Archive pour le Tag 'boursière'

Valorisation boursière : Renault passe devant Nissan

Valorisation boursière : Renault passe devant Nissan

 

Progressivement les liens économiques entre Renault et Nissan se distendent comme la coopération technique. Nissan se rapproche d’ailleurs maintenant de Toyota et Renault se débarrasse de ses participations dans Nissan. Finalement le divorce aura surtout profité à Renault qui passe enfin devant Nissan en matière de valorisation boursière. 
Le constructeur français est désormais valorisé 16 milliards de dollars en Bourse selon Bloomberg, soit 1 milliard de plus que son partenaire japonais. Une inversion des positions résultant des bons résultats enregistrés par Renault ces derniers mois.

La valorisation boursière de Renault dépasse désormais celle de Nissan, après avoir été à la traîne pendant la quasi-totalité de leur association, qui a débuté en 1999.

Un renversement symbolique. La valorisation boursière de Renault dépasse désormais celle de Nissan, après avoir été à la traîne pendant la quasi-totalité de leur association, qui a débuté en 1999.

La marque au losange vaut désormais 15 milliards d’euros (16 milliards de dollars), soit environ 1 milliard de plus que le groupe japonais, a relevé lundi l’agence Bloomberg. Un inversement des positions bâti sur les bons résultats boursiers de Renault ces derniers mois. Depuis le début de l’année, son titre s’est apprécié de 37 %. Sur les six derniers mois, la progression atteint même 42 %.

Une correction boursière mais quand ? ( Saxo Banque)

Une correction boursière mais quand ? ( Saxo Banque)

Il y a des semaines voire des mois que certains prédisent une correction sévère de la bourse. Pas étonnant les marchés financiers sont complètement déconnectés des réalités de la conjoncture tout autant que les grandes évolutions à venir. Les masses de liquidités déversées par les banques centrales ont aussi été utilisées pour la spéculation.

D’une certaine façon , il y a déjà longtemps que les marchés financiers sont devenus fous et que leur pathologie est gérée régulièrement à coup de crises. Des crises plus ou moins provoquées dans les gros investisseurs qui retirent leurs billes au détriment des petits porteurs. Les rapports  entre la situation réelle des entreprises et la valeur des actions sont de plus en plus distendus. Il suffit par exemple d’une rumeur concernant l’éventualité d’un traitement ou d’un vaccin concernant le Coronavirus pour que la capitalisation boursière d’une industrie pharmaceutique augmente de centaines de millions voire de plusieurs milliards avant de se dégonfler en raison d’une autre rumeur.

 

Mais l’écart entre les fondamentaux des entreprises et les marchés financiers comportent de plus en plus de risques. Ainsi des signes de tension apparaissent sur le marché obligataire, en particulier aux Etats-Unis, en raison d’inquiétudes sur les perspectives de l’économie américaine, écrit Christopher Dembik, responsable de la recherche macroéconomique pour la banque danoise, dans une note publiée vendredi.

“L’histoire nous enseigne que les investisseurs obligataires ont plus souvent raison que les investisseurs actions”, écrit-il. “Dit autrement, le risque d’avoir une correction boursière au S2, potentiellement avant l’élection américaine (de novembre), est important, a fortiori si, comme nous l’anticipons, le scénario d’un rebond en V de l’économie ne se matérialise pas.”

En Bourse, où seuls les indices américains sont repassés en territoire positif depuis le début de l’année, les tendances d’avant la crise se sont accentuées avec un repli massif des investisseurs sur les entreprises cotées en position de monopole ou de quasi-monopole, souligne-t-il avant d’insister sur le poids des géants de la technologie sur le Nasdaq.

“Au cours des derniers mois, nous avons assisté à une rotation vers les valeurs de croissance et les valeurs liées à la consommation qui sont généralement plus résistantes que les autres en période de récession”, un phénomène particulièrement marquant aux Etats-Unis et dans les pays émergents, lit-on dans la note.

