La COP21 fait un « faux » pas vers un compromis boiteux
Aujourd’hui vendredi sera effectué un « faux pas » vers un accord au sein de COP 21. En fait un compromis boiteux qui autorise un très grand flou et fait apparaître de nombreuses contradictions. D’abord sur l’objectif de contrôle de la température. On affiche en effet une limitation à 2°, tout en espérant 1,5° alors que les contributions de chaque État aboutiront au moins à 2,7° et bien davantage selon d’autres experts. Seconde observation on ne remet pas en cause la flexibilité de l’accord qui permet à chaque pays de déterminer lui-même les objectifs et les moyens. Troisième observation le flou total relatif au financement de la transition énergétique des pays en développement. Sur cette question-là plupart des pays ergotent pour apporter leur contribution aux 100 milliards nécessaires par an . Il est vraisemblable que sur ce problème on va aussi aboutir à un consensus mou qui permettra au pays développés d’agglomérer les anciens financements destinés au développement à celui qui est nécessaire au pays en développement pour la transition énergétique. En clair on va reconvertir d’anciens financements et leur passer un coup de peinture verte. Il restera aussi à déterminer les conditions d’affectation de la ressource en cause. Le consensus mou qui se profile découle des réticences de nombreux pays à s’engager de manière résolue dans la lutte contre le réchauffement climatique. Mais aussi de la nécessité pour Hollande de redorer son image. Du coup la France est prête à faire toutes les concessions même au prix de la plus grande confusion pour arracher un accord à tout prix. Le projet, considérablement raccourci et débarrassé de nombreuses options ou formulations provisoires, reconnaît que limiter le réchauffement à 1,5 degré réduirait de façon significative les risques et les impacts des changements climatiques. Les derniers points de blocage concernent notamment le traitement différencié des pays selon leur développement, le financement de l’aide aux pays les plus vulnérables et les ambitions de l’accord, a-t-il précisé lors d’une réunion plénière du « comité de Paris », instance de concertation mise en place au début de la semaine. La question de la compensation des pertes et dommages irréversibles subis par les pays les plus vulnérables aux dérèglements climatiques n’est pas non plus réglée. Membres de la société civile et organisations de défense de la nature, invités en tant qu’observateur, s’inquiètent de la portée qu’aura le texte final. « Le compte n’y est pas complètement. a pour sa part dit à Reuters l’écologiste Matthieu Orphelin, porte-parole de la Fondation Nicolas Hulot. Il s’insurge ainsi de la disparition de toute référence à la fixation d’un prix du carbone : « Il est inadmissible que l’Arabie saoudite et le Venezuela aient eu gain de cause là-dessus (…) C’est une reculade nette. » Il regrette également que l’objectif en matière de réduction des émissions de GES ne soit plus formulé qu’en terme généraux : un « pic » d’émissions « le plus tôt possible ». Par ailleurs, les délégations qui réclamaient une date assez proche pour la première révision des engagements nationaux en la matière n’ont à ce stade pas eu gain de cause.