Chez eux, on ne parle donc pas de droits de l’homme, de corruption ou de démocratie. C’est en cela que réside, pour beaucoup de pays, l’attractivité de cette coalition.

Les BRICS expriment les revendications de pays qui veulent parler de transition énergétique, de changement climatique, de désendettement et qui s’inquiètent du fait que le financement de la reconstruction de l’Ukraine les prive de ressources financières auxquelles ils auraient légitimement droit. Dans l’affaire ukrainienne, les discussions parfois serrées que les Européens ont pu avoir avec le Sud portaient moins sur la qualification de l’agression russe que sur la place jugée trop importante donnée à ce sujet par l’Occident.

La place des pays du BRICS dans l’économie mondiale

Cette place a fortement progressé durant la première décennie du xxie siècle, passant de 16 % du PIB mondial en 2001, à 27 % en 20118. Cette année-là, le PIB nominal cumulé des BRICS s’élève à 11 221 milliards de dollars.

En 2014, les BRICS affichent un PIB nominal cumulé de plus de 14 000 milliards10, soit pratiquement autant que celui des 28 pays de l’Union européenne réunis (18 874) et proche de celui des États-Unis (17 528). Selon des estimations de 2014, les BRICS seraient à l’origine de plus de 50 % de la croissance économique mondiale au cours des dix années précédentes11.

En 2023, le bloc des BRICS contribue à 31,5 % du PIB mondial, dépassant pour la première fois la part du G7 (30,7 % du PIB mondial).

Politique- BRICS : Un ensemble hétéroclite et très contradictoire

Politique- BRICS : Un ensemble hétéroclite et très contradictoire

Le politologue Zaki Laïdi analyse, dans une tribune au « Monde », ce qui unit et ce qui divise le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, réunis en sommet à Johannesburg, en Afrique du Sud, à partir de ce mardi 22 août. Le sommet des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), réunis à Johannesburg, en Afrique du Sud, à partir de ce mardi 22 août et jusqu’au jeudi 24 août, alors que la guerre en Ukraine fait rage, exprime une identité collective dont certaines revendications ne sauraient être ignorées, mais dont les non-dits ou les omissions délibérées ne sauraient nous échapper. Dans un monde de moins en moins multilatéral, mais de plus en plus transactionnel, l’Europe doit garder son calme tout en ayant les yeux bien ouverts.

Les BRICS sont nés à la faveur de la guerre en Irak, sous l’impulsion du Brésil, en 2003, révulsés comme tant d’autres par l’intervention américaine. Ils expriment une identité politique qui perdure depuis la conférence de Bandung (Indonésie) en 1955, celle de pays soucieux de s’émanciper de la tutelle occidentale et qui ne veulent surtout pas que l’agenda mondial soit capté ou déterminé par les seuls pays du G7. D’autant plus que leur poids économique s’est affermi et qu’il s’agit, de par leur démographie, du groupe le plus important de la planète.

Aujourd’hui, près de vingt pays, et non des moindres, demandent à rejoindre les BRICS, et soixante-dix-sept pays ont été invités. Les BRICS sont le porte-voix d’un monde non occidental qui se cherche, qui veut exister par lui-même sans pour autant aliéner la souveraineté de chacun de ses membres.

C’est leur force et leur faiblesse. Ils sont tous d’accord pour condamner les empiètements occidentaux. Mais ils ne sont nullement disposés à partager leur pouvoir. Les BRICS ne sont donc pas une alliance, mais une coalition souple d’Etats au souverainisme sourcilleux.

Chez eux, on ne parle donc pas de droits de l’homme, de corruption ou de démocratie. C’est en cela que réside, pour beaucoup de pays, l’attractivité de cette coalition.

Les BRICS expriment les revendications de pays qui veulent parler de transition énergétique, de changement climatique, de désendettement et qui s’inquiètent du fait que le financement de la reconstruction de l’Ukraine les prive de ressources financières auxquelles ils auraient légitimement droit. Dans l’affaire ukrainienne, les discussions parfois serrées que les Européens ont pu avoir avec le Sud portaient moins sur la qualification de l’agression russe que sur la place jugée trop importante donnée à ce sujet par l’Occident.