Les inquiétudes concernant une éventuelle correction boursière se fondent aussi sur d’évolution possible des fondamentaux économiques : croissance, emploi, prix de l’énergie, évolution des échanges internationaux. Les bulles des marchés financiers sont potentiellement nombreuses, le marché obligataire bien sûr mais aussi le marché des actions, le marché immobilier, le marché des changes etc. Le déversement de centaines et de centaines de milliards par les banques centrales, nécessaires au soutien de l’économie, viennent cependant par leur ampleur brouiller  les évaluations.

Marchés financiers : crainte d’une pandémie ou tout simplement crise boursière

Marchés financiers : crainte d’une pandémie ou tout simplement crise boursière

 

Le Coronavirus serait responsable des chutes brutales et significatives  des bourses du monde entier. Le virus a bon dos dans la mesure où tous les fondamentaux pouvaient permettre de penser qu’un jour ou l’autre on assisterait à une très grande prise de bénéfice et que les cotations s’écroulaient. Il y a d’abord une situation économique qui s’inscrit dans une tendance baissière très inquiétante avec des croissances qui vont à peine atteindre 1 %. Une activité économique en Chine qui va baisser d’au moins un point, de même qu’aux États-Unis. Ensuite, il y a la conjoncture financière avec un endettement particulièrement dangereux qui a maintenu en vie de nombreuses d’entreprises structurellement particulièrement fragiles.

Même le système financier est en cause, il a prêté à tour de bras de manière irresponsable. L’immobilier pourrait bien être une nouvelle fois l’étincelle qui provoque l’incendie. Le Coronavirus a joué le rôle de cette étincelle en réveillant les investisseurs sur le fait que les indices ne peuvent pas monter au ciel. Alors dans la période récente et notamment au cours de l’année passée, les bourses ont complètement ignoré les fondamentaux et ont participé au renforcement d’une énorme dynamique spéculative. Encore une fois, les exceptionnels rendements étant complètement décalés non seulement de l’activité économique mais aussi des résultats des entreprises. Sans parler des perspectives très grises pour 2020 voire 2021.

L’épidémie de coronavirus est venue troubler la sérénité de marchés financiers trop longtemps habitués à voir les banques centrales voler à leur secours, souligne Nick Clay, gérant actions mondiales chez Newton Investment Management (BNY Mellon IM). L’épidémie de coronavirus est venue troubler la sérénité de marchés financiers trop longtemps habitués à voir les banques centrales voler à leur secours, souligne Nick Clay, gérant actions mondiales chez Newton Investment Management (BNY Mellon IM).

Après avoir réagi modérément pendant des semaines aux nouvelles venues de Chine, les indices boursiers piquent du nez un peu partout depuis plusieurs séances, s’approchant dangereusement de la correction, à savoir un repli de plus de 10% par rapport à leurs récents plus hauts – souvent des records absolus.

“Le marché s’était mis dans une situation dans laquelle il ignorait toutes les mauvaises nouvelles en misant sur le fait que les banques centrales allaient continuer pour toujours de baisser les taux et d’imprimer de l’argent si nécessaire”, déclare Nick Clay, gérant actions mondiales chez Newton Investment Management (BNY Mellon IM)  à Reuters. “Il a longtemps considéré le coronavirus de cette manière jusqu’à ce qu’il mette à se propager plus vite que prévu hors de Chine.”

Les investisseurs ont également pris conscience du fait que les fermetures d’usines en Chine auraient un impact non négligeable sur les chaînes d’approvisionnement à l’échelle mondiale, un phénomène qu’ils avaient sous-estimé dans un premier temps, ajoute le gérant.

“C’est un signal d’alarme qui enterre la promesse d’une accélération de la croissance économique, dont le marché a besoin pour justifier des valorisations extrêmement tendues”, dit-il.“Ce que l’on voit aussi souvent avec de genre de phénomène, c’est que les entreprises s’en servent comme de l’excuse parfaite pour abaisser leurs prévisions de bénéfice”, ajoute-t-il.

