Merkel pour un Brexit doux
De toute évidence il y a deux conceptions de la gestion du brexit en Europe. Celle du commissaire européen Barnier, ce Français qui souhaite un Brexit rapide et dur pour éjecter sans ménagement le Royaume uni de l’union européenne. Mais comme c’était prévisible, la vision allemande est différente. Pour l’Allemagne le marché britannique offre des débouchés importants à ses produits industriels et manufacturés. Du coup, l’Allemagne va tenter d’infléchir la position européenne pour ne pas trop pénaliser les échanges entre la Grande-Bretagne et l’union européenne. Il n’est pas du tout certain que la stratégie soutenue par Barnier triomphe. Il se pourrait même qu’avec le temps les conséquences du Brexit s’adoucissent voir même qu’il soit remis en cause d’ici 5ou 10 ans. D’une certaine manière Merkel prépare le terrain en déclarant que L’Union européenne doit essayer de limiter les conséquences de la décision britannique de quitter le bloc communautaire. « Nous voulons limiter les dégâts. Mais il y aura naturellement un certain impact négatif », a-t-elle ajouté. En réalité le Brexit va générer des négociations qui vont durer 5 à10 ans ; en cause la complexité. Il faudra en effet que le royaume uni renégocie la totalité des accords commerciaux qui précédemment étaient pilotés sous la responsabilité de l’union européenne. Il se pourrait que pendant cela de temps un certain nombre d’événements économiques se produisent. Si par exemple avec le temps les évolutions économiques britanniques devaient être plus mauvaises que celle de l’union européenne alors cette conjoncture pourrait peser sur les négociations. Le pire c’est évidemment la rupture totale avec l’union européenne, le Royaume-Uni étend renvoyé à un statut de pays tiers. Mais le meilleur est aussi envisageable. On le sait, l’opinion est versatile et notamment lors des référendums où elle s’exprime rarement sur le sujet posé mais en profite pour exprimer toutes sortes de mécontentements. Cette opinion est changeante et pourrait se retourner contre les gouvernants britanniques en cas de détérioration de la situation économique et sociale. Les dirigeants du Royaume-Uni n’auraient alors d’autres solutions que de se rapprocher de l’UE. Il faut en particulier renégocier la totalité des accords commerciaux pour le Royaume-Uni ; des accords commerciaux qui étaient précédemment entièrement gérés par Bruxelles. Pendant la période de négociation, la conjoncture pourrait être amenée à se modifier soit en bien soit en mal. Si l’économie britannique devait se détériorer l’opinion pourrait alors changer et les dirigeants contraints de rechercher un accord très proche de la situation actuelle voir même de demander l’annulation du Brexit (on a déjà vu des pays qui changer d’opinion voire même des pays qui n’en tenaient pas compte !) Il faut aussi noter qu’il n’y a pas forcément unanimité sur les positions du commissaire français européen Barnier qui souhaite un Brexit dur. Certains pays du Nord, l’Allemagne en particulier pourrait peser pour éviter la rupture avec le Royaume-Uni. À terme pour envisager un Brexit dur il faudrait que l’économie britannique obtienne des résultats significativement supérieurs à ceux de l’union européenne donnant ainsi raison à ce qui voulaient t la rupture. Si c’était le contraire alors tout est envisageable y comprit l’annulation du Brexit. En attendant, cette longue période de négociation va surtout créer de l’instabilité et contrairement à ce qu’affirment certains médias, les bourses sont loin d’avoir encore digéré le vote britannique. À cela il faut aussi ajouter des considérations internes notamment le refus de l’Irlande de quitter l’euro et l’union européenne, aussi les velléités d’indépendance de l’Écosse voire du pays de Galles autant d’éléments externes et internes qui permettent de penser qu’on est loin d’avoir dirigé le vote du Brexit. Theresa May, Premier ministre britannique. (Crédits : Reuters)Après neuf mois de préparatifs, Theresa May a donc lancé mercredi les négociations sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne avec de grandes ambitions et un projet qui, espère-t-elle, lui permettra d’obtenir un divorce bien plus avantageux que beaucoup ne prédisent.