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Macron: Un président sans boussole après son initiative politique ratée de Saint-Denis

Macron: Un président sans boussole après son initiative politique ratée de Saint-Denis

L’initiative politique d’ampleur annoncé par Macron qui doit se tenir à Saint-Denis finit en eau de boudin. Du coup lundi le chef de l’État a fait part de sa colère à la fois vis-à-vis du parti des « républicains » et du parti socialiste. La pseudo grande initiative annoncée par le chef de l’État va donc se réduire essentiellement à une confrontation entre les macronistes et le « front national ». Ce n’était pas vraiment l’objectif de départ ! Un papier des « écho »s qui n’est pas un journal spécialement gauchiste évoque le flou de la politique actuelle du président.

par Par Cécile Cornudet dans « les Echos »

Après LFI, ce sont le PS puis Les Républicains qui déclinent l’invitation de vendredi. Dire non à Macron pour paraître un opposant résolu. Je suis toujours à gauche, tente de signifier le parti d’Olivier Faure, malgré ses prises de distances avec Jean-Luc Mélenchon. Je suis toujours à droite, signifie en écho celui d’Eric Ciotti, alors que la droite sénatoriale vient d’approuver le projet de loi immigration. Qui est pris peut aussi prendre, tentent les deux anciens partis de gouvernement. Mais est-ce vraiment de leur intérêt ? Rien n’est moins sûr.

Outre l’échange promis sur l’actualité internationale, tout sauf mineure en ce moment, Emmanuel Macron veut mettre sur la table un élargissement du champ du référendum aux questions de société, soit une revendication de longue date des LR qui rêvent d’une consultation sur l’immigration. Si annonce il y a, ce sera donc sans eux.

Il se dit également ouvert à un accès facilité au référendum d’initiative partagée (RIP) comme le souhaite le Parti socialiste. Là encore, si la rencontre de vendredi progresse, les socialistes ne seront pas là pour dire « c’est grâce à nous ».

Qui reste-t-il dès lors à ces « rendez-vous » d’Emmanuel Macron ? Un cénacle rétréci à Jordan Bardella (RN), Fabien Roussel (PCF), Marine Tondelier (Les Ecologistes), Hervé Marseille (Union des démocrates et indépendants) et les têtes de la majorité Stéphane Séjourné, Edouard Philippe, François Bayrou, auxquels sont associés les présidents des deux assemblées. « L’initiative politique d’ampleur », comme l’avait appelée le chef de l’Etat, est devenue riquiqui.

« Les absents ont tort », balaye l’Elysée, en espérant qu’ils changeront d’avis d’ici à vendredi. Mais les absents jettent une lumière crue sur l’initiateur des agapes. Le moment est compliqué. Le « jus » de la fin août a disparu, s’inquiète une partie de la Macronie. Au début du premier quinquennat, le président inondait ses proches d’un SMS récurrent : « Comment tu sens les choses ? ». Désormais c’est entre eux qu’ils échangent cette question : « Tu comprends ce que fait Macron ? ».

Sur le conflit Israël-Hamas (Edouard Philippe), sur son absence dans la manifestation contre l’antisémitisme, sur la suite des réformes (Bruno Le Maire), sur le devenir de la loi fin de vie (l’aile gauche), sur sa ligne en matière d’immigration, une même interrogation : où va-t-il ?

L’Etat actionnaire sans boussole

L’Etat actionnaire sans boussole 

De la perte de notre savoir-faire industriel dans le nucléaire aux injonctions contradictoires dans le domaine ferroviaire, Vincent de La Vaissière, le président du cabinet de conseil VcomV, détaille les errements de l’interventionnisme étatique dans la gestion des entreprises publiques. ( Le Monde) .

 

De façon plus large faute de perspectives claires et au nom du pragmatisme néo libéral, on a laissé au seul marché le soin d’orienter et de réguler. Le seul problème c’est que le marché ne s’intéresse qu’à l’intérêt financier à court  terme et ne prend pas en compte des champs d’intérêt généraux qui doivent se gérer sur des dizaines d’années NDLR

 

Il y a un paradoxe concernant l’Etat actionnaire. En pleine crise due au Covid-19, il s’est mobilisé, de façon efficace et rapide, avec des moyens exceptionnels, pour se porter au secours d’entreprises en difficulté (Air France et SNCF, notamment), mais cette mobilisation réussie ne peut faire oublier ses errements, des décennies durant, à l’égard de nos fleurons publics.