Les attentes des investisseurs étant fortes en raison des niveaux de valorisation, la capacité du marché à encaisser de mauvaises nouvelles du côté des résultats et des prévisions est assez limitée, souligne le gérant.

“Ce n’est pas surprenant dans ces conditions de voir des mouvements assez violents sur les indices boursiers”, dit-il.

La suite dépendra naturellement de la durée de l’épidémie et de l’ampleur de sa propagation, avec en outre un amortissement possible du choc sur les marchés grâce à la réactivité des banques centrales, mais seulement à court terme, estime le gérant.

“Après 10 ans d’assouplissement quantitatif, un marché aveuglé en était arrivé à penser que les largesses des banques centrales n’avaient d’autre but que de soutenir la valorisation des actifs risqués”, argumente Nick Clay.

“Mais un message assez clair commence à se faire entendre de la part de la classe politique, que ce soit des démocrates aux Etats-Unis ou même des conservateurs au Royaume-Uni, qui dit que la prochaine vague d’assouplissement qualitatif ne sera pas pour le marché mais pour l’économie réelle, pour les gens”, dit-il.

Le marché va devoir, selon lui, s’habituer au fait que la fiscalité sur les entreprises va augmenter, de même que le coût de leur dette, et que la politique monétaire servira en priorité à financer les dépenses budgétaires des gouvernements.

“Quand les valorisations sont aussi tendues, ce n’est pas bon de voir une pression sur les marges. C’est quelque chose que le marché n’a pas correctement intégré”, fait valoir le gérant.

“C’est pourquoi nous nous dirigeons certainement vers une forme de rotation et probablement une correction, avec le retour de la volatilité et une remise à niveau du prix des actifs”, dit-il.

Cette rotation devrait pénaliser en premier lieu les valeurs de croissance pure, à commencer par les géants de la technologie, au profit des valeurs de croissance plus cycliques et exposées à la consommation comme le luxe et la distribution, estime Nick Clay.

“Les techs seront en première ligne si l’attitude des gouvernements change à leur égard et si la fiscalité qui leur est imposée devient plus forte”, dit-il.

Or ces valeurs, dont les stars s’appellent Apple, Microsoft ou encore Alphabet, pèsent de tout leur poids sur les indices et génèrent des flux considérables par le biais de la gestion indicielle.

“Cela pourrait jouer un rôle d’amplification dans l’éventualité d’une correction”, dit le gérant. “Apple est pratiquement dans tous les ETF et sera particulièrement vulnérable si les flux s’inversent”.

“L’épidémie de coronavirus a remplacé les guerres commerciales, provoquant la panique sur les marchés financiers mondiaux qui craignent désormais un choc sur l’économie mondiale”, résume Ritu Vohora, directeur de l’équipe actions chez M&G.

“Les niveaux records et les valorisations élevées des marchés boursiers rendent les marchés plus vulnérables aux chocs économiques et aux déceptions en matière de bénéfices”, ajoute-t-il.

 

 

Les formes de criminalité boursière

Les formes de criminalité boursière  

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Trois principales infractions boursières ont été décelées par l’autorité des marchés boursiers (AMF) le délit d’initié, la manipulation de cours et la diffusion de fausse information d’après  Jean-Jacques Quisquater, Université de Louvain, et Charles Cuvelliez, Université de Bruxelles.( Dans la Tribune)