La place des pays du BRICS dans l’économie mondiale

Cette place a fortement progressé durant la première décennie du xxie siècle, passant de 16 % du PIB mondial en 2001, à 27 % en 20118. Cette année-là, le PIB nominal cumulé des BRICS s’élève à 11 221 milliards de dollars.

En 2014, les BRICS affichent un PIB nominal cumulé de plus de 14 000 milliards10, soit pratiquement autant que celui des 28 pays de l’Union européenne réunis (18 874) et proche de celui des États-Unis (17 528). Selon des estimations de 2014, les BRICS seraient à l’origine de plus de 50 % de la croissance économique mondiale au cours des dix années précédentes11.

En 2023, le bloc des BRICS contribue à 31,5 % du PIB mondial, dépassant pour la première fois la part du G7 (30,7 % du PIB mondial).

Sommet des BRICS : Un ensemble hétéroclite et très contradictoire

Sommet des BRICS : Un ensemble hétéroclite et très contradictoire

Le politologue Zaki Laïdi analyse, dans une tribune au « Monde », ce qui unit et ce qui divise le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, réunis en sommet à Johannesburg, en Afrique du Sud, à partir de ce mardi 22 août. Le sommet des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), réunis à Johannesburg, en Afrique du Sud, à partir de ce mardi 22 août et jusqu’au jeudi 24 août, alors que la guerre en Ukraine fait rage, exprime une identité collective dont certaines revendications ne sauraient être ignorées, mais dont les non-dits ou les omissions délibérées ne sauraient nous échapper. Dans un monde de moins en moins multilatéral, mais de plus en plus transactionnel, l’Europe doit garder son calme tout en ayant les yeux bien ouverts.

Les BRICS sont nés à la faveur de la guerre en Irak, sous l’impulsion du Brésil, en 2003, révulsés comme tant d’autres par l’intervention américaine. Ils expriment une identité politique qui perdure depuis la conférence de Bandung (Indonésie) en 1955, celle de pays soucieux de s’émanciper de la tutelle occidentale et qui ne veulent surtout pas que l’agenda mondial soit capté ou déterminé par les seuls pays du G7. D’autant plus que leur poids économique s’est affermi et qu’il s’agit, de par leur démographie, du groupe le plus important de la planète.

Aujourd’hui, près de vingt pays, et non des moindres, demandent à rejoindre les BRICS, et soixante-dix-sept pays ont été invités. Les BRICS sont le porte-voix d’un monde non occidental qui se cherche, qui veut exister par lui-même sans pour autant aliéner la souveraineté de chacun de ses membres.

C’est leur force et leur faiblesse. Ils sont tous d’accord pour condamner les empiètements occidentaux. Mais ils ne sont nullement disposés à partager leur pouvoir. Les BRICS ne sont donc pas une alliance, mais une coalition souple d’Etats au souverainisme sourcilleux.

Chez eux, on ne parle donc pas de droits de l’homme, de corruption ou de démocratie. C’est en cela que réside, pour beaucoup de pays, l’attractivité de cette coalition.

Les BRICS expriment les revendications de pays qui veulent parler de transition énergétique, de changement climatique, de désendettement et qui s’inquiètent du fait que le financement de la reconstruction de l’Ukraine les prive de ressources financières auxquelles ils auraient légitimement droit. Dans l’affaire ukrainienne, les discussions parfois serrées que les Européens ont pu avoir avec le Sud portaient moins sur la qualification de l’agression russe que sur la place jugée trop importante donnée à ce sujet par l’Occident.

La place des pays du BRICS dans l’économie mondiale

Cette place a fortement progressé durant la première décennie du xxie siècle, passant de 16 % du PIB mondial en 2001, à 27 % en 20118. Cette année-là, le PIB nominal cumulé des BRICS s’élève à 11 221 milliards de dollars.

En 2014, les BRICS affichent un PIB nominal cumulé de plus de 14 000 milliards10, soit pratiquement autant que celui des 28 pays de l’Union européenne réunis (18 874) et proche de celui des États-Unis (17 528). Selon des estimations de 2014, les BRICS seraient à l’origine de plus de 50 % de la croissance économique mondiale au cours des dix années précédentes11.