Un pays qui perd son savoir-faire industriel dans le nucléaire, qui ne modernise pas ses voies ferrées au détriment de la sécurité de ses voyageurs, qui soutient sa compagnie aérienne à bout de bras sans résultat manifeste, est un pays en déclin. Pourquoi en est-on arrivé là ?

Première responsabilité, celle de l’« Etat chasseur de têtes », qui, trop longtemps, a désigné des dirigeants tout à fait respectables, pour Air France ou EDF par exemple, mais qui n’étaient pas taillés pour la fonction. S’agissant de notre compagnie aérienne, pourquoi avoir tant tardé pour nommer un spécialiste de l’aérien, Ben Smith, à sa tête ?

Deuxième responsabilité, celle de l’« Etat injonctions contradictoires », qui ballotte ses entreprises publiques au gré d’agendas politiques de court terme : 2017, arrêt du tout-TGV ; 2021, relance des TGV ; 2017, [Emmanuel Macron a déclaré :] « ce n’est pas bon d’avoir 75 % de notre énergie électrique qui dépend du nucléaire », 2021, « c’est une chance historique ».

Troisième responsabilité, celle de l’« Etat injonctions douloureuses », qui impose des investissements de service public (Orange), des reprises d’entreprises (EDF) voire des pertes de recettes (EDF), sans permettre d’aller de l’avant à travers des opérations stratégiques (Orange-Bouygues et Renault-Fiat Chrysler Automobiles). Pendant des années, EDF a dû s’endetter pour servir un dividende destiné à faire les fins de mois de l’Etat actionnaire au lieu d’investir dans son outil industriel. Quant à la relance du nucléaire, l’entreprise est à ce point fragilisée que c’est comme si l’on demandait à un cheval fourbu de courir le Prix de l’Arc de triomphe.

Quatrième responsabilité, celle de dirigeants d’entreprises publiques qui n’ont pas été assez déterminés pour tordre le bras à l’Etat actionnaire lorsqu’il faisait preuve de procrastination. « Fermer sa gueule » ou, si ça veut l’ouvrir, « démissionner » ? Pour un Christian Blanc, parti en 1997, faute d’avoir obtenu la privatisation d’Air France, combien d’autres ont manqué de courage ?

Edgar Morin nous avertit : « Quand l’immédiat dévore, l’esprit dérive » ; il en va de même pour l’interventionnisme étatique : lorsque le gouvernement actionnaire dévore du court terme, mange des dividendes, croque des PDG…, c’est l’Etat actionnaire qui dérive, car c’est lui qui manque à sa mission d’Etat stratège.

La boussole perdue de la promesse républicaine

 La boussole perdue de la promesse républicaine

 « Alors que le gouvernement a récemment annoncé une série de mesures pour favoriser l’égalité des chances, adoptons des mesures fortes pour la jeunesse et sortons des dogmes en considérant les entreprises du privé comme des partenaires pour nos quartiers » par Lucas Elalouf , délégué général de Solidarités 18 dns l’Opinion.

 

Lucas Elalouf

 

 

La pandémie et ses conséquences économiques et sociales ont accentué, et sans doute durablement, les inégalités et la fracture sociale dans les quartiers les plus en difficulté, touchant en particulier la jeunesse.

Là où en moyenne un habitant sur trois a moins de 25 ans, l’horizon des possibles est bien trop souvent restreint, par manque d’incarnation et par un sentiment de fatalité qui doit nous alarmer : entendre une jeune fille de 16 ans dire qu’elle ne souhaite pas continuer dans une filière générale parce qu’elle n’a pas confiance en elle, qu’elle croit ne pas avoir le patronyme qui convient ou venir du « bon coin » est une blessure que nous devons panser.

Lorsque ces phénomènes se produisent, et c’est peut-être l’un des maux les plus ancrés dans ces quartiers, alors c’est l’échec même de la promesse républicaine.