 » On pourrait dire, à lire cette étude de l’AMS, que le délit d’initié est de moins en moins réservé aux initiés : lors d’un fusion-acquisition, explique par exemple l’AMF, toute une chaîne d’acteurs se met en place pour la réaliser. Chaque acteur, banque-conseil, cabinet d’avocats ou cabinet comptable, consultants, le régulateur, les diffuseurs d’informations financières, les agences de relations publiques et même des bureaux de traductions sont autant de portes d’entrée supplémentaire, pendant l’opération, pour un hacker qui peut se procurer des informations privilégiées sur la fusion/acquisition. Plusieurs cas concrets sont cités par l’étude où chaque fois un acteur différent a pu être pénétré avec succès. Le phishing reste la manière la plus simple et la plus efficace de pénétrer le maillon faible car il y en a souvent un dans cette longue chaîne. Les diffuseurs d’informations sont par exemple vulnérables puisque on peut y placer des annonces à l’avance avec une date d’embargo. L’AMF mentionne que des fuites de données antérieures, même des années avant, peuvent être exploitées plus tard pour du spearphising (phishing personnalisé) particulièrement efficace : le mail mentionne des informations si « historiques » qu’on a de la peine à croire qu’elles ne sont pas légitimes. Ce phishing peut aussi prendre la forme d’un mail venant d’un des acteurs impliqués dans l’opération de fusion-acquisition à un autre acteur dont on a toutes les raisons de croire qu’ils sont légitimes car qui d’autre est au courant, se dira-t-on. L’AMF met aussi en garde contre les nouveaux comportements numériques des entreprises, comme l’utilisation d’Office 365, l’usage du cloud ou l’utilisation d’objets connectés liés au laptop sur lequel on travaille. Sans familiarité avec ces nouveaux usages, des comportements dangereux, involontaires et exploitables se développeront.

Les manipulations de cours ont, elles, lieu par la prise de contrôle de comptes de traders de particuliers, même en petit nombre, pour donner des tendances au marché via un comportement coordonné de ces comptes piratés, comprend-t-on, sur des actions peu liquides ou des penny stocks dont les cours peuvent varier rapidement avec quelques dizaines d’acheteurs. C’est la technique du pump & dump. En Asie, les autorités ont même peur des activités de trading qui vont se faire de plus en plus sur des interfaces non dédiées comme les messageries instantanées ou les réseaux sociaux. L’AMF met en avant le problème de la sécurisation, plus vaste qu’imaginé, des applications de comptes de trading des acteurs non bancaires. Ce sont surtout les applications de trading mobile qui sont peu sécurisées (certaines données envoyées au serveur ne sont même pas chiffrées a repéré une étude).

Enfin, il y a aussi le risque futur de manipulation des cours via un piratage des algorithmes de trading qui occupent déjà 50 % à 80 % des échanges quotidiens sur certaines classes d’actifs. Il y a aussi le risque de manipulations d’algorithmes d’intelligence artificielle via des données volontairement erronées et orientées au profit de certains.

La diffusion de fausses informations est sans doute l’attaque le plus facile à mettre en œuvre : elle nécessite peu de moyens et est facilement anonyme (utilisation d’un wifi public, du réseau TOR…) et ce d’autant plus que l’enregistrement de noms de domaine et l’hébergement de sites inernet qui servent à diffuser l’information ne brillent pas, rappelle l’AMF, par leurs précautions quant à celui qui les ouvre (sans compter la durée de conservation de ces informations qui est faible). Quand il y a une enquête, elle aboutit le plus souvent en regardant plutôt les transactions boursières que laissent les criminels qui ont diffusé les fausses informations et qui veulent en tirer bénéfice (quid alors quand ce sont des activistes qui ont lancé les rumeurs, sans appât du gain). Les enquêtes sont internationales par nature, ce qui les complique puisque, selon le pays, les pouvoirs d’investigation des autorités ou des régulateurs sont différents. Seuls les coupe-circuit des Bourses permettent de limiter les mouvements trop importants en capitalisation boursière qui en résultent.

Pour l’AMF, la chaîne de diffusion des informations financières doit être sérieusement revue et contrôlée (au sens, comprend-t-on, de l’assurance-qualité) : il y a tellement d’intervenants qu’on n’en arrive à ne plus savoir qui est habilité à diffuser une information correcte et quand. Il faudrait clarifier le canal officiel de diffusion de l’information financière et renforcer la sensibilisation des agences de presse pour éviter le piratage en amont (réception d’un faux communiqué de presse considéré à tort comme vrai) ou en aval (diffusion d’un faux communiqué injecté dans les systèmes d’information même de l’agence de presse). De ce point de vue, Twitter tient le pompon. L’AMF relève à juste titre combien les gens sur des réseaux comme Twitter ont tendance à plus vite relayer du faux sensationnaliste que du vrai. Il y a, en plus, dit l’AMF, des algorithmes spécifiques qui collectent le contenu circulant sur les médias sociaux pour pouvoir réagir très vite en cas d’information cruciale. Ces algorithmes de lecture automatisée sont sensibles aux fausses informations plus que les humains, le filtrage par ces derniers reste essentiel.