En 2023, le bloc des BRICS contribue à 31,5 % du PIB mondial, dépassant pour la première fois la part du G7 (30,7 % du PIB mondial).

BRICS : création d’une banque de développement

BRICS : création d’une  banque de développement

Sous représentés au FMI et à la banque mondiale, les Brics ont décidé de créer leur propre banque de développement. (En attendant peut-être un fonds monétaire). Ce mardi 15 juillet, les grands pays émergents, les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) ont annoncé la création d’une banque de développement. Cette banque sera dotée d’un capital initial de 50 milliards de dollars, capital qui pourra être ensuite porté à 100 milliards de dollars. Il sera abondé à parts égales par le Brésil, l’Inde, la Russie, la Chine et l’Afrique du Sud. Le premier président de cette « Nouvelle Banque de Développement », qui sera basée à Shanghai, sera issu d’Inde, selon la déclaration finale du 6e sommet des BRICS, organisé à Fortaleza au Brésil.  En complément de cette banque, les cinq pays ont également acté la création d’un fonds de réserves de 100 milliards de dollars. Ce fonds doit leur permettre d’éviter « les pressions à court terme sur les liquidités », « promouvoir une plus grande coopération » au sein des Brics et « renforcer la sécurité financière globale », selon la déclaration. Les pays émergents des BRICS, qui représentent 40% de la population et un cinquième du PIB de la planète, discutaient depuis plusieurs années de ce double projet visant à faire contrepoids à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international (FMI), où ils s’estiment mal représentés.

 

Nouveaux pays émergents qui pourraient dépasser les BRICS

Nouveaux  pays émergents qui pourraient dépasser les BRICS

Une dizaine de pays émergents pourraient prendre le relais des BRICS, au moins partiellement. Et parmi ces dix, l’assureur-crédit Coface en identifie, cinq dotés d’un fort potentiel, dans un rapport paru ce mardi 25 mars. Et comme il se doit, ils sont dotés d’un acronyme: « PPICS », pour Pérou, Philippines, Indonésie, Colombie et Sri Lanka. Pour procéder à la sélection, l’assureur crédit a procédé en trois grandes étapes. La première : il faut avoir affiché une croissance supérieure en 2010-2011 à celle de 1999-2008, et avoir tenu le choc durant la récession mondiale de 2009. Ensuite, la croissance potentielle doit dépasser les 4%, avec une part des exportations de matières premières dans le PIB qui ne dépasse pas les 40%, ce qui montre une économie capable de se diversifier.  Deuxième étape: la preuve d’un taux d’épargne qui dépasse les 10%. Ce qui signifie que pour financer les investissements, le pays ne dépend pas excessivement des importations de capitaux. Il faut aussi disposer de banques qui gèrent le crédit. Ce qui exclut, par exemple, le Vietnam, dont le système financier serait, selon Coface, « hors contrôle ».  Troisième critère de la sélection: l’environnement des affaires doit être à peu près convenable. La qualité des paiements et des remboursements doit s’avérer correcte et l’accès à l’information des entreprises, possible. Le Kenya, par exemple, qui a franchi les seuils précédents, n’y parvient pas cette fois. Donc, passé au travers des tamis, c’est une Colombie, ne se résumant plus aux paramilitaires et à la cocaïne, qui arrive en tête des « PPICS ». L’Indonésie, le Pérou, les Philippines et le Sri Lanka suivent de près.

 