Egalité des chances. Le récent dispositif « prépa talent », qui dote d’une bourse importante (4 000 euros à la rentrée 2021) les jeunes désireux de préparer les concours de la fonction publique, contribue à encourager les plus éloignés du monde des études à avoir les mêmes moyens que d’autres, plus privilégiés.

C’est une mesure qui va dans le bon sens, mais ne faudrait-il pas élargir ces dispositifs à toutes les classes préparatoires ?

Ce serait là une aide précieuse pour les jeunes qui veulent s’émanciper et se réaliser au moyen d’une école de commerce, par exemple.

Il faut aussi penser au cadre de travail qui doit permettre aux jeunes d’étudier dans des conditions sereines, bénéficier d’un environnement calme et d’une entraide collective stimulante. Les bibliothèques sont peu nombreuses dans ces quartiers, et avec des horaires trop limités. Pensons donc à des solutions pragmatiques : par exemple des partenariats avec des entreprises qui bénéficient d’espace dans leurs locaux, avec des écoles qui disposent de salles vides ou encore avec des associations qui peuvent accueillir les jeunes qui veulent étudier dans de bonnes conditions avec des horaires larges. (*)

Actions solidaires. Si les quartiers les plus en difficultés continuent à résister aux conséquences sociales engendrées par la pandémie, c’est aussi grâce à l’action de leurs jeunes habitants. Beaucoup se sont organisés, avec l’aide d’associations ou spontanément entre eux, pour y assurer une présence quotidienne affirmant la solidarité comme valeur centrale.

Ces actions solidaires ont d’abord été rendues possible grâce à ces jeunes, moteurs de ces véritables entreprises solidaires florissantes. Ils doivent désormais l’être pour le pays tout entier, car la République ne peut se passer d’une telle force d’entraînement et de telles énergies.

Investir nos quartiers par l’économie. Les forces économiques, à l’approche de la nécessaire et attendue relance, doivent pouvoir compter sur ces jeunes, d’autant plus que ces énergies locales s’accompagnent encore, plus qu’ailleurs, d’une réelle fibre entrepreneuriale, parfois ralentie par le manque d’incarnation d’entreprises issues de ces quartiers.

Pour lutter contre le chômage de masse, ouvrons davantage le dispositif des « zones franches urbaines » en le généralisant aux territoires urbains en difficulté

Des dispositifs existent ou ont été amplifiés, comme les « emplois francs + » qui encouragent les entreprises à recruter des jeunes de moins de 26 ans issus des quartiers prioritaires en revalorisant à la hausse la prime aux employeurs lors d’un recrutement. Cela va dans le bon sens, mais allons plus loin !

Généralisons l’éligibilité des quartiers prioritaires au dispositif des « zones franches urbaines » : elles sont aujourd’hui bien trop limitées avec seulement 100 quartiers éligibles en France. Ce dispositif permet aux entreprises qui s’installent dans les quartiers prioritaires d’être exonérées d’impôt sur les bénéfices durant les 5 premières années, en contrepartie d’un recrutement à hauteur de 50 % de salariés issus de ces quartiers.

Pour lutter contre le chômage de masse, ouvrons davantage ce dispositif en le généralisant aux territoires urbains en difficulté.

Les entreprises partenaires. Aussi, permettons aux moyens et grands groupes d’investir dans ces quartiers, et si l’exonération d’impôt ne peut, pour eux, devenir la norme, proposons-leur des avantages fiscaux attractifs lorsqu’ils s’y installeront et recruteront.

Allons créer ce choc économique salvateur pour nos quartiers. Ce sera bien sûr un effort fiscal conséquent au bénéfice des entreprises qui joueront le jeu, mais aussi un réel investissement pour l’avenir de notre jeunesse et pour l’avenir du pays tout entier ; un pari que les leaders économiques ne peuvent prendre que si les politiques impulsent ce mouvement en créant les dispositions législatives et fiscales nécessaires.

Les solutions pour nos quartiers existent, mais le temps est venu de prendre des risques pour bouleverser, enfin, la donne.

La crise sociale que nous traversons doit être l’occasion de tenter ce pari ambitieux. Cela est plus que jamais nécessaire pour nos quartiers, pour la France et pour l’idée même que nous nous faisons de la République.

Lucas Elalouf est délégué général de Solidarités 18




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