L’AMF remarque enfin qu’il existe, au-delà de la diffusion de fausses informations directement liées à une société pour en influencer le cours de Bourse, quantité d’autres voies pour arriver à ces mêmes fins. Et de citer tous les indicateurs qui influencent la Bourse comme les indices de matières premières, la confiance des ménages MCSI (calculé par l’université de Michigan puis transmis à Thomson Reuters), les conditions météorologiques… Enfin, les deepfakes représentent le défi le plus aigu : comment distinguer un deepfake du président de la FED qui fait une annonce sur les taux.

L’AMF se penche aussi sur les coûts de la cybercriminalité boursière. Le FMI, explique-t-elle, estime que 90 % des coûts d’une cyberattaque sont de nature indirecte dont 75 % liés au départ de clients suite à la perte de réputation. La perte d’information stratégique et la reconstruction d’un nouveau système de production sont les deux autres composantes principales des coûts indirects. Les coûts directs, comme ceux liés à l’investigation forensique, à l’aide juridique, à la remédiation et l’amélioration des systèmes touchés, à l’assistance aux clients, à la perte éventuelle de revenu court terme sont peut-être facilement quantifiables mais ils ne représentent pas la majeure proportion des coûts.

Autre facteur tangible : la chute du cours en Bourse des sociétés cotées. Elle oscille entre 1% et 5% dès la divulgation de l’attaque. Les sociétés qui annoncent elles-mêmes une cyberattaque subissent une chute de leur cours plus petite par rapport à une divulgation qui ne vient pas d’elle. Etre pris sur le fait n’est pas une bonne chose, la morale est presque sauve (vive le RGPD !). Enfin, il faut attendre 45 jours pour que le cours récupère son niveau initial.

Si on a très peu de recul en termes de données historiques, l’obligation de rapporter des attaques avec toute une série de réglementations qui arrive, sanctions financières à la clé, la souscription aux cyber-assurances va permettre d’avoir des données fiables dans les années à venir et mettre fin à l’à peu près dans les estimations de l’impact des cyberattaques.

Comme le mentionne l’AMF, une autre étude plus générale devra être réalisée dans le contexte des ICO et des cryptomonnaies. On pourrait aussi y ajouter le sujet du blanchiment d’argent qui n’a pas été examiné. »

La criminalité boursière

La criminalité boursière  

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Trois principales infractions boursières ont été décelées par l’autorité des marchés boursiers (AMF) le délit d’initié, la manipulation de cours et la diffusion de fausse information d’après  Jean-Jacques Quisquater, Université de Louvain, et Charles Cuvelliez, Université de Bruxelles.( Dans la tribune)