Développement : une banque créée par les BRICS

Développement : une banque créée par les BRICS

Les dirigeants des pays émergents des Brics, réunis à Durban en Afrique du Sud, se sont mis d’accord mardi pour créer une banque de développement commune destinée à financer des infrastructures, qui devrait leur permettre de se passer de la Banque mondiale.   »C’est fait », a déclaré le ministre sud-africain des Finances Pravin Gordhan, quand l’AFP lui demandait si les cinq pays –Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud– étaient parvenus à un accord sur la création de cette banque, lors des discussions ministérielles précédant leur cinquième sommet annuel.  Les détails devraient être annoncés mercredi par les chefs d’Etat et de gouvernement des cinq pays, selon M. Gordhan.  Mais il devrait ne s’agir que d’un accord de principe, le règlement des questions techniques étant remis à plus tard.   »Il y a encore beaucoup de détails à discuter (…) et il va y avoir un processus pour le reste de ces détails », a indiqué à l’AFP le ministre du Commerce et de l’Industrie sud-africain Rob Davies.  La nouvelle banque devrait, selon les conclusions de la commission de travail qui a précédé le sommet, être dotée d’un capital de départ de 50 milliards de dollars, soit 10 milliards par pays. Quand bien même elle devrait avoir du mal à réunir une telle somme qui correspond à 2,5% de son produit intérieur brut (PIB), l’Afrique du Sud en a fait une priorité. Elle espère trouver ainsi un moyen de financer son ambitieux programme d’infrastructures et aussi les projets des pays voisins.   »Je pense que les montants disponibles pour financer le développement ne sont clairement pas suffisants pour satisfaire (…) les besoins en infrastructures sur le continent africain. Ainsi, un nouvel acteur sera le bienvenu, pour ajouter sa contribution et, espérons le, secouer quelques-unes des autres institutions grâce à une saine concurrence », a relevé le ministre du Commerce et de l’Industrie sud-africain Rob Davies.  Le pays hôte a d’ailleurs donné pour thème à la rencontre de Durban « Les Brics et l’Afrique: un partenariat pour le développement, l’intégration et l’industrialisation ».  Derrière le discours politique unificateur, qui consiste à dire que les Brics doivent constituer une force économique et politique pour s’affranchir des puissances occidentales, se dissimulent cependant des appréhensions africaines.  L’implantation massive en Afrique de la Chine, le géant des Brics, pose question, certains estimant que la Chine n’est plus un pays émergent, et que ses relations économiques avec le continent s’apparentent désormais à une nouvelle forme de colonialisme.  La journée a justement démarré mardi pour le président sud-africain Jacob Zuma par la réception de son homologue chinois Xi Jinping dans le cadre d’une visite d’Etat à Pretoria.   »Nous voyons les succès de la Chine comme une source d’espoir et d’inspiration. L’émergence de la Chine porte des leçons pour nous, car nous essayons de suivre son exemple », a déclaré M. Zuma.  Et les deux pays de signer quelques contrats, notamment dans les domaines des hydrocarbures et du développement d’infrastructures de transport.  Les deux hommes se sont ensuite rendu à Durban où M. Zuma s’est entretenu en tête-à-tête avec le Russe Vladimir Poutine.  Soucieux de leur indépendance, le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, qui rassemblent 43% de la population mondiale et produisent le quart du PIB de la planète, veulent se doter d’institutions et mécanismes communs leur permettant de contourner un système mondial actuellement dominé par l’Occident, du Fonds monétaire international (FMI) à la Banque mondiale (BM) en passant par les agences de notation.  La BM a « salué » mardi le lancement de cette nouvelle banque, rejetant implicitement toute idée de compétition entre les deux insitutions.   »Nous sommes prêts à travailler étroitement avec cette nouvelle banque pour mettre un terme à la pauvreté », a précisé l’institution de Washington dans un communiqué.  Outre la création d’une banque de développement, les Brics pourraient aussi mettre en réserve une partie de leurs fabuleuses réserves de change –4.400 milliards de dollars, selon Pretoria, aux trois quarts détenus par Pékin– pour s’entraider en cas de choc conjoncturel.  Ce pot commun, qui leur permettrait d’éviter un recours au FMI, devrait être doté d’une centaine de milliards de dollars, selon le gouverneur de la banque centrale du Brésil Alexandre Tombini.  Le Brésil et la Chine ont parallèlement signé un accord d’échange de 30 milliards de dollars entre leurs banques centrales destiné à stimuler leur commerce bilatéral.  Les cinq pays ont aussi dans leurs cartons une agence de notation, un mécanisme de réassurance, un conseil d’entrepreneurs, une classification maison des universités… On évoque également un câble sous marin permettant de transmettre des données à haut débit du Brésil à la Russie via l’Afrique du Sud, l’Inde et la Chine, un projet à 1,2 milliard de dollars.

 




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