Pétrole : le Brent vers les 100 $ ?
Le baril de pétrole ne cesse d’augmenter, hier mercredi il a fini à environ 90 $ pour le Brent. Précédemmentn le mouvement haussier du pétrole était justifié par la reprise économique mondiale. Cela avait d’ailleurs amené l’OPEP a continué de gérer le contingentement en tenant compte de cette conjoncture. En réalité, la reprise en 2022 semble moins importante que prévu et le FMI a d’ailleurs révisé à la baisse ses prévisions pour l’activité mondiale.
Du coup, pour tenter d’expliquer le mouvement continu de hausse, les experts indiquent que le phénomène de progression du prix du pétrole provient aussi largement de la situation géopolitique et notamment des événements à la frontière entre la Russie et l’Ukraine. Des événements qui ont nettement nourri les tensions entre Poutine et les États-Unis.
«Le marché intègre le risque de nouveaux épisodes géopolitiques à la frontière russo-ukrainienne », a pointé, dans une note, Bart Melek, responsable de la stratégie matières premières chez TD Securities.
Une explication qui n’est pas totalement fausse mais certainement insuffisante pour comprendre la hausse continue du pétrole depuis des semaines et des mois.
En effet c’est aussi le résultat de la politique monétaire. Les banques centrales ont en fait fait tourner la planche à billets et déversé des sommes considérables de liquidités. Du coup, les monnaies se sont trouvées dévaluées et les pays producteurs de pétrole mais aussi de matières premières ont réajusté leur prix. Des hausses qui ensuite se répercutent et contaminent l’ensemble des économies.
Bref l’amortissement de la politique monétaire accommodante se fait comme d’habitude par l’inflation et la dévaluation de fait des monnaies.
Fin décembre 2019, le prix du baril était autour de 60 $ ( Un niveau particulièrement bas), il est passé aujourd’hui à 90 $ et pourrait tendre vers les 100 $. Un phénomène qui découle aussi du décalage entre la valeur réelle des monnaies et la richesses produites. Aujourd’hui la dynamique de hausse est sans doute excessive mais même si comme c’est probable le prix du baril retrouve des niveaux de prix plus modérés, il intégrera l’inflation générée par la politique monétaire très généreuse. Le pétrole aura du mal à redescendre sous les 80 $.