 » On pourrait dire, à lire cette étude de l’AMS, que le délit d’initié est de moins en moins réservé aux initiés : lors d’un fusion-acquisition, explique par exemple l’AMF, toute une chaîne d’acteurs se met en place pour la réaliser. Chaque acteur, banque-conseil, cabinet d’avocats ou cabinet comptable, consultants, le régulateur, les diffuseurs d’informations financières, les agences de relations publiques et même des bureaux de traductions sont autant de portes d’entrée supplémentaire, pendant l’opération, pour un hacker qui peut se procurer des informations privilégiées sur la fusion/acquisition. Plusieurs cas concrets sont cités par l’étude où chaque fois un acteur différent a pu être pénétré avec succès. Le phishing reste la manière la plus simple et la plus efficace de pénétrer le maillon faible car il y en a souvent un dans cette longue chaîne. Les diffuseurs d’informations sont par exemple vulnérables puisque on peut y placer des annonces à l’avance avec une date d’embargo. L’AMF mentionne que des fuites de données antérieures, même des années avant, peuvent être exploitées plus tard pour du spearphising (phishing personnalisé) particulièrement efficace : le mail mentionne des informations si « historiques » qu’on a de la peine à croire qu’elles ne sont pas légitimes. Ce phishing peut aussi prendre la forme d’un mail venant d’un des acteurs impliqués dans l’opération de fusion-acquisition à un autre acteur dont on a toutes les raisons de croire qu’ils sont légitimes car qui d’autre est au courant, se dira-t-on. L’AMF met aussi en garde contre les nouveaux comportements numériques des entreprises, comme l’utilisation d’Office 365, l’usage du cloud ou l’utilisation d’objets connectés liés au laptop sur lequel on travaille. Sans familiarité avec ces nouveaux usages, des comportements dangereux, involontaires et exploitables se développeront.

Les manipulations de cours ont, elles, lieu par la prise de contrôle de comptes de traders de particuliers, même en petit nombre, pour donner des tendances au marché via un comportement coordonné de ces comptes piratés, comprend-t-on, sur des actions peu liquides ou des penny stocks dont les cours peuvent varier rapidement avec quelques dizaines d’acheteurs. C’est la technique du pump & dump. En Asie, les autorités ont même peur des activités de trading qui vont se faire de plus en plus sur des interfaces non dédiées comme les messageries instantanées ou les réseaux sociaux. L’AMF met en avant le problème de la sécurisation, plus vaste qu’imaginé, des applications de comptes de trading des acteurs non bancaires. Ce sont surtout les applications de trading mobile qui sont peu sécurisées (certaines données envoyées au serveur ne sont même pas chiffrées a repéré une étude).

Enfin, il y a aussi le risque futur de manipulation des cours via un piratage des algorithmes de trading qui occupent déjà 50 % à 80 % des échanges quotidiens sur certaines classes d’actifs. Il y a aussi le risque de manipulations d’algorithmes d’intelligence artificielle via des données volontairement erronées et orientées au profit de certains.

La diffusion de fausses informations est sans doute l’attaque le plus facile à mettre en œuvre : elle nécessite peu de moyens et est facilement anonyme (utilisation d’un wifi public, du réseau TOR…) et ce d’autant plus que l’enregistrement de noms de domaine et l’hébergement de sites inernet qui servent à diffuser l’information ne brillent pas, rappelle l’AMF, par leurs précautions quant à celui qui les ouvre (sans compter la durée de conservation de ces informations qui est faible). Quand il y a une enquête, elle aboutit le plus souvent en regardant plutôt les transactions boursières que laissent les criminels qui ont diffusé les fausses informations et qui veulent en tirer bénéfice (quid alors quand ce sont des activistes qui ont lancé les rumeurs, sans appât du gain). Les enquêtes sont internationales par nature, ce qui les complique puisque, selon le pays, les pouvoirs d’investigation des autorités ou des régulateurs sont différents. Seuls les coupe-circuit des Bourses permettent de limiter les mouvements trop importants en capitalisation boursière qui en résultent.

Pour l’AMF, la chaîne de diffusion des informations financières doit être sérieusement revue et contrôlée (au sens, comprend-t-on, de l’assurance-qualité) : il y a tellement d’intervenants qu’on n’en arrive à ne plus savoir qui est habilité à diffuser une information correcte et quand. Il faudrait clarifier le canal officiel de diffusion de l’information financière et renforcer la sensibilisation des agences de presse pour éviter le piratage en amont (réception d’un faux communiqué de presse considéré à tort comme vrai) ou en aval (diffusion d’un faux communiqué injecté dans les systèmes d’information même de l’agence de presse). De ce point de vue, Twitter tient le pompon. L’AMF relève à juste titre combien les gens sur des réseaux comme Twitter ont tendance à plus vite relayer du faux sensationnaliste que du vrai. Il y a, en plus, dit l’AMF, des algorithmes spécifiques qui collectent le contenu circulant sur les médias sociaux pour pouvoir réagir très vite en cas d’information cruciale. Ces algorithmes de lecture automatisée sont sensibles aux fausses informations plus que les humains, le filtrage par ces derniers reste essentiel.

L’AMF remarque enfin qu’il existe, au-delà de la diffusion de fausses informations directement liées à une société pour en influencer le cours de Bourse, quantité d’autres voies pour arriver à ces mêmes fins. Et de citer tous les indicateurs qui influencent la Bourse comme les indices de matières premières, la confiance des ménages MCSI (calculé par l’université de Michigan puis transmis à Thomson Reuters), les conditions météorologiques… Enfin, les deepfakes représentent le défi le plus aigu : comment distinguer un deepfake du président de la FED qui fait une annonce sur les taux.

L’AMF se penche aussi sur les coûts de la cybercriminalité boursière. Le FMI, explique-t-elle, estime que 90 % des coûts d’une cyberattaque sont de nature indirecte dont 75 % liés au départ de clients suite à la perte de réputation. La perte d’information stratégique et la reconstruction d’un nouveau système de production sont les deux autres composantes principales des coûts indirects. Les coûts directs, comme ceux liés à l’investigation forensique, à l’aide juridique, à la remédiation et l’amélioration des systèmes touchés, à l’assistance aux clients, à la perte éventuelle de revenu court terme sont peut-être facilement quantifiables mais ils ne représentent pas la majeure proportion des coûts.

Autre facteur tangible : la chute du cours en Bourse des sociétés cotées. Elle oscille entre 1% et 5% dès la divulgation de l’attaque. Les sociétés qui annoncent elles-mêmes une cyberattaque subissent une chute de leur cours plus petite par rapport à une divulgation qui ne vient pas d’elle. Etre pris sur le fait n’est pas une bonne chose, la morale est presque sauve (vive le RGPD !). Enfin, il faut attendre 45 jours pour que le cours récupère son niveau initial.

Si on a très peu de recul en termes de données historiques, l’obligation de rapporter des attaques avec toute une série de réglementations qui arrive, sanctions financières à la clé, la souscription aux cyber-assurances va permettre d’avoir des données fiables dans les années à venir et mettre fin à l’à peu près dans les estimations de l’impact des cyberattaques.

Comme le mentionne l’AMF, une autre étude plus générale devra être réalisée dans le contexte des ICO et des cryptomonnaies. On pourrait aussi y ajouter le sujet du blanchiment d’argent qui n’a pas été examiné. »

 

Crise boursière : Trichet inénarrable !

Crise boursière : Trichet inénarrable !

Pour résumer l’ancien président de la banque centrale européenne considère que la crise est sous contrôle, la même analyse que l’actuel gouverneur de la Banque de France. Une telle irresponsabilité et une telle incompétence à ce niveau de gouvernance font froid dans le dos comme en témoigne cette déclaration de Trichet dans le JDD :
« Nous devons nous habituer à vivre dans un environnement financier extrêmement volatil. Les marchés montent et descendent brusquement en permanence. Certains pensent que nous sommes à la veille d’une nouvelle crise très grave comme en 2007-2008, d’autres y voient la correction des excès passés de valorisation de nombreux actifs. Je pense que cette seconde hypothèse est la plus probable. Mais nous devons tous, gouvernements, banques centrales, parlements et entreprises, être en alerte. Je ne crois pas au  scénario de crise financière et économique. Les banques sont plus solides et plus étroitement régulées qu’avant la faillite de Lehman Brothers » De son côté,  le gouverneur de la Banque de France  considère que la volatilité actuelle des marchés boursiers est excessive et cela en regard des fondamentaux. Du bla-bla évidemment pour ce haut fonctionnaire qui est  à l’économie ce que le McDo est à la gastronomie. La vérité est plus cruelle, ce sont les fondamentaux dégradés qui sont à l’origine de la baisse des marchés. Avec évidemment des interactions. Il est de bon ton dans certains milieux économiques d’utiliser des concepts plus ou moins abscons notamment d’origine anglo-saxonne comme le forward guidance. C’est-à-dire le bla-bla que fait une Banque centrale concernant l’orientation future de sa politique monétaire en particulier en matière d’évolution des taux. Un bla-bla largement anticipé par les acteurs économiques et qui ne fonctionne plus.-L’inefficacité du discours par exemple de la Fed ou des autres banques centrales pour faire remonter l’inflation, au-delà pour relancer la croissance. « Instruments macro prudentiels » encore une formule magique pour indiquer que les responsables de la politique monétaire ont les choses bien en main. Le gouverneur de la Banque de France fait notamment référence aux règles prudentielles imposées aux banques (renforcement des fonds propres en particulier). Le problème c’est qu’on ne connaît pas le niveau des risques de ces banques aussi bien en ce qui concerne le crédit que ses actifs en voie de pourrissement. Certes en Europe les règles ont été renforcées mais si les valeurs bancaires devaient s’écrouler dans le monde les valeurs bancaires européennes suivraient inévitablement. Cela d’autant plus qu’en France on s’est opposé sous la pression des lobbys à séparer les activités de dépôt et les activités dites d’investissement (en fait aussi de spéculation). Le gouverneur de la Banque de France ferait mieux de décrire l’état des fondamentaux plutôt que de jouer au techno de la finance. En réalité avec des mouvements de yo-yo les marchés financiers s’alignent sur des fondamentaux qui traduisent un net tassement économique et qui pourrait installer la croissance mondiale dans une perspective molle pendant plusieurs années. D’une certaine manière, le bla-bla du gouverneur de la Banque de France est contre-productif  et retarde d’autant plus les éventuelles mesures destinées à enrayer les chutes actuelles. « Les banques centrales européennes disposent des instruments macroprudentiels nécessaires pour remédier aux excès du cycle financier, adit François Villeroy de Galhau. Du bla-bla comme celui de Trichet

 

La crise boursière chinoise : «relative» d’après Ségolène !!!

La crise boursière chinoise : «relative» d’après Ségolène

L’inénarrable Ségolène royale qui est à l’économie ce que le McDo est à la gastronomie donne à son tour son point de vue sur la crise boursière chinoise qu’elle estime relative ( la bourse chinoise n’a perdu que 60%!).. Il faut dire qu’en ce moment Ségolène s’exprime sur tout, surtout sur rien et inversement. Pas un sujet ne peut lui échapper quitte à dire un jour une chose le lendemain le contraire et réciproquement. Elle fait d’ailleurs allègrement l’impasse sur les facteurs explicatifs de la crise chinoise pour faire un lien approximatif avec les questions environnementales. Sans doute aussi pour donner une légitimité à une prise de position sur un sujet qui n’entre pas dans champ de ses compétences. Pour résumer elle n’y connaît strictement rien mais ce n’est évidemment pas une raison pour se taire quand on n’a rien à dire. La situation de crise en Chine, où les Bourses affolées par les inquiétudes persistantes pour l’économie du pays dégringolent depuis plusieurs séances, «est tout à fait relative» et ne devrait pas affecter l’économie française, a affirmé aujourd’hui la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal sur France 2. Interrogée sur la possibilité que la crise en Chine puisse mettre en péril la reprise en France, Ségolène Royal a répondu: «Je ne le pense pas, cette crise est tout à fait relative (…). C’est un pays qui reste extrêmement dynamique». «Bien évidemment il y a des réorientations économiques qui doivent être faites, je pense en particulier à la question de la protection de l’environnement que la Chine a négligé pendant très longtemps», a-t-elle commenté. «Mais la Chine a pris conscience du potentiel qu’elle a aujourd’hui en investissant massivement dans les énergies renouvelables, en particulier dans le solaire (…). Donc la croissance chinoise va repartir sans doute sur des bases plus saines», a avancé la ministre.




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